• conseil_constitutionnel

    Nous publions la contribution d'un internaute sur un sujet qui mérite une grande réflexion et une vigilance de tous les instants, en l'occurrence celui du négationnisme. Surtout dans une période caractérisée par une réminiscence des idées de l'extrême droite et la montée de tous les obscurantismes. "La bête immonde", comme la caractérisait Berthold Brecht, n'est pas morte.

    "Le  vote de la loi sur la pénalisation des génocides reconnus par la France aura révélé que les négationnistes peuvent toujours compter sur les affairistes toujours prêts à toutes les compromissions pour perpétuer le silence et ne pas décourager le négationnisme. Le pire est que, parmi eux, se trouvent des intellectuels bien pensants soi disant humanistes et même de gauche. D’aucuns vont jusqu’à craindre la reconnaissance du génocide rwandais dans lequel la France et la Belgique ont joué un rôle condamnable par leurs liens avec les génocidaires. D’autres voudraient renvoyer le génocide arménien dans les oubliettes comme celui des Amérindiens. Les partisans du compromis politique laissent faire et voudraient maintenant que l’opinion publique oublie. Cela ne nous regarde plus ! Pourtant le négationniste est un bourreau au même titre que l’auteur du génocide. Il continue à torturer les rescapés. Il perpétue le crime impuni. Il a ses activistes prêts à la violence et à tuer encore. Rappelons nous ne serait-ce que de Hrant Dink. « La négation apparaît clairement comme la poursuite du crime de génocide par d’autres moyens. Il est donc tout à fait normal de pénaliser le négationnisme », nous dit Yves Ternon, historien auteur de travaux sur le génocide arménien.

    En ne punissant pas le négationnisme, on laisse le champ libre à la haine et aux bourreaux d’aujourd’hui et de demain. Les négationnistes abusent de la liberté d’expression et ceux qui les laissent faire sont leurs complices. Nous avons entendu des adversaires de la loi de pénalisation marteler des slogans comme «  Le parlement n’est pas un tribunal », « la loi sur la pénalisation du négationnisme est une atteinte aux libertés fondamentales ». Elle serait inconstitutionnelle… L’argutie ultime a été lancée par Robert Badinter avec tout le poids de son influence. Elle est ensuite reprise en écho par tous les lobbyistes de la grande Turquie.  Il est facile de jeter des affirmations. Il est douloureux de ne pas être entendu lorsque l’on donne des explications comme l’ont fait des élus favorables à la loi et les victimes du négationnisme. Le vote de la loi contre les négationnismes reconnus par la France (et donc historiquement prouvés) est juste. Il offre une sépulture inviolable aux victimes (pour reprendre le commentaire d’un élu marseillais) Cette loi répond non seulement à une nécessité juridique française mais elle a aussi une portée universelle. Ses adversaires doivent, pour être cohérents, dire ouvertement qu’ils sont favorables au négationnisme comme digne de la liberté d’expression et que, pour eux, il n’est pas une violence intolérable faite à des victimes. Ils doivent dire ouvertement que l’histoire ne sert à rien et que le législateur doit alors n’en tirer aucune loi juste pour ne pas nuire à des relations diplomatiques avec un état négationniste et autoritaire. Ils doivent ouvertement dire qu’ils seraient négationnistes eux-mêmes si on les accusait des génocides arménien, amérindien, rwandais, cambodgien… ou d’autres crimes contre l’humanité qui malheureusement se multiplient en ce bas monde. La loi est votée contre les atteintes outrancières à la reconnaissance des génocides. Elle laisse pourtant libre cours aux négationnistes rampants contre lesquels ne peut s’opposer que leur conscience, si toutefois ils en font preuve… Cela ne suffit pas à des élus qui vont à l’encontre des votes de leurs deux assemblées. Ils jettent ainsi le  discrédit sur leurs propres institutions et sur la démocratie. En mauvais perdants, ils font l’ultime recours, l’ultime injure à des victimes, la dernière allégeance à un Etat étranger négationniste et autoritaire, la nouvelle possibilité (pensent-ils) de faire du lobbying lorsque l’on connaît l’existence de cercles franco-turcs dans lesquels on retrouve les adversaires de cette loi. Pour exemple l’Institut du Bosphore, créé en 2009 par le patronat turc et dans lequel on trouve les adversaires les plus acharnés à la reconnaissance du génocide arménien et à sa pénalisation, et parmi eux, des élus de tous bords: Alain Juppé, François Copé, Catherine Tasca, Michel Rocard, Pierre Moscovici… associés à des patrons français et turcs.  On y remarque la présence aussi d’un négationniste notoire du génocide arménien, l’historien Gilles Veinstein et de lobbyistes de la grande Turquie comme le journaliste Alexandre Adler. L’humain d’abord ! Pas les affaires !...

    Il apparaît de plus en plus que la loi Boyer fait l’objet d’un acharnement de la part d’élus manipulés par des lobbyistes turcs et français. Certains de ces élus ont une forte communauté turque dans  leurs fiefs comme le sénateur du Loiret Jean-Pierre SUEUR, adversaire à la loi sourd à toute argumentation favorable à la loi. Rapporteur, pour la commission des lois du Sénat, de la proposition de loi visant à réprimer la négation ou la contestation outrancière des génocides, le 23 janvier en séance publique, il a présenté son rapport lors d’une intervention en séance, puis une exception d’irrecevabilité (tendant à montrer que le texte est inconstitutionnel). Il a fortement influencé la commission ayant opté pour son irrecevabilité et sa voix a été prépondérante. La ville d’Orléans est une commune  sur laquelle on trouve un centre culturel turc et une mosquée turque. Jean-Pierre Sueur a été conseiller municipal d'Orléans de 1983 à 1989 et de 2001 à 2008. Il a été élu Maire d'ORLEANS en 1989, réélu en 1995. Il fait partie de ceux qui cumulent les fonctions électives que nous n’énumérerons pas ici, tant la liste est longue.

    Il faudrait faire une enquête sur les motivations de chaque adversaire de la loi Boyer. On note qu’à l’UMP, on y trouve la partie la plus à droite menée par le député réactionnaire Jacques MYARD, un proche du FN  connu pour son « non à la repentance » en ce qui concerne le Rwanda. L’argumentation fallacieuse des plus connus montrent que leurs motivations ne sont pas dites clairement et donc sont inavouables. Certains en arrivent à opposer la Shoah et le génocide arménien pour ne pas remettre en cause la loi Gayssot qui n’a jamais été examinée par la Conseil constitutionnel malgré des oppositions affichées lors de son vote. Comment défendre la loi Gayssot en attaquant la loi Boyer ? Un exercice auquel se livre Robert Badinter mais qui ne trompe personne. Son nom sert de caution aux négationnistes turcs. Pas de quoi pavaner ! Maître Robert Badinter ne s’est pas montré au Sénat. Il n’a pas signé le recours devant le Conseil constitutionnel. Il a fait un peu comme le serpent qui s’enfuit après avoir inoculé son venin. C’est le venin qui agit par la suite chez ceux qui font de l’opposition à la loi une posture purement intellectuelle, reflet de l’ignorance et du désintérêt sur un sujet aussi grave que les génocides. Maître Badinter aime donner des leçons sur les droits de l’homme lorsqu’il déclarait : « La pensée occidentale a engendré les droits de l’homme dans sa version des Lumières. Je rappelle que les plus grands progrès scientifiques sont le fruit de la pensée occidentale liés à la séparation de la science et de l’idée de Révélation divine à partir du XVe siècle et au triomphe de la Raison au XVIIIe siècle. Les droits de l’homme, c’est une certaine conception du monde et de l’homme. « Tous les hommes naissent libres et égaux » : c’est une affirmation de principe, contestée par les sociétés racistes, qui voue l’Occident à l’universalisme. Mais aujourd’hui, à l’opposition « droits bourgeois »/ « droits socialistes » d’il y a cinquante ans a succédé un nouveau conflit entre deux conceptions des droits de l’homme : la nôtre, universaliste, et l’autre, relativiste ou multiculturaliste qui autorise les Etats à définir selon leurs critères leurs droits de l’homme… » Aujourd’hui, il estime que la lutte contre le négationnisme n’est universelle qu’en ce qui concerne la Shoah. Et il a ajouté sur son blog : « Les Présidents successifs de la République aiment à rappeler que la France est la patrie des droits de l’homme. C’est de l’auto-proclamation. La vérité historique est que la France est la patrie de la Déclaration des droits de l’homme, ce qui n’est pas la même chose ! A nous de faire en sorte que la réalité soit conforme à la Déclaration. Nous en sommes encore loin… » A qui la faute aujourd’hui ?

    Lorsque l’on se plonge dans les archives du Sénat, on découvre le voyage fait par la sénatrice Catherine Tasca en Turquie. Une communication datée de 2009 révèle les vraies raisons de son combat contre la loi dite Boyer. Ce n’est absolument pas la défense de la liberté d’expression. Ce n’est pas son inconstitutionnalité. C’est le souhait que la Turquie entre dans l’Union européenne et la satisfaction d’avoir été bien reçue. Cette communication a fait l’objet d’un petit commentaire sur le négationnisme de l’Etat turc en évitant deux mots « négationnisme » et «  génocide ». Maître Badinter apporte par des commentaires son soutien à cette communication que nous vous invitons à lire en cliquant sur le surlignage jaune ci-dessus.

    Il nous fait évoquer aussi une sénatrice qui a hérité du siège de son défunt mari et qui, depuis lors, est une fervente représentante de l’Etat turc au Sénat. Partout où elle le peut, elle s’aligne sur les positions turques et même en ce qui concerne le conflit du Haut-Karabagh où elle est partie après le vote de la loi de pénalisation. Très hostile aux Arméniens et très proche des intérêts de l’Azerbaïdjan en France, la sénatrice Nathalie Goulet se rend à la tête d’un groupe de Sénateurs français qui avait voté contre la loi de pénalisation de la négation du génocide arménien. Le séjour prévu  va du 5 au 10 février sera sans aucun doute inoubliable et riche en collations offerts par un allié négationniste de la Turquie, l’autocrate azéri  Ilham Aliev, l’un des derniers dictateurs de la planète.

    En attendant et jusqu’à preuve du contraire, les Français d’origine arménienne ne peuvent que faire confiance en l’impartialité du Conseil constitutionnel, étant convaincu que la loi Boyer ne peut être invalidée comme non conforme à notre constitution. Les éminents membres de ce haut conseil ne devraient tenir compte de l’ingérence inacceptable d’un État étranger dans les affaires intérieures de la France que pour la refuser. Ils sauront prendre en compte la blessure profonde que le négationnisme inflige aux descendants des rescapés des génocides et des déportations mais aussi le caractère inacceptable de remise en cause de la protection de la mémoire des génocides reconnus par la France, des événements tragiques qui concernent l’humanité toute entière car il nous faut  la prévenir d’autres crimes de cette nature. Il serait lamentable qu’une loi votée par nos deux assemblées aille devant les instances européennes qui seront le seul recours envisageable immédiatement. Au fronton du Conseil constitutionnel se trouve un Sphinx qui fait référence à la mythologie grecque. Dans l’antiquité grecque,  la pesée de l'âme consiste à mettre le cœur du défunt sur une balance et de l'autre côté une plume (représentant la déesse Maât) ; si le cœur est plus léger (ce qui signifie que le cœur n'est pas entaché de péchés), le défunt peut rejoindre le royaume des morts. Sinon, il se fera dévorer par un monstre et son âme sera perdue à tout jamais. Le cœur de peuple arménien avec ses « tombes muettes comme l’abîme » est plus léger que la plume du négationnisme franco-turc. Les âmes des Arméniens massacrés ne seront ni dévorées ni perdues à tout jamais. La pénalisation du négationnisme leur offre une sépulture inviolable. Il ne faut pas la rouvrir à tous les mauvais vents du négationnisme.

    Il faut rappeler que cette loi de pénalisation ne vise pas le peuple turc mais le négationnisme de l’Etat turc avec ses relais activistes en France. En Turquie, la première loi de reconnaissance du génocide arménien a produit des effets positifs contrecarrés par l’assassinat de Hrant Dink. La nouvelle loi de pénalisation vient de produire les mêmes effets. Des Turcs peuvent prononcer en Turquie  le mot « génocide » sans être inquiétés pour le moment. Qu’en sera-t-il si la loi est invalidée ? Cette loi devrait permettre à la Turquie d’avancer vers une vraie démocratisation et non pas une simple apparence, une façade derrière laquelle il y a des arrestations d’intellectuels et de journalistes pour délit d’opinion. L’Etat turc nie le génocide arménien d’hier comme il nie aujourd’hui  l’existence du peuple kurde. Il a menti et continue à mentir à son peuple en s’enfermant dans le négationnisme, faisant le choix d’entrer dans l’union européenne par effraction, plutôt que d’emprunter la grande porte. Seule la communauté internationale peut pousser l’Etat turc sur la voie de la reconnaissance. Des pays comme la Suisse et la Croatie ont donné l’exemple en pénalisant les génocides. L’union européenne en a donné la directive. La France est donc bien dans le sens de l’histoire et non à contre-courant comme certains historiens veulent le faire croire. Ce vote n’est pas une affaire de partis politiques mais d’humanisme et de responsabilité citoyenne. C’est aussi devenu une affaire d’Etat à Etat dans laquelle l’image d’une France libre, souveraine et défendant les droits de l’homme est en jeu. D’abord l’humain ! D’abord l’humain !... Il faut le répéter sans cesse contre un pseudo humanisme de façade qui fait de l’inhumain un droit, une valeur morale."

     Signé: Pidone

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  • Dans la grande tradition nazie

    Nous publions un communiqué que la Fédération pour une alternative, sociale et écologique, à laquelle appartient Manca alternativa, vient de publier sur les dernières prouesses de l'égérie du Front national.

    "De ci, de là, on s’interroge. Comment La chef du Parti national social - comme elle le dit elle-même - peut-elle défendre les revendications ouvrières sur les bas salaires ou sur la retraite ? Comment peut-elle ainsi « dénoncer avec conviction » la finance mondialisée, le capitalisme cosmopolite ?

    Il s'agit pourtant d’une grande tradition nazie. Rappelons-le : dans les années trente, en Allemagne et dans quelques pays d’Europe centrale, les nazis - membres du Parti National Socialiste - ont dénoncé dans leurs tracts le capitalisme « apatride et cosmopolite ». Ils reprenaient ainsi les revendications syndicales comme celles du front de lutte contre le chômage, communiste, nommé le Front rouge. Ils ont même distribué des tracts avec l’en-tête et les typographies du Front rouge. Mais ces tracts se terminaient pas un seul refrain : « Les juifs sont de trop ».

    Hier, c'étaient les juifs. Aujourd'hui ce sont les étrangers et les français récemment naturalisés qui sont de trop pour l'héritière Le Pen.

    Pour les nazis, dans les années trente, étaient responsables de la crise : les juifs, les tsiganes…, les communistes de toutes sortes et une grande part des socialistes, toute « cette lie du genre humain » !

    Aujourd'hui, pour le Front national, les responsables du chômage et de la crise seraient les étrangers qui « volent les emplois des français » et « profitent » des aides sociales.

    Rien de neuf dans tout ça !

    Si on leur demandait : Reconnaissez-vous publiquement que tous les êtres humains ont une valeur égale ? Avez-vous des principes « élitistes » et racistes ? Personne n’aurait de doutes sur la réponse de Marine Le Pen et de ses sbires. D'ailleurs, invitée par les nazis d’Autriche, elle est allée à Vienne, ce 27 janvier – jour de commémoration de la Shoah - pour un grand bal viennois, organisé par les corporations d’étudiants d’extrême droite et dédié aux traditions des « néo-nazis » de ce pays.

    À la fin des années 30, les fascistes allemands dénonçaient le capitalisme «apatride et cosmopolite ». Cependant, ils comptaient sur les cadeaux des banquiers et des riches industriels - General Motors, Procter et Gamble, Ford, Renault, Krups, etc. organisés en cartels internationaux basés en Allemagne, depuis 1920 - pour financer leur prise du pouvoir et la militarisation du pays.

    Aujourd'hui, le Front National dénonce la mondialisation mais ne propose, évidemment, aucune expropriation des capitalistes ni aucune mesure de socialisation des richesses pour le bien de tous.

    Ne laissons pas passer un mensonge du F-Haine. Ne manquons pas une occasion de rappeler de quelle tradition ils sont issus.

    Ne les laissons pas tromper de braves gens, désorientés par une gauche sans courage politique et par une droite au seul service des riches ! "

    marine_fn

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  • Sarko poursuit sa campagne officieuse au pas de charge. Comme dirait zia Maria : « Ha un fiatu d’infernu », il a un souffle d’enfer. Hier, il a rencontré des ouvriers sur un chantier où il gelait à pierre fendre. D’ordinaire, par un temps pareil, il n’est pas rare qu’on arrête de travailler. Mais avec notre président tout est possible. Le voilà donc, hilare, décontracté, plaisantant avec des ouvriers immigrés – il va s’en dire. De mauvaises langues susurrent que ces derniers  n’étaient que des figurants recrutés pour faire la claque. L’Elysée a rejeté d’un revers de main ces horribles insinuations. Il n’est pas possible que Sarko puisse se servir d’un tel subterfuge. Pourtant, il y a quelque chose qui nous a chagrinés en regardant la vidéo consacrée à l’événement. Tous les ouvriers portaient des vêtements bien propres et des casques flambant neufs. Pour qui a un peu fréquenté les chantiers du bâtiment la réalité est tout autre.
    Dernière réflexion. Ces travailleurs immigrés étaient-ils déclarés ou des sans papiers ? Nous posons la question à notre ministre de l’intérieur, Guéant.

     

     

     

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  • classes-moyennesLes Nouvelles Classes moyennes

    Eric Maurin, Dominique Goux

    Date de parution 12/01/2012

    Coédition Seuil-La République des idées

    Les classes moyennes sont souvent considérées comme le noyau stable de la société. En réalité, elles sont le lieu où s’expriment les aspirations les plus intenses à l’ascension sociale et les craintes les plus aiguës face au déclassement. Aiguillonnées par la peur de tomber et le désir de s’élever, elles ont su maintenir leur position tout au long des dernières décennies, au terme d’une compétition sans merci pour les statuts les plus protégés, les quartiers les plus sûrs et les diplômes les plus valorisés. Dès lors, ces « nouvelles classes moyennes » se caractérisent par trois traits fondamentaux : leur centralité sociale, leur dynamisme, leur position d’arbitre. Incarnant à la fois une « France qui tient » et une « France qui monte », elles sont essentielles pour comprendre les transformations de notre pays et, sans aucun doute, son avenir politique immédiat.

    Dominique Goux est sociologue, chercheuse au Centre de recherche en économie et statistique (CREST). Elle a publié de nombreux articles de référence sur la stratification et la mobilité sociales en France.

    Éric Maurin est directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École d’économie de Paris. Il a notamment publié Le Ghetto français (Seuil/La République des Idées, 2005), La Nouvelle Question scolaire (Seuil, 2007) et La Peur du déclassement (Seuil/La République des Idées, 2009).

    Un article de Joël Jégouzo en cliquant ICI

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  • sarkubu3

    Sarkozy balance des affirmations fausses qui sont dictées par sa politique ultralibérale au profit des plus riches. Pour régler le problème du logement, il se fait le chantre de la dérégulation et de la spéculation. « Si on fait l'encadrement des loyers, c'est très simple : plus personne ne louera et plus personne ne construira » lance-t-il pour couper court et d’ajouter : « c'est exactement le contraire de qu'il faut faire. Cela n'a marché nulle part même à l'époque de l'Union soviétique ». Ces derniers temps,  Nicolas Sarkozy aime bien citer des exemples comme l’union soviétique pour ce qui ne marcherait pas et la gauche sociale-démocrate allemande pour justifier sa politique de droite.  Lors de son intervention télévisée dimanche 29 janvier, il a fait encore la démonstration de sa manipulation des exemples et  qu’il ne retient que ce qui va dans le sens de la mission qui lui a été donnée par ses sponsors. Il a fait la preuve que, tout en citant l’Allemagne à tout bout de champ, il ne consulte pas suffisamment ses partenaires européens. Allemagne, Suède, Suisse et Pays-Bas pratiquent une régulation du rapport entre propriétaire et locataire, contrairement à ce qu’il veut laisser croire. Et dans ces quatre pays, le parc locatif a tendance à se développer. Donc, lorsqu’il affirme sans ambages que la régulation des loyers n’a marché nulle part, il donne une information fausse. Il manipule.

    Que propose-t-il ? D’augmenter de 30%  le coefficient d’occupation des sols (COS) pour les surfaces constructibles. Selon lui, cela permettrait de construire davantage et donc de faire baisser le prix des logements. Faux ! Cette mesure qui favorise la spéculation immobilière va faire augmenter les prix des terrains en même temps que leur COS. Lorsque l’on sait que ce sont les terrains constructibles qui manquent, cette mesure ne fera que favoriser la spéculation foncière. Le propriétaire pourra ainsi réaliser des plus-values importantes à la revente et continuer à augmenter les loyers à sa guise. Sarkozy n’a pas dit un mot sur les logements sociaux. Il faut dire que, si la loi sur le renouvellement urbain (SRU) impose aux agglomérations d'avoir au moins 20% de logements sociaux d'ici à 2020, l'ancien fief de Nicolas Sarkozy compte 3,2% de HLM. Le retard ne sera sans aucun doute pas comblé.  Dans un dossier publié par Le Monde, Monique et Michel Pinçon-Charlot, deux sociologues spécialisés dans l'étude de la bourgeoisie, ont enquêté pour savoir qui habitait dans les HLM de Neuilly. L’information a été reprise par quelques média et leurs conclusions sont surprenantes.

    Sarkozy n’a pas changé et ne changera pas. Après le bouclier fiscal, il préconise la dérégulation tous azimuts. Il est le protecteur des riches et des spéculateurs. Il veut tout déréguler alors que nous sommes entrés dans une crise dont la cause est la dérégulation ultralibérale dont il se fait le chantre. Comment peut-il encore faire référence à De Gaulle alors qu’il a tourné le dos à la droite gaullienne (dont il ne reste rien à l’UMP) ? Il  est dans le clan européen ultralibéral dont le leader actuel est l’Allemagne. Comme la Suisse, il ne reconnaît qu’une seule valeur : l’argent. Il mène un combat contre les acquis sociaux et les services publics. C’est bien là son seul combat : celui d’un mercenaire des marchés qui ne produisent que des bulles vite éclatées.

    Signé: Pidone

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  • La blanche colombe qui n’aime pas les étrangers, surtout s’ils sont de confession musulmane, s’est encore distinguée lors d’une conférence de presse le 1er février à Paris. A une question portant sur sa présence à Vienne, en Autriche, sous les lambris dorés du château des Habsbourgs, le célèbre Hofburg, elle a crié à « la manipulation doublée d’une infamie ». Tout cela n’est évidemment que « bassesse et calomnie », éructa-t-elle. Et de rajouter, « Le nazisme fut une abomination, il m’arrive de regretter de ne pas être née à cette période, pour avoir à le combattre. » La voilà qui se lève, telle Jeanne d’Arc et se rue à l’assaut de l’occupant nazi. On croit rêver. C’est de la mascarade. C’est une insupportable pirouette. Que faisait-elle à Vienne en compagnie d’un beau parterre de nazillons autrichiens à danser la valse dans l’allégresse générale ? Le même jour à Auschwitz, on célébrait le 67e anniveraire de la libération du camp d'extermination nazi, par les troupes soviétiques. On a envie de dire chapeau l’artiste.
    Pour terminer, citons une petite petite phrase de papa Le Pen - encore une - invité lui-aussi dans la capitale autrichienne : «  Le bal retraçait la Vienne du XIXe siècle et c’était du Strauss sans Kahn ». On pourra mesurer une fois de plus l’élégance du propos, ouvertement anti sémite.
    Décidément les Le Pen, père et fille ne changeront jamais. Continueront-ils à faire illusion ?

    lepen_lepen

     

    Voir Marine et la valse de Vienne

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  • sarkofillon« C’est le courage qui donne la force d’agir » sur ce précepte dit par Sarkozy que le clip de campagne de l’UMP se termine. Et Fillon, qui assure le service après vente, de citer Shakespeare en écho : « "Tendez votre courage jusqu'au point héroïque et nous réussirons" (Macbeth)

    Sarkozy n’arrête pas de dire qu’il est en permanence dans l’action et s’auréole ainsi du courage d’un héros. Et à travers ce clip ringard, il utilise des extraits du débarquement de Normandie, des images officielles du général de Gaulle avec Winston Churchill, puis sur les Champs Elysées le jour de la libération de Paris en 1944, ou avec le chancelier Adenauer… Avec lui, nous sommes pourtant loin du Gaullisme et des conditions du redressement d’après guerre.  Des verbes apparaissent comme des exhortations à affronter, reconstruire, résister, se dépasser, lutter, travailler, unir, protéger et oser…  chacun en surimpression associée à des images choisies. Après De Gaulle libérateur, Malraux célébrant Jean Moulin, Giscard d’Estaing serrant la paluche du chancelier Helmut Schimdt, François Mitterand celle d’Helmut Kohl… Bientôt, nous aurons droit à Sarkozy avec Merkel dans une lignée hétéroclite...  Il ose même Jacques Chirac mettant fin au silence sur le rôle de Français dans la rafle de Vel d’Hiv. Pour « oser », le choix s’est porté sur Simone Veil qui n’a osé que la loi sur l’avortement que bien d’autres femmes ont défendue avant elle. Sa carrière politique est pour le reste celle d’une conservatrice plutôt réactionnaire. « se dépasser » ! Des images d’Anquetil et donc du cyclisme pour lequel nous connaissons aujourd’hui les causes du dépassement. Si vous votez encore pour Sarkozy, vous pourrez dire ensuite en écho à Virenque : «  J’ai été dupé à l’insu de mon plein gré ». Le choix est toutefois bien fait pour l’incitation à « lutter ». C’est celui des pompiers. Il nous faudra lutter pour éteindre la flamme du Front national entretenue au sein même de l’UMP. Par contre si pour « protéger », ’une mère qui retient son fils pour qu’il ne soit pas écrasé au feu vert, cela a du mal à faire le lien avec nos soldats en Afghanistan où on ne sait plus de quoi doivent se protéger les Afghans. Cette juxtaposition maternelle et guerrière trouble le message pour justifier l’engagement de la France dans des guerres difficiles à comprendre. Quant aux pêcheurs dans la tempête; on se souvient de l’accueil réservé jadis à Sarkozy par ces derniers. Nous n’avons jamais eu la traduction d’une mise en garde de Sarkozy « far far tchu tchu tché » dans une langue encore non répertoriée… Un petit flash back à Guilvinec en 2007 !

     

    Curieux nouveau  clip dans lequel Sarkozy n’apparaît que lors d’une cérémonie en hommage à des soldats français tués en Afghanistan, ceux tombés dans une embuscade et dont la tragédie fait polémique au sein de l’Armée puisqu’un juge a été saisi pour établir la vérité sur les responsabilités. «Vous n'êtes pas mort pour rien car vous vous êtes sacrifiés pour une grande cause » clame Sarkozy avant de dire : «c'est le courage qui donne la force d'agir ». Courage, Fillon ! On connaît la suite avec les gouvernements successifs et son cortège de scandales mis sous l’éteignoir. Le courage n’est pas synonyme de masochisme.

    Bien sûr, il n’y a aucun retour sur le quinquennat. Aucun bilan, tant il est catastrophique. De façon que ses communicants croient subtile, on veut faire avaler aux électeurs que Sarkozy a subi la crise « à l’insu de son plein gré » 

    A force de faire de la communication, Sarkozy oublie qu’il parle à des êtres humains doués de facultés mentales et de mémoire. Pendant la seconde guerre mondiale, il n’était pas né. En 2012, nous ne sortons pas d’une guerre. Nous ne sommes pas devant la fatalité. Si les Allemands étaient nos ennemis d’hier et sont nos amis d’aujourd’hui, un dicton convient à notre situation : « Garde moi de mes amis, je m’occupe de mes ennemis ! »  Un rapport de l’organisation internationale du travail, au sein de l’ONU, épingle la politique économique et sociale de l’Europe et de l’Allemagne. C’est l’Allemagne et les USA qui sont les causes structurelles de la crise, donc l’ultralibéralisme des riches. En Allemagne, si le chômage est contenu, il ne faudrait pas cacher que 10 millions d’Allemands vivent dans la pauvreté et la précarité à cause de la dérégulation du travail. Le peuple allemand est maintenu dans l’austérité et Merkel veut y entraîner ses voisins dont en premier lieu la France pour que les patrons allemands fassent plus de profit en exportant davantage. En Allemagne, le travailleur est mis devant un seul choix : le chômage ou la précarité avec des salaires de misère. C’est cela que Sarkozy veut pour le bien du Medef et des patrons français.

    Nous avons trouvé un verbe d’actualité dans ce clip trompeur, c’est « résister ! ». L’UMP et Sarkozy aiment détourner le sens des mots. Ils nous parlent de réforme là où il y a conservatisme et contre-réforme. Si les réactionnaires étaient des réformateurs, cela se saurait.  Il ne s’agit pas de résister contre le progrès social au nom de la fatalité, mais il faut garder en mémoire une exhortation salutaire, celle de René Char« Juxtapose à la fatalité la résistance à la fatalité.Tu connaîtras d’étranges hauteurs.». Dans l’histoire de la seconde guerre mondiale, on trouve bien d’autres hauteurs que les messages médiocres des communicants de Sarkozy. Après avoir « chanter ensemble », malgré son nouveau clip, l’UMP devrait s’attendre à déchanter...

    Un nouveau clip ringard et au final assez arrogant envers l’intelligence des Français. Il se veut subliminal mais n’a rien de sublime. Finissons tout de même par une touche positive au sein de l’UMP. Sans doute Luc Ferry (Intermittent de la philosophie et de la politique, ancien membre du premier gouvernement FILLON) sera moins sévère que pour le précédent même si les musiques se ressemblent… Lui demandera-t-on toutefois encore son avis ?…

     

     

    Signé: Pidone

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