• Marine Le Pen s’efforce de donner une image plus lisse et plus acceptable du Front national, tout en continuant à éructer et à déverser ses propos éminemment racistes contre les immigrés, responsables à ses yeux de tous les maux qui accablent le pays. Les media et la grande majorité des partis politiques à l’exception de ceux de la gauche de gauche soit observent une neutralité bienveillante ou voire affichent une certaine complicité, soit se taisent. Après tout, pensent-ils, le Front national doit être accepté dans la mesure où il réalise des scores importants. C’est la règle de la démocratie. Pour mémoire, rappelons qu’Hitler et son parti ont pris le pouvoir démocratiquement. On connaît la suite. Tout cela n’est qu’illusion. La blanche colombe qui n’aime pas les étrangers ne renonce pas pour autant à ses amitiés. Il n’y a pas si longtemps elle dansait la valse avec un dirigeant d’un parti néonazi autrichien, à Vienne. La voilà qui accepte une invitation pour participer à une sorte de rassemblement brun et noir, à Milan, les 5 et 6 juillet 2012, en compagnie d’une quinzaine de partis extrémistes de droite et autres nostalgiques du 3ème Reich ou de Mussolini. On ne sait pas encore si elle va y participer personnellement. Mais le Front national sera présent.

    La réunion se déroulera dans le quartier de la gare centrale. Le choix du lieu n’est pas dû au hasard, au moins pour deux raisons. Le quartier est habité par de nombreuses communautés extra-européennes. En outre, depuis un an, la ville est administrée par une équipe politique résolument à gauche. Cela relève de la provocation pure et simple. Les forces progressistes italiennes n’entendent pas laisser se dérouler tranquillement ce rassemblement de la haine et du racisme. D’ores et déjà des mesures sont prises pour faire entendre la voix de l’humain d’abord et de la solidarité. Elles apporteront dans la dignité la réponse appropriée. Se taire ou laisser faire, signifierait prendre une lourde responsabilité  dans la progression des partis néonazis en Europe. N’en déplaise à certains, la lutte idéologique contre la bête immonde ne doit en aucun cas mollir. On ne peut pas accepter l’inacceptable. Dernier mot. A ce jour, les media français, à de rares exceptions, se taisent sur le rassemblement de Milan.

    Agostini

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  • coupdepouce

    Le smic, 2% de hausse ! Rien à voir  avec les 10 % accordés après le 10 mai 1981 par le gouvernement Mauroy dans l'euphorie de la victoire ! Même les 4 % de Lionel Jospin en 1997 ne sont pas atteints. François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont rassuré Laurence Parisot en « limitant les risques à l’égard de l’emploi » pour reprendre le commentaire de la patronne du Medef. C'est nouveau pour un gouvernement de gauche. « Ça représente une baguette de pain par semaine », constate la CGT, autant dire des miettes.

    La hausse du SMIC a été a annoncée : 2%. Cela constitue un rattrapage de 1,4% et un bonus de 0.6%. Le SMIC est augmenté globalement de 21 €. Mr Michel SAPIN, nouveau ministre du travail, a qualifié cette hausse dérisoire de « substantielle ». Qu’a-t-il voulu dire ? A-t-il bien pesé le sens de cet adjectif dont les synonymes sont « nourrissante, considérable, importante, essentielle ou encore même non négligeable » ? Utiliserait-il l’adjectif substantiel si cette hausse de 21 € concernait son propre salaire ? Alors nous allons faire le compte sur l’aspect nourrissant… 21€ c’est vingt et une  baguettes de pain ou quatorze cafés dans un bar de quartier (à 1,5€ le café) ou huit kilos de patates… Donc les 21€ devraient permettre d’acheter quelques pains ou quelques patates. Cela changerait considérablement  la vie à en croire M. Sapin qui a dû donner les boules à bon nombre de smicards en faisant passer une aumône pour un cadeau de Noël. Un Sapin en juin, les salariés auraient dû se douter qu’il ne porte pas de cadeau. 21€ !  Cela ne correspond même pas à un plein d’essence mais peut régler deux places de cinéma et un paquet de chips.

    Toutefois, le smicard peut dire  adieu aux cafés et aux billets de cinéma avec les chips !  Les 21 € doivent servir en grande partie à rattraper l’inflation annuelle (1,4%) et il ne restera que 7€ de bonus (0 ,6%) pour l’inflation à venir. Nous concèderons que cette hausse est non négligeable mais pas dans le sens où le ministre l’entend. Nous ne négligeons donc pas de la dénoncer comme dérisoire et ridicule, surtout lorsque l’on apprend que le bouclier fiscal coûte encore des centaines de millions d’Euros au Trésor public. Voilà donc une hausse du smic non négligeable pour juger de l’action du gouvernement et de l’état d’esprit du ministre du travail.

    Cette hausse dérisoire est un coup de pouce à la gauche, le pouce tourné vers le bas comme dans l’arène romaine. Ainsi ce qui devait être une mesure symbolique forte apparaît comme un renoncement devant le patronat et un message négatif adressé aux bas salaires et aux électeurs de gauche. Le qualificatif  « substantiel » de Mr Sapin est en outre une injure si ce dernier a pensé que l’on pouvait encore faire passer des vessies pour des lanternes. Il ne suffit pas dire une chose pour que cela devienne une vérité. Sarkozy en a fait l’expérience. On peut se demander si les erreurs des uns peuvent encore profiter aux autres ? Est-ce enfin la Gauche qui est au pouvoir ? Il faudra qu’elle le démontre et cela n’en prend pas le chemin.

    Le programme de Hollande serait-il en train de perdre sa substance ? Avec l’augmentation ridicule du Smic, le gouvernement a marqué une seule volonté : ne pas déplaire au Medef et aux financiers.

    Finies les paroles !  Nous jugeons sur les actes et les intentions. Le gouvernement a rapidement mis les pouces devant la Droite. L’augmentation du smic aurait pu être un premier geste résolument à gauche et devient une défaite sociale après une victoire électorale. Le changement des fins de mois, ce n’est pas maintenant, doivent maugréer 2,5 millions de smicards.

    Il faut se rappeler que toutes les vraies avancées sociales ont été obtenues par des mouvements sociaux, même pendant le  Front populaire.  Alors que le Parti socialiste prépare la nouvelle rigueur, les média invitent à tour de bras les anciens ministres de Sarkozy qui viennent poursuivre leur propagande justifiant les reculs de la politique sociale. On a l’impression d’assister à une manipulation de l’opinion publique pour mettre en place la rigueur prônée par la droite, avec la manière certes mais aussi de façon hypocrite.

    Le changement, ce n’est  pas maintenant. Il vient de prendre du plomb dans l’aile gauche et, pour l’obtenir demain, il ne restera que l’action des syndicats, des coordinations et des associations à la prochaine rentrée sociale. Il sera temps que les « corps intermédiaires », si décriés par Sarkozy, reprennent le combat social pour obtenir une politique résolument à gauche. Il leur faudra le soutien des électeurs et des mouvements politiques qui refusent la casse sociale et œuvreront pour ne pas  subir à nouveau la Droite  associée à  l’extrême-droite en 2017.   

    Signé: Battone

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  • energie_maria_giudicelli_denonce_les_propos_de_michele_rivasi_full_actu

    Nous publions une contribution de Maria Guidicelli, conseillère exécutive à l'assemblée Territoriale de Corse, sur la question du Padduc. Le débat est ouvert.

    Les questions qui engagent la société de demain et pour plusieurs décennies, nous concernent tous ; c’est pourquoi j’ai souhaité que le PADDUC fasse l’objet d’un débat au sein de la société corse.

    L’échec de la mandature sur un dossier aussi important pour la Corse résulte de la combinaison de plusieurs facteurs. Le premier sur la forme, la rédaction du projet qui avait été confiée à un cabinet parisien, n’était pas un choix pertinent dans la mesure où le document ne prenait pas suffisamment en compte les avis des élus et des acteurs du développement insulaire. Le second, sur le fond, et le FDG avait été très critique sur ce point, car le document proposait une ouverture trop importante de zones urbanisées avec un déclassement non négligeable des espaces remarquables et un développement  du secteur touristique trop prégnant au détriment des autres activités économiques.

    Face à ce constat la nouvelle mandature a souhaité mener en interne l’élaboration du PADDUC  et a voulu surtout permettre à tous les insulaires de s’exprimer, car la démocratie locale et l’implication citoyenne est au cœur des engagements de notre majorité.

    La loi du 5 décembre 2011 relative au PADDUC donne donc le feu vert à la Collectivité pour élaborer son plan d’aménagement et de développement durable de la Corse, même si depuis 2010, nous avons largement anticipé en organisant d’une part, les Assises du Foncier et du Logement qui ont débouché sur la nouvelle politique régionale du foncier et de l’habitat adoptée par l’Assemblée en juin 2011 et d’autre part, les Assises du Littoral, qui devraient permettre l’élaboration d’un « livre blanc pour un littoral Corse préservé et vivant », travaux qui seront intégrés et pris en compte dans l’élaboration du PADDUC.

    Qu’est-ce que le PADDUC ? Le PADDUC est un document cadre d’aménagement et de planification spatiale du territoire dont l’élaboration et l’adoption incombent à la Collectivité Territoriale de Corse. Il doit permettre de définir une stratégie à long terme, de développement durable de la Corse en fixant les objectifs de préservation de l’environnement de l’île et de son développement économique, social, culturel et touristique.

    A l’heure où le capitalisme nous montre ses limites, que ce soit en termes de justice sociale ou de justice environnementale, la Corse ne peut faire fi de ce constat et doit saisir l’opportunité du PADDUC, pour inventer son modèle de développement. Des alternatives au productivisme à outrance, au consumérisme, au pillage de la planète et au changement climatique existent, nous en avons des exemples. Le développement massif des énergies renouvelables, combiné à une réduction de nos consommations en énergie, le développement d’une agriculture saine au plus près du consommateur, le développement du rail que ce soit pour le fret ou les personnes…

    Ce modèle de développement à inventer, doit être conçu pour satisfaire aux besoins des hommes et des femmes qui résident sur ce territoire.

    Le débat s’ouvrira donc avec l’ensemble de la population et perdurera tout au long de la démarche d’élaboration du PADDUC.

    Pour l’heure, nos concitoyens seront interrogés très prochainement, par le biais d’un sondage puis d’un questionnaire, qui sera diffusé fin juin dans le journal Corse Matin et sur le blog de la CTC  http://www.corse.fr/padduc/.

    Il me parait important que les élus, connaissent les attentes de la population en termes d’emploi, d’aspirations culturelles, d’exigences environnementales ou de solidarités.  

    En effet, les résultats de cette enquête seront portés à la connaissance des élus de l’Assemblée de Corse, qui débattront le 26 juillet 2012, sur le modèle de développement de l’île et la stratégie à mettre en place.

    Ce débat d’orientations, prévu par la loi et point de départ des travaux du PADDUC, débouchera sur le type de société que nous voulons construire et le projet de développement dont la Corse a besoin.

    Je m’adresse donc à tous ceux qui souhaitent une société du bien vivre ensemble, une société de partage et une société qui, parce qu’elle planifie et travaille sur le long terme, envisage le développement endogène de son territoire.

    Cette société devra bien sûr respecter les identités qui la composent et s’ouvrir à la diversité car on s’enrichit des autres.

    La démocratie, même représentative, ne peut se passer de votre opinion, alors je compte sur vous pour participer au processus d’élaboration du PADDUC.

     Maria GUIDICELLI

    Conseillère Exécutive en charge du PADDUC

     

     

     

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  • Les militants et amis de Camina a manca et de Manca alternativa se sont retrouvés mardi 19  juin 2012, en fin de journée, à San Petru di Venacu, dans l’hôtel du Torrent, grande bâtisse, entourée d’arbres séculaires qui fut un temps la propriété du comte Pozzo di Borgo, ami intime - comme chacun le sait – de la famille Buonaparte.

    Ces militants et amis se sont retrouvés  là, au calme et au frais. Ils sont venus  non seulement pour échapper, pour quelques heures, aux premières grosses chaleurs qui se sont abattues sur Ajaccio et Bastia, mais également pour tirer les enseignements de la présidentielle et des législatives.

    Hé partitu è bon ventu

    Premier constat. Sarko a été battu nettement et a rendu son tablier, en laissant derrière lui un bilan désastreux pour la grande majorité des Français. Il aura désormais tout le loisir de se calmer et de s’occuper de son épouse et de sa fille Guglia. François Hollande le remplace à la tête de l’Etat. Cette élection a été possible aussi grâce à l’apport des voix qui s’étaient portées sur Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche. Plusieurs intervenants ont insisté sur ce point, à juste titre, pour que d’aucuns n’aient pas l’idée saugrenue de sous-estimer cet apport décisif.

    Par contre, le résultat dans notre île n’est pas en phase avec le national. Une fois de plus les Corses se sont distingués en donnant 54% de leurs suffrages à Sarkozy. La Corse aurait-elle échappé à la crise ? C’est peu probable à notre connaissance. Il suffit de regarder les chiffres du chômage qui frappe durement la région, plus particulièrement les jeunes de moins de 25 ans, ou encore la cherté de la vie, les bas salaires, le nombre de bénéficiaires du Rsa ou la spéculation immobilière et foncière. Alors, il est nécessaire de s’interroger sur l’emprise encore réelle de la droite sur une majorité de la population. Comme l’ont montré plusieurs intervenants, les clans et les différentes politiques clientélistes font toujours des ravages dans notre île et suscitent bien des illusions. Beaucoup de nos compatriotes croient encore pouvoir s’en sortir individuellement en usant de la pratique des services rendus et des petits cadeaux, au prix redoutable de leur propre aliénation. Pour l’anecdote, de mauvaises langues laissent entendre que la vente de téléviseurs et autres appareils électroniques ont connu une ascension fulgurante à la veille des élections législatives !

    Une progression inquiétante

    Autre constat qui mérite réflexion. Le score obtenu par Marine Le Pen à l’élection  présidentielle : 17,80%, au plan national. Dans notre île, la blanche colombe qui n’aime pas les étrangers, surtout musulmans, atteint des niveaux inquiétants. A Ajaccio, par exemple, elle dépasse les 30% ! Naguère son illustre géniteur n’était même pas parvenu à mettre un orteil sur le sol corse. Quelles sont les causes de la poussée du Front national ? Le rejet de l’autre, de l’étranger comme le disait Fernand Raynaud. « Ces étrangers qui viennent manger notre pain ». Marine Le Pen et ses affidés ont surfé habillement sur ce thème, relayés avec complaisance par les media. Il faut le souligner, le contexte de grave crise économique, sociale et morale les a grandement aidés. A cela il faut ajouter le silence assourdissant de la gauche socialiste  sur le déferlement de haine que nous avons connu et la droitisation extrême de la campagne de Sarkozy, l’éclatement des solidarités, l’individualisme à outrance et la perte de repères. La Corse n’y échappe pas. 

    Majorité absolue pour le Parti socialiste

    Les législatives ont confirmé la dynamique de l’élection présidentielle. Le Parti socialiste, à lui seul, obtient la majorité absolue à l’Assemblée nationale et peut désormais se dispenser de l’appui de ses alliés naturels, en particulier ceux du Front de gauche. Celui-ci voit son score baisser de plus de  quatre points, pour se situer à 6,90%. Il se retrouve avec seulement 10 députés, dont deux de la Fase (Fédération pour une alternative écologique et sociale). Où sont passées ces voix entre les deux élections ? La discussion a montré que plusieurs causes peuvent expliquer ce recul. Le vote utile a sans doute joué un rôle important. Il fallait donner, pour beaucoup d’électeurs de gauche, les moyens au nouveau président de gouverner avec une majorité stable et homogène. Ce qui est sans doute une illusion. Les prochaines semaines, avec les mesures qui devraient annoncées, risquent d’en apporter l’amère confirmation. Ensuite, il y a aussi la responsabilité propre au Front de gauche. Les résultats de la présidentielle, pour significatifs qu’ils soient : 11 ,10%, ne sont pas pour un bon nombre de ses partisans à la hauteur de la remarquable dynamique qui s’est développée autour de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Cela s’est traduit par une grande déception. Certains auraient donc choisi de se réfugier dans l’abstention. Au demeurant celle-ci doit nous interpeller. 42% des Français n’ont pas pris part au vote pour les législatives. Un score élevé  pour la Cinquième république. Pourtant, cette élection est décisive. C’est en effet à l’Assemblée nationale que les députés votent les différentes politiques à mettre en œuvre. Autres causes qui peuvent expliquer également le recul du Front de gauche: L'hyper médiatisation de la campagne électorale dans la circonscription d’Hénin-Beaumont, dans le Pas-de-Calais. Les media ont concentré leurs projecteurs sur la région et présenté l’enjeu, comme un combat de boxe entre le Front de gauche et le Front national, alors que les habitants, dans leur désespérance attendaient qu’on leur parlât de leurs problèmes. Le discours prononcé par Jean-Luc Mélenchon à Marseille – au contenu éminemment philosophique – sur la Méditerranée, n’a peut-être pas été pleinement apprécié, y compris par une frange de l’électorat potentiel du Front de gauche. Enfin, il y a aussi le Front de gauche lui-même en tant que nouvelle organisation politique, sa place dans le paysage politique du pays, sa composition, son mode de fonctionnement. Il ne s’est pas encore imposé comme force crédible, capable d’apporter des réponses à la crise actuelle. En outre, ce Front a été trop souvent assimilé au Parti communiste. C’est particulièrement perceptible en Corse où les candidatures aux législatives n’ont fait l’objet d’aucune négociation entre les différentes composantes du Front de gauche.

    Pour une nouvelle organisation de gauche alternative

    La question qui est maintenant posée est de savoir comment construire cette nouvelle force politique de gauche alternative, avec qui et comment gagner en visibilité et en crédibilité. Une force capable de dépasser les vieux modes d’organisation des partis. Ces derniers étant souvent sclérosés, super hiérarchisés, composés d’élus cumulant les mandats dans la diversité et la durée, complètement coupés des masses, comme on disait à une certaine époque et éloignés des gens et du territoire. Rude tâche et défi redoutable. Manca alternativa et Camina a manca essayeront avec leur moyens de contribuer à la création de cette force. L’exemple de Syriza en Grèce montre que c’est possible.

     

     

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    NON AU « PACTE BUDGÉTAIRE », PAS D’EUROPE SANS CITOYENS !

     

    Monsieur le président de la République,

    Lors de la campagne électorale, vous avez annoncé votre volonté de renégocier le Traité pour la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) de la zone euro, dit Pacte budgétaire, signé par Nicolas Sarkozy et 24 autres dirigeants européens le 2 mars dernier.

    Ce traité durcit et rendrait irréversibles les politiques d’austérité en Europe en interdisant définitivement tout déficit « structurel » supérieur à 0,5%. Le déficit « structurel », notion incompréhensible des citoyens et fort controversée parmi les économistes, sera évalué de façon arbitraire par les experts de la Commission. Le Pacte budgétaire prévoit des sanctions automatiques contre les pays contrevenants, coupant court à tout débat. L’aide aux pays en difficulté, prévue par le Mécanisme européen de stabilité, sera conditionnée par l’application de plans d’austérité, de privatisation et de libéralisation. Les marchés financiers et les banques, activement soutenus par la BCE, continueraient à imposer leur loi aux gouvernements. L’Europe s’enfoncerait encore plus dans la dépression et le déni de démocratie, et signifierait la misère pour le plus grand nombre. L’extrême droite continuerait à se renforcer jusqu’à imposer ses thèses autoritaires et xénophobes sur les débris de l’Union européenne.

    Pour éviter cela vous souhaitez « ajouter un volet sur la croissance » au Pacte budgétaire. La croissance ? Nous ne voulons plus de cette croissance prédatrice et inégalitaire portée par le néolibéralisme. Des appréciations différentes existent parmi nous sur la possibilité et la désirabilité d’une croissance verte. Mais en tout état de cause les mesures d’austérité prises simultanément dans tous les pays ne peuvent qu’aggraver le chômage et bloquer la transition écologique et les dispositions du Pacte de stabilité sont contradictoires avec votre exigence de croissance. Vous savez en outre que les « réformes structurelles » - précarisation du travail, privatisation de la protection sociale et des services publics - sont déjà présentées par la BCE et le FMI comme un passage nécessaire pour « retrouver la croissance ». Pour notre part, nous pensons au contraire que l’Europe doit aujourd’hui porter une ambition sociale et écologique à la mesure des enjeux, en finançant un plan massif pour la préservation des ressources naturelles et la transition énergétique, pour l’emploi et la satisfaction des urgences sociales. Et qu’elle doit se doter à cet effet de politiques fiscale, budgétaire et monétaire infiniment plus ambitieuses et solidaires.

    Vous espérez convaincre Angela Merkel et les autres dirigeants d’introduire des « project-bonds » et « euro-bonds » pour financer des grands projets européens. Mais, même si vous y parveniez, le volume de ces emprunts permettra-t-il de compenser significativement l’énorme impact récessif du Pacte ? Et puisque ces emprunts devront être souscrits auprès des marchés financiers, quelles conditions ceux-ci imposeront-ils ? La mutualisation des dettes européennes, ainsi conçue, ne réduira guère le pouvoir exorbitant de la finance, au contraire. Pour dénouer les liens qui asservissent les États aux marchés financiers, il faut que la BCE puisse racheter massivement les dettes des États membres et financer ceux-ci à des taux faibles pour engager la transition écologique et sociale. Cela implique de corriger une anomalie démocratique : placer la BCE sous contrôle politique des citoyens et de leurs représentants élus. Il faut aussi un véritable budget communautaire et une harmonisation vers le haut des politiques sociales et fiscales européennes. Selon nous, le pacte budgétaire empêcherait d’aller dans ce sens et doit être rejeté. C’est la condition de la nécessaire refondation de l’Europe.

    Elle ne peut provenir que d’un que d’un sursaut démocratique des sociétés européennes. C’est pourquoi un débat public s’impose : donner la parole au peuple est un impératif. Des résistances sociales et citoyennes émergent dans de nombreux pays contre les politiques d’austérité. Face à la montée de l’extrême droite il faut d’urgence non pas moins mais plus de participation populaire, plus de démocratie en France et en Europe. Vous pourrez y contribuer en convoquant un référendum pour mettre en débat le traité européen, avec ses éventuels compléments, dont le contenu déterminera l’avenir de l’Europe. Vous donnerez ainsi l’occasion au peuple français d’exprimer ses attentes et d’élaborer ses propositions pour la refondation européenne. Vous encouragerez des démarches similaires dans d’autres pays, pour exprimer la volonté populaire d’un changement en Europe. Vous montrerez que, pour vous comme pour nous, l’Union européenne et l’euro ne retrouveront un avenir que si nous construisons la souveraineté démocratique des peuples européens.

    Premiers signataires :

    Annick Coupé (Solidaires), Jean-Claude Chailley (Résistance sociale), Jean-Baptiste Eyraud (Droit au Logement), David Flacher (Utopia), Jean-Philippe Gasparotto (CGT Caisse des Dépôts), Roland Gori (Appel des appels), Pierre Khalfa (Fondation Copernic), Stéphane Melchiorri (Emmaus International), Damien Millet (CADTM), Martine Noël (Cadac), Jean-Marie Roux (CGT Finances), Henri Sterdyniak (Economistes atterrés), Maya Surduts (CNDF), Aurélie Trouvé (Attac), Sophie Zafari (FSU),

    Christophe Alévêque (artiste), Paul Ariès (directeur de rédaction), Nathalie Bajos (chercheure), Nathalie Berta (chercheure), Frédéric Boccara (chercheur), Paul Bouffartigue (chercheur), Jacques Bouteiller (chercheur), Alain Caillé (sociologue), Odile Chagny (chercheure), Gabriel Colletis (chercheur), Antoine Comte (avocat), Pierre Concialdi (chercheur), Philippe Corcuff (chercheur), Laurent Cordonnier (chercheur), Pierre Cours-Salies (chercheur), Thomas Coutrot (Attac), Bernard Defaix (Attac), Keith Dixon (chercheur), Cédric Durand (chercheur), Philippe Enclos (chercheur), Isabelle Ferreras (chercheure), Jean Gadrey (chercheur), François Gèze (éditeur), Jérôme Gleizes (chercheur), Alain Grandjean (chercheur), Susan George (présidente d'honneur d'Attac), François Gèze (éditeur), Gaël Giraud (chercheur), Vincent Glenn (réalisateur), Caroline Guibet-Lafaye (chercheur), Ozgur Gun (chercheur), Nicolas Haeringer (Mouvements), Jean-Marie Harribey (Conseil scientifique d'Attac), Marc Humbert (chercheur), Sabina Issehnane (chercheure), Sophie Jallais (chercheure), Florence Jany-Catrice (chercheure), Nicolas Jounin (chercheur), Catherine Jousse (REP), Sadri Khiari (chercheur), Dany Lang (chercheur), Emmanuel Lazega (chercheur), Frédéric Lebaron (chercheur), Catherine Lebrun (Solidaires), Alain Lipietz (chercheur), Frédéric Lordon (chercheur), Caroline Mécary (Fondation Copernic), Jérôme Maucourant (chercheur), Jacques Le Bohec (chercheur), Claire Le Strat (chercheur), Nathalie Marcu (Les Alternatifs), Christiane Marty (chercheure), Gérard Mauger (chercheur), Dominique Méda (chercheur), Julien Milanesi (chercheur), Patrick Mony (militant associatif), Francine Muel-Dreyfus (chercheure), Frédéric Neyrat (chercheur), Willy Pelletier (Fondation Copernic), Roland Pfefferkorn (chercheur), Alain Policar (chercheur), Dominique Plihon (Conseil scientifique d'Attac), Jean-François Ponsot (chercheur), Edmond Preteceille (chercheur), Philippe Quirion (chercheur), Christophe Ramaux (chercheur), Jacques Rancière (philosophe), Thierry Reygades (FSU), Michel Rousseau (Euromarches), Jeanne Singer (chercheure), Jean-Marc Tagliafarri (Initiatives Dyonisiennes), Lucie Tanguy (chercheure), Annie Thébaud-Mony (Fondation Henri Pézerat), Bernard Teper (Respublica), Bruno Théret (chercheur), André Torre (chercheur), Maryse Tripier (chercheure), Sylvette Uzan-Chomat (SNU Pôle Emploi), Patrick Viveret (philosophe), Philippe Zarifian (chercheur), Elisabeth Zucker (chercheure)

    Gilles Alfonsi (Association des Communistes Unitaires), François Asensi (Fase), Clémentine Autain (FASE), Francine Bavay (Conseillère régionale EELV), Farid Bennaï (Fase), Olivier Besancenot (NPA), Martine Billard (Parti de Gauche), Patrick Braouezec (Fase), Chantal Dhoukar (conseillère fédérale EELV), Jean-Claude Eyraud (Fase), Guillaume Floris (Gauche Anticapitaliste), Jacqueline Fraysse (Fase), Jacques Généreux (Parti de Gauche), Pierre Laurent (PCF), Nathalie Marcu (Les Alternatifs), Myriam Martin (Gauche anticapitaliste), Pierre Minnaert (conseiller fédéral EELV), Jean-Jacques Paris (ANECR), Francis Parny (PCF), Jean-François Pelissier (Alternatifs), Christian Piquet (Gauche unitaire), Christine Poupin (NPA), Stéphanie Treillet (Convergence et Alternative)

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  • Les Dieux de la finance sont enfin soulagés – au moins provisoirement – la Grèce a  cédé à la peur et aux multiples pressions que l’on peut qualifier d’éhontées de la part des tenants de l’ultralibéralisme, Merkel, le Fmi, la Bce, etc. Elle a voté pour la Nouvelle démocratie, à hauteur de 29%. Compte-tenu de la loi électorale celle-ci se retrouve avec 129 députés sur 300 ! Elle va tenter de constituer un gouvernement qui poursuivra assurément la même  politique. Une politique drastique  imposée par les marchés financiers. Elle va donc ajouter de l’austérité à l’austérité. La Merkel peut se réjouir.

    Qui est la Nouvelle démocratie ?  Ce parti a sévi en Grèce pendant de nombreuses années après la chute des colonels. Il est à l’origine de la situation actuelle de la Grèce. Pour mémoire, n’avait-il pas truqué les comptes du pays avec le concours et la complicité de la célèbre banque Goldman Sachs ? N’avait-il pas encouragé une gigantesque évasion fiscale, une politique de dépenses militaires exorbitantes, au profit des marchands d’armes allemands, français et américains ? N’avait-il pas favorisé toutes sortes de magouilles au profit des classes aisées grecques, de l’église orthodoxe et des armateurs ? D’aucuns nous assurent que toutes les couches sociales du pays sont plus ou moins corrompues. Nuançons toutefois le propos. En Grèce, pour les salariés les prélèvements fiscaux se font à la source. Donc impossibilité de frauder le fisc.

    Le futur gouvernement comprendra également le Pasok, parti socialiste qui atteint péniblement les 14%. Pourtant, ce dernier, du temps de sa splendeur, n’avait-il pas flirté avec les 40% ? Lui aussi a une lourde part de responsabilité dans la situation actuelle. N’a-t-il pas mené avec zèle une politique ultralibérale ?

    Donc, on prend les mêmes et on recommence sous les encouragements de la Troïka, d’Obama et même de François Hollande. Pour ce dernier, cela pose problème. Comment est-ce possible qu’un président nouvellement élu, de gauche de surcroît, se range du côté des fossoyeurs de la Grèce ? Ne veut-il pas faire de la peine à ses amis socialistes grecs avec qui il entretenait d’excellents rapports lorsqu’ils étaient au pouvoir ou bien cède-t-il tout simplement aux injonctions des marchés financiers ? La question mérite d’être posée.

    Dans les élections législatives grecques tout n’est pas négatif. Pour preuve, le score réalisé par Syriza, parti de la gauche radicale qui atteint près de 27% des suffrages exprimés. C’est tout à fait remarquable, malgré la campagne de calomnie menée à son endroit par toutes les forces réactionnaires du pays et la pression exercée par la plupart des dirigeants européens. En 2009, ce parti obtenait seulement 5%. En mai 2012, il se hissait à 16%. Son ascension n’est pas terminée. Nul doute qu’il va encore progresser. C’est la seule alternative possible pour que la Grèce sorte enfin du désastre économique et social dans laquelle elle se trouve.  Les prochains mois seront décisifs. Le combat de Syriza et de son leader charismatique Alexis Tsipras va s’amplifier. Le Front de gauche et Manca alternativa apportent leur soutien inconditionnel à cette Grèce qui veut enfin se débarrasser de la dictature des marchés financiers et des ingérences inadmissibles des Merkel et compagnie.

    Lazio

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  • A l’appel du 18 juin dernier, quelques marionnettes de Sarkozy et un éléphant du PS manquent dans la liste des élus. Ils ne viendront pas faire de la figuration à l’Assemblée nationale. Les voilà dépitées et non députés.  La représentation a durée cinq ans pour les intermittents de droite dans le spectacle politique.

    bourbon_pigeon

    O Guéant ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !
    Suspendez votre cours :
    Laissez-nous savourer les rapides délices
    Des plus beaux de nos jours...
    L'homme n'a point de port,
    Le Guéant n'a point de rive
    Il coule et nous passons. 

    Nadine Morano est battue. Au lieu de se taire un peu, Nadine bée le bec encore. Elle s’estime victime de l’humoriste de gauche, Gérard Dahan qui, se faisant passer pour Louis Aliot, numéro 2 du FN et compagnon de Marine Le Pen, l’a piégée sur sa complaisance avec le FN alors qu’elle avait accordé un entretien au journal d’extrême-droite Minute. Son opposition marquée au vote des Etrangers et ses œillades bleu Marine n’ont pas empêché le rejet des électeurs. D’aucuns feraient profil bas à sa place  mais Nadine s’en moque. Lorsqu’elle dit ou fait une connerie, c’est sans fond qu’elle s’enfonce.

    Gentil n'a qu'un œil pour pleurer... Frédéric Lefebvre n'a pas trouvé son Amérique à l'issue du 2ème tour et ne peut espérer son "gouvernement de crise". il a expliqué que c'était "un gouvernement qui rassemble les énergies, avec des talents de droite et...de gauche pour résister à la crise". Il y a des talents dont ils auraient dû se passer à droite mais l'a-t-il compris? Allez! On parle plus de lui. En politique, on oublie vite les figurants. On ne se souviendra de lui que pour Zadig et Voltaire. Il peut donc aller se rhabiller.

    Sarkozy, c’est fini! Saint Jean de Luz, c'est fini! Et Alliot-Marie ? Où va-t-elle aller passer sa retraite maintenant? Ben Ali, c'est fini aussi...
    Faute de lieu de villégiature, peut-être que, avec un stage de parachutisme, fera-t-elle son retour en 2017? Il paraît qu'à Saint Jean de Luz, ils en ont plein les basques d'elle.

    Mais il y a aussi un éléphant du parti socialiste qui a raté son énième parachutage et nous ne nous languirons pas de son absence à l’Assemblée nationale. Jack Lang cherchait un siège comme on attend devant les vespasiennes dans une gare. Il est resté devant la porte des Vosges en gare de Saint Dié et, pendant cinq ans, devra vivre avec sa constipation électorale. L’ambigu ambitieux avait prématurément annoncé sa candidature pour le perchoir… Il perd et va choir ailleurs. Toutefois les acrotères et corniches du palais Bourbon servent aussi de perchoirs aux pigeons voyageurs.

    Signé: Pidone

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