• Guaino_nezrougeOn savait qu’Henri Guaino est bon à l’écrit mais a du mal à passer les oraux. Il faut dire que le « live »  est un exercice périlleux surtout lorsque l’on s’enferre dans une argumentation fallacieuse face à des gens qui répondent et posent des questions. Hier soir, chez Ruquier, il est venu parler du Mariage pour tous et de la mise en examen de Nicolas Sarkozy. L’émission étant intitulée « On n’est pas couchés »,  nous avions envie de lui dire « va te coucher ! », car sa piètre rouerie était ridicule et, en dernier ressort, il réclama le droit de dire n’importe quoi : "J’en ai assez d'une société où on ne peut plus rien dire” et de renchérir. “Dans une démocratie, on peut critiquer tout le monde, on ne me fera pas taire”. Il persistait dans ses déclarations contre le juge Gentil et dénonçait la saisine du Conseil supérieur de la Magistrature comme une violation de la constitution en son article 65. Il considère que le Conseil n’a pas vocation à donner un avis sur le comportement de l’élu qu’il est. Ce Conseil ne doit donner son avis que sur les sanctions disciplinaires qui concernent les magistrats, selon lui. Pourtant, il se réunit en formation plénière pour répondre aux demandes d'avis formulées par le Président de la République au titre de l'article 64 qui stipule que ce dernier  est Le Président de la République est garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire. Le CSM se prononce sur les questions relatives à la déontologie des magistrats ainsi que sur toute question relative au fonctionnement de la justice dont le saisit le ministre de la justice. Nous n’aurons pas la naïveté de penser que l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy devenu député ne soit pas un constitutionnaliste. Il l’est mais doublé d’un manipulateur. Il table sur l’ignorance de la majorité du public qui l’écoute. Hier, c’était le cas puisque personne ne l’a contredit sur un point de droit.

    Sur le mariage des homosexuels, l’ancienne plume de Sarkozy estime que la PMA et la GPA sont "la conséquence inéluctable" de la loi. Il n’hésite pas alors à accuser François Hollande de diviser les Français, lui qui écrivait les discours haineux de Nicolas Sarkozy, dont la spécialité consistait à monter nos concitoyens les uns contre les autres !

    Mr Guaino est un habitué des outrances et des accommodements avec la réalité (euphémisme pour ne pas dire qu’il ment comme un arracheur de dent). On se souvient  de ce qu’il avait déclaré sur l’affaire Strauss Kahn : "C'est un fait connu mondialement connu; c'est l'événement qui a eu le plus de retentissement médiatique dans le monde, y compris le 11 Septembre". Sur l’Internet, les différentes occurrences que Strauss Kahn avaient accumulées atteignaient  le score de 87 230 000 pages... Les occurrences du 11 Septembre ? 1 Milliard 40 millions 885 mille pages. Le 11 Septembre était 12 fois plus présent sur la Toile ordinaire que les coucheries de Strauss Kahn. Dans 50 ans, l'histoire aura oublié le fait divers Strauss Kahn, mais pas les tours jumelles. Au-delà des chiffres, quel mépris de Guaino envers les victimes du terrorisme, le journalisme et  le genre humain.

    Ce mépris, Henri Guaino en est pétri et il ressort lorsqu’il est interviewé. Hier, il s’est maîtrisé mais il n’a pu retenir quelques phrases significatives comme « La Justice s'écrit avec un grand J, un juge avec un petit j''.  On pourrait lui rétorquer que, avec lui, politicien s’écrit avec un petit « p » nauséabond.  “Indigne” est un mot qu’il affectionne lorsqu’il veut insulter et il l’a utilisé contre le juge Gentil. Il le redoute aussi. On se souvient que lui-même s’était emporté face à un journaliste lorsque ce dernier avait employé le qualificatif « indigne » à son encontre.Invité en janvier 2012 sur i>Télé dans La grande édition d'Olivier Galzi, il s'était emporté à la suite d’une remarque de Joseph Macé-Scaron, journaliste de Marianne,  concernant le débat sur l'identité nationale : « Pendant cinq ans, vous avez passé votre temps, vous et vos amis politiques, à stigmatiser une partie des Français contre les autres... Un exemple ? Ce débat indigne sur l'identité nationale ! ».  Cette remarque a piqué au vif Guaino qui s’est emballé : « Je n'accepte pas ce genre de langage, vous caricaturez le débat, vous transformez le débat politique en guerre civile, s'emporte le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy. Vous êtes le bien ? Vous voulez me donner des leçons de morale ? Vous êtes qui pour me dire ça ? Vous avez fait quoi dans votre vie pour me dire que je suis indigne ? Ce débat n'était pas indigne, c'est vous qui êtes indigne ! Indigne de votre métier, indigne de ce débat, indigne du débat démocratique... C'est une attitude inadmissible ! Je ne viens pas sur un plateau pour me faire insulter par quelqu'un qui n'a aucun titre pour porter des jugements moraux ». Qui êtes-vous Monsieur Guaino pour mettre en doute la probité d’un juge d’instruction ? Qui êtes-vous pour émettre un avis sur un dossier judiciaire couvert par le secret de l’instruction ? Qui êtes-vous pour faire pression sur la justice ? Qui êtes-vous pour vouloir imposer une bonne image de Nicolas Sarkozy  mis en examen et une indignité sur le magistrat qui l’a mis en examen ? C’est une attitude indigne de la part d’un député, indigne d’une démocratie. C’est une attitude inadmissible. C’est une insulte !

    Henri Guaino, drapé dans une morale chrétienne et cinquième républicaine, veut se donner les allures de « père la morale » et n’admet pour lui et Sarkozy aucune accusation. On doit leur donner le bon Dieu sans confession. Il voudrait tuer dans l’œuf toutes les affaires dans lesquelles son mentor est cité. Il tient un discours d’has been, se référant au gaullisme et agitant encore le spectre de la quatrième république qu’il n’a même pas connue. Lui, il veut en rester à la « Cinquième » avec un pouvoir « fort », c’est-à-dire une république bananière dirigée par un autocrate. Il a tenu des propos incohérents et ringards. Si l’URSS existait encore et si Poutine n’était pas l’ami de Sarkozy, il nous sortirait encore le pacte germano-soviétique, si longtemps maintenu dans l’argumentaire gaulliste contre le communisme. Nous sommes en période des Pâques… Monsieur Guaino mérite pour sa prestation télévisée une pluie d’œufs pourris virtuels comme un mauvais comédien sur la scène politique.

    Il est contre la mise en examen de Sarkozy pour abus de faiblesse et refuse de parler des accusations de financement illicite car les faits sont prescrits. C’est la loi, dit-il. La loi quand ça l’arrange. La rigueur de la loi ne doit toucher que les voyous de banlieue mais un Président de la république est au dessus de la loi. On a le droit de parler de tout, sauf de ce qui le fâche. La démocratie, c’est le référendum, clame-t-il. Là encore, c’est une affirmation d’un élu d’opposition lorsqu’il s’agit du mariage pour tous. Sarkozy n’a jamais eu recours au référendum et il a même oublié le « non à la constitution européenne ». Guaino n’en est pas à une contradiction près. Toutefois, s’il a fait ses armes politiques dans l’ombre de Sarkozy, il lui fallait faire preuve de petitesse et, au grand jour, cela apparaissait hier soir comme un nez rouge au milieu de son visage.

    En face de lui, nous retiendrons la prestation sobre  d’un Edwy Plenel serein et confiant en la justice. Il faut dire que, sur le site Médiapart, on trouve des éléments sur l’affaire Béttencourt et aucune affirmation n’y est faite sans une documentation mise à la disposition des abonnés. Guaino s’est vu offrir un abonnement d’un mois pour aller s’y informer. Il ne pourra plus dire : « Je ne savais pas ». Plenel lui a lancé :"Il va falloir apprendre la République [...] ! Vous êtes un député, qui fait la loi. Il faudra que votre monde s'habitue au fait que les lois que vous votez s’appliquent aussi à vous. […]La République, c’est la séparation des pouvoirs, c'est qu'il y a une justice indépendante, que de votre temps vous avez essayé de soumettre ». Il allait jusqu’à lui renvoyer le terme « indigne » : « Vous faites exactement l’anti pédagogie de la République ! [...] La République, c’est les pouvoirs et les contrepouvoirs, des pouvoirs indépendants, une presse indépendante, qui fait son travail et qu'on doit respecter, des juges indépendants. […] Pour un républicain, votre démarche est indigne ».

    Richard Bohringer, venu avec sa fille, a fait une longue diatribe sur le chômage, la précarité, la misère, les banques et la crise financière en appelant à l’union nationale. Une saine colère !  Henri Guaino en a pris plein des oreilles mais il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. Edwy Plenel a parlé de son livre,« Le droit de savoir » et du métier de journaliste. Il s’agit d’un droit important face à celui d'ignorer prôné par Henri Guaino.

    Pidone

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  • affiche_autain_modifié-2

    Clémentine Autain, porte-parole de la Fase et députée suppléante de Seine-Saint-Denis sera à Ajaccio le 20 avril 2013, à l'invitation de Manca alternativa. Elle viendra débattre avec les Ajacciens de la situation politique que connaît actuellement notre pays, de la politique d'austérité menée par François Hollande et son gouvernement. Elle montrera qu'une autre politique est possible. Une politique qui rejette le diktat de la Troïka. Une poltique basée sur l'humain d'abord.

    Clémentine Autain a donné son point de vue sur la prestation télévisée du président de la république, parue dans Cerises, le 28 mars 2013. Nous en publions le contenu.

    "Plus d’une heure ennuyeuse et sans surprises : l’exercice télévisé de François Hollande ne laissera pas grande trace dans l’histoire. Le Président a récité son bréviaire de compétitivité et renouvelé son vœu pieu de croissance, loin des urgences des Français et des valeurs de gauche. Un exercice de "pédagogie", avait annoncé ses proches, comme si le problème venait d’une incompréhension à l’égard de ce que fabrique - ou ne fabrique pas - le gouvernement.

    La réalité, c’est que le cercle infernal de la récession et des inégalités est en marche. Et que rester dans les clous de cette Europe néolibérale nous mène droit dans le mur. Les Grecs ont testé pour nous : après neuf plans de rigueur, c’est le chaos. Les Chypriotes viennent d’expérimenter âprement l’ineptie du fonctionnement européen face à l’emprise de la finance. Et pourtant, à écouter Hollande, on ne change pas une équipe qui perd, on ne bouge pas une ligne politique qui échoue. Non seulement aucun changement de cap n’a été annoncé, mais quelques annonces ont enfoncé le clou de la rigueur et confirmé le chemin de la baisse des droits et protections.

    Alors que l’idée ne figurait pas parmi les propositions du candidat Hollande, l’allongement de la durée de cotisations sur les retraites est désormais au programme. Sarkozy en a rêvé, la "gauche" le fera. Comme l’Accord National Interprofessionnel, dont le Président a prévenu : l’adoption au Parlement se fera sous surveillance des "partenaires sociaux". Il n’y aura pas, a-t-il affirmé, d’amendements adoptés sans l’aval de la CFDT et du MEDEF ! Vu ce que ces syndicats représentent, voyez l’exercice de démocratie… pour au final servir les intérêts du patronat.

    Les écolos en ont pris pour leur grade tant leurs fondamentaux ont été entamés par Hollande dont le maître mot, déjà, chatouille leurs oreilles : la croissance. Il leur faut, entre autres, avaler l’éloge de l’arme nucléaire et l’inamovibilité du budget de la défense. Tout acteur ou spectateur de gauche avait de quoi s’évanouir, cherchant en vain un mot de gauche. Ainsi a-t-il lâché, rappelant la formule malheureuse du candidat Jospin : « Je ne suis pas ou plus un Président socialiste ». Les vocables de la justice et de l’égalité, et même celui de la compassion à l’égard des vaincus du système, sont restés introuvables. Mais Hollande a su trouver les mots pour les plus riches qui ont déjà versé un lourd tribut. La "gauche" est morte. Vive la gauche !"

    Clémentine Autain, 28 mars 2012

     

     

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  • sarko_misenexamenAprès avoir dénoncé une mise en examen injuste et annoncé par le truchement de son avocat une saisine immédiate de la chambre d’instruction de la cour d’appel de Bordeaux pour demander l’annulation de la décision du Juge Gentil, Nicolas Sarkozy a décidé de temporiser. « Retenez-moi ou je fais un malheur ! » pourrait-on ironiquement penser après sa rodomontade sur un réseau social.  Son avocat Me Herzog a finalement annoncé jeudi 28 mars dans l'après-midi qu'il ne comptait plus déposer de recours dans l'immédiat, en précisant qu’il avait demandé à son client célèbre de suspendre tout recours dans l’attente de l’avis du Conseil Supérieur de la Magistrature. Seuls Sarkozy et son avocat voient un lien entre son éventuel recours et l’avis que pourrait rendre le CSM saisie par la ministre de la justice après les attaques menées contre le Juge Gentil par quelques aboyeurs de la garde prétorienne du mis en examen outré de l’être. En effet quel lien pourrait-il y avoir entre la mise en examen pour abus de faiblesse sur laquelle le CSM n’a aucun avis à donner et les propos qui ont porté atteinte à l’indépendance de la justice pour lesquels elle est saisie ? Aucun.   

    Il s’agit soit d’une stratégie de communication soit d’un recul prudent. Lundi soir, Sarkozy écrit sur son mur de Facebook  qu'il « utiliserait les voies de droit  ouvertes à tout citoyen ». Continuera-t-il à  s'appuyer notamment sur une tribune cosignée par le juge Gentil en juin 2012 contre sa politique judiciaire pour faire un recours ? Ira-t-il jusqu’à une "requête en suspicion légitime" pour obtenir éventuellement  la récusation et le dessaisissement du juge ? Le problème pour lui est qu’il y a trois juges en charge de son affaire. Il a six mois pour formuler un recours en cours d’instruction et trois mois après la clôture de l’instruction et la transmission du  dossier au procureur. Le procureur dispose du même temps pour formuler son réquisitoire définitif. Une fois les réquisitions notifiées, les parties ont encore un mois pour émettre des observations sur ces réquisitions. Si, entre temps, une demande d'acte est acceptée et que l'instruction reprend, le délai de six mois pour un recours s'en trouve "réactivé."

    Donc Sarkozy a, le temps et peut avoir choisi d’attendre que l’émotion provoquée par les menaces de mort parvenues au juge et les propos tenus par ses lieutenants soient oubliés. Si son avocat considère que les preuves sont insuffisantes pour qu’il soit renvoyé en justice, il peut aussi tabler sur un non-lieu et prévoir une campagne médiatique après le non-lieu. Il éviterait ainsi le rejet de sa demande en annulation. On connaît sa rancune. Il pourrait ensuite vouloir  pendre le juge à un croc de boucher comme il voulait le faire à Dominique de Villepin.

    Est-ce que les juges ont des indices graves ou concordants pouvant envoyer Sarkozy devant un tribunal ? En théorie, oui puisque ce sont ces indices qui déterminent la mise en examen. Toutefois, ils ne déterminent pas la culpabilité. Tant qu’il n’y a pas de condamnation, le mis en examen est présumé innocent. Tous les mis en examen ne sont pas reconnus coupables. Si Sarkozy bénéficiait d’un non-lieu à l’issue de l’instruction judiciaire ou d’une relaxe devant les tribunaux, chacun devra se faire son opinion au vue de tout ce que les journalistes auront dévoilé sur les relations entre Sarkozy et Liliane Béttencourt.

    Le battage médiatique a été orchestré. C’est fait. Si on suit la presse, Sarkozy devrait maintenant rester discret sur cette affaire. Son épouse a donné son sentiment sur la mise en examen. « J’ai vraiment du mal en parler… C’est douloureux d’en parler et aussi douloureux de ne pas en parler. C’est douloureux pour la famille, a-t-elle expliqué au Parisien en essuyant ses larmes. Pardonnez-moi… Ce que je peux vous dire, c’est que c’est impensable d’imaginer qu’un homme comme lui puisse abuser de la faiblesse d’une dame qui a l’âge de sa mère». Un message qu’elle a martelé dans les mêmes termes sur RTL et dans d’autres journaux. Nicolas Sarkozy lui est « serein et combatif », a-t-elle confié. « On va tout faire pour que la vérité éclate. »

    Depuis lors et après la nouvelle stratégie de son mari, ellea fait savoir qu’elle avait eu tort d’en parler et a décidé de ne plus rien en dire pendant la promotion de son nouveau disque. Donc «  acqua in bocca ! » dans le clan Sarkozy ! Motus et bouche cousue, sauf en chanson,  sur son « Raymond » et sur le « Pingouin ».[1]

    Battone
     


    [1]« Mon Raymond » est une chanson de Carla Bruni dédiée à Nicolas Sarkozy baptisé par elle Raymond et le « Pingouin » est une autre chanson dans laquelle on pourrait reconnaître dans cet animal polaire Hollande vue par elle.

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  • sarkobaba1Après avoir racheté le PSG, des palaces, des immeubles innombrables et des pans entiers de l’industrie française, le Qatar annonçait avec fracas sa décision d’investir encore au moins 10 milliards d’euros en France. Jusqu’où ira ce petit pays qui a déjà réussi à prendre une place considérable dans le monde arabe, l’Afrique (notamment dans les anciennes colonies françaises) et l’Occident ? Un Qatari aurait expliqué que, lorsqu’il traite avec un Français, ce dernier est obnubilé par les commissions à prévoir. Le journal la Tribune a révélé que le Qatar voulait se payer Sarkozy. On se souvient que l’ancien président de la république a fortement appuyé la candidature du Qatar pour l’organisation de la coupe du monde football et a œuvré pour son rachat du PSG qui avait besoin d’un financement important pour devenir un club compétitif sur le plan international. Plusieurs ministres de Sarkozy ont fait de nombreux déplacements dans ce minuscule pays. On parle souvent de ceux effectués par l’ancienne garde des sceaux Rachida Dati qui y aurait quelques projets personnels. Ami personnel de la famille de l'émir, Dominique de Villepin, aujourd'hui avocat d'affaires, a pour principal client le Qatar Luxury Group, fonds d'investissement personnel de la cheikha Mozah bint Nasser al-Missned. A droite, parmi les habitués de Doha, on trouve aussi Philippe Douste-Blazy et Hervé Morin.

    Depuis sa défaite, l'ancien président reçoit énormément de monde dans ses bureaux parisiens de la rue de Miromesnil (8e), dont des patrons du CAC 40, et tient de nombreuses conférences à l'étranger. C’était sans doute cela Sarkozy devenant selon sa propre expression « Un Français parmi les Français ».  Il s'est notamment rendu à plusieurs reprises à Abu Dhabi, le plus riche des Émirats arabes unis (EAU). Le "Financial Times" affirme aujourd’hui que l'ex-président français a été sollicité par le Qatar pour prendre la tête d'un fonds d'investissement. L'entourage de Nicolas Sarkozy ne dément pas. Selon le quotidien économique britannique, citant des sources "proches du dossier" non identifiées, le fonds souverain du Qatar associé à d'autres investisseurs débloquerait jusqu'à 500 millions d'euros et, en premier lieu, 250 millions. À charge ensuite pour Nicolas Sarkozy d'utiliser l'argent pour des investissements dans des pays émergents comme le Brésil, ou pour soutenir des entreprises espagnoles ou marocaines. Le nouveau fonds, dont le nom de code était Columbia Investments, aurait disposé d'un bureau à Londres où Nicolas Sarkozy se serait rendu une ou deux fois par semaine, selon une autre source citée par le journal sur son site. Les fonds d'investissement prélevant des frais de gestion de l'ordre de 1,5% des sommes investies, Nicolas Sarkozy et son équipe auraient reçu une rémunération de plus de 3 millions d'euros par an si le projet n'était pas abandonné. Nous ne sommes plus dans le projet de l'ancien chef de l'État qui devait créer un fonds d'investissement, pour "investir dans les entreprises qui en ont besoin" en France et créer des emplois. Il semblerait que Nicolas Sarkozy ait choisi un retour en politique et qu’il ait renoncé à se vendre aux Qataris. Il faut dire que cet emploi n’est pas compatible avec ses anciennes fonctions et aurait contrarié ses ambitions politiques qui, n’en doutons plus, n’ont jamais été abandonnées. Peut-être a-t-il été tenté et nous savons déjà ce qu’il fera si ses démêlés judiciaires doivent le faire renoncer à briguer un second mandat.

    Nous savons aussi à quoi nous attendre si, par malheur pour la majorité des Français, il revenait à l’Elysée. Pour ceux qui ne veulent pas voir la réalité en face, Sarkozy est le président des patrons du CAC 40, des banques, des très riches et des spéculateurs de toutes origines, tout particulièrement du Golfe persique. Il faut rappeler que le Qatar est soupçonné de financer les réseaux terroristes islamistes.

    Les auteurs de l’ouvrage « Qatar, les secrets du coffre-fort », Christian Chesnot et Georges Malbrunot révèlent comment le Qatar a tenté d’acheter un veto russe à l’ONU, les dessous de ses investissements en France, et comment il est passé de la diplomatie du carnet de chèques à l’armement des rebelles libyens et syriens.

     Pidone

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  • retropédaloCe n'est pas la première fois que David Pujadas se retrouve seul face à un président de la République. Le 12 juillet 2010, en plein cœur de l'affaire Woerth, c'est lui qui, déjà, avait interviewé en solo Nicolas Sarkozy. Cette prestation journalistique, toujours discutable et discuté, lui avait valu une volée de bois vert critique. Hier, il s’est montré plus incisif face à Hollande mais on sait que ce journaliste est un libéral à l'anglo-saxonne, qui paraît enclin à porter un jugement sévère sur une France peu portée à rompre avec les vertus et les défauts de l'État-providence. Le Hollande président doit lui être plus proche que le Hollande candidat, même si Sarkozy doit garder sa préférence. Le principe même du tête-à-tête avec un seul journaliste est mauvais. Sans aucun doute, un débat aurait été plus démocratique.

    Le capitaine de pédalo n’a pas changé  de cap. Pour inverser la courbe du chômage il a sa caisse à outils et une seule bouée de sauvetage : la croissance.

    Inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année 2013, une incantation après 22 mois d’augmentation  et François Hollande continue à le promettre : « Ça veut dire quoi inverser ? Ça veut dire que ça va augmenter jusqu'à la fin de l'année. Nous en subissons encore les effets. Et puis à la fin de l'année nous serons dans une baisse du nombre de chômeurs … Est-ce que c'est un vœu ? Non ! Ce n’est pas non plus un pronostic. C'est un engagement et une bataille, je la mène cette bataille, et je vais y mettre tous les moyens ».

    Il a donc ouvert à nouveau sa caisse à outils :

    - Les emplois d'avenir :

    Nous n’en sommes qu’à 15.000 emplois créés pour un objectif de 100.000 prévus à la fin de l’année. : « Ça part lentement mais ça arrivera surement. Ce qui compte c'est d'arriver à voir autant de jeunes que nous l'avons souhaité remettre le pied à l'étrier pour ces jeunes souvent des quartiers difficiles » dit le Chef de l’état.

    - Le contrat de génération :

    C’est l'une des mesures phares de son programme : « Ça vient d'être voté, mis en œuvre. Ça va augmenter. 70 000 à 80 000 créations d'emplois pour les jeunes et de maintien des seniors. C'est à dire de ceux qui veulent leur transmettre leur expérience dans l'entreprise ».

    - Le pacte de compétitivité et le crédit d'impôts pour les entreprises.

    « Ça veut dire quoi ? Parce que c'est des mots ! Et ce que les Français veulent comprendre c'est ce que qu'il va se passer. Pour toutes les entreprises, en 2013, elles vont avoir une diminution de l'ensemble de leur masse salariale de 4%. Avec cela, ces entreprises peuvent investir, embaucher, exporter, faire tout ce que peut faire une entreprise quand elle affronte la compétition ».

    Sur le pouvoir d’achat :

    «En 2013, pas d'effort supplémentaire pour les Français» et en 2014, «il n'y aura aucune autre augmentation d'impôts» en dehors des hausses de TVA déjà annoncées. «Pour financer la sécurité sociale nous en reparlerons.»

    «Tous ceux qui ont un accord de participation» aux bénéfices de leur entreprise et «qui veulent -jusqu'à 20.000 euros- l'utiliser pour quelque achat que ce soit (...) pourront le faire». Ces fonds sont normalement bloqués cinq ans. Le président a précisé que l'annonce concernait «quatre millions de Français».

    Le ton était donc donné dès le début de l’interview : de la rhétorique et de la pédagogie. Aucune ouverture à gauche. Hollande s’affirme comme Président de tous les Français, oubliant qu’il a été élu par des voix de gauche et notamment celles du Front de gauche au deuxième tour. Il a parlé davantage de croissance que de mesures sociales. Il a rappelé les 20 milliards de crédit d’impôt aux entreprises et qu’il a ramené le taux de TVA de 7 à  5% pour la construction des logements sociaux.

    Il est revenu comme au billard, par la bande, sur la taxe de 75% promise aux très hauts revenus, en la vidant de son sens.  Il ne taxera plus les bénéficiaires des gros revenus mais les entreprises qui les versent. Donc, un haut revenu coûtera encore plus cher à l’entreprise. Cela devrait faire réfléchir les actionnaires, pense-t-il. C’est une façon de jeter par dessus bord une promesse électorale qu’il savait ne pas tenir. On sait par avance à quoi vont servir les 20 milliards de crédit d’impôt, sans doute à financer les 75% de taxe. Le serpent fiscal se mord la queue. Une imposture de plus.

    Là où on peut lui reprocher d'être trop elliptique c'est sur son projet européen. Sans doute, attend-il la réélection de Merkel dans six mois pour lui proposer d’avancer dans le pacte de croissance car, pour lui, la zone Euro est sauvée. Alors que Moscovici avait accepté le principe de la taxation des dépôts pour Chypre, il se réjouit que les petits déposants chypriotes ne soient pas touchés et affirme que les dépôts dans les banques françaises ne sont pas concernés par une telle mesure car ils sont garantis jusqu’à 400.000 €. (Des garanties ont été instaurées par la loi du 25 juin 1999 relative à l’épargne et à la sécurité financière)

    En résume, rien de très nouveau et surtout dans les mauvaises annonces. La durée de cotisation des retraites sera allongée. Après l’introduction de la flexibilité dans le droit du travail, on s’y attendait. La politique d’austérité va s’accentuer.

    François Hollande a détaillé les économies à réaliser: 10 milliards d'économies budgétaires, 10 milliards de prélèvements supplémentaires sur les entreprises et 10 milliards sur les ménages, en ciblant les plus favorisés. Une réforme des allocations familiales est envisagée.

    Il a déclaré dimanche avoir demandé au gouvernement d'établir le projet de loi de finances 2013 en fonction d'une prévision de croissance "réaliste", à savoir "sans doute 0,8%". Jusqu'ici, le gouvernement tablait sur une prévision de croissance à 1,2% pour 2013, jugée intenable par de nombreux économistes. "Je ne veux pas que l'on puisse imaginer que l'Etat prépare son budget avec des hypothèses qui se révéleraient fausses", a souligné le chef de l'Etat.

    Il a parlé d’autres sujets que le chômage et la croissance. Il estime que l’armée française a rempli sa mission au Mali et exige des élections dans ce pays en juillet, tout en précisant que ce n’était plus la Françafrique et que les Maliens devront se choisir librement un Président. Le retrait de nos troupes sera donc amorcé rapidement et s’étalera dans le temps pour participer uniquement au maintien de la paix dans le cadre de l’ONU et avec les pays africains. Interrogé sur le sort de Philippe Verdon, il n'a laissé aucun véritable espoir de le revoir vivant même si son exécution n’est pas officiellement confirmée. La France ne paiera aucune rançon et c’est ce qui ressort de la question sur les otages encore vivants.

    Le chef de l'Etat, qui avait plaidé pour une levée de l'embargo, s'est montré plus ambigu sur la livraison d’armes aux rebelles syriens: « la France ne livrera rien sans la certitude " d'un contrôle total de la situation par l'opposition" syrienne ». « il ne peut pas y avoir de livraison d'armes à la fin de l'embargo s'il n'y a pas la certitude que ces armes seront utilisées par des opposants légitimes et coupés de toute emprise terroriste », prévient-il. Il compte sur l’influence de la Russie pour arriver à une solution politique qui passe par le départ de Bachar el-Assad.

    Il considère que Nicolas Sarkozy mis en examen est présumé innocent. Il défend la liberté des juges et la séparation des pouvoirs…

    « D'abord il y a la présomption d'innocence, Nicolas Sarkozy est présumé innocent », a déclaré Hollande, interrogé sur la mise en examen de l'ancien chef de l'Etat. "Les juges doivent être respectés pour l'indépendance. Je suis garant de l'indépendance de l'autorité judiciaire. Chaque fois qu'on met en cause un magistrat, je suis obligé d'agir (...). Je ne peux pas accepter, quelque soit la personne mise en cause qu'un juge puisse être suspecté", a-t-il ajouté.

    Il a fait savoir que le non-cumul des mandats était à l’ordre du jour du prochain conseil des ministres et que la loi interviendrait avant la fin de son mandat. Il a mis en garde les Ministres trop bavards et trop indépendants.

    D’autres thèmes ont été abordés : la laïcité, le mariage pour tous, la procréation assistée, les mères porteuses, la délinquance et la récidive … Hollande veut jouer le conciliateur et cherche le consensus, ce qui nuit parfois à la clarté du discours.

    Hier, c’était le jeudi Saint.  Selon la religion catholique, Jésus a fait le bilan du chemin accompli et a montré le chemin à accomplir. C’est le jour où il a lavé les pieds des exclus. Comme le dit le pape François Premier,  c’est le jour où il a  le souci des "pauvres". L’autre François, notre président de la république, a marqué à sa façon un jeudi Saint élyséen : humilité, bonne nouvelle, espérance… Et puis il  est redescendu dans l’obscurité, au son des psaumes libéraux.

    « On n'est pas jugé sur les discours, on est jugé sur les résultats", a-t-il proclamé. "Les critiques ne m'ont jamais empêché d'atteindre mon objectif." A-t-il ajouté avant de conclure : "J'aime tous les Français et je veux les emmener vers la République".

    Le président s’est dit en ordre de bataille, mais on a l’impression qu’il navigue à courte vue tout en laissant penser qu’il sait ce qui nous attend. Jean-Luc Mélenchon n'a pas hésité à parler de "politique de gribouille". "Il me fait rigoler il ne sait même pas ce qu'il va faire dans huit jours mais il dit qu'il sait ce qu'il va faire en 2020" s'est-il exclamé.

    La France n’est pas le Mali. Le Front national et la droite sont en mesure de gagner des villes aux prochaines élections municipales. L’armée ne pourra rien faire contre cela. Seule un politique résolument à gauche et mettant l’humain d’abord pourrait entamer une reconquête. Dans la prestation du Chef de l’état, l’humain était absent. Son projet politique est désincarné. Nous sommes loin des envolées oratoires de la campagne. François Hollande dit avoir la peau dure, les nerfs solides et le sang froid. "Je suis lucide, je regarde, j'entends..." ou encore "J'ai conscience des problèmes..." François Hollande dit qu’il n'est pas sourd. Le syndrome de la "tour d'ivoire" ne l'aurait donc pas frappé ? On en doute lorsqu’il ajoute : « Je sais ce que je veux faire, ce que je décide, et je sais où nous allons arriver: la réussite de la France ». On l’a bien compris : rien ne le déroutera de la politique d’austérité et du libéralisme économique, même pas la hausse du chômage, les licenciements abusifs,  la précarité et  la souffrance des familles démunies… Le capitaine de pédalo fonce droit dans l’iceberg ultralibéral européen  et fera de la France le Titanic social. Il aura réussi à davantage diviser la Gauche. Nous en profitons pour faire savoir que nos critiques n'ont rien en commun avec celles de la droite et l'extrême droite. Nous n'avons aussi plus grand chose en commun avec Hollande et son gouvernement.

    Battone

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  • cassrolesarko_modifié-1"A mort, le juge"! ( L'imposture des aboyeurs... ) Les attaques virulentes portées par la garde prétorienne de Sarkozy nuisent à la santé des juges : le juge Jean-Michel Gentil et plusieurs membres du syndicat de la magistrature sont menacés de mort dans un courrier anonyme accompagné de munitions. Cette missive est arrivée hier et dit notamment : "Vous êtes physiquement bien protégé, mais l'un des vôtres va disparaître""Les cartouches jointes sont à blanc, en attendant de monter nos interventions". L’auteur se vante même de ne pouvoir être identifié  par les laboratoires d'expertise.

    Le Syndicat de la magistrature a publié un communiqué intitulé "Sérénité !" dans lequel on peut lire "qu'après les déclarations indignées voire injurieuses de certains politiques suite à la mise en examen (inculpation) de Nicolas Sarkozy après la mise en cause de l'impartialité d'un des magistrats (M. Gentil) en charge du dossier par Thierry Herzog, avocat de Nicolas Sarkozy, ce magistrat est aujourd'hui destinataire d'un courrier, auquel étaient jointes des cartouches à blanc, le menaçant clairement de mort, lui, ses proches, et les membres du Syndicat de la magistrature dont il ferait partie".  Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire et saisi un service de police.

    La lettre de menace aurait était adressée à "M. Gentil du Syndicat de la magistrature", alors qu'il n'en fait pas partie, et on l'y accuse d’avoir "franchi l'irréparable". Le syndicat lui-même, qui se classe à gauche, y est qualifié de "groupuscule de juges rouges révolutionnaires, totalitaires, enragés et engagés politiquement".

    Ces menaces et les propos qui l’accompagnent sont en droite ligne des propos tenus notamment par un ancien ministre de l’intérieur et un conseiller sarkozystes mais aussi d’autres membres du clan comme Balkany.  Il faut rappeler que le juge Jean-Michel Gentil est connu pour se situer politiquement à droite et les Sarkozystes ont voulu en faire un dangereux révolutionnaire d’extrême-gauche.  Ils ont une fois encore démontré que le Sarkozysme nuit fortement à la démocratie.

    Pendant ce temps, Sarkozy remettait la légion d’honneur à un ministre belge ultralibéral qui l’avait lui-même décoré en 2004 de la plus haute distinction belge. Aucun journaliste n’a commenté pourquoi l’ex-président décorait encore des amis. Par contre, nous pouvions assister au discours d'un Sarkozy mis en examen faisant de l’humour belge contre Hollande et vantant le système fiscal belge ( et donc l'exil fiscal de son ami Depardieu) sans que les journalistes n'en fasse le commentaire.

    Fucone

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