• Nous publions une interview de Clémentine Autain parue dans l'Humanité du 20 décembre 2013.

    Pourquoi estimez-vous que les européennes sont «un enjeu majeur pour faire avancer une alternative de gauche»?

    Clémentine Autain. Parce que l’austérité y est décidée sous le diktat de la troïka. Pour la faire reculer, il faut donc impérativement se battre à cette échelle pour contester les choix de Hollande, pour tordre le cou aux solutions autoritaires et réactionnaires des droites et des extrêmes droites, et pour faire valoir une réponse qui articule la transformation sociale, écologique et démocratique. Qu’Alexis Tsipras (dirigeant de Syriza en Grèce – NDLR), une figure de résistance mais aussi d’espoir à travers le continent, soit notre chef de file européen rend lisible ce projet commun à différents pays européens.

    Vous appelez à l'unité du Front de gauche à ce scrutin. En quoi est-ce essentiel?

    Clémentine Autain. C’est la condition sine qua non pour faire grandir l’espoir face aux politiques d’austérité. Par le passé, nous avons constaté combien la division est mortifère. L’unité ne fait pas tout. Il faut que le Front de gauche sorte du cartel électoral, qu’il s’élargisse, qu’il innove, sur le fond comme sur la forme. Mais on ne peut pas dynamiser le Front de gauche en commençant par l’affaiblir. Ses militants et sympathisants attendent des gestes forts. Nous avons une responsabilité historique. Notre score à l’élection européenne peut constituer une étape vers une majorité alternative.

    La suspension de la participation du Parti de gauche au Parti de la gauche européenne, en raison de divergences au sein du Front de gauche sur les municipales, peut-elle contrarier cette démarche?

    Clémentine Autain. Ensemble regrette cette décision, qui laisse entendre qu’il pourrait y avoir un plan B aux élections européennes. Or personne ne peut tirer son épingle du jeu d’un éclatement du Front de gauche à cette occasion. Le PCF, qui a décidé, dans un certain nombre de villes, notamment à Paris, de faire alliance avec le PS dès le premier tour, l’a fragilisé. Cela ne légitime pas de semer le trouble sur notre démarche européenne et sur ce qui nous rassemble. Nous partageons tous un programme, «l’Humain d’abord», et l’idée qu’il faut rassembler une majorité alternative. Nous pouvons faire cette démonstration politique rassemblés dans la cohérence et la clarté.

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  • Le modèle allemand, cher aux libéraux, se lézarde au fil du temps et la rigoureuse Angela Merkel vient d’obtenir un nouveau mandat grâce à une alliance avec les socio-démocrates.  Il s’agit d’un sauvetage politique  car la pauvreté a augmenté et a atteint "un niveau record" chez nos voisins germaniques, plus de 15%. Pour obtenir un SMIC de 8,5€, la pseudo-gauche allemande cautionne la politique ultralibérale d’Angela Merkel. Voilà où mène la politique du compromis entre libéraux de droite et cette pseudo gauche allemande libérale qui sert de modèle au PS.  En France nous avons eu l’expérience de la cohabitation et celle du débauchage politique.  Demain Sarkozy sera-t-il réélu avec une majorité UMP/PS. De la politique-fiction ? Pas sûr car, en politique, la réalité rattrape souvent la fiction. En outre, cette fiction n’est que le produit du story-telling médiatique, c’est l’histoire d’une Allemagne exemplaire, une fable lorsque l’on y regarde de plus près. L’austérité imposée par Angela Merkel aux autres pays européens ne sert qu’à préserver le trompe-l’œil économique allemand basé sur l’Euro et la politique imposée par la Troïka.

    Selon la Paritätische Gesamtverband, une fédération qui regroupe environ 10 000 associations actives dans le domaine de l'aide sociale et de la santé, la réalité allemande, c’est 15,2% de taux de pauvreté avec des disparités importantes entre les régions puisqu’il varie de 11% (régions du Sud) à 20% (régions du Nord). Une personne sur sept est pauvre ou menacée de pauvreté, avec un revenu inférieur à 60 % du revenu médian,  avec une hausse constante du taux de pauvreté depuis 2006. Selon La diminution du chômage serait le résultat de l’augmentation des emplois à bas salaire, la baisse des emplois à plein temps soumis à cotisations sociales, la hausse du temps partiel et des conditions d'emploi précaires depuis dix ans. Non seulement l'écart entre riches et pauvres a significativement augmenté en Allemagne, mais en plus le fossé entre régions prospères et régions pauvres s'approfondit et s'élargit. Des centres pour jeunes ou personnes âgées, des bibliothèques, des piscines ferment dans beaucoup d'endroits. Des régions entières sont plongées dans une spirale du déclin.  La région de la Ruhr, ancien bastion industriel de l'ouest de l'Allemagne, est la plus problématique.

    Le modèle allemand, c’est celui de la récession, de la pauvreté et de la désindustrialisation. C’est celui du dumping social et ce n’est pas la création d’un SMIC au rabais qui va changer le sort des salariés germaniques. Le modèle allemand, ce sont les fonds de pension et un euro surévalué qui plombe l’économie et le pouvoir d’achat. C’est le modèle qui nous est vanté par les pseudo-spécialistes des chaînes de télévision, par les Sarkozystes et par les Solfériniens, tous d’accord pour maintenir un système ultralibéral sans avenir. Aucun d’eux  n'a de vision à long terme et ne propose un système économique "viable". Leur système si sophistiqué dans lequel nous vivons nous mène droit dans le mur. Une amie nous disait : «  Il est si sophistiqué d'ailleurs, que même ceux qui le dirigent et en font leur beurre en tondant la grande majorité n'en tiennent pas les rênes aussi solidement qu'ils le voudraient ». Alors que font les stratèges européens? Ils anticipent sur une prochaine crise financière non pas pour l’éviter mais pour chercher à déterminer qui faire payer pour sauver des banques de la faillite. Les représentants de l'Union européenne ont décidé de mettre à contribution les épargnants à partir de 2016. On nous dit que les contribuables ne seront plus les premiers à payer pour les erreurs des banques. Quelle foutaise ! Après la ponction des épargnants chypriotes cette année et l'idée émise par le FMI d'une super taxe de 10% sur le patrimoine, l'Europe vient d'entériner la participation des « déposants » au renflouement des banques en cas de crise grave. L'accord, scellé mercredi 11 décembre, est passé relativement inaperçu. L’affaire était, comme d’habitude, pliée, dans les coulisses européennes de la Troïka. La procédure est bien rôdée  et tellement fine qu’elle est introduite sans vaseline car, lorsque la douleur vient, il est trop tard pour revenir en arrière. On a bien compris que ce sera toujours le peuple qui paiera par les impôts et des taxes.

    Placidu

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  • hoilande_droite

    L’affaire Cahuzac ne mobilise plus les journalistes et que reste-t-il des mesures annoncées dans la précipitation contre ces délinquants que l’on appelle les « Cols blancs ». En février 2014, un « Superproc » sera nommé… Comprenez un Procureur financier sensé orchestrer les enquêtes financières sur l’ensemble du territoire. 

    Si l’on en croit le Canard Enchaîné, la candidate du Ministère de la Justice serait la procureure générale d’Agen, Catherine Pignon. Proche du magistrat très sarkoziste Yves Bot. Cette dernière doit sa promotion à cet ancien procureur général de Paris et à Rachida Dati qui l’a promue à ses hautes fonctions actuelles. Pas de quoi satisfaire l’immense majorité des magistrats déjà opposé à la création de ce poste. Toutefois on peut s’interroger sur ce choix fait dans la droite judiciaire  la plus dure et sur la marge de manœuvre d’un « dream team » judiciaire dont on ne sait rien. Si le nom d’une Superproc circule, on ignore où et avec qui  elle exercera ses hautes fonctions. S’agit-il réellement d’une promotion ou d’une mise au placard dans un service sans locaux, sans troupe et sans moyens ? Pour terroriser les « Cols blancs », on annonce 5 magistrats, quelques fonctionnaires et quelques greffiers… un certain nombre ! Autant traduire un nombre incertain.

    Voilà pour ce qui préfigure l’avenir. Le présent, on le trouve en Suisse où le nommé Arcadi Gaydamak vient d’échapper à la justice française dont la demande d’extradition a mis trop de temps avant de parvenir aux autorités helvètes qui a relâché l’homme d’affaires de l’Angolagate, pourtant condamné à trois ans de prison et une amende de 375.000 €. Ce dernier a eu le temps de régler un différend financier à l’amiable avant d’être relâché faute de demande d’extradition parvenue en temps et heure. Où est le problème ? Pas au niveau judiciaire mais à celui politique puisque c’est le Quai d’Orsay qui est à l’origine de ce retard malheureux.

    Par contre le Ministère des Finances vient de déclencher une procédure apparue comme urgente contre Médiapart mais il s’agit d’une procédure fiscale liée au taux de TVA pratiqué par ce journal en ligne. Ce contrôle "déclenché en urgence", poursuit Edwy Plenel, "est avalisé selon nos informations au plus haut sommet de l'administration du ministère des Finances". Mediapart ainsi qu'Indigo Publications, ont donc reçu notification  d’un contrôle fiscal, visant la TVA réduite de 2,1% qu'ils appliquent et qui correspond à la presse papier quand l'administration fiscale considère qu'ils devraient appliquer le taux normal de 19,6%. Ce dernier taux visant les journaux numériques « viole le principe d'égalité et de neutralité des supports affirmé par les pouvoirs publics depuis 2009", a expliqué Edwy Plenel : "Visant des journaux numériques, notamment Mediapart, qui refusent toute dépendance de la publicité, des subventions publiques et des industriels privés, elle met en péril l'indépendance de la seule presse qui ne vit que du soutien de ses lecteurs", a-t-il commenté dans un article intitulé "L'Etat s'attaque à la presse en ligne". C’est volontairement que Mediapart et Indigo Publications appliquent ce taux de TVA réduit, en conformité avec le droit européen et l'arrêt Rank de 2011 qui avait condamné l'Etat britannique pour avoir appliqué deux taux de TVA différents pour un même service, expliquent "Les Echos".

    Ce contrôlé tombe une semaine après les propos  de la ministre de la Culture Aurélie Filippetti  qui s'est "engagée à appliquer un taux de TVA réduit à l'ensemble de la presse dès l'année prochaine.

    Cette initiative juridiquement inopportune du Ministère des Finances et le caractère urgent du contrôle laissent penser qu’il s’agit d’une attaque politique contes des journaux qui déplaisent. On connaît l’engagement d’Edwin Plenel et de Médiapart dans la dénonciation des cols blancs et, en dernier lieu de Jérôme Cahuzac, ex-ministre du budget aux côtés de l’actuel ministre des finances.

    Si nous nous en tenons à cette actualité et à la comédie qui nous a été joué sur la transparence de nos élus, on peut penser, comme le philosophe, que le même est mais qu’il advient aussi. Si le progrès social reste un concept de gauche, il ne semble pas là encore être le fil conducteur de la politique menée par les Solfériniens. On raconte que Nicolas Sarkozy fait bosser des équipes sur la notion de « progrès ». Ce serait l’ex-publicitaire Jean-Michel Goudard qui serait chargé de les animer. Le « progrès » sera le prochain thème du storry-telling sarkoziste. Le produit politique « Sarkozy » cherche une nouvelle promotion qui séduira l’électeur.  Hollande fait du Sarkozy et, comme Marine le Pen, Sarkozy s’apprête à nous raconter des histoires de gauche, des histoires à dormir debout ! Avec l’UMP, le PS et le FN, c’est bien le « Même » qui adviendra et sans doute en pire.

    Battone

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    Le mouvement « Ensemble ! » a suivi, en tant qu’observateur, les travaux du congrès du Parti de la gauche européenne (PGE), qui s’est tenu du 13 au 15 décembre dernier à Madrid. Il se félicite des progrès réalisés dans le rassemblement d’une alternative de gauche à l’échelle de l’Europe. Que ce soit autour des résistances populaires à l’austérité généralisée par la Troïka dans toute l’Union européenne, ou autour des marches et sommets alternatifs européens et des premières grèves européennes, une conscience politique est en train de naître, pour sortir de la crise. Nous devons forger des choix politiques portés par les citoyen-ne-s à l’échelle du continent, pour qu’advienne la transformation sociale et écologique à même de répondre aux crises multiples que nous traversons. Les élections européennes de juin 2014 revêtent un enjeu majeur pour faire avancer une alternative à gauche, en Europe comme en France. C’est le seul scrutin qui se tiendra au même moment dans toute l’Europe, et, alors que les peuples ont été dessaisis du droit de se prononcer sur le traité européen de stabilité budgétaire (TSCG), il peut être transformé en referendum européen contre les politiques austéritaires. Le paysage politique peut être bouleversé par la crise profonde du projet européen. Verra-t-on une poussée majeure d’un repli vers les droites nationalistes et autoritaires, ou au contraire le rassemblement d’une gauche anti-austéritaire et solidaire, porteuse d’une solution politique à gauche rompant avec le libéralisme du gouvernement actuel et des droites européennes ?  Le congrès du PGE a fait un grand pas pour avancer dans les mois qui viennent, avec la proposition de plusieurs initiatives européennes : une grande campagne pour mettre en échec le projet de Grand marché transatlantique ; un sommet européen, en mars 2014, sur la dette, dont on se sert pour mettre les peuples sous tutelle des choix ultra-libéraux ; un « forum européen des alternatives », chaque année, avec toutes les forces politiques, sociales et syndicales, prêtes à faire avancer un nouvel espace politique européen. Le PGE a aussi avancé dans ses débats et orientations concernant l’écologie. Pour les élections de juin 2014, le PGE vise à fédérer les listes qui se présenteront dans plusieurs pays autour d’une même orientation de gauche, alternative à l’austérité, pour une refondation de l'Europe. Des listes qui pourront se rassembler autour d’un candidat commun à l’élection de la présidence de la Commission européenne, Alexis Tsipras, président de Syriza, figure de la résistance et de l’espoir pour le peuple grec, mais aussi de tous les peuples d’Europe, qui ont besoin d'une gauche ayant le courage de gouverner en s’émancipant des traités européens, synonymes de destruction des droits sociaux et de régression démocratique. Le mouvement «Ensemble ! » partage cette perspective de construction d’un Front de Gauche européen, et nous l’avons affirmé dans une résolution sur l’Europe adoptée lors de nos assises, les 23 24 novembre : il est indispensable de faire apparaître dès 2014 un rassemblement continental des forces de la gauche de transformation sociale, autour d'un même programme défendu dans chaque pays, avec Syriza en Grèce, Die Linke en Allemagne, Izquierda Unida en Espagne, le Bloc de gauche au Portugal, avec les forces d’une gauche antilibérale qui se rassemblent au nord et à l’est de l’Europe... Cette campagne aura aussi un enjeu national, pour faire évoluer le débat et les rapports de force dans le pays, avancer dans la perspective d’une autre majorité à gauche, pour une issue politique à la politique d’austérité menée par le gouvernement Ayrault en France, suivant les logiques de la Troïka dans l’Union européenne. Cette élection doit être aussi, pour le Front de gauche, l’occasion de renforcer son unité et sa dynamique. Aussi nous avons été surpris de la décision du Parti de gauche (PG) de « suspendre » sa participation au PGE, jusqu’aux élections municipales en France, laissant entendre qu’il pourrait envisager de créer « autre chose » lors de ces élections européennes. Le choix du Parti communiste français (PCF) de réaliser, aux municipales, dans les grandes villes, des alliances différentes, dans bon nombre de villes avec le Front de gauche, mais parfois avec le PS sans accord de fond pour combattre l’austérité gouvernementale, ne nous apparaît pas comme justifiant une remise en cause de l’unité du Front de gauche aux élections européennes. Pour notre part, nous avons désapprouvé plusieurs des choix locaux du PCF, et participons avec le PG et d’autres sensibilités politiques à des listes différentes, en particulier à Paris.  Mais nous constatons, malgré ces différences locales aux municipales, que le Front de gauche reste uni sur la politique alternative qu'il défend face à celle du gouvernement, comme le montre le vote des parlementaires du Front de gauche contre le budget 2014, et donc qu’il est essentiel de préserver l’outil qu’il constitue aujourd’hui. Il faut mettre de côté toute idée qu’un « autre Front de gauche » pourrait émerger sur la base de situations de division de nos forces. Ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise. Nous sommes unis sur la nécessité de travailler à rassembler une autre majorité avec d'autres forces de gauche pour gouverner sur la base d’une politique alternative à celle du gouvernement actuel, et que sans cela, ce sont les forces de droite et le Front national qui profiteront de la situation. Nous sommes rassemblés sur un programme, « l'Humain d'abord », et nous défendons ensemble la nécessité de refonder une autre Europe, s'émancipant des Traités européens, une perspective plus que jamais d’actualité, que seul le Front de gauche peut impulser dans le paysage politique actuel.  Aucune de ces perspectives ne peut se concrétiser sans un Front de gauche rassemblé. Encore moins s’il n’est pas uni au rendez-vous d’une élection européenne, alors qu’il s’est constitué au départ en rassemblant les forces qui s’étaient opposées au TCE, puis au Traité de Lisbonne. Toutes les composantes, personnalités, militants du mouvement social, déjà présents dans la campagne contre le TCE et lors de la présidentielle, doivent pouvoir se retrouver à ces élections européennes. Les listes devront refléter la diversité du Front de gauche, gagner de nouveaux élu-e-s, et s’ouvrir à d’autres forces. Le rassemblement doit rester le maître mot de notre ambition pour construire une alternative de gauche à la politique de régression sociale du gouvernement, et pour ne pas laisser le terrain aux solutions réactionnaires des droites et des extrêmes-droites. 
    Ensemble ! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire 
    « Ensemble ! Mouvement pour une Alternative de Gauche, Ecologiste et Solidaire » est un nouveau mouvement politique dans le Front de Gauche qui œuvre à la transformation de celui - ci en force politique et au rassemblement le plus large dans les mobilisations et dans les urnes pour une alternative politique à l’austérité, au capitalisme et au productivisme. Construisons Ensemble, construisons le Front de Gauche !
    www.ensemble-fdg.org 
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    Samedi 14 Décembre de 10 à 13 heures s’est tenue à Ajaccio une assemblée à l'initiative de « Manca alternativa, Gauche Alternative /FASE.»    Près de 25 participants.  Le Parti de Gauche, avait mandaté une représentation.

    L'ordre du jour comprenait un compte rendu des assises nationales qui se sont tenues les du 23 et 24 novembre à St Denis. Ces assises préparées de longue date ont donné son élan au mouvement « Ensemble » (Mouvement pour une alternative à gauche, écologique et solidaire...) dont Manca alternativa est partie prenante de par son affiliation à la FASE. Egalement le point sur l’enjeu des élections municipales et européennes et l’incidence sur la construction du FDG.

    Jean Pierre Bizo notre représentant à ces assises nous a exposé l'espoir suscité par la volonté affirmée par les parties prenantes (Alternatifs, Communistes Unitaires, Convergence et Alternative, FASE , Gauche Anticapitaliste et une partie de Gauche Unitaire) de conjuguer leur forces pour construire une alternative lisible, un troisième pilier au sein du Front de Gauche.   Étaient également présents à ces assises  des participants sans affiliation formelle mais d'expérience, comme des membres d'ATTAC, ainsi que d'autres personnalités qui ont illustré l’intérêt de permettre une adhésion directe au FDG.  Cette possibilité concerne également  des collectifs « affinitaires », une représentation par un quota de porte-parole étant retenue.

    Francis Peretti a ensuite exposé la forme politique qui détermine notre action. Renforcer le Front de Gauche en y prenant toute notre place et offrir une perspective à l'action politique ont été soulignés comme étant des nécessites impérieuses. On ne peut s’accommoder de la déliquescence de la situation politique, de « l'économie des privilèges » et du creusement des inégalités, de l'iniquité sociale liée au libéralisme débridé (qui se défausse par la désignation de boucs émissaires !)

    Ces points ont été développés par Jacques Casamarta qui a d'abord remercié les représentants du Parti de Gauche, du POI  et les participants issus d'autres  organisations syndicales, associatives ou culturelles. Il a exprimé la nécessité de « faire de la politique autrement » de valider d'autres pratiques en tirant enseignement des vécus et des expériences, de l’histoire de la gauche, des dérives du « socialisme » dans les pays de l’Est, mais aussi l’engagement et la responsabilité de la Sociale Démocratie dans les dérives libérales actuelles.

    L'échange avec et parmi les présents a pu exprimer la motivation  de remédier dans la mesure de nos moyens à la dislocation du corps social et de dénoncer la prédation capitaliste, ici comme ailleurs, que ce soit la dette illégitime ou les diktats de la « Troïka ».

    Dans la construction du rapport de force permettant l'audibilité de notre parole il a été évoqué le temps électoral, le sens que nous y lisons dans sa portée politique. Ce qui fait sens localement ne peut être détaché d'un contexte global et le municipal ne peut être détaché de ce qui conditionne son économie. Les choix de la cité, gestion de l'eau, transports, culture, environnement, autant de questions avec d’autres qui interpellent et sur lesquels il faut débattre et s’affirmer sur  « quelle politique », donc sur quels choix, voies et moyens pour la cité. Ces échanges ont amené à créer des Ateliers thématiques sur les transports (multimodal), l'eau et sa gestion, l'environnement, la culture et l'associatif; Une quinzaine de militants présents à la réunion et d’autres qui vont s’agréger vont se réunir, traiter les sujets et rendre compte lors d’une prochaine assemblée qui se tiendra fin janvier 2014.

    Enfin, sur proposition de notre collectif GAUCHE ALTERNATIVE/FASE et du PARTI de GAUCHE  une motion demandant l’annulation de la hausse de TVA prévue par le gouvernement au 1er Janvier 2014 a été adoptée après discussion. Ce texte sera publié sous forme d’appel aux élus. Il est demandé à ceux-ci de délibérer dans les conseils municipaux, départementaux et à l’assemblée de Corse. Patricia Curcio du Parti de Gauche proposera cette motion lors du prochain conseil municipal d’Ajaccio prévu la semaine prochaine.

     

    LES ATELIERS THEMATIQUES    

    Transports: Jean-Pierre Bizon, coordonnateur (jp.bizon@laposte.net.fr).              

    Eau:  Patricia Curcio (patricia.curcio@sfr.fr), coordonnatrice.

    Environnement: Jean-Pierre Lovichi (jplovichi12@yahoo.fr), coordonnateur.

    Culture et Associatif: Jacques Casamarta (jacques.casamarta@yahoo.fr), coordonnateur.          

    Les personnes intéressées par notre démarche peuvent s’inscrire dans un de ces ateliers en prenant contact  par email avec le coordonnateur, qui précisera le lieu de réunion, ou un des membres de la commission.

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    Nous l’avions déjà laissé entendre dans un précédent billet d’humeur, le 18 novembre 2013. C’est désormais chose sûre. Edouard Martin sera tête de liste du Parti socialiste, aux prochaines européennes, dans la circonscription du Grand-Est. Il l’a annoncé officiellement ce mardi soir 17 novembre, sur les antennes de France2. Le charismatique syndicaliste de la Cfdt a donc franchi le Rubicon, sans trop d’état d’âme, apparemment. C’est son choix. Qu’il nous soit permis d’émettre quelques remarques. Edouard Martin mesure-t-il la contradiction entre sa volonté d’entrer en politique aux côtés du Parti socialiste et ses déclarations, parfois fracassantes, pendant les grandes luttes syndicales pour la survie du site sidérurgique de Florange ? Naguère il accusait François Hollande et son gouvernement de trahison (voir vidéo). Il condamnait avec force la reculade de ces derniers devant les exigences d’ArcelorMittal. En outre, comment concilier toutes ces luttes et l’acceptation de se retrouver sur une liste d’un parti qui prône l’austérité, aggrave la pression fiscale des couches les plus défavorisées, se couche devant la Troïka, cède aux quatre volontés du Medef – et j’en passe ? Combien de couleuvres notre syndicaliste avalera-t-il pour un siège de député européen ? A Strasbourg il siègera avec des élus sociaux-démocrates, socialistes de différents pays européens parmi lesquels une grande majorité vote sans rechigner des mesures ultralibérales qui entraînent la plupart de ces pays dans l’austérité et la régression sociale.

    Edouard Martin a fait un choix. Il n’est pas sûr que ce soit le bon et qu’il suscite un enthousiasme délirant parmi ses compagnons de lutte et de larges couches de la population lorraine.

    Jean Antoine Mariani

     

     

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  • U troppu stroppia ! Le trop estropie, cette expression corse équivalente de « Trop, c’est trop ! » nous est venue à l’esprit à l’affichage public du nouveau logo du Front national qui associe la croix de Lorraine du gaullisme à  sa flamme frontiste. Et bien, Marine Le Pen ne s’est pas arrêtée là.  Le slogan des jeunes du FN « La France tranquille » renvoie à celui qui a réussi à Mitterrand : « La Force tranquille ».  Le grand écart politique s’affiche donc et témoigne du cynisme d’un néo-lepénisme qui drague large avec un programme qui ressemble à une potion de charlatan : il soigne tout et ne guérit de rien. Tout est dans la présentation trompeuse. Marine le Pen se sert du passé des autres pour faire oublier celui de l’extrême-droite.

    Quelle tranquillité propose-t-elle ? Est-ce celle des néo-fascistes liberticides ? Est-ce celle d’une France franchouillarde barricadée derrière ses frontières ? Ce n’est certainement pas celle des valeurs incarnées d’abord par le général de Gaulle lors de la seconde guerre mondiale et celle de l’union de la gauche au premier mandat de François Mitterrand.  Ce n’est pas en utilisant le vocabulaire de la gauche que Marine Le Pen fera oublier à tous qui elle est et d’où elle vient.

    Jusqu’où ira l’escroquerie intellectuelle et politique relayée par des média paralysés par des sondages manipulés ? Apparemment, Marine le Pen et ses acolytes ne reculeront devant aucun mensonge, aucune turpitude, aucun détournement de pensées. Comment des électeurs peuvent-ils se faire berner uniquement par peur d’une immigration pourtant ancienne et qui, malgré tout ce que l’on peut dire et écrire, est contrôlée ? Ne vous y trompez pas : les Etrangers ont été et restent la cible privilégiée du Front National, toujours prêt à en faire des boucs émissaires comme les Nazis l’ont fait pour les Juifs. Contrairement à la nouvelle dialectique faussement sociale de Marine Le Pen et de son homme-lige Florian Philippot, l’ennemi du FN n’est pas la finance et le grand capital. Ils ne sont pas du côté de peuple mais de celui des riches.

    Le Front national recrute même au sein des syndicats alors que ses membres n’ont jamais été aux côtés de salariés, si ce n’est pour leur distribuer des tracts xénophobes. Quelle a été l’action des Lepénistes pour lutter contre les plans de licenciements? Les a-t-on vus dans des manifestations ouvrières ? On se demande si, demain, ils n’entonneront pas l’Internationale en mettant plus de rouge dans leur flamme pour brûler la Gauche. Ils en seraient bien capables si on en juge par  leurs dernières outrances. Florian Philippot est allé se recueillir sur la tombe du Général de Gaulle, « à titre personnel » disait-il. Et voilà, la croix de Lorraine dans la flamme du FN.  La ficelle est grosse. Marine Le Pen va-t-elle escalader la Roche de Solutré avant d’aller déposer des fleurs sur la tombe de François Mitterrand ? Va-t-elle s’habiller en vert pour attirer les écologistes ? Jusqu’où poussera-t-elle sa danse du ventre pour toucher tous les électorats ?

    Le trop estropie. Si le dicton corse le dit, c’est que c’est une réflexion de la sagesse populaire. Cette sagesse devrait réveiller la France tranquille avant qu’elle ne soit hypnotisée par un pendule en forme de Croix de Lorraine et de faux discours qui recèlent toujours le même message de haine. Ouvrez les yeux ! Le nouveau logo et le nouveau slogan du Front national sont une provocation de plus, rien d’autre ! Au lieu de détourner les slogans et  les discours de ses adversaires, il faut savoir s’assumer. Marine Le Pen veut faire du Front National un caméléon sur une girouette qui suit le sens du vent. Les vrais slogans du FN, nous les connaissons : « La France aux Français », "On est chez nous", "Choisis ta France", “Ici, c’est la France”, “Les Françaises aux Français”, “Produisons français avec des Français”, “Contre l’immigration, il n’y a que le Front National”. Toute la politique du Front National tient dans ces slogans xénophobes. Souvenons-nous aussi de celui « Algérie française ! » qui devrait faire réfléchir les Corses désireux d’obtenir plus d’autonomie. L’extrême-droite a toujours été radicalement jacobine et viscéralement liberticide. Elle s’est toujours montrée hypocrite et avance masquée. Revoyez son Histoire car le passé préfigure l’avenir.

    Plàcidu

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