• L’Association Kallisté, regroupant les Corses et amis de  la Corse des Bouches-du-Rhône, a tenu ses traditionnelles Journées à Aubagne, du 15 au 17 février 2014. On devait y noter une forte participation. Corsicapolar y était invitée. Nos polardeux de service, toujours en cavale sur le continent, Jean-Paul Ceccaldi et Jean-Pierre Orsi, des incontournables de la manifestation, comme le disaient malicieusement certaines mauvaises langues, se prêtaient volontiers au jeu des dédicaces et palabres sur le rôle du polar dans la vie insulaire. A eux se sont joints deux autres membres de Corsicapolar. La doyenne, Jeanne Tomasini, capcorsine, 92 ans, bon pied, bon œil et Jean-Pierre Simoni, toubib à la retraite, originaire de Ponte Leccia. De nombreux événements ont ponctué les journées Kallisté. Quelques exemples. Le vendredi soir, 15 février, les participants ont pu apprécier la magie du chant traditionnel corse avec la prestation de Jean-Charles Papi. Le samedi après-midi était consacré à un débat sur un thème d’actualité : « La Corse et son service public maritime de continuité territoriale. » Inutile de dire qu’un tel thème a suscité beaucoup d’intérêt, d’interrogations et d’espérance. Le débat était animé par Jacques Lanfranchi, vice-président de kallisté, avec la participation de Fred Alpozzo, secrétaire des mains Cgt de la Sncm et de la Cnm et de Michel Stéfani, élu du Pcf à l’Assemblée territoriale de Corse et président des Chemins de fer corses. La Sncm sort d’une période extrêmement difficile. D’aucuns prédisaient, fin 2013, avec une certaine jubilation, la liquidation de la compagnie maritime. Mais c’était sans compter avec la détermination de la grande majorité de salariés qui ont fait grève pendant une semaine du 2 janvier au 8 janvier 2014. Grève en tous cas décisive dans la conclusion d’un protocole d’accord qui ouvre des perspectives de maintien de la compagnie maritime. Pour autant, comme l’ont rappelé les différents intervenants, la pérennité de l’entreprise n’est pas assurée. Les adversaires de la Sncm sont nombreux et n’ont pas renoncé à lui « faire la peau ». Citons entre autres la Corsica ferries, compagnie pour le moins opaque, battant pavillon suisse, bénéficiant de fonds publics, payant ses salariés à coup de lance-pierre, s’acquittant peu ou pas de ses impôts en France ! Cette compagnie vise bien évidemment le monopole sur les lignes en direction de la Corse. Autre adversaire de taille, la Communauté européenne qui s’acharne sur la Sncm en exigeant d’elle le remboursement de 200 millions d’euros à l’Etat français, autant pour la région Corse, pour aides publiques non conformes à la prétendue libre concurrence. Enfin, il faut ajouter à la liste des adversaires plus ou moins déclarés de la Sncm, les partisans d’une compagnie régionale de transport maritime entre la Corse et le continent. Cette proposition est soutenue par une majorité à la Collectivité territoriale, en particulier par Paul Giacobbi, président de l’exécutif et par Paul Marie Bartoli, maire de Propriano, président de l’Office des transports lequel vient de se distinguer récemment par une triste pantalonnade, via son épouse, sur les antennes de France3 Via Stella. Par rapport à cette proposition, qui entraînerait la suppression de centaines d’emplois directs, y compris en Corse, sans compter les emplois induits, les intervenants ont tenu à préciser qu’il serait quasiment impossible à la Collectivité d’en assurer financièrement le soutien, compte-tenu de son budget à hauteur de 600 millions d’euros. Une telle proposition relèverait plus de la démagogie et de l’opération électoraliste.  Le débat a montré aussi les velléités du pouvoir socialiste dans cette affaire. Ce dernier n’a pas su ou voulu prendre ses responsabilités en temps utile, ne serait-ce que pour éviter la dernière grève. Néanmoins il s’est engagé à faire débloquer la situation. Deux nouveaux bateaux sont en passe d’être commandés. Le syndicat Cgt des marins souhaiterait les voir construire en France, aux chantiers navals de Saint Nazaire.

    Le dimanche après-midi  a été consacré au théâtre. Et quel théâtre, celui de Mascone, célèbre dans l’île de beauté et bien au-delà. Les centaines de personnes présentes ont pu apprécier l’humour ou l’art de la dérision et de l’auto dérision pratiqués par le comédien Dumenicu Maraninchi. Une grande bouffée de rire.

     

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    Nos polardeux en compagnie de Jean-Claude Cesari, président de Kallisté
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  • ziberstein_film

    Arnaud Montebourg a annoncé dimanche avoir porté plainte contre Paris Match qui lui prête une liaison avec l'actrice Elsa Zylberstein et publie des photos les montrant ensemble… Décidément il y a une épidémie de « carlabrunite »chez nos politiciens. Ils vont tous se chercher des compagnes dans le milieu du journalisme ou du showbiz. Est-ce la clé pour être médiatisé et devenir ou redevenir Président de la république? Est-ce que la politique entre dans la presse people? Montebourg, comme Hollande, serait passé du journalisme au cinéma. Après Audrey Pulvar, Elsa Zylberstein. En déposant plainte, on se demande de qui il se moque. Il a accepté un poste de ministre au redressement productif… Stop ! Il ne s’agit pas là de ses capacités viriles. . Quelle est son utilité ? En dehors de bâtir sa carrière politique nous n’en voyons aucune… si ce n’est de faire croire que la gauche du PS participe au gouvernement. Celui qui aime être médiatisé, joue le pudique à un poste qui lui fait jouer le rôle de gentil au sein d’un gouvernement libéral, sous la houlette d’un Hollande qui, de son côté, est devenu l’ami des patrons, en s’efforçant de faire oublier sa campagne électorale qui l’a poussé à dire qu’il était l’ennemi de la finance pour faire le plein à gauche. Il faut bien à ce président, mal à gauche et maladroit,  des cautions de gauche. Il en a quelques unes comme Benoit Hamon et le très médiatique Montebourg qui a vu dans son rôle la possibilité d’être omniprésent étant donné le nombre de plans de licenciement. Il débarque comme Zorro sous les caméras, fait quelques Z comme zéro et repart.  On se souvient qu’il s’est mis en scène sur des photos avec le célèbre tricot de marin pour la promotion du « made in France ». Comment un politicien qui cherche en permanence les projecteurs a-t-il le culot de se plaindre de photos volées en présence d’une actrice et donc d’une star de la presse people ? Atteinte à sa vie privée ? Il n’a donc pas la chance de l’un de ces ouvriers licenciés à qui aucun photographe ne volera la photo, un de ces assistés dont la vie privée bénéficiera du chômage. Pauvre ministre ! Heureusement qu’il a de quoi payer un bon avocat qui lui obtiendra un dédommagement à hauteur du tort qu’on lui a causé. Il pourra ainsi faire un beau cadeau made in France à Elsa Zylberstein. L’industrie française du luxe est encore productive, paraît-il.

    A moins qu’il ne lui offre un voyage en Turquie. Il s’est fait des amis ultralibéraux et  ultranationalistes dans cet Etat qui, selon ses propres dires, jouit d’une « d’une jeunesse engagée, aux inspirations profondes et universelles » ainsi que d’une « économie extraordinaire ». Il a glorifié les 5% de croissance annuelle et ajoutait « les performances de la Turquie institutionnelles et étatiques sont aussi au rendez-vous », avec  une « dette publique ramenée de 74% à 37% », ce qui, bien sûr, ne peut que faire pâlir de jalousie la vieille Gaule… Pour lui, la Turquie est  « un magnifique exemple » de ces pays qui « ont décidé de reconquérir leur industrie », et qui doivent inspirer l’Hexagone. Notre ministre gadget y a fait le VRP pour Areva qui « fournit le combustible, gère les déchets et assure la maintenance de plus de trois cents centrales nucléaires dans le monde ». Il est allé jusqu’à déclarer : « souvent on vous parle de la France à travers les droits de l’Hommes, la Révolution française, Danton, Mirabeau… mais il y a un récit révolutionnaire qui n’est pas que politique, qui est aussi économique ».  Quel camouflet pour les démocrates turcs qui subissent la répression menée par le premier ministre Erdogan ! Quelle approbation de la politique salariale de ce pays ultralibéral en ce qui concerne l’économie et conservateur en ce qui concerne la religion. Quel silence sur les manifestations populaires récemment réprimées durement, sur les arrestations qui ont suivi et sur les détenus politiques dont un bon nombre de journalistes: des atteintes aux libertés qui le mettent dans le peloton de  tête des dictatures, selon Journalistes sans frontières. Quel camouflet pour les descendants du génocide arménien lorsque le même Montebourg a dit que Nous devons « reprendre un récit interrompu » par la crise diplomatique suscitée par le projet de loi français sur la pénalisation du négationnisme, ajoutant à la Shoah le génocide arménien. Pour lui, le débat sur la pénalisation du négationnisme n’aura été qu’une interruption inutile du récit turco-français.

    Arnaud Montebourg aile gauche du PS ? Pendant les primaires. Et ça a fait pschitt !  Après les élections et quelques rodomontades tancées, il est un ministre exemplaire du gouvernement Ayrault et le stéréotype du nouveau politicien évoluant dans les arcanes de la presse et du showbiz

    Battone

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  • reineblanche

    De la droite riche décomplexée, nous sommes passés à l’humour de droite décomplexé. On se souvient de cette élue UMP, député et maire sortante de Montauban qui, en mai 2011, lors d’un examen de la loi sur le mariage pour tous, avait dit dans l’hémicycle : Et pourquoi pas des unions avec des animaux ? Ou la polygamie ? Même si Mme Brigitte Barrèges a retiré ses propos, on peut mesurer leur portée homophobe et islamophobe. Cette dame fait aussi de l’humour dans le racisme rampant En présentant sa liste pour les élections municipales de 2014, elle a plaisanté (du moins nous l’espérons) à propos de son 28e colistier, qui se trouve être le seul Noir de sa liste. "Il est la tâche de notre liste", a-t-elle lâché en public, selon La Dépêche du Midi. Jean Tepkri, la tâche noire, aurait alors balbutié : "Vous voyez, elle n'est pas raciste, je suis toujours là". Mme Barrèges a également signalé un délit de faciès en présentant un autre membre de sa liste en la personne de Robert Infanti à qui elle a dit : « Je trouve que tu as une bouille de mafieux ».  Le délit de sale gueule ! Il ne faudrait pas que cette élue ait en charge un jour la police ou la justice. C’est déjà dangereux qu’elle ait des mandats électifs dont celui de maire de Montauban. Nous espérons que cette reine blanche subira un échec électoral.

    Tout cela pourrait paraître anodin s’il s’agissait de plaisanteries faites par un quidam mais, venant d’une élue UMP, on peut s’inquiéter de cet humour avec ses relents racistes. Elle n’est pas la seule et pas la première. On se souvient de Brice Hortefeux, ami de Sarkozy et l’un de ses ministres de l’Intérieur, en septembre 2009, avec la diffusion par lemonde.fr d'une vidéo où l'ancien ministre de l'Intérieur tenait des propos ambigus en posant avec un jeune militant, Amine, né de père algérien, lors de l'université d'été de l'UMP à Seignosse (Landes).  Cet ex ministre de l’Intérieur avait lâché : « Ah mais ça ne va pas du tout, alors, il ne correspond pas du tout au prototype ». Puis il ajoutait: "Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes". Condamné en première instance à 750 euros d'amende, Hortefeux avait été relaxé en 2011 par la cour d'appel, qui avait néanmoins jugé ces propos "méprisants" et "outrageants".  Azouz Begag avait formulé d’autres accusations de racisme à l'encontre de Brice Hortefeux. Dans un documentaire diffusé par France 2, cet ex-ministre, l’a accusé ouvertement de racisme. Devant une caméra, le ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances de juin 2005 à avril 2007 dans le gouvernement de Dominique de Villepin, témoignait avoir été provoqué à plusieurs reprises en plein Conseil des ministres : "A tous les Conseils des ministres, le mercredi matin, à côté de moi, en face, à droite, Hortefeux me faisait comme ça (il mime un signe d'égorgement). Pour rire, bien sûr. Au conseil des ministres ! Avec le Président de la République. Avec Dominique de Villepin. Voilà le geste qu'on voit au Conseil des ministres, au palais de l'Elysée, en 2007, en France. Parce que je suis un bougnoule dans leurs têtes ! Parce qu'eux ils sont dans le djebel, en train de lâcher des parachutistes. On va les égorger !"

    On voit bien à travers ces faits anecdotiques pris parmi tant d’autres similaires ou pires les affinités entre une partie de l’UMP et le Front national. On a fustigé Dieudonné pour son antisémitisme affiché mais peu de gens dénoncent le racisme rampant qui utilise l’humour comme vecteur au sein de partis qui se disent républicains. L’humour de droite c’est aussi une blague qui circule et que j’ai entendue dans la bouche d’une conseillère municipale UMP du centre de la France: « Les Corses sont des Arabes qui n’ont pas pu nager jusqu’aux côtes françaises ». Là on fait d’une pierre deux coups en matière de lapidation raciste. S’il s’agit de taquiner le Corse raciste, on fait mouche mais cela renvoie à l’islamophobie. Le Corse d’origine maghrébine sera le mieux placé pour comprendre tout le racisme contenu dans cet humour franchouillard derrière lequel l’inscription « Arabi fora » n’est pas loin.

    Entre cet humour et l’idéologie raciste du FN, il n’y a que l’hypocrisie de ces pseudo-humoristes qui jurent, après coup, n’être pas racistes. Nemo auditur propriam turpitudinem allegans… Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude. C’est valable pour ceux qui  invoquent l’humour pour justifier des propos racistes. On peut toujours se moquer de tout… mais il ne faut pas le faire surtout lorsque l’on est élu au suffrage universel et lorsque l’on représente l’Etat.

    Fucone

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  • carta_residenza

    Hier s’est déroulé un débat à huit-clos et sans vote à l’Assemblée de Corse. Les élus corses discutent entre eux d’un sujet sensible : l'instauration ou pas d'un statut de résident pour lutter contre la spéculation immobilière et foncière. C’est une idée lancée par le président du conseil exécutif de Corse Paul Giacobbi qui a reçu le soutien des Nationalistes plus que celui de la gauche divisée. La droite s’y oppose et dénonce la manœuvre politicienne. Le projet vient toutefois de recevoir le soutien (surprenant, étonnant  pour le Figarovenu du président du Conseil économique et social de l'Union européenne (CESE), le Français Henri Malosse. Ce dernier est né à Montpellier et il est originaire du Boziu (Corse). Rappelons qu’au sein du Conseil économique et social européen, Henri Malosse est, depuis sept ans, le représentant du groupe réunissant les employeurs. Pour un mandat de deux ans, la présidence y est tournante avec les deux autres collèges, celui des salariés et celui des associations.  C’est la première fois depuis 1984 qu’un Français a pris la tête de cet organisme. Le dernier était François Ceyrac, qui fut le président du CNPF (l’ancêtre du Medef) entre 1972 et 1981. On peut trouver de nombreux articles qui lui sont consacrés par Corsica infurmazione en cliquant ICI.  À l’invitation du groupe Corsica Libera à l’Assemblée de Corse et du Think Tank Alba Nova, Monsieur Henri Malosse est venu en décembre dernier à Ajaccio pour tenir une conférence dont le thème était « La Corse, la réforme institutionnelle et l’Europe » et dans laquelle étaient abordées les questions du foncier et du statut de résident. Donc, rien de surprenant (même venu de Bruxelles) dans le soutien qu’il apporte au statut de résident.

    A Cuttoli, le Conseil municipal a déjà voté le 1er février, en avant première et à l’unanimité, la réservation de l’acquisition foncière sur le sol communal à des résidents corses ; c’est-à-dire à des acquéreurs qui devront justifier de 5 ans de résidence en Corse. Ils seraient donc les seuls à pouvoir acquérir un terrain sur la commune de Cuttoli sauf que, dans les deux mois, la Préfecture rejettera la délibération du Conseil municipal. Pour qu’une telle mesure soit légale, il faudra une révision constitutionnelle. Ce n’est donc pas pour demain la veille même si un projet constitutionnel est à l’étude pour la Corse.

    Dans deux mois les élections municipales seront passées et on peut se demander si cette délibération n’est pas un coup électoral du maire de Cuttoli qui a promis 70 logements à moindre coup en offrant une parcelle de terrain communal aux Corses du village et à ceux qui résident en Corse depuis plus de 5 ans. Cette délibération du Conseil municipal de Cuttoli a dû alimenter les débats à l’Assemblée de Corse qui plus sagement ne procédera à aucun vote sur le sujet.

    Il n’est pas dans notre intention d’occulter les problèmes du logement et de la spéculation immobilière en Corse. Nous en connaissons la réalité mais aussi les chiffres qui montrent que « problème il y a ». La Corse a un taux de résidences secondaires très élevé par rapport au Continent. Il était en 2010 de 36,7% alors que la fourchette va de 9,4 à O,8% sur le Continent.  A contrario, le taux de résidences principales est dans le bas de la fourchette puisqu’il était de 59,1% pour un maximum de 83,4% sur le Continent. Le nombre des logements vacants n’était que de 4,2% dans une fourchette de 3,7 à 7,2. Si on analyse les chiffres, ce sont les résidences principales qui manquent car très peu sont vacants. Par ailleurs, si les résidences secondaires se multiplient sur les côtes, des villages de l’intérieur se sont dépeuplés et un bon nombre n’ont plus âme qui vive. Des maisons en indivision y tombent en ruines lorsque ce n’est pas tout un village qui a disparu sous les ronces.

    Le principe du droit préférentiel à des habitants ayant résidé plus de 5 ans s’apparente à la préférence nationale de Marine Le Pen. Il est contraire aux droits fondamentaux du citoyen et à la constitution française. Il faudrait rappeler que la Corse ne compte plus que le tiers de sa population d’origine insulaire ancienne. Sa population ne serait plus que de 100.000 Habitants sans apport d’ailleurs, sachant qu’il y a prés de 1.500.000 âmes d’origine corse dans le Monde. Il ne faut pas oublier que la Corse est le territoire où, en 2010, le pourcentage des plus de 60 ans était de 15,5 à 16,6% selon le département pour une moyenne nationale de 13,9%. Les enfants de 0 à 14ans représentaient 15,2% de la population pour une moyenne nationale de 18,5%. Tous ces chiffres pour montrer que les facteurs, y compris démographiques, à considérer sont complexes et que le problème du logement ne se règle pas par une décision discriminatoire, plus politique que réaliste. En outre, il faudrait évaluer le nombre des propriétaires qui votent par procuration mais nous doutons que cela plaise à certains maires. Il ne faudrait pas oublié que la spéculation immobilière a un rapport étroit avec la loi littoral et le Padduc. Pendant que la question du statut de résident occupe les esprits, rien n’est fait contre cette spéculation que tous dénoncent en dehors des actions en justice menées par des associations comme Garde ou bien  U levante qui a enregistré des victoires juridiques mais aussi tout le collectif pour la loi littoral. Dans ce collectif, nous n’avons pas noté la présence des partisans du statut de résident.

    Le vrai problème reste donc la spéculation immobilière et il existe d’autres moyens (légaux) d’y mettre fin. Il ne s’agit pas d’empêcher des gens d’être propriétaires d’une résidence en Corse mais de permettre à tous les Corses, d’origine ancienne ou récente, d’être chez eux sur la terre où ils vivent et travaillent. Il faudrait commencer par dénoncer les élus qui participent à cette spéculation au détriment de leurs concitoyens et de la nature corse, ainsi que toutes les dérives que cela entraîne. Il est vrai que le problème se pose sur toutes les zones côtières, avec la flambée des prix du foncier et la spéculation immobilière et  toutes les difficultés occasionnés aux habitants permanents pour se loger selon leurs moyens. Qui spécule ? Qui encourage la spéculation ? Qui favorise la construction de résidences secondaires ? Qui vote des PLU rejetés par les tribunaux ? Sans répondre à ces questions, il ne s’agirait pas là encore de trouver des boucs émissaires « gaulois », corses ou d’ailleurs  pour éluder la réalité politico-financière que tout le monde connaît. Faudra-t-il  continuer à avoir des affinités électives et/ou électorales pour être propriétaire en Corse ? Faudra-t-il avoir bien voté pendant cinq ans pour qu’un terrain devienne constructible ? Faudra-t-il user de passe-droits et de prête-noms pour acheter un terrain et y construire une belle résidence secondaire ?

    La commune de Cuttoli,  près d’Ajaccio,  n’a pas souffert de la désertification et a vu sa population régulièrement augmenter jusqu’à environ 2000 âmes.  Il s’agit donc d’une commune de plus de 1000 habitants qui inaugure le scrutin proportionnelle de listes bloquées sans panachage comme c’était déjà le cas pour les communes de 3.500 habitants. Si une liste obtient plus de la moitié des suffrages, elle aura 50% des sièges, les autres sièges étant répartis proportionnellement entre les autres listes ayant obtenu plus de 5% des votes. Lors de l’éventuel second tour, seules les listes ayant obtenu au premier tour au moins 10% des suffrages exprimés sont autorisées à se maintenir. Elles peuvent connaître des modifications, notamment par fusion avec d’autres listes pouvant se maintenir ou fusionner. En effet, les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés peuvent fusionner avec une liste ayant obtenu plus de 10%. La répartition des sièges se fait alors comme lors du premier tour.

    On se souvient qu’à Cuttoli en 2008, Paul Scarbonchi, sous l’étiquette PRG  avait passé un « contrat de mandature » avec l’actuel maire, Jean Biancucci de Femu a Corsica, tout en refusant ce qu’il nomme lui-même  la pulitichella.  Il avait gagné son pari en remportant les élections à 83 ans. Cet élu divers gauche, maire depuis 1975, conseiller territorial de 1982 à 1998 sur les rangs PRG, suppléant de Simon Renucci à la députation, avait fait alliance avec un nationaliste, enfant du village, conseiller territorial de Femu a Corsica, cela malgré leur antagonisme politique. C’était une première en Corse et elle fait école aujourd’hui. Comme il l’avait promis devant les électeurs, Paul Scarbonchi a rapidement démissionné de son mandat de maire. Il a conservé son siège de conseiller municipal. Et c'est à Jean Biancucci que le vieux maire démissionnaire a remis l'écharpe et le tampon. Décidément la démission après l’élection devient une promesse électorale et nous l’avons vu tout récemment  à Propriano avec l’entretien télévisé de l’épouse du Maire sortant inéligible jusqu’en mai prochain. Une prestation affligeante qui a fait le buzz  jusqu’à Paris et qui a divisé les alliances puisqu’une partie du Conseil municipal a fait sécession, avec à sa tête le Dr Jacques Luciani, 1er adjoint depuis 2001, militant de Femu a Corsica. Paul-Marie Bartoli n’avait pas l’intention de laisser son siège, comme l’a fait l’ancien maire de Cuttoli, et c’est pour cela qu’il a propulsé son épouse tête de liste : une affaire de famille en sorte mais l’intéressé se défend en disant « nous ne sommes pas les Balkany ».

    Finalement en fusionnant dès le premier tour en 2008 avec Nationalistes, Paul Scarbonchi, l’ancien maire de Cuttoli, était en avance sur ce qui se passe aujourd’hui avec les alliances dès le premier tour comme celles conclues  à Ajaccio et à Porto Vecchio notamment.

    De façon générale, le nouveau scrutin des communes corses de plus de 1000 habitants permet au moins une chose : les électeurs savent à quoi s’en tenir sur les alliances dès le premier tour. Il faudra se souvenir toutefois que les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent et que les alliances électorales ne durent souvent qu’un printemps. 

    Deux vers ne cohabitent pas dans une même pomme… alors plusieurs encore moins. Les métaphores ne manquent pas. On pourrait parler d’alliance entre la carpe et le lapin ou se demander qui est le chou et qui est la chèvre ? Puisque nous sommes sur une île, on peut regretter que l’électeur ait souvent le choix entre charybde et Scylla. Lorsque les deux font alliance, c’est alors  la démocratie qui s’échoue et sombre.

    U Barbutu

    Les commentaires recueillius par FR3 Corse Via Stella...

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  • La-boîte-de-Pandore1

    Les dates sont les 23 et 30 Mars prochains. Les élections municipales approchent et, jusqu’au 6 mars, les listes peuvent être déposées selon un nouveau mode de scrutin.  Il apparaît que de nombreux électeurs ne sont "pas ou mal informés" du changement de mode de scrutin. La loi de mai 2013 a changé notablement ses règles. Les électeurs de toutes les communes de plus de 1000 habitants éliront leurs conseillers municipaux selon le même mode scrutin à la proportionnelle. En effet, ce mode de scrutin, qui impose le respect du principe de parité aux listes de candidats, était jusqu’alors réservé aux seules communes de plus de 3500 habitants. Cette modification, introduite par les lois organique et ordinaire du 17 mai 2013, concerne 6 550 communes. Elle devrait entraîner l’élection dans les conseils municipaux de près de 16 000 conseillères supplémentaires (les conseils municipaux devraient à terme compter environ 87 000 élues).

    Ainsi, le mode de scrutin pour les communes de "1 000 habitants et plus" est le scrutin proportionnel de liste à deux tours (sans aucune modification possible de l’ordre de présentation de la liste) avec prime majoritaire accordée à la liste arrivée en tête. Les suffrages sont décomptés par liste.

    Au premier tour, la liste qui obtient la majorité absolue des suffrages exprimés (50% des voix plus une) reçoit un nombre de sièges égal à la moitié des sièges à pourvoir. Les autres sièges sont répartis à la représentation proportionnelle à la plus forte moyenne entre toutes les listes ayant obtenu plus de 5% des suffrages exprimés en fonction du nombre de suffrage obtenus.

    Lors de l’éventuel second tour, seules les listes ayant obtenu au premier tour au moins 10% des suffrages exprimés sont autorisées à se maintenir. Elles peuvent connaître des modifications, notamment par fusion avec d’autres listes pouvant se maintenir ou fusionner. En effet, les listes ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés peuvent fusionner avec une liste ayant obtenu plus de 10%. La répartition des sièges se fait alors comme lors du premier tour.

    Pour ces communes, comme pour les autres, le bulletin de vote portera aussi sur les conseillers communautaires qui siègeront dans les communautés d'agglomération, urbaines ou métropoles. Ce sera la première fois que les conseillers communautaires seront élus au suffrage universelle qui leur conférera autant de légitimité que les maires, leurs adjoints et les conseillers municipaux.  Les conseillers communautaires sont les représentants de la commune au sein de la structure intercommunale dont elle est membre. Prévue par la loi du 16 décembre 2010, cette réforme est destinée à conférer une véritable légitimité démocratique aux établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (communautés de communes, communautés d’agglomération, communautés urbaines, métropoles). Jusqu’alors, les représentants des communes au sein de ces Etablissements Publics de Coopération Intercommunales (EPCI) étaient élus par les membres du conseil municipal. Les lois organique et ordinaire du 17 mai 2013 ont déterminé deux modes de scrutin, selon que la commune compte moins de 1 000 habitants, ou 1 000 habitants et plus.

    Dans les communes de moins de 1 000 habitants, les conseillers municipaux sont élus au scrutin majoritaire, plurinominal, à deux tours. Le nombre de conseillers municipaux à élire varie selon la taille de la commune (article L. 2121-2 du Code général des collectivités territoriales). En 2014, le nombre de conseillers municipaux des communes de moins de 100 habitants est modifié, il passe de 9 à 7. L’obligation de la parité femmes hommes n’est pas requise pour les communes de moins de 1 000 habitants. Les candidats se présentent sur une liste, mais les bulletins de vote peuvent être modifiés par les électeurs.  En 2014, les modalités de panachage sont toutefois différentes de celles appliquées lors des précédents scrutins, il n’est plus possible d’élire une personne qui ne s’est pas déclarée candidate.Est élu dès le premier tour le candidat qui obtient la majorité absolue et au moins le quart des suffrages des électeurs inscrits. Un second tour est organisé pour le reste des sièges à pourvoir. L'élection a alors lieu à la majorité relative : les candidats obtenant le plus grand nombre de voix sont élus. En cas d'égalité parfaite entre deux candidats, le plus âgé l'emporte.

    Pour la première fois en 2014, les conseillers communautaires représentant les communes de moins de 1 000 habitants au sein des organes délibérants des EPCI sont les membres du conseil municipal désignés dans l’ordre du tableau, c’est-à-dire le maire puis les adjoints puis les conseillers municipaux ayant obtenu le plus de voix lors des élections municipales.

    Nous avons laissé de côté les cas particuliers de Paris, Marseille et Lyon.

    Pour avoir les résultats complets des élections à partir du 23 mars prochain, nous vous donnons un lien : http://www.francetvinfo.fr/elections/resultats/corse

    Vous y trouvez aussi les résultats des dernières élections municipales de 2008 en cliquant ICI.

    Pidone

    Textes :

    ·         Loi du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral, Légifrance

    ·         Loi organique du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers municipaux, des conseillers communautaires et des conseillers départementaux, Légifrance

    ·         Article L. 2121-2 du Code général des collectivités territoriales, Légifrance

    ·         Article L. 2511-25 du Code général des collectivités territoriales, Légifrance

    ·         Décret no 2013-938 du 18 octobre 2013 portant application de la loi no 2013-403 du 17 mai 2013 relative à l’élection des conseillers départementaux, des conseillers municipaux et des conseillers communautaires, et modifiant le calendrier électoral, Légifrance. Format PDF (264,15 Ko)

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  • Le Front de gauche ne peut pas être absent de la campagne des Municipales.

    Interview de Jacques Casamarta, sur les antennes d'Alta frequenza.

    Cliquer ci-dessous sur le lien...

    http://www.alta-frequenza.com/l_info/l_actu/municipales_a_ajaccio_vers_une_liste_front_de_gauche_66674

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  • Conférence de presse de Manca alternativa (Ensemble) et du Parti de gauche

    conférencephoto

    C’est devant plus d’une quarantaine de personnes qu’a eu lieu vendredi 7 février 2014, à 18h30, au Bistrot du Cours, à Ajaccio, la conférence de presse du Front de gauche rassemblant deux de ses composantes Manca Alternativa/Ensemble et le Parti de gauche. Avant d’aborder le contexte des élections municipales prochaines, devant les journalistes présents, les porte-paroles des deux composantes, Jacques Casamarta, Patricia Curcio et Francis Peretti, ont exprimé leur regret face au positionnement du Parti communiste qui dans de nombreuses villes dont Ajaccio a décidé de sortir du Front de gauche pour une alliance avec le Parti socialiste. Manca Alternativa/Ensemble et le Parti de gauche considèrent que se rassembler au niveau local avec des élus qui partagent les orientations nationales d’un gouvernement et critiquer ce même gouvernement par ailleurs, constitue une erreur politique et stratégique. Ils ont réaffirmé leur souci de clarté et de responsabilité vis-à-vis du citoyen en soulignant l’évidence d’une implication de la politique nationale dans les décisions locales.

    Un cap résolument à gauche

    A qui les taxerait d’extrémistes, Manca Alternativa/Ensemble et le Parti de gauche rétablissent une juste vérité et expriment le sentiment de leurs sympathisants qui sont des femmes et hommes de conviction, des femmes et des hommes d’une GAUCHE debout, défendant les valeurs humaines fondées sur la solidarité et la coopération. C’est un cap résolument à gauche qui est pris faisant front au social libéralisme ouvertement affiché de Francois Hollande et son gouvernement. Les élections municipales ne sont plus aujourd’hui et ne peuvent plus être considérées comme un événement uniquement local où l’affectif prendrait le pas sur le bien commun. Les citoyens le vivent dans leur quotidien, la précarité et la pauvreté s’installent et deviennent visibles au cœur et à la périphérie des villes, le chômage ne cesse de progresser n’offrant aucune perspective en particulier pour les plus jeunes et les seniors, les plans de licenciement explosent jetant des familles entières dans le désarroi, les droits fondamentaux à la santé, au logement, à l’éducation sont mis à mal…les inégalités s’accroissent, la catastrophe écologique se dessine. La liste devient longue, très longue, trop longue. Il y urgence à sortir de ce qui ne peut être considéré comme une fatalité.

    Le citoyen au cœur du débat

    Manca Alternativa/Ensemble et le Parti de Gauche veulent à l’occasion des élections municipales replacer le citoyen au cœur du débat car seul son intervention directe peut réinventer l’avenir. Il faut sortir de la domination sans partage du monde financier et affronter ce système capitaliste qui n’a ni de cesse, ni de scrupule à culpabiliser les femmes et les hommes au quotidien. Le programme de « l’Humain d’abord » c’est déjà localement, avec le développement des services publics et les nationalisations, un retour à une régie publique de l’eau avec un prix du service de l’eau moins cher ; la gratuité des transports pour un droit à la mobilité favorisé pour les plus démunis, une politique écologique audacieuse pourvoyeuse d’emplois utiles…

    Manca Alternativa/Ensemble et le Parti de Gauche, au sein du Front de Gauche, informeront  les citoyens ajacciens, sur ces différentes propositions avec des exemples de réalisation concrète.

    Si les deux composantes présentes à la conférence de presse sont prêtes, aujourd’hui, à s’engager dans le débat politique, ce qui les intéressent avant tout, c’est de pouvoir échanger et construire, avec une large majorité de femmes et d’hommes, de nouveaux rapports de force favorables aux travailleurs et aux citoyens, persuadées que la Corse doit et peut inventer un modèle économique audacieux.

    Manca Alternativa/Ensemble et le Parti de gauche réaffirment leur attachement au respect des droits humains excluant toutes formes de discrimination, de discours et de positionnements engendrant la violence. Leur engagement est résolument à Gauche. 

    Pascale Larenaudie

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