• valls_bandits

    Que ce soit sans sa vie privée ou politique, François Hollande ne fait pas preuve de tact lors d’une rupture. Jean-Marc Ayrault n’avait pas encore envoyé sa lettre de démission qu’il était déjà remplacé par l’ambitieux Manuel Valls. En voilà un qui doit se réjouir de la déroute électorale qui permet à Hollande de barrer un peu plus à tribord.  Le message est clair. Hollande se tamponne le coquillard des électeurs de gauche qui se sont abstenus. Manuel Valls fut le premier à se rallier après les primaires et celui qui lui a servi de conseil en communication pendant sa campagne électorale. Valls était de partout auprès du candidat Hollande qui pense lui devoir son élection. Ce dernier a vite oublié qu’il la devait surtout au Front de gauche, sans les voix duquel il n’aurait pas été élu. Le nouveau Premier ministre avait démontré qu’il ferait un ministre de l’Intérieur expérimenté en jouant le chef du service d’ordre autour du candidat Hollande. Il devient Premier ministre parce qu’il a une bonne côte de popularité à droite. Sous la houlette de François Hollande et des Solfériniens,  le PS, à force de déplacer son centre de gravité, est devenu un satellite du libéralisme avant de terminer en astre mort. Il faut à Gauche une nouvelle force, portée par d'autres visages, des idées et des valeurs. Ce n’est pas Manuel Valls qui les incarne, à moins qu’il nous fasse une mue extraordinaire entre le ministère de l’Intérieur et Matignon.

    François Hollande a parlé une fois encore pour ne rien dire de neuf. Après une entame dans le style « Je vous ai compris », il a promis du bout des lèvres un allégement d’impôts pour les ménages d’ici 2017 pour enchaîner sur la nécessité de réduire le déficit budgétaire et de rendre leur compétitivité aux entreprises.  L’essentiel de son allocution enrobée de vagues intentions sociales réside dans le pacte de responsabilité qui est prêt et les économies à réaliser par une grande réforme des institutions. Le plus inquiétant est qu’il a cité la transition énergétique. Manuel Valls est l’épouvantail des Verts qui pourraient ne plus avoir de ministres au gouvernement. Cela va laisser le champ libre au Nucléaire et à l’extraction du gaz de schiste qui a ses partisans au sein du parti socialiste. Arnaud Montebourg y est favorable et François Hollande s’est dit ouvert si un procédé propre d’extraction devient possible.

    On nous promet un gouvernement de combat.  La question est : contre quoi et contre qui ? La continuité annoncée semble indiquer contre les acquis sociaux et le peuple. De son côté, l’opposition de gauche sera combattive aux côtés du peuple sur le terrain des luttes sociales. Nous ne dirons pas que nous sommes déçus car le discours de François Hollande était prévisible et cela faisait un bon moment qu’il voulait remplacer Jean-Marc Ayrault par Manuel Valls. Les Municipales lui en ont fourni l’occasion et elles n’auront servi qu’à aggraver sa politique libérale, tout en redonnant des couleurs à la Droite. La fracture était déjà ouverte et elle n’est pas prête à se refermer, surtout parmi les Corses chez qui, selon Manuel Valls, la violence serait culturelle. 

    Pidone

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  • Le président de l'UMP, Jean-François Copé, s'est félicité d'une « vague bleue », proclamant que son parti était « le premier de France ». « Il s'agit sans doute de la première grande victoire électorale à une élection locale de l'UMP depuis sa création », en 2002, a-t-il poursuivi sur TF1. La droite engrange son premier succès à un scrutin local depuis 2002. Le voilà qui veut transformer une déroute socialiste en victoire personnelle dans l’espoir de redorer son blason et faire monter sa côte de popularité qui est toujours restée en berne.

    Ces élections municipales démontrent une fois de plus toute l’hypocrisie déployée par les uns et les autres dans l’analyse des résultats et leurs causes. Chacun ramène cette analyse à son nombril et tous se gardent de constater clairement l’ampleur de la crise politique et morale dans les votes des abstentionnistes et ceux du Front national.

    Le Front national ! Parlons-en. Il jouit d’une promotion médiatique qui lui permet d’utiliser un langage de gauche volé à la Gauche. Marine Le Pen est déjà en campagne pour les élections européennes avec des arguments toujours ajustés à l’opinion publique. Il faut dire qu’elle dispose d’un conseiller bien placé Florian Philippot,  puisqu’il œuvre au sein de l’IFOP, institut de sondage. Nous ne nous étendrons pas sur le Parti socialiste des Solfériniens qui ont tourné le dos à ce langage de gauche et au Front de gauche. Aucun journaleux du système politico-médiatique ne rend à César ce qui appartient à César, en faisant remarquer que ce langage appartient historiquement et idéologiquement à la Gauche. Au contraire, lorsqu’un leader du Front de gauche  ne fait que dire ce qui a été défendu par la gauche avant et après le Front populaire, on le traite de populiste et d’extrémiste comme ceux du Front national. Les valeurs de gauche sont abandonnées hypocritement à l’argumentaire trompeur du Front national pour stigmatiser le Front de gauche. Le libéralisme économique a fait perdre des maires qui pratiquaient des politiques sociales. D’aucuns ont sorti leur pancartes promettant des baisses d’impôts, une vieille promesse qui marche à chaque élection locale. Les hommes politiques ont mêmes à leur service des communicants pour les aider à faire le maximum de promesses avant les élections et le maximum pour les oublier après.

    Ces élections municipales ne sont pas une victoire de la Droite et de l’extrême-droite mais une défaite de François Hollande et des Solfériniens qui ont laissé le Front national occuper le terrain politique là où le Front de gauche est marginalisé. Dés le lendemain des élections présidentielles, François Hollande à tourné le dos à plus de 4 millions d’électeurs du Front de gauche et à l’aile gauche des sympathisants du parti socialiste. Il suffit d’entendre les critiques de Gérard Filoche, membre du bureau du PS, pour s’en convaincre. Ses propos ne suffisent plus à contenir les sympathisants déçus et à les faire voter.

    Ces élections sont l’aboutissement prévisible de la politique de François Hollande et de sa sortie du placard libéral à l’occasion des vœux du nouvel an 2014. Il s’est ouvertement reconnu social-démocrate et, pour le prouver, a lancé son pacte de responsabilité en comptant sur la collaboration du Medef pour redresser la courbe du chômage. L’attitude du patron du Medef l’a mis dans une impasse politique et l’a coupé de la Gauche.

    Malheureusement, un facteur n’a pas joué directement sur ces élections locales, si ce n’est encore en faveur du Front national. Ce sont les affaires politico-financières. Le « tous pourris » a grossi le nombre des abstentionnistes, des électeurs écœurés par les politicards. Cela n’a pas empêché les élus, pourtant concernés par les affaires judiciaires, d’être réélus au premier tour.   Nul besoin de les nommer, il suffit de lire la rubrique judiciaire. Marine Le Pen peut remercier ceux qui poussent les écœurés de la politique dans l’abstention.

    C’est bien le taux d’abstention qui est le marqueur des élections municipales 2014. C’est une défaite de toute la classe politique et une victoire à la Pyrrhus du Front national.  Les Frontistes ont remporté quelques petites victoires qui pourraient les perdre si l’on se souvient des gestions municipales de Toulon,Vitrolles et Marignane.  Là où ils ont gagné des mairies, la résistance va s’organiser. Même si le vote républicain ne fonctionne plus parce qu’il sert à maintenir le bipartisme, le nombre des opposants au FN ne fera qu’augmenter chez les abstentionnistes. Et puis il s’agit surtout d’une victoire médiatique car les scores du FN en 2014 sont inférieurs à ceux de 1995.

    Battone

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  • En Corse, contrairement à ce qui se passe habituellement dans les petites communes, les électeurs ont choisi le changement maintenant à Ajaccio et Bastia. Nous voulons parler du changement de municipalités.

    A Bastia, une coalition a contré la succession du père par le fils Jean Zucarelli. A la tête de cette coalition, c’est toutefois le fils Gilles Simeoni, nationaliste modéré, qui s’assiéra dans le siège du premier magistrat de Bastia. C’était sans doute prévisible puisque nous avions lu dans un roman « Commando FNLC », écrit par Jean-Pierre Santini, une fiction qui pourrait apparaître aujourd’hui comme la prédiction imaginaire de cette victoire :

    1. PETIT PORTAIT extrait du livre "COMMANDO FLNC" publié en janvier 2013. On ne peut pas dire que l'alliance avec la droite n'était pas annoncée.

      Ghislain Simoni se situait un cran au-dessus de tous les autres. Il avait de qui tenir pour l'éloquence et le charisme. Fils d'Albert Simoni, le héros des évènements de Bravone en 1975, il avait fait de brillantes études de droit avant de reprendre le ...cabinet de son père. Il s'était aussitôt distingué comme l'un des meilleurs avocats du barreau de Bastia et s'était engagé résolument dans la défense des patriotes emprisonnés ce qui lui valait une estime publique générale. C'est sans doute cette qualité qui lui permit d'entamer une belle carrière politique en transcendant les courants traditionnels du nationalisme, pour se rallier à la fois les couches populaires dans les quartiers sud et une fraction de la bourgeoise locale installée au centre-ville. Comme son père, Ghislain Simoni, portait beau, ce qui ne laissait pas indifférent l'électoral féminin. Il avait donc lancé un mouvement dont il était le principal animateur et qui, par sa dénomination même, prétendait faire la Corse : « Femu a Corsica » (Faisons la Corse). La première personne du pluriel constituait le leurre habituel de tous les chefs qui donnent à leur troupe l'illusion qu'elles participent à l'élaboration des projets politiques. En cela, Ghislain Simoni se situait parfaitement dans la tradition de la démocratie française dont le seul but est de permettre à une classe politique de confisquer la souveraineté populaire. Ses études en droit lui avaient permis de renforcer une conviction déjà largement acquise auprès de son père et renforcée par l'observation quotidienne des jeux politiciens. Il avait fait sienne la formule de Condorcet qui déclarait en 1792 : « Mandataire du peuple, je ferai ce que je crois le plus confirme à ses intérêts. Il m'a envoyé pour exposer mes idées et non les siennes. » Tout le mépris pour les citoyens est ainsi exprimé. Ils n'ont pas d'idées et leur choix se limite à celles exposées par les candidats aux divers scrutins. Comme tous les politiciens de Corse, de France et de Navarre, Ghislain Simoni était convaincu que le peuple n'avait ni imagination, ni intelligence, ni capacité à faire lui même acte de souveraineté. Certes, suivant l'exemple paternel et plus généralement ceux que donne la démocratie représentative, il demandait leur avis aux adhérents de son parti et aux électeurs pendant les campagnes. Il organisait des séminaires ou de grandes assemblées sous chapiteau, mais la messe était déjà écrite par lui-même et son staff. Les questions habilement orientées trouvaient des réponses toutes faites au point que l'assistance s'en émerveillait. C'est un cerveau, disaient les plus admiratifs, quand il n'était qu'une mécanique soigneusement mise au point pour donner l'illusion d'une intelligence spontanée ou d'une imagination créatrice. Bref, l'homme faisait florès, recueillant le respect silencieux des hommes et l'adulation hystérique des femmes. Il rêvait par-dessus tout de devenir maire de la bonne ville de Bastia dominée depuis un siècle par la famille Zuccarelli. Il était fort probable qu'il y réussisse un jour grâce au pacte secret passé avec la droite traditionnelle. Il n'était pas à une contradiction près, choisissant ainsi pour alliés les meilleurs défenseurs locaux d'un pouvoir qu'il qualifiait parfois, mais de plus en plus rarement, de colonial afin d'entretenir le moral d'une base encore embuée de nationalisme. Le père avait donné la leçon qui, autrefois, avait su réaliser des unités de façade à but électoraliste entre autonomistes et indépendantistes allant même jusqu'à rencontrer discrètement les représentants de l'organisation clandestine pour négocier avec eux des contrats ponctuels tout en dénonçant publiquement leur action. Cela faisait partie d'un jeu qu'acceptaient de jouer eux-mêmes les chefs du FLNC. C'est qu'on était entre soi dans ce petit monde qui avait soutenu jusqu'au dernier moment la guerre coloniale menée par la France en Algérie. Les ascendants idéologiques des nouveaux venus sur la scène politique nationaliste ne les conduisaient pas à rechercher les voies et moyens d'une société solidaire, plus juste et plus égalitaire. Presque tous étaient fascinés par le libéralisme et se comportaient en parfaits représentants d'une bourgeoisie locale qui espérait faire grossir sa boutique dans le cadre d'une autonomie de gestion.
    2. "Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existantes serait de pure coincidence et donc fortuite".

    A Ajaccio, Simon Renucci est battu et n’a pas obtenu un troisième mandat. Sans doute, le choix du PCF de faire alliance au premier tour en divisant le Front de gauche, la dissidence de Mme Anne-Marie Luciani qui n’a pas donné de consignes de vote au 2ème tour et le maintien d’une liste nationaliste ont pesé dans les résultats puisque Simon Renucci n’a pas disposé d’une réserve de voix suffisante. Son discours de campagne ne s’est pas avéré rassembleur lorsqu’il proclamait sa foi en la social-démocratie. Il a assumé par l’échec son soutien à la politique de Francois Hollande au sein du parti social-démocrate corse.

    En Corse, c’est aussi le vieux parti radical de gauche avec ses deux courants, social libéral et républicain « dit de gauche », qui a subi cette défaite. « Républicain de gauche », c’est le clan Zucarelli. On se souvient que le père Emile avait choisi Jean-Pierre Chevènement contre Chistiane Taubira aux présidentielles de 2002. Il eut en son sein Bernard Tapie qui a soutenu Nicolas Sarkozy (Allez savoir pourquoi ?). Ce parti désuet et sous perfusion du Parti socialiste n’est en fait ni radical ni de gauche mais centriste. Il avait pris l’appellation de Parti radical socialiste pour soutenir la candidature aux Présidentielles de Lionel Jospin avant de revenir à sa vieille étiquette qui fait surtout recette en Corse et en Midi-Pyrénées. C’est un parti qui, comme la droite en Corse, s’est maintenu par le clanisme et le clientélisme.

    La Corse a, comme ailleurs, besoin d’un renouvellement de la classe politique si elle veut se sauver de ses vieux démons. C’est à la jeunesse de ne pas se laisser embarquer dans le clanisme et le clientélisme d’où qu’il vienne. Il faut se méfier de la propagande médiatico-politique. Aujourd’hui, s'informer devient une compétence, indispensable à propager pour la démocratie (Cynthia Fleury, philosophe)

    U Barbutu

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  • Après la Bérézina de dimanche 23 mars, c’est Waterloo. Le Parti socialiste a reçu l’estocade. Il perd plus de 110 villes de plus de dix mille habitants. La sauvegarde de Paris, de Strasbourg ou de quelques autres villes d’importance ne peut masquer une impressionnante défaite électorale. La droite rafle en grande partie la mise et se targue de reprendre la main. Mais sa victoire relative est acquise par défaut. Elle ne saurait lui redonner une virginité. N’ayons pas la mémoire courte. Elle était au pouvoir il y a seulement deux ans, avec les résultats que l’on connaît. Alors pas de leçon à recevoir de ce côté-là et surtout pas de triomphalisme. Le Front national exulte une fois de plus. Il crie au triomphe. Il gagne une douzaine de villes, pour la plupart naguère classées à droite. Sa montée en puissance est moins importante qu’on veut bien le dire. Elle est due mécaniquement, pour l’essentiel, au fort taux d’abstention qui a caractérisé ce deuxième tour des Municipales, amplifiant le premier, soit 38,50%. Mais il ne s’agit pas de minimiser le poids réel du parti de la haine et du racisme, dont la promotion par les media a été assurée sans limite et sans vergogne, au cours des dernières semaines. Bien au contraire, il faudra continuer le combat pour montrer sa vraie nature et dénoncer  son exploitation éhontée de la désespérance, du désarroi et de la peur de l’autre qui règnent dans notre pays. Quant au Front de gauche, il a subi les contre coups du rejet de la politique gouvernementale, parce que associé, aux yeux de millions de Français, surtout appartenant aux couches les plus défavorisées, au pouvoir socialiste. Toutefois, il résiste sur l’ensemble du territoire et réussit à sauvegarder la plupart des villes qu’il gérait, à l’exception d’Aubagne, Villejuif, Bagnolet, Saint Ouen.

    Malgré le caractère local des élections municipales, c’est bien la politique gouvernementale qui a été jugée sévèrement par la grande majorité de la population. Nos gouvernants auront-ils le courage d’en convenir, d’analyser les causes du rejet et d’opérer un changement de politique ? Qu’il nous soit permis d’en douter après les déclarations post électorales des caciques du Parti socialiste -  à l’exception de son aile gauche - en particulier, la déclaration de Jean-Marc Ayrault. Que dit ce dernier ? Le gouvernement n’aurait pas assez explicité sa politique. Nous prendrait-il pour des bourrins ! Cette politique est bonne. Il ne peut y en avoir d’autre. Notre homme est convaincu que tôt ou tard elle portera ses fruits. Par exemple, pas question de renoncer au pacte d’irresponsabilité et au cinquante milliards d’économies sur les dépenses publiques. Donc, on continue la même politique. Un remaniement gouvernemental suffira-t-il au Parti socialiste pour redorer son blason ? Peu probable.

    Pour la vraie gauche, l’heure est à la mobilisation. Il n’est pas question de s’éterniser et se lamenter sur les résultats des élections. D’autres échéances approchent. Dans un premier temps, la marche du 12 avril à Paris, contre l’austérité et pour une vraie politique de gauche, débarrassée du social-libéralisme. Puis les élections européennes, moment fort pour exprimer la nécessité d’une autre Europe, une Europe des peuples, démocratique, anti Troïka, humaine et solidaire.

    Angelo Leonetti

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  • sarkokadhafi1

    Médiapart n’a pas fini d’explorer les écuries d’Augias.

    Thierry Gaubert et Nicolas Sarkozy reviennent dans l’actualité à la suite d’un article de Laurent Mauduit. La sulfureuse cession en 2009-2010 de l’immense patrimoine résidentiel locatif d'Icade, l’une des filiales de la Caisse des dépôts et consignations, a été lancée sur instruction de Nicolas Sarkozy. C'est ce que révèle un courrier de l'ancien patron de la Caisse, dont Mediapart a obtenu une copie. Au cœur de nombreuses affaires judiciaires, Thierry Gaubert s'est aussi impliqué dans l'opération, du côté des vendeurs... et des acheteurs. C’est un scandale dont on croyait tout connaître, ou presque : grâce à de nombreuses enquêtes de Mediapart, et à un rapport récent de la Cour des comptes, les principaux détails de la cession. Et pourtant, non ! Le dossier révèle encore d’ultimes secrets. Selon Médiapart, Nicolas Sarkozy aurait joué un rôle majeur à l’origine de l’affaire, comme le montrerait une lettre de l’ancien patron de la Caisse des dépôts, Augustin de Romanet, que Mediapart est en mesure de révéler aujourd’hui…

    Pour en savoir plus lire la suite. L'article dans son intégralité de la source : mediapart.frhttp://www.titrespresse.com/tsawar/external.jpg

    Thierry Gaubert, a déjà été condamné en 2012 à dix mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour des malversations financières dans l'utilisation des fonds sociaux destinés au logement à la fin des années 1990.

    Il comparaissait au titre de président de 1984 à 1998 de "CIL L'habitation française", organisme collecteur de la contribution obligatoire des sociétés à l'effort de construction, le "1% logement". Son ex-directeur général Philippe Smadja est condamné à 15 mois de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende.

    Il fut un conseiller de Nicolas Sarkozy au ministère du Budget entre 1993 et 1995 et secrétaire général de la mairie de Neuilly dans les années 1980 et 1990.

    « Il devient en 2001 et 2002 un conseiller du président de la caisse nationale des caisses d'épargne (CNCE), Charles Milhaud, puis conseiller à titre officieux au cabinet de Jean-François Copé, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement entre 2002 et 2004. Comme il l'avait fait avec M. Sarkozy, il aide M. Copé à se faire un carnet d'adresses. Aujourd'hui, il est directeur des relations publiques et conseiller du président du groupe BPCE (Banques populaires-Caisses d'épargne), François Pérol, un autre proche de M. Sarkozy. X. » (article du Monde politique du 21/09/2011). Toujours selon le monde il est un proche ami d’Hortefeux, de bazire, de Takkiedine  et de Copé. Il est fâché avec Edouard Balladur et aurait été écarté de la proximité de Nicolas Sarkozy par Cécilia à la fin des années 1990.

    Dans le dossier Karachi, qui porte sur une corruption présumée en marge de contrats d'armements et de la présidentielle de 1995, Thierry Gaubert, mis en examen, a nié les accusations de sa femme selon lesquelles il aurait convoyé depuis la Suisse des valises d'argent. Lors d'une perquisition, la police a découvert qu'il avait notamment construit sans la déclarer au fisc une villa de 1.000 m2 en Colombie. Il est par ailleurs poursuivi pour "subornation de témoin" sur son épouse.

    Un soupçon de plus ! On entend déjà les cris d’orfraie sarkozistes pour dénoncer  l’acharnement médiatico-juridique. Cela tombe mal. Cecilia Attias (ex-épouse Sarkozy et mère de Louis Sarkozy) et son actuel mari viennent de féliciter publiquement Edwy Plenel pour son travail de rédacteur en chef chez Médiapart. Va-t-on les accuser de régler des comptes avec Nicolas Sarkozy ?

    Nicolas Sarkozy n’a pas fini de se victimiser… Peuchère ! Comme devrait le dire le Maire de Marseille, l’un de ses partisans. Nucente cum’è l’acqua[i] ! Jurera peut-ête son émule ajaccien en campagne municipale… comme l’acqua in bucca [ii]

    Fucone


    [i] Innocent comme l’eau (équivalent de comme l’agneau)

    [ii] L’eau en bouche (expression utilisée pour l’omerta)

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  • Florange, Gandrange : les présidents passent, les promesses trépassent. Le candidat à la Présidentielle François Hollande avait promis de revenir s'il était élu président et s'était engagé à faire en sorte "qu'une grande firme qui ne veut plus d'une unité de production" soit obligée de la mettre en vente. Président, il avait même annoncé en 2013 la création à Florange d'un Centre public de recherche pour la sidérurgie française, qui devait permettre "d'assurer l'acier de demain". Et il expliquait que "Cette plateforme est publique parce qu'elle vise à garantir l'indépendance de la sidérurgie française", en promettant de revenir chaque année à Florange pour vérifier que les promesses sont tenues.

    On connaît le scénario ! La fermeture définitive des deux derniers hauts-fourneaux lorrains, à Florange (Moselle), les menaces de nationalisation, l'accord avec le gouvernement, le mirage des repreneurs… et enfin une proposition tardive de loi qui devait obliger les entreprises qui comptent plus de 1 000 salariés à rechercher un repreneur, sous peine de pénalités a été finalement soumise au vote de l'Assemblée nationale. On l’a appelée la Loi Florange.

    Que reste-t-il des mois de lutte syndicale et des promesses de François Hollande ? Une stèle sur la trahison de Hollande ? Même pas car elle a été vendue 3000€ sur Ebay. Une loi ? Même pas. Le conseil constitutionnel vient de la censurer pour le motif qu’elle est attentatoire à la liberté d’entreprendre et à la propriété. Des sénateurs et des députés UMP avaient saisi le Conseil constitutionnel après l'adoption définitive de la loi par le Parlement le 24 février dernier. Le symbole n’aura duré qu’un mois jusqu’au 27 mars.  Un employeur n’aura pas l’obligation d'accepter une offre de reprise sérieuse sous l’appréciation du tribunal de commerce et  avec des sanctions à la clé.

    Finalement, on se demande à quoi sert d’élire une majorité à l’Assemblée nationale ? A quoi sert le Sénat ? Le Conseil constitutionnel est là pour empêcher tout progrès et pour retoquer des lois qui déplaisent à la Droite et à des lobbies. On se souvient de la loi sur la pénalisation du négationnisme, la loi Duflot sur le logement, la taxation à 75% des plus riches… On appelle les membres du Conseil constitutionnel les « Sages ». Quelques noms nous instruisent sur leur sagesse : Valery Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy… A la présidence, nous avons Jean-Louis Debré, fils du rédacteur de la constitution de la Cinquième république. Une constitution mise au service du patronat.

    Entre un Conseil constitutionnel à majorité de droite, la Troïka et la commission européenne, on se demande si nous sommes encore en démocratie car ce sont des gens non élus et même battus aux élections présidentielles qui influent sur les décisions politiques. Nous sommes dans une république où les gouvernements ne gouvernent plus et où les élus ont moins de poids que les membres de droit ou nommés d’un conseil érigé en gardien du temple libéral. Nous sommes dans une république où on ne consulte plus ni le peuple ni ses élus sur l’avenir de l’union européenne et les choix faits par des technocrates au service des lobbies et de la Finance. On le voit notamment avec les négociations en cours sur la grand marché transatlantique. L’Union européenne tracte, légifère mais aussi surveille, rappelle à l’ordre et condamne comme dans l’affaire de la SNCM qui fait l’objet d’un acharnement mortifère.

    Finalement le Système convient à notre Président de la République puisqu’il lui permet de se dédouaner de la politique qu’il mène. Lorsqu’il sort des rails libéraux, le Conseil constitutionnel rattrape le coup. D’ailleurs, parti comme il l’est, il ira sans doute rejoindre les « Sages » à la fin de son quinquennat. Au passage, rappelons que nos anciens présidents y perçoivent des indemnités de l’ordre de 10.000€ par mois qui s’ajoutent à leurs autres émoluments.

    On a compris qu’il ne faut pas attendre de François Hollande de référendums et de réforme constitutionnelle. Là, il a encore l’excuse constitutionnelle. Il lui faut 3/5ème des votes au parlement pour reformer la constitution. Le lendemain des élections, il a abandonné des projets de lois qu’il avait promises lors de sa campagne électorale, comme le vote des étrangers aux Municipales. Il n’a proposé aucune réforme touchant aux institutions républicaines pour sortir d’un conservatisme verrouillé par une constitution qui n’est pas digne d’une démocratie moderne et progressiste.

    La censure de la loi Florange est un acte politique qui s’inscrit dans l’ultralibéralisme. Cette censure reconnaît tous les droits au patronat et finalement la loi Florange n’aura servi qu’à cela. Monsieur Lakshmi Narayan Mittal  avait donc le droit de faire ce qu’il a fait au nom de la liberté d’entreprendre et du sanctuaire patrimonial. Une entreprise est la propriété d’un patron, personnel y compris. Ce dernier a le droit d’acheter, de vendre et de jeter tous les éléments d’un bien marchand sans règle ni tracasserie administrative.

    Une nouvelle stèle devrait être posée à Florange : Ici git la réglementation des licenciements.

    Pidone

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  • hollande_saucisse1

    Nous n’aurons pas droit à une nouvelle anaphore présidentielle avant le deuxième tour des élections municipales.  Les promesses passent par des pseudo-indiscrétions comme celle d’une future baisse d’impôts pour les ménages. Le mot « justice sociale » est réapparu dans le discours de la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem. Pendant ce temps, Hollande réunit ses ministres pour leur demander combien d’économies ils proposent pour atteindre le montant global de 50 milliards d’euros afin de présenter un budget conforme aux injonctions de la commission européenne. Il ne se mouille pas avant d’avoir les résultats du deuxième tour des élections. Sans doute compte-t-il encore sur un vote républicain favorisé par les indiscrétions prometteuses distillées par des ministres en sursis. Lui ne promet rien ! Que pourrait-il promettre alors qu’il a résolument mis le cap à droite avec un projet-phare, le pacte de responsabilité. Sans doute n’a-t-il plus les yeux rivés sur la courbe du chômage qui grimpe, qui grimpe, qui grimpe et ne fait plus rire personne même avec des guiliguilis. Le mois de février a battu un nouveau record et, dans toutes les catégories, les chômeurs sont en hausse. En Corse, la hausse globale est de 1,3 à 1,4%, plus forte que la moyenne générale qui est de O, 9%. Le ministre du travail, Michel Sapin,  met cette hausse sur le compte du « pessimisme ambiant ». Ainsi le chômage ne serait pas dû à une croissance insuffisante mais à une déprime collective. Peut-être va-t-il proposer la distribution gratuite d’antidépresseurs car, tout en prenant sa part de responsabilité non définie, il a déclaré que le gouvernement n'allait pas "changer de direction" et qu'il fallait "maintenir le cap". Ce seraient les chiffres qui iraient dans la mauvaise direction, selon lui. "Le navire tangue mais l'équipe est soudée", a-t-il ajouté. La métaphore marine est malvenue avec la montée de la vague bleue et le silence du capitaine de pédalo. Michel Sapin n’en rate pas une et chacune de ses interventions est une lâchée de gaz hilarant qui ne rend pas optimiste.

    Que peut-on espérer lorsque l’on sait déjà ce que fera François Hollande au lendemain des élections municipales. « Quel que soit le Premier ministre au moment d’engager la responsabilité du gouvernement devant le Parlement, cette responsabilité sera engagée devant le Parlement et le Premier ministre la portera. » a déclaré à la presse la porte-parole du gouvernement. L'hypothèse d’un remaniement – et d’un changement de locataire à Matignon – après le second tour des municipales, prend corps. Sur le pacte de responsabilité, le nouveau gouvernement engagera la sienne devant le parlement. Hollande va remanier sans changer de cap. Il va expliquer qu’il y a eu un problème de communication et de timing. Le nouveau gouvernement va mieux expliquer le pacte de responsabilité, l’allongement des annuités de retraite (donc de l’âge), l’augmentation de la TVA, les cadeaux au patronat, les licenciements économiques et plus généralement la politique d’austérité comme seul choix possible. Il va vouloir accélérer sa politique libérale en choisissant sans doute un premier ministre classé plus à droite que Jean-Marc Ayrault comme Manuel Valls dont le nom est avancé ou bien un Claude Bartolone tout aussi à droite mais cela se voit moins.

    Se pose l’incertitude de la présence des Verts au gouvernement. On peut penser que, ayant la majorité au parlement, Hollande et les Solfériniens pourraient décider de s’en passer. Lorsque l’on relève les exhortations récentes de Barak Obama pour que les pays européens exploitent le gaz de schiste, l’idée peut avoir germé si on tient compte de l’affaire ukrainienne et des tensions diplomatiques avec la Russie, grand  fournisseur de gaz naturel. Le débat n’est pas clos chez les Socialistes et nous savons d’expérience que François Hollande est un habitué de la volte-face. La recherche de techniques de forage alternatives continue et Hollande a dit qu'il "prendrait ses responsabilités" si une nouvelle technologie apparaissait. Cette "ambiguïté permanente", pointée par l'ex-ministre de l'Écologie Delphine Batho, a déjà donné des gages à tous ceux qui estiment que la France n'avait pas les moyens de se passer des gaz de schiste. Arnaud Montebourg s'est déclaré, à titre personnel, favorable à une exploitation "écologique" des gaz de schiste par une compagnie publique. Suite à ces propos, Jean-Marc Ayrault a assuré qu'il était "exclu d'exploiter des gaz de schiste en France" et que "cette position serait évidemment maintenue". Sur ce dossier comme sur d'autres, a-t-il ajouté, "il n'y a qu'une politique au gouvernement". Un changement de Premier ministre pourrait donc remettre en question cette politique qui excluait l’exploitation du gaz de schiste si aucun écologiste d’EELV n’est présent après un remaniement ministériel. C’est un scénario plausible car, le 12 mars dernier, le Parlement européen de Strasbourg a acté une nouvelle fois sa soumission aux lobbys pétroliers et gaziers. Avec les voix du Parti Socialiste Européen et en particulier celles des socialistes français, le rapport Zanoni a été adopté. Au lieu d'interdire l'extraction du gaz de schiste, ce rapport la soumet à une étude obligatoire d'impact environnementalAinsi, au terme d’un semblant de négociation, la commission environnement du Parlement européen a cédé face au lobby pétrolier et à la commission européenne et refusé toute législation contraignante imposée à l’exploitation des gaz de schiste. Pourtant, en plus d’avoir des conséquences environnementales désastreuses connues et liées à leur exploitation, les gaz et pétroles de schistes sont incompatibles avec les objectifs fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

    Nous ne voulons pas participer au pessimisme ambiant évoqué par le ministre du travail mais nous craignons que les résultats des élections municipales soient utilisés à l’inverse de ce qu’elles signifient dès le premier tour. Quel que soit le deuxième tour, les carottes sont cuites. Au lieu de mettre le cap à gauche et d’annoncer enfin des mesures de justice sociale en rupture avec la politique d’austérité imposée par Bruxelles, François Hollande va vouloir accentuer sa politique libérale et même se débarrasser des écologistes. Le mépris et les attaques dont fait l’objet Jean-Luc Mélenchon concernent tout le Front de gauche. Les Solfériniens, malgré des déclarations anti-FN de certains, ont préféré promouvoir l’extrême-droite à des fins électorales et veulent étouffer le Front de gauche, en minimisant son impact électoral et l’ampleur des revendications sociales. Les manœuvres agressives et le mépris affiché  envers le Front de gauche ne présagent rien de positif.

    Pourtant les résultats catastrophiques sont là. Les premiers cadeaux faits au patronat n’ont pas inversé la courbe du chômage. La politique d’austérité porte atteinte au pouvoir d’achat et au marché intérieur. C’est sans doute pour cela que François Hollande, comme son prédécesseur, joue le VRP du patronat auprès des Chinois. Il espère relancer la croissance par son pacte de compétitivité baptisé « pacte de responsabilité » pour une communication trompeuse. En fait il singe l’Allemagne de Gerhard Shröder et d’Angela Merkel qui ont imposé des sacrifices aux Allemands pour développer l’exportation au détriment du progrès social. Hollande a ainsi accepté de déréglementer le code du travail et de soumettre la France à ceux qui mettent en place le dumping social à l’échelle mondiale. Il espérait, selon la théorie de cycles économiques, obtenir une inversion de la courbe du chômage tout en poursuivant une politique libérale dont on entrevoit pourtant les dangers à long terme chaque fois qu’une crise financière jette des peuples dans la misère. N’oublions pas que des technocrates nous préparent un grand marché transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Ce n’est pas François Hollande qui va s’y opposer. Même s’il fait mine de servir à la carte, il ne propose qu’un seul menu : la précarité et le chômage endémique au peuple, les restrictions budgétaires pour le service public afin que l’économie libérale enrichisse toujours davantage les riches.

    Dès lors, comment changerait-il de cap à mi-mandat ? Que peut-il faire d’autre que poursuivre sa fuite en avant ? Finalement que veut-il faire d’autre qu’il n’ait pas déjà fait ? On souhaiterait bien être surpris par François Hollande mais il est devenu tellement prévisible. Avec lui, on change tout maintenant et on fait comme hier sans se soucier du lendemain collectif.

    Par les temps qui courent, il faut être un bon maire avant d’être socialiste pour être réélu. Il paraît que, lorsqu’on reçoit une gifle sur la joue gauche, il faut tendre la droite. Après le deuxième tour des Municipales, est-ce que deux gifles électorales suffiront ? Pas sûr.

    Est-ce que Gérard Filoche, socialiste de gauche (ou rabatteur de voix?), sera écouté dans ce qu’il a dit hier à Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV ? Son message au président : "François Hollande, il faut faire la politique que tu as appelé à faire quand tu as été candidat. Il faut redistribuer !". Il ajoutait : « Il faut qu’on réoriente notre politique. Il ne faut pas continuer à dire qu’on va prendre 50 milliards sur les dépenses publiques, prendre 35 milliards sur les allocations familiales, qu’on va rétablir les équilibres budgétaires en prenant sur les petits pour donner aux gros. Il faut prendre aux gros pour donner aux petits». Sera-t-il entendu ? Pas sûr.

    Fucone

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