• cohnbendit2

    Dany le rouge doit cette couleur à la rousseur jadis de ses cheveux devenus grisonnant comme son discours (nous avons évité le vert de gris par respect pour se parents juifs allemands). Après avoir conseillé le rapprochement des Verts et du PS avec le centre, il bat campagne pour le conservateur luxembourgeois Juncker candidat à la présidence de la Commission européenne. Il joue la voiture-balai de la Droite européenne pour convaincre les Verts de lui apporter leur soutien. Son appel est à classer dans l’anthologie de l’hypocrisie politique : « Vous savez, je suis critique sur beaucoup de choses chez Juncker, mais dans le cas présent je recommande aux députés européens de se ranger derrière lui. [...] Je recommande aux Verts, et pourtant je le répète j'ai beaucoup de critiques à l'égard de Juncker, mais cette fois-ci je conseille aux Verts d'assurer une majorité à Juncker, alors peut-être que nous pourrons faire évoluer la démocratie européenne. ».

    Que le Luxembourg soit un paradis fiscal ne semble pas déranger l’ancien député européen franco-allemand. Les soixante-huitards peuvent mesurer l’arrivisme politique de ce fourbe qui est entré chez les Verts en Allemagne à une époque où certains de leurs membres demandaient la dépénalisation de la pédophilie au nom de la liberté sexuelle.

    En 2013 Outre-Rhin, a débuté une opération vérité sur l’implication des Verts allemands (les « Grünen ») et de membres du Parti libéral centriste FDP dans la vague de « pédophilie » qui a déferlé à travers l’ancienne RFA dans les années 70 et 80. Par la même occasion, plusieurs journaux représentatifs de l’intelligentsia libérale de gauche allemande ont regretté leur complaisance passée pour les rapports sexuels entre adultes et enfants.

    LaFrankfurter Allgemeine Zeitung a d'ailleurs publié, le 15 septembre 1980, un article (refusé par la Tageszeitung) dans lequel l'auteur, Christian Füller, expliquait sur deux pages que les Verts ont "créé une idéologie qui favorise l'abus des enfants". En 2013, La critique a d'abord touché Daniel Cohn-Bendit. Puis le parti écologiste dans son ensemble. Puis, par ricochet, le Parti libéral (FDP) et enfin la presse. Déjà à cette époque, les Verts allemands avaient donc quelques points d’accord avec le parti libéral allemand FDP dont l’un des slogans est « Autant d’État que nécessaire, aussi peu d’État que possible ». Et la vague n’est pas retombée. Trois ans après les révélations sur les pratiques pédophiles au sein de l'Eglise catholique, l'Allemagne s'est interrogé sur sa tolérance passée à l'égard des rapports sexuels entre adultes et enfants.

    Tout a commencé par le boycott de la remise du prix politique Theodor Heuss à Daniel Cohn-Bendit  par le président de la Cour Constitutionnelle de Karlsruhe et par la ministre allemande de la Justice. La raison invoquée était le « Grand Bazar », livre autobiographique de Daniel Cohn Bendit  (publié en France en 1975) où il évoquait des attouchements sexuels réciproques avec des enfants d’une communauté « autogérée » de Francfort. « Verts de honte en Allemagne », sous ce titre, un grand article du quotidien français « Le Monde » daté du 16 octobre 2013 raconte comment le Parti écologiste allemand a décidé d’accepter une opération vérité, six mois avant les élections fédérales du 22 septembre 2013. Lors des élections régionales bavaroises, le FDP n'obtient que 3,3 % des voix et aucun siège, alors qu'il gouvernait en coalition avec la CSU depuis cinq ans. Les verts allemands « Die Grünen » ont rejoint la coalition « L'Alliance 90 / Les Verts » (Bündnis 90/Die Grünen). Partenaires fidèle du SPD dans les années 1990, les verts allemands sont encore appelés « Les Verts » (Die Grünen) et s'associent cependant parfois aux partis de droite dans des coalitions locales. C’est ce que fait Daniel Cohn Bendit en choisissant Jean-Claude Juncker plutôt que le candidat social-démocrate. Fin 2013, aux élections fédérales, malgré des ententes avec les socio-démocrates, les Verts ont perdu 2,3% par rapport à 2009 et le FDP 9,8%.  De 10,7% les Verts sont passés à 8,4 et le FPD de 14,6 à 4,8% des suffrages exprimés. Les soupçons de pédophilie et le mauvais score des verts atténué par la catastrophe de Fukushima expliquent peut-être l’incursion de Daniel Cohn Bendit dans la politique en France et son renoncement à une nouvelle candidature aux Européennes en Allemagne.

    A de nombreuses reprises et depuis que le terme pédophile a té remplacé par celui de pédocriminalité, l’auteur du « Grand Bazar »,  a dû se défendre en expliquant en ce qui le concerne : « il n'y avait eu aucun acte de pédophilie. La pédophilie est un des crimes les plus abjects qui puissent exister. Il n'y a pas eu de ma part non plus de désir d'enfants. Là où il y a un grand problème, c'est mon désir de provocation". Ainsi, à l’abri  de sa panoplie de provocateurs, Daniel Cohn Bendit se permet tout et n’importe quoi en jouant le parangon médiatisé des Verts au service du libéralisme, pourfendant Mélenchon et le Front de gauche car c’est cela qu’on attend de lui. Il ne s’est pas représenté au parlement européen et ce serait un choix personnel. On peut se demander si ce choix n’est pas une dérobade à un moment où l’on ne veut plus de lui. Son soutien à Juncker n’est pas une surprise mais le droit fil d’un parcours politique sinueux qui ressemble plus à de l’entrisme et de l’arrivisme qu’à des convictions écologiques et sociales. Il se dit favorable au capitalisme et à « une écologie qui prenne acte de l'économie de marché pour mieux la réguler ". Membre des Verts Allemands depuis 1984, il avait déclaré dans L'Humanité à l'occasion de la campagne pour les élections européennes de 1999 prôner un « réformisme écologico-social lié à une tradition libertaire qui est effectivement non étatique ».

    Libertaire de droite, partisan de Jean-Claude Juncker, du capitalisme et de l’économie de marché ! Quelle étiquette lorsque l’on pense au mouvement anarchiste et à Mai 68, l’évolution de ce provocateur sans foi ni loi est vertigineuse. Il devrait aller expliquer cela aux Martiens. Les anarchistes, situationnistes, trotskistes et autres membres du Mouvement soixante-huitard du 22 mars, mais aussi tous les Gauchistes de cette époque doivent apprécier. Il faut dire que l’une des revendications de Daniel Cohn Bendit était « la possibilité pour les étudiants d'aller dans les chambres des filles de la résidence universitaire ». On se demande si, dans sa tête, libertaire ne voulait pas dire surtout « libertin ». Chez lui, il l’a reconnu : la politique est un grand bazar. Il y a trouvé un rôle de « bazarette[1] » dans les média, dirait un ami marseillais.

    U chjachjarone


    [1] Cette bazarette n'est pas une petite surface de vente de divers produits et articles mais le nom donné à une femme dont la langue est bien pendue et qui prend prétexte de tout pour faire des commérages.  Faire  la bazarette, c'est donc passer son temps à médire de son prochain et à colporter des ragots.  Bazarette est issu du provençal basaruta,  "bavarder " qui exprime souvent, comme ici, une nuance péjorative.

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  • colimaçon_fn1

    Le Front national recèle une idéologie nationaliste qui est la résultante de l’évolution de l’extrême-droite post-impériale marquée par le nazisme, l’occupation de la France et le régime de Vichy. On pourrait appeler cela le syndrome Jacques Bainville en lui donnant le nom de ce pseudo-historien qui se réjouissait de la défaite de Vercingétorix face à César, en s’inscrivant certes dans la logique de Fustel de Coulanges. Bien avant et, après la Première Guerre mondiale, les nationalistes, puis l'Action française devaient se réclamer des écrits de cet historien. Du point de vue colonialiste, la défaite militaire des peuples colonisés signifie, comme pour la Gaule antique, qu’ils allaient accéder à la civilisation moderne par la grâce de l’action du vainqueur. Cela pourrait expliquer la collaboration. La France est passée de pays colonisateur à un pays colonisé avant de perdre ses colonies malgré la libération. L’extrême-droite a adapté son nationalisme en évacuant la dimension impériale perdue et en adoptant le Tableau de la France publié en 1833 par Michelet qui avait exprimé l’histoire de la construction nationale par un magnifique mouvement en colimaçon qui, parti de la Bretagne, s’enroulait à travers les régions de l’Ouest, du Midi, de l’Est et du Nord avant de finir par l’Île-de-France. Le Front national revient au nationalisme de l’époque de Bainville en prônant un repli identitaire du colimaçon France dans sa coquille, alors que l’histoire de la nation française s’est construite sur les relations avec le monde entier,  sur l’association de la diversité, de la fraternité et de l’égalité. 

    Comme Fusel de Coulanges, l’extrême-droite a, dans son discours, abandonné le concept de « race » pour le remplacer par celui de civilisation car l’histoire de France ne peut pas se résumer à celle de son territoire et qu’elle a toujours tenu compte du monde entier. Sinon, comment expliquer autrement la présence française sur tous les continents et l’existence de tant de Français dont les ancêtres ne sont pas nés sur le territoire métropolitain ? Le FN renonce dans son discours l’explication des institutions et des réalités sociales à fondement racial et veut laisser croire que leur évolution idéologique aboutit à l'idée d'une sorte de disparition des races par leur fusion au profit d’un mélange à la fois physique et moral : de même que les Gaulois s’étaient faits latins, les Francs peu nombreux se sont faits gallo-romains…etc. Le peuple français s’est formé par fusion et assimilation mais, pour le FN, il est temps de dire « Basta ! ». Plus de fusion! Plus d'assimilation musulmane!  Ses nouveaux propagandistes nient aujourd’hui  l'importance de l’existence des races dans l'histoire de la Gaule du fait même de leur fusion et du rôle autrement plus important selon eux du fait institutionnel qu’est la nation. On ne parle plus de race blanche ou arienne mais de civilisation européenne catholique.  

    Marine le Pen et la nouvelle garde du FN veulent entretenir les anciennes figures de l’imaginaire national, qu’il s’agisse de celle du colimaçon ou de celle (également présente chez Michelet) du "rayonnement" de la France en se référant au Gaullisme dès lors qu’il est mort et enterré par l’UMP. Qu’on ne s’y trompe pas : il s’agit de leur nationalisme de façade et derrière l’arrière boutique a le même stock d’idées racistes et xénophobes exprimées ouvertement par des groupuscules en marge du FN.

    Le Front national représente une idéologie d’un autre âge, une forme périmée et faussement recyclée sans efficacité politique, inadaptée à notre époque. Il prospère sur la crise économique, la politique d’austérité et le chômage avec la stigmatisation des boucs émissaires habituels que sont les immigrés et de leurs ennemis de toujours que sont les communistes, étant précisé que, pour le FN, toute la gauche est communiste, y compris le parti socialiste. Là encore, un petit rappel historique est nécessaire. Les Communistes se sont battus contre les Nazis alors que l’extrême-droite française collaborait.  Pour l’anecdote, un néo-nazi allemand a fait son entrée au parlement européen et, dans un entretien, il a dit son admiration pour Jean-Marie Le Pen. 

    Le Front national reste le parti de Jean-Marie Le Pen dont on connaît la filiation politique. Marine Le Pen en a hérité. La petite-fille Marion est là pour prendre la relève. L’idéologie reste la même et utilise simplement une nouvelle rhétorique plus sournoise que dans le passé. Marine Le Pen propose une Europe de colimaçons, chacun restant dans sa coquille étanche. Autant dire qu’avec une telle conception de l’Europe, la France ne peut qu’en baver.

    Fucone

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  • retraités

    L’intersyndicale des retraité-es CGT, FO, FSU et Solidaires prend des initiatives : conférences de presse, lettre commune remise à F. Hollande en mars 2013, incitations aux équipes locales à se rencontrer pour agir, rassemblements et manifestations locales le 8 octobre 2013… et annonce la grande manifestation nationale du 3 juin, qui s’annonce massive avec tous les cars et TGV réservés. La réussite certaine du 3 juin a incité des organisations hésitantes à s’y joindre, si bien qu’elle est maintenant appelée par 9 organisations : CGT, FO, CFTC, CGC, UNIRS Solidaires, FSU, FGR-FP, UNRPA, LSR.

    Le 3 juin 2014, un rassemblement commence à 11 heures place Joffre à Paris avec un podium, des chapiteaux, une sonorisation de l’espace, des stands / buvette / sandwichs et la prise de parole de chacune des 9 organisations.A 13 h, la manifestation partira derrière la banderole unitaire « Les retraités en colère disent non au plan d’austérité » et se rendra jusqu’au Ministère de la Santé et des Personnes âgées.

    François Hollande continue sa politique d’austérité et de régression sociale (hausse de la TVA, gel du barème des impôts, suppression de la demi-part fiscale supplémentaire pour les veufs, les veuves et les personnes isolées ayant eu des enfants… etc). Les retraité(e)s subissent aussi la régression: hausses d’impôt, pensions bloquées, taxe Contribution Additionnelle de Solidarité Active… La « réforme » des retraites fait contribuer le plus les retraités (3,7 milliards d’€), puis les salariés (3,2 milliards), non pas les entreprises dont l’apparente contribution est compensée par la suppression partielle des cotisations familiales pour satisfaire la promesse du gouvernement « il n’y aura pas de hausse du coût du travail en 2014 ».

    Les mesures d’austérité du gouvernement Valls de 2014, avec le pacte de « responsabilité », entraînent le gel des prestations sociales dont les pensions : pendant un an et demi, 8,5 millions de retraités vont subir une baisse du pouvoir d’achat. La situation de nombreux retraité-es s’avère dramatique, dont les 42 % du régime général « bénéficiant » du « minimum contributif » de 687 €. Le sort des nouveaux retraités, ayant subi des interruptions de carrières et frappés par le cumul de toutes les contre réformes depuis 1986, est annoncé bien pire, l’étude rendue publique par l’Insee le 15 avril prévoit une baisse des pensions pouvant aller jusqu’à 30 % par rapport au salaire moyen.

    Après les réformes successives, le droit à la retraite a été malmené et ce sont maintenant les revenus des retraités qui sont mis à mal alors que le chômage des plus de cinquante ans est en constante augmentation. De plus en plus de salariés passent directement du chômage à la retraite, de la misère provisoire à la misère éternelle. Pour le bien de tous, il est temps de mettre fin à cette politique d’austérité qui ne bénéficie qu’au monde de la Finance et aux plus riches.

    Les retraité(e)s et préretraité(e)s seront dans la rue le 3 juin prochain pour afficher leur réprobation et leur colère.

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  • L’audace à gauche, sinon rien https://www.ensemble-fdg.org/content/laudace-gauche-sinon-rien

    « Cela ne peut signifier qu’une chose : non pas qu’il n’y a pas de route pour en sortir mais que l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles routes »
    Aimé Césaire, dans une lettre à Maurice Thorez en 1956

    L’audace ou de nouvelles défaites : nous sommes au pied du mur.L’ampleur du désastre à gauche est telle que la sidération domine, pour l’instant. Le danger serait de plonger durablement dans la paralysie. Ce cinglant échec doit au contraire susciter l’électrochoc nécessaire pour une refondation à la hauteur des défis contemporains. A gauche, nous devons balayer devant chaque porte et se mettre au travail : notre responsabilité est immense pour que notre pays ne bascule pas dans l’obscurité et que la gauche ne se transforme pas en relique du passé. Ce n’est pas d’un nouveau meccano électoral de court terme dont nous avons besoin mais d’oser, d’inventer, de s’ouvrir sur la société pour reconstruire un imaginaire émancipateur.

    Pourquoi tant d’étonnements le soir des résultats des élections européennes sur les visages de ceux-là même qui, par leurs politiques successives, ont produit la désespérance, terreau de l’extrême droite et de l’abstention, ou qui, par le matraquage médiatique sur Marine Le Pen, ont contribué à faire progresser le FN, ou qui encore, par leur politique de droite menée au nom de la gauche, ont brouillé les clivages et tué l’espoir à gauche ? N’ont-ils pas vu la crise de régime, le rejet des politiques menées, le déficit de perspective commune ? Toutes les coordonnées politiques étaient là pour anticiper ce désastre. La Ve République est exsangue. Le libéralisme économique et son lot d’austérité ont ravagé les conditions de vie du plus grand nombre. Liberté, égalité, fraternité : les valeurs républicaines résonnent dans le vide. On ne compte plus les « s » aux crises que nous traversons : morale, démocratique, écologique, sociale, économique… Les affaires, Cahuzac ou Bygmalion, ont fini de préparer ce cocktail explosif qui fait le lit de l’extrême droite. Nous y sommes.

    Deux ans seulement après la victoire de François Hollande, le PS, qui est seul aujourd'hui à gouverner, n’atteint même pas 14% des suffrages exprimés aux européennes, confirmant la claque des municipales. L’orientation du gouvernement est délégitimée et la droite classique ne profite même pas de cette situation, signe du désaveu massif des politiques menées depuis des années tant par la droite que par la gauche. Le FN tire les marrons du feu dans les catégories populaires mais pas seulement : il incarne un moyen d’exprimer à la fois le rejet du système en place et la tentation du repli, du retour à l’ordre ancien face aux désordres actuels, au manque de perspective, au durcissement des conditions de vie. Contre la voie de la réaction, de l'autoritarisme, du racisme, du sexisme, de la xénophobie, le meilleur antidote, c’est la force de l’alternative. Sans espérance nouvelle à gauche, le pire est devant nous. Il doit être conjuré.

    Les forces disponibles pour reconstruire une perspective émancipatrice existent dans notre pays mais elles sont aujourd’hui éclatées, en sommeil, à distance du champ proprement politique. Contrairement à l’idée reçue selon laquelle la société serait atone et acritique, totalement dominée par des valeurs néo-fascistes ou indifférente au cours des choses, les ressorts d’une contestation porteuse de progrès humains se dessinent au cinéma, dans les musées d’art contemporain, au cœur de la pensée critique ou de la littérature. Pêle-mêle : à la rentrée dernière, deux romans annonçaient l’émeute qui vient : Les renards pâles de Yannick Haenel et L’esprit de l’ivresse de Loïc Merle ; sur le grand écran, la question de l’amour et des rapports de classe est en ce moment joliment posée par Lucas Belvaux dans Pas son genre ; au Palais de Tokyo, l’exposition L’Etat du ciel parle de la chute contemporaine et renoue avec le fil de l’utopie ; le succès du livre de Thomas Picketty sur les rentiers du capital ou l’écho de la somme générationnelle Constellations montrent le potentiel critique dans le monde d’aujourd’hui… Le mouvement social est à la peine mais chez les Fralib ou à Notre-Dame-des-Landes, la contestation se tisse.

    Ces mobilisations et espaces de création ne convergent pas encore pour former une galaxie nouvelle à même de donner le “la” en terme d’hégémonie culturelle. Mais le fourmillement est là, en quête de la fabrique du commun au XXIe siècle. Le sujet de l’émancipation se cherche. L’équation nouvelle entre l’individu et le collectif se pense. Des préoccupations contemporaines s’imposent comme le droit à la ville, dans ce monde où le capital se conjugue avec l’inégal développement territorial, ou la mise en cause du consumérisme, qui menace l’écosystème et nos désirs. La recherche du sens perdu est dans l’air du temps et ne se trouve pas que du côté de l’ordre ancien. Non, la société française n’est pas minée par tous ses pores par la réaction, même si c’est elle qui a pour l’instant le vent en poupe dans la rue et les médias. Les points d’appui pour reprendre la main existent à condition de sortir de l’entre soi d’un espace politique par trop fermé sur lui-même et souvent reproducteur d’ancien. La politique ne trouvera son souffle, à gauche, que si elle entend, s’inspire, restitue ce qui s’invente de façon éparse dans cette part du monde contemporain qui exprime son refus de l’ordre existant pour s’aventurer vers une reformulation du projet émancipateur. L’imaginaire politique ne se fabrique pas à distance du monde culturel et intellectuel mais en se nourrissant de lui, dans un rapport qui ne relève ni de l’instrumentalisation, ni de la hiérarchie mais de l’inspiration et la confrontation réciproques.

    La clarté vis-à-vis de la majorité du PS et de la politique gouvernementale est une condition sine qua non de la refonte d’une gauche digne de ce nom. Pour autant, elle ne constitue pas l’alpha et l’oméga d’une stratégie alternative. Sur le fond, le saut à produire est substantiel. Sur la forme, nous avons encore à inventer des formes d’organisation qui sachent faire vivre le pluralisme, l’articulation entre l’engagement individuel et le collectif, la créativité, l’ouverture sur la société. Retrouver le chemin des catégories et des quartiers populaires passe par l’abandon des recettes du passé. La verticalité et le caporalisme ne permettent plus d’inclure durablement et massivement. Nous avons besoin d’horizontalité et d’un tout qui ne soit pas englobant. Le renouvellement des formes et des personnes (élu-e-s, cadres politiques, porte-paroles) est indispensable. Le nouveau front dont nous avons besoin doit chercher à articuler trois sphères traditionnellement dissociées : le social, le politique, la pensée critique – intellectuelle et culturelle.

    Notre espace politique, celui de la gauche d’alternative, non soumise au néolibéralisme, au productivisme, à l’ordre dominant, reste en deçà de ses possibilités. Les composantes du Front de Gauche doivent prendre la mesure des efforts de réorganisation interne et d'ouverture à produire pour favoriser l'implication citoyenne, le respect de la diversité des sensibilités et cultures politiques, l'unité la plus large. Il en va de sa relance et de son attractivité, en vue de la constitution d’un front bien plus large, avec toutes celles et ceux qui, dans les mouvements sociaux, dans le monde intellectuel et culturel, à EE-LV, au PS, au NPA, à Nouvelle Donne, chez les féministes présentes de façon autonome à l’élection européenne et ailleurs ne se reconnaissent pas dans l'orientation gouvernementale et veulent redonner des couleurs au mot gauche.

    Clémentine Autain, membre d'Ensemble-Front de Gauche, élue de Sevran (Seine-Saint-Denis) et codirectrice du journal Regards. Publié sur Médiapart.

    Article

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  • Clémentine Autain : « Pour un rassemblement plus large que le FDG ! » https://www.ensemble-fdg.org/content/clmentine-autain-pour-un-rassemblement-plus-large-que-le-fdg

    Entretien avec Clémentine Autain

    Pourquoi le rejet de la politique menée par le gouvernement n’a-t-il pas profité au Front de gauche ? Clémentine Autain appelle les forces politiques qui le composent à s’unir dans un projet attractif et à s’ouvrir dans une organisation politique plus souple, plus horizontale, qui lui permette de retrouver un véritable élan populaire.

    Quel est votre sentiment au lendemain de ces élections européennes ?

    Clémentine Autain : Comme beaucoup de personnes de gauche, je suis malheureuse de voir cette France bleu marine, cette abstention structurelle et la gauche défaite. Cependant, je ne partage pas cette idée de « séisme politique ». Même s’ils sont pires que prévus, les résultats me semblent raccords avec la situation telle qu’elle se trame depuis trente ans. Les politiques néolibérales produisent la désespérance qui est le terreau de l’extrême droite. Face à la crise de régime et de civilisation que nous traversons, la tentation du repli, d’un retour à l’ordre ancien est forte. C’est à nous d’imaginer l’autre chemin, celui de l’émancipation humaine, et de rendre cette voie désirable.

    Est-ce que, tout de même, il n’y a pas eu certaines erreurs d’analyse sur le Front national ?

    Bien sûr. Dire qu’il y aurait 25 % de fascistes en France serait absolument faux. Il est important d’observer que le parti de Marine Le Pen n’est pas celui de Jean-Marie Le Pen. Le Front national a fait une mue qui le sort de ses outrances d’hier. Ça ne veut pas dire que ce n’est plus un parti raciste, xénophobe, autoritaire, mais il veut aujourd’hui rentrer dans le cadre démocratique. Marine Le Pen veut prendre le pouvoir et, pour cela, flirte avec la droite classique. Et elle capte les préoccupations sociales. Cela pose à la gauche une difficulté réelle. Pourtant, le Front national ne défend pas la protection sociale. Il porte le discours sur les « assistés », contre ces Français prétendus fainéants. Il est du côté de la propriété et du libéralisme économique. L’extrême droite se positionne à la fois dans l’antisystème et dans la réaction radicale. À nous de dire la dangerosité de son projet, notamment pour les catégories populaires. Il faut assumer la confrontation franche avec lui tout en sachant que c’est l’attractivité de notre propre projet qui sera déterminante pour faire reculer le FN. Cela suppose de nous dissocier plus clairement de la politique du gouvernement et de la majorité du PS.

    Une autre question se pose tout naturellement : pourquoi n’est-ce pas la gauche de la gauche qui profite de ce contexte de crise ?

    La social-démocratie est en déroute partout en Europe, ce qui laisse en effet des potentialités fortes pour une gauche de transformation sociale et écologique. Mais ce n’est pas mécanique. Pourquoi en France le Front de gauche ne remporte pas la mise comme Syriza ? En Grèce, la mobilisation sociale est vigoureuse après les dégâts de neuf plans de rigueur. La France semble, elle, frappée de paralysie devant toutes ces alternances qui ne changent rien, face à ce gouvernement dit de gauche qui mène une politique de droite. Le Parti socialiste a une responsabilité majeure dans la situation actuelle. La politique de François Hollande a emporté toute la gauche, mais la défaillance mortifère du PS ne suffit pas à expliquer pourquoi le Front de gauche n’a pas davantage la main aujourd’hui. Nous devons balayer devant notre porte. On entend dire qu’il faudrait minorer le score du FN parce qu’il y a eu une forte abstention. Comme si tous ceux qui se sont abstenus n’auraient jamais voté à l’extrême droite ! Ce qui compte, c’est de voir quel est le camp qui a réussi à mobiliser le plus. Force est de constater que le FN a réussi, pas nous. Le Front de gauche n’a pas retrouvé les dynamiques de 2005, quand nous avons dit non au traité constitutionnel européen, et de 2012 autour de Jean-Luc Mélenchon pour la présidentielle. Cet essoufflement est la conséquence à la fois d’erreurs tactiques récentes et de difficultés de fond.

    Pouvez-vous préciser l’analyse que vous faites de ces erreurs ?

    Au lendemain de la présidentielle et des législatives, le Front de gauche n’a pas su imaginer une architecture organisationnelle qui permette de pérenniser cette implication. Il s’est coupé de l’élan citoyen et militant. Le cartel d’organisations s’est alors très vite transformé en tête-à-tête mortifère entre le Parti communiste français et le Parti de gauche. Si le fonctionnement pyramidal et caporalisé peut avoir une efficacité à très court terme, il ne marche plus pour structurer et développer un espace politique dans la durée. Tant que nous ne proposerons pas une organisation politique plus souple, plus ouverte, plus horizontale, soucieuse du renouvellement de ses élus, porte-parole et cadres politiques, nous n’aurons pas cette force politique, sociale et intellectuelle porteuse de majorités.

    Mais il y a aussi des causes plus profondes…

    Oui, le problème, c’est le travail de refondation qu’il reste à produire. Cette ambition s’exprime depuis longtemps mais la rénovation n’est pas prise au sérieux dans les lieux de direction. Le Front de gauche a des partis pris nets et identifiants. Il combat les logiques capitalistes et productivistes, il défend les retraites, le système social, la hausse des salaires, mais son projet n’est pas propulsif, il apparaît souvent comme porteur de recettes anciennes. Il faut faire un effort de novation : s’ouvrir sur la société, à la pensée critique contemporaine, au monde culturel pour inventer un nouvel imaginaire, des mots et une forme politique nous permettant d’être audibles et entraînant dans le monde contemporain. Car il ne s’agit pas de revenir à, mais d’aller vers. De nouvelles questions doivent être traitées, comme le consumérisme ou le droit à la ville. L’articulation entre individu et collectif, comme entre égalité et liberté, mérite d’être repensée. Si nous n’avons pas cette audace de l’expérimentation nouvelle, nous irons toujours dans le même mur.

    Dans l’immédiat, quelles initiatives comptez-vous prendre ou soutenir ?

    Avant l’été, des initiatives doivent être prises pour initier un rassemblement plus large que le Front de gauche. Il faut tendre la main à tous ceux qui ont envie de s’engager sur cette construction alternative : dans le mouvement social, à Europe Écologie-Les Verts, au PS, à Nouvelle Donne, chez les féministes qui se sont présentées de façon autonome. Je trouve de plus en plus navrant cette coupure entre la gauche et le monde culturel et intellectuel. À Ensemble !, nous portons aussi l’exigence d’une refonte des rapports entre social et politique. Si nous prenons aujourd’hui nos responsabilités en nous renouvelant sur le fond comme sur la forme, il pourrait y avoir un élan populaire pour une gauche de transformation sociale et écologique à la hauteur des défis du XXIe siècle.

    Interview publié dans Politis n°1305. Propos recueillis par Denis Sieffert et Léa Ducré.

    Article

    Fri, 30 May 2014 08:52:04 GMT 2014-05-30T08:52:04Z 2014-05-30T08:52:04Z jean jean 1181 at https://www.ensemble-fdg.org 277 925194717 false https://www.ensemble-fdg.org/rss.xml 2014-05-30T15:47:03.610Z

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  • eurochiffres

    François Hollande aura réussi le tour de force de se voir reprocher du laxisme par la Droite et l’austérité par la gauche. Son tournant réaliste est un dérapage non contrôlé qui va le faire capoter. Son opposition à Sarkozy n’aura été que de façade comme celle de Sarkozy, Fillon et Jupé n’est aujourd’hui que de façade. Chacun usera de sa rhétorique aux prochaines élections présidentielles. Une fois arrivés au pouvoir, tous mènent la même politique. Nous assistons à cette alternance depuis 1983 lorsque Mitterrand s’est converti au libéralisme européen qui est devenu une religion d’Etat. Depuis lors, les dirigeants socialistes sont passés à droite tout en parlant à gauche. Ils ont souscrit à la politique de l’offre et des marchés. UMP et PS se partagent le pouvoir dans un bipartisme organisé et maintenu par la constitution de la Cinquième république mais ce système est en train de subir un échec sur toute la ligne, les élections européennes sont là pour l’illustrer.  Le vote dit « républicain » ne fait plus recette.

    Si à droite, Sarkozy et sa garde rapprochée portent la responsabilité de la banalisation de l’idéologie xénophobe du Front national et va sans doute demain faire alliance avec Marine Le Pen, François Hollande et les Solfériniens portent la responsabilité de la division de la gauche après les élections présidentielles. Ces derniers ont dévalorisé toute la gauche au bénéfice du Front national installé dans un tripartisme électoral réunissant les conditions d’un vote dit « républicain ». Ils ont laissé le Front national récupérait le refus de l’Europe libérale, condamner les logiques de Maastricht et refuser la politique monétaire imposée par l’Allemagne. Ils ne veulent pas entendre le ras-le-bol des partis qui défendent l’Europe libérale et la condamnation de la quasi-totalité de cette presse et de ces médias qui, aux mains de grands patrons, se font les courroies de transmission de l’idéologie libérale.

    Hollande a mis en place une énarchie coulée dans le moule libéral. Il s’attaque aux services publics dont, nouveauté, le FN, fait l’éloge. En laissant le FN récupérait hypocritement le mécontentement, les propagandistes libéraux du PS ont voulu mépriser le Front de gauche et le mettre dans le même sac du populisme. En propulsant Manuel Valls au poste de Premier ministre, François Hollande a apporté de l’eau au moulin du  FN en matière d’immigration en période où la xénophobie et le racisme gagnent du terrain.

    Avec la complicité de la quasi-totalité de la presse, Sarkozy et Hollande ont favorisé la dédiabolisation du FN et l’ascension politique de Marine Le Pen qui se sert aujourd’hui des élections européennes pour viser les prochaines élections présidentielles. La politique, comme la nature, a horreur du vide. L’UMP et le PS ont failli et leurs ténors ont du plomb dans les ailes. A droite comme à gauche, on ne peut humilier indéfiniment un électorat et un peuple sans risque. Seul le Front de gauche ne laisse pas à Marine Le Pen le monopole de la restitution de la dignité des victimes de libéralisme. Hollande, malgré ses discours, fait et fera ce que l’Europe libérale et Angéla Merkel veulent. Le Front de gauche refuse cette fatalité comme celle de la montée du Front national. Pour changer l’Europe, il faut le vouloir. Sur ce point encore, François Hollande ne veut pas sincèrement réorienter l’Europe. Il ne réclame qu’un peu plus de croissance pour sauver son quinquennat. Il s’est coupé d’une grande partie de son électorat et l’austérité n’est pas favorable à la croissance nécessaire à l’inversion de la courbe du chômage qui est devenue son baromètre. Ce n’est ni la droite ni le patronat qui vont l’aider à sortir de la crise. François Hollande donne l’impression d’occuper un emploi d’intérimaire en assurant la continuité libérale. Il agit cependant mais contre son électorat. C’est malheureusement le cas pour le Grand marché transatlantique.    

    Il faut savoir que, dans le silence de l’opposition de droite et des médias occupées par l’Ukraine, le gouvernement veut pouvoir réformer par ordonnances le code civil et en particulier le droit des contrats (soit un cinquième du code civil). La loi ne sera plus nécessaire et l’Exécutif pourra réglementer à sa guise. Malgré le rejet du Sénat, le projet a été adopté par l’Assemblée nationale. C’est une atteinte à la séparation des pouvoirs en matière législative est la porte ouverte à la modification du droit en matière notamment de contrats pour faciliter la mise en place du grand marché transatlantique. Autant dire que le fameux traité TAFTA va arriver et passer comme une lettre à la poste malgré toutes les oppositions et toutes les conséquences qu’il va entraîner.  Ce sera un véritable passage en force après que le terrain juridique ait été préparé dans le secret. « Et en fait cette réforme est encore plus scélérate que ce que l'on pense car elle permet directement l'instauration des mesures législatives qui vont permettre l'établissement du Grand Marché Transatlantique , puisque ces mesures vont permettre de modifier un aspect essentiel des Codes législatifs nationaux : le droit des contrats  , sans doute pour les mettre en accord avec ce qu'exigent les Américains qui veulent instaurer le Traité Transatlantique sans que leurs entreprises ne soient gênées par nos lois nationales , votées et adoptées la plupart du temps dans le sens de l'intérêt général » commente Marie-Caroline Porteu sur un blog de Médiapart dans un article : « Le Coup d'Etat a eu lieu , le Pacte Transatlantique est déjà adopté ».

    Jean-Pierre Sueur, sénateur du Loiret, après l’échec du texte présenté par le gouvernement devant la commission mixte paritaire du 16 mai, a déclaré : « Avec l’ensemble des sénateurs, de tous les groupes, de la commission des lois du Sénat, je tiens à dire ma profonde opposition au consentement à ce recours aux ordonnances – qui sera inévitable si l’Assemblée Nationale, qui a le dernier mot, maintient sa position – qui revient à un auto-dessaisissement du Parlement sur des sujets majeurs qui relèvent à l’évidence de la loi et justifient un vrai débat parlementaire ».

    C’est fait l’Assemblée nationale s’est auto-dessaisi d’une partie du droit législatif au profit du droit règlementaire, donc un recul de la démocratie. C’est avec une assemblée nationale docile et l’élargissement du pouvoir réglementaire que la démocratie devient stérile, ce qui alimente l’abstentionnisme électoral.

    Il faut rappeler que L’UMP et le PS sont favorables à ce traité et le FN plutôt favorable. Ce sont ces trois entités politiques qui occupent l’espace médiatique et pourront demain bénéficier des forts taux d’abstentions. Comment peut-on dire que le FN est devenu le premier parti de France avec 25% de 43% de Français, alors que 57% des électeurs ne se sont pas déplacés, 3% ont voté blanc et 1,5 % des bulletins étaient nuls ? Quelle légitimité pourra-t-on accorder demain à un parti qui prendrait le pouvoir en ne représentant que 10% des Français alors que 60% n’ont exprimé aucune opinion?

    La démocratie est menacée. La constitution de la Cinquième république ne répond pas aux attentes de notre époque car elle est responsable d’un système politique figé depuis trop longtemps et qui a failli. Il est près d’imploser au bénéfice de l’extrême-droite dont la montée est favorisée par l’abstention et la propagande médiatique qu’elle soit idéologique ou simplement stratégique dans le but de maintenir l’alternance libérale.

    Alors, sans acrimonie de notre part et pour qu’ils s’engagent demain, nous adressons le message de Bertolt Brecht (poète et dramaturge allemand 1898-1956) à ceux qu’il appelle les analphabètes politiques :

    « Le pire des analphabètes, c’est l’analphabète politique. Il n’écoute pas, ne parle pas, ne participe pas aux événements politiques. Il ne sait pas que le coût de la vie, le prix des haricots et du poisson, le prix de la farine, le loyer, le prix des souliers et des médicaments dépendent des décisions politiques. L’analphabète politique est si bête qu’il s’enorgueillit et gonfle la poitrine pour dire qu’il déteste la politique. Il ne sait pas, l’imbécile, que c’est son ignorance politique qui produit la prostituée, l’enfant de la rue, le voleur, le pire de tous les bandits et surtout le politicien malhonnête, menteur et corrompu, qui lèche les pieds des entreprises nationales et multinationales. »

    Il n’est jamais trop tard pour s’instruire en politique. Contre la droite, l’extrême-droite et les libéraux de tous poils, il existe des alternatives à gauche dont celle du Front de gauche. Puisqu’on parle d’offre en politique, il y a une offre qui n’est pas celle des personnes mais celle des idées et des valeurs. Voter Front national en se disant de gauche n’a aucun sens, même s’il s’agit d’un vote contestataire. Le Front national n’est pas le porte-parole de la contestation mais celui de la xénophobie et de la haine.

    L’opposition au libéralisme existe à gauche alors qu’elle n’est que, de façade, au Front national qui pratique le populisme de l’extrême droite dont la seule vérité est le  rejet de l’immigré, de l’autre, de celui qui leur est étranger : le Juif, le Musulman…etc. Plutôt que dé désigner des « races » et de tomber sous le coup de la loi, l’extrême-droite désigne des religions ou des communautés. Avec eux,  le bouc émissaire reste toujours le même : l’envahisseur étranger. Leur idéologie fascisante fait de l’immigration la responsable de tous les maux et la base de toutes leurs actions.

    Le Front national est un parti politique qui a fonctionné comme une autocratie avec à sa tête Jean-Marie Le Pen. Il est devenu une entreprise politique familiale avec la fille et la petite fille. La famille Le Pen voudrait-elle créer une dynastie dans une société de « filles et de fils de » ? Il faut dire que l’exemple de ces dynasties se multiplie dans le monde politique mais aussi dans d’autres secteurs : affaires, média, chanson, cinéma...etc. Faut-il avaliser un droit du sang jusque dans la gouvernance des partis politiques ?

    Comment peut-on se laisser tromper par la Front national si l’on n’est pas soi-même xénophobe ? Comment croire que la fille est différente du père et que la petite-fille est différente du grand-père qui assure une présence tutélaire. Rappelons que Jean-Marie Le Pen s’affichait comme partisan du capitalisme ultralibéral et récidiviste des insinuations racistes et négationnistes. Alors si l’on a eu la faiblesse de croire que le Front national ne représente qu’un vote contestataire, il est temps d’y réfléchir. Le vote Front national est un vote xénophobe qui a servi à l’alternance UMP et PS. Aujourd’hui, le vote dit « républicain » ne fonctionne plus et les électeurs déboussolés se sont en grande majorité réfugiés dans l’abstention. Là où les autres partis régressent, le FN se maintient et l’abstentionnisme transforme en victoire ce maintien. Pendant que la démocratie s’affaiblit, le FN se renforce en nombre d’élus et en médiatisation. Les fiascos électoraux sont transformés abusivement en victoires médiatiques du FN et occultent l’émergence de nouvelles forces politiques. Pour sortir de cette crise démocratique et de la stratégie du « vote républicain », il est temps de renouveler le paysage politique en France en donnant la parole à de nouvelles formations comme ENSEMBLE au sein du Front de gauche. Ces nouvelles formations ont des valeurs à défendre et des solutions à proposer en plaçant toujours l’humain d’abord. La Gauche doit être progressiste et sociale. Elle n’a pas vocation à devenir libérale et conservatrice.    

    U Barbutu

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  • Appel "jeunes" : face à l’extrême droite, tous-tes mobilisé-es pour l’égalité et la solidarité

     

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    Appel lancé par l’Unef, la FIDL, l’UNL, Osez le féminisme, la Maison des potes, les Jeunes socialistes, les Jeunes communistes, les jeunes du Parti de gauche, les jeunes de la Gauche unitaire, les jeunes d'Ensemble, les Jeunes écologistes, les Jeunes radicaux de gauche.

    Les résultats des élections européennes sont un véritable cataclysme politique dans notre pays. Cela ne correspond pas à nos valeurs, celles du mouvement social. Notre camp, c’est celui qui s’indigne et se mobilise contre l'expulsion des sans-papiers, contre les violences, misogynes, homophobes et racistes. C'est celui qui croit en l’égalité et la solidarité, qui rembourse la contraception et l'IVG, qui s’est engagé pour les droits des femmes. Celui qui a su bâtir un modèle social qui garantit à tou-te-s l’accès à la santé et à l’éducation. Cette France qui croit aux idéaux d'égalité et de progrès doit se mobiliser.

    Face aux idées réactionnaires et dangereuses du Front National et à la montée des idées d’extrême droite, nous nous engageons. Ils veulent détruire les droits acquis, ils considèrent qu’une épidémie mortelle est une solution au « problème » de l'immigration. Ils ont manifesté contre l’égalité des droits, leurs groupuscules fascistes réaffirment leur nature violente. Plusieurs de leurs militants ont été reconnus coupables de meurtres racistes. Il ne faut pas se laisser abuser : ce n'est pas parce que la « façade » de ce parti a changé que son fond idéologique a évolué. Il se sont toujours opposés à toute forme de progrès.

    L'intégrisme de leurs revendications est doublé d'une hypocrisie économique : celui du capitalisme le plus sauvage. L’application de leur programme se révélerait une catastrophe pour les classes populaires.

    Quand il s’inscrit dans la lignée de ses prédécesseurs, celle des politiques néo-libérales, le gouvernement est responsable. Cet enfermement a conduit à l'austérité, au refus de construire une alternative pour répondre aux attentes des perdants du système : ceux qui sont exclus et précarisés. Ce climat entretient la défiance, le dégoût d’une génération qui s’est mobilisée pour le changement. Les jeunes ont gonflé les rangs de l’abstention comme jamais : plus de 50% aux élections municipales et 73% aux élections européennes. La priorité jeunesse, qui devait signer le retour au droit commun pour les jeunes, reste une vague promesse.

    Nous refusons l'immobilisme et les régressions sociales. La France n'a jamais été aussi riche. Nous avons les moyens d'assurer à tou-te-s l'égalité et la justice en répartissant les richesses, et de créer de l’emploi pour tou-te-s. Il est de notre responsabilité de transformer la société, non pas d’en exalter les craintes. Pour combattre l'extrême droite nous ne devons pas faiblir sur nos valeurs, nous devons continuer à porter le progrès. C'est pour cela que nous nous mobilisons pour le droit de vote des étranger-e-s, la régularisation des sans-papiers et l’accès à la PMA pour toutes. Mais combattre le Front National, c'est aussi répondre à l'urgence sociale, en affirmant notre opposition à l'austérité, en exigeant l’augmentation des minima sociaux, l’augmentation et l’encadrement des salaires et en assurant l'accès de tou-te-s aux services publiques indispensables. Répondre aux besoins essentiels c'est lutter contre l'exclusion, la peur de l'autre et la xénophobie.

    La justice sociale et la transformation sociale et écologique doivent être au cœur des politiques menées, contrairement à la réduction des déficits et de la dette.

    Il est donc temps de reprendre en main notre avenir en permettant à chaque jeune de bénéficier d’une formation et d’un emploi de qualité. Nous, génération sacrifiée, décidons de reprendre notre place dans la marche de l'Histoire. Nos droits ne sont pas le fruit du hasard, ils sont issus des luttes et des combats passés.

    Loin d'être résignée, et révoltée d'être prise comme prétexte, c'est la jeunesse qui redonnera du sens à l'engagement collectif. C'est un combat entre deux mondes que nous menons, nous sommes déterminé-e-s, uni-e-s, prêt-e-s à mener la bataille pour l'égalité et la liberté.

    C'est donc ensemble que nous appelons les forces progressistes, les jeunes et les salariés, à s'unir afin de soutenir la jeunesse et créer une dynamique populaire.

    L’ensemble des organisations sus-nommées appellent donc la jeunesse et l’ensemble de la population se retrouvant dans les valeurs d’égalité, de liberté et de solidarité que nous portons à se rassembler le jeudi 29 mai à 14h sur la Place de la Bastille et partout en France, pour affirmer que la France du Front National à 25% n’est pas la leur ! 

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