• Après avoir fait du pouvoir une usine à brouillard, François Hollande promet la clarté mais la clarté n’est pas la vérité. Et, puisqu’Emmanuel Macron aime Oscar Wilde, nous le citons ici : « Le rêveur est un être qui ne peut trouver sa voie qu'à la clarté de la lune ; son châtiment c'est de voir poindre le jour avant le reste du monde »… et le réveil sera difficile.

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    Manuel Valls est allé faire allégeance au Medef et chanter son hymne à la gloire de l’entreprise jusqu’à promettre de nouvelles « réformes » du code du travail et l’autorisation du travail le dimanche. Il s’est placé sous l’arbre de la croissance de Pierre Gattaz qui situe l’Etat dans le terreau de la compétitivité avec le coût du travail et le coût de la fiscalité. Le tronc de cet arbre de la croissance économique est fait des clés du succès en deux parties. 

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    D’un côté, l’Etat est responsable de l’environnement de confiance souhaité plus simple, plus stable, plus serein fiscalement, plus souple socialement et plus sécurisé juridiquement. De l’autre, les entreprises ont la responsabilité des leviers de compétitivité que sont la satisfaction du client, le management des hommes, l’innovation, l’excellence opérationnelle et la montée en gamme. A chacun d’imaginer les arrière-pensées de cet arbre dont les seuls fruits seront le profit des actionnaires et les hauts salaires de grands patrons. Moins d’impôts, plus de flexibilité… et, en contrepartie, les entreprises  entreprendront. Dans le discours de Pierre Gattaz prononcé avant celui de Valls, nous n’avons noté que très peu de place pour le dialogue social et surtout, malgré ce que le Medef a déjà obtenu, la volonté d’en demander toujours plus.

    En remplaçant Arnaud Montebourg par un ancien banquier de la banque Rothschild en la personne d’Emmanuel Macron le signal donné était déjà fort. A l’université du Medef, on sait ce que la clarté voulue par Hollande réservera aux salariés. Emmanuel Macron est sorti de l’ombre de l’Elysée ! On lui attribue une grande part des idées du pacte de responsabilité. Il est partisan de l’abandon des 35 heures… à titre personnel, nous dit-on, mais le gouvernement ne touchera pas à la durée légale… toutefois elle pourra être discutée par branche. Petit à petit, branche par branche et pacte de responsabilité faisant, Hollande et Valls détricotent le code du travail pour cette flexibilité que réclame le patronat et qui se traduit par le terme « précarité » chez les employés.  

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    Décidément, on se demande aujourd’hui ce qui différencie la droite de cette « gauche dry » au pouvoir ? Ce qui est sûr, c’est que Hollande, Valls and Co n’ont plus rien à voir ni avec la gauche de lutte qui a souvent pris des formes révolutionnaires, ni avec le Front populaire. Sans doute, Hollande pense-t-il que Mitterrand a fait deux septennats grâce à son virage libéral de 1983. Pour durer et par cynisme, il a perdu après son élection un fondement de la gauche : l’idée de lutte, de transformation, de changement de l’ordre social. Il veut bénéficier de ce qui facilite les choses à la droite au pouvoir, c’est-à-dire avoir les pouvoirs économiques de son côté. C’est pour cela qu’il a nommé Manuel Valls chef de gouvernement et c’est à cela qu’Emmanuel Macron doit sa récente nomination au ministère de l’industrie. Rappelons que ce garçon de 36 ans a été propulsé auprès de François Hollande par l’ineffable Jacques Attali qui, depuis l’époque mitterrandienne, joue les éminences grises et l’économiste sournois du parti socialiste. Il a été chargé par Sarkozy puis par Hollande d’étudier les « freins à la croissance ». En 1994, Jacques Attali a créé Attali et Associés, cabinet de conseil international spécialisé dans le conseil stratégique, l'ingénierie financière et les fusions-acquisitions. Il aurait conseillé à son protégé de gagner beaucoup d’argent avec de se lancer dans une carrière politique et c’est ce qu’aurait fait Emmanuel Macron chez Rothschild.

    Manuel Valls a déclaré son amour aux entrepreneurs lors de l’ouverture de l’université d’été du Medef. Ne pouvait-il plus simplement parler de la nécessaire bonne santé des entreprises françaises ? Il est allé loin dans un discours complaisant où il n’a fait qu’adhérer à celui de Pierre Gattaz. Il a choisi son camp : celui des patrons et des actionnaires à qui il attribue le mérite de la création des richesses et renvoie le salarié au coût trop élevé de son travail. Selon le quotidien Le Monde, notre premier ministre a effacé tous ses tweets antérieurs à sa nomination, c’est-à-dire ceux qui le faisaient passer pour un homme de gauche.

    Comme Chirac et Sarkozy, sans remonter plus loin, Hollande et Valls veulent se sentir proches des réalités du pouvoir économique et financier pour qu’il les reconnaisse comme faisant partie des leurs. Ils pourront opérer les rapprochements qu’ils veulent dans l’action gouvernementale, ils ne resteront objectivement pas dans le même monde. Hollande a dit que son ennemi était le « monde de la finance » parce qu’il sait que l’ennemi du monde de la finance, c’est la gauche. Pour être élu, il avait besoin de toutes les voix de gauche. Pour se maintenir, il pense avoir besoin du Medef. Malgré son cap libéral et sa danse du ventre devant le patronat, la droite restera l’alliée politique du monde de la finance.  

    Manuel Valls a dit, devant le patronat, qu’il était absurde de parler de « cadeaux au patronat ». Pour ne pas déplaire à Pierre Gattaz, il a évité le terme « donnant-donnant » dans le dialogue social et a parlé de compromis équilibrés. Pierre Gattaz veut des baisses de charges sans contrepartie. Le patronat l’avait déjà obtenu notamment, sous la droite, d’Alain Juppé Premier ministre. Ce dernier s’était plaint ensuite auprès des patrons en leur disant : « Vous ne m’avez pas donné de contrepartie ! »  Aucun contrat en ce sens n’avait été passé avec le patronat et c’est cela que veut et obtient à nouveau le Medef sous des gouvernements dits « de gauche » et, en plus, il ne faudrait pas parler de « cadeaux fiscaux » ! De qui se moque-t-on lorsque l’on sait que les dividendes distribués aux actionnaires sont en progression de 30% cette année ? Nous savons déjà où l’argent des « cadeaux fiscaux » va aller. Nous maintenons que, sans contrepartie, l’expression « cadeaux fiscaux au patronat » a du sens aujourd’hui comme hier avec l’UMP.

    La politique menée par Hollande et Valls s’inscrit aussi dans une surenchère avec l’UMP. Lorsque Valls parle de 50 milliards d’économie, la Droite en demande 100. Au libéralisme de Hollande, la Droite oppose l’ultralibéralisme. Pendant que l’on marginalise ce que la presse nomme l’extrême-gauche, le Front national progresse en promettant une politique sociale de préférence nationale. A gauche, nombreux sont ceux qui ne se déplaceront pas dans les bureaux de vote. Voilà où nous mène la classe politique d’abord préoccupée par les élections présidentielles qui sont le marqueur des autres élections. A mi-quinquennat de François Hollande, nous entrons déjà dans la préparation de 2017. Chacun se positionne à droite tout en attendant que Sarkozy se manifeste. Au parti socialiste, on s’interroge sur des possibles primaires sans François Hollande.

    Alors que Sarkozy, n’en doutons plus, voudra revenir en politique malgré ses gamelles judiciaires, Hollande compte sur une amélioration de la situation économique et sociale pour envisager à une réélection. Il lui faudra alors faire taire toutes les ambitions et, en premier lieu, celle de son premier ministre actuel.

    Lors de la passation des pouvoirs entre Arnaud Montebourg et Emmanuel Macron, le premier a conseillé au second la « sincérité » comme ligne de conduite. Le second a répliqué par une citation d’Oscar Wilde qu’il affectionne tout particulièrement : « Quand les gens sont de mon avis, j'ai l'impression de m'être trompé. Tu m'as rassuré au quotidien à cet égard". Au-delà de la pique adressée, cela définit l’idée qu’il se fait du dialogue : une idée qui n’a pu que plaire à François Hollande. On peut la rapprocher d’autres bons mots de Wilde comme : « Le public est extraordinairement tolérant. Il pardonne tout, sauf le génie.» C’est dit autrement par l’auteur et montre la haute opinion qu’il avait de lui-même. A cet égard, l’ambitieux Emmanuel Macron semble n’aimait chez l’autre que lui-même.

    Nous apprenons que deux cents élus socialistes ont signé un document « ni godillots ni déloyaux » pour soutenir la politique de François Hollande et l’action du gouvernement. Ces « ninis » sont ceux qui votent pourtant d’un seul homme les textes gouvernementaux. Comment peut-on interpréter cette démarche visiblement fomentée par les Solfériniens contre les « frondeurs » ? Est-ce une tentative d’intimidation ? Veut-on marginaliser ceux qui défendent encore les valeurs de la gauche au sein du PS comme on a marginalisé le Front de gauche dans la presse ? Toutefois 200 députés ne seront pas suffisants pour voter la confiance à la prochaine cession parlementaire. Ils ne sont pas godillots, affirment-ils. Comment expliquer qu’un courant qui a valu aux Socialistes d’être devancé par Jean-Marie Le Pen aux Présidentielles et qui aux dernières primaires était minoritaire se soit imposé par de fausses promesses d’un François Hollande ? Quelle leçon tirent-ils des dernières élections municipales et européennes ? Ils ne sont pas déloyaux, disent-ils. Envers qui et quoi ? Sont-ils loyaux envers les militants et les valeurs de la gauche ? Sont-ils loyaux aux hommes et aux idées qui sont à l’origine du socialisme français ?  Pourquoi ont-ils eu besoin d’affirmer à la fois qu’ils n’étaient ni godillots ni déloyaux ? Si l’on n’est pas déloyal en allant contre ses propres convictions, on devient godillot. Cette pétition présentée comme un soutien  au gouvernement en est l’illustration malgré l’artifice du « nini ».

    Rappelons les résultats des primaires socialistes de 2012 ( premier tour):

    1. François Hollande: 39,17 % 

    2. Martine Aubry: 30,42% 

    3. Arnaud Montebourg: 17,19% 

    4. Ségolène Royal: 6,95% 

    5. Manuel Valls: 5,63% 

    6. Jean-Michel Baylet: 0,64% 

    Quels sont les courants qui restent au gouvernement ? Montebourg avec 17,19% a été éjecté par Valls avec ses 5,63%. Les radicaux de gauche ont trois ministres et leur président Jean-Michel Baylet voulait pour lui-même un ministère régalien avec ses 0,64%, jusqu’à remettre en cause la participation de son parti au gouvernement (ce qui a déclenché l’ire de Paul Giacobbi et une brouille entre les deux politiciens rivaux dans leur propre camp). Martine Aubry reste silencieuse et un de ses proches sollicité aurait refusé d’entrer au deuxième gouvernement Valls.

    Et dire que tous ces politiciens nous parlent d’intérêt général, de patriotisme, d’humanisme… etc. N’oublions pas qu’un appareil politique peut être manipulé par des hommes et des lobbies. La question se pose en ce qui concerne le glissement à droite du parti socialiste.

    Lorsque l’on revient sur l’élection de François Hollande, rappelons qu’il a immédiatement écarté les 3 984 822 d’électeurs du Front de gauche et qu’il a trompé les 828 345 électeurs écologistes en ne donnant pas le ministère de l’écologie à l’un des leurs. Comme Sarkozy, il continue à faire le VRP du nucléaire français. Aujourd’hui, il n’y a plus d’écologiste au gouvernement. Huit millions de voix se sont reportées sur lui au deuxième tour et les voix du Front de gauche ont été décisives. Combien d’électeurs socialistes a-t-il déçu sur les 10 272 705 qui ont voté pour lui au premier tour ? Si on prend en compte sa côte de popularité (17%), les mécontents sont nombreux et une fronde au sein du parti socialiste ne fait que refléter celle des militants méprisés par les Solfériniens et leur demande de changement de cap. Il y a tout de même quelques députés socialistes qui écoutent encore leur base.

    En Juillet, malgré l’activité saisonnière, le chômage a encore augmenté. Nous savons que la croissance est à zéro. La politique d’austérité est en train de dimunuer le pouvoir d’achat de la majorité des Français. Malgré cet échec, François Hollande s’obstine à mener une politique libérale sans lendemain et à diviser la gauche comme elle ne l’a jamais été. Quant au libéral Manuel Valls, après les prochains échecs électoraux du PS, il pourra toujours rejoindre le centre ou la droite où se trouvent le plus grand nombre d’amis du Medef. On se demande comment il a pu arriver à la tête du gouvernement socialiste si ce n’est par le bon vouloir de François Hollande qui gouverne avec un courant minoritaire après avoir trompé la grande majorité de ses électeurs.

    François Hollande aura accompli l’exploit d’être le plus mauvais président élu par la Gauche près le plus mauvais élu par la droite. Ce n’est pas son opposition de gauche qui sera responsable du retour de la Droite au pouvoir et de la montée de l’extrême-droite, mais bien lui-même et Manuel Valls. Ce ne sont pas les frondeurs du PS qui sont à stigmatiser mais tous les « ninis » qui ont accompagné et accompagneront encore une politique d’austérité, ceux qui ont fait payer la crise au peuple et qui lui font payer la sortie de crise. Parler de « cadeaux au patronat » n’est pas absurde et faire allégeance au Medef est lourd de sens politique pour les électeurs de gauche.

    U Barbutu

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  • Manuel Valls a effectué une petite descente à l’université d’été du Medef, ce mercredi 27 août 2014. D’aucuns pourraient nous rétorquer : et alors ? Alors, un c’é mica problemu. Pas de problème a priori. Un premier ministre de la République peut en effet se rendre là où il le souhaite pour y exposer les orientations de son gouvernement. C’était le cas chez les patrons. Là où ça coince et où ça pose problème, c’est le contenu des déclarations de Valls. Les masques sont tombés définitivement pour ceux qui se faisaient encore quelques vaines illusions sur le caractère socialiste du pouvoir en place. On est loin « du changement c’est maintenant », de « l’ennemi c’est la finance » et autres déclarations tonitruantes du candidat Hollande, lors de la campagne des présidentielles. Les participants à l’université du Medef ne s’y sont pas trompés, en réservant à notre premier ministre une longue ovation, debout comme un seul homme. Bigre ! Pierre Gattaz, président de l’organisation patronale, a cru devoir en rajouter une louche en se précipitant à la tribune pour féliciter son hôte. Le ravissement était à son comble. Il ne manquait qu’un baiser à la cosaque. C’eût été l’apothéose.

    Qu’a dit en substance monsieur Valls ? La politique du gouvernement sera poursuivie, amplifiée. Pas question de changer de cap, malgré tous les clignotants dans le rouge, une croissance en berne et une envolée du chômage. On persiste et on signe. Messieurs Hollande et Valls semblent ne pas comprendre ce qui est en train de se passer dans le pays. Donc, ils continuent une politique qui s’appuie sur l’austérité et la régression sociale, à l’instar d’un grand nombre de pays européens, en particulier ceux du Sud, avec les résultats catastrophiques qu’on connaît. Le premier ministre veut même accélérer la cadence. Il faut de nouvelles réformes structurelles conformément aux exigences de la Troïka et des marchés financiers. Les dépenses publiques devront baisser drastiquement. Entre parenthèses, certains patrons présents dans la salle auraient dû moins se réjouir en entendant de tels propos, surtout ceux des travaux publics. Certaines de ces dépenses sont sous forme d’investissement. D’où une baisse d’activités et du chômage supplémentaire en perspective. En outre, monsieur Valls a confirmé son intention de favoriser les entreprises, sans aucune contrepartie. Le code du travail sera « allégé », doux euphémisme. Une fois de plus le pouvoir dit socialiste qui a largement contribué à discréditer la notion de gauche cède encore aux desiderata du Medef. Il tourne définitivement le dos aux intérêts des salariés et d’une large partie de la population française. La nomination d’Emmanuel Macron au Ministère de l’économie, venant de chez Rothschild, farouche partisan du social libéralisme et de « l’assouplissement de 35 heures », n’est pas fait pour rassurer, y compris dans le landernau socialiste.

    Donc, il n’y a plus rien à attendre de ce gouvernement. Il faut le combattre sans complaisance.

    Il faut réagir, réhabiliter la notion de vraie gauche, construire cette force sociale et politique alternative à gauche, plus que jamais nécessaire, indispensable, afin de regagner la confiance de millions et de millions de Français qui se sont réfugiés dans la résignation, l’abstention ou encore - et c’est plus grave - dans les bras du Front national. Cessons les vaines querelles d’intérêts partisans, rejetons les ego et autres ambitions personnelles. Le syndrome italien est à nos portes. Attenzione. Vingt ans de berlusconisme, de dévoiement du Parti démocrate et d’incessantes querelles à gauche se sont traduits par le laminage de cette même gauche.

    Maria Maddalena Lanteri

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  • Ultime provocation : la finance à l’industrie !

    François Hollande est bien le nouveau shroëder français. Aujourd'hui Manuel Valls va aller recevoir les félicitations du Medef qui tient son université. 

    La liste de ministres a été dévoilée et nous ne retiendrons que quelques noms correspondant aux nouveautés :

    Hollshröder

    - Ministre de l'Industrie, de l'Économie et du Numérique : Emmanuel Macron remplace Arnaud Montebourg. Le signal est fort car le nouveau ministre vient du monde de la Finance. Emmanuel Macron, né le 21 décembre 1977 à Amiens, est un banquier, haut fonctionnaire et homme politique français. Banquier d'affaires chez Rothschild depuis 2008, il a occupé de mai 2012 à juin 2014 les fonctions de secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Le nouveau ministre est un proche du candidat Hollande. « Mon ennemi, c’est la Finance ! »  On s’en souvient encore… « Moi président je… »  Il s’est bien foutu de nous le candidat Hollande. La nomination d’un financier à Bercy est une provocation de plus pour affirmer la soumission à l’idéologie libérale de tout le gouvernement.  

    - Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Najat Vallaud-Belkacem qui est récompensée pour sa loyauté. C’est la bonne élève du gouvernement qui s’occupera de l’éducation nationale. Elle représente la diversité puisqu’elle a des origines marocaine et algérienne. Bien sûr, nous sommes pour la diversité si elle s’accompagne des compétences nécessaires dans un ministère dont l’importance n’est plus à démontrer et qui a déjà souffert de l’incompétence de plusieurs ministres de gauche et de droite. Pour l’heure, la seule vraie satisfaction est que sa nomination est une provocation légitime au conservatisme de la Droite et au racisme de l’extrême-droite. Toutefois, elle entraîne aussi le risque de favoriser un peu plus la montée du Front national, si on considère la carrière rapide de la nouvelle ministre de l’éducation nationale dans un secteur où l’expérience est nécessaire. Il ne faudrait pas que sa nomination entre dans ce que Sarkozy appelait la « discrimination positive » ou bien ne soit qu’un alibi de diversité, comme les ministres sortants étaient des alibis de gauche.

    - Ministre de la Culture et de la Communication : Fleur Pellerin. Voilà une libérale qui pratique la langue de bois et sait être discrète. Elle ne défendra pas les intermittents du spectacle et ne fera que son job. Cette haute fonctionnaire et femme politique française a été conseillère référendaire à la Cour des comptes et présidente du Club XXIe siècle de 2010 à 2012, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault I puis II du 16 mai 2012 au 2 avril 2014. Elle a été nommée secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger dans le premier gouvernement Valls, le 9 avril 2014. C’est une gestionnaire souriante. Elle est toujours là, obéissante et partisane de l’austérité. Pas très enthousiasmante cette nomination, lorsque l’on connaît le peu d’intérêt que porte François Hollande à la culture. La Culture ne se réduit pas au numérique et à la télévision.

    Les trois nouveaux ministres sont jeunes. C’est le seul point positif. Quant à en faire de « beaux symboles », comme l’a dit Valls hier au journal de David Pujadas, nous n’irons certainement pas jusque là.   

    Un départ discret n’a pas fait l’objet de commentaires : celui du Ministre délégué au transport, Frédéric Cuvellier. « Courage, fuyons ! », semble être sa devise. Souvenons-nous qu’il a géré le dossier SNCM jusqu’à faire croire à un plan de relance avec acquisition de nouveaux navires. Il n’assumera pas le sort final réservé aux employés de la compagnie maritime. Son successeur pourra ainsi annuler toutes les promesses faites et accepter la mise en redressement judiciaire avec un plan de licenciement drastique.

    Le sénateur Placé n’a pas convaincu les Verts à sa participation au gouvernement. Comme aucun ministère régalien n’a été offert au président du PRG, ce parti qui porte mal la « radicalité de gauche » a maintenu son effectif au gouvernement.

    Dans ce deuxième gouvernement Valls, tous les promus ont dû faire allégeance à la politique économique du gouvernement. Pourtant François Hollande n’a pas été choisi par le PS et élu pour cette politique. Manuel Valls est arrivé loin derrière Aubry et Montebourg aux Primaires socialistes. C’est donc un courant socialiste minoritaire qui s’impose, grâce à un état-major peu soucieux des aspirations de leurs militants. Ils ont pour habitude de dire qu’ils favorisent les débats mais, dès que des voix s’élèvent, ils les renvoient à un devoir de réserve comme dans l’armée.

    En ce qui concerne la majorité présidentielle, elle sera mise au pied du mur par un vote de confiance. C’est un peu « Marche ou crève ! » De nombreux députés socialistes, y compris les « frondeurs » savent qu’une dissolution de l’assemblée ne serait pas suivie de leur réélection et ferait entrer de nouveaux députés FN dans l’hémicycle. Hollande et Valls manipulent ainsi les socialistes en restant sourds à tout changement de cap.   

    Cette marche forcée du libéralisme économique aura des conséquences désastreuses pour toute la gauche et favorisera encore la montée du Front national. Hollande et Valls sont en train de porter des coups à la démocratie en usant des jeux politiques que permet la Constitution de la Cinquième république. La démocratie est en danger et seule une réforme constitutionnelle pourrait la sauver en faisant que…

    - les électeurs votent pour des idées et des programmes, non pas pour élire un menteur professionnel.

    - les élus ne s’installent pas dans des rentes de situation en formant des majorités soumises à l’Exécutif.

    - les électeurs soient équitablement représentés à l’Assemblée nationale au lieu de maintenir des scrutins majoritaires sous prétexte de ne pas y faire entrer des extrémistes.

    - le Sénat ne soit plus, comme le Conseil économique et social, un cimetière des éléphants ou une sinécure pour des recalés des autres élections.

    -  le Président ne soit plus un ludi magister, un maître des jeux électoraux…

    La liste n’est pas exhaustive des idées pour une nouvelle constitution et une nouvelle république mise à l’abri des dérives bananières et des lobbies, une république dans laquelle le peuple ne remet pas tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme. Les expériences successives vécues depuis plusieurs présidences devraient servir de leçons. Contrairement à ce que pense Manuel Valls, ce n’est pas la  mort de la gauche qui se profile mais celle de la Cinquième république.

    Battone

     

     

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  • Hollamlet

    Un proverbe breton dit «  Qui voit l’île de sein, voit sa fin ». François Hollande a choisi d’aller dans ce lieu de naufrages le jour de la fin du premier gouvernement Valls. Trempé et les lunettes embuées, il a fait un discours sous une pluie battante, comme sous une tempête. Il commémore encore et encore, pendant que des ministres vont être passés par-dessus bord pour mutinerie ! Ils ont osé demander tout haut un changement de cap. Hollande et Valls veulent un nouvel équipage soumis à la politique de l’offre, au libre échange et à l’austérité. Au-delà de cette péripétie, on sait que le changement n’interviendra plus. Cette tempête dans un verre d’eau, au-delà du cap maintenu, est une première péripétie de la future campagne des présidentielles. Hollande garde sa stratégie en pensant qu’une amélioration de la situation économique le sauvera. Il s’est mis dans les rails économiques de Sarkozy et de Merkel. Parmi ceux que l’on appelle les frondeurs du PS, certains préparent leurs candidatures et misent sur un échec de la politique économique menée en réclamant une autre politique que le Front de gauche a réclamée dès le début du quinquennat. Ces frondeurs ont jusque là suivi le cap du capitaine de pédalo et ont même participé au gouvernement Valls. Ils ont pour la plupart voté toutes les propositions de lois des gouvernements socialistes successifs, tout en se plaignant aujourd’hui de n’avoir pu infléchir la politique d’austérité qu’il dénonce plus fortement aujourd’hui. Montebourg, Hamon et Filippetti libèrent trois postes de ministres.

    Que va-t-il se passer sur le plan politique ? Hollande et Valls vont choisir aujourd’hui les contours d’un nouveau gouvernement. La première hypothèse est celle d’un effectif réduit et soumis à une stricte réserve. Le seconde est plus tactique et se résume à vouloir diviser les frondeurs pour régner. Pour cela, il suffit de faire entrer au gouvernement des frondeurs socialistes modérés et un écologiste qui n’attend que cela, Jean-Vincent Placé. C’est le sénateur qui ne paie pas ses contraventions et a omis des actions dans une société dans sa déclaration de patrimoine. Il se pourrait que l’on aille aussi chercher parmi les amis de François Hollande, comme le grand patron Louis Gallois, auteur du rapport sur la compétitivité, placé chez PSA Peugeot pour contribuer à la relance de l’entreprise.

    Nous verrons si le nouveau gouvernement voit son prochain budget rejeté, ce qui signifierait qu’il n’a plus de majorité. Il est fort probable que les frondeurs n’iront pas jusque là car la question de la dissolution des l’assemblée nationale se poserait avec une crise institutionnelle.

    A l'Assemblée nationale, le groupe PS et apparentés compte 290 députés, celui du PRG et apparentés, 15. La majorité absolue est de 289. Cette crise politique semble entretenir les doutes sur la pérennité d'une majorité acquise à Hollande et Valls, qui a déjà déploré jusqu'à 41 défections parmi les parlementaires socialistes sur le programme d'économies présenté en avril dernier. Toutefois, on peut s’interroger sur cette nouvelle tempête et qui a intérêt à jouer le Méphisto : Montebourg, Valls ou Hollande ? Hollande a confié la barre à Valls pour maintenir le cap libéral de l’austérité en pensant peut-être garder à l’œil sur un rival tout en profitant de sa popularité à droite. Toutefois il n’a fait qu’accentuer la confusion parmi les socialistes. De son côté, Valls compte sur le poste de Premier ministre pour être présidentiable mais il lui faut partager l’impopularité de Hollande et sa propre impopularité à gauche. Comme prévu, Montebourg s’est positionné comme un candidat aux primaires, persuadé que François Hollande ne se représentera pas. Il compte sur l’appui des frondeurs.

    Quel constat faire ? Après le virage de Mitterrand en 1983, la gauche s’est divisée et la division n’a fait que s’accentuer. Il y a maintenant un parti socialiste aux mains de libéraux et une gauche radicale qui refuse la soumission à la politique de l’offre et du libre échange qui conduit à faire supporter les crises aux salariés du secteur public et aux fonctionnaires soumis à l’austérité. Cette fracture a été immédiatement assumée par ceux qui ont rejoint le Front de gauche et l’actualité politique leur donne raison là où d’autres ont préféré accompagner une politique contraire aux idéaux de la Gauche et du socialisme. La nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre a confirmé que le changement proposé par Hollande lors de sa campagne électorale n’était qu’une promesse électorale qu’il ne tiendra plus. Seule une forte opposition de gauche au sein du PS aurait pu le forcer à changer de cap et elle ne pouvait être efficace qu’à l’Assemblée nationale. Tous ceux qui lui ont apporté leurs soutiens sont responsables de la politique antisociale qui ne fait qu’aggraver la situation économique et plomber la croissance, sans résorber le chômage.

    La majorité présidentielle a fonctionné jusqu’à présent, malgré les rodomontades de quelques uns. Les dernières élections n’ont eu aucun effet si ce n’est celui (contraire aux aspirations du peuple de gauche) de propulser Manuel Valls Premier ministre. François Hollande n’entend plus les voix de ses électeurs. Il est entré dans un autisme politique irréversible. Il répète comme un leitmotiv «  Je ne changerai pas de cap ». Il pense toujours que la situation économique va s’améliorer et que des courbes et des indices vont sauver son quinquennat. L’humanisme, il ne le montre que pour les commémorations. Il n’a de compassion que pour les morts qui lui donnent l’occasion de faire de beaux discours.

    Hier Montebourg a fait une déclaration en fustigeant la politique économique et sociale du gouvernement. Filipetti avait adressé une lettre de démission. Hamon s’explique sans vouloir de rupture avec les Solfériniens. Tous trois ne font que reprendre ce que le Front de gauche répète depuis deux ans et qui est qualifié d’extrémisme de gauche alors que cela répond simplement aux idéaux d’une politique sincèrement à gauche.  On découvre aujourd’hui que l’austérité plombe la croissance. On trouve injuste que ce sont les salariés qui aient payé la crise et à qui on fait payer la sortie de crise. Autant de vérités que le Front de gauche ne cesse de dénoncer, comme il ne cesse de demander une sixième république.

    Après Sarkozy, la présidence de François Hollande repose le problème de la constitution de la 5ème république qui a donné trop d’importance aux élections présidentielles. La démocratie est entrée en déliquescence et une grande partie des électeurs ne se déplacent plus pour les autres élections. En 2017, ils en feront de même et la France pourrait avoir un nouveau président élu avec moins d’un quart des inscrits. Déjà nous avons des présidents élus par défaut : on vote en France davantage contre un candidat que pour un programme. Et les programmes électoraux deviennent des publicités mensongères ! Il est temps de réclamer une Sixième république qui redonne le pouvoir au peuple et ne le remet pas entre les mains d’une seule personne dont l’élection repose aussi sur les financements des campagnes, les lobbies et les scandales.

    Un nouveau gouvernement va être connu dans la journée. Quoi de neuf ? Rien ! Taubira, après de fausses rumeurs de départ, s’accroche à son ministère. Benoît Hamon aurait bien voulu conserver le sien. Des noms circulent. Sapin, Fabius et Cazeneuve restent à leur poste. Finalement, il n’y a que trois portefeuilles à redistribuer. Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, souhaite que figure un "ministre chargé de l'Industrie" dans le nouveau gouvernement Valls pour "poursuivre les travaux" entamés par Arnaud Montebourg. Demain, au conseil des Ministres, tout le monde fera bonne figure et la langue de bois sera la règle.

    Hollande est revenu de l’île de Sein où il a beaucoup plu… Non ! Ce n’est pas Hollande qui a beaucoup plu au public présent mais simplement une constatation météorologique qui l’a fait se mouiller. Ce président semble avoir la phobie du parapluie pourtant prisé dans l’administration. Il faut dire qu’au poste de président, il n’en a métaphoriquement plus besoin, sauf sous la pluie mais il croit toujours au beau temps même dans la tempête. Alors la pluie, il l’ignore comme s’il ne s’agissait que des pleurs de ses électeurs. Cet homme n’a aucune sensibilité et surtout pas celle de gauche.

    Ce soir, nous aurons la liste des promus mais le changement n’est ni pour maintenant ni pour demain.

    Fucone

         

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  • Quoi de neuf dans la sphère politique française ?

    quoideneuf

    Le conseil des ministres de rentrée s’est tenu de façon synchro avec une interview donnée par François Hollande au journal Le Monde. Décidément notre chef de l’Etat aime les métaphores marines : il refuse « toute godille ou tout zigzag ». Il défend encore et toujours son « cap » et s’accroche à son pacte de responsabilités comme à une bouée de sauvetage. A croire qu’il assume avec entêtement son image de capitaine de pédalo ! Une fois encore, il va pédaler plus vite pour accélérer les réformes. Lui qui a les yeux rivés sur les courbes et indices économiques affirme que « les choix ne peuvent être rediscutés à chaque fois qu'un indice trimestriel est connu ». Il inscrit le pacte de responsabilité dans une politique économique de l’offre et claironne : « L'objectif est clair : moderniser notre économie en améliorant la compétitivité et en soutenant l'investissement comme l'emploi ». Il a sorti à nouveau sa boîte à outils.

    Que propose-t-il ? Des mesures pour doper la croissance. Il demande, dans le secteur du logement, un « plan de relance » qui « touchera à la fiscalité, aux procédures et aux financements ». En écho, Manuel Valls accuse Cécile Duflot d’avoir démoralisé ce secteur et d’être responsable de la croissance en berne. Selon lui «De tous les ministres d'Ayrault, c'est elle qui porte la plus grande responsabilité sur ce qui n'a pas fonctionné pendant les deux premières années du quinquennat. Car Duflot a mené une politique qui a conduit à l'effondrement de la construction. Un effondrement qui coûte à la France de 0.4 à 0.5% de croissance en moins aujourd'hui» (propos rapportés par le Canard enchaîné). La coupable de la croissance zéro, c’est Duflot ! Il n’y a pas eu de mort dans le gouvernement Ayrault pour servir d’autres bouc-émissaires.

    Le chef du gouvernement ne doit pas apprécier la parution, demain, du livre «De l'intérieur, voyage au pays de la désillusion», écrit par l’ancienne ministre du logement qui regrette sa confiance donnée à François Hollande. «La loi Duflot nous a mis dedans…», déplorerait toujours  en privé Manuel Valls selon Le Canard. «… Car Duflot s'est contentée de faire beaucoup de démagogie dans la gestion des rapports entre propriétaires et locataires, sans se consacrer au soutien de la construction. C'est une loi et une politique qui nous coûte cher aujourd'hui dans le secteur du BTP. Notamment pour la construction de logements neufs», ajoute-t-il pour justifier le détricotage de cette loi.

    Quelles sont les autres grandes idées de François Hollande ? Pour favoriser l’investissement, il annonce  des assises qui «  se tiendront en septembre avec l'ensemble des établissements financiers pour les inciter davantage à prêter aux PME » et il espère « mieux orienter l'épargne vers l'économie productive et pour assurer le financement de grands projets collectifs, comme la transition énergétique ». Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, doit présenter en septembre un projet de loi sur le pouvoir d'achat. Ce projet « visera à accroître la concurrence dans les prestations offertes aux consommateurs, à faire baisser les tarifs et à lutter contre le maintien de certaines rentes et privilèges ». Il s'agirait aussi « d'adapter la réglementation sur l'ouverture des magasins le dimanche ». Il a toujours des projets en faveur de l'apprentissage et affirme que « des réformes seront engagées pour développer l'apprentissage, les formations en alternance des chômeurs de longue durée et pour moderniser le dialogue social ».

    Il a tout de même parlé du pouvoir d’achat. Le Conseil constitutionnel a retoqué une partie du pacte de responsabilité sur les allègements de cotisations salariales, début août. Pour redonner du pouvoir d’achat, le président de la République propose deux nouvelles mesures en compensation : la fusion RSA-prime pour l'emploi en une nouvelle prestation sociale. Cette réforme doit, selon lui, « favoriser la reprise du travail et améliorer la rémunération des salariés précaires » et sera engagée « dès la loi de finances pour une amélioration du pouvoir d'achat équivalente à ce qui avait été prévu initialement », précise-t-il. Il envisage aussi une révision de l'impôt sur les revenus pour «rendre plus juste et plus simple le barème de l'impôt sur le revenu notamment pour les premières tranches, c'est-à-dire pour les contribuables modestes et moyens ». Elle sera effective pour l'impôt payé à l'automne 2015 et doit amplifier la réduction d’impôt de 350 euros votée cet été. Qui paiera au bout du compte ? On peut penser qu’il y aura d’autres coupes budgétaires dans le service public avec des suppressions de postes de fonctionnaires.

    Enfin, en ce qui concerne sa politique d’austérité et l'objectif de réduction du déficit public à 3% du PIB exigée par Bruxelles, il « considère que le rythme de la consolidation budgétaire en Europe doit être adapté à la situation exceptionnelle que nous traversons, qui est caractérisée par une faible croissance et surtout par une très basse inflation ». Il ajoute : « Je ne demande pas à ce que l'on change les règles, mais qu'on les applique avec toutes les flexibilités prévues par les traités en cas de circonstances exceptionnelles ». On sait quelle a été son influence dans la politique européenne et cela ne devrait pas s’améliorer car  il affirme ne pas vouloir se placer « dans un face-à-face avec l'Allemagne». Il compte, comme promis en 2012, demander gentiment moins d’austérité et un euro moins fort.

    Après une longue interview du président de la république dans le Monde et un conseil des ministres, quoi de neuf ? Rien !

    Du côté de l’UMP, les ténors commencent à grenouiller en vue des prochaines Présidentielles. Les candidats à des primaires se multiplient : Fillon, Estrosi, Bertrand… et aujourd’hui, c’est officiel ; Alain Juppé. Curieusement, ce dernier avait déclaré qu’il s’effacera si Nicolas Sarkozy participe aux primaires. Le problème est que Sarkozy ne veut pas des primaires. Par ailleurs, Alain Juppé considère que le prochain président de l’UMP ne devra pas être candidat. Là, nous sommes en pleine stratégie pré-électorale et ne doutons pas que c’est le plus tordu qui gagnera les Primaires.  Alain Juppé met Nicolas Sarkozy au pied du mur au moment où la presse annonce que l’enquête sur le financement de la campagne 2007 par Kadhafi a amené les juges au Mali pour y chercher des témoins et des porteurs de valises.

    Du côté de la droite, quoi de neuf ? Rien !

    On a appris quelque chose tout de même dans la presse people. Sarkozy maîtrise davantage cette presse qu’Hollande et, Président, obtenait qu’on retouche les photographies en gommant ses bourrelets sur les hanches. Il contrôlait même sa petite taille et usait de tous les subterfuges pour paraître plus grand. Récemment, François Hollande est apparu sur des clichés peu flatteurs dans le magazine Voici du 15 août. Il y est en maillot de bain pendant ses vacances. On le voit dans une posture avachie, se regardant le nombril en lisant, ventre bedonnant et on découvre l’ampleur de sa calvitie. Dans l’interview accordée au journal Le Monde, il critique l'hebdomadaire people en invoquant le respect dû à la fonction présidentielle et commente : « Je ne vous dirai pas ce que j'éprouve. Vous pouvez l'imaginer. Au-delà de ma personne, c'est la fonction présidentielle qui doit être respectée. Chacun devrait le comprendre, quels que soient les arguments commerciaux ». La moquerie ne réside pas dans son physique qui n’est pas celui d’un Adonis mais dans le nombre de ses conquêtes féminines qui n’est pas en adéquation avec la photographie publiée. La rédactrice en chef de Voici, Marion Alombert, s’est expliquée sur le site Rue89 : « François Hollande n'est pas l'homme le plus sexy du monde et ce n'est pas de ma faute. Ce sont des photos de vacances banales, qui n'ont rien de dégradant, il n'est pas à quatre pattes par terre. Nous n'avons pas pris les photos les plus dures, il n'y a aucune mauvaise intention.» Passons sur la mauvaise intention! On doit reconnaître que Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un meilleur traitement mais cela n’en a pas fait l’homme le plus sexy du monde, sauf aux yeux de Carla, si l’on en croit sa chanson « Mon Raymond » (Il faut traduire « Mon Nicolas »). Julie Gaillet doit avoir, elle aussi, pour son François les yeux de Chimène. Et puis, tout cela démontre que, même complexé par son physique, un homme politique peut devenir Président de la république et changer de femme plusieurs fois. Les pensions alimentaires et compensatoires ne freinent pas ses aventures sentimentales. Avec le pouvoir et l’argent, on se décomplexe vite. On peut même attraper la grosse tête et se croire beau.

    Du côté de amours de Sarkozy et d’Hollande, quoi de neuf ? Rien.

    Cette accumulation de riens est la manifestation que rien ne change maintenant comme hier, si ce n’est quelques apparences. La politique est devenue une usine à brouillard qui ne produit que du mauvais temps. Profitons des quelques jours de vacances qu’il nous reste, malgré les passages nuageux. L’avis de tempête concerne la rentrée sociale. Elle arrivera assez tôt !

    Fucone

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  • En direct de Gaza

    Mardi 19 août 2014

    Il est 24 h.

    L’armée de l’occupation israélienne viole la trêve de 24 heures respectée par les factions de Gaza.

    L’aviation israélienne a mené plus de 70 raids partout dans la bande de Gaza  ce mardi 19 août 2014.

    Trois palestiniens ont été tués suite à ces raids dont une fille de 3 ans et une femme de 67 ans.

    60 Palestiniens ont été blessés.

    Une mosquée a été détruite.

    Trois maisons ont été détruites.

    Un cimetière a été visé dans la ville de Gaza.

    Une ambulance a été visée au centre de la bande de Gaza.

    Trois ambulanciers ont été blessés.

    Et ça continue !

    L’armée israélienne ne respecte aucune trêve et continue d’agresser les civils dans la bande de Gaza.

    Devant le silence complice d’une communauté internationale officielle.

    Et devant l’absence des médias qui occultent cette réalité.

    Gaza résiste malgré les attaques israéliennes.

    Gaza existe malgré les violations israéliennes.

    Gaza persiste malgré l’offensive militaire israélienne.

    Gaza vit malgré les bombardements israéliens.

    Gaza espère malgré l’occupation israélienne.

    Amitiés de Gaza sous les bombes.

    Ziad Medoukh

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  • Le Front de gauche, les syndicats CGT et FO, mais encore des «frondeurs» socialistes appellent le président  Hollande et son gouvernement à rompre avec la politique d'austérité. L'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot est citée dans le Journal du Dimanche et a écrit un livre dans lequel elle explique notamment :  «J'ai cru en François Hollande, en sa capacité de rassemblement. (...) J'ai essayé d'aider le président de la République à tenir ses promesses, de l'inciter à changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j'ai échoué. Alors je suis partie». Un sentiment partagé par de nombreux électeurs de gauche. Manuel Valls estime, envers et contre tous, que «certains à gauche tiennent des propos irresponsables» et maintient qu’il ne changera pas de cap car le pacte de responsabilité est la solution dont les effets sont imminents grâce à l’allègement des charges salariales. Il fustige aussi l'opposition qui «réclame toujours plus » et  ironise «Nous faisons 50 milliards d'économies. Je serais curieux de savoir comment elle en ferait 50 supplémentaires». Il demande du temps alors que plus de 80% des Français ne font pas confiance à son gouvernement et à Hollande.

    hollandevalls

    Hollande et Valls s’enferment dans leur politique d’austérité, alors que, dans un sondage Ifop  (paru dans le Journal du Dimanche) plus de huit Français sur 10 ne font pas confiance à leur gouvernement en matière de politique économique….  pas de relance de la croissance, pas assez de réduction des déficits, pas assez de cadeaux fiscaux, pas assez de créations d’emplois, trop de chômage… Voilà le cap qui est maintenu dans l’attente d’investissements et de création d’emplois. Hollande joue l’éternel optimiste et annonce des lendemains qui chanteront. A force de prendre des vessies pour des lanternes, il se brûle. Il a promis l’inversement de la courbe du chômage puis a vu un retournement avant de constater un frémissement de la croissance. Il consulte les courbes économiques comme un voyant devant sa boule de cristal. Son optimiste commence à être ressenti comme du charlatanisme.  Au dernier bilan, la croissance est nulle et on nous parle même de déflation possible. Que l’on se rassure, nous dit-on paradoxalement, la France n’est pas seule à connaître de nouvelles difficultés et même l’Allemagne marque le pas.

    Sous la houlette de Schröder et de Merkel, la hausse des salaires est restée en retrait par rapport à l'évolution de la productivité allemande depuis plus de dix ans. Le débat sur une hausse des salaires a récemment été ravivé. Le patron de la Bundesbank, Jens Weidmann, a notamment estimé que les salaires avaient une marge de progression de 3 % dans un pays où, par endroits « nous sommes quasiment en situation de plein emploi ». L'Allemagne a appliqué une politique de bas salaires pendant des années, un facteur déterminant pour la compétitivité de ses entreprises. Dans une zone euro toujours en plein marasme économique, l'idée a fait son chemin chez certains Européens selon laquelle un coup de pouce aux salaires allemands profiterait à tous, en corrigeant le différentiel de compétitivité et en stimulant le pouvoir d'achat des foyers du plus grand marché de la zone. La France est coutumière d'appels du pied en ce sens, dernièrement encore de la part du président François Hollande, mais le ralentissement de l'économie allemande au deuxième trimestre contrecarre les velléités de hausses de salaires. La croissance du pays a accusé un recul de 0,2 % entre avril et juin. Dans ce contexte, le patronat allemand a déjà averti que les négociations salariales sectorielles prévues dans les prochains mois « allaient être difficiles ». De quoi tirer une leçon : le patronat ne veut jamais rien lâcher ! Il fait payer la crise et refuse de partager les profits lorsque la situation permet de le faire.

    Qu’y a-t-il de  rassurant dans cet art de déplacer encore et encore les responsabilités en nous expliquant que la crise est mondiale et qu’elle couve toujours ? C’est un peu comme le virus Ebola, la crise endémique progresse plus vite que son remède : l’austérité. Alors faudra-t-il toujours plus d’austérité ? Faudra-t-il toujours plus de bas salaires, plus de précarité, plus de cadeaux fiscaux au patronat et aux investisseurs alors que ces derniers préfèrent spéculer à court terme et exploiter le quart-monde ? C’est le cap de la compétitivité qui est maintenu par Hollande et Valls, sourds à une politique de gauche. C’est toujours l’exemple allemand qui domine l’Europe, avec ses conséquences sociales à long terme. Etre compétitif, c’est-à-dire exporter au plus bas prix, est le seul objectif au détriment des salaires et du pouvoir d’achat des Français mais aussi du service public.

    «La politique que le président de la République a décidé de mettre en œuvre nécessite du temps pour produire des résultats», déclare Valls et il ajoute : «Mais il est hors de question d'en changer. Le pacte de responsabilité et ses 41 millions de baisse du coût du travail vont véritablement entrer en œuvre maintenant».

    « Maintenant », ce mot résonne comme une trahison. « Le changement maintenant » a laissé des traces dans nos mémoires d’électeurs. Valls annonce qu’il est hors de question de changer. Dans le terme « maintenant », fallait-il comprendre « maintien » des privilèges, « main tenant plutôt que tendue » ? Le pacte de responsabilité « va entrer en œuvre maintenant » : 41 millions de baisse du coût du travail pour relancer la croissance et endiguer le chômage… Plus de 50 millions d’économies budgétaires ! Toutefois la relance dépendra de la bonne volonté du patronat dont la responsabilité sera morale mais non contractuelle.

    D’un côté on nous explique que la crise est toujours là et de l’autre que l’austérité est la seule voie responsable. On nous installe dans une fatalité qui s’éternise et dont les seules victimes sont les salariés. Le chômage est devenu un moyen de domination capitaliste. Par le chantage au chômage, les acquis sociaux sont cassés les uns après les autres.

    Le cynisme du patronat allemand, qui s’est enrichi à l’exportation sur le dos des salariés allemands, est le même que celui du patronat français. Ils bâtissent leurs empires et leurs richesses personnelles au détriment des progrès sociaux avec la complicité de gouvernants libéraux par intérêt et non par conviction politique. La porosité idéologique entre des partis comme l’UMP et le PS démontre la dérive d’une classe politique issue d’une même classe sociale. Le coût de plus en plus élevé des campagnes électorales rend les élus redevables envers leurs bienfaiteurs financiers. La crise économique et financière est une aubaine pour les plus riches qui ont intérêt a en tirer le plus de profits tout en jetant dans la précarité les travailleurs.

    L’été n’a pas apporté sa manne économique si l’on en croit les professionnels de l’industrie touristique. La croissance est atone. Le chômage à la hausse. Et la rentrée sera difficile, selon Valls ! Avec Hollande, il en portera toute la responsabilité. Des dossiers vont revenir dans l’actualité comme celui de la SNCM qui concerne la Corse et Marseille. De nouveaux plans de licenciements vont aggraver le chômage. Quelles mesures antisociales nous préparent-ils encore? Quelles nouvelles attaques contre le droit du travail et la fonction publique ? Combien de nouveaux plans sociaux ? Combien de suppressions de fonctionnaires nationaux et territoriaux ?...

    Sur le plan international, François Hollande apparaît, derrière un discours pseudo-humaniste et la multiplication des commémorations,  comme un euro-atlantiste. Ses premières prises de position dans les dossiers ukrainien et syrien ont démontré son alignement trop rapide sur la politique américaine. Par ailleurs, nous pouvons nous interroger sur la montée en puissance des Islamistes en Irak et les interventions tardives du monde dit « civilisé ». Qui arment et financent ceux que l’on nous présente comme des Barbares en train de commettre des atrocités ? Comment ont-ils pu créer un Etat ? Qui sont les plus barbares ? Les Islamistes d’Al-Qaida et de l’Etat Islamique ? Fallait-il intervenir contre les dictateurs de l’Irak et de la Lybie, en installant un chaos plus meurtrier et plus destructeur que les dictatures déchues ? Faut-il renouveler l’expérience en Syrie ? Et dans le conflit ukrainien, n’est-il pas un peu tard pour demander aux forces ukrainiennes de la retenue contre les pro-russes ? Faut-il continuer à cacher la présence de néo-nazis dans les rangs des Ukrainiens et les exactions déjà commises ? La Crimée est-elle historiquement ukrainienne ou russe ? Poutine a-t-il tous les torts ou lui prête-t-on sur toute l’Ukraine des intentions hégémoniques qu’il n’a pas ? Peut-on rester dans une attitude manichéenne dictée par des intérêts économiques ? De quel côté est le mal ? Jusqu’où va nous mener la politique américaine dans les conflits actuels ? L’Otan nous garantit-elle la paix ou nous conduit-elle à la guerre ?  La grande presse va-t-elle continuer à ne produire que de la propagande libérale et atlantiste au lieu de faire son travail d’investigation ?

    Le présent international est incertain sur tous les fronts. La rentrée sociale sera difficile ! Certes ! Elle le sera aussi pour Hollande, Valls et son gouvernement. Jusqu’à quand garderont-ils une majorité-godillot au sein du PS ? Jusqu’à quand desserviront-ils toute la Gauche en trahissant ses idéaux. Jusqu’où imposeront-ils la politique libérale de l’Allemagne et l’euro-atlantisme ?  Deux ans déjà et rien n’a changé. 2017, c’est demain et le pacte de responsabilité entre en vigueur en janvier 2015. Il restera deux ans pour qui ce pacte nous rapproche du système social allemand. Nous aurons apporté aux Allemands le Smic et ils nous auront imposé la précarité et l’austérité. Le pire est que François Hollande ne laisse qu’une alternative anti-européenne aux prochaines élections présidentielles. Il a brouillé l’image de la gauche et favorise en permanence la montée du Front National.

    Valls annonce la tempête et Hollande promet le beau temps. Le capitaine de pédalo pourrait être balayé par un tsunami électoral si l’on en croit le dernier sondage. Il continue à croire aux vertus de la dialectique mais son ramage ne se rapporte pas à son plumage. Il lui donne les allures d’un phénix aux aboies.  Finies les commémorations des grandes guerres, il ne reste que des couronnes fanées comme la rose socialiste. 

    François Hollande a fêté ses soixante ans. Il pourra prendre sa retraite en 2017 ou rejoindre Sarkozy au Barreau de Paris. Il paraît que le métier d’avocat d’affaires est financièrement largement honoré faute d’être honorable pour un ancien président. Il pourra continuer à défendre les banquiers, des patrons et autres ventrepreneurs… à moins qu’il ne préfère ouvrir un cabinet de voyance économique, faute d’avoir été un visionnaire. Le parti socialiste risque de ne pas se remettre du jospinisme et du hollandisme. Ce n’est pas un Manuel Valls et un certain nombre de Solfériniens qui réconcilieront le Parti socialiste avec la Gauche.

    Battone 

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