• lepen-ravir1

    « Ravis par Marine (Le Pen) » est le documentaire de Frédéric Biamonti, diffusé sur France 3. Grâce à la chaîne publique, Marine Le Pen a été un hashtag de l’actualité politique pour l’aider à « ravir » des électeurs dans tous les sens du verbe. Le hashtag (ou encore mot-dièse, mot-clic) est un marqueur de métadonnées couramment utilisé sur internet où il permet de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé. Composé du signe typographique croisillon «#» (appelé hash en anglais), suivi d’un ou plusieurs mots accolés (le tag, ou étiquette), il est particulièrement utilisé sur les IRC et réseaux sociaux, notamment tweeter.

    Quelle idée de faire de Marine Le Pen un mot-clé alors qu’elle veut enfermer la France dans ses frontières !  Quelle fausse note de lui donner un dièse alors qu’elle est un bémol du discours politique vrai ! Certains ont vu dans l’émission de FR3 une promotion qui lui a été offerte. D’autres, dans son camp, crient à la nouvelle diabolisation. On peut simplement se demander si ce reportage était opportun à un moment où des psychopathes jihadistes ont assassiné lâchement de façon barbare Hervé Gourdel. Peut-on donner une tribune aux idées du FN en pleine nouvelle montée de l’islamophobie qui fait partie de son fonds de commerce ? Lorsque Marine Le Pen dit qu’elle fait la distinction entre l’Islam qu’elle accepte et le fondamentalisme qu’elle rejette, elle veut faire oublier l’idéologie de l’extrême-droite et sa politique contre les immigrés arabes et musulmans. Lorsqu’elle vente les nationalisations en disant que les idées de son parti ont évolué, elle veut faire oublier l’ultralibéralisme capitaliste prôné par son père. Elle veut faire croire à une rupture idéologique avec le lepénisme d’hier comme elle veut faire croire à une rupture familiale. Elle ne changera pas le nom du parti car cela lui ferait perdre plus que ce qu’elle y gagnerait (C’est elle qui l’a dit). Il faudrait pour changer son image, changer aussi de marque de fabrication, mais si elle prend le nom de son compagnon Louis Aliot, elle reste ancrée au Front national.

    lepen_pasenmonnom

    Vous voyez Marine Le Pen avec une pancarte « # Not in my name » pour renier les propos de son père ? L’appartenance au FN est une question de consanguinité idéologique. On peut lire dans la biographie de Louis Aliot : Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1988, sa mère, qui deviendra dans les années 2000 secrétaire départemental du Front national de l'Ariège, l'emmène à un meeting de Jean-Marie Le Pen. Louis Aliot expliquera ce qui l’a décidé à s’engager un soir de 1988 : « À Lavelanet, dans mon département, lors d’un meeting de Jean-Marie Le Pen, j’ai croisé la haine : celle de la gauche "humaniste", "tolérante" et "progressiste" qui braillait dans la rue, le poing levé en chantant L'Internationale ». Sous un vernis bleu Marine, elle est faite dans le moule FN. Les nouveaux dirigeants ont beau tenir des discours édulcorés et usé cyniquement d’une sémantique volée à la gauche, il faut être naïf pour croire à cette rédemption politique.

    De cette diffusion, nous tirons une satisfaction : elle n’a pas fait un bon audimat. Mais les chaînes de télévision ne se sont pas arrêtes là avec les résultats des Sénatoriales. L’élection de deux sénateurs frontistes a été commentée comme une grande victoire des lepénistes, alors qu’il ne s’agit que d’un épiphénomène faisant suite aux élections municipales et à la grogne de quelques maires mécontents de la réformes des collectivités locales en cours. Quelle percée ! 2 sénateurs sur 348 ! Et voilà que les deux maires élus jouent les imbuffati, les prétentieux sur-gonflés devant les caméras.

    Décidément, tout est fait pour donner un effet de loupe à l’image du Front national et de Marine Le Pen. Des rédacteurs en chef de journaux papiers ou télévisés aiment jouer les apprentis sorciers avec l’opinion publique et le plus insupportable est lorsqu’ils le font sur des chaînes publiques. Ils franchissent souvent le pas entre l’information et la propagande.

    Personnellement je n’aime pas le terme hashtag qui résonne comme un claquement de bottes. Mais là n’est pas le sujet… Quoique ? A y réfléchir  sa sonorité va bien à Marine Le Pen.    

    U barbutu

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  • laicite-republique

    L’assassinat barbare d’Hervé Gourdel n’échappe pas à la polémique entre angélisme, mauvaise foi et xénophobie. Si la xénophobie peut pousser des jeunes Français musulmans vers le djihadisme, le djihadisme alimente à rebours la xénophobie.  Bien sûr les Français musulmans n’ont pas à s’excuser et ne doivent pas être stigmatisés. Bien sûr Hervé Gourdel n’est pas le seul martyr, victime de bandes de Barbares. Nous sommes d’accord sur ces deux points. Toutefois, il n’est pas interdit de dire que tout le coran n’est pas un message de paix et, lorsque des assassins massacrent au nom d’Allah, tous les Musulmans sont concernés, comme tous les Catholiques, tous les Juifs et plus généralement tous les croyants devraient se sentir concerner si l’on tue au nom de leur dieu ou de leurs écritures saintes. Alors, c’est bien que des Musulmans aient pris position et s’ils l’ont fait, ce n’est pas en tant qu’Arabes mais en tant que Musulmans dans le cadre des différentes nations auxquelles ils appartiennent, dont la France. Les Français musulmans ne sont pas les seuls concernés par la barbarie des Djihadistes et les chrétiens ne sont pas les seules victimes. Par contre, les mots « djihad »  et « sharia » font partie du lexique islamiste et doivent être clarifiés.

    Les mots sont des armes redoutables lorsqu’ils sont utilisés pour tuer. Par ailleurs, ils sont signe d’une manipulation lorsque l’on constate, dans la bouche des politiques et des journalistes, des glissements sémantiques. Il faut appeler un chat un chat. Les assassins d’Hervé Gourdel ne sont pas des « combattants » mais des barbares qui ont démontré leur lâcheté en capturant et en trucidant une victime sans défense. Le mot « décapitation » est un euphémisme lorsqu’il s’agit d’un égorgement au couteau, un supplice insupportable qui ravale la victime à l’espèce animale. Hervé Gourdel a été égorgé comme un mouton. Il n’a pas été guillotiné. Il ne s’agit pas d’une « exécution » mais d’un « assassinat atroce».

    Les djihadistes de Daesh sont des assassins. Nous avons trouvé l’étymologie de ce mot qui renverrait notamment à une secte musulmane et au XIème siècle.

    L’origine du mot « assassin » vient du nom persan ¥ašišiywn qui désignait les membres d’une secte militante musulmane, également nommée Nizârites, particulièrement active au XIe siècle en Perse et qui assassinait publiquement ses opposants. Leur chef charismatique était Hassan ibn al-Sabbah. L’origine de leur nom est disputée. Fréquemment mentionnée, une autre proposition dit que ce terme proviendrait de l’arabe ¥ašÄšÄ«n (« les gens qui fument le haschisch, ou cannabis »). Le haschisch était une des drogues qu’Hassan ibn al-Sabbah aurait utilisées pour conditionner ses disciples. Il enivrait avec cette plante certains de ses affidés, leur promettait que, s’ils mouraient pour son service, ils obtiendraient les félicités dont ils venaient de prendre un avant-goût, avant de leur désigner ceux qu’il voulait frapper. À noter qu’en Perse un mot a la même signification. Cependant il n’est pas certain que cette pratique existât. Certains ont aussi proposé que ce terme provienne plutôt du nom de leur chef, Hassan. D'autres ont suggéré que le terme dérive du berbère iassassen qui signifie « ceux qui surveillent », ceux qui sont fidèles au Asās (« Gardien » en berbère), au fondement de la foi. Ce serait le nom qu'Hassan ibn al-Sabbah utilisait pour désigner ses disciples. Au XIIIe siècle, le mot passa en italien sous la forme assassino pour désigner un chef musulman combattant les chrétiens, et puis un tueur à gages. Au XVIe siècle, le mot passa en français avec ce sens pour désigner toute personne payée afin de commettre un meurtre. [ Wikipédia ]

    Les mots disent les choses, leur histoire ne se sépare pas de celle des hommes. Le mot « assassins » renvoie les djihadistes au XIème siècle et en fait des barbares vieux de dix siècles.

    J’ai enlevé les pantoufles et je sors du confort moral d’un humanisme aveugle. Cette note n’engage que moi. A chaque croyant, quel qu’il soit, de ne pas accepter que sa religion soit l’opium ou le hachisch du peuple. A chacun de faire qu’elle ne dicte pas à tous des préceptes de vie insupportables. A chacun de faire de la tolérance et du respect de l’humanité tout entière le fond théologique des pratiques religieuses.

    Les massacres et tous les actes barbares commis ne doivent certainement pas empêcher de se poser des questions sur les réalités politiques et économiques qui réunissent les conditions de la prospérité des réseaux djihadistes. Comment l’Etat islamique a-t-il pu s’installer et vendre des barils de pétrole ? Quels sont les pays qui ont laissé faire et profiter de ce pétrole à bas coût ?  Qui a soutenu et financé les bandes de djihadistes ? Quels sont les pays qui soumettent des peuples à leurs intérêts économiques et complotent avec les conséquences tragiques que nous connaissons ?

    Au-delà d’une enquête historique et politique pour chercher les causes et les responsabilités, il faut aussi se tourner vers l’avenir et ne pas renouveler les errements passés. Chaque religion ne va pas reproduire éternellement les tragédies du passé, dans un esprit de vengeance sanguinaire.  D’aucuns veulent et n’attendent que cela. Les croisades remontent au Moyen-âge. Les invasions barbaresques sont aussi anciennes. Il est temps que toutes les religions entrent dans le XXIème siècle et concourent à la marche de l’Humanité, au lieu d’en contrarier le cours par des pogroms et des génocides.

    L’innocence n’oblige pas à garder le silence lorsque l’on est concerné. Chacun peut s’interroger mais les croyants davantage que les autres, lorsque, parmi eux, des fanatiques et des manipulateurs font du prosélytisme en incitant à la haine et au meurtre. Comment faire admettre la laïcité à des croyants contrôlés par des guides religieux autoproclamés qui les poussent au communautarisme religieux ? N’est-ce pas aux Musulmans de répondre ? Quelle place doit tenir la religion dans une république laïque ? La loi de 1905 a déjà répondu à cette question : Le principe de laïcité, qui exprime les valeurs de respect, de dialogue et de tolérance, est au cœur de l’identité républicaine de la France où tous les citoyens ont à vivre ensemble.

    Comment se prémunir des appels à la haine d’où qu’ils viennent ? Comment endiguer les dérives sectaires des religions ? Des questions auxquelles il faudra répondre concrètement si l’on veut stopper la radicalisation religieuse. Si tout est écrit pour des religions du livre, c’est que ces religions ont perdu de vue qu’il est écrit que leur dieu créa l’humanité mais pas que leurs futurs adeptes seraient les seules créatures ayant le droit de vivre. Par ailleurs, ce ne sont pas Dieu, Allah ou Yahvé qui ont inventé les religions mais s’ils en sont à l’origine. Ainsi, les religions sont apparues bien longtemps après l’humanité et les hommes se sont inventés d’autres dieux dont celui de l’argent et du pétrole.

    Face à la montée de l’intolérance et de la barbarie, on ne peut plus rester dans des postures idéologiques et un laxisme sémantique. Il faut prendre en compte la révolte, les peurs et l’exploitation qui en est faite. Ce n’est pas en jouant  le moraliste pur et dur que l’on lutte contre la xénophobie et le rejet de l’autre. A ceux qui gardent les mains pures, on peut dire selon la formule célèbre de Charles Péguy contre la morale kantienne : ils ont les mains pures, mais ils n’ont pas de mains. Ils sont incapables de penser l’action morale concrète et ramène tout à leur prisme idéologique qui refuse la réalité des problèmes. Lutter contre le racisme et la xénophobie demande un engagement de toutes et de tous, étant pris en compte que l’angélisme ne fait que renforcer la diablerie.

    Il existe un concept moral républicain qui est le civisme : le respect du citoyen pour la collectivité dans laquelle il vit et de ses conventions, dont notamment sa loi. Ce seul concept devrait inspirer le vivre ensemble et il renvoie à ceux de «civiliser» et de « civilisation ». Les incivilités sont souvent les prémices de la barbarie. La citoyenneté ne dispense pas des devoirs civiques, en ne donnant que des droits. La liberté des cultes ne donne pas le droit de s’affranchir des devoirs civiques et n’a plus de sens si cette liberté favorise l’hégémonie d’une religion qui s’affiche contre la république et veut contraindre à sa religiosité par une seule devise : « Sans moi, point de salut ! ». La liberté religieuse s’arrête où commence la liberté de tous les citoyens. Seule la laïcité républicaine garantit les droits de tous sans distinction de sexe, de race et de religion. Aucune religion ne doit lui porter atteinte.

    Des écritures religieuses anciennes ne peuvent régir les rapports humains aujourd’hui. Elles devraient faire l’objet d’exégèses critiques et ne conserver que cette grande bonté divine dont se disent messagères toutes les religions. Il n’est pas inconcevable de demander une clarification théologique du Djihad et de la Shariah. En Allemagne, des intégristes jouent les provocateurs en menant des actions dans la rue comme le font les sectes. En Belgique, d’autres ont poussé cette provocation jusqu’à revêtir des sweet-shirts  avec l’inscription « Police de la Shariah ». Il n’est pas inconcevable de dénoncer toute ambigüité et tout prosélytisme agressif, à fortiori, tout appel au meurtre des non-Musulmans. Il n’est pas inconcevable de demander le respect de la laïcité dans une république face à des comportements sectaires. Il n’est pas inconcevable que les Français musulmans s’engagent comme citoyens contre des djihadistes barbares et concourent à la clarification des préceptes religieux qui les concernent en premier chef. Il n’est pas inconcevable que la loi s’en mêle lorsque des préceptes sont compris comme des appels au meurtre.

    Il ne faut pas attendre que les tragédies se produisent ; il vaut toujours mieux tout faire pour qu’elles n’arrivent pas. Nous l’avons vu en Irak et en Syrie, avec  la formation d’un pseudo Etat, « islamisateur » et criminel. Il ne faut pas attendre que la xénophobie et l’islamisme sectaire montent de concert en France pour en arriver à une fracture sociale voulue par tous les extrémistes religieux et de droite. Tout démocrate, de quelque confession qu’il soit, doit s’opposer au totalitarisme au nom d'une vision erronée de Dieu, à la barbarie, à l’esprit fanatique de domination, à la négation du droit au libre-arbitre et du vivre ensemble, à l’interdiction de toute pensée critique… à tous les projets de dictatures religieuses et politiques.

    Que les Français musulmans prennent leur part dans l’action pour la cohésion sociale reste souhaitable et si c’est ce qu’on leur demande, il s’agit de solidarité et de rien d’autre. Il faut toutefois comprendre que la solidarité et la cohésion ne peuvent avoir comme cadre que la laïcité dans la vie publique. Beaucoup l’ont compris mais ce ne sont pas les plus visibles. Il est donc important qu’ils se manifestent, notamment lorsque l’occasion se présente de façon aussi tragique que des assassinats par égorgements. « Pas en notre nom ! » est un slogan court mais significatif et nécessaire. Sans doute mérite-t-il un développement théologique qui explique la « shariah » et rejette le djihadisme terroriste du champ religieux pour le remettre à sa place : la barbarie.

    Alors les faux débats sont stériles et ne font qu’empêcher tout progrès, lorsque les victimisations des uns et des autres sont opposées. L’islamophobie ne peut être l’alibi de l’islamisme barbare et l’Islam de paix ne peut pas rester spectateur de l’Islam de guerre. Le Français musulman devrait, pour d’aucuns, se taire en tant que Musulman et se montrer solidaire en tant que Français, dans une attitude schizophrène, sous prétexte que sa religion le renvoie au communautarisme et à une forme d’excuse d’être musulman. Si cette position peut paraître sensée, elle peut apparaître aussi comme hypocrite ou fuyante. Dans une démocratie, chacun doit prendre ses responsabilités pour que l’action soit commune. Il reste évident que si tous les Français avaient la même religion ou n’en avaient aucune, aucune nécessité particulière ne serait apparue dans le devoir de dénoncer une barbarie commise au nom d’un dogme religieux. Il ne s’agit pas de s’excuser pour un acte commis par des bandes d’assassins mais de le dénoncer fortement et de le dénoncer plus fortement au nom de l’Oumma et de l’Islam auquel ces Barbares se réfèrent. Il s’agit de dénoncer les provocations des intégristes barbus qui, au nom de la tolérance et de leur citoyenneté, veulent appliquer la Shariah dans des pays laïcs et sont aussi responsables de la montée de la xénophobie et du racisme que les groupuscules d’extrême-droit dont ils adoptent les méthodes. Les voix de la grande majorité des Musulmans doivent être plus fortes que celles des djihadistes et des islamophobes.

    Les composantes du Front de gauche ne se sont jamais montrées naïves sur les causes historiques et profondes de l’évolution des conflits internationaux et de la société française. Les prises de position ne doivent pas être interprétées comme du laxisme vis-à-vis d’ennemis intérieurs, comme la droite et l’extrême-droite veulent le faire croire. Toutefois, la lutte contre l’islamophobie a besoin d’un soutien audible de la majorité des Français musulmans et, plus généralement, de toutes les populations musulmanes dont certaines sont les premières victimes de l’obscurantisme et de la barbarie. Il est important de le souligner. La lutte contre le terrorisme djihadiste n’exonère pas les xénophobes, les racistes, les grandes puissances occidentales, le capitalisme international, les dictatures et les marchands d’armes de leurs grandes responsabilités dans tous les conflits qui ont surgi. Elle est par contre nécessaire pour faire vivre la démocratie. L’identité nationale n’a pas de sens, sans cohésion sociale. Les religions ont démontré, dans le passé et malheureusement aujourd’hui encore, qu’elles n’étaient pas des facteurs de cohésion, sans revenir sur leur Histoire et leurs guerres. C’est aux croyants d’aujourd’hui de ne pas œuvrer contre cette cohésion garante de la paix sociale. Il ne s’agit pas de réunir des gens dans une communauté de pensée unique, politique ou religieuse, mais qu’ils vivent ensemble dans une communauté de destin, avec le respect de l’autre. Nous sommes persuadés que la grande majorité des croyants de toutes les confessions est concernée par la cohésion sociale. Raison de plus pour l’affirmer haut et fort en défendant la laïcité.

    Pidone

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  • Cette note ne fait pas partie de l’actualité mais ne sera qu’un bavardage sur le nouveau VRP du gaz de schiste.

    sakodouble

    A Lambersart, banlieue bourgeoise de Lille, Sarkozy n’a pas lancé sa campagne à la présidence de l’UMP mais celle aux élections présidentielles de 2017. Il a désigné son adversaire : François Hollande. Il a fait un discours de troisième tour des Présidentielles 2012. «Que reste-t-il de l’immense "Moi président"?» a-t-il questionné la foule pour ensuite prendre son successeur en ligne de mire, fustigeant sa personne et sa politique.

    «Les Français trouvent que les sommets de l'Etat sont perdus, sonnés, incapables du moindre bond, sans perspectives, sans stratégie» … «Et que dire de ces comportements qui abaissent le débat public. La présidence dite normale? On imagine ce que cela aurait été si elle ne l'avait pas été», a-t-il lancé, sourire narquois aux lèvres devant la claque militante. Avec une certaine jubilation non contenue, il questionnait à nouveau son auditoire : «Le comportement exemplaire des ministres? Le Président qui ne se mêlera pas de tout? La vie privée qui ne devra pas interférer avec la vie publique?» poursuivant :«A mi-mandat présidentiel, c'est sans doute ce qu'on appelle un sans-faute. On s'attendait au pire, au moins de ce point de vue, on n'a pas été déçus».

    Et puis il s’est mis en scène : «Deux ans et demi durant, j'ai assisté, triste et silencieux, à la destruction systématique de tout ce que nous avions fait, non parce que c'était mal, non parce que ça ne marchait pas, mais parce que c'était nous». Il n’a pas manqué d’appuyer où cela fait mal à gauche : «Au lendemain de l'élection présidentielle, tous ceux qui n'étaient pas socialistes, tous ceux qui ne pensaient pas dans la bonne direction, tous ceux qui n'appartenaient pas à la nouvelle majorité, étaient destitués, démis, accusés renvoyés», ajoutant : «Cette fascination pour la revanche a précipité notre pays dans la stupéfaction d'abord, dans l'indignation ensuite. Le nombre de mensonges, le nombre de gens à qui on a menti est si important, qu'aujourd'hui se répand partout en France, dans toutes les régions, dans toutes les catégories, une sourde colère».

    Bien sûr, contraint par Alain Juppé et François Fillon, il a accepté l’organisation de primaires mais il a dégainé avec, pour argument : « aucune organisation ne peut fonctionner sans leadership » et, sous-entendu, le leader c’est lui.

    Voilà un Sarkozy qui revient amnésique et qui a déjà oublié avoir été battu sur son comportement et sa politique. En fait, il reproche à François Hollande de n’être pas mieux que lui sur le plan de l’exemplarité et de la vie privée. Il oublie que la colère contre François Hollande n’’efface pas celle contre lui. En conclusion, il construit son retour sur l’échec de la politique de François Hollande qui n’a été pourtant que le prolongement de la sienne. Il refuse son propre bilan et se pose en chef charismatique. Il ne fait pas de doute qu’il reprendra sa place au sein de l’UMP ou de ce qu’il veut en faire, c’est-à-dire une machine à gagner les prochaines Présidentielles.

    Il a sorti un discours électoral qui va au-delà de la présidence de l’UMP en balayant un peu tout: économie, immigration, homophobie, terrorisme, écologie… Sur ce dernier thème, il n’a pas rassuré les écologistes puisqu’il s’est dit favorable à l’extraction du gaz de schiste, mais s’est mis dans la poche les lobbies de cette extraction qui représente des enjeux financiers colossaux et des catastrophes écologiques tout aussi colossales. « Je ne peux pas accepter que les Etats-Unis soient devenus, du point de vue de l'énergie, indépendants grâce au gaz de schiste et que la France ne puisse pas profiter de cette nouvelle énergie, alors que le chômage ravage tant de nos territoires et tant de nos familles, c'est inacceptable », a-t-il lancé. Aucun doute, il a déjà cédé aux lobbies qui veulent imposer l’extraction de ce gaz. Il cite les Etats-Unis. Alors nous vous donnons un petit aperçu de ce qui se passe là-bas…

    A qui s’adresse cet engouement de Sarkozy pour le gaz de schiste ? Nous vous laissons réfléchir à cette question. Non, Sarkozy n’a pas changé.  D’ailleurs il ne s’en cache pas devant ses fans qui le veulent tel qu’il est. Il a même joué de sa réputation de batailleur, assurant qu’«il y aura des primaires à droite avant 2017, qui pourrait douter de bonne foi qu'il en fût autrement? Vous me connaissez ! »

    On le connaît et c’est pour cela que l’on en veut plus ! Un petit groupe est venu le lui dire. Une dizaine de personnes a voulu perturber le meeting. «Sarkozy, délinquant», se sont-ils écriés. Réponse de Nicolas Sarkozy depuis le pupitre: «Ne nous intéressez pas à eux». En fait Nicolas Sarkozy veut que ses partisans ne s’intéressent qu’à lui. Il fait tout pour leur poser des œillères et ne leur demande que de braire.

    U barbutu  

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  • Conférence de presse

    Ajaccio, jeudi 25 septembre 2014

    Après diverses actions et manifestations qui ont eu lieu tout au long de l’année écoulée  et face à l’aggravation de la situation en juillet et août dernier qui s’est traduite par plus de 2000 morts civils Palestiniens dans la bande de GAZA  en Palestine, le collectif pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, émanation de la société civile, a décidé d’organiser une nouvelle action de sensibilisation sur l’ensemble du territoire de l’île.

    Considérant que le processus de guerre est un échec et que  la voie pacifique et celle du droit doivent être privilégiées, le collectif a décidé de s’adresser aux collectivités, (maires, conseillers généraux et territoriaux de Corse) parce que leur engagement pour la Paix peut s’avérer essentiel.

    Pour cela le collectif va adresser à tous les élus  de Corse une proposition de délibération (voir ci-dessous) pour que la question de la paix entre Palestiniens et Israéliens soit au centre des débats des prochains conseils municipaux, généraux et territoriaux.

    L’objectif étant d’alerter et de sensibiliser davantage encore la communauté internationale sur la nécessité de mettre un terme à ce conflit et d’aboutir à une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, de lever le blocus de Gaza, de demander à Israël de respecter le droit international et les résolutions de l’ONU et enfin, d’aboutir à la création d’un Etat Palestinien.

     

    Courrier à l’attention des élus  de Corse

     

    Madame, Monsieur,

    Le Collectif pour une Paix Juste et Durable en Palestine, regroupant près de vingt associations, syndicats et partis politiques*, vous sollicite aujourd’hui à la suite des récents et dramatiques événements de juillet et août 2014 sur le territoire palestinien.

    Nous considérons que chacun doit apporter sa contribution à une solution politique juste et durable au Proche Orient. Dans ce sens, l’engagement des élus est essentiel.

    Nous soumettons donc à votre approbation un projet de délibération à adresser à la communauté internationale.

    Nous vous serions extrêmement reconnaissants de mettre cette proposition de délibération en débat lors de votre prochaine session du conseil municipal et de nous en adresser copie à l’adresse ci-dessous.

    Assurés de votre engagement pour la Paix, recevez, Madame, Monsieur le Maire, nos plus cordiales salutations.

                                                                        

    *Ava Basta, Association Populaire des Tunisiens de Corse, Corsica Palestina, Corsica Doc, Diritti Paisanu Utopia, EELV Corse, FSU 2A, FSU 2B, I Verdi Corsi, Manca Alternativa/Ensemble, Parti de Gauche, PCF 2A, PCF 2B, PER A PACE, Secours Populaire 2A, UD CGT 2A, MJCF .

    photopal
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  • notinmyname1

    Les terroristes fanatiques de L’Etat Islamique de l’Irak et du Levant (ISIS ou Daesh… ou beurk) menacent la France directement et un premier otage français a été sauvagement tué en Algérie, alors qu’un autre est toujours détenu au Mali sans que l’on ait de nouvelles récentes sur son sort.

    « Si vous ne pouvez pas trouver d’engin explosif ou de munition, alors isolez le Français infidèle. Ecrasez-lui la tête à coup de pierre, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le… Nous conquerrons votre Rome, nous briserons vos croix et nous réduirons vos femmes en esclavage.» C’est le message adressé par l’État Islamique aux millions de musulmans qui se trouvent actuellement en France.

    isisnotinmyname

    Les terroristes demandent à tous leurs fanatiques de tuer des Français par tous les moyens jusqu’aux plus barbares. La question est de savoir si des Français musulmans répondront à cet appel ? Ils ne sont certainement pas un grand nombre à s’être radicalisés et c’est pour cela que la grande majorité des Français musulmans devraient montrer leur attachement à la France, à la laïcité, à la tolérance, à la démocratie. L’extrême-droite et la droite les y incitent pour ensuite dénoncer leur silence. Selon le Ministère de l’Intérieur, un millier de djihadistes français sont connus mais leur nombre serait plus important. Les crimes barbares des terroristes devraient soulever l’indignation publique des millions de Français musulmans qui ne veulent pas être assimilés à la dérive djihadiste par l’extrême-droite. Il serait souhaitable qu’ils manifestent massivement leur réprobation pour aussi dissuader, parmi eux, les assassins potentiels. C’est une chance à saisir pour mettre un arrêt à la montée de l’islamophobie et du Front national dans l’Hexagone. On ne peut pas se dire victime de discrimination et approuver l’intégrisme religieux, raciste et barbare, ne serait-ce que par une passivité qui prête à une accusation de complicité. Les manipulations au nom des religions démontrent la nécessité de la laïcité républicaine. Des républiques islamiques, chrétiennes, juives… ne sont pas des républiques mais des dictatures religieuses même si on les qualifie de modérées. Elles installent légalement la discrimination religieuse et la soumission à un dogme. Elles créent des communautés de sous-citoyens, génèrent des pogroms et des génocides.

    Des chrétiens ont massacrés juifs et musulmans, les musulmans massacrent des chrétiens, et les juifs massacrent des musulmans! Comment accepter en silence que, au 21ème siècle, l’on massacre encore des « infidèles », c’est-à-dire des gens stigmatisés à cause de leur race ou de leur religion ?

    De jeunes musulmans britanniques, relayés par des imams réputés de la communauté, participent à une campagne sur internet et les réseaux sociaux baptisée "Not in my name" ("Pas en mon nom") contre les comportements des jihadistes, qui, selon eux, n'ont rien à voir avec l'islam.

    Des Français musulmans ont déjà dénoncé individuellement la barbarie des djihadistes assassins. Les communautés musulmanes ne doivent pas être les spectateurs passifs de l’islamisme liberticide. Leur silence serait stigmatisé comme une acceptation de la barbarie qui touche pourtant d’autres musulmans dans le Moyen-Orient, le Sahel et le Maghreb. En dénonçant sans relâche les terroristes fanatiques qui tuent leurs concitoyens et se livrent à des pogroms, les Musulmans montreront aux islamophobes leur intégration à la république française et à ses valeurs. Il ne suffit pas de dénoncer l’Islamophobie, il faut aussi la contredire par des actes forts de citoyenneté et de solidarité même si (et surtout si) c’est la droite et l’extrême-droite qui le réclament pour ensuite démentir cette passivité qu’ils attendent.

    Revenons sur ce qui se passe en Irak et en Syrie. L’Etat islamique de l’Irak et du Levant est une entité pseudo-politico-religieuse particulièrement réactionnaire et barbare qui a prospéré lors des crises et des guerres multiples qu’a connues cette région du Moyen-Orient ces dernières années. Ses membres se sont emparés d’un territoire à partir duquel ils font régner la terreur. C’est aussi la conséquence de la politique des Etats Unis en Irak où une dictature excluant les Sunnites a succédé à celle de Saddam Hussein. Au lieu d’une réconciliation nationale, des fractures profondes se sont installées au sein de la population. L'accaparement des ressources de la région (en particulier le pétrole) au profit des multinationales constitue un enjeu majeur de cette politique. L’intervention en Lybie s’avère tout aussi catastrophique et n’a fait qu’aggraver la situation. S’est ajoutée la guerre civile en Syrie qui est devenue un autre terrain d’action des djihadistes. Les printemps arabes se sont transformés en de multiples vêpres siciliennes. Les dictatures succèdent aux dictatures pendant que les peuples souffrent.  

    Dans un récent communiqué d’Ensemble, il est rappelé les jeux d’influence des puissances régionales comme la Turquie, l’Arabie Saoudite ou le Qatar sans oublier Israël, l'Iran... Les divisions ont été attisées par les impérialismes occidentaux et les multinationales. L’absence de soutien réel aux forces démocratiques de la révolution syrienne a permis à « l’EI » d’accroître ses positions en Syrie.

    Ensemble a donné sa position dans son communiqué. Nous la rappelons…

    « L’opération de la coalition internationale dirigée par les Etats Unis ouvre une nouvelle phase d’intervention des grandes puissances et ne permettra pas de résoudre la crise en cours. Elle renforce « l’EI » dans sa prétention à se constituer comme l’adversaire principal des « pays occidentaux ».

    Une autre politique est possible et nécessaire. Elle aurait supposé de contester la mise à l'écart de la composante sunnite dans les institutions irakiennes. Mais elle implique surtout de compter avant tout sur la capacité des peuples du Moyen-Orient à trouver par eux-mêmes une issue à la crise en cours. Les forces progressistes en lutte contre les régimes oppresseurs devraient recevoir un soutien matériel, y compris sur le plan militaire - c'est le cas des forces des composantes démocratiques de la résistance syrienne qui se battent contre Bachar El Assad et l’avancée de « l’EI » et d’autre part des forces kurdes qui sont engagées dans cette bataille. Mais cela est aux antipodes des grandes manœuvres impérialistes en cours que nous dénonçons. Au moins faudrait-il que les élus français au Parlement européen exigent que le parti kurde du PKK soit retiré de la liste des organisations terroristes établies par l’Union Européenne.

    C’est la condition pour pouvoir isoler les forces réactionnaires de « l’EI » et rendre possible une reprise en main par les peuples d’Irak et de Syrie de leur propre avenir.

    Si la barbarie des djihadistes les désigne comme étant les méchants, le terme est en dessous de la réalité. Ce sont des Barbares qui se comportent en hordes sauvages. Il ne faudrait toutefois pas tomber dans un manichéisme aussi simpliste que celui qui nous est inculqué par la propagande guerrière. Il faut se souvenir du dicton « Gentil n’a qu’un œil ». Il faudrait revenir à la genèse des crises et des guerres au Moyen-Orient pour comprendre qu’il ne s’agit pas aujourd’hui de constater des événements sans causes. La barbarie s’est installée avec de multiples complicités dans les jeux géopolitiques et les enjeux économiques.

    Un intellectuel libanais non musulman avait livré son analyse de la situation dans un article publié le 17 septembre 2013. La lecture de cet article donne à réfléchir sur une information qui n’est pas celle de la pensée unique et de la propagande des puissances occidentales… On peut discuter ce qui est écrit mais cela a le mérite de revisiter la réalité historique, ce que « l’information-kleenex » ne fait pas.

    La vache Kerry

    Sykes-Picot énergétique au Levant

    Quelle est la réelle teneur de l’accord Kerry-Lavrov implémenté par Obama-Poutine ? Le dossier chimique syrien dans cet accord n’est qu’un paravent à conneries. Personne n’est plus dupe depuis belle lurette des ententes successives dans la région, du moins pour ceux qui suivent le chapelet des accords signés depuis l’accord du Caire jusqu’à « la corde » de Doha en passant par l’accord de Taëf. Car ce qui est en jeu dans notre région ce sont les hydrocarbures de la Méditerranée. La guerre en Syrie a été déclenchée pour occuper l’Iran et la Syrie et empêcher ce tandem d’accéder au gaz méditerranéen. N’est-ce pas Roland Dumas qui a avoué avoir vu se proposer il y a de ça quatre ans par des sujets de Sa Majesté de participer à un coup contre la Syrie ?  Après que les USA se sont rétractés de leur mascarade punitive contre la Syrie, il semble bien que les princes Saoudiens et consorts vont s’occuper de régler le sort du Marquis d’Assad.

    Les lamentations et les jérémiades sur la situation dans notre région levantine ainsi que les commentaires acerbes et autres insultes contre la Russie et l’Amérique n’y feront rien : ces deux puissances mijotent leur tambouille. Poutine se fiche de Bachar comme de son premier samovar et Obama s’en contrefiche comme de son premier bol de cornflakes. Il semble plutôt que les récents accords Russo-US soient le prélude à un Sykes-Picot énergétique au Levant. On aurait en gros le schéma suivant :

    La Russie hérite du gaz syrien méditerranéen, avec ou sans Bachar ; plutôt sans. La faillite chypriote a beaucoup lésé les Russes qui avaient placé leurs avoirs dans les banques de Chypre. Ils seront donc largement (ré)compensés.

    Israël  fait des affaires avec la Turquie. Un projet de gazoduc sous-marin serait à l’étude pour pomper le gaz israélien vers la Turquie - en passant par le Liban et la Syrie - pour alimenter l’Europe, puisque les infrastructures existent déjà en Turquie. Et puisqu’Israël s’est excusé auprès de la Turquie pour la bavure du Mavi Marmara.

    L’Europe, les USA, la Grande-Bretagne s’occupent du gaz libanais et chypriote.

    Les USA s’occupent déjà du gaz israélien.

    Résultat : l’Oncle Sam est gagnant sur le plan énergétique.

    Tous les remous qui secouent notre région sont directement liés au dossier énergétique méditerranéen, et ce, en vue de dessiner une distribution énergétique. Personne dans notre région n’a intérêt à ce que la Syranie mette la main sur ces vastes réserves méditerranéennes sinon elle contrôlera un front stratégique allant de Naqoura à Alexandrette et prendra en otage toute la Méditerranée. L’Iran aurait déjà commencé à prolonger un gazoduc passant par l’Irak et aboutissant sur le littoral syrien.

    En attendant, le plan de destruction de la région se poursuit de manière implacable. Un plan initié il y a quelques décennies par un certain Henry Kissinger. 

    Serge Gélalian         17 sep 2013

    Sans se laisser gagner par l’émotion de l’assassinat sauvage d’un Français qui n’avait rien à voir avec cette sale guerre, chacun doit se faire son opinion et sortir du formatage médiatique ! Si la barbarie des terroristes de l’EI est condamnable, il ne faudrait pas oublier les politiques qui ont conduit à cette situation catastrophique, le rôle joué par chaque grande puissance, la question du financement et de l’armement de groupes manipulés, d’incontrôlés devenus incontrôlables. Ces bandes armées d’assassins prospèrent dans des régions où les dictatures et les conflits d’intérêts empêchent la démocratisation et le développement. Ils se fédèrent pour commettre des atrocités au nom de l'Islam alors qu'ils sont sans foi ni loi. L’ONU n’est qu’une assemblée où les conflits d’intérêts rendent stérile son influence et son rôle d’arbitre international. L’OTAN est une machine de guerre au service des USA. Ce que l’on appelle la communauté internationale n’aura une réalité que lorsqu’elle sera la communauté des peuples et non des grandes puissances.   

    On peut aussi s’interroger sur l’ambigüité du rôle joué par la Turquie (alliée des USA), si proche de la Syrie et l’Irak. Les takfiristes/djihadistes/salafistes circulent et manifestent en toute tranquillité dans une Turquie où les démocrates sont réprimés et emprisonnés par Erdogan, nouveau Président et leader des ultranationalistes islamistes. Les Djihadistes blessés y sont même soignés. L'attaque lancée par les Djihadistes contre le bourg arménien de Kessab en syrie, près de la frontière turque en mars dernier avait mis en évidence le soutien que leur apportent les autorités turques. D'ailleurs les assassins djihadistes s'en prennent tout particulièrement aux Kurdes et aux Arméniens, en conflit permanent avec l'Etat turc. Trois Djihadistes français viennent d’être « expulsés » par la Turquie mais ne sont pas arrivés par l’avion annoncée par les autorités turques. Ces Français suspectés de terrorisme ont débarqué sans escorte et en toute liberté à Marseille alors qu’ils étaient attendus à Paris. Comment interpréter un tel bug de communication entre les polices turque et française ? On nous parle d’expulsion et ensuite de retour volontaire, d’une panne du système informatique de la police des frontières qui a empêché l’interception des djihadistes à leur arrivée. Nous a-t-on tout dit sur cette embrouille?

    On ne peut que le dire et le redire : la situation au Moyen-Orient ne se réduit pas à la barbarie des djihadistes. Evidemment il faut combattre l’obscurantisme et cette barbarie mais il faut aussi se demander à qui cela profite et qui sont les complices ou du moins les responsables de cette évolution du terrorisme et de la situation internationale. Ce n’est pas la propagande guerrière des uns et des autres qui nous y aide.

    Les conflits racistes et religieux ne doivent pas être importés en France, pays qui a fait de la laïcité une valeur républicaine. La France ne doit pas se créer des ennemis intérieurs. La seule constante dans les crises et les conflits, c’est que ce sont les peuples qui souffrent. C’est à des gens du peuple que s’attaquent les terroristes djihadistes parce qu’ils sont des proies faciles. Dans toutes les guerres modernes, les civils meurent plus que les soldats. A la violence économique s’ajoute la violence physique, la terreur et la mort.

    Battone

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  • sarko_2012_2014_modifié-1

    Hier, la 2ème chaîne a offert à Sarkozy une édition spéciale au moment du 20 heures, un privilège médiatique déjà de trop, dès le retour de celui qui a confirmé vouloir prendre l’UMP en otage pour une revanche politique avec François Hollande. Il n’a pourtant plus aucun mandat électif. Il suffit donc qu’il claque des doigts pour s’offrir le 20 heures. Toute la presse se mobilise autour de lui. Il suffit qu’il claque des doigts pour que l’UMP s’autodétruise et que ses barons se mettent au garde à vous. Quelques uns doivent mal vivre ce retour tonitruant, même parmi ceux qui se sont rapidement ralliés par intérêt. D’aucuns y voient une lueur d’espoir dans leur avenir politique compromis. Quelques jeunes loups aux dents longues jouent la carte Sarkozy pour leur propre avenir car des places se libèrent.

    Comment peut-on encore penser que l’ancien Président de la république ait pu changer, murir, se bonifier ? Hier, il a même raté son numéro de modestie. Nous ne lui refusons pas les deux neurones qu’il réclame chaque fois qu’il veut éluder une question. Toutefois, deux neurones, il s’imagine lui-même que tous les lecteurs en sont dépourvus. Il a imposé sur une chaîne nationale son exercice narcissique et revanchard en comptant sur l’amnésie générale. Il n’échappe pas à sa nature profonde qui l’empêche toute véritable autocritique. Il reconnaît simplement n’avoir pas assez délégué en voulant tout bien faire lui-même. Il délèguera davantage. Lorsque l’on connaît son équipe pas de quoi rassurer ! Il n’a pas changé et ne changera pas à 59 ans. Il faudrait à nouveau revenir sur tout le mal que l’on pense de lui et sur son bilan catastrophique en 2012. Sa causerie nombriliste était indécente. Il n’a apporté aucune réponse claire devant un Laurent Delahousse qui, par maladresse, ne s’est jamais montré incisif et précis. Quelques exemples des passes d’armes entre le journaliste et Sarkozy… 


    Laurent Delahousse chahuté par Nicolas Sarkozy par puremedias

    Sarkozy a refusé de commenter ses échecs mais s’est étendu sur le sujet qui l’intéresse : lui-même. Il a dit et redit son amour pour la France, son attachement à la famille, tout ce qui ne mange pas de pain. Il a traité François Hollande de menteur et mis ses concurrents Juppé et Fillon au rang de collaborateurs : il aura besoin d’eux, a-t-il dit. Sur Juppé, il a dit : «Alain Juppé, je l'ai connu quand j'avais 20 ans. C'est un partenaire, c'est un ami, c'est un compagnon, c'est quelqu'un pour qui j'ai même de l'admiration et j'aurai besoin de lui». Gilles Boyer, l’un des proches conseillers du maire de Bordeaux, a aussitôt ironisé sur Twitter : «Alain Juppé aura besoin de Nicolas Sarkozy, un partenaire, un ami, un compagnon».

    Nous ne voyons pas ce qu’un Nicolas Sarkozy a apporté hier au débat politique car son intervention, sur ce point, s’est bornée à refuser le clivage gauche-droite et donc à prôner une forme d’apolitisme qui tue tout débat idéologique au nom d’un pragmatisme qui arrange toujours les mêmes. Le pragmatisme apolitique est une posture anti-idéologique de façade et de droite, c’est bien connu. Il fait partie de la rhétorique ultralibérale dans laquelle Sarkozy pèche ses arguties.

    Nous avons vu un Sarkozy dont le thème principal est de fonder un nouveau mouvement de rassemblement mais qui a taclé tout le monde. Il ne croit pas l’homme providentiel, dit-il et affirme qu’il est le seul à pouvoir mettre de l’ordre dans sa famille politique. Il a assuré qu’il était capable de redresser les finances de l’UMP mais une question ne lui a pas été posée : comment finance-t-il son come back ? La campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy a bel et bien commencé avec affichages, teeshirt, tracts, location de locaux, personnels… etc. Qui finance ? C’est pourtant une interrogation légitime lorsque l’on connaît les soupçons de financements illicites sur ses précédentes campagnes.

    La 2ème chaîne a offert une tribune gratuite à Nicolas Sarkozy et cette interview s’inscrit déjà dans la campagne des prochaines Présidentielles, trente-deux mois avant le scrutin. Est-ce normal que cette tribune ait été ouverte au journal de 20 Heures sur une chaîne nationale ? Est-ce normal que la véritable actualité ait été délaissée pour l’annonce d’une candidature si lointaine ? Le CSA devrait être interrogé sur ce point. Hier, nous avons vu le Sarkozy de trop et, comme on le dit en Corse, le trop estropie.

    Les Français ont élu Hollande pour rejeter Sarkozy et le Front national. Le monarque républicain déchu pense nous jouer en 2017 le même scénario car les rôles apparaissent inversés. C’est l’affligeante perspective qui ressort de cette interview grotesque qui montre surtout la nécessité d’une reforme constitutionnelle concernant le statut du président de la république. Vivement une sixième république et un renouvellement de la gente politique car ce n’est pas avec du vieux que l’on fait du neuf et ce n’est pas sans idéologie que l’on construit une politique dans le souci de l’intérêt général.

     

    Fucone

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  • sarokzy-le-retour1_modifié-1

    Nicolas Sarkozy, dès qu’il a été éjecté de l’Elysée, n’a pensé qu’à y revenir. Il a donc constitué une nouvelle équipe de conseillers et s’est assuré de la fidélité de la plupart des personnalités de l’UMP de façon à marginaliser ses éventuels concurrents. Il est même allé chercher Dominique de Villepin qu’il voulait jadis pendre à un croc de boucher. Ce dernier ne s’est sans doute pas fait prier longtemps si lui a été offerte l’occasion de revenir sur la scène politique. Donc après deux ans de faux suspense, l’ancien président de la république a annoncé sa candidature à la présidence de l’UMP. Il a longuement médité. Il a annoncé sa « candidature à la présidence de sa famille politique » sur sa page Facebook en ces termes : J'aime trop la France, je suis trop passionné par le débat public et l'avenir de mes compatriotes… C’est au terme d’une réflexion approfondie que j’ai décidé de proposer aux Français un nouveau choix politique » Il propose de transformer l’UMP «  de fond en comble, de façon à créer, dans un délai de trois mois, les conditions d’un nouveau et vaste rassemblement qui s’adressera à tous les Français, sans aucun esprit partisan, dépassant les clivages traditionnels qui ne correspondent plus aujourd’hui à la moindre réalité". Il ajoute :"Ce vaste rassemblement se dotera d’un nouveau projet, d’un nouveau mode de fonctionnement adapté au siècle qui est le nôtre et d’une nouvelle équipe qui portera l’ambition d’un renouveau si nécessaire à notre vie politique". Il promet ni plus ni moins que de "bâtir la formation politique du XXIème siècle."  L’UMP est mort, vive le néoUMP pas encore baptisé ! On prend les mêmes et on recommence : Claude Guéant, Jean-François Copé, la candidate malheureuse à la mairie de Paris NKM, Laurent Wauquier, François Barouin, Christian Estrosi, Brice Hortefeux, Jean-Pierre Raffarin … Spécialiste du grand écart politique, Sarkozy veut aussi l’ouverture mais, pour l’heure, il n’a pas encore débauché de socialistes. Il avait déjà sollicité Emmanuel Macron qui a décliné l’offre. Il lui reste à récupérer  Besson qui est sorti du bois pour le soutenir. Ne doutons pas que, si cela s’avère nécessaire, il proposera son renouveau à Marine Le Pen.  Avec du vieux, Sarkozy veut faire du neuf. Il ne veut plus de l’UMP alors que l’UMP c’est lui.  Il veut élargir sa majorité dans une stratégie électorale et non pas dans un esprit de rassemblement républicain. Presonne ne s’y trompe et ce ne sera pas quelques ralliements individuels qui feront illusion.

    L’avenir politique que propose Sarkozy est devant vous mais si vous faites un pas en avant vers lui vous tomberez dans le piège qu’il vous tendra avec toute la rouerie dont il est capable. Souvenez-vous du slogan « Travaillez plus pour gagner plus ». Souvenez-vous de l’encouragement qu’il prodiguait à user des prêts immobiliers hypothécaires à risques (Surprimes) en 2006. Souvenez-vous de l’aggravation du déficit de la France dont il est responsable et des cadeaux fiscaux faits aux plus riches dés le début de son quinquennat. Ses amis chantent à qui veut l’entendre que Sarkozy a changé… Lui-même prétend qu’il a pu prendre le recul indispensable pour analyser le déroulement de son mandat, en tirer les leçons. La vraie leçon morale à tirer était de ne plus se représenter, mais, pour lui, tirer les leçons c’est simplement changer de rhétorique et affiner son argumentaire en fonction des sondages et de la conjoncture politique. Il n’a jamais quitté sa fonction présidentielle.  Il s’est encore enrichi en donnant des conférences à des banquiers et des affairistes jusque dans les émirats. Le statut d’ancien chef d’Etat et son carnet d’adresses sont rentables. L’enfant gâté de 59 ans aurait muri !  

    La cinquième république est messianique. A chaque élection présidentielle, les partis politiques proposent un nouveau messie ou un ancien qui fait acte de rédemption. Contre toutes les critiques qui lui sont faites et les suspicions dont il fait l’objet, Nicolas de Nazareth se victimise pendant que ses avocats cherchent des vices de formes dans les procédures judiciaires dont il fait l’objet. L’affaire Bigmalion n’a, pour l’instant, inquiété que des lampistes et si Jean-François Copé a perdu la présidence de l’UMP et dû renoncer à ses ambitions présidentielles, ce dernier s’est rallié au panache prétendu blanc d’un Sarkozy qui a été bénéficiaire de la fraude constatée… Tout cela s’est-il commis à l’insu de son plein gré et de celui de Copé ? Comment celui qui est soupçonné de financement illégal  financera-t-il sa prochaine campagne ? Fera-t-il organiser une nouveau Sarkothon ?  

    Evoquant les difficultés politiques, économiques et sociales auxquelles fait face l'exécutif socialiste, l'ancien président écrit avoir "senti chez beaucoup de Français la tentation de ne plus croire en rien ni en personne, comme si tout se valait, ou plutôt comme si plus rien ne valait quoi que ce soit… Cette absence de tout espoir si spécifique à la France d’aujourd’hui nous oblige à nous réinventer profondément". Sarkozy porteur d’espoir ? Pour qui ? Seuls ses amis pensent qu’il peut se réinventer lui-même sans rien changer. Il explique ne pouvoir rester simple spectateur lorsque la France va mal et modestement sous-entendu a besoin de lui, alors que seule sa garde prétorienne le réclamait. Pense-t-il échappé à son bilan catastrophique comme il a échappé à son inventaire au sein d’un parti aujourd’hui moribond et qu’il ambitionne de faire revivre de ses cendres, alors qu’il en est l’incendiaire ? Peut-il à la fois être Jésus christ superstar et jouer le Ponce Pilate ?

    En 2012, nous sommes passés de Charybde en Scylla. Charybde est de retour. Scylla veut la mort d’une partie de la Gauche et Charybde, perpétuellement affamée, nous propose le tout ou rien. La France est entrée dans le détroit des prochaines élections présidentielles pour une nouvelle odyssée politique. Tels des Argonautes nous faudra-t-il une aide divine pour le franchir sans que trop d’électeurs ne succombent aux appels de la sirène Marine? Cette tragédie grecque est de la comédia del arte. C’est pour cela que nous plaisantons d’un retour annoncé sans surprise et de ce qu’il présage. Il vaut mieux en rire avant que d’en pleurer de rage si l’un des pires présidents de la république que la France ait connus remettait les pieds à l’Elysée et bénéficiait d’une nouvelle immunité  mettant fin à tout espoir de connaître les fins judiciaires de ses ennuis avec la justice.

    L'ex-chef de l'État a installé son QG, 13 rue du Docteur Lancereaux, selon les informations de France Bleu Ile-de-France, dans un immeuble abritant également des bureaux d'Yves Saint Laurent, de la banque d'Irlande et des cabinets d'avocat. Tout un symbole au mari d’un ancien mannequin, soupçonné de financements illicites ! Pour information, le docteur Lancereaux fit des travaux de recherche sur le diabète et c’est lui qui a a transformé le diabète de « morbus in sede incerta locus » en « morbus in sede certa locus ». Du diabète dont on ignorait le siège, ce chercheur mort en 1910 a fait une maladie localisée dans le pancréas. On peut dire que Sarkozy hier « in sede incerta locus » est aujourd’hui localisé  à 800 mètres de l’Elysée.

    Il va falloir s’y faire : la presse a retrouvé officiellement son favori. Nous allons avoir du Sarkozy matin, midi et soir. Il va faire un grand Sarkotour en commençant par le Nord de la France. En ce qui concerne les débats d’idées, ce ne seront que des idées libérales et ultralibérales avec des arrière-pensées pas que politiciennes. Sarkozy va essayer de convaincre qu’il a changé et va dire « Je vous ai compris » en nous jouant une nouvelle palinodie. Hollande va se sentir moins seul car, à tous les deux, ils font la paire. Le Front national est satisfait en pensant tirer profit de l’UMPS et de la montée de la xénophobie. Septembre 2014 et nous voilà déjà entrés dans la campagne présidentielle de 2017, si tant est que nous soyons sortis de celle de 2012. Un président de la république dont le statut fausse le débat politique en devenant un frein au développement de la démocratie et au progrès social.

    Battone

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