• La-boîte-de-Pandore1

    Depuis 2012, UMP et le PS connaissent une nette érosion de leurs nombres d’adhérents. Aujourd’hui , le Front national fait savoir qu’il a doublé ses effectifs en les portant à 80.000 et qu’il est bien le troisième parti politique de France derrière l’UMP avec ses 268.341 et le PS, 160.000. L’UDI serait à un peu moins de 29.000 pour élire le successeur de Jean-Louis Borloo à la tête de l'UDI. Si l’on  ajoute tous ces chiffres, on obtient grosso modo 537.000 électeurs sur un électorat de 44,1 millions d’inscrits sur les listes électorales, parmi lesquels figurent les adhérents d’autres partis politiques moins médiatisés que le trio préféré de la presse.

    On peut considérer que les 537.000 adhérents de l’UMP, du PS, du FN et de l’UDI forment un noyau dur du système politico-médiatique qui assure l’alternance d’une même politique libérale dont le poids s’aggrave sur les travailleurs salariés. On peut estimer qu’il reste, au bas mot, 40 millions d’électeurs à convaincre qu’une politique alternative est possible. Un dixième de ce chiffre (4 millions) ont voté pour le candidat du Front de gauche au premier tour des élections présidentielles. C’est un chiffre qui peut évoluer si l’on arrive à convaincre des millions d’électeurs indécis qu’il n’y a aucune fatalité politique et qu’une révolution citoyenne est toujours possible.

    Les partis politiques en place que sont l’UMP et le PS se sont discrédités. C’est aussi le constat   qu’ont fait des candidats putatifs aux prochaines élections présidentielles comme Nicolas Sarkozy et Manuel Valls. Ils veulent refonder leurs partis respectifs et le revêtir d’un nouvel habit de mascarade. Tous les deux représentent la même politique qui, selon un nouvel adage « ni droite ni gauche », est une politique réactionnaire et ultralibérale de droite. C’est cet adage qui sert au FN sous la contraction « UMPS » pour dénoncer la mascarade et s’en servir. La mascarade UMPS est instrumentalisée pour cacher la mascarade FN/Bleu Marine. Le Front national a récupéré le langage de la gauche abandonné par le PS pour attirer à lui des travailleurs salariés par la peur du chômage et la haine de l’autre, l’immigré qui vient prendre des emplois et creuse le trou de la sécurité sociale. Marine Le Pen et ses lieutenants font du populisme avec les valeurs de la gauche et profitent de l’abandon de ces valeurs par les dirigeants socialistes.

    Le PS vidé du socialisme par Hollande et Valls est un adversaire politique du Front de gauche au même titre que l’UMP et l’UDI. Le FN reste le pire des adversaires car, demain, il s’alliera à la droite pour mettre en « œuvre politique liberticide » la xénophobie et le racisme tout en adhérant, comme Jean-Marie Le Pen l’a fait dans le passé, à l’ultralibéralisme économique d’un capitalisme sauvage.

    Une bonne nouvelle toutefois : Nicolas Sarkozy ne décolle pas mais dégringolerait dans les sondages. Nous n’aurons pas le désagrément d’un « remake Sarkozy/Hollande ». Manuel Valls devrait se présenter à la succession de Jean-Louis Borloo pour clarifier son appartenance politique. Quant à Fillon et Juppé, ils leur restent à jouer le match jusqu’au bout en assumant leurs postes respectifs d’anciens premier ministre et de ministre de Nicolas Sarkozy. Il reste le plus important : l’avenir du Front de gauche. C’est le moment de se mobiliser, d’adhérer en Corse à Manca alternativa/Ensemble, de préparer les municipales d’Ajaccio qui se rejouent en changeant le scénario. C’est le moment de développer une nouvelle force politique résolument à gauche pour gravir les étapes des municipales à Ajaccio suivies des cantonales et des régionales, élections prévues avant 2017. C’est le moment de montrer la volonté de changer la donne politique en Corse et partout en France.

     

    mancalternativa1_modifié-1
    adresse mail : mancalternativa@yahoo.fr

    U barbutu 

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • cgt_lepaon1

    La presse libérale s’est déchaînée et a fait son chou gras de l’appartement de fonction de Thierry Lepaon, secrétaire général de la CGT. Provincial, il a bénéficié d’un logement à la lisière du bois de Vincennes dans le cadre d’un arrangement avec le propriétaire qui a modéré le loyer à 2000 € par mois ( au lieu de 3600€, prix moyen dans le secteur) à condition que les lieux soient remis en état. La remise en état et l’ameublement ont coûté entre 120 et 150.000 €.  Cela paraît choquant et nous nous mettons à la place du militant de base mais le plus choquant est la manipulation médiatique de cette affaire. D’abord le tuyau serait un règlement de comptes interne avant les prochaines élections de la centrale syndicale. Quelqu’un aurait transmis l’info anonyme au Canard enchaîné.  Cette fuite a permis une nouvelle campagne de presse contre le financement de la CGT dont la remise en cause affecterait gravement sa survie. Des journaux subventionnés par l’Etat se permettent de dire que les syndicats ne devraient avoir comme ressources financières que les cotisations des adhérents. Que deviendraient les journaux comme le Figaro, le Monde et d’autres, en ayant, comme uniques ressources, les ventes et la publicité ? Qu’ils justifient de l’emploi de ces subventions et du train de vie de leurs dirigeants ou qu’ils renoncent à être subventionnés !  Ces mêmes journaux, prompts à faire haro sur la CGT, ne lancent pas de campagne médiatique aussi virulente sur les dérives financières de notre république bananière : les privilèges des élus, les rémunérations dans les ministères, les retraites-chapeaux des patrons, le train de vie assuré aux anciens présidents de la république… etc. Les pourfendeurs de la CGT ne remettent jamais en cause les abus des patrons et des élus. Ils ne se remettent jamais en cause eux-mêmes. Chacun d’eux joue le Cassandre contre  la Gauche et le syndicalisme. Chacun d’eux est grassement payé pour cela.

    lepaon_logement

    Dans la presse libérale, le loyer de l’appartement de fonction du secrétaire général de la CGT n’est pas l’occasion de dénoncer les prix exorbitants de tous loyers à Paris. On se souvient de la bronca contre la loi Duflot qui  veut les réglementer et la position de Manuel Valls, opposé à cette loi. Là où Thierry Lepaon est logé, le prix de location du M2 est en moyenne de 30€. Si on multiplie par la surface de son appartement (120m2), le loyer devrait être de 3600€. Si l’on considère que le loyer contractuel signé est inférieur de 1600€ à la norme, il faudra 7 ans pour amortir les frais engagés (150.000€ selon le devis publié), soit deux mandats, ce qui signifie une réélection. Il faut tout de même détaillé que sur les 150.000 € du devis, 45.000 concernent du mobilier et de l’électroménager. On ne peut pas dire que c’est une bonne affaire mais on ne peut pas affirmer qu’il s’agit d’un mauvais arrangement, car c’est le propriétaire qui tient le bon côté du manche.

    En définitive, sur cette affaire interne de la CGT, les seuls qui ont leur mot à dire sont les adhérents. La direction de la CGT a des comptes à leur rendre, à eux et à eux seuls. Ils peuvent considérer que c’est le prix à payer pour avoir un secrétaire général provincial et que ce dernier doit être décemment logé, sans abandonner son domicile principal en province car il a un mandat limité dans le temps. On peut se demander si les travaux ont évité le dépôt d’une caution. On peut aussi s’interroger sur la nécessité de tels travaux. Pour reprendre le titre d’une ancienne édition « ça se discute » et des explications sont à fournir au moment où Thierry Lepaon va se représenter devant les urnes syndicales.

    Par contre tous ces journaleux qui ont monté un dossier médiatique à charge démontrent une fois de plus qu’ils ont des cibles à abattre dont font partie la CGT et la gauche. Ils savent, lorsque cela les arrange, se servir de l’écume des faits sans pousser trop loin leurs investigations. Plutôt que de faire ressortir la réduction de loyer mensuel, objet d’un arrangement concernant l’aménagement de l’appartement, le journaliste peu scrupuleux prend sa calculette et établi que la dépense de la CGT pour ce logement est équivalente à 750 cotisations syndicales.

    Ce qui est plus inquiétant pour ce syndicat, c’est que cette fuite est révélatrice d’une atmosphère délétère et ce n’est jamais bon pour le syndicalisme qui doit rester la principale préoccupation  des dirigeants. Celui ou ceux qui ont jeté cet os à la presse sont à blâmer car l’utilisation médiatique abusive qui en est faite était prévisible. C’est un mauvais coup porté pas uniquement à la CGT mais aussi au syndicalisme. C’est un acte antisyndical honteux. La CGT fait partie des rares syndicats encore combattifs qui défendent les travailleurs. Ce n’est pas le sort du secrétaire général de la CGT qui  nous inquiète mais l’avenir du syndicalisme dans des temps où tous les acquis sociaux sont menacés.

    Pierre Gattaz, patron du Medef, multiplie les attaques et la dernière en date concerne les licenciements. Il veut la suppression de la convention 158 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui oblige l’employeur à justifier un licenciement.  Il explique cyniquement que « les chefs d'entreprise, quand ils peuvent embaucher, craignent de se trouver devant les prud'hommes s'ils rompent le contrat. C'est un des principaux freins à l'embauche ». Dans L'Opinion, jeudi 30 octobre, le président du Medef, Pierre Gattaz, a suggéré que la France sorte de la convention 158 de l'Organisation internationale du travail (OIT) qui oblige à justifier un licenciement. Il faux rappeler que l’Allemagne, modèle économique pris souvent pour exemple, n’a pas signé la convention 158.

    Adoptée en juin 1982 et entrée en vigueur en novembre 1985, cette convention a été ratifiée par 36 pays dont un, le Brésil, l'a dénoncée en 1996. Dans l'Union européenne, elle a été ratifiée par Chypre, l'Espagne, la Finlande, la France, la Lettonie, le Luxembourg, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. Son article 4 prévoit qu'"un travailleur ne devra pas être licencié sans qu'il existe un motif valable de licenciement lié à l'aptitude ou à la conduite du travailleur ou fondé sur les nécessités du fonctionnement de l'entreprise, de l'établissement ou du service".

    Les travailleurs ont plus besoin que jamais du syndicalisme lorsqu’il est question de porter atteinte à la médecine du travail comme veut le faire le gouvernement en autorisant le recours à des médecins généralistes en lieu et place des médecins du travail. Sous prétexte de déverrouiller l’économie et créer des emplois, tous les garde-fous du code du travail sont attaqués : CDI, 35 heures, licenciement abusif …etc.

    En parallèle tout est fait pour médiatiquement décrédibiliser la CGT et, à travers la Centrale, le syndicalisme de lutte. L’épisode de l’appartement de fonction du secrétaire général de la CGT est une tempête dans un verre d’eau. Loin du tumulte politico-médiatique, les adhérents jugeront et feront savoir si leur secrétaire général doit bénéficier d’un appartement de fonction comme c’est le cas pour certains fonctionnaires et pour les hauts cadres d’entreprises, ou si son logement doit être un HLM en banlieue parisienne. On pourrait, pour faire plaisir aux détracteurs, lui proposer une chambre en foyer Sonacotra.  Les adhérents doivent choisir entre un secrétaire général toujours choisi parmi les  Parisiens, donc déjà logé, et un Provincial qu’il faut loger. Ils devraient recevoir des explications sur les conditions dans lesquelles les travaux et leur coût ont été décidés. Tout le reste n’aura été qu’un battage médiatique intempestif et nullissime qui ne doit pas salir la CGT et à travers cette centrale le syndicalisme.

    U spazzinu

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Une révolution serait-elle en marche ?

     

    Cela fait quelques mois que le peuple, les jeunes, les artistes au Burkina Faso se mobilisent contre la modification de l'article 37 de la constitution qui permettrait à Blaise Compaoré, président en exercice, de pouvoir se représenter à nouveau aux élections présidentielles, après 27 années de pouvoir sans partage.
    Blaise Compaoré est aux commandes du pays depuis le coup d'état et l'assassinat de Thomas Sankara en octobre 1987.
    Si Thomas Sankara, avait en 4 années, fait faire un bon en avant au pays, (lutte contre l'analphabétisme, constructions d'écoles, vaccinations de tous les enfants, désenclavement du pays, réseaux routiers, chemin de fer, constructions de barrages,...) son successeur aura, quand à lui, fait reculer un peu plus dans la misère et le sous-développement le Burkina Faso.
    Dans ces conditions, il n'est pas étonnant et salutaire pour la démocratie, que de voir des dizaines de milliers de manifestants, de jeunes, occuper la rue depuis plusieurs semaines.  
    Des meetings, des réunions publiques et autres manifestations montrent le raz le bol, mais aussi la détermination, la volonté de voir se construire un autre Burkina Faso, alors que le pays est encore aujourd'hui classé comme l'un des pays les plus pauvres de la planète (indice développement humain).  
    Depuis une semaine, des dizaines de milliers de manifestants se mobilisent tous les jours dans toutes les villes du pays. Ce matin, le parlement était appelé à modifier l'article 37 de la constitution, mais le vote n'a pu avoir lieu. Une foule immense s'est rassemblée devant  le bâtiment. La police est intervenue pour disperser les manifestants. Actuellement le parlement est en feu.
    L'association Per a Pace qui développe des actions solidaires, culturelles et d'échanges avec le Burkina depuis plusieurs années interpelle aujourd'hui les pouvoirs publics, les autorités françaises afin que par la diplomatie on puisse éviter les affrontements et les déferlements de violences sur le peuple et les jeunes.
    La France doit condamner l'usage de la force par un pouvoir aux abois. Elle doit favoriser l'émergence de la démocratie en demandant au dictateur de ne pas modifier l'article 37 de la constitution, car il n'est pas possible d'être élu à vie.  

     

    Jacques Casamarta
    Président de Per a Pace

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Qui a tué le seul mort français lors du conflit libyen ?

    mort_françafrique

    Robert Dulas raconte dans un livre, Mort pour la Françafrique (Stock), l’assassinat de son associé Pierre Marziali, un ancien militaire français reconverti dans le privé et l’histoire de leurs contacts avec le régime libyen. Pierre Marziali est officiellement victime d'une bavure policière. Son associé Robert Dulas affirme qu'il a été piégé pour des raisons politiques car il espionnait les groupes islamistes radicaux pour le compte d'un pays étranger. Ses missions risquées pour un service secret étranger auraient pu compromettre les intérêts économiques de la Françafrique. À la tête de la société militaire privée Secopex, les deux hommes auraient recueilli en mars 2011 les aveux du premier ministre de Kadhafi sur l’argent remis aux Français sous la présidence Sarkozy.

    Pierre Marziali, âgé de 48 ans a été abattu le 11 mai 2011. Plusieurs versions de sa mort ont été livrées à l’époque. Selon Robert Dulas il aurait été assassiné en pleine rue à Benghazi, par des hommes cagoulés.

    A l’époque Robert Dulas avait donné une interview au journal « Libération », pour plus Cliquer ICI.

    Vous trouvez les premières pages de ce livre sur Google.books en cliquant ICI et Médiapart a consacré à ce livre un article sous le titre « Guerre el Libye : les vérités qui dérangent un homme de l’ombre »,  pour y accéder  cliquer  ICI pour les abonnés.

    On ne peut pas écarter la personnalité de l’auteur du livre qui, apparemment, fait partie du monde opaque de la barbouzerie, bien qu’il n’aime pas être affublé de l’étiquette « barbouze ». Par contre, on ne peut pas ignorer qu’il a passé quarante ans dans ce milieu en Afrique et qu’il est un agent de renseignement à la retraite, âgé de 66 ans. Il dit que, contrairement aux barbouzes qui agissent pour l’argent, sans état d’âme et sans poser de question, lui il s’en pose. Il s’était déjà posé des questions sur la libération des quatre otages français d’Arlit qui aurait été retardée par les services secrets français. Ces otages ont été finalement libérés fin 2013 après trois ans de captivité.

    L’ouvrage « Mort pour la Françafrique » est paru le 20/10/2014 aux éditions Stock. Il est pas curieux que Médiapart soit le seul journal à s’intéresser à la version donnée par Robert Dulas. Et la justice? Ce dernier a-t-il été entendu dans le cadre de l’information ouverte sur le financement de la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy ?

    Nous attendons la suite médiatique et judiciaire donnée à ce livre qui apparaît comme un brûlot dans le dossier de la Françafrique et tout particulièrement en Libye.

    Pidone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • ane_holande_ena

    Fleur Pellerin, ministre de la culture, a révélé qu’elle ne lisait que les notes, les textes législatifs… mais pas d’autre littérature depuis deux ans. Que Fleur Pellerin ne lise pas, c’est son droit mais, alors, qu’elle n’incarne pas la culture. Elle en représente une conception économique et technologique qui est plus proche de l’anti-culture. Elle ne pouvait même pas se souvenir de la note qu’on a dû lui fournir sur Patrick Modiano, prix Goncourt 2014. Il s’agit d’une femme mais notre propos n’est pas sexiste  car nous pourrions prendre n’importe quel énarque parvenu, et, en premier lieu, l’actuel président de la république. Nous avons simplement puisé dans l’actualité un exemple frappant du système énarchique. L’aveu de Fleur Pellerin est révélateur de l’énarchie qui fabrique des technocrates ambitieux. Les énarques pensent pouvoir faire preuve de compétences dans tous les domaines, y compris là où ils ne sont que des béotiens.  C’est ce qu’exprime une citation de Michel Audiart extraite du film « Le Président » : « On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis ».  Leur gestion comptable s’avère le plus souvent affligeante et leur communication est jalonnée de gourdes plus grosses que leurs ambitions. On pourrait revenir sur les propos d’Emmanuel Macron lorsqu’il parle d’illettrisme ou d’autocars pour les pauvres… etc.

    Avec Nicolas Sarkozy, c’est la profession d’avocat d’affaires qui a rencontré un engouement chez les politiques y compris chez quelques énarques qui se sont inscrits au barreau en faisant valider leurs acquis professionnels (on se demande lesquels ?) et des équivalences de diplômes. Cette reconversion concerne même  un ancien premier ministre de Chirac que nous avons déjà évoqué plus haut, énarque de la même promotion que Ségolène Royal et François Hollande. Dominique de Villepin s’occupe maintenant d’affaires privées de gros sous. Les énarques bénéficient d’une équivalence de diplômes. Jean-François Copé a ainsi ajouté à ces mandats son activité d’avocat d’affaires, ce qui lui a été reproché. François Hollande et Ségolène Royal pourront en faire autant. Avocat d’affaires pour quoi faire ? Si l’on suit l’actualité, les affaires les plus lucratives seraient de lever des fonds de placement, c’est-à-dire de participer à la spéculation. Le professeur d’économie et avocat d’affaires Dominique Strauss-Kahn a enseigné à l’ENA. Moins une, s’il n’avait été rattrapé par ses frasques érotiques, il était candidat aux primaires socialistes, avec les libéraux derrière lui. Aujourd’hui, il revient dans l’actualité à travers un fonds de placement Leyne Strauss-Kahn  Partners et le suicide de son associé, homme d’affaires franco-israélien.

     « L’ENA, c’est purement et simplement deux concours : un concours d’entrée et un concours de sortie. Entre les deux, rien. Et, en particulier, pas de travail de recherche, pas de travail sérieux et approfondi ».  [Jean-Pierre Chevènement, l’Express, 10 juin 1993]. Un énarque en sort  multifonction. Il sait tout faire mais il fait tout de la même façon et rien de bien. Il coûte plus qu’il ne rend service à la société. En fait sa principale préoccupation est son développement de carrière et la politique est une sorte de tunnel qui le mène aux plus hauts postes. Les énarques sont formatés, coulés dans un moule conservateur et libéral. Leurs enseignants et leurs ainés leur expliquent qu’ils sont le gratin de l’élite nationale. Ils le croient, se gonflent d’orgueil et perdent toute modestie. A partir de là, les plus belles espérances de carrière s’offrent à eux,  par le canal administratif ou politique. Il leur faut trouver le bon sillage, celui d’un mentor. Les deux canaux peuvent les conduire jusqu’à un poste de ministre, voir de premier ministre (Le chiraquien de Villepin en est l’exemple, puisqu’il n’a jamais été élu). François Hollande a choisi l’ascension politique en se servant du parti socialiste et de sillage de Lionel Jospin. Il doit cependant son élection au rejet de l’avocat d’affaires Nicolas Sarkozy. Il a été élu par défaut.

    En 2012, nous avons eu le choix entre la république des avocats d’affaires et la république des énarques. Nous savons que ces deux milieux sont poreux et l’élection présidentielle  n’offre plus qu’un choix par défaut. En 2012, Nicolas Sarkozy s’est fait virer et en 2017, il en sera de même pour François Hollande. A droite la bataille des primaires se joue essentiellement entre l’énarque Alain Juppé et l’avocat d’affaires Nicolas Sarkozy qui ne lâche pas l’affaire. Si on en croit les pronostics nous pourrions avoir un deuxième tour entre l’avocate Marine Le Pen et l’avocat Nicolas Sarkozy, à moins que ce ne soit l’énarque Alain Juppé si Sarko ne survit pas politiquement à ses démêlés judiciaires.

    La république est, par défaut, entre les mains d’avocats d’affaires et de technocrates ambitieux qui sont passés par l’ENA. Pour la plupart de ces politiciens, le conflit d’intérêt ne pose aucun problème moral. Selon le principe de Peter ( de la promotion Focus et faux-cul), ils atteignent, grâce au système politico-médiatique, leur niveau d’incompétence mais  l’essentiel, pour les lobbies et le monde de la finance, est qu’ils assurent une alternance libérale et tuent toute tentative de politique de gauche dans l’œuf.

    Si on joue aux anagrammes, on obtient avec l’ENA le mot ANE, le symbole de l’ignorance. Ce n’est pas l’âne sensible et intelligent de Robert Bresson dans le film « Au hasard Balthazar ! » mais celui du bonnet des mauvaises élèves. Jouons avec « avocat », on obtient « Octave » pour ceux qui connaissent la musique. L’avocat est le celui qui parle une octave plus haut que les autres. Les mots disent parfois l’envers des choses. On peut alors penser qu’il faut se garder des technocrates et de ceux qui parlent plus fort que les autres.

    U barbutu

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Si on regarde la carte d’Europe des salaires minimaux bruts par pays, trois groupes se distinguent :

    • Les plus faibles salaires minimaux variant de 157 à 372 euros (Bulgarie, Roumanie, Lituanie, Lettonie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Croatie) ;
    • Les salaires minimaux moyens entre 566 et 784 euros (Portugal, Grèce, Malte, Espagne, Slovénie) ;
    • Les plus hauts salaires minimaux, entre 1264 et 1874 euros (Allemagne, Royaume-Uni, France, Irlande, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg).

    En  France, le SMIC mensuel brut est de 1430 € (proche des Pays bas et de l’Irlande), plus élevé que le salaire minimum allemand évalué à 1290 €.  Le plus haut salaire minimum est celui du Luxembourg avec ses 1874 €.

    Sur les 28 pays membres de l'UE, 22 ont déjà instauré le principe d’un salaire minimum légal. Dernier en date, l’Allemagne va mettre en place un salaire horaire minimal de 8,50 euros (contre 9,53 euros en France) à compter de 2015. Mais si la grande majorité des Etats tend vers un salaire minimum, l’Union fait encore face à un problème de taille : les écarts restent gigantesques, de 159 euros mensuels en Bulgarie à 1 874 euros au Luxembourg, soit douze fois plus.

    Le niveau de salaire minimum varie fortement. La France se situe à la cinquième place des pays les plus généreux, derrière le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et l’Irlande.

    La grande disparité observée est le résultat de l’absence d’une politique salariale commune et explique que les Roumains, les Bulgares et autres pays-membres à bas salaires s’expatrient, pendant que des multinationales délocalisent chez eux pour profiter de ces bas salaires et de l’absence de protection sociale. Cela justifie ensuite le nivellement des salaires par le bas et la remise en cause du code du travail, notamment en France.

    Si l’on prend pour exemple l’Allemagne dont le salaire minimum est inférieur à celui de la France, notre voisin teuton n’a toujours pas instauré de SMIC bien que ce soit un projet à l’ordre du jour mais pouvant être remis en cause. Malgré les bons résultats économiques et une croissance donnée en exemple, les dirigeants allemands ont poursuivi la politique d’austérité et le patronat n’a rien lâché. Aujourd’hui, l’Allemagne veut imposer l’austérité à toute l’Europe et l’arrêt constaté de sa croissance ne change en rien sa politique sociale et pourrait être un frein à l’instauration d’un SMIC déjà contesté par la droite et le patronat allemand.

    Ce n’est pas demain que sera instauré un SMIC européen. Par contre le SMIC français pourrait se voir remis en cause si le cap antisocial est maintenu. Le modèle libéral européen est de faire une politique d’austérité qui devrait ramener la croissance et réduire le déficit. Toutefois, lorsque la croissance revient, on l’a vu en l’Allemagne, la politique d’austérité est installée sine die. Hollande n’a pas eu le courage de rompre avec cette politique néolibérale dont la croissance ne profite qu’au patronat. Et faute de cette croissance qui fait l’objet de toutes les imprécations, il ne reste que le déficit et la régression sociale.

    C’est là que la propagande libérale entre en action. Les reportages se succèdent sur les Français trop payés, trop protégés, trop assistés… On va chercher les exemples chez nos voisins britanniques et allemands. Chez eux, la gauche n’a jamais été au pouvoir. Peut-on appeler politiciens de gauche des anciens dirigeants comme Tony Blair ou Gerhard Schröder ?  Qu’avons-nous de commun avec une royauté où la Finance dicte sa loi ? Qu’avions-nous en commun avec la politique patronale de l’Allemagne qui n’a pas d’opposition politique.  La droite et les socio-démocrates y gouvernent la main dans la main. C’est cette connivence politico-financière, faite de compromis et de compromission, que Hollande et Valls veulent installer dans l’hexagone, en effaçant le mot socialisme dans leurs rangs.

    La doxa libérale et le lobbying financier ont construit une Europe de l’argent. Sarkozy et Hollande lui ont livré la France en acceptant les règles budgétaires européennes. Il ne s’agit plus d’améliorer la situation sociale des peuples dont le salaire minimum est en dessous de 784 €, mais d’installer une régression sociale à l’échelle européenne, en prenant comme exemple et leader  l’Allemagne, tout en allant regarder ce qu’il y a de plus ultralibéral chez les Britanniques.

    La politique d’austérité, acceptée par la droite et le PS, n’est pas une parenthèse en attendant le retour de la croissance. Elle a pour objectif l’alignement de la France sur un système social libéral qui supprime toute sécurité de l’emploi et privatise jusqu’à l’éducation et la santé. C’est une politique de démantèlement du secteur public. C’est une politique qui fait de l’Etat l’auxiliaire du monde de la Finance. Le budget 2014 de la France a été finalement accepté par la commission européenne du bout des lèvres. On pouvait toutefois s’y attendre. Il a été accepté parce que c’est un budget d’austérité et le niveau du déficit prévu (4,3%) sera l’argument pour continuer cette politique d’austérité tout en dégommant quelques acquis sociaux. Ne nous faisons pas d’illusion : Hollande et Valls ont dû donner des garanties à Angela Merkel et la commission européenne.   Et puis, en coulisse se négocie toujours le traité transatlantique de libre-échange TAFTA, but ultime de l’installation de l’ordre économique libéral.

    La première étape sera la suppression du CDI et la création d’un contrat unique n’offrant aucune véritable sécurité de l’emploi. Les idées libérales ne manquent pas : Contrat pour une mission déterminée dans le temps et un contrat déjà expérimenté par les Britanniques : le contrat 0 heure. Le salarié doit attendre chez lui qu’on l’appelle pour venir travailler et est payé pour les heures qu’il accomplit. Ainsi aucun salaire mensuel n’est assuré et le salarié doit rester joignable, faute de quoi il perd son job.

    Le parlement vient de voter le budget de la sécurité sociale. Pour combien de temps, les Français bénéficieront-ils d’un système basé sur la solidarité. Des reportages ont été consacrés aux Français qui prennent des assurances-maladie à l’étranger et critiquent notre système qui est constamment remis en cause pour son coût. Dans les coulisses, les grandes compagnies d’assurance n’attendent qu’une chose : la fin du monopole de la Sécurité sociale. Le marché de la santé représente des milliards de bénéfices pour les uns et un déficit chronique pour l’Etat. Etrange ?

    Quel rempart reste-t-il contre cette opération politico-médiatique libérale ? La gauche qui ne trahit pas la gauche  et les syndicats qui ne se sont pas germanisés. C’est au Français, conscients de cette machination libérale et de ce vers quoi elle les conduit, de rejoindre la gauche qui place l’humain d’abord et de redonner vie aux syndicats combattifs. Le FN ne serait pas la solution mais la pire des conséquences de la politique UMPS. Mobilisez-vous pour une autre alternative politique…

    Pour mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours, imposer d’autres choix, cela ne peut se faire sans la mobilisation, sans l’intervention citoyenne.

    • Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement VALLS et appeler à ce qu’il soit rejeté !
    • Pour dire non aux exigences du Medef !
    • Pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle !
    • Nous appelons à organiser des manifestations à Paris et dans les grandes villes de France

    Le collectif 3A (regroupe diverses personnalités et organisations syndicales, politiques, associatives et citoyennes)a lancé un appel en ce sens pour une mobilisation prévue le 15 novembre 2014. 

    Le collectif 3A est ouvert  à toutes celles et ceux qui ne se résignent pas et veulent construire une alternative sociale et politique. Il y a urgence ! Aller à la page d'accueil ou cliquer sur l'image ci-dessous...

    cropped-bando-collectif-aaa_02

     

    Pidone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • pétain

    Manuel Valls a fait , aujourd’hui, une allocution de clôture des débats devant le conseil d’Etat dans le cadre d’un colloque sur le 70ème anniversaire de l’ordonnance du 9 août 1944 rétablissant la légalité républicaine et mettant fin au régime de Vichy. Il  bien entendu fait allusion au livre « La France suicidaire » écrit par le polémiste d’extrême-droite Eric Zemmour. Rappelons que ce dernier s’est livré à une honteuse tentative de réhabiliter la collaboration, en relatant que Pétain avait sauvé les Juifs français en livrant les Juifs étrangers aux Allemands. Il aurait ainsi appliqué, avant le Front national, la préférence nationale… Quel raisonnement pervers et cynique ! Quelle argument honteux! Par ailleurs, cette manipulation de l’histoire n’est vraie que dans une première étape car, ensuite, des enfants juifs nés sur le sol français ont été également livrés aux Allemands.

    Eric Zemour n’est pas un historien. Son livre est une accumulation de fausses démonstrations, de mensonges pour justifier des thèses dont on connaît l’inspiration fascisante. Alors il serait d’utilité publique de le démystifier et de dénoncer qu’il est une fabrication des médias qui font sa fortune.

    Il faut rappeler le degré d’implication de Pétain avec les nazis. Pour cela, il suffit de relire une lettre qu’il avait adressée à Hitler :     

    10 juillet 1941

    Monsieur le Chancelier,

    L'anniversaire de l'entrevue de Montoire est une date dont je tiens, en dehors du protocole, à marquer le sens et la portée. Il y eut dans votre geste de l'an dernier trop de grandeur pour que je ne sente pas le devoir de souligner en termes personnels, le caractère historique de notre conversation.

    La collaboration franco-allemande n'a, sans doute, pas donné tous les résultats qu'en attendaient vos prévisions et mon espoir. Elle n'a pu, encore, éclairer de sa lumière adoucissante ces régions sombres où l'âme d'un peuple blessé se révolte contre son infortune.

    Nos populations souffrent cruellement et nos prisonniers ne sont pas rentrés. Trop de propagandes étrangères s'évertuent, enfin, à creuser un fossé entre l'occupant et l'occupé. Mais la France a conservé le souvenir de votre noble geste. Elle sait que tous les fruits n'en seront pas perdus.

    La victoire de vos armes sur le bolchevisme offre plus encore qu'il y a un an à cette collaboration un motif de s'affirmer désormais en des œuvres pacifiques, pour la grandeur d'une Europe transformée. Sur ces chemins de haute civilisation, le peuple allemand et le peuple français sont assurés de se rencontrer et d'unir leurs efforts.

    C'est le vœu sincère et profond que je forme en vous priant, monsieur le Führer Chancelier, de bien vouloir agréer les assurances de ma très haute considération.

    Philippe Pétain

    Dès lors, Pétain avait scellé son sort avec celui de l’Allemagne nazie «  sur ces chemins de haute civilisation », jonchés de cadavres.

    Bien sûr Manuel Valls a fustigé le livre « La France suicidaire » qui a heurté le républicain et le patriote qu’il est. Il ne manquerait plus qu’il laisse, sans réagir, exalter la collaboration et le régime de Vichy, et ensuite rendre des hommages réguliers au maréchal Pétain, à Brasillach ou à Maurras, et pourquoi pas des miliciens ou à des Waffen SS.  

    Zemmour répète souvent qu’il défend des thèses majoritaires en France. Cela fait partie de sa propagande. Malheureusement il y a des zemmouriens comme il y a des fans de Dieudonné.  Le polémiste, omniprésent sur les chaînes de télé, fait recette en reprenant les slogans de la doctrine identitaire enrobés dans un bagou pseudo-intellectuel. Il  veut être le penseur des franchouillards réactionnaires du FN. Pour cela, il profite de tous les micros qui se tendent et de tous ceux qui voient en lui un booster d’audimat. Il n’est qu’un débatteur qui se croit habile. De pouvoir venir distiller son poison sans réelle contradiction l’excite et il s’agite comme une puce qui ne manque pas de toupet face à la complaisance des journalistes et animateurs qui l’accueillent. La date de sortie de son livre-tiroir-caisse a été sans doute réfléchie, puisqu’elle coïncide avec le colloque du 70ème anniversaire du rétablissement de la légalité républicaine et la fin du régime de Vichy, événement qui a fait l’objet de moins de publicité qu’un ouvrage médiocre qui veut corrompre la réalité historique.

    A moins de considérer qu’Eric Zemmour a bel et bien trouvé une niche pour exister médiatiquement et vendre des livres,  il apparaît comme un sujet intéressant pour les psychanalystes qui pourraient revenir son sa biographie.  Nous avons un début de piste sur Wikipédia : « Né à Montreuil (aujourd'hui en Seine-Saint-Denis) le 31 août 1958, Éric, Justin, Léon Zemmour est issu d'une famille française faisant partie de la communauté juive d'Algérie, arrivée en métropole durant la guerre d'Algérie. Il se définit lui-même comme un « juif d'origine berbère ». Il passe son enfance à Drancy, résidence Faidherbe, puis son adolescence dans le quartier parisien de Château Rouge. Fils de Roger Zemmour, ambulancier, et de son épouse Lucette, mère au foyer, il dit avoir de l'admiration pour sa mère et sa grand-mère. Son père étant souvent absent, il est en effet élevé par des femmes « qui [lui] ont appris à être un homme ». «Être un homme », pour lui,  c’est revendiquer sa supériorité sur la femme en tenant des propos misogynes et machistes dans un autre volet de son livre. On note l’absence du père. Aurait-il fait un transfert d’affection sur Pétain ?

     Zemmourophobe

    Google Bookmarks

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires