• bastia_nice

    La polémique de la présence du drapeau corse dans les stades, lorsqu’une équipe insulaire joue, est née de l’incident à Nice dont les responsables sont un sous-préfet qui a pondu un arrêté stupide, les hooligans niçois soutenus par le capricieux maire, Christian Estrosi, et le président de l’OGC Nice. Cet incident a été ensuite largement exploité par la presse et la Fédération du Football Professionnel s’est vu accusée d’interdire le drapeau corse sur les stades jusqu’en Corse. Il faut revenir à la raison et lire le communiqué de la LFP qui écrit sur son site :

    " La Ligue n'a jamais interdit et n'interdira jamais les drapeaux dans les stades, qu'ils soient corses, bretons, basques ou encore occitans, avant, pendant ou après les matches. Il s'agit là de l'expression d'une identité que la Ligue n'a aucune raison, bien au contraire, d'empêcher. En revanche, il y a bien un protocole d'avant-match à respecter, comme le font la FIFA et l'UEFA. Ce protocole, d'une durée de trois minutes correspondant à l'entrée des joueurs juste avant le coup d'envoi, doit être le même sur tous les stades et pour toutes les équipes. En dehors de cet instant protocolaire, il y a donc toute la place pour les drapeaux dans les stades de Ligue 1 ou de Ligue 2. "

    Le protocole d’avant-match est le même pour tous les stades et toutes les équipes. C’est clair, il n’y a pas là de racisme anti-corse de la part de la LFP sauf à considérer que la tête de Maure devrait être effacée des maillots des joueurs pour ne pas apparaître dans les trois minutes de début de match.  Ce serait une interprétation abusive du protocole d’avant-match. C’est une autre affaire  si des préfets prennent la décision d’interdire le drapeau corse, ne serait-ce que dans les stades, nous rentrerions dans le champ politique.

    bastia_nice1

     

    L’arrêté du sous-préfet interdisant tout objet ou vêtement aux couleurs de la Corse et des clubs sportifs corses est une mesure idiote et incompréhensible du point de vue de la sécurité. On peut s’interroger sur son calcul : Selon lui, les Corses devaient-ils être les agressés ou les agresseurs ? Dans les deux cas, la mesure désigne des boucs émissaires car elle ne s’appliquait pas à tous, y compris donc les Niçois. Par ailleurs, connaissant l’attachement des supporters corses à leur drapeau, elle apparaît comme une provocation inutile. Il est inconcevable de dire que brandir un drapeau est une agression. On sait qui ont été les agresseurs: des supporters niçois.

    Ensuite, l’histoire du bandana à tête de maure sur le front des enfants qui entrent avec les joueurs sur le terrain d’Ajaccio est ridicule. Des élus corses se sont lancés, la tête baissée, dans l’indignation contre la LFP, au risque d’alimenter les préjugés sur  la susceptibilité corse. Si vous allez sur le site de la ligue du football professionnel, l’écusson du Sporting Club de Bastia figure sur la page de la ligue 1. Le communiqué de cette instance sportive et les déclarations de son responsable ne laissent aucune ambiguïté. 

    Il serait temps d’arrêter une polémique lancée par un sous-préfet incompétent et un Maire niçois[1], xénophobe notoire, polémique relayée par la presse prompte à créer de faux débats. Revenons au sport professionnel qui soulève d’autres débats et, en premier lieu, sur les instances du football qui brassent des milliards d’euros. LFP, FIFA et UEFA sont les branches d’une véritable holding de l’industrie sportive dans lesquelles les postes administratifs sont âprement disputés.

    Il est sûrement plus intéressant d’aller voir ce qui se passe dans les coulisses du sport que ce qui est montré dans les stades. Qui touche quoi? Qui obéit à qui? Qui sont ces personnages mystérieux qui dirigent la Fédération nationale, la Ligue des clubs professionnels? Comment valsent les milliards d'euros, y compris en dessous de table, dans ce monde devenu fou et resté totalement opaque? Comment des contrats dits « à image » sont monnayés dans des paradis fiscaux ? Des ouvrages ont été écrits sur ces sujets. Des affaires judiciaires se sont terminées dans l’oubli des médias. On peut aimer le foot et la Corse sans fermer les yeux et se boucher les oreilles lorsqu’il s’agit de gros sous. Le reste n’est qu’un jeu et un spectacle.

    Ballone



    [1] Estrosi est un nom proche du mot corse « istrosu » qui signifie « capricieux, fantasque, lunatique », en italien le mot s’écrit « estroso ».

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    logo_ensemble
    Oui à une liste du Front de gauche
    à Ajaccio

     

    Les élections municipales d’Ajaccio ont été annulées par le tribunal administratif de Bastia. Les raisons : « manœuvres frauduleuses  et  nombre significatif d’émargements irréguliers. »

    Dans la foulée, Laurent Marcangeli maire actuel, démissionne et crie au complot contre lui et l’Ump. Ben voyons. Une fois de plus on est en face d’une situation qui découle de la pulitichella, du clientélisme et de toutes les cumbinazione que la Corse subit depuis des lustres. Chassez le naturel, il revient au galop. Par ailleurs, il serait intéressant de connaître quels sont les vrais dessous de l’affaire d’autant plus qu’il y aurait suspicion d’utilisation frauduleuse de fonds publics pour « l’achat » de voix. L’enquête en cours nous le dira peut-être un jour ?

    Et maintenant ?

    Des nouvelles élections sont donc prévues dans deux mois. Déjà on s’agite allègrement dans le landernau ajaccien. Des appétits s’éveillent. On grenouille. On échafaude des alliances. Au-delà de toutes ces gesticulations il y a des problèmes de fond qu’un grand nombre de protagonistes évitent soigneusement d’évoquer. C’est plus facile de mettre en avant des ambitions personnelles ou encore de réduire les élections à un combat entre individus que de parler politique et de programme pour Ajaccio et ses habitants.

    Le front de gauche doit affirmer sa présence

    Dans ce contexte que doit faire le Front de gauche ? Rester en dehors de l’enjeu municipal et regarder du haut du Casone la mascarade qui s’annonce ? Se diviser comme ce fut le cas lors des précédentes élections. Une de ses composantes ayant préférée, pour quelques strapontins, monter sur le char rénuccien dès le premier tour des municipales, contribuant ainsi à créer une certaine confusion et du désarroi chez l’électorat de gauche. Comment pouvait-on critiquer à juste titre la politique d’austérité de François Hollande et de son gouvernement et dans le même temps s’allier avec les représentants locaux des gouvernants socialistes ? Mais on nous disait à l’époque que ces élections étaient exclusivement locales et que seul le bilan comptait. Hélas, il en fut autrement. Les électeurs ont d’abord sanctionné le pouvoir dit socialiste. Dans la foulée, le Front de gauche en a eu aussi pour son compte. Doit-il aujourd’hui reproduire un schéma qui a échoué ? Il y a plutôt la nécessité pour lui d’aller aux municipales dans la clarté, uni, sur la base d’un programme au service des Ajacciennes et des Ajacciens. Un programme de gauche, intégrant par exemple, les questions des transports publics, leur amélioration, leur gestion publique, du logement social, grande question, en particulier pour les jeunes, de  l’environnement, de  l’emploi utile, etc. Etre absent ou divisé, c’est contribuer  - même involontairement - à la disparition d’un courant de pensée novateur et de progrès. C’est aussi contribuer à la pérennité d’un système corrompu jusqu’à la moelle des os. Oui, il faut impérativement une liste indépendante du Front de gauche aux municipales d’Ajaccio.

    Pour conclure – provisoirement – on a envie de crier haut et fort : basta a casta.

    En tous cas, le débat est ouvert.

    Angelo Leonetti

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • valls_boule2

    Le chômage a encore augmenté. La commission européenne a envoyé une lettre à la France sur le budget 2015. François Hollande n’a pas voulu la publier, malgré les demandes qui lui ont été faites. Le document a fuité et Médiapart l’a publié. Le gouvernement est rappelé à l’ordre et aux règles budgétaires européennes. Il se pourrait que la commission européenne émette un avis défavorable et ouvre la procédure à des sanctions financières. L’Europe libérale est en crise larvée. Davidb Cameron ne veut pas sortir le chéquier anglais pour une rallonge budgétaire européenne. Matteo Renzi menace de demander des comptes sur le train de vie des instances européenne, alors que la commission européenne  critique le budget italien qui respecte pourtant le déficit de 3%. Apparemment l’atlantiste Jos Manuel Barroso n’était pas apprécié d’un bon nombre de pays européen et a fait un discours de départ devant un auditoire dépeuplé. Les Verts ont même clamé « bon débarras ! » et ont réalisé une vidéo humoristique…

    Bref, Barroso, bon débarras par EurodeputesEE

    Bon ! Avec son successeur luxembourgeois, le cap libéral et financier est assuré ! Malgré ses échecs successifs en France et l’autoritarisme de l’Europe de la Finance, François Hollande refuse toute échappatoire à sa politique libérale incarnée par son premier ministre qui, chaque jour, enfonce un clou rouillé dans la gauche pour la tétaniser un peu plus. Si Manuel Valls se situe encore à gauche, c’est  pour se distinguer de la droite dans les urnes. Comme Sarkozy, il apparaît de plus en plus qu’il fait partie de la doxa libérale qui, avec sa cohorte d’experts et d’éditorialistes, propage l’idée de la fin des catégories « gauche » et « droite » et le dépassement de cette dualité antinomique de la politique en France.  « Ni droite, ni gauche » est aussi le slogan de Marine le Pen et le « dépassement du clivage gauche et droite » est celui de l’extrême-centre dont la gravité se trouve à droite.

    Dans un article du Monde diplomatique, Fréderic Lordon, économiste atterré, écrit : « Etonnante ironie qui veut qu’on pense identiquement dans le marais et dans le marécage ». Manuel Valls avait prophétisé que « la gauche peut mourir » et le pathétique intellectuel Régis Debray  lui a emboîté le pas libéral en affirmant dans le Nouvel Obs du 3/7/2014 : « La gauche est déjà morte ; ce qui en survit est soit pathétique, soit parodique ; si on s’occupait d’autre chose ? ». Fréderic Lordon relève deux erreurs en une phrase : l’une qui confond la gauche, comme catégorie politique générale, avec ses misérables réalisations partidaires, l’autre qui, par paraphrase, devrait remettre en tête que si tu ne t’occupes pas de la gauche, c’est la droite qui s’occupera de toi. En fait, ils ne parlent que du Parti socialiste qu’ils veulent liquider et qui, avec eux, n’a plus rien de socialiste, hormis des militants réduits au silence.  

    François Hollande et Manuel Valls ont miné le parti socialiste comme il mine l’Etat. Dans un autre article plus ancien, Fréderic Lordon s’interrogeait: « Une fois l’Etat disparu, et l’ordre politique pareil au marché, quel motif convaincra les agents privés de s’engager dans le financement des besoins collectifs ? La réponse américaine est déjà prête : c’est la morale. A l’unicité totalitaire du circuit financier de l’Etat fiscal se substituera la prolifération des transferts caritatifs privés, chacun étant bien mieux placé que la puissance publique pour savoir à qui et à quelle cause il entend donner, comme il était mieux placé pour savoir ce qu’il voulait offrir et demander sur le marché. Ce que faisait faire de mauvais gré la coercition de l’impôt, le libre élan charitable le prendra désormais en charge ». Voilà ce qui nous a conduits à la crise financière et économique ! Voilà ce qui nous mène à la régression sociale voulue par la doxa libérale ! La morale du patronat et des riches ? La charité bien ordonnée ? Est-ce cela que vous voulez ? Faudra-t-il ajouter au triomphe arrogant de la droite, la mort de la gauche ?

    La gauche est progressiste et la droite a toujours été réactionnaire. Cela ne s’invente pas et l’histoire de France en témoigne.  Le libéralisme est une idéologie de droite qui veut la soumission du plus grand nombre à la violence économique, en renonçant à la maîtrise de nos existences. Le terme d’Etat providence que la doxa libérale emploie (et dont elle veut la fin) est une expression de droite pour désigner l’action sociale de l’Etat qui n’a rien à voir avec la providence divine mais dépend des orientations budgétaires et de la justice sociale. L’action sociale de l’Etat n’est pas le passage de la transcendance à l’immanence. L’Etat n’est pas Dieu. Le peuple n’est pas un troupeau de brebis sous la surveillance d’un berger-président qui décide de quand et où il peut pâturer. La providence est un concept de droite.  Les acquis sociaux n’ont jamais été providentiels mais arrachés de haute lutte.  Dans « Les Misérables », Victor Hugo écrit : « Si la nature est providence, la société doit s’appeler prévoyance… ». La société se construit comme se construit l’humanité. Le libéralisme la détruit en poussant au chacun pour soi et à la division.

    Le capitalisme est malade et le libéralisme ne fait qu’aggraver les symptômes. On le voit en France et l’Europe n’a pas d’avenir à se construire contre les peuples. Les remèdes libéraux ne sont que des soins palliatifs qui augmentent la souffrance du plus grand nombre. Si la gauche meurt, c’est qu’on l’aura tuée en lui inoculant le poison « ni droite ni gauche », navrance toxique relayée jusque dans les instances du parti socialiste. Manuel Valls évoque, comme Sarkozy pour l’UMP, un nouveau mouvement non socialiste. Paradoxalement, il se proclame « homme de gauche » et veut la mort de la gauche. Il chevauche le boulet de destruction de la gauche, pour se frayer un chemin vers l'Elysée.

    Il faut créer une nouvelle force et nous en sommes d’accord mais une force résolument à gauche, résolument progressiste dans laquelle les fossoyeurs du socialisme  n’ont pas leur place qui est à l’UDI, aux côtés des centristes dont le flou idéologique est résolument à droite.

    Battone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Les charognards à l'oeuvre

     

    On connaît l’empathie, l’intérêt, la compassion qu’a la châtelaine de Montretout pour le petit peuple. Ce peuple qui souffre et qui est en déshérence. Ce peuple victime des politiques d’austérité et de régression sociale menées un peu partout en Europe. Elle les comprend, les soutient et leur indique la seule voie du salut : la sienne. Marine Le Pen ne manque jamais d’en rajouter une louche lorsqu’une occasion se présente. Elle utilise même un discours ultragauche contre l’Europe, les multinationales, comme le faisait à une certaine époque Mussolini. Dans le même temps, elle « dérape », se rattrape en désignant les vrais coupables : les immigrés. Ces gens-là viennent manger notre pain et utilisent notre système de santé, comme le disait si bien Fernand Raynaud dans son histoire du douanier. Décidément la technique du bouc émissaire fonctionne toujours. La voilà qu’elle récidive ce vendredi 24 octobre 2014. Flanquée d’un certain nombre de ses acolytes, elle s’est rendue à Calais. Pour apporter son soutien aux migrants qui attendent un hypothétique départ pour la Grande-Bretagne ? Faut pas rêver. Elle est venue pour exploiter une situation difficile et exciter un peu plus une partie de la population de la ville. Ignoble. Il est vrai que la situation se dégrade de jour en jour par un afflux de migrants. La police se dit dépassée par les événements caractérisés par des heurts entre immigrés. Le gouvernement laisse apparemment pourrir cette situation au risque d’engendrer des conséquences dangereuses. Il ne s’agit pas de la nier, mais d’appréhender les causes de cet afflux de personnes qui au demeurant ne vivent pas dans le confort douillet du château de papa Le Pen.   Parmi ces causes, il y a les guerres, la montée de l’islamisme, la misère et aussi et surtout le rôle joué par les pays occidentaux, principaux fauteurs de troubles et exploiteurs senza vergogna des ressources de nombreux pays du tiers monde. Ressources qui pourraient être utilisées pour fixer les populations. François Hollande, son gouvernement et les responsables politiques des pays européens devraient y penser, plutôt que de susciter la guerre entre pauvres.

    Donc, Marine Le Pen et son équipe sont venues à Calais avec la ferme intention d’exploiter la situation, comme des charognards. L’ignominie n’a décidément pas de limite. Dans une conférence de presse elle s’est de nouveau lâchée en ressortant tous les vieux poncifs contre les immigrés. Minable, mais dangereux pour la démocratie.

     

    Jean Antoine Mariani

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Valls_medef

    Manuel Valls a relancé le vieux fantasme du patronat : le contrat unique de travail. Il le fait au nom de l’égalité entre salariés. Pour cela ceux qui ont des droits doivent les perdre. Certains parlent d’un nouveau CDI pour tous mais le temps d’une mission à accomplir. Il ne reste plus qu’à inventer le CDD à durée indéterminée.  En fait il s’agit de faciliter les licenciements et de jeter tout le monde dans la précarité. On sait déjà que les CDI ne représentent plus que 20% des emplois. Les employeurs préfèrent les CDD. Le compromis est de leur fournir un contrat unique qui leur permettra de licencier ceux qui, par ancienneté risqueraient d’obtenir trop de droits. En effet, il s’agirait d’une sorte de CDD pendant une longue durée d’essai et, ensuite, les salariés obtiendraient progressivement des droits.  

    On connaît les difficultés des salariés en CDD pour obtenir des prêts bancaires et des locations immobilières. Les banques et les propriétaires demandent de plus en plus de garanties de l’emploi pendant que les patrons demandent de plus en plus de précarité. Et Manuel Valls fait écho à une proposition déjà émise en 2003 par le Prix Nobel de libéralisme économique 2014 qui lui-même ne faisait que reprendre le fantasme patronal. Le docte Jean Tirole prône que trop de protection sociale nuit au progrès social. Comme si trop de barrières de protection sur les autoroutes nuisent à la sécurité, comme si trop de soins empêchent de guérir… Si parfois trop c’est trop, cela concerne la propagande libérale et ses arguments outranciers, ses faux postulats. La suppression du CDI, du trop de protection des salariés… C’est cela que le premier ministre,  président-aspirant putatif de la république, appelle le progrès et la modernité. De quel progrès parle-t-il ? Certainement pas du progrès social.

    Le progrès, lorsque l’on prétend exercer loyalement de hautes fonctions électives, est celui des conditions de vie et de travail du peuple. Le progrès social, ce n’est pas de niveler par la base le contrat de travail en enlevant des droits aux uns, tout en faisant semblant d’en donner aux autres. La mission d’un premier ministre n’est pas de monter les uns contre les autres et de tromper le plus grand nombre. Manuel Valls tablent sur la jalousie des salariés en CDD contre ceux en CDI pour mener une politique ultralibérale du travail au profit des patrons qui, comme celui de GDF Suez, va percevoir une retraite chapeau de 21 millions d’euros, alors que l’entreprise qu’il a dirigé, profite du crédit d’impôt CICE. Est-il digne d’un homme de gauche de s’attaquer au CDI et de rendre un hommage appuyé au PDG de Total défunt, qui percevait plus de 3 millions d’euros par an et dont l’entreprise, avec tout ce que l’on en connaît, profite de plusieurs millions du même crédit CICE ? Est-il digne d’un démocrate socialiste de demander, au parti socialiste, l’exclusion de Gérard Filoche, ancien inspecteur du travail, sous prétexte qu’il ne s’est pas joint à cet hommage et a utilisé le terme de « suceur de sang » pour exprimer sa vision de l’administration de cette multinationale qui exploite des travailleurs dans le monde entier.

    Manuel Valls ne s’adresse plus ni aux militants du parti socialiste, ni aux syndicats, ni à la gauche. Il s’adresse au patronat. Pierre Gattaz va encore l’applaudir. Lorsqu’il s’adresse au peuple, il fait preuve du plus grand mépris. Ce mépris, nous le retrouvons chez les Solfériniens qui ont fait du parti socialiste, une tour d’ivoire coupée de ses militants. François Mitterrand avait opéré un virage à droite en 1983. Depuis lors, le socialisme a été mis sous le boisseau et la direction du parti socialiste a été phagocytée par les Strauss-kahniens et autres fabusiens qui ont mené à l’accession de Manuel Valls à un poste de premier ministre qu’il n’aurait jamais dû occuper. Face à un François Hollande dont les anaphores ne font plus recette, Valls se sent des ailes mais ce ne sont pas celles du Parti socialiste à qui il veut couper l’aile gauche pour la remplacer par le centre droit. Il n’est sans doute pas pour l’équilibre des forces mais plutôt partisan d’un putsch, armé de ses certitudes libérales balancées à coups de menton.

    Hollande, Valls, Sapin, Macron, Rebsamen et compagnie iront rejoindre le centre qui s’est toujours situé à droite. Ils auront fait beaucoup de mal à la gauche qui doit se ressaisir et se fédérer contre la doxa libérale et réactionnaire qui veut l’enterrer un peu trop vite. Nous donnons raison sur un seul point à Manuel Valls : le parti socialiste est en fin de vie… mais, contrairement à ses vœux,  pas le socialisme, pas la gauche qui se refondera sans lui et ceux qui l’on propulsé sur le devant de la scène politique.

    Qu’il ne se fasse pas d’illusion ! Même s’il a obtenu une standing ovation de la part des patrons du Medef, ses propositions libérales font déjà partie du programme de la Droite. Même si la mort politique et peut-être judiciaire de Sartkozy est envisageable, la droite a ses candidats et ne lui fera pas de place pour ses primaires. Quant au centre, Sarkozy éliminé, il se ralliera, Bayrou compris, à Alain Juppé. Par contre, s’il lui vient à l’idée de mettre en place son contrat unique avant 2017, il prend le risque de déclencher de grandes manifestations et de mettre fin à une paix sociale relative. Les salariés en CDD veulent des CDI et non pas de vessies qu’on veut leur faire passer pour des lanternes. Ils veulent l’égalité avec les salariés en CDI et non pas l’égalité dans la précarité pour tous.

    Lorsque Manuel Valls aura terminé sa période d'essai à Gauche, nous proposons un licenciement. Pas de CDI à Valls! Surtout pas de CDD de Président de la république, après avoir mis fin à celui de François Hollande.

    Fucone 

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • valls_ordonne

    Manuel Valls ne manque pas d’air. Voilà un candidat aux primaires socialistes de l’élection présidentielle qui a fait un tout petit score et qui veut, sans légitimité,  laisser tomber l'appellation "Parti Socialiste". Il avait déjà émis cette idée et il y revient dans le nouvel Obs. Avec ses 149 103 voix  (5,63 %), son avant dernière place devant Jean-Michel Baylet, Manuel Valls veut imposer la liquidation du socialisme.  Il n’avait que la cinquième place au premier tour des primaires, derrière François Hollande  (1 038 188 voix, 39,17 % -  Martine Aubry (806 168 voix,  30,42 %) Arnaud Montebourg (455 601 voix, 17,19 %), Ségolène Royal (184 091 voix,  6,95 %). Quelle légitimité peut-il mettre en avant  au sein du Parti socialiste, en dehors de celle que lui a octroyée autoritairement François Hollande, par calcul politique ?

    Après s’être rallié à la candidature de Dominique Strauss-Kahn, empêché pour ses ennuis judiciaires aux Etats-Unis, Manuel Valls a estimé qu’aucun socialiste ne pouvait mieux que lui porter le renouvellement et le 7 juin 2011, il fut le premier à annoncer sa candidature aux primaires socialistes. Il voulait, disait-il,  représenter les socialistes et la gauche à la présidentielle. Dans son programme, il voulait  « déverrouiller les 35 heures», se disait favorable à une baisse d'au moins 20 %  du salaire du président et des ministres. Il promettait la restauration de l'âge de départ à la retraite à 60 ans et d’instaurer des quotas migratoires en fonction des capacités d’accueil de la France. Pour la retraite à 60 ans, on sait que ce n’était qu’une promesse électorale. La remise en cause des 35 heures reste une promesse à la droite et les quotas migratoires à l’extrême-droite.

    valls_boule1

     

    Pour exemple, que propose-t-il aujourd’hui ? Dans le sillage du prix Nobel de l’économie, il veut s’attaquer au CDI pour proposer contrat unique et mettre fin, dit-il, aux inégalités entre les travailleurs en CDI et ceux en CDD. En la matière, on ne peut pas pousser le cynisme plus loin mais, pour Manuel Valls, le cynisme porte le joli nom de pragmatisme. "Les partenaires sociaux n'ont pas souhaité s'engager dans cette voie,  constate-t-il, ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas intéressant….Mais il faut être pragmatique".

    Celui qui voulait représenter les socialistes et la gauche, veut en finir avec ce qu’il appelle la gauche du passé et donc refonder le parti socialiste sans le socialisme. « Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses » répète-t-il à qui veut l’entendre. Quelle morgue !

    Manuel Valls a fait allégeance au Medef et à la City. La nomination d’Emmanuel Macron a été un signe de plus envers le monde de la Finance. Pour Manuel Valls, il suffit de dire « je suis de gauche » pour l’être sans contestation possible et il ajoute : « Le plus grand danger qui guette la gauche, c’est le sectarisme ».Il appelle à une « gauche pragmatique, réformiste et républicaine », mais pas socialiste ! Pour changer le nom du parti qui a permis son ascension politique, il invite « à un nouveau compromis entre toutes les formes progressistes du pays" et poursuit : "Nous devons créer demain une maison commune, une fédération ou une seule formation, tout est ouvert." On dirait du Sarkozy dans le texte et ça l’est sûrement dans l’esprit.

    Sarkozy a flingué l’UMP et veut créer une formation dédiée à sa candidature aux prochaines présidentielles de 2017. On a l’impression que Manuel Valls suit la même méthode différemment, car Sarkozy, lui,  reste un leader de la droite.  Manuel Valls n’est pas un leader de la gauche et prétend incarner une nouvelle gauche qui ressemble à s’y méprendre à la droite. Hollande a introduit un cheval de Troie au parti socialiste. C’est Manuel Valls qui le chevauche maintenant. Du cheval de Troie, il a changé sa monture  contre un  boulet de destruction pour anéantir la gauche.  Lui qui n’a obtenu aux primaires socialistes que la cinquième place, avec 149.103 voix,  se permet de dire que Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 4 millions de voix au premier tour des Présidentielles 2012, serait l’incarnation de la gauche d’hier « qui se trompe de combat ». Par contre il émet le regret de ne pas avoir su tendre la main à François Bayrou qui avait appelé à voter François Hollande en 2012. Manuel Valls envisage d’utiliser l’appareil du parti socialiste sans les socialistes pour trouver une alliance avec un centre qui a déjà choisi son camp à droite. Il devrait participer aux primaires de l’UMP où il a toutes ses chances.

    A droite, Alain Juppé a utilisé le mot « match » pour les primaires de l’UMP. François Hollande a mis des banderilles sur le parti socialiste. Le toréador Manuel Valls veut lui donner le coup de grâce. Cela nous rappelle Courteline qui écrivit : « Il n'y a rien de commun entre la corrida et le match. Le match, mutuellement et librement consenti, met en présence deux adversaires dont chacun se fait, de gaîté de cœur, casser le nez, désorbiter l'œil ou défoncer les mandibules ». Et nous pensons comme Emile Zola que «  La corrida est ni un art, ni une culture ; mais la torture d'une victime désignée ». Il est temps que les militants socialistes se rebiffent et qu’ils ne se laissent pas diviser dans les stratégies politiciennes de la doxa libérale. Il n'y a aucune modernité dans le pragmatisme affiché de Manuel Valls.

    Ce ne sont pas Gérard Filoche, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Aurélie Filipetti et tous ceux qui refusent la mainmise des libéraux sur leur parti qu’il faut exclure mais ceux qui veulent le vider de son histoire, de ses valeurs… jusqu’à effacer son nom. Dans « socialisme », il y a la racine « social ». C’est cette racine que Manuel Valls veut arracher en clamant : « Il faut en finir avec la gauche passéiste ». Pourtant, des années de libéralisme  ont mené à la crise financière et économique. C’est ce libéralisme « passéiste » qui est défendu par les réactionnaires qui veulent faire passer la régression sociale pour du progrès. Traiter le socialisme d’idéologie du passé est une outrance politique qui est démenti par l’histoire même du socialisme et du syndicalisme. C’est indigne d’un homme de gauche. C’est une hypocrisie d’homme de droite.  C’est une trahison de vouloir détruire le parti qui vous a fait grandir pour en faire une machine électorale à des fins personnelles. Force est de constater que le premier ministre ne cache pas ses ambitions présidentielles dans le ton autoritaire qu’il affriche. Sa défaite aux primaires ne lui a pas enseigne la modestie. Il continuera à suivre sa ligne car c’est la bonne, affirme-t-il. Sa ligne politique est de faire du parti socialiste un parti godillot et d’en devenir le Caudillo.

    Valls_elysée

    Manuel Valls parle aux Français et non pas aux seuls socialistes. A ces derniers qu’a-t-il à leur dire ?  Il ne veut plus du socialisme. C’est son droit ; mais les socialistes devraient ne plus vouloir de lui. Ce serait le juste retour de son acharnement à tuer la gauche tout en s’en réclamant. Manuel Valls ne mérite par de rester à Gauche.

    U Barbutu

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Le Front de gauche face à ses responsabilités

     

    Le tribunal administratif de Bastia, vient d’annuler l’élection municipale d’Ajaccio, ce jeudi 23 octobre 2014, pour « manœuvres frauduleuses » et « nombre significatif d’émargements irréguliers ». La justice a tranché. Dans cette affaire, une chose est certaine. La politique est de plus gangrénée par des pratiques inadmissibles, des pratiques de voyous. Une certaine caste politique se croit autorisée de profiter du système en toute quiétude et impunité. Il suffit de se reporter à toutes les récentes affaires qui secouent le landernau politique. Il est grand temps que cela cesse et que la politique redevienne l’expression et l’affaire des citoyens, dans la plus grande clarté.

    La nouvelle élection qui se profile à Ajaccio doit être le moment de dire basta aux magouilles en tout genre, à la pulitichella, aux cumbinazione, y compris celles qui pourraient se parer d’un habit de gauche. Elle doit être aussi et surtout l’occasion de formuler des propositions concrètes débattues avec les Ajacciennes et les Ajacciens, comme par exemple la gratuité et l’amélioration des transports publics, une politique du logement au service du plus grand nombre, l’environnement, l’emploi utile, etc. Cette élection doit nous amener également à faire la liaison avec la politique menée par François Hollande et son gouvernement qui ont pris résolument une voie ultralibérale, tournant le dos aux engagements de la campagne des présidentielles. Les liens sont étroits, ne serait-ce que par le biais des dotations de l’Etat, au demeurant en chute libre. De même les effets de cette politique sur la vie des communes. On ne peut pas dissocier le national du local.

    Le Front de gauche et ses différentes composantes sont face à leur responsabilité. Ils doivent aller à la consultation électorale sur des bases claires telles qu’on les a définies. Il en va de leur crédibilité et de leur avenir.

    Maria Maddalena Lanteri

    Google Bookmarks

    votre commentaire