• Quoi de neuf sur le front des Municipales ?

     

    Aux dernières nouvelles, les différents camps en présence affûtent leurs armes et s’élancent déjà dans la mêlée, même si les listes annoncées ne sont pas encore toutes bouclées. D’ailleurs, les consultations se poursuivent sur fond de marchandage. La campagne s’annonce rude et il est à redouter que les coups pleuvront comme à Gravelotte et que les uns et les autres excelleront dans l’art de l’insulte. Il est à parier également que les candidats s’évertueront à proclamer « leur amour pour la ville et ses habitants », sans pour autant proposer des programmes répondant aux vrais besoins des Ajacciennes et des Ajacciens. On assistera vraisemblablement à une lutte entre égo, per e pultrone, pour les places. C’est regrettable. Ce genre de scenario s’inscrit dans une logique politicienne que la Corse connaît depuis des lustres. Celle de la pulitichella et des magouilles en tout genre. L’absence d’une liste du Front de gauche aggravera encore plus la situation. En découlera chez de nombreux électeurs un sentiment de rejet et de désillusion. D’aucuns ont une part importante de responsabilité dans cette absence. Il faut le dire sans ambiguïté. Doit-on sacrifier le devenir de la vraie gauche pour quelques strapontins ? En tout cas Manca alternativa, pour sa part, formulera pendant cette campagne électorale des propositions concrètes pour la ville et ses habitants (transports publics gratuits, régie publique de l’eau, lutte contre la spéculation foncière et immobilière, développement de la culture à Ajaccio, environnement, promotion de l’économie solidaire, etc.). De même Manca alternativa continuera à montrer et à dénoncer les effets négatifs sur la ville de la politique d’austérité et de régression menée par le gouvernement dit socialiste.

    Maria Maddalena Lanteri

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  • Belgrade

    la faculté de philosophie  est en résistance

     

    Le 20 octobre dernier, nous étions de passage à Belgrade dans le cadre d'un séjour solidaire. A deux pas de la principale rue piétonne, coeur économique et touristique de la ville, les étudiants de la faculté de philosophie protestaient et occupaient les locaux. Un mois plus tard, le 20 novembre, ces mêmes  étudiants sont toujours présents dans l'action et ils contrôlent leur université, devenant ainsi un lieu de revendication et de lutte contre la paupérisation qui les menace.  

    Tout semble figé.

    Sur le parvis de l'université les banderoles, les affiches et les inscriptions sont toujours là. Elles informent et appellent à la solidarité étudiante, mais aussi la solidarité du monde du travail. Une volonté de passerelle entre ces deux mondes qui souffrent aujourd'hui en Serbie. Mais surtout une volonté d'en sortir, de trouver une issue à un conflit qui s'enlise et qui dure.  

    Probablement, qu'ici comme ailleurs, les autorités espèrent avec le temps qui passe, obtenir la résignation des étudiants, le pourrissement du conflit et ainsi, faire passer leur politique austéritaire, cause du conflit. 

    A proximité de la faculté, sur les murs se trouvent apposées des affiches de Poutine le président Russe qui nous rappellent son passage éclair il y a peu en Serbie,  mais aussi une certaine sympathie de la part du pouvoir de Belgrade pour l'homme fort de Russie.  Il faut savoir que la Serbie est aujourd'hui dirigée par un régime de centre droit, nationaliste, qui applique avec zèle une politique libérale, dont les recettes anti sociales font des ravages dans de nombreux autres pays. Cette politique n'est pas seulement l'apanage de la droite, les "gauches" au pouvoir en France et en Europe ont aujourd'hui adopté ces thèses libérales avec toutes les conséquences néfastes pour les populations.

    La Serbie espère entrer dans l'Union Européenne dans un avenir proche et c'est ainsi, que pour une part, l'Europe et le FMI ne sont pas étrangers aux directives de déréglementation des universités serbes qui ont pris modèle sur les politiques européennes en la matière. 

    Mais les étudiants de philosophie à Belgrade sont en résistance contre cette politique de restrictions budgétaires qui en demande toujours plus et qui met en danger l'éducation, l'égalité des chances, la cohésion et le lien social dans le pays. 

    Le salaire moyen dans le pays est d'environ 250 euros et les frais d'inscription à la faculté de philosophie sont approximativement de 1000 euros aujourd'hui. En cause, la baisse du budget des facultés imposée par le gouvernement pour faire des économies. 

    Dans ces conditions et quand on est issu d'une famille modeste, comment espérer faire des études dans des conditions normales.  La ségrégation sociale est ainsi de mise dans un pays encore marqué par l'ancienne Yougoslavie où la question de l'éducation était primordiale et gratuite, tout comme la santé. 

    En Serbie comme dans les autres pays des Balkans, le taux de chômage atteint des plafonds et beaucoup de jeunes vivent avec l'idée de l'exil faute de débouchés sur place.

    Des populations entières vivent en dessous du seuil de pauvreté, et depuis ce mois de novembre, une batterie de mesures anti sociales est mise en œuvre et touche de nombreuses catégories.  

    Les salaires dans la fonction publique vont être amputés de près de 10% pendant que les retraités vont, quant à eux, subir une ponction de leur pension entre 6 et 11%. 

    Après deux décennies de conflits et guerres, qui ont vu l'éclatement de la Yougoslavie, une certaine lassitude semble s'être  installée, une résignation conduisant à une sorte de repli, voire individualisme et parallèlement à une certaine nostalgie du passé.  

    Dans ces circonstances, la lutte des étudiants n'est pas seulement exemplaire par sa longévité, elle porte en elle l'émergence d'une autre politique, plus humaine, plus sociale, solidaire.

    Toutes ces mesures de restrictions financières vont permettre au gouvernement serbe d'économiser plusieurs milliards de dinars, 1,5 % du produit intérieur brut du pays. 

    La Serbie n'est pas encore entrée dans l'Union Européenne, mais déjà elle applique les mesures anti sociales préconisées par celle-ci et les technocrates européens. 

    Jacques Casamarta

     

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  • L'Assemblée nationale dit oui

    Nous publions le texte adopté à l'Assemblée nationale portant sur la reconnaissance de l'Etat de Palestine.

    339 députés ont voté pour

    151 contre

    16 abstentions

    68 non participation au vote

     

    Article unique

    L’Assemblée nationale,

    Vu l’article 34-1 de la Constitution,

    Vu l’article 136 du Règlement,

    Affirme sa volonté de concourir à l’effort international de paix au Proche-Orient ;

    Constatant la volonté des peuples israélien et palestinien de vivre en paix et en sécurité ;

    Constatant l’échec des tentatives de relance du processus de paix engagées depuis 1991 entre Israéliens et Palestiniens par la communauté internationale ;

    Constatant les menaces pesant sur la solution des deux États, et notamment la poursuite illégale de la colonisation dans les territoires palestiniens qui mine la viabilité même d’un État palestinien, malgré les capacités institutionnelles dont s’est dotée l’Autorité palestinienne et la reconnaissance que lui a accordée l’Assemblée générale des Nations Unies ;

    Constatant la montée des tensions à Jérusalem et en Cisjordanie, qui menace d’engendrer un nouveau cycle de violence néfaste pour l’ensemble des populations de la région ;

    1. Souligne que le statu quo est intenable et dangereux car il nourrit les frustrations et la défiance croissante entre les deux parties ;

    2. Souligne l’impératif d’une reprise rapide des négociations entre les parties selon des paramètres clairs et un calendrier déterminé ;

    3. Affirme l’urgente nécessité d’aboutir à un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un État démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés d’Israël, sur la base des lignes de 1967, avec Jérusalem pour capitale de ces deux États, et fondé sur une reconnaissance mutuelle ;

    4. Affirme que la solution des deux États, promue avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la reconnaissance de l’État de Palestine aux côtés de celui d’Israël ;

    5. Invite le Gouvernement français à reconnaître l’État de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit.

    Paris, le 2 décembre 2014

     

     

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  • infographie-pacte-responsabilite

    2015 arrive avec un pacte de responsabilité qui met de plus en plus en lumière l’irresponsabilité du patronat et l’échec de François Hollande qui a fait de ce pacte la clé de la croissance et du recul du chômage. Cette responsabilité devait se mesurer par branches d’activités industrielles et commerciales mais l’absence d’accords sur l’emploi inquiète le frais moulu ministre de l’économie Emmanuel Macron.  Les contreparties devaient être « claires, précises, mesurables et identifiables », selon François hollande. C’est un échec ! Pire !  Emmanuel Macron  constate que Pierre Gattaz réclame toujours plus sans rien vouloir lâcher. Le patronat descend même dans la rue pour réclamer l’accélération des mesures de simplification annoncées, la dérégulation et la diminution des charges patronales. Bien sûr, Pierre Gattaz et le patronat assurent vouloir défendre l’emploi mais c’est à un chantage au chômage qu’ils se livrent pour toujours plus de dérégulation. C’est ce que les patrons réclamaient déjà en 1980. Ils demandent des aides de l’Etat lorsque la crise arrive comme en 2008 et reprennent leurs revendications réactionnaires dès qu’ils obtiennent cette aide. Aujourd’hui, ils ont élu à la présidence du Medef, le fils Gattaz dans la lignée des patrons les plus réactionnaires de l’ancien CNPF. Il réclame en plus la suppression de l’ISF alors qu’il prône l’austérité pour les salariés. 

    Pierre Gattaz, c’est un peu Bernard Blier dans le rôle de M Dessertine, patron d’une boucherie industrielle  dans l’extrait du film « Un idiot à Paris » (Serge Korber) ci-dessous :

    Des dialogues de Michel Audiart sont restés d’actualité. Il y a les tirades de Jean Gabin, dans le film « Le Président » d’Henri verneuil qui a adapté un roman de Georges Simenon. Nous pensons notamment à cette vindicte : « Je vous reproche simplement de vous être fait élire sur une liste de gauche et de ne soutenir à l'assemblée que des projets d'inspirations patronales».   Le film date des années 1960 et cinquante ans plus tard, nous en sommes encore là.

    Emmanuel Macron demande aux patrons de faire en sorte que les quelque 41 milliards de réductions de charges et de fiscalité des entreprises trouvent leur contrepartie. "Je n'ai pas à qualifier l'attitude de Pierre Gattaz. J'ai simplement à dire que dans pacte de responsabilité, il y a le mot responsabilité", a dit Emmanuel Macron sur Radio Classique. "Aujourd'hui, il y a très peu d'accords de branche qui sont signés. Aujourd'hui, c'est un échec et c'est aussi le sien", a-t-il ajouté. "Je crois qu'aujourd'hui l'urgence pour le patronat, ce n'est pas de réclamer plus, c'est de prendre sa part de responsabilité avec un dialogue social efficace parce que (...) le dialogue social quand il est bien mené (...) est un facteur de compétitivité."

    Une quinzaine des branches professionnelles, seulement, ont entamé des concertations sur les cinquante principales. Manuel Valls s’en est déjà publiquement inquiété. Pourtant le passé démontre que le patronat n’a jamais concédé des contreparties d’emplois dans des accords. Alain Juppé s’en était offusqué à l’époque où il était premier ministre de Jacques Chirac. Premier ministre, il avait lui-même procédé en 1993 à des allègements fiscaux qui s’étaient avérés stériles en matière d’emploi. Aucune contrepartie d’emploi n’avait été promise par le patronat et ils n’avaient pas eu besoin de tenir une promesse non faite. Des millions de francs de cadeaux, sans contrôle, ni donnant, donnant, en terme d'emplois. Seule exigence pour les entreprises qui demanderaient à bénéficier des zones franches: un processus de restructuration. Comprendre: plan de licenciement. C'est ce que le premier ministre Juppé appelait «une impulsion économique». Aujourd’hui, les patrons ne veulent encore rien promettre, par contre les plans de licenciements se sont multipliés. Pierre Gattaz a même réclamé des licenciements sans justification dans les mesures de dérèglementation qu’il souhaite. Le CICE et le pacte de responsabilité ne lui suffisent pas.  

    gattaz_parisot

    Alors, on se pose la question : les gouvernements libéraux sont-ils naïfs face au patronat ? Ou bien nous jouent-ils la comédie ?  Le pacte de responsabilité est une fois encore la politique du ventre mou et le patronat s’y enfonce. Ce sera une victoire pour les patrons et un échec de plus pour François Hollande, mais aussi un échec pour l’emploi et le pouvoir d’achat des Français.

    Alors que tout est fait pour diaboliser les syndicats de salariés (et en premier lieu la CGT) et pour les diviser, c’est le syndicalisme patronal qui tient le haut du pavé qu’ils viennent de battre avec des cadenas comme symbole de leur demande de dérégulation. Il est grand temps que les salariés prennent en masse conscience que le syndicalisme est leur seul rempart contre la compétitivité des salaires qui sont devenus les seuls variables du patronat pour augmenter leurs profits et ceux des actionnaires. De quoi nous parle-t-on lorsque que l’on cite le « choc de compétitivité » ? Du coût du travail. De quoi nous parle-t-on lorsque l’on réclame des investissements ? De la fiscalité. C’est bien le dumping social et le dumping fiscal qui ont été organisés, comme l’on organise en catimini et à huis clos le traité transatlantique TAFTA qui parachèvera l’œuvre ultralibérale d’une union européenne construite par des technocrates et des lobbies financiers.

    Le pacte de responsabilité est mort né. Il ne se traduira dans les faits que par des crédits d’impôts et quelques reculs sociaux de plus comme le travail du dimanche et de nuit. Les 35 heures vont devenir l’exception tout en restant la règle. Le CDI est déjà un contrat peu proposé en période de chômage puisque 80% des contrats signés sont des CDD. François Hollande a continué à enfoncer le clou et son successeur n’aura plus qu’à donner quelques coups supplémentaires de marteau libéral, si les salariés ne se réveillent pas de la torpeur dans laquelle on les a installés. Alors que les patrons sont organisés en syndicats influents, la presse ne cesse de jeter le discrédit sur les syndicats de salariés et les grèves. Lors des manifestations, on ne demande plus aux policiers de savoir compter sauf lorsque c’est la France réactionnaire qui descend dans la rue. La seule réponse à tout cela, c’est de redonner aux grandes centrales syndicales combattives un grand nombre de militants.  C’est aussi de créer une grande force de gauche proposant une véritable alternative politique pour sortir de l’ornière libérale dans laquelle ils veulent enterrer tous les acquis sociaux.

    Puisque l’on nous parle de responsabilités, que chacun prenne les siennes. Il ne s’agit pas seulement de s’indigner mais surtout d’agir, alors que l’on veut faire de la France un pays à l’anglo-saxonne d’où les idéaux de gauche sont bannis. Ainsi l’on fait croire au Français que la seule alternative est l’ultranationalisme du FN.  Dans les calculs politiciens, l’électorat de gauche ne constituerait qu’un apport au « votre républicain » garant de l’alternance libérale du pouvoir. Sarkozy est de retour car il pense tirer encore profit de cette stratégie tout en récupérant des électeurs du FN et en profitant de l’impopularité de François Hollande. Pierre Gattaz veut la suppression de l’ISF, Sarkozy la promet s’il est réélu.  

    Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé, François Hollande ou Manuel Valls, Marine Le Pen ou Marine Le Pen. Voilà les candidats putatifs aux élections présidentielles de 2017. Nous ne sommes pas dans le débat d’idées mais dans la bagarre des egos à travers une presse vouée au libéralisme, mêlant politique et pipolisation.

     Pidone

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  • Les patrons dans la rue

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    Les patrons ont battu le pavé de Paris, Marseille et Toulouse à l’appel de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME). Chose inédite depuis plusieurs décennies ! D’ordinaire, ils ont plutôt l’habitude de railler ou de vilipender les porteurs de pancartes. « Libérez nos entreprises ! », pouvait-on lire sur certaines banderoles. Ces nouveaux manifestants réclamaient plus de simplification administrative, moins de charges sociales, plus de flexibilité du travail, moins d’impôts et l’abrogation des 35 heures. Rien que ça. Il est bon de rappeler à ces patrons, pour la plupart de petites entreprises que la situation actuelle, caractérisée par une grave crise, est due aux politiques  menées depuis plus de trente ans. François Hollande ne fait que continuer la politique suivie par Sarkozy, une politique aux ordres de la Troïka et des marchés financiers. A l’époque, on ne les a pas vus exprimer leur mécontentement avec la même vigueur. Il est bon de leur rappeler qu’ils ont déjà bénéficié d’exonérations substantielles de charges sociales sur les bas salaires. Malgré cela, on n’a pas vu d’embauches significatives dans les entreprises, mais plutôt un nivellement par le bas des salaires. Quant à la flexibilité, elle existe déjà. 80% des embauches nouvelles se font sur la base de contrats à durée déterminée. Les 35 heures ? La plupart des petites entreprises de moins de vingt salariés n’y ont pas recours. Autre sujet de mécontentement des petits patrons, le dumping social. Ils critiquent - à juste titre - l’utilisation de mains d’œuvre étrangères, en particulier d’Europe de l’Est, à des niveaux de rémunérations extrêmement bas, notamment dans les travaux publics et le bâtiment. Qui sont les donneurs d’ordre ? Pour l’essentiel, des grandes entreprises du Cac 40, sous-traitant leurs contrats. A-t-on entendu dans les manifestations une forte contestation de ces grands groupes ? Enfin, il est bon de rappeler encore que tous les petits patrons ne sont pas tous d’une parfaite innocence, surtout ceux qui ont recours allègrement au travail au noir.

    Cela étant dit, la majorité de ces patrons devraient se démarquer du Medef et des multinationales premiers responsables de leurs difficultés et souvent de leur agonie. En ont-ils conscience? En ont-ils la volonté ? Ca c’est une autre histoire.

    Jean-Antoine Mariani

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  • sarko_marine

    Pendant que Nicolas Sarkozy a été porté par son fan club à la présidence de l’Ump, Marine le Pen s’offrait une réélection digne d’un dictateur africain à la tête du Front National. Bruno Gollnish à la niche ! Il a pu boire le vin jusqu’à la lie puisque, lors du congrès de Lyon et de la réélection de la reine-fille, le chaland pouvait s'offrir une bouteille de Beaujolais "cuvée Bruno Gollnisch", avec autocollant certifié sur la bouteille. Le lieutenant du père ne s’est pas représenté, place à la fille. Au FN, l’autocratie familiale est la règle et on parle déjà de la nièce Marion Maréchal, étoile montante de la famille.

    A la tribune, Marine Le Pen a largement abordé ses thèmes favoris : l’islamisme et l’immigration massive. Elle s’est lancée dans une tirade sur ce qu’elle considère comme des soumissions aux revendications des fondamentalistes en France et a déclenché un nouveau slogan sur une idée ancienne : « Rentrez chez vous ! ». Il faut dire qu’elle était à Lyon où les groupuscules d’extrême-droite sont omniprésents, comme les identitaires pour ne citer qu’eux. C’est cela que l’on décrit comme un travail de dédiabolisation. On utilise plus des mots qui choquent mais le fond reste le même. Les autres mots sont employés à huis clos ou en marge du FN dans les groupuscules qui en sont des satellites.

    A l’Ump, Nicolas Sarkozy est de retour. La presse s’en réjouit. Elle va retrouver sa star politique préférée. Peu importe les dégâts qu’il va faire. Avec lui, c’est un show quotidien, seul ou en famille. Il reprend la tête d’un parti qu’il a conduit à la faillite et qui a encore 60 millions d’endettement. Il faut dire que les finances de l’Ump permettaient aussi à sa garde prétorienne de mener grand train de vie. Fillon voyageait en hélicoptère, Rachida Dati faisait exploser ses factures de téléphone portable… etc. On ne lésinait pas sur les petits fours et le champagne… Et puis, il y a eu l’affaire Bigmalion et le dépassement énorme des frais de campagne. Les militants ont déjà oublié le Sarkoton. On leur a demandé l’aumône alors que Sarkozy n’a même pas payé l’amende qui lui a été infligée. C’est encore l’Ump qui a réglé. On apprend que des élus ne réglaient plus leurs cotisations et qu’ils ne seraient pas très contents que la direction provisoire les ait réclamées.

    Ne vous inquiétez pas militants bienfaiteurs de l’Ump, votre héros est de retour. Il a trouvé la solution : changer le nom de votre parti. Que vous promet-il ? Tout ce que vous voulez. Il suffit de le lui demander. Vous ne voulez plus du mariage pour tous, il a sa solution. Vous ne voulez plus de l’Isf ? Il supprimera cet impôt. Vous voulez moins d’Europe ? Il fera entendre l’exception française… Vous avez l’intention de voter pour Marine Le Pen aux prochaines présidentielles ? Ne le faites pas, il proposera tout ce qu’elle veut.

    Créer de nouveaux partis, c’est pratique. Sarkozy veut faire oublier l’Ump et constituer une talk force pour reprendre l’Elysée. Marine Le Pen a créé le mouvement « Bleu Marine » pour faire oublier le FN et son père. Manuel Valls propose de changer le nom du parti socialiste en retirant le mot « socialiste ». Les noms des partis sont devenus des marques pour vendre des salades. La propagande use des mêmes méthodes que les publicitaires. Il suffit de voir tous les objets publicitaires en ventes dans les stands lors des congrès comme celui de Marine le Pen à Lyon : photos souvenirs,  goodies, tasses de thé et les nounours à la gloire de Marine Le Pen, bouteille de Beaujolais "cuvée Bruno Gollnisch"…

    Quel nom de marque politique va choisir Sarkozy ? Nicolas revient ? Au moins ce serait clair puisqu’il s’agit de refaire de l’Ump une machine à le propulser à l’Elysée. Il a parlé d’un « parti de l’espérance », peut-être pour le blé perdu de l’Ump. Si Marine Le Pen abandonne le nom de front national et le parti socialiste le mot socialiste, il pourrait les récupérer en un front national-socialiste. En attendant, il a proposé de créer un comité des vieux sages en y enfermant les anciens premiers ministres de sa « famille ». Il aime parler de « famille » politique, un peu comme les mafieux de la Cosa nostra ou de la Camorra. A ce conseil des vieux cons, seul Dominique de Villepin, descendu du croc de boucher, a répondu favorablement. Selon l’expression du Milieu marseillais, « Il n’a pas de figure ».  Pour financer l’Ump, il pourrait lui suggérer  un fonds de placement dont il a la gestion.

    Don Sarkozy contrôle sa famille politique. La famille Le Pen règne sur l’extrême-droite. Nicolas ne peut pas se passer du corps électoral de Marine. La presse a son casting et ses deux stars d’un Basic instinct politique. Le feuilleton des Présidentielles a commencé. Comment prendre parti entre cette droite des affaires et l’autre de la haine ? Il ne faut pas en prendre son parti non plus et se résoudre  à un vote dit « républicain » ou « utile ». Il existe une alternative à gauche qui a constitué une opposition à un pouvoir socialiste sans socialisme. Il existe une alternative démocratique à la constitution de la Cinquième république et au danger que représente le pouvoir personnel. Cette alternative, c’est le Front de gauche.

    U Barbutu

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