• Une déroute sans précédent

     

    François Hollande, Manuel Valls et le Parti socialiste ont connu une nouvelle déroute électorale lors des départementales. Une déroute historique. D’aucuns parlent de déculottée sans précédent. Dans leur chute, les socialistes entraînent toute la gauche, y compris le Front de gauche, les Frondeurs et les Ecologistes.

    La messe est dite

    Les raisons de cet échec retentissant sont à rechercher dans les effets catastrophiques de la politique d’austérité et de régression sociale menée par le pouvoir dit socialiste. Une politique aux ordres du Medef, de la Troïka et des marchés financiers. Une politique qui a tourné le dos aux engagements du candidat Hollande lors de la campagne présidentielle de 2012.

    Résultat. Des millions d’électeurs se sont réfugiés dans l’abstention (50%) et parfois pour une minorité dans les bras du parti de la haine, du racisme et de l’antisémitisme.

    Nos gouvernants ont-ils entendus le message des électeurs, surtout de gauche ? Il semblerait que non d’après les déclarations de Manuel Valls, à 20h03 précises, sur les antennes des télés. Que dit en substance le premier ministre ? Il comprend le désarroi des gens, en particulier de ceux qui souffrent le plus. Mais pas question pour le gouvernement de changer de cap, de politique. Les contre-réformes vont être poursuivies et accélérées ! Ite missa est.

    Une victoire à la Pyrrhus

    La droite libérale rafle 66 Conseils départementaux. Elle exulte. Mais sa victoire n’est qu’une victoire à la Pyrrhus. Il est bon de rappeler que la politique de Sarkozy est à l’origine en grande partie des maux du pays et qu’elle ressemble étrangement à celle mise en application par François Hollande.

    Quant au Front de gauche, il limite certes les dégâts, tout en étant victime de la vague anti-gouvernementale et du haut niveau de l’abstention. Cela lui pose un vrai problème. Celui de sa crédibilité. Il aurait dû bénéficier de la dérive ultra libérale du pouvoir. Il n’en est rien.

    Un souffle nouveau pour la Corse

    Dans ce climat de recul de la gauche et il faut le dire au passage de la pensée démocratique, avec la montée de tous les intégrismes, il y a quand même quelques espoirs.

    En Corse, par exemple, le Front de gauche n’a pas reculé, mieux dans les 2e et 3e cantons de la Corse du Sud, Manca alternativa et le Parti de gauche font une percée remarquable. Sans réseau, sans moyens matériels et financiers, sans soutien des media locaux, en partant de rien, ils font des scores significatifs, en moyenne 16%.

    L’objectif est désormais de créer une coalition sociale et politique en s’appuyant sur les vraies forces de gauche insulaires, sur les mouvements syndicaux, associatifs, coopératifs et mutualistes.

    Cette coalition aura pour mission de se battre contre le retour en force des clans traditionnels à la faveur des élections, contre une gestion autoritaire des Conseils départementaux, pour plus de transparence, pour une autre Corse, sur la base d’un programme alternatif.

    C’est possible.

    Osons l'avenir

    Maria Maddalena Lanteri

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  • Aujourd’hui, c’est le début d’un nouveau printemps

     

    CIMG1587L’Italie souffre durement des conséquences de la politique d’austérité et de régression sociale menée par Matteo Renzi et son gouvernement. Le chômage dépasse les 12%. Il frappe surtout les jeunes qui n’ont comme perspective que de quitter leur pays. Le système de santé est au bord de l’implosion et les « réformes » prévues ne sont pas faites pour améliorer la situation. Les privatisations des secteurs stratégiques, comme l’énergie et les transports, s’accélèrent. Comme en France, on vend les bijoux de famille pour réduire la dette publique. L’école est en voie de démantèlement. La croissance est nulle. Les délocalisations vont bon train. L’exemple de Fiat est significatif. L’industrie automobile, naguère fleuron de l’industrie italienne, est quasiment une coquille vide. La corruption gangrène la société. L’évasion fiscale bat tous les records. Le code du travail est mis à mal, ouvrant la voie à la généralisation de la précarité. On pourrait allonger la liste des problèmes qui s’abattent sur la grande majorité de la population italienne. Face à cette situation, des forces se mobilisent. C’était le cas samedi 28 mars 2015. La Fiom, fédération des travailleurs de la métallurgie organisait une grande manifestation dans les rues de Rome. Des dizaines de milliers de personnes y ont participée. Elles venaient de toutes les régions d’Italie. Un mot d’ordre : « Contre le Jobs act, pour les droits, le travail et la démocratie ». Plusieurs associations se sont associées à l’initiative, comme Libera, Arci, Anopi, Articole 21, Libertà e Giustizia. Des partis politiques étaient également partie prenante, comme Sinistra Ecologia e Libertà, Rifondazione comunista et Italia delle Valore. Des représentants de la minorité du Parti démocrate avaient tenu également à manifester leur soutien. Le cortège est parti de la place de la République pour rejoindre la place du Peuple. Là, Maurizio Landini, secrétaire général de la Fiom a prononcé un discours dans lequel il a défini les motifs de la manifestation. Un profond mécontentement couve à travers le pays. La Fiom veut en être l’expression publique et souhaite le transformer en force sociale. Maurizio Landini parle de coalizione sociale  pour le futur de l’Italie. Un futur autre que celui proposé par Matteo Renzi au service – dit-il – de la Confindustria, l’équivalent italien du Medef.

    Donc, grande manifestation ouvrant de nouvelles perspectives au monde du travail qui ne veut plus subir les politiques d’austérité imposées par la Troïka et les marchés financiers.

    Comme par hasard les media italiens ont tenté de minimiser l’événement et de discréditer Maurizio Lantini et le projet que la Fiom propose aux travailleurs italiens. Est-ce un hasard ?

    Affaire à suivre.

    Angelo Leonetti

     

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  • Reconstruire une vraie gauche en France

     

    Nous publions un article de Clémentine Autain, porte parole du mouvement Ensemble auquel appartient Manca alternativa. Dans cet article, paru dans Regards, elle lance un cri de colère face au déclin de la gauche. Elle en appelle au sursaut de toutes les forces qui veulent un vrai changement dans notre pays.

     

    "Combien faudra-t-il d’échecs électoraux cuisants et de désaffection populaire pour se mettre au travail, sérieusement, et faire du neuf à gauche ? Je le dis avec une bonne dose de colère car la responsabilité collective est engagée pour ne pas laisser la sidération, le cynisme ou la routine l’emporter. Oui, nous sommes au pied du mur. À la croisée historique des chemins.

    Car, contrairement à l’ambiance médiatique du premier tour des élections départementales, le PS et la gauche sont en déroute. Deux ans et demi après la victoire de François Hollande, la gauche atteint l’un de ses plus bas niveaux historiques avec 36,4% des voix. Loin des 28% largement annoncés dimanches, le PS n’atteint pas 20% à l’échelle nationale si l’on enlève les binômes avec le Front de gauche, EE-LV et divers gauche. Le Front de gauche est à la peine, même si ses alliances avec EELV permettent de belles percées. Avec 24%, le FN est bien le premier parti de France. Et l’UMP, avec l’UDI, tire les marrons du feu. Nous devons relever le défi de la reconstruction d’une gauche en France.

    Nous sommes des millions

    À l’instar des autres partis de tradition social-démocrate en Europe, le Parti socialiste mène une politique qui rompt chaque jour un peu plus avec les fondamentaux de la gauche. L’affaire est désormais entendue. Une photo parue dans Le Nouvel Observateur des proches collaborateurs de François Hollande incarne symboliquement la rupture de la direction du PS avec les catégories populaires, césure qui permet de donner 30 milliards aux grandes entreprises pendant que nos dimanches sont bradés ou nos hôpitaux asphyxiés par une nouvelle saignée budgétaire.

    Le ministre de l’Économie a ainsi résumé le sens de la politique gouvernementale menée au nom de la gauche : « Les jeunes doivent rêver d’être milliardaires ». L’argent comme sésame de l’émancipation, il fallait oser. À droite, une vie réussie, c’est une Rolex à cinquante ans. Cherchez la différence.

    Comme le disent les Indignés espagnols, nos rêves ne rentrent pas dans leurs urnes. Et notre quotidien ne peut continuer éternellement d’être malmené, d’alternances en alternances, par des politiques de régression sociale et écologique.

    Nous sommes des millions à ne plus rien attendre d’eux. Nous sommes des millions à en avoir assez de critiquer du matin au soir le PS et le gouvernement. Nous sommes des millions à ne vouloir en aucune façon de la droite extrême à la place de cette gauche qui n’en est plus une. S’il existe des disponibilités dans le pays, c’est pour construire un autre cadre politique, neuf sur la forme et sur le fond, avec des propositions et une stratégie qui répondent aux aspirations et complexités de notre époque.

    Faire du neuf pour conjurer le pire

    Le FN cristallise le rejet du système et la recherche d’inédit. S’il est dangereux, c’est qu’il détourne les colères populaires en ressentiment et promeut un projet anti-démocratique et liberticide. La droite extrême promet repli nationaliste, rejet de l’autre, contrôle social, autoritarisme. C’est une voie de division du peuple en fonction des origines, mais aussi, par un jeu d’opposition, les personnes qui rament socialement – en gros entre les smicards et ceux qui touchent le RSA, qualifiés d’assistés, quand les plus riches sont épargnés de leurs critiques.

    La voie des conservatismes et de la guerre des identités est compatible avec les intérêts des rentiers. Le peuple mérite un dessein fédérateur et émancipateur. Il nous faut, vite, créer le cadre qui permette d’ouvrir cette perspective. Car, comme je l’ai entendu dire mille fois lors de la campagne des départementales dans la bouche d’habitants de tous horizons, qui exprimaient à chaque coin de rue leur écœurement et leur déception profonde vis-à-vis des politiques : « Il faut que ça change. » Mais face à ce mot d’ordre populaire implicite – « il faut que ça change » –, c’est une course de vitesse avec l’extrême droite qui est engagée. C’est dans la durée que nous devons gagner. Nous le pouvons.

    La France a dans son histoire les ressorts pour que perdure une gauche. La France a dans sa réalité contemporaine les ressorts, fussent-ils aujourd’hui terriblement atomisés, de l’esprit critique et du combat contre les oppressions. Et nous restons l’arme au pied. Pourquoi n’arrivons-nous pas à capter ces énergies disponibles, à exprimer dans des termes, des formes contemporaines, un projet de transformation social et écologique à même de damner le pion à la droite dure et de battre en brèche la résignation à gauche ?

    Nous payons le prix fort des échecs du XXe siècle, d’une espérance communiste qui s’est fracassée sur la réalité des expériences de type soviétique. Nous pâtissons d’une social-démocratie qui, au pouvoir partout en Europe ces dernières décennies, n’a pas fait la démonstration de sa capacité à apporter du progrès humain véritable : le compromis permanent avec la logique du capitalisme s’est mué en accompagnement du néolibéralisme. Si nous ne changeons pas d’attitude et de méthode, le pire est devant nous. Nous devons le conjurer.

    Du social et de l’écologie pour vivre mieux

    Le temps est venu de regarder nos difficultés en face et d’en finir avec les tactiques de courte vue, les guerres sans fin d’appareils ou d’égos dans ce concours de nains politiques dont nous avons le secret depuis quelques années. Nous mourrons de ce manque d’unité et d’audace, d’un entre soi qui nous met à distance de la société.

    Les germes d’une alternative de gauche ne cessent pourtant de s’exprimer. Ce sont les militants d’Attac qui s’en prennent aux banques, les Fralib qui créent leur coopérative, les citoyens qui font leur propre expertise à Notre-Dame-des-Landes, les salariées du Royal Monceau qui arrachent une augmentation de salaire, les féministes qui mettent des barbes ou les écolos qui s’en prennent au barrage de Sivens. C’est le succès planétaire du Capital au XXIe siècle de Thomas Piketty ou les "best seller" si politiques et critiques de Virginie Despentes, Lola Lafon ou Olivier Adam.

    De façon moins visible, il y a aussi dans le développement de l’habitat partagé ou des Amap, l’expression d’une volonté de partage. Que l’économie circulaire ou collaborative se développe raconte bel et bien un désir de commun. Bien sûr, nous n’avons pas en France l’équivalent des mobilisations sociales de la Grèce ou de l’Espagne. Les situations sont fort différentes. Mais nous ne sommes pas sans atouts. Les axes d’une gauche rénovée, sociale et écologique, sont désormais sur la table, fruit de nos discussions depuis des années. Les bougés dans l’espace proprement politique traduisent également le tremblement de terre en court. Les militants d’EE-LV ont choisi de quitter le gouvernement. Des dirigeants socialistes mènent la fronde. Après des décennies d’Union de la gauche, des députés communistes ont refusé de voter la confiance au gouvernement. Comment ne pas y voir les germes d’une nouvelle force ?

    C’est à partir de nos fondamentaux qu’un renouveau est possible. Qu’est-ce qui rassemble à gauche historiquement ? Une visée, celle de l’émancipation humaine, de la libération de toutes les formes d’oppression, de domination, d’aliénation. Un état d’esprit, public. Une valeur cardinale, l’égalité. Une logique, celle des biens communs contre les lois du marché. Une méthode, la démocratie. Un horizon, la paix. Ces ciments de gauche constituent potentiellement des réponses neuves aux crises que nous traversons.

    Une gauche conséquente, c’est un changement de logique

    Nous peinons cependant à dégager des messages simples, clairs et fédérateurs qui expriment le sens en positif de notre visée. La contestation du capital est vécue comme un vœu pieu. La transition écologique apparaît comme une punition, un enjeu secondaire. Les combats contre le sexisme et le racisme sont perçus comme le nid de nos conflits internes. La VIe République ne parle pas (encore) au grand nombre, comme si la proposition était hors sol. Et pourtant, l’émancipation passe par la contestation de la loi du profit, la préservation de l’écosystème, le recul des inégalités fondées sur le genre ou la couleur de peau et la démocratie. Il nous faut chercher et trouver la voie collective pour que nos messages soient façonnés et appropriés par le grand nombre.

    Ma conviction, c’est qu’il faut réussir à énoncer un objectif global positif qui créé du lien entre tous nos combats émancipateurs et qui réponde aux préoccupations de nos concitoyens. Face aux logiques économiques et de civilisation mortifères, nous défendons la vie. Face au sens perdu, nous posons la question des finalités humaines à l’organisation sociale. Une gauche conséquente, c’est un changement de logique. L’activité sociale et économique doit être tournée vers la satisfaction des besoins et non vers les impératifs de rendement du capital à court terme. Elle doit être au service de l’émancipation individuelle et collective.

    L’objectif vital de préservation de la planète est l’occasion de poser des enjeux vitaux sur le sens de notre économie, sur la définition des besoins, sur la part du nécessaire et de l’accessoire. Assumons la rupture du lien cher à la pensée dominante entre le plus et le mieux pour remplacer le productivisme et le consumérisme par le vivre ensemble, le vivre mieux. Ainsi, nous pourrons mener le changement de modère de développement nécessaire à la préservation de l’écosystème comme à la libération de nos désirs.

    L’objectif vital de sortir le grand nombre du chômage et de la précarité doit être l’occasion de refonder le socle des droits et protections. En changeant radicalement de perspective, nous pouvons retrouver non pas la croissance perdue des années soixante mais le chemin du progrès humain. Ce que nous visons, en quelques mots, c’est la vie bonne. Il en va de la dignité et de la liberté de chacune et de chacun : notre objectif, c’est de créer les conditions que tous et toutes nous puissions avoir un toit, bien manger, se soigner à temps, accéder à l’éducation, à la culture, à la mobilité. Pour y parvenir, nous défendons l’égalité et la mise en commun. Loin de la règle d’or, nous voulons partager les richesses, les savoirs, les temps de la vie.

    Investir dans l’humain

    Depuis les événements de janvier dernier, que l’on ait ou non manifesté, une question s’impose : celle du vivre ensemble. Alors qu’ils sont aujourd’hui délaissés, des secteurs tels que l’éducation, la culture, la recherche ou la santé devraient faire l’objet d’un engagement public sans précédent, et non de baisses sans fin de dotations budgétaires.

    Oui, il faut aider nos écoles, créer un service public de la petite enfance et un autre du quatrième âge. Il faut lutter contre les inégalités sociales et territoriales par des politiques de péréquations fiscales inédites. Il faut étendre les droits et protections en lieu et place du démantèlement continu des acquis sociaux. Il faut soutenir le monde associatif là où les coupes sombres des budgets publics l’amène à l’un des plus grands plans de licenciement en prévision dans notre pays – 500.000 emplois en voie de suppression.

    Dans le bâtiment, les besoins pour sortir de la précarité énergétique sont aussi gigantesques. Investissons ! En matière de transport, déployons un effort exemplaire dans la recherche pour inventer des modes de transports individuels propres et des façons de consommer sans consumer la planète. Dans les domaines de la santé ou de la justice, chacun sait que les moyens font cruellement défauts pour répondre aux nécessités nouvelles. Investissons ! Dans une dynamique sociale et économique tournée vers la vie bonne, se trouve le cœur de la relance de l’activité économique. Associée à une sécurisation des droits, la lutte contre le chômage passe par cet investissement collectif utile.

    Ce changement radical de perspective part de l’observation que l’austérité est un dogme et un désastre. Elle accroît les inégalités et plonge nos pays dans la récession, sans pour autant régler le problème qu’elle est censée résoudre puisque les dettes publiques sont en hausse perpétuelle.

    Recomposer et fédérer

    À la loi du profit et de la concurrence généralisée, il faut opposer la démocratie, la coopération, le bien commun. À la casse des protections issues du CNR, il faut opposer l’extension des droits. Au capitalisme vert, il faut opposer la sortie du productivisme et du consumérisme, seule à même de répondre aux défis environnementaux et de participer d’une perspective sociale émancipatrice. À la gouvernance, il faut opposer la démocratie.

    Pour que ce projet soit façonné, approprié, porté par le grand nombre, un cadre inédit doit être bâti. Il en va de l’implication populaire dans la fabrication politique d’une gauche digne de ce nom. Nous avons besoin d’un grand sursaut, de l’annonce d’un rassemblement jamais vu, de la mise sur pied d’une organisation neuve – qui ne signifie pas parti unique à l’ancienne mais cadre organisé commun à plusieurs sensibilités politiques existantes et surtout ouvert au mouvement social, au monde culturel, aux dynamiques citoyennes. Nous avons besoin de modalités de fonctionnement plus collaboratives que pyramidales et d’incarner cette gauche nouvelle par de nouveaux visages partout en France.

    Nous avons besoin d’un signal. Nous aimerions qu’il vienne d’une grande mobilisation populaire. Il est souhaitable en attendant qu’il vienne d’une prise de conscience salvatrice dans l’espace politique. Loin des rêves de grands maroquins inutiles dans un gouvernement qui répète à l’envi qu’il ne changera pas de cap, loin de la culture étroite d’un petit jardin électoral, loin des batailles picrocholines entre "ennemis" d’une même famille politique, il faudrait qu’un vent de conviction et de responsabilité historique souffle à EELV, parmi les frondeurs du PS, au Front de gauche, au NPA. Lors de premier tour des départementales, ce qui a créé de la dynamique et des scores remarquables, ce sont les alliances unissant Front de gauche, EELV, socialistes dissidents et mouvement citoyen. Prenons-en de la graine.

    L’élan, l’impulsion doit être à la mesure du désastre politique actuel. Avons-nous le choix ?"

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  • Le Front national est  à 25 % des votes exprimés alors qu’un Français sur deux ne se déplace plus aux urnes. La presse transforme une nouvelle Bérézina de la démocratie en succès de la droite et de Sarkozy et en implantation du FN  qui se confirme. 

    départeentales_sarkoLes graphiques se succèdent et les sondages se multiplient. Par exemple, M6 pose la question « La victoire de la droite est-elle celle de Sarkozy ? ». Heureusement 75% des sondés pensent que non et seulement 23% disent oui, ce qui correspond à peu près au score de l’UMP sans l’UDI et les divers droite. Sur le Figaro 37% disent Oui et 63% non.  Et pourtant d’aucuns considèrent que c’est Sarkozy qui a fait barrage au FN pendant que Valls s’époumone à agiter le spectre de l’extrême-droite. D’un côté on veut personnaliser la première place de la droite au premier tour en vue des Présidentielles de 2017 et de l’autre on rejette la responsabilité du recul électoral sur la division dans l’autisme politique d’un Valls qui monte aux barricades. Et Hollande ? Il n’y a que son fief de Tulle qui l’intéresse et il doit toujours avoir comme projet la suppression des départements, ce qui réglera le problème d’une défaite prévue et gérée par Valls. Le pédalo poursuit sa navigation sans changement de cap et le capitaine espère que le beau temps reviendra aux prochaines présidentielles pour éviter le naufrage, quitte à faire quelques rétropédalages, un exercice qu’il pratique régulièrement.

    Le PS gonfle ses  20 % avec ceux des Verts et du Front de gauche pour masquer la dégringolade  dans un scrutin qui leur était jadis favorable, avant que Hollande et Valls ne veuillent faire du PS un parti libéral  et trahissent des millions d’électeurs de gauche.  Le PS est déjà éliminé dans plus de 500 cantons. La campagne médiatique a été orchestrée dans le mépris des petits partis et des nouvelles forces politiques à gauche.  La presse a installé le FN aux côtés du PS et de l’UMP/UDI. Au lendemain des élections, les trois partis se félicitent des résultats. Manuel Valls, alors que son clan rejette les mauvais résultats sur les divisions à gauche et en particulier sur le Front de gauche, appelle au vote républicain pour le deuxième tour, sans la moindre autocritique. Il vit dans un monde imaginaire qu’il s’est inventé avec François hollande. Il a axé toute la campagne socialiste sur le rejet de FN en dramatisant le scrutin. Il veut faire passer le cauchemar du premier tour pour le rêve d’un deuxième tour avec des désistements réciproques qui ne font qu’alimenter la fusion de l’UMP et du PS en un seul acronyme moqueur « UMPS ». Une anecdote a fait le buzz : Valls se serait allumé un cigare à l’annonce des résultats. Des internautes se sont demandé s’il se la jouait « Scarface » ou « Agence tous risques ».

    Le comportement de Valls et des Solfériniens est de plus en plus affligeant. Valls veut faire passer l'illusion du moindre mal contre la réalité du pire. Combattre le FN, c'est une chose, l'agiter comme épouvantail électoral en est une autre... Le premier ministre vit peut-être dans un monde imaginaire comme l’écrit Stéphane Alliès sur le site Médiapart mais, à mon avis, il manque surtout d'imagination. Finalement, le deuxième tour se fera entre le moindre mal, le mal et le pire. On comprend alors l'abstention de ceux qui veulent le mieux ou leur vote blanc, mais l'abstention reste une défaite de la démocratie et hier c'est encore la démocratie qui a perdu. Le déroulement des élections départementales démontrent encore le besoin d’un renouvellement de la classe politique pour retrouver la confiance des électrices et des électeurs en ce qui est le socle d’une démocratie : l’élection. Il démontre aussi le rôle joué par la presse comme quatrième pouvoir qui se met au service de la doxa libérale et oriente le choix des électeurs. La pluralité de cette presse n’est qu’une illusion et c’est flagrant en ce qui concerne la télévision lorsque l’on zappe de chaîne en chaîne. La propagande libérale est omniprésente.

    Quel choix veut-on nous imposer ? Un pouvoir socialiste qui mène une politique libérale de droite, une droite qui fait de la surenchère ultralibérale et un Front national dont la politique est centrée sur la haine de l’autre. Une alternative à ce choix est de plus en plus cruciale pour la démocratie et la juste répartition des richesses.

    Malgré les silences, le mépris, les mensonges, les informations orientées et tous les autres procédés de communication, des femmes et des hommes continuent à croire en des jours meilleurs pour les peuples.

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    En Corse, Manca alterntiva/Ensemble/Front de gauche représente cette volonté que ça bouge et que les choses changent. Les élections départementales y ont été un test pour le Front de gauche. Si le test n’a pas été à la hauteur des espérances dans toute la France (9,3%), il est prometteur à Ajaccio où les candidats de Manca alternativa et du Parti de gauche (présentés dans les 2° et 3° cantons) ont fait des scores proches des 17%.  Même si la droite, installée et rodée aux campagnes électorales, est passée au premier tour, en bénéficiant de la dynamique des Municipales et du revers personnels du maire sortant, une partie de l’électorat de ces cantons a montré qu’elle aspire à une nouvelle force de gauche qui se construise en opposition au moindre mal, au mal et au pire.

    Il faut continuer à la soutenir et la construire. Les élections ne durent qu’une semaine. On ne construit pas un nouveau monde en sept jours, à moins de se prendre pour Dieu. Il n’y a pas de fatalité insurmontable lorsque l’on résiste et que l’on agit. Forte de son entrée dans l’arène politique, Manca alternativa n’y aura pas un fait un simple tour de piste mais compte bien résister et agir. Pour cela, ce collectif, membre d’Ensemble (troisième pilier du Front de gauche) est constitué par des femmes et des hommes proches des préoccupations de votre quotidien et animés par le souci de mettre "l’humain d’abord".   Ils sont avec nous, avec vous. Soyez chaque jour plus nombreux à être parmi eux. Il ne suffit pas d’attendre, d’espérer et de désespérer à chaque élection. Il faut agir au quotidien.

    Pidone

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  • La-boîte-de-Pandore1lepenpère_fille

     

     

     

     

     

     

     

     

    - La sortie pure et simple de l’Euro plongerait la France dans une crise financière dont on ne peut mesurer les dégâts.  Il en résulterait une augmentation des taux d'intérêts d'emprunt qui  multiplierait 2 ou 3 fois la charge de la dette qui atteint aujourd’hui 45 milliard d’euros aux taux actuels de remboursement des emprunts.

    - Le protectionnisme économique est une aberration alors que le commerce extérieur de la France représente 25% de sa croissance en sachant que le manque de croissance explique l’augmentation du nombre des chômeurs et de fermetures d’entreprises. Dans la mondialisation, les peuples ont besoin d'échanges commerciaux régulés pour vivre et se développer. Non seulement le protectionnisme serait difficile à mettre en place mais il générerait un marché noir. 

    - La vision économique du monde déformé de Marine Le Pen repose sur des mensonges et est inspirée par la politique xénophobe du Front national. Il ne s'agit pas de sortir du capitalisme et de ultralibéralisme.  Elle se sert de vrais griefs et apporte de mauvaises solutions. Son discours a pour fond la stigmatisation des uns et des autres. La vague bleu Marine véhicule les mêmes fonds d’un Front National dont elle n’arrivera pas à cacher par l’opacité de sa politique pseudo-sociale. On connaît la nature profonde du FN, racisme, antisémitisme, islamophobie et xénophobie. Les nombreux dérapages de candidats FN font remonter le fond à la surface. Il ne suffira pas d’un coup de gomme sur l’acronyme FN en refaisant la façade sans changer le fonds de commerce, comme il ne suffira pas à Sarkozy de gommer UMP pour faire oublier son quinquennat et l’affaire Bigmalion.

    - Après les dernières municipales, comme des précédentes, on a pu observer le même déferlement de haine qui accompagne chaque prise de pouvoir du FN sur une collectivité locale. Les cadres du FN qui mettent une chape de plomb sur des villes conquises, stigmatisent par la haine et détruisent les liens sociaux au détriment du vivre ensemble républicain.

    Derrière une égalité sociale promise, les élus FN  gèrent de façon discriminatoire en n’accordant pas la même considération à toutes et à tous. Ils pratiquent le tri sélectif ethnique et social. Ils négligent les plus démunis et aggravent les inégalités sou couvert d’un faux discours égalitaire. Ils s’ingénient à favoriser les privilégiés par des décisions ciblées et revanchardes.

    - La laïcité est leur nouvel étendard pour instrumentaliser les attentats de janvier dernier et manipuler les peurs pour justifier des politiques xénophobes et discriminatoires. Sous les oripeaux de la république, ils défendent une laïcité orientée vers le catholicisme contre les Musulmans. La nièce de Marine Le Pen a introduit le concept de « Français de souche » qui n’a aucune existence juridique et aucune base historique, à moins de considérer que les Français de souche sont issus de village gaulois de la BD Astérix.  La ficelle qui conduit à une race arienne est grosse comme Obélix. Marine Le Pen ne se sert de la laïcité que pour dénoncer les prières des Musulmans  dans la rue.

    Le FN pratique une laïcité sélective : défense de la religion catholique mais stigmatisation des musulmans. En 2010, Marine Le Pen invoquait la laïcité pour condamner les prières de rue des musulmans ou la viande Hallal. A Bézier, le nouveau maire apparentée FN multiplie les provocations et a même imposé une messe catholique à l’ouverture de la Féria, après avoir décidé qu’il n’y aurait plus de repas hallal dans les cantines scolaires.

    Ne laissons pas la laïcité au FN !

    - On l’a compris : la politique économique, les promesses sociales et la laïcité ne sont que les cache-sexes d’une seule politique qui a toujours été celle du fascisme. Le FN n’est pas le parti républicain que l’on veut nous faire croire. Il ne peut que s’inscrire dans la démocratie électorale pour arriver au pouvoir mais cela ne fait pas de ce parti d’extrême-droite un parti républicain car, une fois arrivés aux affaires, leurs élus ne respectent pas le principe républicain selon lequel tous ceux qui résident sur le territoire ont un égal accès aux droits et devoirs. "Instaurer la priorité nationale pour l'emploi, le logement et les aides sociales" est contraire à ce principe. La nationalité ne doit pas être le premier guide de l'action publique. La notion de territoire reste prioritaire.  Au nom du vieux slogan "Les Français d'abord !", les élus FN veulent interdire aux étrangers en situation régulière l'accès aux aides publiques. Conditionner les aides publiques à la nationalité française, ce n’est pas républicain. Le vernis républicain que d’aucuns s’efforcent à vouloir donner au FN n’est qu’une stratégie électorale qui met en danger les fondements de la démocratie et de la république.

    La nation française ne peut se fonder sur la notion de Français de souche pas plus que n’importe autre nation. Même les nationalistes corses doivent le savoir puisque, sur l’île comptant 300.000 habitants, on ne compte que 90.000 individus corses depuis plusieurs générations. En outre, les Corses à la généalogie ancienne sont plus nombreux en France et dans le reste du monde. Ils ont diverses nationalités dans des pays sans en être de souche. Devraient-ils être des sous-citoyens?

    On peut se demander où en seraient la décentralisation de la Corse et les efforts pour sauver la langue corse si le Front National décidait de la politique nationale au vu de ce que décident leurs élus locaux.

    - Enfin, voter FN au premier tour aurait pour conséquences des duels FN/UMP et FN/PS et ne ferait qu’induire le « vote utile » sans changement politique sur le plan local et sur le plan national. L’abstention a les mêmes conséquences puisqu’elle facilite l’accès du FN au second tour avec des scores faussement élevés car il n’est pas tenu compte des abstentions et des votes blancs.

    Fucone

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  • Oui, les départements existent encore et gardent des compétences primordiales, notamment culturelles. La tentation abstentionniste risque de donner une belle gueule de bois au lendemain du scrutin. Vous êtes concernés par ces élections dans tous les secteurs de votre vie sociale.

    Les candidats de Manca alternativa/ parti de gauche (membres du Front de gauche) sont des militants particulièrement et sincèrement impliqués, notamment dans plusieurs domaines dont celui culturel et associatif. Par les temps qui courent, c'est à souligner. Ils revendiquent clairement leur volonté de faire de la culture un enjeu citoyen et républicain.

    Si le qualificatif "gauche" n'est pas mérité par le parti socialiste, une gauche fidèle à ses valeurs humanistes est dans l’opposition à la politique austéritaire menée par François Hollande et Manuel Valls.

    On ne peut pas se plaindre qu'une centaine de festivals disparaissent cette année en France et en Corse, et ne pas voter pour des candidats locaux qui mettent la culture au cœur de leur action et de leur projet. N'oublions pas, avec l'abandon programmé de l'État (regardons simplement les nouvelles dotations en baisse) de tout discours national sur la culture, que l'avenir réside dans les institutions locales et dans leur capacité à résister et à travailler avec les acteurs locaux.

    Les politiciens qui sacrifient la culture à un équilibre budgétaire (imposé par la Troïka dans l’intérêt des banques et des actionnaires) sont les mêmes qui sacrifient la politique sociale par une politique austéritaire injuste et contre-productive.

    La culture fait partie des droits sociaux et ne doit pas être réservée à des castes. Faut-il rappeler encore le Conseil de la résistance lorsqu’il a écrit de donner la possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui en auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.

    Une citation attribuée à Winston Churchill a beaucoup circulé sur les réseaux sociaux le printemps dernier. Alors que faisait rage la Seconde Guerre mondiale, le parlement britannique aurait exigé que les subventions aux arts et à la culture soient plutôt versées à l’effort de guerre, ce à quoi Churchill aurait répondu : « Then what are we fighting for ? » Pourquoi combattre le Troisième Reich si ce n’est pour préserver notre culture ? La citation a été inventée mais Churchill aurait été bien inspiré de le dire.

    Le tissu associatif permet la démocratisation de l’accès à cette culture. Les moyens financiers qui y sont consacrés sont productifs car ils participent aussi au développement, à la création d’emplois et à l’économie locale.  La culture aide l’économie locale, elle est aussi le domaine de l’éducation nationale et donc des moyens dont disposent les établissements scolaires, les lycées et les collèges.  

    La Corse est un lieu de culture et doit le rester. La Corse est une île où le « vivre ensemble » est une nécessité et où ceux qui y naissent doivent pouvoir y vivre. Le conseil départemental participe à ce « vivre ensemble » et  intervient dans différents domaines qui ont fait l’objet d’un croquis que nous vous publions ci-dessous :

    départementale_croquis
    Ce croquis démontre l’importance de cette collectivité locale qui est proche de chacun car le conseiller départemental est le représentant de votre canton, c’est-à-dire de la circonscription don la taille est la plus adaptée à un regroupement des moyens en préservant la proximité des élus avec la population. Le conseiller départemental, avec les conseillers municipaux,  sont les plus proches de vous.

    canton2bis

     

    Conscients de ce rôle, les candidats de Manca alternativa et du parti de gauche, membres du Front de gauche, nous ont montré qu’ils avaient à cœur de se rendre utile à la collectivité. La devise de chacun de nous pourrait être calquée sur celle des mousquetaires : tous pour un et un pour tous. Toutefois, il ne s’agit pas de participer à une aventure de cape et d’épée mais il suffit de déposer un bulletin de vote pour un vrai changement en choisissant des conseillers départementaux qui connaissent les problèmes sociaux et ont la volonté d’améliorer les conditions de vie de chacun en défendant les droits de tous.

    canton3

     

    A la rédaction du blog de Manca alternativa, nous sommes convaincus que les candidats que nous soutenons sont ceux que vous attendez. Ils représentent la seule alternative politique au triumvirat UMP, PS et FN. Si vous voulez du changement, c’est à eux qu’il faudra faire confiance. Ils sont parmi nous et avec nous. Par leurs expériences professionnelles et leurs activités associatives, ils sont les candidats du « vivre ensemble ».

    Battone

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  • Les enfumages médiatiques s’intensifient… Mépris pour le Front de gauche... Haro sur Mélenchon!

    Caramba! C'est raté!...

    Les manipulations médiatiques s’intensifient. D’abord dans  le cadre des élections départementales.  Pour exemple, le JT du soir de la 2ème chaîne, sous la houlette de David Pujadas, s’attarde sur une série de sondages qui ne concernent que trois partis : l’UMP, le PS et le FN. Les autres partis sont négligés sans doute pour faire apparaître le FN comme la seule force d’opposition à l’UMPS. 

    caramba_ratéEt puis le Monde fait la promotion d’un ouvrage écrit par deux de ses journalistes (Ariane Chemin et Vanessa Schneider) sur le personnage controversé de Patrick Buisson. Le sujet est repris par toute la presse. Curieusement, les unes mettent en avant  le rôle de conseiller qu’aurait joué cette éminence grise d’extrême-droite auprès de Jean-Luc Mélenchon. L’enfumage est énorme et grotesque. On comprend vite l’intérêt de braquer les projecteurs contre le candidat Front de gauche aux dernières présidentielles. A travers lui, c’est le Front de gauche que l’on veut atteindre.  Par ailleurs, cette annonce, avec tambours et trompettes, voudrait faire oublier que Patrick Buisson était le conseiller officiel du Président Nicolas Sarkozy. Nous regardions un débat organisé sur le livre polémique par la chaîne  Itv aujourd’hui à 12h30 et, pendant tout le temps de ce débat, le sous-titre est resté le même : « Patrick Buisson, conseiller de Jean-Luc Mélenchon ? » Voilà une façon subliminale de noyer le poisson et de s’écarter du sujet du livre: la personnalité d’un homme qui menace d’apporter de nouvelles révélations sur Nicolas Sarkozy, son ancien employeur. Qui tiendra compte du point d’interrogation ? D’ailleurs les commentaires sont  hypocrites et  à charge. Les commentaires pointent Jean-Luc Mélenchon. Sarkozy en devient un personnage secondaire.

    Le journal en ligne RUE89 n’a pas hurlé avec les loups pour faire haro sur Jean-Luc Mélenchon. Daniel Schneidermann y a publié un article intitulé : « Une amitié Mélenchon-Buisson : Miam ! » Un titre humoristique qui s’adresse à tous les « mélenchonphages », toujours prêts à faire Miam ! Miam ! Le journaliste écrit : « L’occasion de coincer Mélenchon ? Mélenchon-Buisson. Odeur de soufre, amitiés dangereuses, anguille sous roche. La bonne affaire ! A peine publiées les bonnes feuilles dans Le Monde, Jean Quatremer, l’homme qui détecte les rouges-bruns au microscope, tweetait avec frénésie sur les délicieuses révélations. L’occasion est si belle, on aurait tort de se gêner. Depuis le temps qu’on tente de le coincer, le Mélenchon, en lui collant des procès en antisémitisme qui s’effondrent tous les uns après les autres, on ne va pas bouder son plaisir ».

    Patrick Cohen a déroulé le tapis rouge aux auteures du livre. Qui s’en étonnera de celui qui a déchiré sa carte de journaliste parce qu’on ne la lui renouvelait pas assez vite. Finalement la méritait-il ? Il fait partie des « mélenchonphages » des médias et de la doxa libérale. Les affamés diffamateurs  ne renoncent jamais, même s’ils se sont souvent cassé les dents, notamment lorsqu’ils ont proféré des accusations d’antisémitisme contre Mélenchon.  

    La ficelle est trop grosse. On ne pourra tout de même pas dire que Mélenchon a reçu la francisque et qu’il était l’ami de Bousquet.  Le journaliste de RUE89 n’est pas dupe comme, nous l’espérons, la plupart des gens de bonne foi. Il conclue son article ainsi : « Les amitiés sont une chose, les paroles et les décisions politiques en sont une autre. A supposer que Mélenchon et l’infâme Buisson trouvent de temps en temps plaisir à bavarder ensemble, quelles en sont les conséquences dans l’action publique de Mélenchon ? Quelle trace de racisme ? Quelle trace d’antisémitisme ? Certes, quelques déclarations surprenantes de temps en temps, comme, récemment, cet ébouriffant éloge de la « cohérence » de Sarkozy. C’est mince. Caramba[1], encore raté ! »

    Même si Jean-Luc Mélenchon est l’un des porte-parole du Front de gauche et ne représente pas à lui tout seul le Front de gauche. C’est le plus médiatisé car, à travers lui, on vise le Front de gauche. Le jeu habituel est d’essayer de lui faire perdre son sang froid mais, depuis le temps qu’on la lui fait, il a acquis une grande expérience et sait faire preuve de patience. En période d’élections, et c’est le cas actuellement pour les départementales, de nombreuses tribunes sont données au Front national qui, par la voix de Marine Le Pen, a le culot de se plaindre auprès du CSA comme si ce n’est jamais suffisant. Le Front de gauche se réjouirait de bénéficier du même traitement.

    Le Front de gauche présente plus de 1200 binômes aux élections présidentielles et la plupart des candidats se voient ignorés des médias locaux et nationaux, qui, tous les jours, parlent de l’UMP, du FN et du PS. Le Front de gauche est ignoré d’un côté et de l’autre Jean-Luc Mélenchon est attaqué dans des campagnes manipulant l’information avec une stratégie de diabolisation.

    Malgré cela, le Front de gauche sera présent sur le terrain à chaque élection avec un programme et des propositions qui iront toujours dans le même sens, celui de la justice sociale. La presse du système ne pourra pas indéfiniment tromper les électeurs par des campagnes de dénigrement et le mépris montré aux autres partis que ceux de la doxa libérale et de son allié le Front national. Tous sont prêts à faire le lit d’un parti dont l’idéologie n’est un secret pour personne et qui ramène tous les problèmes économiques et sociaux à des mesures xénophobes et au concept de « français de souche » qui a remplacé celui de « race arienne ».

    Nous ne pouvons que le dire et le redire : l’abstention n’est pas la solution lorsqu’une démocratie dépend du droit de vote – le vote Front national est un vote stérile et dangereux pour la démocratie, le vivre-ensemble et l’avenir économique de la France – Le PS n’a fait que poursuivre la politique économique et sociale de la droite dont on connaît le bilan catastrophique  – La seule alternative politique est représentée par le Front de gauche qui veut mettre fin à l’austérité imposée par la Troïka dont on a vu les dégâts causés à la Grèce.

    Faites le choix d’un avenir solidaire ! Alors, pour construire cet avenir, vous avez un geste à faire : déposer un bulletin de vote dans une urne électorale sans vous tromper dans votre choix qui doit être celui de l’intérêt général dont dépend le sort de chacun de nous, donc le votre et celui de vos enfants.

    Pidone



    [1] Interjection qui est un euphémisme de carajo (« bite, vît, membre viril »), marquant la surprise, l’étonnement, le dégoût. On peut aussi la remplacer par «  Dis donc ! Mince alors ! » ou plus court : « Oh ! »

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