• JOURNEE D’ETUDE SUR LES PROBLEMES ENVIRONEMENTAUX

     

    foulquier

     

     

    Porticcio. 25 avril 2015.

    la Fédération de la Corse du Sud du PCF organisait une journée de travail portant sur les rapports entre l’homme et la nature. Nous avons eu le plaisir d’écouter, avant débat, Luc Foulquier, spécialiste du nucléaire et de la problématique environnementale, membre de la commission nationale écologie énergie du PCF.

    Une approche des plus intéressantes, qui place l’humain comme partie intégrante de la nature et non comme un problème. 

    Que dit Luc Foulquier ? Je cite : « Pour nous qui sommes de culture marxiste, sans pour autant nier que l’impact anthropique sur la nature se fasse chaque jour plus pressant, nous pensons qu’il s’agit avant tout d’élaborer, pas à pas, une nouvelle organisation sociale qui permet aux activités humaines individuelles et collectives d’interagir avec l’environnement en protégeant les biens communs naturels de l’humanité que sont le climat, l’air, l’eau, la biodiversité, les sols etc, ainsi qu’en exerçant une vigilance soutenue sur l’évolution des équilibres naturels. Est-ce pure utopie ?, à notre avis certainement pas, tant nous sommes convaincus que les rapports être humain/nature constituent un enjeu majeur du développement de l’humanité et qu’il est possible maintenant – bien qu’il soit sans doute grand temps - de les adapter convenablement. »

    Luc Foulquier nous a présenté différentes approches pour élaborer une humanité émancipée et respectueuse de l’environnement, mettant l’accent sur le fait que dans l’absolu notre terre et son espace regorgent d’énergies nouvelles actuellement non exploitées car non métrisables.

    Le modèle capitaliste privilégie lui l’épuisement de nos sol par l’extraction d’énergies fossiles que le grand capital possède à bon compte, obtenue grâce aux nombreuses guerres qu’il continue de mener. Des profits récoltés sur le sang et les larmes de peuples tenus dans l’ignorance et asservis par les armes et les doctrines fascistes des pantins qui les gouvernent.

    Une approche humaniste et qui donne envie de se battre pour changer l’avenir,

    une approche marxiste à la lumière d’expériences contemporaines et qui dénonce les dérives productivistes du 20ème siècle et qui réoriente sur une production centrée sur des rapports respectueux entre les êtres humains et la nature, notions que nous partageons et qui, loin de faire de nous des rêveurs, replace l’homme sur le chemin de la dignité, loin de l’esclavage et du renoncement.

     L’ex-candidat de gauche, François Hollande, et nouveau président de droite, qui prônait le changement immédiat, qui dénonçait la finance et la lutte contre le libéralisme comme son premier combat, devrait prendre connaissance de cette approche, sans concessions pour les grandes firmes capitalistes productivistes, en lieu et place de faire des comparaisons indignent  entre le parti de la haine raciale et de la négation, ce Front National qui attise les haines et divise le peuple, et le Parti communiste, qui combat depuis toujours pour défendre la cause de l’émancipation humaine et qui dans les heures les plus sombres que traversa notre pays se leva pour dire non et paya du prix du sang les combats menés contre l’ennemie.

    A l’approche de grands événements que sont les rencontres de la conférence de Paris (COP 21) sur les changements climatiques qui aura lieu en cette fin d’année, il est bon de replacé l’ « humain d’abord », l’homme partie prenante de la nature et non de le criminaliser, en cherchant des solutions qui non seulement participeront de son émancipation mais garantiront une paix durable pour l’humanité sur une planète plus propre et sereine.

    Voilà ce à quoi devrait s’atteler un véritable gouvernement de gauche qui organise un événement mondial majeur pour notre avenir.

    Stéphane Leroy.

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • génocide2Cent ans de négationnisme. Basta!

    Aujourd’hui, se déroulent les commémorations du génocide des Arméniens.

    Cent ans de négationnisme ! A Erevan, capitale de l’Arménie, quelques chefs d’Etat ont fait le déplacement, dont Hollande et Poutine. Le pape a enfin reconnu officiellement qu’il s’agissait bien d’un génocide sur lequel toutes les preuves ont été apportées depuis longtemps. Il s’est déroulé sous les yeux de diplomates et de militaires allemands, mais aussi de témoins d’autres nationalités. Le président allemand vient de reconnaître la responsabilité de l’Allemagne et a enfin prononcé le terme de génocide. Le grand absent des nouvelles reconnaissances restera Barak Obama parce que les Etats-Unis sont englués dans une géopolitique qui a fait de la Turquie le pion principal d’abord contre la Russie. Une base américaine est implantée sur le sol turc.  

    Malgré les tergiversations des dirigeants turcs dans la lutte contre L’Etat islamique et une complaisance apparente (pour éviter le mot complicité) de l’Etat turc dans la constitution de cet Etat terroriste, les Américains préfèrent le cynisme politique aux grandes vertus qu’ils voudraient incarner.

    génocide1Le génocide des Arméniens a pu être perpétré grâce à la passivité de cette entité chimérique appelée « communauté internationale ». Les grandes puissances ont préféré le taire que l’empêcher et le punir. Il aura fallu la Shoah pour que le terme « génocide » entre dans le vocabulaire judiciaire en se basant sur ce que certains appellent encore massacres de masse en ce qui concerne les Arméniens. Quelle hypocrisie! La justice internationale a jugé les bourreaux nazis sur un terme juridique inventé en référence au génocide des Arméniens et l’Etat d’Israël n’a pas encore reconnu ce génocide, pour garder de bonnes relations commerciales avec la Turquie et, peut-être, pour ne pas se voir reprocher les milliers de morts palestiniens.

    Le négationnisme de l’Etat turc et la complicité encore silencieuse de pays comme les USA et Israël sont des encouragements à commettre d’autres génocides et nous savons qu’ils se sont produits et se produiront encore. Il suffit de citer le Cambodge, la Bosnie, le Rwanda… et aujourd’hui les exactions commises par les jihadistes en Irak et en Syrie, en tous points identiques à celles perpétrées pendant le génocide des Arméniens.

    Partout en France, est rappelée et commémorée la Shoah. Partout en France et dans le monde, a été ignoré le génocide des Arméniens jusqu’aux années 1970. Il est pourtant celui dont le négationnisme a encouragé la commission de tous les génocides qui ont suivi.

    Cette année l’Assemblée de Corse a voté à l’unanimité une motion de reconnaissance de ce génocide qui a cent ans. Cela doit participer à l’action contre le négationnisme. En Corse, vivent des insulaires d’origine arménienne. Les couples corso-arméniens s’expliquent par de nombreux points culturels communs. Des compatriotes ont dans leur généalogie des morts de la guerre 14-18 dans leur engagement contre l’armée turque, alors que la Turquie était l’alliée de l’Allemagne. Que ce soit à Bastia ou à Ajaccio, un monument pourrait être érigé à la mémoire des "un million et demi de victimes arméniennes" et aux Corses morts contre l'armée turque, pour rappeler que le peuple corse est solidaire des minorités assassinées.    Des jumelages de villes pourraient aussi être envisagés avec l’Arménie. Un partage culturel serait sans aucun doute riche en découvertes mutuelles. C’est une idée que nous lançons, à titre personnel, aujourd’hui 24 avril 2015, alors que FR3 Corse Via stella a fait de louables efforts de programmation sur le génocide des Arméniens. Nous félicitons les concepteurs du programme diffusé par la chaîne corse.

    Pidone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • François Hollande fait ses adieux à la gauche

     

    Nous publions une libre opinion de Clémentine Autain, parue dans le Monde du 22 avril 2015.

    "Ce n’est pas un dérapage mais le symbole d’une stratégie politique. La comparaison de François Hollande entre le Parti communiste français (PCF) d’hier et le Front national (FN) d’aujourd’hui signe ses adieux à la gauche. En assimilant un tract communiste des années 1970 à la propagande d’extrême droite de notre époque, le président de la République joue du désordre idéologique actuel pour mieux asseoir son projet démocrate à l’américaine. Et tirer un trait sur les catégories populaires.

    Je n’ai jamais été membre du PCF, mais je sais que cette attaque vise en réalité tous les tenants d’une gauche de transformation sociale, ici traités comme des paillassons. François Hollande n’ignore pas l’antagonisme des filiations politiques : d’un côté, celles et ceux qui ont résisté à l’Occupation et combattu le fascisme ; de l’autre, celles et ceux qui ont collaboré avec le régime de Vichy et soutenu Franco en Espagne

    Hollande sait bien que le PCF ne désigne pas l’étranger comme l’ennemi et qu’il combat aujourd’hui encore les méfaits de la colonisation quand le FN fête ce passé. Il devrait aussi savoir que l’assimilation des régimes totalitaires en un tout homogène, comme mettre dans le même panier « les extrêmes », est une escroquerie intellectuelle autant qu’un danger politique. Mais les leaders du Parti socialiste (PS) préfèrent visiblement jouer avec l’Histoire.

    Mue libérale

    Implorer un ralliement du PCF aux listes socialistes le temps d’une élection n’empêche pas un député PS d’écrire ensuite : « Les peuples asservis par le communisme soviétique attendent toujours les excuses publiques du PCF. » Christophe Caresche devrait logiquement demander aussi des comptes à la Rue de Solférino pour les massacres de la colonisation. Mais l’enjeu n’est pas de s’excuser, c’est de comprendre pourquoi ces événements se sont produits et d’en prendre ses distances, à partir d’un regard critique aiguisé. Dans cette affaire, l’Histoire se trouve instrumentalisée par les leaders du PS au service d’un dessein politique.

    Défenseur d’un« There is no Alternative » (« Il n’y a pas d’alternative », slogan de Margaret Thatcher) à la française, Hollande pose depuis les années 1990 une à une les pierres pour que le PS opère une mue libérale. Elu président, Hollande a troqué l’intérêt du grand nombre pour celui de la finance. De la capitulation devant Angela Merkel aux 30 milliards d’euros donnés aux grandes entreprises sans contrepartie pour l’emploi, du choix comme premier ministre de l’homme qui avait obtenu 6 % à la primaire socialiste sur la ligne la plus droitière à la nomination d’un banquier au ministère de l’économie, capable d’achever la gauche en une phrase – « Il faut que des jeunes Français rêvent d’être milliardaires », François Hollande a de la suite dans les idées.

    Il faut encore s’assurer que les forces qui subsistent et se battent à gauche soient rangées au rayon des vestiges du passé. Les ringardiser sur Canal+ fait partie de la stratégie. Le bilan calamiteux de trois ans de gouvernement n’entame ni son cap ni son dogmatisme. Il a maintenant trouvé une tactique pour espérer gagner en 2017 : être le garant de la préservation de l’ordre existant face à un FN menaçant.

    Tactique minable

    Aussi François Hollande a-t-il dans une même phrase banalisé le FN et ostracisé la gauche de rupture. En postulant que le peuple se tourne vers Marine Le Pen comme autrefois il se tournait vers le PCF, il appuie les efforts de triangulation d’un FN. Hollande contribue à rendre le vote des milieux populaires pour le FN acceptable, banal, voire normal, au lieu de chercher à le déjouer. Comme s’il s’agissait d’un fait acquis, d’une évidence.

    Loin de combattre les raisons du vote FN, et notamment la désespérance de catégories populaires qui se savent abandonnées, méprisées par les gouvernants successifs, et donc de mener des politiques de lutte contre les inégalités sociales et territoriales, François Hollande s’invente une tactique minable.

    Pendant ce temps, s’arrache en librairie le roman de Marc Dugain,Quinquennat, dans lequel le président Launay, un cynique dont on ne sait pas s’il est officiellement de droite ou de gauche, confie à l’un de ses proches : « L’avantage d’avoir l’extrême droite en face de soi au second tour, c’est qu’on n’a même pas besoin d’avoir un programme. Il suffit de démonter le leur. D’ailleurs, je n’ai pas de programme. » Le FN fonctionne comme un agent du système en place, comme un épouvantail qui pousse le régime à persévérer dans son être. Jusqu’à quand ?

    Hollande tourne le dos au peuple

    Avec pour carburant le ressentiment, le Front national divise le peuple. Le « bon Français » doit en vouloir à l’immigré. Le salarié au smic doit détester son voisin au RSA, cet « assisté », ce potentiel fraudeur. Au FN, il n’est pas question de lutte des classes mais de guerre des identités. L’extrême droite ne cherche pas l’émancipation humaine mais l’ordre ancien. Le FN n’est pas l’ennemi de la finance ni de la grande bourgeoisie, mais le défenseur d’une solution de repli autoritaire. Toute la gauche devrait être vent debout contre cette jonction en cours entre une partie du peuple et ce projet funeste.

    Il n’y a pas de politique d’émancipation humaine sans appui du peuple. Or Hollande lui tourne le dos. C’est le plus grave dans cette provocation. Car la majorité des catégories populaires, écœurée par des alternances successives qui détériorent toujours plus ses conditions de vie, s’abstient quand une autre partie croit trouver une réponse dans le FN, qui a pour lui l’attrait de l’inédit.

    La tâche centrale d’une gauche digne de ce nom, c’est de renouer avec la fierté populaire. C’est de travailler à la stratégie de transformation sociale et écologique du XXIe siècle. C’est de trouver la façon de faire vivre l’égalité, la justice sociale, la vie bonne dans des termes contemporains. En brouillant les grandes références historiques pour substituer à la partition gauche/droite une opposition démocrates/républicains, François Hollande a déserté ce terrain. Nous ferons sans lui."

    Clémentine Autain (directrice de la revue trimestrielle Regards et membre d’Ensemble-Front de gauche)

     

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Migrants 

    L'insoutenable encore et toujours.

     

    Nous publions un communiqué de Per a pace sur une terrible tragédie humaine qui est en train de se dérouler en Méditerranée.

    "Combien faudra-t-il de souffrances, de drames, de morts pour que l'Europe et la communauté internationale se saisissent sérieusement du très grave problème humanitaire qui perdure depuis des années en Méditerranée avec la fuite des migrants des pays du sud.

    Les migrants toujours plus nombreux, fuient la misère, les dictatures, les conflits et les guerres. Pour beaucoup une fuite pour la vie, avec au bout la mort. La méditerranée mer d’échange des cultures et des hommes, est en train de devenir un cimetière.

    Il y a 10 jours plus de 400 migrants  se sont noyés dans le naufrage de leur embarcation surchargée et en fin de semaine entre 700 et 900 personnes ont de nouveau trouvé la mort au sud des côtes italiennes. Beaucoup de femmes et d'enfants fuyant les misères et les combats, avec l'espoir d'une vie meilleure et en sécurité. 

    En 2014 déjà, plus de 200.000 migrants ont tenté la traversée de la Méditerranée. Parmi ceux-là, combien d'anonymes ont péri en toute indifférence ?

    C'est notre conscience humaine qui est aujourd'hui et une nouvelle fois interpellée face à l'inacceptable, cette tragédie, cette nouvelle barbarie. 

     La Syrie, la Libye, le Liban, l'Egypte, la Palestine, l'Irak, la Tunisie, l'Afrique pourrait-on dire,  partout la violence sévit dans le fracas des armes, la misère progresse. 

    Il ne suffit pas de déclencher des guerres avec l'OTAN comme ce fut encore dernièrement le cas en Libye, il faut assumer ses responsabilités... La déstabilisation du monde arabe est grave de conséquence pour l'avenir de l'humanité. Dans cette situation, de nouveaux monstres, de nouveaux fascismes prospèrent. 

    Nous ne pouvons accepter  une telle situation, une telle indifférence des responsables politiques Européens. 

     L’hypocrisie et la faillite de leur système capitaliste est aujourd'hui une réalité qu'il faut avoir le courage de regarder en face.

    Ne rien faire, ou faire semblant, va conduire à de nouveaux drames, de nouvelles morts...."

    Ajaccio le 21 avril 2015

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

     

     

    cuba9

     

    Cuba :

    La révolution est-elle toujours en marche ?

     

    Nous publions le deuxième volet du carnet de route à Cuba rédigé par notre camarade Jacques Casamarta. Ce carnet prend un relief particulier. Raul Castro et Barack Obama se sont rencontré lors de la conférence panaméricaine à Panama , le 11 avril 2015. Une poignée de mains a immortalisé cette rencontre devant les caméras du monde entier. Le président américain s’est enfin prononcé pour la levée de l’embargo qui frappe Cuba depuis des décennies. Embargo qui a pesé lourdement sur l’économie de l’île.

    Reste à savoir si le geste des Nord-Américains est sincère. Les Cubains seront vigilants et ont la mémoire longue. Washington ne renoncera jamais à considérer l’Amérique latine comme sa chasse gardée. Elle l’a prouvé plusieurs fois dans le passé en soutenant, par exemple, le push fasciste au Chili en 1973 et en multipliant les provocations et les ingérences dans les affaires du Venezuela.

     

    Les deux monnaies cubaines

    D'autant que Cuba vit et fonctionne avec 2 monnaies : Le Pesos Cubain et le CUC, (la monnaie convertible pour les touristes) qui a remplacé le dollar en 2004, suite à une nouvelle crise avec les États Unis.   Le CUC actuel représente 24 Pesos Cubains. Mais le salaire moyen à Cuba se situe entre 240 Pesos, (l'équivalent de 10 CUC) et 380 Pésos. Pour beaucoup de cubains, la recherche de cette devise, le CUC devient un objectif, une priorité, et c'est ainsi que les petits boulots se multiplient.

    Certains n'hésitent pas à penser que cette situation crée une discrimination à l'égard des cubains, d'autres considèrent qu'il s'agit tout simplement d'un apport de devises pour le pays, mais il semblerait que le Pesos convertible, le (CUC) soit prochainement abandonné. 

    Il est évident que le tourisme apporte une part non négligeable à l'économie insulaire, mais nous l'avons parallèlement constaté, il développe aussi des graves perversions qui touchent la société cubaine et en particulier sa jeunesse.

    La prostitution n'est pas forcément visible à l'œil nu dans la rue, mais elle est pourtant bien réelle. Le tourisme sexuel est devenu au fil des ans un phénomène de masse à Cuba, comme malheureusement dans d’autres pays. De jeunes filles s'affichent dans les bars, restaurants et dans la rue avec des occidentaux dont certains, pourraient avoir l'âge de leur grand-père. 

    Heureusement tous les cubains avec qui nous avons échangé sur ce sujet, sont très conscients du problème et dans les propos, l’indignation est palpable. Cuba était devenu le bordel des Amériques dans les années 30, s’il n’y prend garde, cette situation va se reproduire

    Il y a urgence à y mettre un terme et même si les autorités ont pris des mesures pour interdire l'accès aux hébergements d'occidentaux avec des filles cubaines, il est évident que cela est de loin insuffisant aujourd'hui.

    Cuba a des atouts, il a su réagir dans plusieurs domaines, mais on le voit, il est aussi confronté à de graves problèmes ou enjeux, que l'embargo américain a eu tendance à amplifier, quand il ne les a pas créés.

    L’effondrement du bloc Soviétique

    Le deuxième élément d'analyse et qui a été un événement de grande portée politique pour Cuba est l'effondrement de l'URSS dans la décennie 90 et du coup, la perte d'un soutien international de poids pour le pays et son économie. Ce soutien, permettait bon an mal an, de pallier, en tout cas en partie, aux méfaits de l'embargo américain.  Le plus caractéristique et symbolique de ce soutien à été l'arrêt de la construction de la centrale nucléaire de Cienfuegos après la disparition de l'Union Soviétique. "Il y a bien eu une tentative de reprise des travaux avec la France mais les technologies n'étaient pas les mêmes et ainsi fut définitivement abandonné le projet de centrale" nous dira Rider, ingénieur à la compagnie électrique cubaine (Rente CTE Antonio Maceo) à Santiago de Cuba. Cet exemple n'est qu'à titre indicatif, mais suffisamment éloquent des difficultés rencontrées par le pays dans de nombreux domaines économiques. Avec la disparition de l'URSS, Il a fallu s'adapter... Mais cela n'a pas été facile, d'autant que "l'embargo est un embargo total" et comme le signalera Ornaldo de Santa Clara, "il suffit d'une petite pièce de fabrication américaine dans une grande machine venue d'ailleurs, pour que l'ensemble soit soumis à embargo et donc interdit par les États Unis sur le territoire Cubain". 

     

    cuba5

     

    Isolement politique pour Cuba

    En troisième lieu, Cuba est donc aussi victime de son isolement politique. 

    Avec cette nouvelle situation, la disparition du bloc dit "de l'Est", le pays s'est retrouvé plus  isolé que jamais sur la scène politique internationale, même si de nouvelles coopérations et solidarités se sont ouvertes et amplifiées notamment avec le Venezuela  du temps d'Hugo Chavez, que les autorités décrivent comme "le véritable et sincère ami du Cuba". 

    Nous vivons aujourd'hui dans un monde qu'il faut qualifier "d'unipolaire" depuis la disparition du bloc soviétique, qui a échoué dans son aventure de libération humaine et qui s'est avéré incapable de réconcilier "socialisme et liberté" "socialisme et démocratie".  

    Face à cette situation, le capitalisme s'est vite mondialisé et aujourd'hui c'est bien lui, qui dicte sa loi, impose ses normes sociales, économiques et régente ainsi le monde avec ce vent de libéralisme. Les reculs de civilisation sont imposés au nom "du réalisme économique", ou de la soit disant «nécessaire rigueur". Les inégalités ont créé un fossé pour ne pas dire un gouffre entre les pays dits "riches et ceux considérés comme pauvres". A l'intérieur même de nos pays, en Europe la paupérisation touche des millions de personnes aujourd'hui. Les débats sur la "dette", sont suffisamment révélateurs de l'état d'esprit des puissants dans ce domaine. Cette politique fait des ravages humains sur le continent africain, les pays du tiers monde depuis déjà plusieurs années, mais aujourd’hui l’exemple de ce qui ce passe en Grèce, en Espagne et dans d'autres pays européens est suffisamment révélateur de cette réalité qui est le résultat du monde unipolaire, du manque ou encore insuffisance de rapport de force progressiste en Europe et dans le monde. 

    De grands organismes internationaux, comme la Banque Mondiale, le FMI, (Fond Monétaire International), l’OMC, (Organisation Mondiale du Commerce) ou encore l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et pour l'Europe, la BCE (Banque Centrale Européenne) impulsent des politiques libérales, capitalistes au monde et tous ceux qui veulent s'en détourner sont ainsi marginalisés. C'est aujourd'hui le cas de nombreux pays dans le monde et Cuba fait partie de ceux-là. Jusqu'à quand pourra-t-il résister à ce libéralisme mondial et globalisé ? 

    cuba8

     

     

    Construire l’alternative au libéralisme

    Là est une vraie question qui doit interpeller tous les démocrates, les progressistes, tous ceux qui considèrent qu'un autre monde est possible, plus social, plus humain, plus équitable, un monde qui coopère et s'entraide, respectueux de l'environnement, solidaire et en paix.  

    Cela pose la question d'une alternative au libéralisme et l'enseignement qu'il nous faut tirer, c'est qu'il y a urgence à inventer cet autre futur, à montrer qu'une autre perspective politique peut mobiliser les progressistes à travers le monde, car nous ne reproduirons pas la révolution d'octobre 1917.

    Cette révolution inachevée, qui a dérivé vers une sorte d'autoritarisme a fait son temps, avec ses victoires, ses espoirs et ses échecs retentissants. Mais il y a des enseignements à tirer, pour ne plus connaitre d'aussi graves désillusions, désenchantements, qui pour une part non négligeable sont aujourd'hui responsables de cette situation mondiale que nous connaissons et combattons. Le libéralisme, avec son cortège de souffrances, mais aussi les conflits et guerres qui se multiplient aujourd’hui sur la planète.

    L’urgence aujourd’hui d’une troisième voie

    Il y a bien aujourd'hui à défricher une troisième voie, qui ne soit ni la voie soviétique entachée de ces graves dérives démocratiques, ni le social libéralisme qu'une partie de la gauche et la droite veulent promouvoir à l'image des politiques européennes et mondiales aujourd'hui. 

    Peut-être faut-il revenir sur quelques idées politiques déjà développées par le "Mouvement des Non Alignés" dans les années 60. Cuba d'ailleurs en faisait partie avec d'autres pays, issus notamment de la décolonisation, 

    Le capitalisme s'est mondialisé et face à cette organisation tentaculaire, cette dictature de l'argent, il faut un contrepoids, un pendant progressiste, des perspectives politiques et démocratiques, des organisations internationales qui donnent du sens à l'émancipation, au respect et à la dignité humaine. Des perspectives qui nous amènent à croire qu'une autre politique est possible, que le rêve et l'utopie peuvent devenir réalité.

    Cuba a besoin de solidarité et de perspectives hors du capitalisme pour s'ouvrir et respirer.  Mais ce pays n'est pas le seul à souhaiter aller de l’avant, je pense à la toute jeune révolution au Burkina Faso en Afrique qui vient de se libérer d'une dictature vieille de près de 30 ans, je pense à la Grèce en Europe, qui tente dans la douleur de défricher une voie progressiste. Notre solidarité doit aller à tous ceux qui luttent.

    Ca commence par là.

    Jacques Casamarta

     


    cuba3cuba6

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • hollande_canalDeux heures sur Canal+  pour rien si ce n’est ce qui a été relaté comme un dérapage sur le Parti communiste mais apparaît davantage comme une perversité politique au milieu du gaspillage de la parole présidentielle sensée s’adresser aux jeunes.

    Aux jeunes, il a annoncé un cadeau : une prime d’activité pour ceux qui occupent des emplois mal rémunérés. Il ne s’attaque pas au fait que les emplois soient mal rémunérés et précaires mais décide d’une prime pour permettre au patronat de pratiquer une politique des salaires en dessous du SMIC. On se demande si, derrière cette prime qui est un faux cadeau aux jeunes à long terme et un vrai cadeau supplémentaire au patronat, ce ne serait pas le SMIC lui-même qui est visé. En outre cette prime suggère que des jeunes gagnent plus au chômage qu’en travaillant, ce qui est une constante dans les propos de la droite pour s’attaquer aux indemnités de chômage et accroître les contrôles et la répression, ce que le gouvernement Valls a déjà fait. Il ne reste plus qu'à rendre le travail obligatoire pour les chômeurs comme certains politiques le réclament.

    Cette émission de Canal+,  c'était de  la politique spectacle ! Hollande a fait son one man show avec ses petites blagues. Sur le fond, il canalise le même discours, pratique l’esquive et oriente ses réponses sur ce qu’il considère comme positif lors de ses trois années de présidence. Il aime à se prévaloir de son rôle de Chef de guerre, défenseur des démocraties. Il s’apitoie sur les morts et oublie toutes les prises de position qui gènent son image qu’il s’évertue à rendre lisse. Il prend, dit-il, ses décisions en conscience. 

    Hollande reste tout en rondeur. Il utilise toujours les mêmes annonces, les mêmes vagues promesses et le même cap libéral dont on sait qu’il nous mène à l’accroissement du chômage et des inégalités sociales. Formules creuses, tics verbaux et les yeux de cocker comme ceux de Sarkozy, François Hollande a oublié totalement par qui et pour quelle politique il a été élu. Il répète son leitmotiv autiste : il n’a rien lâché et ne lâchera rien. On est sûr qu’il a lâché la Gauche et qu’il s’agrippe à une politique qui est la continuité de celle de ses prédécesseurs. Jusque là, il avait laissé les Solfériniens attaquer le Front de gauche et discréditer jusqu’au mot de « socialisme », ce qui est un comble pour un parti dit « socialiste ». Son Premier ministre n’a jamais caché qu’il voulait un nouveau parti débarrassé des valeurs de gauche jugées rétrogrades. Hier, Hollande a franchi un nouveau pas avec le Parti communiste, en assimilant les valeurs de gauche partagées par les socialistes et le parti communiste dans le programme commun qui a porté François Mitterrand au pouvoir, avant qu’il ne se convertisse au libéralisme en 1983.

    Que l’on ne se trompe pas, ce n’est pas que le FN qui était visé par Hollande mais aussi le PCF au sein de Front de gauche et, par là-même, tout le Front de gauche. Son amalgame entre PCF et FN est une insulte aux résistants communistes et à une partie de la gauche qui a voté pour lui en 2012. Sans eux, il ne serait pas président.  

    Hollande est bien le « laudi magister » de la politique menée par Manuel Valls. Il donne l’impression d’enfiler des perles, plus préoccupé par son image d’humoriste que le respect du mandat qui lui a été confié pour cinq ans par le peuple de gauche. Au peuple de gauche, il ne s’adresse que pour faire passer les vessies pour des lanternes.  N’oublions pas qu’Emmanuel Macron a été propulsé par l’Elysée au poste de Ministre de l’économie. Il suffit d’écouter les petites phrases de cet ancien secrétaire adjoint de François Hollande, aux allures de marquis, pour comprendre que le cap maintenu est celui de la dérèglementation du travail et des cadeaux au patronat. L’ennemi de Hollande n’est pas le monde de la finance mais celui des militants de gauche attachés au progrès social.  

    Fucone

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • 7685495-11885700Sarkozy, Président des Républicains !

    L’UMP s’américanise en devenant « Les Républicains ». Sur Europe 1,  l’humoriste Canteloup n’a pas manqué l’occasion d’ironiser en proposant au Parti socialiste de devenir « Les Démocrates » et à Hollande de prendre le nom d’Obama.   

    Un avocat a publié une plainte contre le hold-up sémantique que représente le dépôt de la marque « Les Républicains » à l’INPI. Vous pouvez consulter le texte en cliquant ICI. Nous ne connaissons pas les motivations de cet avocat toulousain, habitué des gros dossiers (comme l’affaire AZF) mais son argumentation mérite d’être lue.

    Sarkozy a donc tranché dans le vif des affaires judiciaires et veut débarrasser  sa « droite » de la peau de Nessus que représente Bygmalion par un lifting de façade qui ressemble à un coup d’Etat sémantique sur la République. Sarkozy est le Président des Républicains, en attendant d’être  à nouveau Président de la République. Cela frôle l’usurpation de titre et de fonction, lorsqu’il se déplace en France pour sa promotion et à l’étranger pour ses conférences rémunérées. Hollande est encore le Président de la République mais pas des Républicains.

    Le mot « Républicains » est devenu  une marque politique déposée par le clan Sarkozy. Ce dernier fait main basse sur la république et dénie le républicanisme à ses adversaires. Ce déni de républicanisme chez lui n'est d'ailleurs pas nouveau. Au cours de sa première campagne présidentielle en 2007, il avait choisi de s'attaquer aux socialistes dans ces termes : "Qu'ont fait les socialistes pour la République? Rien ! Qu'ont-ils l'intention de faire? Pas davantage. Les socialistes de jadis étaient d'abord des républicains. Les socialistes d'aujourd'hui sont d'abord des socialistes. Ils ne sont pas préoccupés par l'avenir de la République. Ils sont préoccupés par l'avenir du socialisme.

    Il aurait été plus transparent que l’UMP devienne « Les Sarkozystes ». Au moins cela aurait eu le mérite de la clarté puisque tout le monde sait qu’il s’agit, pour Sarko, de mettre en place une formation dont l’unique objectif est sa prochaine candidature en 2017.

    Il faut savoir tout de même que ce changement de nom va coûter cher à un parti qui a connu de graves difficultés financières à cause justement de la dernière campagne électorale perdante de Sarkozy. On se demande comment « Les Républicains » vont payer ce lifting politique et comment ils vont financer la campagne présidentielle. Le vote aux primaires ex-UMP est payant : deux euros. Cela suffira-t-il ? Quel nouveau pygmalion vont-ils trouver ?

    Le monarque républicain rêve de retrouver son trône élyséen pour régler ses comptes avec ses adversaires politiques, médiatiques et judiciaires. Les politiques, il en a beaucoup. Les judiciaires sont ceux qui ont en charge les dossiers dans lesquels il est cité et ses amis politiques mis en examen. Les adversaires médiatiques,  ils sont de gauche mais beaucoup moins nombreux que ceux de droite et à sa botte sur différentes chaînes de télévision.

    Malgré tout, nous espérons que u spaccamonti, capizzuli di fulminanti ùn ni maghjarà micca[1].

    Si Sarkozy n’arrive pas à ses fins pour des raisons politiques ou judiciaires, il aura encore été, un temps, Président des Républicains. Il serait peut-être justement temps de changer cette Cinquième République dont la Droite se croit dépositaire parce que la constitution de 1958 serait leur héritage gaulliste. L'historien Jean-Noël Jeanneney, habituellement modéré, s’est offusqué. La récente décision de Nicolas Sarkozy - rebaptiser l'UMP "Les Républicains" - lui apparaît comme "une indigne captation d'héritage". La République est l’héritage de tous les républicains de toutes les tendances politiques et la constitution appartient au peuple français, non à un parti politique.

    On a eu droit au rassemblement pour la république de Chirac. Aujourd’hui, un Sarkozy, sans la moindre pudeur,  passe à « Les Républicains ». Demain, Marine Le Pen qui cherche aussi un nouveau nom pour le Front national  pourrait choisir « Les Français ».  Basta !

    Battone


    [1] Le tranche-montagne, il ne mangera pas des amorces d’allumettes. Cette expression corse signifie que ce fanfaron n’ira pas aussi loin qu’il le proclame.

    Google Bookmarks

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires