• Résister, c’est s’engager à Gauche !

    ceriseSi l’on en croit les sondages, 72% ne veulent plus de Sarkozy, 77% ne veulent plus de Hollande… Et pourtant c’est bien un nouveau tête-à-tête Sarkozy/Hollande qui sera porté par la grande presse libérale. Lorsque l’on regarde les votes de militants au sein du PS et de l’UMP, moins de 50% ont voté, dans chaque camp,  pour le changement d’appellation de l’Ump en « Républicains » et pour le maintien de Cambadélis à la tête du PS.  Que ce soit au sein des partis politiques ou à l’occasion d’élections nationales, la France s’achemine vers une démocratie au rabais dans laquelle les politiciens ont détourné des urnes la moitié de leurs militants et des électeurs. Cette évolution est la porte ouverte au Front National qui propose la sortie de l’Europe et une politique xénophobe dans son fond de commerce.  Aux élections présidentielles, alors que le Front national ne faisait que 18% de voix lorsque les Français votent en masse, ces 18% deviennent suffisants par le jeu des abstentions. Pour s’en convaincre, il suffit de rappeler l’échec de Lionel Jospin et l’arrivée au deuxième tour de Jean-Marie Le Pen face à Jacques Chirac.

    La multiplication des scandales financiers et le martèlement de la pensée libérale comme seule voie politique sont les causes de la désaffection de la majorité des électeurs qui ne croient plus aux élections et ont intégré le « tous pourris » comme une fatalité. Nos dirigeants successifs et la presse libérale fabriquent de l’individualisme et fustigent la solidarité comme étant un frein économique et un facteur d’inégalités. Notre société est devenue celle des boucs émissaires : chômeurs, fonctionnaires, assurés sociaux, immigrés… etc. Tous les vrais démocrates appréhendent un avenir qui se fera sans les peuples  poussés dans la division et l’affrontement. Aujourd’hui, l’ennemi intérieur est l’Arabe… ensuite tout y passe, les Noirs, les Pédés, les Roms, les Polonais… les Corses.  Comme l’écrivain Bertold   Bretch en 1941 : « Le ventre est encore fécond d’où surgit la bête immonde ». Quatre grands résistants viennent d’entrer au Panthéon. Combien de Français ont accepté la domination allemande et le nazisme ? Dans cette Europe de la Finance, doit-on aussi rappeler à L’Allemagne, que tout un peuple était derrière son Fuhrer ? En France et en Allemagne, combien sont encore nazis, malgré les leçons de l’Histoire ?

    La bête immonde ne doit pas être écartée uniquement au deuxième tour des élections par un vote dit « républicain » qui assure la continuité d’une politique dangereuse pour l’avenir de la démocratie. La bête immonde ne doit plus servir les intérêts de quelques uns à chaque élection.  C’est le libéralisme qui pousse la majorité des Français dans l’apolitisme et l’abstention, en espérant un « sursaut républicain » contre le FN pour sauver les meubles. C’est le libéralisme qui met aux commandes les élus d’une minorité.

    La France a besoin d’un renouvellement de la classe politique et une réforme de ses institutions, capables de réconcilier les électeurs avec les urnes. L’Ump peut se rebaptiser « les Républicains », il reste un parti de droite avec les mêmes responsables… A ce stade de notre réflexion, il nous paraît salutaire de rapporter les propos d’un homme de gauche sur Facebook qui nous dit : «  Le seul objectif à long terme de nos hommes politiques est de se faire élire et réélire... Je ne parle pas de la droite car j'emmerde la droite. Nos branleurs de gauche nous convient à un banquet permanent du foutage de gueule des promesses non tenues. Le PCF fournit les pâtes Lustucru, elles tiennent au corps, elles rappellent les années 60, sauf que le PCF n'a plus que la peau sur les os, il ne pèse plus grand-chose et c'est bien dommage... Un peu cru, le père Lustucru. Le PS c'est le syndrome Contrexéville, il est liquide, transparent et il ne sert qu'à nous guider jusqu'aux chiottes pour servir d'alibi à l'Europe des nantis si habiles à tirer la chasse... Mais PCF et PS se retrouvent ponctuellement pour échanger les motions-dessert des congrès alibis et se refiler les petits fours des sénatoriales... Voilà le menu qui nous attend jusqu'en 2017. En attendant 2022, 2027, 2032, 2037... »

    Ces propos montrent le degré d’exaspération d’une partie des électeurs de gauche qui rejoignent les abstentionnistes, ou pire le Front national. Même si le message est grinçant, moqueur, rude et caricatural, il faut l’entendre car il vient de la Gauche.

    Le rejeter et l’ignorer seraient s’enliser dans un mouvement sans mouvement, dans une lente décrépitude, alors que la Gauche aurait besoin d’un souffle nouveau tel qu’il est apparu en Grèce et en Espagne. Il faudrait aussi entendre ce qui dérange pour avancer, se remettre en question et  ne pas sombrer dans le culte de l’échec.

    S’indigner, d’accord !  Mais il faudrait aussi se révolter contre la léthargie politique qui s’installe avec des gesticulations sans lendemain.

    La Gauche a besoin de la jeunesse. C’est elle qu’il va falloir convaincre qu’on leur ment, qu’on les glisse dans un moule pour leur faire accepter une société qui laissera le plus grand nombre sur la bas côté.  

    C’est la jeunesse qui devra prendre des initiatives politiques, lorsqu’elle comprendra que, si elle se désintéresse de la politique, la politique tuera la démocratie et le vivre ensemble. C’est à nous de lui dire qu’elle est à la croisée des chemins et qu’on veut lui faire prendre une impasse « ni droite ni gauche » qui mène à l’acceptation de la domination d’une minorité sur le plus grand nombre.

    En faisant croire au compromis socialiste et en usurpant le vocable de « Républicains » à l’UMP, la classe politique dominante ne représente que la doxa libérale et les intérêts de ses nantis.

    Résister à la fausse fatalité libérale, c’est s’engager à Gauche, la Gauche qui ne se renie pas et qui est respectueuse des piliers de notre république : liberté, égalité, fraternité, laïcité… et solidarité.Nous parlons de la Gauche qui veut mettre fin à la Cinquième république pour sauver notre démocratie par une nouvelle constitution qui, par voie référendaire, mettra fin à la pratique monarchique du système présidentiel actuel.La France a urgemment besoin d’une nouvelle république et d’une nouvelle génération politique non formatée par les appareils politiques.

    La France a besoin des Idéaux de Gauche et de sa Jeunesse, pour une rupture avec la politique politicienne et le carriérisme des politicards.  

    Les roses socialistes ont fané. Notre coup de gueule printanier se veut porteur d’une floraison nouvelle pour que vienne le temps des cerises.

    U barbutu

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    Gestion publique de l'eau

    Gratuité des transports à Ajaccio

     

    Manca alternativa a développé deux projets au service des populations de la ville d'Ajaccio. Elle les a soumis aux différents candidats lors des municipales d'avril 2014. Il faut avouer que ces projets n'ont pas suscité un grand enthousiasme de la part de la quasi totalité des candidats. Ces projets ont de nouveau été présentés lors des élections municipales de janvier 2015. Même succès. A l'occasion des Départementales de mars 2015, les candidats de Manca alternativa et du Parti de gauche se sont faits porteurs de ces projets. Projets qui ont suscité beaucoup d'intérêts de la part des ajacciennes et ajacciens contactés pendant la campagne électorale. Il faut le souligner, ces projets répondent à des besoins concrets des habitants de la ville. Les autres candidats, pour la plupart, se sont plus préoccupés de la lutte des places que de proposer des projets concrets. Les élections sont terminées. Mais Manca alternativa entend continuer la lutte pour une vraie alternative politique, véritablement ancrée à gauche sur la base de propositions concrètes, dont la gestion publique de l'eau et la gratuité des transports à Ajaccio. C'est possible.

    Manca alternativa a adressé une lettre dans ce sens à Laurent Marcangeli, député maire d'Ajaccio et à Jean-Jacques Ferrara, président de la Capa.

    Nous attendons leurs réponses avec beaucoup d'intérêt.

     

    "Monsieur le député maire,

     Monsieur le président,

    Nous souhaitons porter à votre connaissance deux points importants. Ces points, ces propositions ont été formulées il y a plus de deux ans, par notre mouvement à l’ancienne municipalité.

    Aujourd’hui, nous vous proposons d’engager à nouveau cette démarche.           

    1er point :L’eau

    Ajaccio, comme beaucoup de villes françaises, confie la gestion de son réseau d’eau potable et d’assainissement à une multinationale depuis près de 25 ans.

    La France qui est pionnière en matière de privatisation du service public de l’eau a vu se constituer, au fil du temps, trois géants qui sont Véolia, Suez-Lyonnaise des Eaux et Saur. Ces multinationales trustent l’essentiel d’un marché aujourd’hui très profitable aux actionnaires et non aux citoyens.

    Cette délégation de service à des sociétés privées a pour conséquence un renchérissement du prix de l’eau. Ajaccio est, parmi les villes de dimension comparable, l’une de celles dont le prix est le plus élevé.

    Les conventions signées avec les collectivités locales sont bien souvent volontairement opaques pour les citoyens. Celle liant la ville à Véolia (Kyrnolia) prend fin en 2017. De nombreuses communes ont décidé de revenir à une gestion publique de l’eau, notamment par l’intermédiaire d’une régie.

    Il nous semble donc venu le moment de dénoncer cette convention et de s’engager dans une régie publique de l’eau au bénéfice exclusif de la population avec comme effet à terme la réduction de la facture des usagers de 25% à 40%.

    Dans tous les cas, il faudra tenir compte de la situation des agents de Kyrnolia directement affectés au secteur ajaccien. Leur compétence pourra être immédiatement mobilisée au service de la population.

    La maîtrise retrouvée de la gestion d’un bien public par les élus et citoyens, permettra dans les limites de l’équilibre financier d’adapter les prestations aux besoins réels ou aux ressources limitées de certains foyers dits « fragiles ou précaires ».

    2e point :Les transports.

    La ville est malade de ses encombrements, de la saturation de sa voirie, de la désaffection du centre-ville, de ses commerces de proximité, ainsi que de la pollution automobile (mesurée par Qualitair).

    Le réseau de transports en commun peine à remplir sa fonction et il souffre de plusieurs formes de déficits chroniques, les deux les plus pesants étant : la charge financière pour la collectivité au regard, des résultats et du peu de satisfaction des usagers, des contraintes de la circulation automobile et de l'absence de voies propres entraînant des dysfonctionnements.

    Les plans de déplacement urbain (P.D.U) ont fait l'objet de réunions velléitaires et aucune solution n’a vu le jour pour le moment. La multimodalité est restée une notion vague, enterrée avec le projet du tramway, des voies cyclables, piétonnes et de véritables parkings en périphérie. Et l’intermodalité peut devenir un réel service pour les usagers afin de rendre leur trajet le plus rapide et agréable possible.

    Aujourd'hui, une ville sur cinq de taille comparable à la nôtre a opté pour la gratuité des transports, leur libre accès. Cette manière de faire, indépendante dans les faits des colorations partisanes des villes, à permis les avancées quantifiées suivantes :

    - Revitalisation des centres urbains

    - Diminution des flux, piétonnisation de facto et donc reprise de l'espace occupé par l'automobile par la   population.
    - Lien avec la périphérie facilité donc renforcement du sentiment citoyen.

    Il serait juste que la part des coûts de fonctionnement du transport soit abondée d'une participation de la grande distribution et des zones commerciales installées en péri-urbain. Une quote-part sur la taxe intérieure sur les produits pétroliers (T.I.P.P.) paraît juste et souhaitable.

    Très prosaïquement, une voirie moins fréquentée s’use moins et donc, coûte moins.

    Les 150% de fréquentation supplémentaire du centre-ville génèrent des recettes permettant d'enclencher un «cercle vertueux» pour le financement des transports. Il vaut mieux contribuer à augmenter sa clientèle que de la voir dissuadée par les conditions actuelles de circulation...

    Il convient impérativement d'associer aux prises de décisions sur les flux urbains, les citoyens, les acteurs de la mobilité, les piétons ainsi que les cyclistes (moins d’autos, plus de vélos).

    Cette mesure est une priorité, elle est positive d'un point de vue social, intéressante écologiquement, car la diminution de la pollution représente un gain majeur en termes de bien-être.

    Ce sont les raisons pour lesquelles nous pensons qu'il est temps que soit mis en place des transports gratuits dans le cadre d'un service public et en régie directe.

    En vous remerciant de votre attention et espérant trouver auprès de vous une écoute favorable, veuillez agréer, Monsieur le Député Maire, Monsieur le Président de la CAPA, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

     

                                           Pour Manca Alternativa / Ensemble,

                     Stéphane LEROY                       Bruno GOGEON MONDOLONI     

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  • discussion4Un  vice-président du FN mis en examen pour «escroqueries, abus de confiance et acceptation par un parti politique d’un financement provenant d’une personne morale»,  dans l’affaire du micro parti Jeanne. 

    Ancienne cadre de l'UMP, Fabienne Liadzé est de nouveau mise en examen dans le cadre de l'affaire Bygmalion pour complicité d'escroquerie et de financement illégal. L'ancienne directrice des ressources de l'UMP, Fabienne Liadzé, a de nouveau été mise en examen dans l'affaire Bygmalion, qui porte sur un système présumé de fausses factures durant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, a appris l'AFP jeudi de sources concordantes.

    Rachida Dati, épinglée par la Cour des comptes pour des achats de luxe sur le compte du Ministère de la justice s’invente une ministre britannique à qui elle aurait offert un foulard Hermès.

    L’ancienne directrice de l’INA, qui avait abusé outre mesure des déplacements en taxi pour elle et sa famille alors qu’elle disposait d’un véhicule de fonction et d’un chauffeur, écope comme punition d’une fonction  de chargée de mission. Elle est énarque. Dans l’énarchie socialiste, on se pardonne tout, comme dans le cercle des avocats d’affaires de l’UMP.

    On savait que les époux Balkany sont accusés de fraude fiscale à un haut niveau. On apprend que ce serait l’associé de Nicolas Sarkozy, avocat d’affaire, qui était à la manœuvre. Du côté du FN, on découvre des comptes en Suisse ouvert pour les intérêts de Jean-Marie Le Pen…

    Il ne s’agit que de quelques affaires dans l’actualité. Inutile de faire la liste de toutes celles plus anciennes : Tapie, Cahuzac…etc. Toujours  dans l’actualité, l’ancien chef de cabinet de Christine Lagarde, ministre des finances, vient d’être mis en examen dans l’affaire Tapie/CLC/ Adidas.

    Comment tout cela est-ce possible ? C’est possible dans un système politique gangréné par l’argent du pouvoir et l’argent qui donne le pouvoir. Il suffit de constater la frilosité de nos élus lorsqu’on leur parle de transparence et d’économies lorsqu’elles pourraient les toucher personnellement. Il n’est pas étonnant que les différents clans de ceux qui se considèrent comme des élites se serrent les coudes. Ils ont tous les pouvoirs, y compris le quatrième médiatique.

    En  2012, les avocats d’affaires et des énarques devenus avocats d’affaires ont laissé la place aux énarques qui font carrière au parti socialiste avant de devenir avocats d’affaires. Elu avec les voix du Front de gauche, le capitaine de pédalo a viré de bord. Le cap est libéral. Le libéralisme économique entraîne le naufrage de tous les idéaux de gauche. Le parti socialiste est en train de terminer une mue libérale forcée depuis 1983 et qui lui a déjà coûté de cinglants revers électoraux. Cambadélis en est devenu le secrétaire général et  termine sa mission en faisant voter sa motion A d’orientation politique qui est un abandon du socialisme. Ce texte prône «le renouveau des socialistes par la réussite gouvernementale», mais aussi «par le dépassement du Parti socialiste», à travers la fondation d’une «nouvelle alliance à gauche», avec la gauche et les écologistes ainsi que les citoyens. Quels citoyens ? Quelle gauche ? D’aucuns veulent encore faire croire qu’ils œuvrent à l’intérieur du PS  pour infléchir la politique gouvernementale voulue par Manuel Valls et François Hollande, alors qu’ils ne font que l’accompagner comme le fait maintenant ouvertement Martine Aubry. Cambadélis, homme de compromis et non de synthèse (c’est lui qui le dit)  s’est empressé de demander à ses camarades «frondeurs» de prendre exemple sur Aubry qui «elle, a le sens de l’intérêt général».  Il admet que chacun garde ses idées mais ne partage que les siennes.

    Sur qui et sur quoi compte François Hollande pour se représenter en 2017 ?  30% du parti socialiste viennent d’être réduits en cendres. Pour lui et les Solfériniens, les frondeurs n’existent plus, si tant est qu’ils aient existé. Le congrès du PS et la motion de Cambadélis lui permettent la perspective d’écarter une primaire pour les prochaines présidentielles et d’être le candidat légitime à sa réélection. Il table encore sur la croissance et le recul du chômage. Pour faire reculer le chômage, des contrôleurs sont engagés contre le manque d’enthousiasme des chômeurs à trouver du travail et la fraude. La loi Macron est là pour rassurer le patronat qui en demande toujours plus et s’attaque maintenant aux retraites. Le bâton pour les chômeurs et la carotte pour les patrons. François Hollande compte aussi sur les affaires judiciaires pour éliminer ses principaux concurrents de l’UMP et du FN. En ce qui concerne le Front de gauche et les autres partis de gauche, la presse se charge de continuer la diabolisation.

    On sait qu’il ne faut plus compter sur un changement de cap qui a été mis inexorablement à droite. Le parti socialiste est moribond et laissera place à un mouvement centriste acquis au libéralisme. François Hollande n’a d’ailleurs pas renouvelé sa carte car il considère qu’il est le président de tous les Français…de tous les Français sauf du peuple de gauche qui l’a pourtant porté à la présidence. Près de 80% des Français ne souhaiteraient pas qu’il se représente, selon un récent sondage. Il serait donc le président qui en satisfait 20%, parmi lesquels il faut peut-être compter le patronat.

    Aujourd’hui, nous avons entendu le Président du Conseil économique et social interrogé sur la radio Europe 1. Il a parlé de rupture sociale, de fragmentation d’une société dans laquelle le capitalisme ne crée plus de bien-être et la république n’est plus fédératrice parce qu’elle ne représente plus les idéaux qui la fondent. Il constate que, dans cette société individualiste où la crise ne fait que creuser les inégalités, la solidarité est mise à mal au profit des communautarismes et des revendications identitaires. Bien sûr le constat était nuancé. Il ne fait que rappeler ce qui est le fond de la crise politique actuelle. Contrairement à ce que veulent faire croire les sociaux traîtres, la défense des idéaux de gauche n’est pas un combat d’arrière-garde mais celui de l’avenir du plus grand nombre contre la poignée des boulimiques de pouvoir et d’argent.

    Nous sommes le lundi de la Pentecôte, « le jour où les apôtres étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer ». C’est ce que dit le Nouveau Testament. Cela nous fait penser à la commission européenne qui a ses apôtres de la religion capitaliste et son Saint Esprit Libéral : le sel de la Finance.  En Grèce, Siryza a redonné l’espoir au peuple. Podémos, né du mouvement des Indignés en Espagne, vient de gagner les élections à Barcelone et à Madrid. Ces victoires de la Gauche montrent que l’Europe ne pourra pas continuer à mener une politique libérale et atlantiste, au détriment des peuples européens.  

    En France, l’UMP, le PS et le FN ne sont que les variantes d’une politique résolument antisociale dans le seul objectif conservateur des privilèges d’une classe dominante au détriment du plus grand nombre. Ces partis font le jeu de lobbies et constituent en leur sein des clans. On sait, en Corse, comment fonctionnent les clans et les dérives qui leur sont communes.

    Un homme de gauche s’interroge sur l’école et les retraites (Facebook) : « Les lecteurs de Hergé l'ont fait... Le gouvernement Valls rêve comme le patronat de renouveler l'exploit pour "sauver" les retraites complémentaires ! De 7 à 77 ans... 7 ans pour quitter l'école de l'inégalité programmée et entrer dans le monde des petits boulots comme au Pakistan ou au temps de Zola. 77 ans pour faire la plonge comme en Angleterre, vendre des légumes ou laver des vitres histoire d'arrondir sa retraite de misère en chantant le God Save the Queen...! » Le coup de gueule paraît outrancier mais, faute de résistance sociale, il n’est pas irréaliste.

    Le Front de gauche est  l’alternative aux politiciens professionnels des partis claniques, aux politiques austéritaires, antisociales et inégalitaires qui sont orchestrées à Bruxelles par les lobbies financiers d’un capitalisme élitiste sans partage.

    Toutefois le Parti de Gauche et le Parti Communiste Français doivent faire preuve d’unité et ne pas cautionner l'entrée du parti de feu Mitterrand dans l'éternité de la collaboration de classes. Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ont soutenu la motion B[1] du congrès du PS. Devaient-ils le faire ? A notre sens, non ! Il n’est pas besoin d’argumenter pour le comprendre. Il suffit de prendre connaissance de cette motion qui n’a rien à voir avec ce qui fonde le Front de gauche. Pourquoi s’être immiscé dans cette mascarade qui a été montée pour pulvériser les frondeurs, légitimer la politique menée par le gouvernement Valls et  faire accepter François Hollande comme le candidat légitime en 2017 ?  Nous avons entendu le ministre du travail, François Rebsamen, déclarer que les Français ont deux ans pour s’apercevoir que François Hollande est un grand Président. Voilà une façon de dire que ce n’est pas au Chef de l’Etat de changer de cap mais aux Français de le réélire. On a l’impression d’entendre l’argumentation clanique qui présentait déjà Sarkozy comme un autre grand Président : le chef est le plus beau, le plus intelligent et le plus fort. Ceux qui en douteront encore dans deux ans seront considérés comme des imbéciles : nous aurons eu coup sur coup deux grands Présidents, même si leur bilans sur dix ans est catastrophique.

    Aussi, les grands partis de gauche (Nous ne parlons plus du PS qui est devenu un parti centriste)  ne doivent pas pousser les militants à faire le deuil de leurs dernières illusions. La conquête du pouvoir ne se fera par en verrouillant les appareils politiques pour poursuivre de petites carrières au risque de lasser leurs bases et celle du mouvement « Ensemble »  en manque d’une alternative crédible et d’une politique vertueuse en rupture avec la doxa libérale de la Droite et des Solfériniens.

    On a envie de crier: "Debout la Gauche!"

     

    Battone

     



    [1] Résumé dans Libération : « La motion plaide pour «une réelle inflexion» de la politique économique, «un agenda de réformes, (...) quelques actes forts» consistant à utiliser des marges de manœuvres qui existent pour le «soutien aux investissements», des mesures de «pouvoir d’achat», une «loi bancaire» et une «réforme fiscale». Elle réclame «plus d’influence» du PS sur le gouvernement, avec «droit et devoir d’inventaire sur les trois dernières années», «un plan République» prolongeant l’esprit du 11 janvier, et, pour projet du PS, celui élaboré par Martine Aubry quand elle était première secrétaire (en 2011).

     

     

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  • Mais la lutte continue

     

    photocalaorzu

     

    Les membres de Manca alternativa se sont donnés à fond pendant la campagne des départementales. Ils ne disposaient pas de moyens matériels et financiers. Ils ont été superbement ignorés par les media locaux et régionaux, et parfois regardés avec défiance ou mépris par d’autres. Malgré l’adversité, les candidates et les candidats présentés par Manca alternativa et le Parti de gauche, dans les 2e et 3e cantons d’Ajaccio, ont obtenu en moyenne 16% des suffrages exprimés. Un score fort honorable que personne ou presque n’attendait. La campagne électorale a été menée sur les questions qui touchent les gens dans leur quotidien, contrairement à la majorité des autres candidats. Ces derniers préférant la lutte des places. Quelles questions ? Le chômage, en particulier des jeunes corses, le pouvoir d’achat, la santé, l’environnement, etc. La campagne a aussi fait le lien avec la politique d’austérité de François Hollande et de son gouvernement. Politique qui a tourné le dos aux engagements pris pendant les présidentielles. Politique soumise aux exigences de la Troïka (FMI, Banque européenne, Union européenne). Durant cette campagne, il a été montré la nécessité d’avoir une autre politique, alternative à celle du pouvoir dit socialiste, au service de la grande majorité des couches sociales du pays.

    La lutte continue. Ce qui n’a pas empêché certains membres de Manca alternativa de souffler un peu, de se détendre. C’est ce qu’ils ont fait, jeudi 14 mai 2015, dans un endroit de rêve, à Cala d’Orzu, sur la commune de Coti-Chiavari, en s’adonnant aux joies de la grillade et du rosé. Notons que cet endroit, à quelques encablures du Capu di Mauru, est encore relativement préservé de la spéculation foncière et immobilière. Toutefois la vigilance est de règle. Il se susurrerait l’existence de projets pour la réalisation sur le site d’un vaste ensemble hôtelier haut de gamme.

    La rencontre n’a pas pour autant éclipsé les problèmes qui nous préoccupent, en particulier ceux du devenir de la Corse, des élections territoriales, de la solidarité avec le peuple grec, etc. Des réunions sont programmées dans les prochains jours pour débattre de tous ces problèmes et des décisions à prendre.

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  • 70ème ANNIVERSAIRE DE LA LIBERATION DES CAMPS

    17 AU 20 AVRIL 2015

    17 LYCEENS DE CORSE ONT PARTICIPE AU VOYAGE DE MEMOIRE A RAVENSBRUCK

     

     

    Arrivée au camp

     

     

    Ravensbrück, situé en Allemagne à environ 80 km au nord de Berlin, a au cours de la période de 1938 à 1945 et pendant le régime nazi vu  s’établir un camp de femmes, le plus important du pays. De camp de travail, Ravensbrück est vite devenu un camp de concentration et d’extermination avec chambre à gaz et fours crématoires. Des centaines d’enfants, nés sur place, arrêtés et déportés avec leur maman, ou seuls ont été prisonniers du camp de Ravensbrück, un nombre infime est sorti vivant. 

    132000 femmes y ont été inscrites et plus de 90000 y sont mortes.

    Les femmes composaient une main d’œuvre pour l’industrie allemande dont Siemens qui a employé dans plusieurs de ses usines des déportés, notamment à Ravensbrück.

    Les détenues provenaient de tous les pays d’Europe. 18 nationalités y étaient présentes. Les françaises  représentaient 8% de la population du camp pour la plupart déportées pour faits de résistance. Le plus grand groupe était composé de femmes polonaises.

    Le 30 avril 1945, le camp était libéré par l’armée russe.                        

    Du 17 avril au 20 avril 2015 à l’occasion du 70ème anniversaire de la libération du camp de Ravensbrück,  17 lycéens de toute la Corse ont fait le déplacement pour l’événement. Un voyage de mémoire en ce lieu spécifique de déportation des femmes de toute l’Europe pendant la 2nd guerre mondiale.

    Cette participation aux commémorations organisées par l’Amicale de Ravensbrück en différents lieux où étaient situés des kommandos et principalement sur le camp leur aura permis de rencontrer des déportées, d’écouter et de recueillir leurs paroles. Les lieux aujourd’hui ont changé, il devient plus difficile aux jeunes générations de visualiser l’implantation et la réalité matérielle des camps. Mais ils ont bien conscience qu’ils ont un rôle à jouer dans la transmission de cette mémoire encore vive et douloureuse. Qu’au-delà du visuel, c’est le fondement même du combat de ces femmes et hommes qui ont résisté pour libérer les peuples d’une barbarie infâme dont ils sont les dépositaires.  Dès à présent, ils ont l’engagement d’animer et de porter des valeurs de Paix, de Liberté, de Respect, de Dignité.

    Traitements inhumainsUn voyage de mémoire voulu par une résistante qui à l’époque n’avait que 17 ans quand elle fut arrêtée et déportée à Ravensbrück, Mme Noëlle Vincensini. Elle n’a eu de cesse depuis comme beaucoup de déportés des camps survivants de faire vivre la mémoire des victimes d’une guerre atroce mais aussi des milliers de femmes avec qui elle a été internée. Son engagement elle le met au service des jeunes générations, elle leur raconte sa vie de lycéenne, déjà engagée, ses actes de résistance spontanés au lycée (distribution de tracts, récupération d’armes pour les réseaux organisés, courrier,…), son arrestation, sa déportation et sa vie dans le camp.

    Elle n’oublie pas ses camarades et cette solidarité qui s’est installée dans le camp pour aider les unes et les autres à survivre au cœur de la barbarie. Tout au long du voyage elle a libéré sa parole, racontant sans relâche, avec la volonté de transmettre pour que rien ne s’oublie.

    Deux femmes exceptionnelles vont entourer les jeunes insulaires par leur mémoire prégnante en tant que combattantes pour le respect de la dignité humaine. Deux femmes qui vont faire leur entrée au Panthéon, le 27 mai 2015, avec Pierre Brossolette et Jean Zay, tous les quatre figures illustres de la Résistance.

    Germaine Tillion,  décédée en 2008, ethnologue réputée et héroïne de la Résistance, a été déportée pendant trois ans à Ravensbrück en même temps que sa mère qui n’en reviendra pas. Elle est classée comme «Verfügbar » (disponible) où corvéable à merci parce que prisonnière rebelle. Elle mettra son métier d’ethnologue au service de l’étude de l’univers concentrationnaire pour mieux le condamner.

    Geneviève de Gaulle Anthonioz, décédée en 2002, nièce de Charles de Gaulle, résistante dès juin 1940, est arrêtée en 1943 et déportée au camp de Ravensbrück au début de l’année 1944. Sa fille, Isabelle Gaggini qui participe au voyage de mémoire confie l’histoire de sa maman aux jeunes lycéens. Elle leur montre la cellule qu’a occupée Geneviève De Gaulle, pendant son isolement dans le bunker du camp et leur parle de son livre intitulé « La traversée de la nuit » qui raconte sa vie en camp de concentration et l’entraide entre les femmes.

    Un voyage de mémoire auquel s’est associée l’Association Per a Pace Pour la Paix, qui pendant 3 ans au cours des années 2006, 2007 et 2008 a emmené, en partenariat avec les Amis de la Résistance, 160 lycéens de Corse à la rencontre d’une histoire et d’une mémoire en Pologne dans les camps d’Auschwitz et de Birkenau. Profondément marquée par un premier passage dans les camps elle ne pouvait que retenir cette citation inscrite à l’entrée d’un des blocks du camp d’Auschwitz « Celui qui ignore son passé est condamné à le revivre ».

    Per a Pace, a réalisé à travers ces différents séjours, à quel point il était important de pouvoir participer activement au devoir de mémoire en mettant au service de jeunes des valeurs de paix et d’humanisme.

    Parmi les accompagnants au voyage de mémoire, Jacqueline Wroblenski, Présidente de l’ANACR Corse du Sud (Association Nationale des Amis de la Résistance), elle-même résistante, très jeune, en Corse au cours de la 2nd guerre mondiale, a pu échanger et partager avec les lycéens. Son engagement reste son flambeau et par des mots simples et convaincants, elle sait appeler à la vigilance et à une indignation juste et digne face aux événements qui mettent en péril l’intégrité et la dignité des hommes.

    Sur place et lors des inaugurations des Roseraies, un petit bout de femme est venu saluer nos jeunes en les félicitant de leur présence. Lili Leignel Roszenberg, arrêtée à l’âge de 11 ans parce que de famille juive et déportée avec sa maman et ses frères à Ravensbrück, son papa a disparu à Buchenwald, témoigne inlassablement dans les collèges et lycées. En quelques mots elle a su transmettre une énergie qui force l’admiration.

    Les conditions de vie des enfants étaient épouvantables et insoutenables, la grande majorité n’a pas survécu. Dénutrition, manque de soins, … Des fillettes à peine âgées de 8 ans furent utilisées pour des expériences médicales ou stérilisées. Les nouveau-nés étaient immédiatement arrachés des bras de leur mère pour être tués dans des conditions effroyables.

    La vie dans le camp est inhumaine. Comment survivre à une telle barbarie. Un seul but pour les bourreaux : faire souffrir, humilier, déshumaniser, avant de faire mourir.

    Le froid, la faim, la fatigue, le manque d’eau, d’hygiène, de vêtements,… mais aussi la maltraitance quotidienne avec les coups, les tortures, les exécutions,… la mort qui rôde.

    La logique du camp est que tout est possible, y compris illogique, y compris l’impossible. (Extrait « les française à Ravensbrück » - Editions Gallimard)

    La résistance aussi au sein du camp qui s’est manifestée par l’organisation de la solidarité pour aider à lutter, à survivre, pour aider les plus faibles, les enfants, pour vaincre l’horreur. Des actes de résistance comme « Le Verfügbar aux enfers », opérette tragi-comique écrite clandestinement par Germaine Tillion pendant son internement à Ravensbrück, un pied de nez aux bourreaux pour dire que la vie est encore là. Les dessins, comme témoignage de la réalité quotidienne du camp de Violette Rougier Lecoq et considérés comme des documents de premier ordre.

    Et au milieu de cet enfer, des femmes ont fait le rêve, si elles s’en sortent, de créer une rose à la mémoire de celles qui ne reviendront pas. La rose « Résurrection » naitra quelques années plus tard en 1974, symbole de paix.


    « Il me faudra choisir une rose…

    …Je suis « Résurrection »

    Et tout au long des ans

    Tout au long des saisons

    Je resterai le témoin de vie

    Qui protégera de la barbarie

    Tous les enfants du monde

    Même lorsque je serai devenu églantine

    Illuminant tous les chemins… »

    Texte de Marcelle Dudach-Roset

    Les participants au voyage de mémoire à Ravensbrück, jeunes et moins jeunes, au côté des centaines de personnes venues là pour se recueillir, jetteront une rose dans le lacde Schewdtqui borde le camp, là où les cendres des femmes martyrisées ont été dispersées.

    Les Femmes solidaires étaient en nombre présentes lors du 70ème anniversaire de la libération du camp. Issue de l’Union des Femmes Françaises et des comités féminins de la Résistance, l’UFF, créé en 1945 devient Femmes Solidaires en 1998. De nombreuses femmes parmi elles ont été déportées à Ravensbrück, d’autres parmi elles comme Marie Claude Vaillant Couturier et Danielle Casanova l’ont été à Auschwitz.

    Les Femmes solidaires s’engagent pour faire reculer toutes formes de discriminations et développer une éducation non sexiste et non violente. Ce mouvement féministe, laïque, d’éducation populaire était représenté pour la Corse par Rosy Sarrola.

    Sans nul doute que ce voyage de mémoire aura marqué les esprits parmi les jeunes du groupe. Outre le fait de se retrouver sur les lieux même des camps, la rencontre avec des déportés survivants est un élément essentiel. Les témoignages ont été forts et les camps aujourd’hui n’ont quasiment plus rien à voir avec leur conception d’origine. Transformés en musées, ils font appel à l’imagination mais jusqu’où l’horreur, l’inqualifiable est-elle imaginable ? Vient la question du transfert de mémoire et sous quelle forme quand demain il n’y aura plus de déportés pour témoigner.

    Aidés par Françoise Willer, professeur d’histoire, qui leur a communiqué au préalable quelques points de réflexion et des sites de référence, Fiona, Marjorie, Serena, Samuel, Marina, Bonnie, Claude Hadrien, Antoine, Camille, Sacha, Léa, Elisa, Estelle, Hasnae, Yentl, Martial et Florian ont pu appréhender et palper leur responsabilité à faire vivre la mémoire d’événements qui ont plongé le monde dans l’horreur et l’insoutenable. Un devoir constructif qui doit se projeter au-delà des frontières et du temps, les guerres et les conflits émaillant sans cesse notre actualité. Un message de Paix qui doit inlassablement être porté, rappelé, diffusé, relayé.

    Les jeunes générations ont le formidable avantage de la jeunesse et de l’innovation. Ils ont une parole et croient, pour ceux que l’on rencontre sur ces initiatives, aux valeurs humaines. Les déportées de Ravensbrück ne se sont pas trompées quand elles se sont tournées vers eux avec détermination.

    Entretenir la mémoire et valoriser les moments de rencontres et d’échanges sont essentiels.

    Pour ma part,  c’est mon déplacement sur les camps d’Auschwitz et de Birkenau qui m’ont renvoyée à mon histoire familiale mal connue et mal racontée à la fois.

    Mon grand-père, Arthur Larenaudie, fait prisonnier dans la Somme dès le début de la guerre. Envoyé en Allemagne au stalag XVIIA à Kaisersteinbruch en Autriche, déporté comme réfractaire au travail obligatoire ensuite au Stalag 369 de Kobierzyn.

    Ce camp ouvert le 5 juin 1942 à quelques kilomètres au sud de Cracovie est destiné tout d'abord à des sous-officiers prisonniers de guerre réfractaires au travail, le camp de représailles de Kobierzyn se peupla rapidement de tous les prisonniers de guerre que le système allemand jugeait indésirables en raison de leurs idées, de leur comportement ou d’évasions manquées. Le régime appliqué se trouvait à mi-chemin entre le camp de prisonniers et le camp de concentration. Ni crématoire, ni chambres à gaz, mais des conditions de vie exceptionnellement dures : appels interminables dans la nuit glacée, fouilles minutieuses. Au surplus, les intentions des Allemands ne laissaient aucune illusion aux internés du 369, ils étaient voués, après la victoire du Reich, à la mort ou à l'esclavage dans les steppes de Russie.

    D’abstraite, la dureté de sa vie de prisonnier m’a alors étreinte et j’ai réalisé à quel point il avait souffert alors  jusque dans sa vie d’après, jusque dans les silences longs, parfois irréversibles. Il est  décédé sans que je puisse parler avec lui.

    Mon modeste témoignage est une contribution au devoir de mémoire et à cette nécessaire transmission.

    Il faut avant tout respecter les droits humains de chacun à vivre dignement, sans discrimination, dans le respect et la tolérance. Il faut s’engager pour prévenir toutes guerres ou conflits qui encore aujourd’hui entrainent des exactions sans nom.

    Une terre pour tous et les besoins essentiels à la vie satisfaits partout dans le monde. 

    L’objectif de Per a Pace qui est une association solidaire et pacifiste est de gagner les consciences pour la Paix et plusieurs décennies après la seconde guerre mondiale, elle se prononce au travers ses actions toujours aussi résolument pour la Paix et la Démocratie. C’est pourquoi ses membres continueront à soutenir ce lien privilégié avec la mémoire et les jeunes générations.

     

    Pascale Larenaudie

    Per a Pace, Pour la Paix

     

     

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  • Décidément, à chaque premier Mai, FN rime avec Femen. Trois jeunes femmes du mouvement féministe ont perturbé le discours de Marine Le Pen qui a pris la relève de son père devant la statue de Jeanne d’Arc chaque 1er mai. Notons au passage que le FN fait sa fête en marge de la journée des travailleurs et préfère entretenir la flamme de Jeanne d’Arc, elle qui est morte sur le bûcher. Il ne reste plus que son âme à brûler dans l’enfer fasciste.

    Que doit-on retenir de l’incident ?

    femen_FN2Que les jeunes femmes se sont exhibées avec les seins nus ? Il paraît qu’elles seront poursuivies pour outrage à la pudeur. Elles ont fait, par provocation, des saluts nazis et des Heil Le Pen ! Le FN va déposer plainte. On se demande pourquoi ce parti ne l’a pas fait contre ses sympathisants habitués du salut nazi et des croix gammées. Peut-être, ses dirigeants considèrent-ils que les Femens ont commis un véritable blasphème. Est-il interdit de retourner un geste et une idéologie contre ceux qui s’y réfèrent ? Seule la quenelle est-elle permise mais pas de la part de n’importe qui ? Faut-il avoir soin brevet de fasciste confirmé ?

    Ce que les images ont montré, c’est l’intervention de militants du FN. Des gros bras ont pénétré de force dans la chambre d’hôtel louée par les trois Femens. Ils ont usé de violences. De quel droit ? Le code pénal prévoit qu’il s’agit de délits : violation de domicile (une chambre d’hôtel est un domicile) et la gravité des violences est proportionnée à leurs natures et aux blessures occasionnées. A noter que le soit disant légaliste Florian Philippot a trouvé ces agissements normaux devant une caméra. Chassé le naturel, il revient au galop.

    goldmichUne fois encore, des énergumènes du FN ont démontré la violence dont ils sont capables. Ils usent de méthodes brutales et hors la loi. Le même jour, lors du défilé du Front national, trois journalistes du «Petit Journal» de Canal Plus ont été agressés par des militants du FN puis évacués. La chaîne diffusera les images de l’agression le 3 mai prochain. L'eurodéputé Bruno Gollnisch s'en est également pris à l'équipe de Canal Plus, à coups de parapluie.  BFM a diffusé les images. L'eurodéputé s'est ensuite félicité d'avoir fait fuir « les provocateurs de Canal+ » qui « pratiquent le micro-perche espion ». Quel exemple !

    On sait que Jean-Marie Le Pen éprouvait un certain plaisir à jouer les gros bras. C’est finalement dans les mœurs des militants du FN mais aussi des élus. On peut parler de culture de la violence dans les milieux d’extrême-droite.

    D’autres journalistes ont été agressés violemment de la même façon. La journaliste et présentatrice Anne-Sophie Lapix a indiqué sur Twitter que des journalistes de l'émission "C à vous" sur France 5 ont aussi été agressés par des militants du Front national.

    femen_FN3Concernant les Femens, on se demande comment les agresseurs ont pénétré dans la chambre mitoyenne des jeunes femmes puis dans la leur. Quelle a été l’attitude du responsable et des personnels de l’hôtel ? Selon France 2, il y aurait eu confusion quand un employé de l'hôtel aurait pris le service d'ordre pour des policiers en civil et les aurait donc accompagnés à la chambre des Femens. Les gros bras du FN se sont-ils présentés comme policiers ? Cela aggraverait leur cas. Pourquoi la police, toujours présente lors des manifestations, a-t-elle tardé à intervenir ? Pour quelle raison,  un accompagnateur, ainsi que trois chargés de la sécurité du FN ont-ils été entendus dans le cadre d'une audition libre et n'ont pas été placés en garde à vue. A-t-on recueilli les plaintes des Femens ?

    femen_FN5Les Femens auraient l'intention de porter plainte pour violation de domicile, violences et arrestations arbitraires contre les hommes du service d'ordre du FN qui les ont évacuées du balcon de l'hôtel, maltraitées et séquestrées. Le Front National a annoncé dans un communiqué vouloir porter plainte pour "violences volontaires et tentative" concernant les événements devant la statue de Jeanne d'Arc et "atteinte à la liberté de manifester pour ce qui concerne d’autres incidents survenus place de l'opéra", où deux Femens auraient tenté de barrer le chemin à Marine Le Pen lorsqu’elle déposait une gerbe de fleurs au pied de Jeanne d’Arc. Là encore, ils se sont mis à quatre ou cinq pour mettre une seule Femen au sol. Décidément les gros bras du FN sont en manque d’exploit pour se jeter sur une frêle jeune femme comme des affamés sur une poulette rôtie. Je ne parle pas de Jeanne d’Arc mais d’une gallinacée cuite à la broche.

    On peut ne pas être d’accord avec les actions spectaculaires menées par les femens et déplorer souvent le peu d’objectivité de la presse télévisée. Toutefois cela ne justifie pas les méthodes fascistes dont l’extrême-droite est coutumières même si Marine Le Pen essaie de retenir ses troupes pour parfaire son travail de dédiabolisation. Quant à l’apparition de son père à la tribune, si c’est une comédie au moment où le vieux est accusé de posséder un compte en Suisse et des lingots d’or, elle était affligeante. Devant la statue de Jeanne d’Arc, Jean-Marie le Pen a crié «  Au secours, Jeanne ! ». De quel secours a-t-il besoin si ce n’est de celui de ses avocats.

    Fucone

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