• CIMG1562
     
    Les Territoriales

    Une occasion pour initier une nouvelle époque

     

    Point de repos, ni de vacances dans le landernau politique corse. De ci de là on s’agite, on consulte, on grenouille, on recherche des alliances et on en défait d’autres, en vue des prochaines élections territoriales. Au cœur de ce remue-ménage, la lutte des places. Mais où sont donc passées les préoccupations de la grande majorité de la population insulaire, à savoir le chômage, le pouvoir d’achat, le logement, etc. ?

    Quant à la vraie gauche, elle est placée devant un dilemme : ou faire comme les autres, rechercher des places, même au rabais, en s’alliant au second tour des élections avec des représentants ou des alliés du pouvoir dit socialiste qui mène allègrement le pays sur la voie de l’austérité et de la régression sociale ou s’en tenir à une ligne claire, sur la base d’un programme alternatif qui tourne le dos à la logique économique que subit la Corse. Logique du tout tourisme, de la spéculation foncière et immobilière et de l’économie de la rente. Il en va de son avenir.

    Les élections municipales devraient nous éclairer sur notre comportement futur. Des alliances douteuses, avec des forces dites de gauche et des éléments clairement situés à droite ont semé le trouble chez beaucoup de nos électeurs. Ces derniers se sont réfugiés pour une bonne part dans l’abstention. On connaît le résultat. Pourtant Manca alternativa avait prévenu du danger qui nous guettait. Elle n’a pas été entendue. Ne renouvelons pas la même erreur. Allons aux Territoriales, au premier comme au second tour dans le cadre d’une coalition sociale et politique inédite, constituée des différentes composantes du Front de gauche (Parti communiste, Manca alternativa/Ensemble, Parti de gauche) et des représentants des syndicats, des associations, des mutuelles et du mouvement coopératif. Une forte attente existe. Ne laissons pas passer l’occasion. Un fort besoin de changement se manifeste de plus en plus en France, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Irlande et en Grèce, malgré l’odieux coup d’Etat financier organisé par la Troïka, contre le peuple grec. Initions une nouvelle époque pour une autre Corse. Il faut en finir avec la casta, les dynasties politiques, le clientélisme qui ont fait des ravages considérables dans notre île, non seulement aux niveaux social et économique, mais aussi au niveau des consciences. Finissons-en avec la soumission aux caciques insulaires. Céder une nouvelle fois à certaines sirènes, c’est contribuer involontairement à la pérennité des vieilles pratiques politiques.

    Cette nouvelle coalition irait aux élections sur la base d’un programme élaboré en étroite liaison avec les populations. A notre connaissance, nous sommes les seuls à proposer une telle démarche.

    Oui, c’est possible, à condition que toutes les composantes du Front de gauche marchent du même pas et en ressentent le besoin et la nécessité. Créons les conditions pour y parvenir.

    Pudemu.

    Jean Antoine Mariani

    Google Bookmarks

    1 commentaire
  • Grèce et maintenant ?

     

    Par Jacques Casamarta

     

    CIMG1216Peut-être faut-il comprendre la nouvelle tragédie grecque à la lumière des propos de Jean-Claude Junker, "Les choix démocratiques ne peuvent aller à l'encontre des traités européens".  

    Chacun ou presque s'accorde à dire que ce qui se passe en Grèce aujourd'hui révèle une crise majeure en Europe. Certainement aussi une crise de la démocratie.

    Nous étions à Thessalonique avec l'association Per a Pace[i] ce 5 juillet 2015, jour historique en Grèce, jour de referendum, le deuxième dans l'histoire du pays, organisé par le gouvernement pour savoir si le peuple devait ou NON, se prononcer en faveur des "propositions" formulées par la Troïka et les responsables européens. Le bras de fer est engagé entre ce petit pays, le seul à être en Europe dirigé par une vraie gauche.

    La crise économique a eu un impact sans précédent sur la protection sociale des citoyens grecs, elle accule à une vie sans sécurité et sans avenir pour beaucoup et la plus urgente des priorités pour le gouvernement a été de fournir en 6 mois un "soutien immédiat aux plus vulnérables pour les soulager du poids de cette crise. Un ensemble de mesures sur l'alimentation, le logement et l’accès à la santé a déjà été adopté, elles sont en cours d’application". Et le monde associatif dans son engagement apporte sa part de solidarité, pour les migrants et les plus démunis, (mise en place de lieux de rencontres, nourriture distribuée, organisation de "cliniques dite illégales") pour soigner ceux qui n'en peuvent plus.

    Le mouvement politique Syrisa a pris le pouvoir en Grèce le 25 janvier 2015 sur la base d'une opposition forte aux politiques d'austérité, qui s'additionnant les unes aux autres ont conduit au chaos, une "dette colossale" accumulée en quelques années avec des gouvernements d'alternance, de droite et sociaux-démocrates. Une dette pour une grande part privée, que l'on a transformé en dette publique et que l'on demande aujourd'hui au peuple de rembourser. Dans ce contexte, Aube Dorée le parti néo-nazi est à l'affût. 

    Les militants de Syrisa que nous avons rencontrés à Thessalonique affirment se positionner en terme de rupture avec le libéralisme et tous ceux, socialistes compris (PASOC), qui favorisent et soutiennent les politiques d'austérité pour le peuple. 

    Le mouvement de la gauche anti libérale ainsi arrivé au pouvoir, résiste depuis plusieurs mois face à la Troïka, la caste, qui veut lui imposer une politique contraire à celle pour laquelle il a été élu (revalorisation des retraites, renforcement des services publics, nationalisations, lutte contre la corruption...). Fidèle à ses engagements de campagne et confronté à l'intransigeance de l'Europe qui veut passer en force contre sa volonté souveraine, le gouvernement et "la Vouli", parlement de la Grèce, ont organisé ce référendum, avec l'objectif si le NON l'emporte d'obliger l'Europe et ses représentants à rouvrir les négociations.

    Les jours qui ont précédé ce scrutin ont vu se développer une intense activité militante sur le terrain en faveur du NON pour préciser les contours et les enjeux de cette élection. 

    En effet, comme nous avons pu le constater sur place, la pression extérieure et médiatique pour le oui est très forte.  On vise à faire peur en utilisant la désinformation et ainsi expliquer que le vote en faveur du NON "amènera une sortie de l'Europe".

    C'est Anatole France qui déjà au début du 20ème siècle analysant la crise économique et situation tendue de l'époque précisait dans un article "la France s'est soumise à des compagnies financières qui disposent des richesses du pays et par le moyen d'une presse achetée, dirigent l'opinion". Près d'un siècle nous sépare, mais cette citation reste plus que jamais d’actualité aujourd’hui. 

    C'est dans ce contexte que les militants de Syrisa ont redoublé d'efforts. Thessalonique est une ville placardée d'affiches OXI, (NON) qui appellent à refuser le diktat européen. Sur les places, dans les rues, les militants souvent très jeunes, distribuent des tracts, et prennent la parole, avec ou sans haut parleur, pour expliquer, convaincre de l'utilité de ce vote en faveur du NON, un vote anti austérité. Il faut dire que l’inquiétude est grande car les sondages donnent un scrutin très serré.  

    Nous n'avons pas rencontré de militants en faveur du oui et les affiches bien moins nombreuses en ville, donnent l'impression d'avoir été apposées par des agences de publicité. 

    Les plus de 61% en faveur du NON ce soir du 5 juillet ont surpris en premier lieu les militants eux-mêmes qui ne pensaient pas cela possible. Ce score sans appel, réalisé dans un contexte politique difficile, explique pour une très large part la liesse populaire à l'annonce des résultats...  Les rues, les places ont été envahies pour fêter cette victoire du peuple. Il y a comme une certaine fierté, le sentiment d’être utiles pour tous les peuples d’Europe. Probablement ce résultat restera-t-il dans les mémoires et une référence pour le futur. Il symbolise surtout l'espoir de sortir d'une longue période d'anémie, d'austérité. L'espoir d'une renégociation avec la troïka européenne...  

    Si nous étions nombreux à penser que ce référendum pouvait donner force et sens à ceux qui souhaitaient une renégociation de la dette grecque et une autre politique que l'austérité, c'était sans compter avec cette petite phrase quelques temps auparavant passée presque inaperçue de Jean Claude Junker Président de la Commission Européenne "Les choix démocratiques ne peuvent aller à l'encontre des traités européens".  Une phrase tout en symbole, mais qui ne laisse aucun doute sur les intentions des dirigeants européens à l'égard du peuple et du gouvernement Grec.

    La fermeté affichée dans l’absence de véritables négociations par les responsables européens, fait aussi partie d’une stratégie qui vise à diviser, fracturer le mouvement social qui les compose et les soutienne. C’est exactement ce qui se passe aujourd’hui en Grèce avec le mouvement Syrisa.

    Mais ce qui est valable aujourd'hui pour la Grèce, fait valeur d'exemple pour tout autre qui n'accepterait pas les politiques d’austérités européennes. Certainement faut-il comprendre, que la situation marque encore plus fortement la fin des souverainetés populaires et nationales. 

    L'Europe libérale (capitaliste) ne peut en effet accepter qu'un petit pays vienne la contrarier dans ses choix politiques. Syrisa, mouvement de la gauche citoyenne et de l'intérêt commun, a osé braver l'interdit, la technocratie, les traités et directives européens, le "libéralisme", qu'il considère  injuste et néfaste pour les peuples car trop favorable à la « finance, les nantis et la caste », pour reprendre une expression chère au mouvement Podemos (les indignés) en Espagne et dont les derniers résultats aux élections municipales ont de quoi inquiéter aussi, les tenants du capitalisme.

    Pour Eric Toussaint du Président du CADTM[ii] et rapporteur de la Commission pour la vérité sur la dette grecque « il est clair que les grandes banques privées, les multinationales voulaient aussi obtenir la démonstration qu’il est impossible de tourner le dos à l’austérité ». Il n'hésite pas à utiliser le terme fort de « néocolonialisme financier »... Nous rappelant à titre d'exemple les politiques d'ajustements structurels des organisations financières internationales à l'égard de l'Afrique. Dans le rapport de la Commission rendu public fin juin il est clairement affirmé, que la Grèce, non seulement n’est pas en mesure de rembourser la dette, mais surtout qu’elle ne doit pas le faire, vu son caractère illégal, illégitime et odieux. (cadtm.org/Synthèse-du-rapport-de-la-vérité-sur-la-dette-grecque).

    Pour la présidente du parlement grec, Zoe Konstantopoulou, qui appelait à refuser l'accord imposé par l'Europe après le 13 juillet, le Gouvernement a été l'objet « d’un chantage afin de lui faire accepter tout ce qu’il ne veut pas, qui n’émane pas de lui et qu’il combat ». Pour la présidente du parlement, le Premier Ministre Alexis Tsipras a « parlé avec sincérité, courage, franchise et désintéressement »...  « Il a lutté comme aucun de ses prédécesseurs pour les droits démocratiques et sociaux du peuple et des nouvelles générations », et la « tentative d’imposer des mesures que le peuple a rejetées par référendum, en utilisant le chantage de la fermeture des banques et la menace de la faillite, constitue une violation brutale de la Constitution, qui prive le Parlement des pouvoirs que lui attribue cette même Constitution ». Elle concluait son intervention devant le parlement grec sur l'idée que « chacun et chacune a le droit et a le devoir de résister. Aucune résistance dans l’histoire n’a été facile. Cependant, nous avons demandé le vote et la confiance du peuple pour affronter les difficultés et c’est face à ces difficultés que nous devons maintenant réussir.... Et sans avoir peu »".

    Aucun gouvernement de l'ensemble européen n'a soutenu la Grèce dans cette épreuve. Le couple Franco-allemand, à la manœuvre, s’est très habilement partagé les rôles dans cette affaire. Il faut dire que François Hollande était mal placé, lui qui avant d'être élu Président de la République était parti en croisade contre la finance et annonçait vouloir renégocier les traités européens. Alexis Tsipras représentait donc le mauvais exemple, la mauvaise conscience et le faire plier était aussi pour le Président français un moyen de montrer qu'il avait eu raison d'abandonner son action, pour ne pas dire « son combat » face à la finance et l'Allemagne de Merkel intransigeante. Il fallait donc donner le bon exemple et ainsi éviter la contagion.

    Il est difficile et probablement injuste, de jeter la pierre sur Alexis Tsipras le premier ministre seul dans la tourmente et qui a probablement subi de terribles pressions comme en attestent ses déclarations à la télévision nationale. J’assume devait-il dire « la responsabilité d’un texte auquel je ne crois pas ».  Le mercredi qui a suivi, le comité central de Syrisa a rejeté l’accord et dénoncé « un coup d’état contre toute notion de démocratie et de souveraineté populaire ».  

    Mais ce qui se passe en Grèce aujourd'hui révèle une nouvelle crise majeure en Europe. Ce n'est pas la première fois que les tenants du libéralisme européens bafouent les peuples et imposent leur vue anti démocratique avec l'aval des représentants nationaux. Il y a eu Chypre et puis en 2005, en France le peuple était appelé par voie référendaire à se prononcer pour ou contre la ratification du projet de Constitution européenne. Malgré un texte complexe dans sa longueur, 70% des Français se sont pourtant exprimés et près de 55% des votants ont rejeté le traité. En 2008, quelque temps après, le parlement a voté un projet de loi qui modifiait la constitution française et permettait de passer outre, le résultat du vote populaire.

    Dans la foulée, le Traité européen simplifié a été ratifié à Lisbonne par Nicolas Sarkozy et son gouvernement. La voix du peuple venait d’être bafouée.

    Que va t'il se passer maintenant en Grèce après avoir nié le résultat du referendum et fait plier le gouvernement ?  L'histoire ne sera probablement pas un long fleuve tranquille. Les problèmes vont demeurer, les revendications et les luttes aussi contre la misère et l'austérité. Il y aura des sparadraps et à terme la renégociation de la dette, mais la crise résistera, car c’est le système libéral qui engendre la crise. Alexis Tsipras lui-même, a annoncé ne pas croire aux mesures "imposées" par la Troïka, mais probablement  redoutait-il le chantage à la faillite, et  la fermeture des banques imposée par l’Europe. A-t-il fait le bon choix ?

    Il y a probablement aujourd’hui beaucoup de désarrois, de confusions, mais aussi de volonté d’agir en Grèce. C’est Stathis Kouvélakis philosophe et membre du comité central de Syrisa qui donne quelques pistes dans un entretien sur le site « Ballast » publié le 27 juillet 2015 et intitulé « le NON n’est pas vaincu, nous continuons », il montre que « dès qu’une menace émerge en Europe, et Syrisa en était une, tout le monde fait bloc pour la détruire politiquement » c’est incontestablement ce qui s’est passé ce mois de juillet avec la Grèce, « une mise sous tutelle du pays ». Les privatisations vont pouvoir reprendre de plus belle

    Pour le philosophe, « le peuple a dit NON à  l’austérité avec la victoire éclatante, mais c’était déjà trop tard, les caisses étaient vides, et rien n’avait été fait pour préparer une solution alternative». Ce que confirmera aussi, le ministre des finances grec Yanis Varoufakis qui démissionna le 6 juillet 2015 au lendemain du référendum. Dans un entretien publié sur le site de «  les Crises.fr[iii] », il estime que l’euro groupe européen n’a jamais été guidé par l’esprit de négociation.  « Notre succès aurait été leur pire cauchemar » et de rajouter, « Si nous parvenions à négocier un meilleur accord pour la Grèce, cela les détruirais politiquement, ils auraient à se justifier devant leur propre peuple, expliquer pourquoi ils n’auraient pas négocié comme nous »

    Dans ce contexte, on comprend que la solidarité européenne contre l'austérité et le libéralisme sera vitale pour l'avenir des peuples,mais une des leçons qu’il nous faut tirer c’est qu’elle ne sera pas suffisante, il faut aussi éviter les chaos financiers, arme redoutable des tenants du libéralismeLà réside une vraie question qui doit interpeller tous les démocrates, les progressistes, tous ceux qui considèrent qu'un autre monde est possible, plus social, plus humain, plus équitable, un monde qui coopère et s'entraide, respectueux de l'environnement, solidaire et en paix.  C'est la leçon que nous devons retenir de ce qui se passe en Grèce aujourd'hui et ailleurs aussi.

    Cette situation pose avec force la question de la rupture, (terme que nous avons souvent entendu dans les propos des militants que nous avons rencontrés à Thessalonique), si l’on veut « travailler à faire émerger une alternative à cette dictature financière et au libéralisme prédateur ». L'enseignement qu'il nous faut probablement tirer, c'est qu'il y a urgence à inventer cet autre futur dans la clarté, à montrer qu'une autre perspective politique peut mobiliser les progressistes, qu'il y a place pour l'expression démocratique des peuples et que cette expression ne sera pas une nouvelle fois bafouée, discréditée, muselée. Ces questions sont essentielles si nous voulons rendre crédible une véritable opposition au capitalisme, ce monde unipolaire, car tout est fait et construit aujourd’hui pour tenter de montrer qu'il n'y a pas d'autres issues que le "libéralisme" ou le « social libéralisme prôné aujourd’hui par les majorités socialistes en Europe. Il y a pourtant urgence, parce que l’extrême droite est aux aguets. 

    Le capitalisme s'est mondialisé et face à cette organisation tentaculaire, cette dictature de l'argent, il faut un contrepoids, le pendant progressiste, des perspectives et organisations internationales qui donnent du sens à l'émancipation, au respect et à la dignité humaine. Il faut des solidarités, des perspectives qui nous laissent croire qu'une autre politique est possible, plus équitable, plus sociale, plus humaine et que le rêve et l'utopie peuvent redevenir réalité.

     

    grèce_csamarta

    [i] L’association Per A Pace, Pour la Paix à développer une action solidaire en Grèce du 1er au 10 juillet 2015. Elle a convoyé un bus et du matériel de santé qui a été remis à une association médicale à Thessalonique. Cette association composée de médecins bénévoles et autres, développe des soins gratuits pour les migrants et toutes personnes  en difficulté.

    [ii] CADTM (Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers Monde) cadtm.org

    [iii] 44 réponses à Notre bataille pour sauver la Grèce, par Yanis Varoufakis ancien ministre des finances, et démissionnaire le 6 juillet 2015  www.les-crises.fr

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    l’heure de vérité

    Pour le Front de gauche

     

     

    Une réunion des élus communistes et apparentés à la Collectivité Territoriale de Corse s'est tenue à Corte, samedi 18 juillet 2015. Deux membres de Manca alternativa y ont été "invités". Nous publions ci-dessous les premières réflexions sur cette réunion d'un de ces membres, en l'occurrence Francis Peretti.

      " Le collectif Manca alternativa, 3ème composante du Front de gauche, dont une des portes paroles au plan national se trouve être Clémentine Autain, a mandaté deux camarades pour la réunion de Corté, du samedi 18 juillet. Cette rencontre était organisée par les élu-e-s sortants communistes et apparentés de la Collectivité Territoriale de Corse.

    Avec David Fau, j’étais l’un des deux délégués de notre mouvement.

    Il me semble important, vu les enjeux politiques pour notre région, d’en donner un compte rendu.

    Nous avions déjà rencontré, il y a une dizaine de jours, à notre demande, la Fédération communiste de la Corse du Sud pour exprimer notre position politique (voir communiqué sur le site de Manca alternativa), mais aussi notre critique concernant l’organisation de la réunion de Corté .Nous avions alors proposé la tenue d’une assemblée citoyenne des militants et sympathisants du FDG , à l’invitation de ses trois composantes , dans les principales villes de Corse , afin de créer une dynamique pour les Territoriales.

    Notre demande a essuyé un premier refus, les responsables du PCF considérant que la réunion de Corté était en quelque sorte déjà une assemblée citoyenne !!!

    Nos divergences, cette fois plus politiques, plus profondes, reposaient sur une question de clarté auprès de nos électeurs : lors des dernières élections départementales, nous avons mené un combat contre l’austérité, contre la dérive libérale de la société du gouvernement Valls/Hollande. Nous avons été les seuls face à la droite et au FN à affirmer qu’il n’y aurait aucune compromission pour les élections départementales, comme pour les Territoriales à venir, au premier comme au second tour, avec les soutiens locaux de cette politique d’austérité.

    Là , deuxième refus, il y a un désaccord sur ce point avec le PCF qui semble être prêt à négocier au second tour !

    Malgré cela nous avons décidé de participer à la réunion de Corte pour défendre notre ligne politique.

    Les événements récents en Grèce et la mise au pas de tout un peuple  par les institutions européennes, soutenues par la France, nous mettent en garde.

    Il n’existerait pas en dehors de la politique d’austérité d’autres alternatives.

    Nous considérons qu’il faut marquer le pas de la rupture avec tous les tenants de l’austérité à commencer par les élus socialistes et radicaux qui soutiennent le gouvernement.

    Sans surprise, nous avons confirmation de la position du PCF et apparenté qui se résume en quelques mots : les élu-e-s ont bien travaillé, la liste se fera autour des élus sortants, la tête de liste est toute désignée, le FDG, c’est le PCF, on négocie au second tour.

    Aucune réponse à notre demande d’assemblée citoyenne organisée par les composantes du FDG.

    Que le PCF désigne sa tête de liste pourquoi pas ! Mais n’est-il pas plus urgent d’abord de rassembler les militants et sympathisants, de définir tous ensemble notre ligne politique, de créer une dynamique ?

    Le combat contre l’austérité, ne se mène pas qu’au premier tour !

    Nos électeurs ont besoin de savoir quelle sera notre attitude au second tour et n’accepterons pas des alliances avec ceux qui soutiennent cette politique libérale.

    Il est encore temps de rassembler notre Gauche, il suffit de le vouloir.

    Notre mouvement de la gauche alternative continue son combat. N’attendons pas d’être au pied du mur, comme les Grecs pour agir.

    Pour ce combat nous avons besoin des citoyens qui partagent nos idées

    Rejoignez-nous, indignez-vous."                                                     

    Francis Peretti

     

      

     

        

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Contre l’Europe austéritaire et

    anti-démocratique

     

    Communiqué d'Ensemble, membre du Front de gauche

    La déclaration du sommet de la zone euro impose au peuple grec des mesures aggravant l'austérité qu'il subit et piétinant sa souveraineté nationale. Nous la jugeons proprement scandaleuse. C'est l’illustration du caractère autoritaire et brutal des institutions européennes et de leurs dirigeants. Nous dénonçons les méthodes iniques employées par ces derniers, notamment l’asphyxie financière d’un peuple grec déjà exsangue, afin d'arracher cet accord au gouvernement Tsipras.

    Nous appelons par conséquent les députés du Front de gauche à ne pas voter ce texte. Nous soutenons les mobilisations sociales qui, en Grèce et en Europe, entrent en résistance face aux politiques néolibérales, à commencer par la gréve générale de 24 heure appelée demain mercredi 15 juillet par le syndicat des services publics ADEDY.

    Nous ne nous laisserons pas prendre au jeu de dupes mené par François Hollande et le gouvernement français qui, sous couvert de "sauver" la Grèce en défendant son maintien au sein de la zone euro, ont activement participé à la mise sous tutelle de la Grèce et à l'imposition des politiques d'austérité d'inspiration néolibérale.

    Ce nouveau déni à la souveraineté populaire, peu de temps après un référendum ayant confirmé la volonté des Grecs de refuser le régime austéritaire européen, montre la nécessité d’œuvrer à la construction d'une autre Europe, sociale et solidaire et démocratique.

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    TSIPRAS_LAB_POSTER_Zoom1

    La Grèce 

    nouveau protectorat allemand !

     

    L’Eurogroupe – structure non légitime – s’est acharné sur la Grèce, pendant des mois, sous la Kommandantur allemande et avec la bénédiction des autres dix-huit pays qui la composent, y compris la France. Il a exigé du peuple grec toujours plus d’efforts et de sacrifices. Comment un moribond pourrait-il faire un marathon ? Comment peut-on sortir de l’austérité en imposant une nouvelle austérité ? C’est la quadrature du cercle dans laquelle les partisans de l’Europe ultralibérale veulent enfermer le peuple grec. Ce qui s’est passé à Bruxelles, ces derniers temps, dans ce qu’on appelle pudiquement négociations, relève de la vergogna. D’aucuns sont en train de briser un peuple. Le peuple grec qui a eu, à leurs yeux, l’outrecuidance de se doter d’un gouvernement de la vraie gauche et de refuser massivement, par referendum, les exigences iniques et insupportables de la Troïka. C’est sans doute l’élément déterminant dans l’attitude des pays gérés par la droite, y compris par les sociaux libéraux. Alors, on a décidé de punir, et de quelle manière. Les raisons ne sont pas économiques. Tout le monde le sait ou presque. La vraie raison est politique. Le peuple grec a dit non à l’austérité et s’est prononcé pour une autre voie. Une voie plus démocratique, plus humaine, plus sociale. Ces âmes bien pensantes veulent également et surtout que l’épidémie grecque ne se propage pas à d’autres pays  européens, en particulier à ceux du sud de l’Europe.

    « Un accord historique » humiliant, désatreux

    Revenons à cette fameuse « négociation », au cours de laquelle personne, y compris les représentants français n’a parlé de la situation catastrophique de la grande majorité de la population grecque : chômage, baisse du pouvoir d’achat, retraites malmenées, liquidation du système de protection sociale et sanitaire, etc. Tout a tourné autour du fric. Rien que du fric. Dans ces conditions, des pressions fantastiques et indignes d’une Europe qui se veut démocratique, la Troïka  a réussi à imposer un accord humiliant et insupportable à la Grèce. Alexis Tsipras a été obligé de donner les clés de la maison Grèce aux tenants de l’Europe des marchés financiers. Nous pouvons le regretter. Mais nous ne  mêlerons pas nos voix à tous ceux ce qui veulent abattre le nouveau gouvernement grec. C’est au peuple de grec de décider.

    Des exigences qui dépassent l’entendement

    Que dit « l’accord historique » signé à Bruxelles ? Des exigences qui dépassent l’entendement. Un ultimatum est lancé au gouvernement Tsipras. Dans les trois jours après la signature, il faut que le parlement grec entérine, sans discussion, toute une série de mesures particulièrement drastiques : hausse sensible de la Tva – impôt le plus injuste – contre-réforme du système de retraite, avec la suppression du complément retraite, abrogation des lois sociales votées depuis janvier 2015, etc. Ce n’est pas tout. La Grèce est mise sous tutelle. Elle deviendrait un protectorat allemand. Deux exemples. Des « techniciens » de l’Eurogroupe seront en permanence dans le pays pour surveiller les faits et gestes des Grecs ! Toute proposition ou projet de loi sera soumis à l’appréciation de ces missi dominici, avant discussion et approbation par le Parlement. Un fonds spécial à hauteur de 50 milliards d’euros sera créé, provenant en partie de la privatisation de ce qui reste de biens communs et publics en Grèce !  Ports, aéroports et entreprise nationale de l’énergie. Cette privatisation se fera, bien évidemment, au prix le plus bas, à la grande satisfaction de tous les requins de la finance qui commencent à se manifester, en particulier allemand.  Il se susurre que certaines banques et entreprises allemandes seraient déjà sur les rangs pour acquérir les sociétés grecques à privatiser. Ce serait le cas des aéroports nationaux et régionaux. Quel heureux hasard ! Il est bon de rappeler que les multinationales allemandes qui sévissent dans le pays ne paient pas d’impôts. Et dire que Wolfang Schaüble, ministre des finances de la Merkel, se veut le chantre de la transparence et du respect des engagements vis-à-vis des créanciers. Cerise sur le gâteau, le fonds spécial sera géré, non pas par des Grecs, mais par des technocrates de Bruxelles. C’est dire que la confiance règne. D’ailleurs ce maître mot n’a-t-il pas fait florès pendant les « négociations » à Bruxelles. Vous avez dit confiance, mon cher cousin.

    On assiste là à une opération de liquidation de tout un peuple et de toute tentative de remise en cause de la conception même de l’Europe ultralibérale. Une Europe dominée par les marchés financiers et le capitalisme allemand.

    La faillite de l’Europe ultralibérale

    Les événements que nous vivons actuellement nous amènent à nous poser enfin la question de savoir s’il faut continuer à subir cette Europe ou s’il faut envisager une autre Europe, moins importante sur le plan géographique, débarrassée de la tutelle du capitalisme. Compte tenu du rapport de force dans l’Europe d’aujourd’hui, il serait illusoire de pouvoir, avant longtemps, arriver à changer les choses. Pour ce qui nous concerne, il est cependant possible d’envisager de créer des liens plus étroits entre les pays de l’Europe du sud. Le débat est ouvert.

    La pantalonnade de François Hollande

    Quelques mots sur la position du pouvoir dit socialiste dans notre pays. Nos gouvernants parlent de victoire de l’Europe ! Mais de quelle Europe s’agit-il ? Certainement pas celle des peuples, en particulier celle du peuple grec. Les media soulignent avec insistance de rôle de médiateur de François Hollande dans le cadre de la fameuse « négociation » à Bruxelles, sur le dossier grec. Il a contribué ni plus ni moins à imposer à la Grèce un plan d’austérité jamais égalé. Toutes nos félicitations. Il n’a fait que de se plier une fois de plus au diktat de la Merkel. Les gesticulations de notre président avaient surtout un usage interne, celui de redorer son blason et regagner la confiance d’une partie de la gauche. Pari perdu.

    Certains misent sur la résignation et le renoncement à la lutte pour de vrais changements en France et en Europe. Il n’en est pas question. L’austérité n’est pas l’unique voie pour la France et l’Europe.

    L’expérience du gouvernement Syriza n’est pas vaine. Elle a bousculé beaucoup de choses dites incontournables.

    Le combat continue.

     

    Maria Maddalena Lanteri

    Google Bookmarks

    votre commentaire

  • photothessalonique1
     
    Grèce
     
    Une victoire salutaire
     
    pour tous les peuples européens

     

     

    Per a Pace vient d'effectuer une mission de solidarité auprès d'un dispensaire associatif  de Thessalonique qui vient en aide aux plus démunis, citoyens grecs et migrants. Une belle action qui donne du sens à la solidarité citoyenne et aux échanges. Cette action s'est déroulée à un moment particulier de l'histoire de la Grèce.

     Ce 5 juillet, le gouvernement et le parlement grec se sont adressés  au peuple par voie de référendum. Le NON à l'austérité et à la Troïka européenne a remporté un très large succès,  un score sans appel, malgré le déferlement médiatique qui a visé à semer la confusion dans les esprits, y compris en Grèce et à tous les niveaux comme ce fut le cas récemment, lorsque Jean Claude Junker  représentant de la Troïka européenne  développait l'idée  que " les choix démocratiques ne peuvent aller à l'encontre des traités européens".

    Tous les militants rencontrés au cours de cette action solidaire  espéraient la victoire du NON, pour sauver le pays du chaos imposé par les "terroristes" de la finance. 

    Ce que les Grecs espèrent, c'est plus de droits : à la santé, à l'éducation, au logement, à la nourriture, à la culture...  et c'est surtout cela que représente le vote en faveur du NON lors de ce référendum.
    Et comme l'a démontré  la commission d'audit grecque, présidée par Éric Toussaint du CADTM, les citoyens du pays ont toutes les raisons de ne pas se sentir responsable de la dette.
    Un sursaut de dignité vient d'avoir lieu et appelle à la solidarité de tous les peuples pour construire un autre avenir, un monde plus humain et solidaire.
     
    Thessalonique, le 5 juillet 2015
    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    photothessalonique3

    L'exemple vient des

    Hellènes

     

    Formidable leçon de démocratie que le peuple grec vient de donner à toute l’Europe, ce dimanche 6 juillet 2015, avec plus de 61% de non. Formidable leçon de dignité, de courage, de résistance face aux prétentions hégémoniques de la Troïka et des gouvernants des dix-huit autres pays de l’Eurozone. Ces derniers ont humilié les Grecs pendant des semaines, avec un point culminant pendant la campagne du référendum, en multipliant les menaces et en agitant avec frénésie le spectre du chaos et de l’expulsion de la Grèce de l’euro. Dans ce concert outrancier et malodorant contre Tsipras et son gouvernement, accusés d’être irresponsables et immatures, nos gouvernants n’ont pas été en reste dans ce qu’on peut appeler une ingérence inadmissible dans les affaires intérieures d’un pays. Il suffisait d’écouter, entre autres, les déclarations d’un Valls ou d’un Macron pour se faire une opinion. Nos media, dans leur grande majorité ont roulé et de quelle manière pour le oui, sans retenue, ni pudeur. L’objectif de ces laudateurs et autres partisans de la pensée unique était de renverser le gouvernement grec et de le remplacer par des « techniciens », bien dans la ligne, par des gens qui ont contribué largement à plonger le pays dans une crise aux conséquences dramatiques pour des millions de personnes. On prendrait les mêmes et on recommencerait, avec une dose supplémentaire d’austérité.

    Les grecs n’ont pas cédé à la panique. Ils ont massivement rejeté l’austérité et donné au gouvernement Tsipras davantage de légitimité. Ils se sont prononcés pour des réformes plus sociales, pour la restructuration de la dette de leur pays. Dette qui au passage (310 milliards d’euros) est due aux politiques des gouvernements précédents. Cette dette a profité essentiellement aux banques allemandes, françaises et italiennes.

    A propos de la restructuration de la dette, il est bon de rappeler à la Merkel deux choses : l’Allemagne a vu sa dette effacée, avec la bénédiction des Usa, en 1953, pour permettre sa reconstruction. L’Allemagne doit 163 milliards d’euros à la Grèce, au titre des destructions subies par le pays pendant l’occupation nazie. Pourquoi ce qui était valable pour l’Allemagne à une certaine époque ne le serait pas aujourd’hui pour les Hellènes ?

    Le résultat du référendum dépasse les frontières du pays. Il ouvre des perspectives nouvelles pour l’ensemble des pays européens, en particulier ceux du sud. La démonstration est faite qu’il est possible de tenir tête aux Goliath de la finance, y compris en France. La nécessité d’une politique anti austérité va s’affirmer encore plus nettement. Les Grecs nous ont lancé un prodigieux message. Il nous appartient à tous les niveaux, y compris régional et local de relever le défi, par la création d’une nouvelle coalition sociale et politique, sur la base d’une politique alternative inédite, tournant le dos aux pratiques actuelles, inféodées aux marchés financiers.

    Pour le peuple grec une première étape a été franchie. Il lui reste à tenir bon et ferme dans sa lutte contre l’austérité et les puissances d’argent. La partie de bras de fer continue. Elle va aller en s’amplifiant. En face, on ne lui fera pas de cadeau.

    Nous sommes tous des Grecs !

    Solidarité à ce peuple courageux.

    Maria Maddalena Lanteri

    photothessalonique1
     
    photothessalonique2
     
    Google Bookmarks

    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires