• Le meilleur adversaire de Fillon est Jean-Luc Mélenchon qui a fait preuve de pédagogie hier à Bordeaux où il déclarait notamment à 51 minutes et 20 secondes :
    "Je vais vous projeter un petit film sur leurs priorités", prévient-il. Et sur l'écran en fond de scène, on voit François Fillon expliquer devant des chefs d'entreprise son programme des cent premiers jours, son "
    blitzkrieg" comme il l'appelle : la suppression des 35 heures, l'abrogation de la durée légale du travail… La salle hue chacune des idées du désormais candidat de droite. Mélenchon dégaine ensuite : "Vous ne pourrez pas dire que vous n'êtes pas prévenus. Il faut aller expliquer".

    Et Jean-Luc Mélenchon de donner des arguments anti-Fillon dont :

    "Il dit 'blitzkrieg', c'est donc une guerre, une guerre éclair, une guerre sociale. C'est pas parce qu'il le dit en allemand qu'on ne comprend pas." 

    C'est donc un vrai adversaire qu'il faut à Fillon au deuxième tour des élections présidentielles. Cet adversaire, c'est Jean-Luc Mélenchon.

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    Plus que jamais

     

    Le vote avec Jean-Luc Mélenchon

     

    Les comités JLM2017 de la Corse du Sud et Manca alternativa/Ensemble ont tenu une conférence de presse, mercredi 30 novembre, place Abbatucci, à Ajaccio. Au menu : l’état de la préparation des prochaines élections présidentielle et législatives.

    Il a été question au préalable de la situation politique au lendemain de la primaire de la droite. Primaire qui a fait l’objet, pendant plusieurs semaines, d’une insupportable campagne médiatique de la part des media. Le vainqueur de cette primaire a été, contre toute attente, le troisième larron, à savoir François Fillon, homme nouveau comme il se doit.

    Que nous propose le nouveau champion de la droite ?

    Un programme ultra conservateur

    « Un programme ultra conservateur, avec quelques relents de pétainisme, un programme de régression sociale et d’austérité, jamais égalé ». Quelques exemples édifiants ont été évoqués. Suppression de 500.000 postes en cinq ans dans la fonction publique avec des conséquences dramatiques dans des secteurs tels les hôpitaux, l’éducation nationale, la recherche, la police, etc. Suppression des 35 heures. Nouvelle attaque contre le code du travail, déjà largement malmené par la loi El Khomri, pour donner un plus de flexibilité dans les entreprises. Augmentation de la TVA (22%). Suppression de ‘impôt sur la fortune (ISF). Droit à la retraite à 65 ans. Nouvelle attaque contre la Sécurité sociale dans le but de gommer définitivement cette grande conquête issue du programme du Conseil national de la Résistance. Etc. Comme l’ont souligné les intervenants, « le programme de la droite s’inscrit dans la logique du capital et de régression sociale. Malheureusement, Il ne diffère pas fondamentalement des mesures développées par François Hollande et son gouvernement depuis 2012 ».

    La lourde responsabilité du pouvoir dit socialiste

    Et d’ajouter, « Cela pose le problème de la responsabilité du pouvoir actuel. Au lieu de casser la logique du capital, François Hollande s’est évertué à l’accompagner, tournant le dos à ses engagements devant les électeurs de gauche. Il a pratiqué une politique de droite. Le chômage n’a pas baissé, le pouvoir d’achat de la grande majorité des salariés et des retraités a régressé. Les délocalisations des entreprises à l’étranger se sont multipliées. Les suppressions d’emplois continuent. (Airbus). C’est dans ce contexte que les tenants du pouvoir vont essayer avec la primaire socialiste de manœuvrer pour tenter de se refaire une virginité. De nous tromper. »

    Il a été dit qu’ « Un Valls, Un Macron, Un Montebourg ne feront pas mieux qu’un Hollande, parce qu’ils sont issus du même sérail, de la même culture politique, une politique politicienne au service  de l’oligarchie financière. Le parti socialiste a glissé à droite et la droite traditionnelle se rapproche des thèses de l’extrême droite. »

    Le seul vote utile et nécessaire

    A partir de ces considérations les intervenants ont estimé que « le vote utile pour une alternative de progrès, c’est  Jean Luc Mélenchon

    Plus que jamaisLa seule alternative possible et faisable, c’est de proposer un programme de rupture avec toutes les politiques menées jusqu’ici. Ce programme c’est « L’avenir en commun », proposé par la France insoumise et son candidat Jean-Luc Mélenchon. Il doit servir de base à la création d’un vaste mouvement populaire dans les prochaines semaines. Il s’agira de redonner confiance aux électeurs de gauche déçus par la politique du pouvoir socialiste et qui se sont réfugiés dans l’abstention. De gagner de nouveaux électeurs. Il s’agira de tout faire pour qu’on ne se retrouve pas en avril 2017 avec, au second tour de la présidentielle, un Fillon et une Le Pen, qui en fin de compte prônent la même politique d’exclusion. Avec Jean Luc Mélenchon, Il s’agira de gagner. C’est possible si on en juge par la dynamique que sa candidature suscite partout. »

    Plus que jamaisToujours au cours de la conférence de presse, il a été annoncé qu’en Corse près de 600 citoyens soutiennent déjà sa démarche. Plusieurs groupes d’appui ont été créés et le comité de soutien JLM2017CORSE est en campagne. Plusieurs réunions de travail ont déjà été organisées sur l’Ile. La prochaine est programmée pour :

     Jeudi 6 décembre, à 18 h00

    Sur le thème

    Agriculture Ecologique et Paysanne

    au LOCU TEATRALE

    quartier Sainte Lucie

    à Ajaccio

    Elargir et renforcer le mouvement

    Les intervenants ont lancé « un appel à toutes celles et ceux qui veulent qu’on en finisse avec les castes, les oligarchies, la politique politicienne. Le mouvement peut et doit s’amplifier. C’est possible. »

    Autres préoccupations des comités de soutien et de Manca alternativa. En premier lieu il faut élargir le mouvement, le renforcer. Déjà de bonnes nouvelles sont parvenues ces derniers temps. « Les militants d’Ensemble auquel est affilié Manca Alternativa ont décidé de s’engager dans la campagne avec Jean Luc Mélenchon à 75%. Le Parti communiste a décidé ce week-end d’en faire de même. On ne peut que s’en réjouir. Ils sont les bienvenus. D’autres soutiens sont attendus, bien au-delà des partis politiques, ceux des travailleurs, des chômeurs, des retraités, des jeunes.

    Les comités JLM2017 et Manca alternativa/Ensemble vont amplifier leurs actions à travers la Corse, pour expliciter le programme de rupture dont une partie sera consacrée à nos problèmes insulaires. Deux réunions ont déjà eu lieu avec l’équipe nationale de Jean Luc Mélenchon pour traiter des questions spécifiques à la Corse. En janvier prochain, le comité de soutien JLM2017Corse rendra public un document. »

    Au-delà de l’élargissement du mouvement, il y a une autre question inquiétante. « Un danger nous guette, le Front national. Il continue à séduire une partie de la population qui se trouve dans la désespérance. Son discours est basé sur la haine de l’autre, l’étranger, l’immigré, le différent. L’Histoire nous enseigne que « Celui qui ignore son passé est condamné à le revivre ».

    A l’issue de la conférence de presse, il a été annoncé également la volonté des comités JLM2017 et de Manca alternativa de présenter et de soutenir, pour les législatives, des candidats dans toutes les circonscriptions de la Corse, sur la base d’une vaste consultation régionale. De même il a été déploré l'absence de France3 Via Stella et de RCFM, media relevant du service public. Une démarche de protestation sera faite auprès des directions. 

     

    Plus que jamais

     

    Google Bookmarks

    1 commentaire
  • Les ténors de la Droite et les organisateurs des débats de la Primaire qui vient de se jouer n’ont pas tari d’éloges sur la tenue de ces débats et sur la « belle victoire » de François Fillon. Pourtant à se les remémorer, François Fillon a bénéficié de la médiocrité des autres outsiders, des mauvaises prestations d’Alain Juppé trop crispé par l’enjeu et du rejet de Sarkozy.

    Au royaume des aveugles, le borgne est roi.Comme le relève un journal en ligne : « Le seul  tour de force de F. Fillon aura été de rendre explicite ce dilemme avec une formule lumineuse : "voter Juppé pour ne pas avoir Sarkozy ; voter Sarkozy pour ne pas avoir Bayrou". Du coup, il pouvait se présenter comme la solution dudit dilemme : voter Fillon, n’était-ce pas éviter à la fois Sarkozy et Bayrou ? D’une pierre, deux coups ».

    Parmi les outsiders, Bruno Le Maire s’est montré particulièrement médiocre et bien en dessous de ses ambitions qu’il a revues à la baisse depuis sa débâcle en participant activement au jeu « Voulez-vous gagner des Fillons ? ». Aux côtés du gagnant, Le Maire est omniprésent, espérant suivre l’exemple de Manuel Valls et se retrouver Premier Ministre si Fillon est élu. Rappelons que Manuel Valls était sorti bon dernier de la Primaire de la Gauche en 2012 avec 5% des voix. Le Maire n’a fait que 2,4%.

    Finalement, ramenons cette Primaire à ses justes proportions. Ce ne sont que 9% du corps électoral qui se sont déplacés et dont François Fillon a recueilli 66,5% de 9% du corps électoral. Par ailleurs, une partie des électeurs seraient des gens de Gauche, des centristes et des gens de Droite, juppéistes et sarkozystes qui ne veulent pas de Fillon. Pourtant les sondages, qui se sont trompés sur le résultat du premier tour de ces Primaires, font déjà de François Fillon le futur Président de la République. Fillon a déclaré qu’il ne tenait pas compte des sondages lorsqu’ils lui sont défavorables, aujourd’hui il se comporte comme si les Primaires de la Droite faisaient de lui le Président de la République et bénéficie d’un revirement de nombreux commentateurs politiques libéraux qui le présente comme un homme bien de sa personne, père et grand-père, catholique pratiquant… etc. C’est comme si l’on disait aux électeurs, cela va vous changer du bling bling de Sarkozy et de la normalité ridicule d’un Hollande.  Il s’agit de faire oublier  la gestion des reformes sociales par  François Fillon, Premier ministre collaborateur de Sarkozy et ancien ministre du gouvernement Balladur et de faire oublier le bilan du quinquennat de Sarkozy dont il partage la responsabilité : le bouclier fiscal des plus riches, la réforme des retraites avec la suppression d’une grande partie des pensions de réversion  aux veuves (et vice versa), le gel des salaires, la suppression des postes de fonctionnaires, y compris des enseignants, des soignants et des policiers… etc.

    Non cette Primaire de la Droite n’a pas été une « belle victoire » de François Fillon mais répond au dicton : « Au royaume des aveugles, le borgne est roi », car c’est avant tout une petite victoire de l’idéologie véhiculée par Jean-Marie Le Pen qui a trouvé en François Fillon un successeur mâle puisqu’il a du mal à adouber sa fille trop influencée par celui qu’il désigne comme le « Don Quichotte de la Jaquetta ». A savoir si Jean-Marie Le Pen va appeler à voter pour François Fillon ?  Un choix cornélien pour le César du FN qui a toujours voulu tuer Brutus avant d’être tué par lui. L’histoire ne nous dit rien sur les mœurs de Marcus Junius Brutus en dehors d’avoir donné le dernier coup de poignard à César, son père adoptif. Le fait qu’il passa une grande partie de sa jeunesse en Grèce et qu’il s’y réfugia après l’assassinat de César, ne permet aucune interprétation non historique.

    Au royaume des aveugles, le borgne est roi.François Fillon est le Brutus de Sarkozy avec qui il a partagé les conseils de l’éminence grise Patrick Buisson. Il rêvait dans son manoir sarthois de prendre la place du Calife de Neuilly. Il a bénéficié d’un contexte favorable au sein d’une Droite qui ne pouvait se libérer du Calife qu’en passant par des Primaires. Quant à s’exclamer "un homme d’Etat est né", comme nous avons pu l’entendre, il faudrait constater que la gestation a été longue puisque François Fillon vit confortablement de ses mandats électifs et de ses postes ministériels depuis l’âge de 27 ans. Nous ne savons pas s’il est un homme d’Etat né des Primaires de la Droite mais nous avons pu mesurer son haut degré de nocivité pour la classe moyenne, les chômeurs, les assurés sociaux et les pauvres. Comme orateur, il a le charisme d’un prédicateur d’une secte apocalyptique pour les uns et paradisiaque pour les autres. Il a beau soigner son costume, son idéologie ultralibérale sur le plan économique et autoritaire sur la plan social, sent la naphtaline comme sortie d’un placard où elle est restée confinée depuis deux siècles.

    Alain Deneault a raison. « Il n'y a eu aucune prise de la Bastille, rien de comparable à l'incendie du Reichstag, et l'Aurore n'a encore tiré aucun coup de feu, écrit le philosophe Alain Deneault qui enseigne la pensée critique en science politique à l'Université de Montréal. Pourtant, l'assaut a bel et bien été lancé et couronné de succès : les médiocres ont pris le pouvoir. » L’auteur de l’ouvrage « La médiocratie » va plus loin lorsqu’il dit : « A l'origine de la médiocratie, vous insistez également sur la montée en puissance de la « gouvernance »… C'est le versant politique de la genèse de la médiocratie. D'apparence inoffensive, le terme de gouvernance a été introduit par Margaret Thatcher et ses collaborateurs dans les années 80. Sous couvert de saine gestion des institutions publiques, il s'agissait d'appliquer à l'Etat les méthodes de gestion des entreprises privées supposées plus efficaces. La gouvernance, qui depuis a fait florès, est une forme de gestion néolibérale de l'Etat caractérisée par la déréglementation et la privatisation des services publics et l'adaptation des institutions aux besoins des entreprises. De la politique, nous sommes ainsi passés à la gouvernance que l'on tend à confondre avec la démocratie alors qu'elle en est l'opposé ».

    Après des décennies de médiocratie ayant porté au pouvoir Sarkozy et Hollande, arrive la gouvernance ultralibérale et autoritaire de François Filllon, c’est-à-dire l’aboutissement annoncé de cette médiocratie portée à son summum. Pour contrer la Droite radicalisée, il faut que la Gauche se radicalise. Jean-Luc Mélenchon incarne auourd’hui cette radicalisation diabolisée par la médiocratie qui a gangrené le Parti Socialiste.

    Il est temps que la politique reprenne ses droits avec des valeurs humanistes et non pas à travers le langage des chiffres. Comme si un conseil des ministres était le Conseil d’administration de la société anonyme France avec ses actionnaires. Non ce ne sont pas les « fonds d’actionnaires » que Fillon veut réduire mais bien les postes de fonctionnaires ! Les actionnaires de la médiocratie sont les grands patrons, les énarques, les lobbies… Et le peuple ? On l’invite à voter pour une alternance entre une extrême-droite fascisante, une droite extrême et une droite molle. Et la Gauche ? Hollande et Valls ont fait passer le parti socialiste dans le camp de la droite molle et son centre. Le président normal aura incarné le parfait médiocrate pendant son quinquennat. Comme à droite, on assiste sous sa présidence à une tragédie avec Brutus Macron qui tue César Hollande. Valls ronge son frein car Macron lui a volé le rôle de Brutus et quelques anciens ministres jouent les frondeurs. Arnaud la Fronde a jeté les premières pierres contre Hollande qui a choisi Valls comme Premier ministre, pourtant bon dernier de la Primaire de la Gauche, alors que Montebourg avait fait un meilleur score.

    Pour mettre fin à la médiocratie, Jean-Luc Mélenchon a toujours montré qu’il fait de la politique dans le sens noble du terme. Il s’est toujours opposé à la « gouvernance » des médiocrates. Il est, sans aucun doute, le plus cultivé et le plus instruit des aspects historiques et humains de la société française. Son programme économique est plus novateur et plus écologiste que ceux des autres candidats. Il reste soucieux de la justice sociale.  Allez vous informer sur son site et ne vous laissez pas tromper par les campagnes de diabolisation dont il fait l’objet régulièrement.

    Jean-Luc Mélenchon est ni aveugle ni borgne face aux réalités de la politique d’austérité promise par la Droite et à sa mise en concurrence avec le Front National. Son discours est un discours de vérité contre le formatage ultralibéral des esprits et un autoritarisme qui veut s’installer pour tuer le syndicalisme au profit du patronat.

    La Droite et l’extrême-droite vous promettent plus d’ordre et c’est le chaos qui va advenir. L’austérité et le repli identitaire ne régleront pas tous les problèmes mais causeront une fracture sociale qui conduira à la chienlit et à la dictature. Il faut être aveugle pour ne pas l’anticiper et il faut être borgne pour l’espérer.

    U Barbutu

     

    Google Bookmarks

    2 commentaires
  • Le faux choix entre désespoir et incertitudeFillon a gagné les Primaires de la Droite avec 66,5% des voix. Il a frôlé les 66,6. Ce nombre 666 est, selon certains manuscrits de l'Apocalypse (Bible, Nouveau testament), le « Nombre de la Bête », appelé le « signe du diable » associé dans la Bible à l’Antéchrist. Il a figuré dans de nombreuses études numérologiques. Il est mentionné dans l'Apocalypse 13-18: « Ici est la sagesse. Que celui qui a de l’intelligence, compte le nombre de la bête ; car c’est un nombre d’homme, et son nombre est six cent soixante six. » (L’apocalypse selon St Jean. Le Nouveau Testament).

    La question reste cependant: est-ce que les élections présidentielles seront une sorte d’apocalypse des acquis sociaux ? François Fillon est-il le diable ou bien une sorte de manga 666, qui existe dans le monde de la BD ?

    Plus sérieusement, les Primaires de la Droite sont une réussite financière pour la Droite qui a récolté environ 2€ X 8 millions = 16 millions d’euros pour la campagne présidentielle, pendant que Sarkozy s’explique devant la Justice pour les forts soupçons de financement libyen. De toute façon Kadhafi est mort et la Lybie ne finance plus que des armes dans le chaos de la guerre civile et la menace de Daech.

    Même dans la presse internationale, François Fillon est décrit comme « austère » et « conservateur ».  Pour le quotidien suisse « Le Temps », Fillon dispose d’une arme de choix : « L’état de décomposition avancé de la gauche. » « M. Fillon, avec ses promesses de restaurer l’identité de la France et sa grandeur nationale ainsi que son langage dur sur l’immigration et l’islam, a clairement fait un appel du pied aux électeurs de Mme Le Pen », observe le New York Times. Le quotidien le plus réputé des Etats-Unis considère que les coupes massives annoncées par l’homme politique français dans le budget du pays pourraient toutefois « le mettre dans une situation vulnérable face à Mme Le Pen ». Si des journaux américains comme le Wall Street se réjouissent de la rupture politique vers l’austérité et le néolibéralisme à la Thatcher, ils constatent néanmoins le manque de crédibilité de son programme électoral.

    Ne vous laissez pas abusé par la théorie du « ruissellement » selon laquelle plus les riches s’enrichissent plus les pauvres ont de chances de voir leurs conditions de vie s’améliorer. On le sait : ils n’en ont jamais assez. Le programme de Fillon ne s’entend que d’une baisse des charges patronales, d’une baisse des impôts des plus riches avec la suppression de l’ISF.

    Pour trouver un homme politique qui lui ressemble sur certains points et pas sur tous, il faut remonter au 19ème siècle avec  François Guizot, plusieurs fois ministres sous la Monarchie de Juillet, un réactionnaire pur jus. À la fin des Cent-Jours, au nom du parti libéral, il se rendit à Gand pour porter un message à Louis XVIII. Il lui indiqua que seule l'adoption d’une politique libérale pourrait assurer la pérennité de la Restauration, avis qui fut mal reçu par les conseillers du roi. La question était alors de savoir si le retour à la monarchie se ferait sur des bases libérales ou par un retour à l’Ancien Régime d’avant 1789 prôné par les ultras. Guizot était alors un membre influent, avec Royer-Collard, des « doctrinaires », un petit parti fermement attaché à la Charte et à la couronne, et plaidant pour une politique du juste milieu entre l’absolutisme et un gouvernement héritier de la période révolutionnaire. Leurs opinions évoquaient davantage la rigueur d’une secte que l’élasticité d’un parti politique. Ils sont plus connus pour leur opposition constante aux demandes populaires que pour les services que sans aucun doute ils rendirent à la cause de la liberté tempérée. Le sort d'un tel parti fut de vivre par une politique de résistance, et de périr par une autre révolution (1830).

    Le faux choix entre désespoir et incertitudeLa Droite a élu son candidat de droite. François Fillon et son éloquence brusque, austère, démonstrative et impérieuse comme François Guizot. Un retour à la Réaction ! Quelle surprise ! La presse a tordu et retordu cette campagne de Droite mais une déclaration de Valls vient de détourner l’attention  des mêmes média. Le Premier ministre de Hollande piaffe d’impatience et se dit prêt à faire acte de candidature même si le Président de la république se présente aux Primaires de la gauche. Du jamais vue : le Président en exercice contre son Premier ministre en exercice ! Il y a de quoi agiter le quatrième pouvoir de notre démocratie, cette presse qui, maintenant, pousse au clash entre Hollande et Valls et traque le moindre signe d’hostilité réciproque. Pourtant cette éventualité se résume à une seule constatation : « Si Valls et Hollande annoncent leurs candidatures, Valls doit démissionner ». Que dire de plus tant que cette éventualité n’est pas devenue une réalité ? Mais nos commentateurs aiment jouer les Ludi magister du jeu politique et cette phrase de Valls est une aubaine qui vient à point puisque les Primaires de la Droite sont bouclées.

    Maintenant, les commentaires, les supputations et les sondages orientés vont se multiplier sur les Primaires de la Gauche. On sait déjà que Jean-Luc Mélenchon va être une cible permanente. Il a déjà été sollicité sur une chaîne de télé et Daniel Cohn-Bendit, affalé sur un fauteuil, a ouvert le feu. Alors que Jean-Luc refusait la familiarité avec cette marionnette des média de Droite, le grossier personnage lui a envoyé « Va te faire voir ! ». Quelle honte pour ces média qui donnent la parole à un provocateur qui ne représente que lui-même et qui fait commerce de sa vulgarité et de sa provocation.

    En 2017, les Français risquent, au second tour des élections présidentielles, de n’avoir le choix qu’entre désespoir et incertitude. Les sondages ont vite fait de prévoir un duel entre la Droite extrême et l’extrême-droite, entre Fillon et Le Pen. Fillon se considère déjà comme un rempart contre le Front National, alors qu’il en est le double. Les Primaires de la Gauche s’annoncent dévastatrices avec des candidats impliqués dans la politique de François Hollande dont deux anciens ministres, Montebourg et Hamont. Il ne manque plus que Hollande, Macron et Valls. Cambadélis et Bartolone poussent Macron et Mélenchon à se présenter à cette Primaire qui est organisée avec beaucoup de réticence et est apparu comme un piège devant permettre à François Hollande d’apparaître comme le candidat le plus rassembleur. La victoire de Fillon ne fait que renforcer cette vision de l’unité à gauche et pousser Hollande à se présenter. C’est peut-être ce qu’a analysé Manuel Valls qui ne veut pas être le dindon de la farce Hollande/Macron.

    Dans de telles manigances, comment Jean-Luc Mélenchon pourrait-il rejoindre une Primaire qui s’annonce dévastatrice. Même le parti radical présente sa propre candidate, ancienne ministre de Valls, hors des Primaires. 

    Il apparaît de plus en plus que Jean-Luc Mélenchon est le seul recours pour échapper au désespoir et sortir de l’incertitude sociale. C’est le candidat de l’espoir pour les humanistes, soucieux de l’intérêt général et de la justice sociale pour tous. Il propose une rupture avec l’indécision et le désespoir entretenus, avec les peurs assénées comme les seules certitudes et le désespoir comme seul solution. Ne faites pas comme un personnage de Jean-Paul Sartre dans « Le diable et le bon dieu » qui dit : « Je préfère le désespoir à l’incertitude ». C’est exactement ce à quoi l’on veut vous convaincre. Choisissez l’espoir qui n’est pas une utopie, contrairement à ce que la doxa libérale s’ingénie à vous faire croire pour maintenir les privilèges des 1,7% qui paient l’ISF. Alors que les Français s’appauvrissent, le patronat augmente ses rémunérations et les actionnaires perçoivent de plus en plus de dividendes.

    François Fillon aime répéter qu’il a suivi son sillon. Ce sillon d’une démocratie pénitentielle sera à la mesure de celui creusé par Valls et Hollande avec le concours de Macron. Ce dernier et le Premier ministre veulent apparaître, après quatre ans d’active collaboration, comme des recours contre François Hollande. Quelle duperie de la part des deux Rastignac de la Hollandie ? Montebourg et Hamont ont pris des temps d’avance pour faire oublier qu’ils ont été ministres. Regardez la liste des candidats à la Primaire de la Gauche. Si vous voulez quelqu’un qui est entré et resté, dés 2012, dans l’opposition de gauche, vous ne trouverez, en marge de cette liste, que Jean-Luc Mélenchon.

     

    Jean Frade

    Google Bookmarks

    1 commentaire
  • El comandante Fidel hé mortu

    Il nous a quittés vendredi 25 novembre, après une longue maladie. Il avait quatre-vingt-dix ans. C’était un personnage hors du commun qui a profondément marqué la dernière moitié du 20e siècle. Un homme qui n’a jamais laissé quiconque indifférent. Il y avait ceux qui le haïssaient, le détestaient, le combattaient sans lésiner sur les moyens. Ainsi, par exemple, la célèbre Cia a tenté plus de six cents fois de le faire assassiner, en vain. L’impérialisme nord-américain ne s’est jamais résolu à accepter que Cuba, ensuite la majorité des pays d’Amérique latine échappent à son emprise, à ses prétentions hégémoniques. Alors le champion de la démocratie, de la liberté a utilisé tous les moyens contre ceux qui osaient contester sa suprématie. Et de quelle manière ? Si ce n’est la manière forte. Contre Cuba avec par exemple un embargo total, pour asphyxier le pays rebelle ou encore la tentative avortée de la Baie des cochons. D’autres exemples peuvent être cités : le coup d’Etat contre Allende et son gouvernement, démocratiquement élus, avec ses dizaines de milliers de morts, de disparus et d’exilés, l’appui à peine caché aux dictatures brésiliennes et argentines, aux régimes corrompus de Colombie et d’Amérique centrale. Ce champion de la démocratie et de la liberté, comme il se définit sans vergogne, a l’outrecuidance de dire que Fidel Castro et le régime cubain avaient et ont du sang sur les mains. C’est l’hôpital qui se fout de la charité. Combien de morts à mettre au bilan des Etats-Unis d’Amérique dans leurs multiples agressions contre les peuples à travers l’histoire récente. N’ayons pas la mémoire courte : Les millions de bombes qui se sont déversées sur le Vietnam en sont un exemple flagrant. Résultat des centaines de milliers de morts, autant de blessés. Un pays ravagé. On pourrait ajouter l’Afghanistan, l’Irak, sans pour autant clore la liste. Et qu’en est-il de la situation intérieure américaine. A-t-on dans ce pays résolu définitivement le problème du racisme anti-noir et anti-latino ? A-t-on résolu le problème de la pauvreté ? La récente élection de Donald Trump le tonitruant et milliardaire ne laisse en rien augurer d'une évolution positive.

    Il y a aussi ceux qui se sont réjouis de la mort du lider maximo. Certains ont fait la fête en Floride. Sordide. Des exilés cubains, des nostalgiques de la période faste du régime du général Batista, avant la conquête du pouvoir par les barbudos. Cette époque glorieuse qui se caractérisait par un bien-être pour une poignée d’individus. Elle a surtout profité à la mafia italo-américaine dirigée par Lucky Luciano. Cuba était réputée pour être le bordel de l’Amérique. L’immense majorité de la population vivait dans la misère la plus complète. La révolution cubaine a permis, malgré ses limites et ses imperfections et surtout à cause de l’adversité de donner à cette majorité l’accès au travail, à la santé et à l’éducation, n’en déplaise à tous les laudateurs français et autres de la première puissance militaire mondiale. D’ailleurs que n’a-t-on pas entendu dans les media les discours méphitiques de certaines sphères de droite et parfois de gens qui se prétendent de gauche. Merci patrons.

    Fort heureusement, il a aussi ceux qui se sont inclinés dignement devant Fidel Castro. Ils ont soutenu depuis le début la révolution cubaine, parfois pour certains de manière critique. L’essentiel, c’est que cette révolution, initiée par El comandante et ses partisans, a permis à Cuba de sortir de la misère. Comparons ce qui est comparable. Où en sont aujourd’hui des pays des Caraïbes, comme Saint Domingue et Haïti ? Pour notre part nous ne crierons pas avec les loups. Nous soutenons Cuba. Son avenir ne passe pas par le retour des mafie de tout poil et de l’impérialisme nord-américain.

    Cuba si Yankee no.

    Anghjulu Leonetti

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Le coup fourré de Fillon : l'assurance maladie.François Fillon a évoqué sa réforme de l’assurance maladie lors du débat contre Alain Juppé à l’occasion du second tour des Primaires de la Droite. C’est presque passé inaperçu dans la mesure où les journalistes n’ont jamais posé leurs questions jusqu’au bout. Pour empêcher les questions qui le fâchent, François Fillon a une technique : il les accuse de caricaturer ses propos et il l’a fait à plusieurs reprises. Il propose pourtant ni plus ni moins que de casser notre système d’assurance maladie sous prétexte qu’il date de 1945, oubliant tous les plans de réforme qu’il a subis depuis cette date historique qui marque la reconnaissance du droit à la santé pour tous.

    Le coup fourré de Fillon : l'assurance maladie.Que veut-il ? Privatiser la plus grande partie de l’assurance-maladie. C’est un projet qui ne date pas d’aujourd’hui et qui était déjà dans sa tête et celle de Sarkozy en 2007. Alors on peut s’interroger sur ce projet qui devrait profiter aux assurances privées. A l’époque, on savait que Guillaume Sarkozy de Nagy-Bocsa, frère de Nicolas Sarkozy, est un chef d'entreprise dans le textile, vice-président du MEDEF, mais aussi délégué général de Malakoff-Médéric, groupe avec une branche Assurance maladie. On peut imaginer que cette proximité ait quelque influence. Sous la présidence de Sarkozy, la réforme des retraites était d’actualité. On pouvait lire dans Le Point : « Ce dossier, il y travaille depuis bientôt deux ans avec Guillaume Sarkozy, le délégué général de Malakoff Médéric. Il va permettre à CNP Assurances et au groupe dirigé par le frère du président de la République (ancien numéro deux du Medef) de prendre une position dominante sur un fabuleux marché, estimé à plusieurs dizaines de milliards d'euros dans les années qui viennent : la retraite complémentaire par capitalisation. Un projet qui, il y a encore quelques années, faisait rêver Henri de Castries et le groupe Axa (pour cause de crise financière, il a préféré se retirer sur la pointe des pieds). Aujourd'hui, il suscite l'enthousiasme de ses deux promoteurs, qui décrivent dans les moindres détails les petits secrets de leur futur joint-venture longtemps appelé en interne " projet M " et qui porte désormais un nom, Sevriena... » Et qui était attelé à la réforme des retraites sous Chirac et sous Sarkozy ? François Fillon.

    Mais qui pourrait influencer François Fillon ? Par la presse, on apprend qu’il a trouvé son « Macron » en la personne d’Henri de Castries qui a quitté son poste de PDG du groupe AXA en 2016 et qui est pressenti pour un portefeuille de ministre.

    Fillon, AXA, de Castries and Co ! Ce serait la participation de la société civile au gouvernement si Fillon est élu : un grand patron, mais aussi celui quittant en 2016 (Ô surprise dans le Landerneau patronal !) les assurances AXA avec son activité « mutuelle d’assurance maladie » à développer dans un plan « Ambition 2020 » dont nous pouvons penser qu’il contient le développement de cette branche d’activité. Monsieur Henri de Castries est aussi le président du Think tank « Institut Voltaire » qui a se idées sur l’assurance maladie et un projet conforme à celui de François Fillon. Henri de Castries fait partie de la promotion Voltaire de l’Ena, celle de François Hollande, Ségolène Royal et Dominique de Villepin. Serait-ce la faute à Voltaire si la France hérite de ces énarques ? Doit-on chanter avec Gavroche…

    « Si tant de prélats mitrés

    Successeurs du bon saint Pierre,

    Au paradis sont entrés

    Par Sodome et par Cythère,

    Des clefs s'ils ont un trousseau,

    C'est la faute à Rousseau ;

    S'ils entrent par derrière,

    C'est la faute à Voltaire. »

    Les boucs-émissaires de ces énarques sont parmi NOUS ! Voltaire et Rousseau n’ont rien  à voir avec l’Ena et ses énarques qui se croient suffisamment fins et oints pour entrer par derrière.

     « Think tank » est le nom anglais donné à un comité de penseurs qui sont en fait au service de lobbies souvent ultralibéraux. Ces comités diffusent la pensée ultralibérale et influencent les pouvoirs en place.

    Est-ce  avec la collaboration de Monsieur Henri de Castries que François Fillon va amputer l’assurance maladie et  appauvrir les assurés, devenus des clients de l’assurance privée ? On sait déjà que la privatisation va entraîner une envolée des prix des mutuelles privées et la multiplication du nombre d’actes et de médicaments non remboursés, sans compter la promesse d’une franchise comme pour les accidents de la route. L’assurance privée, il faut que cela génère des profits et valorise les titres boursiers.

    "Alors oui, je propose que la sécurité sociale se concentre sur les risques principaux, alors tout de suite, la caricature !" a déclaré l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy lorsqu’on lui a posé la question des conséquences sociales de son projet de réforme. La sécurité sociale se concentrerait sur "les affections graves et de longue durée", tandis que les assurances privées prendraient en charge les autres dépenses. Lorsque on lui demande si une angine sera prise en charge, il ne répond pas et ne donne aucune précision sur la nature des « affections graves et de longue durée ». Comme à son habitude, il esquive les vraies questions et se cantonne dans des généralités ultralibérales sans vouloir explorer les conséquences désastreuses. Même dans son programme écrit, le flou artistique est la règle. Impossible, donc de savoir ce qui relèvera de l'assurance maladie et de l'assurance privée, la composition des fameux  "paniers de soins" envisagés pouvant évoluer chaque année, cela implique que le montant de l'assurance privée pourrait lui aussi faire du yo-yo. Quelle aubaine pour des groupes comme AXA ou Mallakof Méderic ? On voit bien que ce n’est pas la santé des assurés qui est prise en compte mais de nouveaux profits et la bonne santé financière des sociétés d’assurances et de leurs actionnaires. Rappelons que les Groupes d’Assurances sont les « zinzins » de la bourse, les plus gros financiers, et que Fillon ne manque pas de cynisme lorsqu’il cite le général de Gaulle qui avait dit « la politique ne se fait pas à la corbeille ».

    François Fillon n’a jamais eu d’autres activités que des mandats électoraux depuis ses 27 ans. Il est ancré à Chartres où nous avons trouvé un Dominique Fillon, agent général AXA. Est-ce un de ses familiers ? Nous l’ignorons. Ce professionnel de la politique est devenu un danger pour la paix sociale et pour la santé publique mais sa radicalité ultralibérale est le résultat d’une politique dite sociale-démocrate qui lui laisse la possibilité de tracer son sillon destructeur dans celui du libéralisme d’une pseudo-gauche qui n’a pas défendu notre modèle social attaqué par la Droite ultralibérale. Fillon est aussi dangereux que le Front national mais ne vous faites pas d’illusion sur un Alain Juppé qui, plus démagogue, avance plus prudemment dans le même sillon. Ce sillon est déjà creusé par d’autres et depuis cinq ans par Hollande, Valls, Macron et compagnie.

    Jean-Luc Mélenchon a refusé de creuser avec les autres. Il refuse de renoncer à toutes les valeurs de la gauche et surtout pas à l’égalité devant la maladie. Il refuse que les pauvres s’appauvrissent et que la classe moyenne enrichisse les plus riches en se paupérisant. Avec Fillon élu, vous paierez plus pour tout et vous serez moins soignés ; vous travaillerez plus et vous gagnerez moins ; Vous paierez plus de TVA et vous consommerez moins ; Vous paierez autant d’impôts et même plus de TVA et vous aurez moins de services publics.

    Le choix des élections présidentielles, c’est celui de l’intérêt général bien compris contre l’intérêt des castes politico-financières. C’est le choix du « vivre ensemble », non du « chaos social ».  C'est le choix de l’espoir contre les peurs entretenues par les uns et les autres. C'est la juste modernité sociale, non la régression.  Ne vous trompez pas de combat !

    Battone

     

     

     

    Google Bookmarks

    votre commentaire
  • Refusons le masochisme et ses maîtres paléo-modernes !Macron est l'épouvantail de la comédie du langage en détournant le mot "révolution" de son concept. "Révolution" est le titre de son livre de propagande électorale, lui qui, avec son air de petit marquis, déclarait dans un article que les Français sont nostalgiques de la royauté et qu'ils ont besoin d'un roi. De quoi donner le vertige !

    Nous avions relevé dans un article précédent, ce faux discours des néolibéraux, repris par les ultralibéraux de la Droite. Ils utilisent tous des « para-diastoles » c’est-à-dire qu’ils donnent à des mots des significations qui sont leur contraire comme modernité et conservatisme. Ils recadrent leurs vices en vertus. Ils pratiquent l’inversion du sens et, par exemple, une contre-réforme devient une réforme. Les néolibéraux se posent en modernes, pragmatiques et réalistes, rejetant les gens de gauche et les syndicats opposés à la déréglementation du code de travail dans la catégorie « archaïques, irréalistes et radicaux » avant d’en faire des terroristes. L’usage de certains mots montre l’indigence d’un discours paléolibéral qui se pare de la plume de la modernité après trois décennies d’échec. Qui pourrait croire que François Fillon représente la « modernité » ? Fillon parle de la « révolution du bon sens. Attention à l'addiction provoquée par les discours indigents des paléo-modernes ! De la flexibilité, ils passent à la souplesse pour proposer l'agilité. Emmanuel Macron est allé jusqu’à intituler son livre pré-électoral  « Révolution ». Fillon a développé, sous l’apparence de la franchise, son faux discours moderniste et son enfumage sur la peur de la faillite.. Il est une négation de l’engagement politique avec son ultralibéralisme réactionnaire. Il n’est pas une alternative mais l’aggravation d’une politique imposée depuis des décennies. Trop souvent répété, le mot « moderne » est un indice qui permet d’identifier des spécimens de crétins bien dodus, nous dit Frédéric Lordon. Leur modernisme consiste à proposer des choses plus vues depuis cent ans et de faire du capitalisme d’avant les années 1940 une idéologie moderne. D’aucuns iraient jusqu’à revenir au travail des enfants. La suppression des syndicats les arrangeraient tous. Ils voudraient sans doute les remplacer par des clubs de supporteurs pour l’équipe dirigeante. Et puis il y a cette satanée Sécurité Sociale qui empêche les grandes compagnies d’assurance, zinzins de la Bourse, de récupérer les bénéfices de la Santé publique. 

    La soumission à la violence économique est-elle modernité ? Vouloir garder la maîtrise de son existence est-ce une attitude archaïque ? 

    Refusons le masochisme et ses maîtres paléo-modernes !Alors qu'il s'est fait le chantre du "roman national" dans ses meetings, Fillon a esquivé le terme lors du débat avec Juppé. Il a aussi une curieuse façon de parler de l'identité nationale et de la colonisation. D'un côté il utilise la métaphore qui dit que le dernier arrivé dans une maison ne doit pas imposé sa culture lorsqu'il parle du territoire actuel de la France et d'un autre côté il explique que la France, par la colonisation, a voulu partager sa culture. Il s’est indigné que Jean-Guy Talamoni fasse son discours en langue corse et a considéré qu’il s’agissait d’un outrage à la France. Qui était les premiers habitants de la « maison » corse ?

    Il faut dire que Fillon veut "incarner l'orgueil de la nation française" (dixit à Lyon), cette "nation faite de paysans, de châteaux et de sans-culottes"...  Que viennent faire les châteaux dans l'épopée de 2000 ans derrière nous qu'il date à partir de l"an 116 après JC ? Peut-être pense-t-il à son manoir d'où il vient proposer une "révolution du bon sens" ( dixit à Lyon )? Ces deux mille ans d’histoire doivent-ils continuer à peser sur les 200 ans de l’histoire française de la Corse et effacer tout un passé culturel et humain ?

    On sait que Fillon était un cancre et que sa première manifestation était de demander le renvoi d'une prof d'Anglais que lui, cancre décomplexé, jugeait incompétente. Il a même dit dans un discours en Israël, qu'il avait eu tout juste la moyenne dans un examen à la faculté de Droit parce qu'il suivait, avec passion, la guerre du Sinaï et les exploits de Moshe Dayan. Dans ses discours, il a repris le complot germanopratin des intellectuels de gauche et fustige les pédagogues qui font les programmes scolaires en fonction d'une idéologie encore une fois germanopratine. Lorsque l'on suit se discours électoraux, on s'aperçoit que, si son idéologie est bien ancrée à droite, il fait des raisonnements à géométrie variable et ouvre des "boîtes de Pandore" qui démontrent l'incohérence de ses arguments. Il dénonce l'idéologie des pédagogues qui font les programmes scolaires notamment en ce qui concerne l'Histoire de France, et il propose le "roman national" en lieu et place de la réalité historique cherchée par les historiens. Nos Princes sont pathétiques, quand ils vont chercher dans jadis ou naguère de quoi adosser leurs vérités du moment...

    Il dénonce le matraquage fiscal, auquel il a participé avec Sarkozy et poursuivi par Hollande, et ne propose aucune baisse d'impôts pour les salariés tout en voulant augmenter de 2 points la TVA.... etc. La baisse fiscale ne concerne que les entreprises et les riches. Pour ses derniers, ce sera la suppression de l’ISF, une mesure phare et urgente envers 1,7% des Français. Il veut relever  le quotient familial pour que tous les Français puissent avoir trois enfants ou plus. Contre les salariés, ce sera une hausse de la TVA de 2 points, travailler plus pour gagner moins, être plus facilement licenciés et ne percevoir des indemnité de chômage limités dans un temps court et dégressives.

    Un disciple du sadomasochisme a besoin de savoir qu'il va souffrir. Cela fait partie des préliminaires et sa maîtresse connaît ce rituel. Faudrait-il s'apprêter à cinq années de sadomasochisme avec la maîtresse Maggie Fillon portée par des électeurs-disciples ? Ce ne sont que des Primaires de la droite. Ils vont finir par nous faire grimper aux arbres et manger des bananes. Ne les singeons pas ! Tout espoir est encore permis à celles et ceux qui refusent de souffrir pour que d'autres jouissent...   

    Il reste une solution pour échapper au néolibéralisme et au masochisme social, c’est de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Il est le seul candidat hors système qui n’est pas tombé dans le piège des Primaires. Il est le seul candidat qui pratique un réalisme social et humain face à des professionnels de la politique au service du patronat et des riches dont ils font partie. C’est le seul qui propose non pas des para-diastoles dans ses discours mais des mots qui gardent tout leur sens. C’est le seul qui parle d’une modernité sociale et écologique, là où les autres proposent le chaos social et la régression sociale qui mène à la récession économique. On peut mesurer ce que a politique de rigueur a donné en Grèce.

    Refusons le masochisme et ses maîtres paléo-modernes !Il ne s’agit pas de choisir entre Fillon et Juppé mais de les combattre. Il ne s’agit pas d’éliminer Fillon ou Juppé pour permettre à Hollande de se présenter. Il s’agit d’un choix de société et de l’intérêt général. Il s’agit des valeurs que seul Jean-Luc Mélenchon défend depuis le lendemain de l’élection de Hollande qui les a trahies. Il ne s’agit pas de soutenir un futur Président monarque d’une république bananière, mais d’une révolution citoyenne et là le mot « révolution » n’est pas galvaudé mais prend tout son sens car il doit déboucher sur une nouvelle constitution plus démocratique. Il s’agit aussi de rendre son sens au mot « réforme » et combattre les contre-réformes des « paléo-libéraux », conservateurs et réactionnaires.

     

    Pidone

    Google Bookmarks

    1 commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires