• 2017, des présidents putatifs!

    Le problème avec les images, c’est qu’elles réapparaissent. Avant d’être député, puis Président de la République, François Hollande était haut fonctionnaire à la cour des comptes. 

    Pas très élogieux vis-à-vis de ses anciens collègues conseillers référendaires qui, à l’époque, gagnaient 15.000 francs (environ 2600 €) par mois pour ne rien faire et 25.000 en pondant quelques rapports. Le pire c’est qu’il met ses anciennes fonctions en comparaison de celles de député, en reconnaissant qu’en tant que conseiller référendaire, il était un vrai privilégie et qu’en étant élu député, il devenait un vrai travailleur. Lorsque l’on sait qu’un député cumule plusieurs mandats, on n’a aucun doute sur les privilèges de quelques hauts fonctionnaires mais on doute qu’un poste de député soit unconseiller débutante galère.  Le salaire mensuel annoncé par François Hollande est celui d’un  donc ayant gravi très peu d’échelons. Il ne s’agit que du salaire de base qui est doublé par des primes. En ce qui concerne les députés, nos élus n’ont pas cessé d’augmenter leurs revenus et d’améliorer leurs retraites, pendant que  ceux des fonctionnaires étaient bloqués et que l’on reculait l’âge de la retraite pour les autres par des reformes qu’ils sont votées. L’austérité pour les autres et les privilèges pour eux.

    Aujourd’hui, la question qui se pose est : François Hollande a-t-il œuvré pour que des hauts fonctionnaires ne soient pas payés à rien foutre pendant que des petits fonctionnaires sont surchargés de travail dans des conditions lamentables ? Le nombre de ces hauts fonctionnaires a-t-il été réduit comme les gouvernements successifs l’ont fait pour les autres ? François Hollande s’est-il attaqué à des privilèges que la droite a laissés en l’état ou même augmentés ? En tant que député, s’est-il opposé à des augmentations de rémunérations et de nouveaux droits à la retraite dont il a pu bénéficier ? En tant que président a-t-il amélioré les conditions de travail et les rémunérations des petits fonctionnaires plutôt que des hauts fonctionnaires qui ne foutent pas grand chose? Non. Par contre il s’entoure d’énarques comme lui, de hauts fonctionnaires qui aiment les dorures de la république.  

    Alors ses déclarations de jeune député un peu fanfaron reviennent à la surface et font les choux gras de la droite et de l’extrême-droite. Au parti socialiste, on pourrait lui pardonner des paroles imprudentes lorsqu’il débutait une carrière politique. L’ENA ne lui avait pas tout appris. Toutefois, ses mensonges électoraux et sa politique libérale de droite, ne plaident pas en sa faveur auprès de ceux qui croient en  la gauche.

    Alors, nous vous proposons son intervention peu glorieuse qui date certes mais qui trouve aujourd’hui un retentissement tant la personnalité de notre Président n’a pas changé...

    François Hollande utilise une rhétorique qui a pour objectif de se valoriser mais qui, des années plus tard, lui revient comme un boomerang. Il tapait sur ses anciens collègues de la cour des comptes pour dire « moi, je ne suis pas comme eux » et, à contrario, présentait son mandat de député comme un sacerdoce. Il tue les mondes qu’il quitte pour faire croire qu’il vaut mieux qu’eux. Dés qu’il a été élu président, il a pointé du doigt  la gauche radicale et s’est glissé dans le costume de président de la 5ème république  d’un Sarkozy. Cela n’a échappé à personne qu’il y ait à l’étroit mais il doit aimer s’engoncer dans la petitesse. Une politique résolument à gauche aurait été le signe qu’il avait pris la mesure de son élection avec toute l’ampleur qu’il avait promise, mais il est riquiqui comme son prédécesseur pour qui, cependant, le costume de président semblait trop grand.  Quand on le voit sur Hollande, on souhaite que le tissu se déchire et n’habille plus aucun futur président. Mais la trame tient bon. Ils l’useront encore si rien ne change en 2017. Ils se refileront et le rapiéceront alors qu’il faudrait le changer contre un nouveau modèle «  6ème république ».

    Hollande et Sarkozy ont des points communs parmi lesquels on constate le sort que chacun d’eux réserve au parti politique qui l’a aidé à faire une carrière politique. Hollande veut tuer le parti socialiste et Sarkozy a déjà flingué l’UMP. Si l’un a voulu être un « président normal » et l’autre un « président exceptionnel », ils auront été les pires des présidents d’une 5ème république en fin de vie.

    Le dauphin chiraquien de 69 ans monte dans les sondages et il montre le bout de son nez qui flaire l’Elysée. Hier soir sur ITV, Alain Juppé était interrogé par Laurence Ferrari. Et dire qu’il est l’un des candidats putatifs à des primaires hypothétiquement organisées sous la houlette de son rival Sarkozy en course pour la présidence de l’Ump.. Ce n’est pas gagné pour Juppé, même si son nom rime avec Ump ! Encore un ancien haut-fonctionnaire qui est passé par l’ENA. A 57 ans, il avait fait valoir ses droits à sa retraite d’inspecteur des finances, peu de temps avant la première réforme des retraites concoctée par François Fillon. Comme Fabius, il profite du cumul des retraites. Il a donc échappé à la reforme tout en l’approuvant et en préconisant aujourd’hui d’en porter l’âge légal à 65 ans pour les autres. Il faut lire l’article de Libération paru en 2003 à ce sujet (Cliquer ICI).

    Alain Juppé se présente comme l’alternative progressiste à la « gauche conservatrice ». Les anglo-saxons n’auraient pas osé cette expression antinomique. On pourrait l’admettre s’il parlait uniquement des socialistes au pouvoir, à condition de ne garder que « conservateurs » car la gauche est par essence progressiste. Mais voilà ! Que Juppé se présente à contrario comme un progressiste, lui l’ultra conservateur qui fait encore référence à de Gaulle, c’est fort du café ! Que propose-t-il ? Tout ce que demande Pierre Gattaz, patron réac du Medef. Pour Juppé et d’autres conservateurs de son espèce, le progrès social est un frein à l’économie libérale. Aussi le code du travail serait à déverrouiller, notamment en ce qui concerne le CDI et les conditions de licenciement.   Avec un programme pareil, on pourrait revenir à l’esclavage. La seule chose qui différencie Juppé de Nicolas Sarkozy est qu’il ne demandera pas l’abrogation de la loi Taubira. En tant qu’ancien Ministre des affaires étrangères, il a été questionné sur la Palestine, la Syrie, l’Ukraine et la Lybie. Pas un mot sur les morts palestiniens et les destructions sous les bombardements israéliens mais de la compassion pour les quelques récents morts israéliens, compassion suivie de  l’affirmation que c’est la sécurité d’Israël qui prévaut. Bien sûr, la France doit aider à la paix et à la création de deux Etats… C’est un minimum qu’il n’a pas pu ne pas dire. Il met la situation de la Syrie sur le dos de la Russie et de l’Iran. Il accuse Poutine d’avoir annexé la Crimée et de violer les conventions internationales en Ukraine. Il satisfait du sort de Kadhafi, sans commenter la situation actuelle de la Lybie. Curieusement, la journaliste BCBG n’a posé aucune question en relation avec les dernières affirmations de Médiapart relatives au financement de la campagne 2007 de Sarkozy par le dictateur libyen. Dans Médiapart, un article vient même de paraître sur le silence de leurs confrères sur l’avancée de l’enquête journalistique et judiciaire. Du reste, on constate que les journalistes de Médiapart sont souvent critiqués par la presse de l’Establishment et tenus à l’écart des chaînes de télévision qui, par contre, ont largement commenté l’affaire Jouyet/Fillon. Il n’en fallait pas tant pour que Nicolas Sarkozy se pose à nouveau en victime d’un complot et mette toutes les affaires où il apparaît sur le compte d’un cabinet noir à l’Elysée. La presse pratiquerait-elle l’omerta ? Sarkozy y a-t-il gardé la grande influence qu’on lui connaissait déjà ?

    Voilà déjà trois présidents putatifs aux prochaines présidentielles auxquels il faut rajouter Marine Le Pen avec ses mensonges sur l’immigration et la radicalisation islamiste. Une vidéo met en évidence les foutaises qu’elle colporte en ne regardant que l’écume des problèmes par le petit bout de la lorgnette xénophobe et raciste. Voici la vidéo du journal en ligne Huffington Post et quelques unes de ses déclarations sur le djihadisme, affirmations démenties par les statistiques et les origines « normande et portugaise » des deux égorgeurs français partis faire le djihad en Irak et en Syrie… 


    Marine le Pen: "Le fondamentalisme ne pousse... par LeHuffPost

    quarteron_deux

    Avec ce quarteron de prétendants aux plus hautes fonctions de l’Etat, nous sommes sûrs de ne pas tirer le bon numéro. Pour le moment l’outsider Valls reste en embuscade derrière Hollande mais il a toutes ses chances aux primaires de la droite car François Fillon est sorti des pronostics. Valls s’est simplement trompé de camp en faisant carrière au parti socialiste. Il ne veut plus du socialisme et donc le socialisme ne veut plus de lui. Il ne veut plus de la gauche. Cela tombe bien : la gauche ne veut plus de lui. Si la droite ne l’accueille pas, il peut rejoindre le parti du « ni-ni » au centre. 

    L’abstention risque de battre tous les records à moins que les abstentionnistes prennent conscience qu’une alternative est possible à gauche pour mettre fin à une alternance qui ne change rien et risque d’aggraver encore leurs conditions de vie. Il reste l’espoir que le  Front de gauche a fait naître,  à condition de continuer à le construire pour arriver à une union politique solide. Il ne s’agit pas de constituer une réserve de voix pour les seconds tours qui déchantent mais de constituer une force capable de changer la politique en rupture avec le « ni droite ni gauche » des politiques qui nous ont conduits à la crise et nous la font payer par l’austérité, le chômage et la casse sociale.  

    La présidence de la république ne doit être que le moyen d’un vrai changement, à commencer par une réforme constitutionnelle pour en finir avec cette monarchie républicaine.  L’union souhaitable des forces de gauche a du mal à se faire dans des scrutins locaux par le jeu d’alliances de circonstances au détriment de comportements cohérents et prenant en comptes les enjeux nationaux. Au niveau national, les Présidentielles ont un intérêt, celui de l’union plus facilement réalisable derrière un candidat porteur d’un programme de gauche, d’une feuille de route sans volte face et changement de cap, comme nous le subissons depuis 2012.  Ce candidat devra porter le projet de réforme constitutionnelle et sortir la France du bipartisme avec comme arbitre des élections le Front national. Le Front de gauche n’est pas le simple contrepoids du FN au deuxième tour. Les élections de 2012 auront servi d’exemple : quatre millions d’électeurs du candidat Front de gauche oubliés et ostracisés par ceux qu’ils ont fait élire.

    Aujourd’hui, des sondages commencent à agiter le spectre de l’extrême-droite, la montée de Marine le Pen qui serait en tête des intentions de vote au premier tour des prochaines élections présidentielles. La grande manipulation médiatique a commencé. Les bons sondages de Juppé en font partie. Des journaleux osent le terme de « Juppémania ». 2017, ce n’est que dans deux ans ! Les campagnes de propagande  commencent fort !

     

    Fucone

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