• Nous avons entendu un commentateur d'une chaîne de télé dire que, à Tourcoing, Jean-Luc Mélenchon n'avait pas eu le nombre de partiipants qu'il espérait. La vidéo qui suit démontre encore les mensonges médiatiques, puisque la salle était trop petite...

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  • Jérôme Sainte-Marie, politologue qui  préside la société d’études et de conseil PollingVox,  a récemment écrit un essai « Le nouvel ordre démocratique » aux Editions du moment.  Il y analyse la crise de confiance généralisée envers le système représentatif en France. Dans une interview donnée à Maximilien Dardel pour LVSL, il dit ceci : « Tout d’abord, qu’Emmanuel Macron soit devenu l’enfant chéri des médias dominants n’a rien que de très logique. C’est un schéma constant. Dans les années 50 il y eu Pierre Mendès-France, puis dans la décennie suivante Valéry Giscard d’Estaing ministre, Jean Lecanuet un temps, et puis Michel Rocard dans les années 70. Dans le quinquennat qui s’achève, on a connu le même engouement avec Manuel Valls et, chacun veut l’oublier, Jérôme Cahuzac. C’est la figure classique du poulain politique dont s’entiche la superstructure... Le produit politique de l’année, si l’on veut. Il faut qu’il parle bouleversement, et pourquoi pas révolution, terme chéri des banquiers d’affaires si l’on en juge par le titre du dernier ouvrage d’Emmanuel Macron, semblable au singulier près à celui de Matthieu Pigasse. Et bien sûr, derrière ce tumulte, il faut qu’il y ait une pensée parfaitement conforme aux intérêts dominants. Comme le Capital ne vote pas, il faut bien qu’il fasse voter. L’idée de l’alternance unique, pour reprendre le mot de Michéa, est pour lui la meilleure. Mais cette formule, le va-et-vient entre gauche libérale et droite libérale, est un peu épuisée. Alors il faut mimer une démarche antisystème… »

    Ne soyons pas des poissons rouges !Cela résume la mise en scène médiatique des prochaines élections présidentielles avec un Emmanuel Macron qui monte, qui monte, qui monte ; D’abord placé en tête des candidats de la Gauche (sans être de gauche), puis concurrent direct de François Fillon, Il est dernièrement le tombeur de Marine Le Pen au premier tour des élections. Des citoyens s’offusquent, à juste titre, des multiples publireportages sur Macron qui dispose d'une couverture médiatique massive.  Une pétition est en ligne en direction du CSA.

    Macron s’est mis en marche sur l’autoroute tracée par le Medef. On le voit venir,  gros comme un pachyderme avec des godillots cloutés. L’objectif des ultralibéraux est que, au deuxième tour des élections, le produit politique de l’année faussement étiqueté à gauche se retrouve face à la droite la plus réactionnaire, en incarnant une droite toute aussi réactionnaire mais enfantée par le PS. L’essentiel sera préservé : l’ultralibéralisme économique. Le rêve des marionnettistes de Macron et de Fillon  est de tuer la Gauche et le syndicalisme de lutte, celui qui a arraché de longue lutte les acquis sociaux aujourd’hui menacés.

    Ne soyons pas des poissons rouges !Le président du groupe Bilderberg Henri de Castries, ancien PDG d’AXA (La privatisation de la sécurité sociale l’intérese), a rejoint l’équipe de François Fillon et il est préssenti comme un potentiel ministre si François Fillon devenait président de la république en 2017. Or, Henri de Castries est aussi depuis 2011 le président du Club Bilderberg, l’une des plus influentes officines mondialistes. A noter, lors de la précédente présidentielle, Henri de Castries avait soutenu… François Hollande, ennemi de la finance le temps d’une campagne électorale. 

    Ne soyons pas des poissons rouges !Macron est un young leader de la FAF[1] (French Américan foundation) promotion 2012. Cette fondation est la principale organisation  qui se consacre à « renforcer les liens entre la France et les États-Unis » et s’est montré favorable aux traités de libre-échange Tafta et Ceta. On y trouve aussi Montebourg (en 2000) et Najat-Belkacem  ( en 2006). Le chouchou du patron de presse Patrick Drahi vient même de recevoir l’appui de Christine Lagarde, la directrice du FMI, ex Ministre des finances de François Fillon. Elle vient d’être condamnée pour une négligence qui a coûté 400 millions d’euros à la France dans l’affaire Tapie, affaire devenue judiciaire et qualifiée d’escroquerie en bande organisée. La Haute cour de justice ne lui a infligé aucune sanction malgré la condamnation pour négligence. Avec elle, c’est sûr : la révolution est « en marche » vers la restauration de la monarchie.

    Ne soyons pas des poissons rouges !Macron et Fillon miment, chacun à sa façon, la démarche antisystème. Derrière la comédie du langage et les artifices médiatiques, ils sont des versions paléo modernes du retour au capitalisme dans sa forme la plus rétrograde.

    Ne soyons pas des poissons rouges !Fillon attaque le RSA et l’APL qui empêcheraient les chômeurs de chercher un emploi. Ce châtelain prévoit de supprimer  l’ISF et d’augmenter la TVA de 2 points. Macron prévoit une augmentation de la CSG au lieu de la TVA. Tous les deux veulent uberiser la société et supprimer la sécurité de l’emploi que procurent les CDI. Ils menacent la sécurité sociale, la retraite par répartition et la fonction publique. La privatisation se fera à pas forcés. C’est un retour au dix-neuvième siècle qu’ils incarnent. L’alternance libérale du PS et de la droite conduira, avec eux, à la droite extrême et à l’extrême-droite.

    La machine médiatique et sondagière fonctionne pour manipuler l’électorat et le détourner de la réalité des programmes présentés par les candidats. Les vieilles méthodes journalistiques sont là pour essayer de faire encore leur preuve dans un débat politique tronqué, truqué et manipulé. La presse montre Macron du doigt et c’est le doigt de la presse qu’il faudrait regarder. Non, C’est Macron qu’il faut voir tel qu’il est, tel qu’il s’est exprimé avec mépris face à des gens du peuple. C’est l’énarque Macron, imbu de sa personne qui s’est enrichi dans la spéculation financière chez Rothschild.  C’est Macron dont les dents ont rayé les parquets de l’Elysée.

    C’est à chaque électeur de ne pas se laisser mener par le bout du nez. C’est à chaque électeur de donner tord à celles et ceux qui le méprisent au point de lui nier toute intelligence. La ficelle « Macron » est grosse et le danger est bien réel de tomber sous le pouvoir d’une droite décomplexée et ultralibérale qui va détricoter tous les acquis sociaux et démanteler le service public.

    Ne soyons pas des poissons rouges !Ne soyons pas des poissons rouges !Entre un Macron qui pense que les Français ont besoin d’un roi et un Fillon qui a, pour modèle, Madame Thatcher, le seul choix serait celui de la régression sociale.

    Aujourd’hui, le candidat de la Gauche est Jean-Luc Mélenchon. La primaire du Parti socialiste ne trompe personne. C’est le théâtre où s’affrontent les anciens ministres de François Hollande. C’est cette gauche- caviar libérale qui renie les valeurs de la gauche mais s’en sert de vernis électoral à chaque élection. Il y a la gauche de lutte, nous dit-on, lorsqu’elle est dans l’opposition. Lorsqu’elle est au pouvoir, elle devrait devenir une Gauche gestionnaire de la politique libérale. Voilà la conception du parti socialiste depuis 1983. C’était celle de Jospin qui, en annonçant un programme non socialiste, a été balayé dès le premier tour des Présidentielles face à Chirac, laissant Jean-Marie Le Pen accéder au deuxième tour. C’est aussi celle d’un Hollande qui a tenu des discours de campagne de gauche pour ensuite se faire le gestionnaire de la politique libérale pratiquée depuis trente ans. Son échec se solde par sa non-candidature aux prochaines élections et un parti socialiste en pleine dislocation.

    Quels sont les candidats à la primaire du parti socialiste ? Des frondeurs qui ont toutefois accepté des postes de ministres. On trouve même Vincent Peillon qui fait son retour et qui cumule les bourdes. Il a fait un parallèle affligeant entre le port de l’étoile jaune imposé par les Nazis aux Juifs et la stigmatisation des Musulmans en France. Il a estimé que être de droite c’est refuser le droit de vote aux Noirs. Rien de pire que ces inepties pour décrédibiliser un discours d’ouverture d’esprit contre la xénophobie et le racisme. Après avoir été ministre de l’Education nationale, il est toujours député européen et, grâce à ses relations, a obtenu une chaire dans une université suisse. C’est le canard enchaîné qui a révélé les actuelles activités de celui qui a trouvé un fonds de commerce politique avec en rayon le « républicanisme ». C’est aussi Médiapart qui y a consacré un article : « Dans son édition du 28 décembre, « Le Canard Enchaîné » s’est attaqué au cas Peillon. L’hebdomadaire satirique a révélé la création d’un centre de recherche sur le républicanisme, au sein duquel l’ancien ministre de l’Éducation Nationale siège au titre de membre du conseil scientifique. Logé dans les locaux de l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm, le « Cèdre » (centre européen d’études républicaines) dispose d’un budget « très modeste » pour Vincent Peillon : la bagatelle de 150 000 euros annuels. Le directeur du Cèdre, quant à lui, n’est autre qu’Olivier Christin, un ami de longue date du député socialiste, révèle le Canard. C’est d’ailleurs le même Christin qui l’a aidé à trouver un poste de professeur associé à l’Université de Neuchâtel, en Suisse ».

    Vincent Peillon est le candidat qui veut récupérer les inconditionnels de François Hollande. C’est aussi un candidat mis dans les pattes de Manuel Valls. Il revendique une filiation intellectuelle avec la Gauche de Jaurès, de Blum, de Mitterrand, de Jospin et de Hollande. Il s’inscrit donc contre la ligne Clémenceau et les mouvements de menton.

    Jean-Luc Mélenchon a écrit un long texte titré « Prends-moi pour un poisson rouge ! » sur son blog « L’ère du peuple ». Il y déclare avec humour : « Quatre anciens ministres du président qui a jeté l’éponge réclament pour eux-mêmes une amnistie populaire. Ils comptent sur l’amnésie collective pour la leur accorder. En plus, il faudra donner un euro au PS. Patience. Mais vigilance ! Car les candidats du PS ont tous repris la mauvaise habitude du parler chafouin. Les propositions qu’ils égrènent  sont souvent des emballages très trompeurs. Et ce sont une nouvelle fois les salariés et les pauvres qui pourraient être les dindons de la farce. Pendant ce temps, nous autres, on pourra organiser le concours pour élire le roi (ou la reine) de « vas-y-prends-nous-pour-des-poissons-rouges» : lequel des journalistes dira le plus « la primaire de la gauche » plutôt que « la primaire du PS et de ses alliés ». Premier prix : une quiche aux poireaux »

    Il s’agirait de la primaire de la « Belle alliance » dans laquelle on ne trouve ni le PCF, ni EELV, ni le Parti de gauche, ni le MUD de robert Hue, ni « Nouvelle donne » de Pierre Larrouturou, ni le MRC de Jean Pierre Chevènement, alors même que ces trois petits partis de gauche avaient souhaité y participer et qu’ils furent refusés. Il y manque même ce bout du PS qu’incarne au bureau national de ce parti Gérard Filoche, lui aussi empêché de proposer sa candidature. Il ne reste que le Parti socialiste avec ses anciens ministres et Manuel Valls qui aurait utilisé l’article 49.3 à « l’insu de son plein gré », pour reprendre la formule d’un cycliste accusé de dopage.

    Jean-Luc Mélenchon a raison de poser la question : « A quoi bon un candidat du Parti socialiste ? ».  Pour lui, la bataille se joue désormais entre la ligne représentée par Emmanuel Macron et la sienne. Dans la primaire du Parti socialiste, ce n’est pas la Présidence de la république qui est l’enjeu mais le leadership d’un parti en fin de vie dont chacun essaie de récupérer l’héritage dans la perspective de jours meilleurs. Derrière les élections présidentielles, se jouent l’enjeu des Législatives et de l’avenir des différentes forces politiques. Chacun s’inscrit dans la perspective de carrières politiques à poursuivre. En Corse, on désigne certaines mœurs politiques sous le terme « Pulitichella ».  C’est bien de cela qu’il s’agit au PS et chez Les Républicains. D’aucuns sont préoccupés par les investitures de leur partis avant la campagne des Législatives et par leurs ambitions personnelles. Il sont prêts à toutes les compromissions, même avec le diable.

    La France insoumise apparaît comme le seul mouvement porteur d’espoir de changement politique sur le plan national et sur le plan local. La politique n’est pas toujours de la « puliticaccia », c’est-à-dire un terme péjoratif. Lorsqu’elle est mise au service de l’intérêt général et du progrès social, elle garde toute sa noblesse. Il faut se mobiliser pour les Présidentielles mais aussi pour les législatives qui suivront. Rien n’est encore irréversible ! Nous ne sommes pas des poissons rouges entrainés malgré eux par un fort courant  médiatique et sondagier. Jean-Luc Mélenchon nous dit : « Au combat, il faut se battre. Sinon on ne peut espérer gagner ». Notre arme, c’est le bulletin de vote.

    U Barbutu

     

    [1] L’annonce officielle de sa création  a été faite en 1976 lors d’un dîner d’État à Washington réunissant les présidents Gerald Ford et Valéry Giscard d’Estaing à l’occasion des célébrations du bicentenaire de la Déclaration d’indépendance. Cinq ans plus tard, en 1981, le programme des Young Leaders voit le jour. Il s’agit de la première grande initiative pour bâtir des relations durables entre de jeunes personnalités françaises et américaines appelées à de hautes fonctions. D’autres programmes d’échanges et rencontres seront ensuite créés au fil des années pour permettre à la French-American Foundation d’accomplir sa mission et d’être aujourd’hui l’un des acteurs majeurs de la relation entre la France et les États-Unis.

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  • Mélenchon sur France Inter« Je me réjouirais de traiter avec Trump… » C’est le titre donné au replay de l’interview de Jean-Luc Mélenchon, ce jour sur France Inter. Alors nous vous donnons tout de suite toute la phrase : « Je me réjouirais de traiter avec Trump. Il se place du côté des Américains, et moi je me placerais du côté des Français. En quelques jours nous réglerions les questions du Tafta et du Ceta ». C’est donc uniquement dans la perspective d’abandonner les traités de libre échange concoctés dans le secret par les technocrates de Bruxelles, les USA et la Canada. Ce n’est bien entendu pas l’éloge de Trump. Après avoir voulu faire de Mélenchon un « poutiniste », on veut en faire un « trumpiste ». On reconnaîtra l’honnêteté intellectuelle dans la plus pure tradition des chiens de garde. Léa Salame continue « On n’est pas couchés » sur France Inter, en voulant épingler Jean-Luc Mélenchon à son tableau de chasse. Elle ne sort plus du rôle qu’elle a joué chez Laurent Ruquier avec toute la mauvaise foi dont elle est capable. Bien que cette chroniqueuse cherche toujours à piéger le candidat de la France insoumise, avec sa comédie du langage et des mimiques, l’émission est restée intéressante, même sur la Syrie, ultime traquenard resservi sans tenir compte des déclarations antérieures faites par Mélenchon, présenté dès le début comme le diviseur de la Gauche. Jean-Luc Mélenchon a développé avec calme son discours qui n’a jamais varié et que les chiens de garde ne veulent pas entendre.


    Jean-Luc Mélenchon : "Je me réjouirais de... par franceinter

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  • Un tableau non exhaustif donne une vue d'ensemble sur deux programmes que tout oppose : l'un individualiste, antisocial, réactionnaire et anti-ecologiste, celui de Fillon - L'autre progressiste, social, solidaire et écologste, celui de Mélenchon...

    Fillon le réac et Mélencon le progressiste

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  •  

    Pace e salute per 2017 !

    Prusperità e felicità !

    E per cent'anni cusì sìa ! 

    Fratellanza !

    Bon capu d'Annu !

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  • Le projet auroritariste de FillonUne vidéo qu'il faut passer en boucle pour bien saisir le langage que tient Fillon face au patronat. Sa "guerre éclair" contre les acquis sociaux, la sécurité sociale, le code du travail, la fonction publique... il veut la faire avec tous les moyens antidémocratiques de la constitution de 1958 : ordonnances et article 49.3. Il prévoit même un référendum attrape-coullions ( dont il reconnaît à mi-mot le côté volontairement démagogique de certaines questions pour faire avaler la couleuvre ) en étant certain de trouver suffisamment de couillons pour ne pas mettre en péril le pouvoir fillonniste. Une grande démonstration du mépris qu'il a pour la démocratie et pour le peuple français. Il a même prévu de réduire au silence la moindre contestation. C'était le «Grand oral» de François Fillon devant un panel de dirigeants d'entreprises, réunis par la Fondation Concorde, le 10 mars 2016. 

    Sur le journal en ligne "Le grand soir" , Bernard Gensane rappelle que François Fillon, est un vieux routier au service du patronat avec quelques souvenirs de ce professionnel de la politique. Nous le citons : "Cela fait désormais 35 ans que Fillon (dont la seule action subversive aura été de jeter une ampoule lacrymogène dans son collège) a entamé, discrètement mais obstinément, une carrière antisociale. Comme ministre de l’Enseignement supérieur au début des années 90, il avait tenté de donner aux universités leur autonomie pleine et entière (en d’autres termes, les privatiser), ce qu’avait refusé le Conseil constitutionnel. Il réussit son coup comme ministre de la Poste en organisant la fin de son monopole, en transformant cette administration en entreprise publique, mutation achevée par le solférinien Lionel Jospin. En 2002, il est nommé ministre des Affaires sociales du gouvernement Raffarin (Nicole Notat, patronne de la CFDT l’avait chaudement recommandé à ce poste auprès de l’éminence du Poitou). Dans cette fonction, il va « réformer » les retraites (avec la complicité de la CFDT) et « assouplir » la loi sur les 35 heures en modifiant le calcul des heures supplémentaires au détriment des travailleurs".

    On ne s’étonnera pas que Fillon soit un admirateur de Thatcher et de Schröder, deux grands démolisseurs des systèmes sociaux de leurs pays.



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  •  "Les temps durs ne s'accommodent pas d'une pensée molle", juge l'essayiste Raphaël Gluksmann, fils de feu André (associé au courant des « nouveaux philosophes ») dans un article intitulé « La gauche sociale libérale est morte » publié dans l’OBS le 24 décembre dernier. Il part sur l’exemple de Matteo Renzi qui vient d’être balayé en une journée de référendum.  Il prédit que « les sondages flatteurs d’une autre étoile "progressiste", Emmanuel Macron, n’y changeront rien : la crise politique, idéologique, philosophique du social-libéralisme surpasse les questions de casting. Elle révèle – paradoxe terrible pour une gauche dite "moderne" – une profonde inadéquation à l’époque. La "modernité" d’hier est devenue ringarde ». 

    Il se souvient des années 1990 quand « la mondialisation du marché, de la démocratie, de la culture occidentale constitue l’horizon indépassable du genre humain », quand les "progressistes" célèbrent leur triomphe.  Pour eux, « ceux qui s’obstinent à ne pas comprendre la marche du monde sont des "ploucs", des "attardés", une espèce en voie de disparition. Puisque tout roule, plus besoin de grande question, de grand combat ou de grand projet. A l’heure du laisser-faire, du laisser-aller, la puissance publique s’offre aux gestionnaires et aux communicants. Goldman Sachs et Euro RSCG mènent la danse. L’épanouissement personnel tient lieu de philosophie politique ». En décembre 1998, un sommet de l’Union européenne rassemblait à Vienne Gerhard Schröder, Lionel Jospin, Tony Blair et Massimo D’Alema. Il ne se passe rien. Ou presque. "90% de nos discussions furent consacrées à la question des magasins « duty free », regrette a posteriori Massimo D’Alema.

    Les origines de la débâcle se trouvent là, à Vienne. Les "progressistes" occidentaux sont restés dans une béatitude conceptuelle : le seul monde souhaitable possible est le leur.  La crise financière, le chômage de masse, les attentats djihadistes, le poutinisme ont fait exploser leur certitude mais pas leur entêtement. Les idées, les slogans, les partis sont devenus inaudibles.

    Et Raphaël Gulksmann constate : « Nous évoluons dans un champ de ruines idéologique, social et politique... »

    Il a raison d’ajouter « qu’il faut d’abord admettre que l’émancipation individuelle a supplanté l’horizon collectif ou que le multiculturalisme le plus fainéant a remplacé le récit à écrire et le projet à porter ensemble. Le social-libéralisme n’était qu’un renoncement à transformer un monde qui convenait parfaitement ». Il a raison de prescrire « qu’il est temps de remettre le commun au cœur de nos préoccupations. Ou le césarisme l’emportera partout. Les temps durs ne s’accommodent pas d’une pensée molle. L’esprit cool n’a plus droit de cité lorsque l’hiver est là. Nous sommes à l’année 0 du progressisme européen. Tout est à réinventer ».

    Fin de série du social-libéralisme Bien sûr, cet article est un raccourci orienté vers une conclusion en forme de prescription pour l’avenir. On y trouve cependant une analyse intéressante et une conclusion qui aurait dû s’imposer, dès 2012, à François Hollande. Martine Aubry avait parlé de « gauche molle » en visant l’actuel président de la république. Il a fait illusion par ses discours électoraux. Cette « gauche molle » est la continuation de la réunion de Vienne en 1998. François Hollande n’a rien réinventé. Il n’a été qu’une alternance dans la continuité de ses prédécesseurs. Il a tourné le dos à la gauche radicale. A l’heure du laisser-faire, du laisser-aller, la puissance publique s’offre encore aux gestionnaires et aux communicants, pour reprendre une phrase de Raphaël Gluksmann. Il a offert un ventre mou aux réacs et au populisme de l’extrême-droite. La crise politique, idéologique, philosophique du social-libéralisme surpasse les questions de casting, dit encore l’essayiste de père en fils. Elle révèlerait – paradoxe terrible pour une gauche dite "moderne" – une profonde inadéquation à l’époque. La "modernité" d’hier est devenue ringarde. Quelle modernité ? Quel progressisme ? Que ce soit la Droite, Hollande, Valls et la bulle médiatique Macron, ils n’ont que ces mots à la bouche. Suffit-il de dire qu’on est moderne et progressiste pour renvoyer la gauche dite radicale dans l’archaïsme, alors qu’elle n’a jamais exercé les pouvoir. Mitterrand a fait son virage libéral en 1983 et, depuis cette date, le parti socialiste est devenu un parti libéral qui s’est éloigné des valeurs de la gauche chaque fois qu’il a été au pouvoir. On l’a vu avec Jospin qui a été balayé aux élections présidentielles. Hollande n’aura fait qu’un seul quinquennat et laisse le parti socialiste divisé au point que son existence en est menacée. Mitterrand, Jospin et Hollande ont raté leur rendez-vous avec l’Histoire. Ils ont poursuivi une politique « faite à la corbeille », avec les ficelles du monde de la Finance dans le dos, à l’image d’une Europe sous influence.

    Quel progressisme ? Certainement pas social puisque les acquis ne cessent d’être remis en cause. Même pas économique si l’on regarde les résultats de la croissance et de la lutte contre le chômage. Et la Droite veut accélérer la régression sociale.

    Quelle modernité ?  Est-il moderne de revenir sur la durée légale du temps de travail, de l’âge de la retraite ? Est-il moderne d’aggraver les inégalités ? Fillon et Macron sont-ils plus modernes que Valls et Hollande ? Les déréglementations sont-elles des mesures modernes qui sécurisent les salariés ?

    Fin de série du social-libéralisme Raphaël Gluksmann a raison de dire que la gauche sociale-libérale est morte. Elle est morte parce qu’elle n’a été que libérale, en laissant croire que c’était le seul choix possible. Hollande et Valls ont voulu tuer le socialisme. Ils se sont tiré une balle dans le pied mais aussi ont divisé la gauche, entre le centre libéral qu’ils ont voulu incarner et le canal historique de la gauche. Ils se sont exclus d’une gauche qui ne les reconnait pas comme des leurs. Ils se sont laissé infiltrer par un cheval de Troie : Emmanuel Macron. Ce dernier nous joue une partition ni droite ni gauche. Ce paléo-moderne racole avec des slogans derrière lesquels on peut voir venir une politique ultralibérale voisine de celle de François Fillon. Quant à Valls, il est le frère siamois de Mateo Renzi et il subira le même sort, comme le PS subira celui du parti démocrate italien en pleine implosion.  

    2017, c’est l’occasion de changer la donne et de mettre fin à l’alternance libérale qui conduit à l’ultralibéralisme et la régression sociale. C’est une chance mais cela peut devenir un piège tendu par la comédie du langage des réactionnaires qui utilisent les mots « modernisme » et « progressisme » comme un vernis sur les vieux meubles d’un capitalisme rétrograde. Avec des modernes et des progressistes comme François Fillon, c’est le retour au 19ème siècle et à la restauration. Emmanuel Macron et Mabuel Valls, nous les avons vus à l’œuvre avec les lois Macron et la loi Travail dite El Khomri. Avec eux, les mots « révolution » et « révolte » perdent leur sens. Ils représentent un fin de série sociale-libérale qui solde son échec avec un Beaujolais nouveau, Emmanuel Macron. Un vin jeune mais pas nouveau.  Une piquette étiquetée "médaille d'or" par la presse de Patrick Drahi.

    Ne nous laissons pas abuser par le casting que nous vend la presse libérale, cette presse qui essaie de faire croire qu’il y a trop de fonctionnaires en France alors que les pays européens, souvent désignés comme exemplaires, en ont davantage par habitants, cette presse qui ment, en concert avec les politiciens, et veut faire croire que les chômeurs sont mieux indemnisé en France que dans les autres pays européens. C’est faux. Ils vont jusqu’à expliquer qu’il faut moins rembourser les frais et les congés de maladie pour lutter contre l’absentéisme. Ce sont des partisans de la double peine. Le malade doit aller travailler. Cela rejoint la privatisation de la Sécurité Sociale proposée (puis occultée pour raison de campagne présidentielle) par François Fillon qui prévoit que la Sécurité sociale ne rembourserait plus que les frais des longues maladies et des maladies graves. On peut supposer que le reste passant dans l’escarcelle du privé (en ce qui concerne les cotisations) sera nettement moins remboursé et incitera les travailleurs à être moins malades… ou, plus exactement, à moins se soigner, car c’est de cela dont il s’agit. Nous avons à faire à des technocrates libéraux qui ne regardent rien sous l’aspect humaniste. Ils n’ont qu’un dieu : le profit. Tout est produit à vendre avec un bénéfice, y compris la santé. Le travail entre dans les coûts à faire baisser. Le citoyen est devenu un consommateur.

    La Grande table de France Culture a reçu le philosophe Pierre Dardot, qui a co-écrit avec Christian Laval "Ce cauchemar qui n’en finit pas : comment le néolibéralisme défait la démocratie" (La Découverte, mai 2016), un ouvrage dans lequel les auteurs entendent démontrer que le néo-libéralisme n’est pas seulement une doctrine ou une politique économique, mais un « système politico-institutionnel » dans lequel la crise serait devenu un « mode de gouvernement » Voici l'enregistrement audio de l'émission radiophonique..


    Fin de série du social-libéralisme En attendant les élections présidentielles, pour celles et ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales, vous avez jusqu’au 31 décembre pour le faire auprès de votre mairie. Ne restez pas passifs !  Les abstentions et les votes blancs n’ont aucun point après les élections puisqu’ils ne remettent pas en cause la légitimité des élus. Chaque candidat peut entrer à l’Elysée, même si seulement 40% des électeurs se sont déplacés. Vous pouvez agir pour que François Hollande soit le dernier monarque républicain en choisissant de vous joindre au vote de la « France insoumise » qui s'oppose à ce cauchemar qu'est le neo-libéralisme qui défait la démocratie.

    Jean Frade

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