•  La campagne pour la candidature de Jean-Luc Mélenchon s’active

     

    A fond la caisse derrière Mélenchon

    Désormais, les comités de Corse Sud insoumise se réuniront tous les lundis, à Ajaccio. Ce lundi, les militants se sont retrouvés pour faire le point sur la campagne présidentielle et pour traiter de la question des législatives.

    Un plan de travail a été discuté et arrêté pour les prochaines semaines. Sans entrer dans le détail, il est prévu 2 réunions publiques à Ajaccio, le 24 janvier et le 16 février 2017, sur les thèmes de la démocratie et de la santé. Ces réunions se tiendront au Locu teatrale. Samedi 14 janvier, une vente de l’Avenir en commun, programme de référence de la France et de la Corse insoumises sera organisée, à partir de 10 heures, sur la place Foch. Une rencontre avec les militants de la Haute Corse insoumise aura lieu à Bastia, le 12 janvier, suivie d’une conférence de presse sur la place saint Nicolas, afin de coordonner les actions au plan régional.

    A fond la caisse derrière MélenchonLes deux principales villes de notre île n’étant toute la Corse, le rural ne sera pas oublié. Plusieurs contacts et réunions publiques seront organisés, à Ocana, Corte, Sartène, etc.

    La question des législatives est ensuite venue dans le débat. De même celle du positionnement du Parti communiste par rapport à la candidature de Jean-Luc Mélenchon. On peut se réjouir que les militants de ce parti se soient prononcés majoritairement pour le soutien, malgré un vote défavorable de ses cadres. Néanmoins il a été observé que ce soutien n’est pas franc et massif. Les différents intervenants se sont interrogés sur le principe d’une campane autonome, sur la base, non pas de l’Avenir en commun, mais plutôt sur celle du Parti communiste ! L’heure n’est plus aux tergiversations ou aux états d’âme, ou à on se sait quel miracle qui ferait surgir à l’issue de la primaire du Parti socialiste le candidat idoine. Mais assurément,  l’heure est au soutien massif à Jean-Luc Mélenchon, seul candidat véritablement de gauche. Candidat qui parle clair et qui se prononce sans ambiguïté pour une rupture totale avec les politiques de régression sociale et d’austérité que nous subissons depuis plusieurs décennies. Quant aux législatives, autre point d’interrogation. Le Parti communiste a laissé entendre qu’il présenterait des candidats dans les quatre circonscriptions de la Corse, sans consultation de ses partenaires en particulier  de Corse insoumise et de Manca alternativa. Le procédé est pour le moins inélégant. Dans ces conditions, il a été décidé pour Corse Sud insoumise de proposer des candidatures dans les deux circonscriptions et d’en débattre démocratiquement avec tous ceux qui veulent une véritable clarification au sein de la gauche dans notre île et de mettre enfin un terme aux alliances douteuses, même avec ceux qui s’affublent de l’étiquette de gauche.

     

    A fond la caisse derrière Mélenchon

     

    Quoi qu’il en soit, les militants de Corse insoumise et de Manca alternativa relèvent le défi, celui de s’engager, sans réticence, pleinement derrière Jean-Luc Mélenchon, afin de créer au plan national, comme au plan régional, les conditions pour un vrai changement.

     

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  • Valls l'enfarineur enfarinéManuel Valls a été aspergé de farine à Strasbourg par un individu se disant anti article 49.3.  Nous ne cautionnerons pas ce type de mauvaise farce mais elle s’explique. Après avoir eu recours six fois à l’article 49.3, l’ancien premier ministre est devenu candidat à l’élection Valls l'enfarineur enfarinéprésidentielle. Ce qu’a fait le premier ministre, le candidat le désavoue puisqu’il propose la suppression de cet article qui a permis au premier ministre d’imposer, d’un mouvement du menton,  les lois Macron et la loi Travail dite El Khomri, nom de la toujours ministre du travail qui vient aussi de déclarer que « l’article 49.3 Valls l'enfarineur enfarinéne correspond plus aux attentes démocratiques du pays ». Comment les deux personnages qui ont fait voter, sans discussion, la loi travail grâce à l’article 49.3, malgré des manifestations importantes et le mouvement « Nuit debout », peuvent-ils, à ce point, se moquer des électeurs ? A force de vouloir rouler les citoyens dans la farine, ils prennent le risque d’être enfarinés. Manuel Valls propose aussi de supprimer la Cour de justice de la république qui vient de juger Christine Lagarde coupable de négligence dans l’affaire Tapie mais la dispense de peine en tenant compte de sa personnalité. Si ce jugement n’était pas celui d’une justice de classe, la condamnation aurait prévu une peine. Hollande avait fait la même promesse que Valls mais il ne l’a pas tenue. Son entourage explique maintenant qu’il s’agit d’une réforme constitutionnelle et que la majorité ne pouvait être atteinte. A l’impossible nul n’est tenu ! Toutefois, il faut tout de même essayer pour être sûr que c’est impossible. Si la procédure avait été enclenchée, les responsables du maintien de la cour de justice de la république auraient été les députés et les sénateurs qui n’ont pas voté la réforme. C’est trop facile de dire que l’on est l’homme du consensus pour ne pas respecter une promesse électorale que l’on nous ressort à la prochaine élection. C’est valable pour la suppression de la cour de justice de la République  et pour celle de l’article 49.3.  Si la suppression de cet article antidémocratique n’a pas été portée par Valls et Hollande lors de ce quinquennat, le minimum aurait été de ne pas y avoir recours, alors même que, à l’époque où ils étaient dans l’opposition, ils dénonçaient un déni de démocratie.

    Que va encore promettre Manuel Valls pendant les primaires du Parti socialiste ? De revenir sur la loi Travail et sur les lois Macron ? De supprimer le premier ministre ? De supprimer le Sénat ? De réduire le nombre des élus de la république ? D’obtenir en un an le plein emploi ? De revenir sur les prélèvements à la source des impôts ? De revenir sur l’autorisation donnée aux banques de bloquer l’argent des contrats assurances vies, c’est-à-dire un produit financier devenu toxique mais toujours proposé aux épargnants ? De revoir la politique internationale de la France, notamment vis-à-vis de l’Arabie Saoudite et du Qatar ? De renégocier le traité européen, promesse non tenu par François Hollande ?

    Le père fouettard serait-il devenu le père Noël ? Le problème de Valls est que les adultes ne croient plus au père Noël. Ils savent qu’il peut être une ordure. Les électeurs de gauche ont confiance en la constance des idéaux et des valeurs. On peut les rouler dans la farine une fois mais pas deux fois de suite. A jouer l’enfarineur, on finit toujours par se faire enfariner. C’est une sorte de retour de farine pour ne plus être roulés dedans.

    Si la symbolique du geste peut se défendre, le geste en lui-même ne peut pas être banalisé en disant qu’il devait y avoir suffisamment de porteur de brosses à reluire autour de Manuel Valls pour l’épousseter de la farine qui lui a été lancée. Toutefois, nous n’approuvons pas ce type d’action. Sans vouloir la dramatiser, elle soulève le problème de la sécurité des hommes politiques en période d’attentats. On peut penser qu’un terroriste aurait apporté autre chose que de la farine inoffensive. En outre l’enfarineur a été interpellé et c’est un moindre mal pour lui car son geste aurait pu déclencher une riposte plus violente. Par les temps actuels, l’entartrage et l’enfarinage peuvent être des farces qui tournent au tragique. Nous nous devons de ne pas encourager ce type d’action. Des élections vont avoir lieu, le bulletin de vote est le moyen le plus démocratique de changer de politique en refusant l’alternance droite/Parti socialiste, sans tomber dans les filets du Front national. Un choix s’offre à tous : la France insoumise avec son candidat Jean-Luc Mélenchon.  

    Battone


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    Les comités de Soutien JLM2017 en ordre de campagne

     

     

    Une vingtaine de membres et sympathisants des comités de la Corse insoumise et de Manca alternativa se sont réunis mardi 19 décembre, à Ajaccio, malgré un temps capricieux et la toute proximité des fêtes de noël et de fin d'année. Ils ont bravé la traditionnelle trêve des confiseurs. Au menu de la discussion plusieurs points : compte rendu de la rencontre du  11 décembre entre une délégation des comités et celle du Parti communiste, plan de travail pour les prochaines semaines et législatives.

    Les comités de soutien JLM2017 Corse du sud bravent la trêve des confiseursL'annonce du Parti communiste de soutenir la candidature de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle a été saluée par divers intervenants et considérée comme un geste positif qui devrait conforter la dynamique électorale pour une vraie rupture avec l'ultralibéralisme et les politiques d'austérité menées depuis plus de trois décennies. Mieux vaut tard que jamais comme a pu le souligner un intervenant. Toutefois, il faut ajouter deux difficultés qu'il faudra surmonter. Le Parti communiste, tout en étant favorable à la candidature de Jean-Luc Mélenchon, a décidé de mener une campagne autonome, avec son matériel et son programme! A noter également qu'au niveau régional, il s'est exprimé en faveur d'une candidature issue de ses rangs, contrairement à ce qu'il s'est passé au plan national. Enfin, toujours à propos de cette rencontre, le Parti communiste a  laissé entendre qu'il souhaiterait présenter, partout en Corse, des candidats avec son étiquette aux prochaines législatives.

    Les membres et sympathisants des comités et de Manca alternativa ont pris acte de la position de ce parti. Dans ce contexte, et par conséquent, il n'est pas exclu pour nos organisations d'être présentes elles aussi aux législatives. Toutefois, tout sera mis en oeuvre pour aboutir partout à des candidatures uniques.

    Le Plan de travail ébauché et discuté prévoit deux réunions publiques, en janvier et février sur les thèmes : les libertés et la VIe républiques et l'emploi, le pouvoir d'achat, la santé et la sécurité sociale. De même, il sera mené une campagne de diffusion du programme de la France et la Corse insoumises. Les comités de soutien JLM2017 Corse du sud bravent la trêve des confiseurs

    La discussion a fait ressortir la nécessité d'aller au plus près des gens qui se sont éloignés de la politique et de la gauche, à cause de la trahison du Parti socialiste et des différentes alliances contre nature contractées dans le passé. De leur montrer que la seule voie possible pour un changement réel, ne passe pas par la résignation, ni par un vote néfaste, genre Front national, mais par un engagement ferme et massif derrière le seul candidat qui parle vrai: Jean-Luc Mélenchon.

    Déjà plus de six cents personnes se sont déclarées favorables à cette candidature. C'est un excellent support pour développer dans les prochaines semaines nos actions.

    Donc, dès début  janvier 2017, tous au boulot.

      

     

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  • Un scandale de plus du quinquennat Hollande

    Augmentation du SMIC : une aumône

     
     

    Une fois de plus pas de coup de pouce pour le SMIC. Juste la prise en compte de l'inflation, dont par ailleurs le chiffrage est discutable.

    Au 1er janvier 2017, les millions de salarié-e-s au SMIC toucheront en net 11,39 euros de plus, soit 1153 euros net au lieu de 1141, 61 euros. C'est même pas un carnet de métro !

    Un scandale de plus du quinquennat Hollande.

    La ministre du travail, Myriam El Khomri, a choisi de suivre les recommandations des soi-disant experts qui mettent en avant des soi-disantes préoccupations économiques – en fait des préoccupations patronales - mais ne se soucient aucunement du niveau de vie des salarié-e-s.

    La misère et la précarité, les patrons ne connaissent pas.

    Les revenus distribués aux actionnaires atteignent des sommets historiques et les dirigeants des plus grosses entreprises auront vu leur rémunération augmenter de plus de 20% en 2015. La moyenne des salaires des patrons du CAC 40 dépassent les 5 millions d'euros. Soit plus de 240 fois le SMIC !

    C'est un choix stratégique de ce gouvernement de distribuer des dizaines de milliards d'euros aux employeurs au titre du pacte de responsabilité et du CICE et de tourner le dos aux revendications des salarié-e-s et de leurs organisations.

    Pour « Ensemble! » pour avoir les moyens de vivre, le SMIC ne peut pas être inférieur à 1500 euros NET.

    C'est une des urgences de la situation à défendre et populariser dans les prochaines élections et les mobilisations.

    Le 19 décembre 2016.

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  • De la décolonisation au néocolonialisme…

                                                                                                       

    Retour vers le passé


    Si la politique de la décolonisation a pris une part active dans la deuxième moitié du 20ème siècle, le terme de néocolonialisme fait son apparition  dans le vocabulaire politique au début des années 1960. Il désigne  le comportement des ex puissances coloniales pour maintenir par des moyens détournés ou cachés, leur domination économique ou culturelle sur leurs anciennes  colonies.

    Et si l’échec du monde aujourd’hui, le basculement constaté avec toutes ces horreurs, n’était aussi et pour une part importante lié à l’échec des décolonisations ?  Il n’est pas inutile aujourd’hui de revenir sur cette période de notre histoire, sur des engagements individuels et collectifs, parce que des gens ont mis en garde et lutté contre le néocolonialisme, comme d’autres, luttent contre l’ultralibéralisme, le capitalisme.

     Le 29 octobre dernier était la date anniversaire de la disparition à Paris de Mehdi Ben Barka, figure emblématique de l’opposition marocaine au Sultan, Roi du Maroc Mohamed V. C’est à cet endroit boulevard Saint Germain sur le trottoir, face à brasserie Lipp que ce 29 octobre 1965 il a été enlevé par des fonctionnaires de police et conduit à Fontenay le Vicomte dans la villa d’un truand. Il ne réapparaîtra plus et aujourd’hui encore 51 ans plus tard, le mystère demeure sur cette disparition. Sa famille réclame encore et toujours la vérité et l’ouverture des archives pour comprendre les ramifications, le fil ténébreux, crapuleux de cette histoire  et assassinat politique.

    L’affaire Ben Barka aura inspiré deux films : l’attentat d’Yves Boisset (1972) et J’ai vu tuer Ben Barka de Serge Le Peron (2005).

    Il faut dire que Mehdi Ben Barka fait partie de ces hommes qui par leur engagement militant, progressiste, anti colonialiste, anti capitaliste, ont marqué de leur empreinte l’histoire du 20ème siècle, l’histoire de la décolonisation. Son parcours est particulièrement éclairant, instructif pour tous ceux qui se penchent un tant soit peu sur cette histoire toute à la fois humaine, tragique et politique.

    Fidel Castro qui vient de décéder à La Havane était l’un des derniers acteurs de la Tricontinentale qui se réunissait à Cuba en janvier 1966[i]. Une conférence de solidarité entre les peuples d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Cette conférence intervenait 10 ans après le sommet des non-alignés de Bandung[ii]. Mehdi Ben Barka était l’un des principaux artisans de la Tricontinentale, mais il n’y participera pas. Son élimination politique mettra un terme à son engagement anti colonialiste.

    Issu d’une famille modeste, originaire de Rabat, Mehdi[iii] a eu la chance de faire de brillantes études  et c’est  à l’âge de 23 ans déjà, qu’il enseignait les mathématiques.

    Engagé en politique il sera le plus jeune signataire le 11 janvier 1944 du Manifeste de l’indépendance, revendiquant la fin du protectorat français, ce qui lui valut d’être emprisonné une première fois.

    Sorti de prison, son engagement au sein du parti Istiqlal (de l’indépendance) lui vaudra d’être de nouveau emprisonné et déporté dans l’Atlas en mars 1951.  Sa libération n’interviendra qu’en octobre 1954. Son fils, Bachir a mis en évidence dans un ouvrage[iv], un engagement  « qui sera déterminant durant les années qui vont précéder l’indépendance du Maroc au point qu’il est considéré à cette époque par les autorités du protectorat comme le plus dangereux adversaire de la présence coloniale au Maroc ».

    Il n’est pas étonnant de le voir jouer les premiers rôles lors de l’indépendance du Maroc[v] . Il occupera la fonction de Président de l’assemblée constitutive de 1956 à 1959. Mais à partir de cette date et engagé résolument à gauche,  il se placera en opposition au régime monarchique d’Hassan II ce qui l’amènera assez rapidement à s’exiler.

    Très actif dans son parti, Il sera aussi très critique à l’égard du mouvement de libération.

    Dans un rapport interne au parti, intitulé « Option révolutionnaire au Maroc » Il s’interroge sur ces erreurs. « Pourquoi, n'avons-nous pas compris et fait comprendre aux militants la raison fondamentale, les problèmes essentiels de l'exploitation coloniale et par conséquent les exigences d'une réelle libération. C'est cette question et d'autres du même genre que nous devons nous poser aujourd'hui. L'histoire nous avait donné tous les moyens de faire le travail de clarification que nous devions faire en tant que révolutionnaires »…  « Le compromis que nous avons passé avec le colonialisme, l'avons-nous présenté comme un compromis, c'est à dire un accord par lequel nous avons à la fois gagné et  momentanément perdu…. Avons-nous pris à notre compte cette amertume, comme c'était notre rôle, et expliqué la véritable portée du compromis d'Aix les Bains[vi] alors que la politique de l'adversaire devenait claire comme le jour ? Au contraire, nous avons pris à notre compte tout l'accord et nous l'avons présenté comme une déroute totale du colonialisme français[vii] ». 

    Déjà en cette fin de 1955 « chez plusieurs militants de la résistance et de l'armée de libération, un sentiment d'amertume prenait jour, qui était en vérité l'intuition que la révolution venait d'être stoppée. 

     Mehdi Ben Barka avait une vision politique claire et exigeante des conditions politiques à mettre en œuvre pour l’efficacité de la lutte de libération. Il n'a cessé « de mettre en garde contre les dangers du néo-colonialisme et la capacité de l'impérialisme a s'ingénier, à vider cette indépendance de son contenu de libération véritable, soit en imposant des conventions léonines économiques, et militaires, soit en installant des gouvernements à leur dévotion à la suite d'élections préfabriquées, soit encore en inventant des formules soit disant constitutionnelles de coexistences multinationales pour camoufler la discrimination raciale en faveur des colons[viii] ».

    Au lendemain de l’indépendance, il a relativement vite compris qu’elle ne pouvait avoir de signification réelle sans la souveraineté et l'initiative du peuple.

    Dans son combat, Mehdi Ben Barka avait intégré les dimensions internationales de la lutte d’indépendance des peuples de l’Afrique et plus généralement du Tiers Monde. Comme beaucoup de militants et responsables politiques de cette génération, et dans le contexte de la décolonisation de l’époque il sera très engagé dans la lutte contre le capitalisme, le néocolonialisme. Il a démontré les rouages et mécanismes du néocolonialisme... « Il s'agit de cette politique qui, d'un côté accorde l'indépendance politique  et au besoin crée des états factices dont l'indépendance n'a aucune chance de devenir réelle… », Pour lui, il était devenu urgent de   « parer aux dangers de ce néocolonialisme  qui laisse intactes, avec les structures coloniales, toutes les chances d'une exploitation impérialiste.

    Quelque 15 ans plus tard, au début des années 1980, un autre grand dirigeant africain Thomas Sankara[ix], Président du Burkina Faso, lui aussi assassiné, reprendra pour son pays les idées déjà explorées par Mehdi Ben Barka.

     Au moment de son assassinat, Ben Barka  préparait la Conférence Tricontinentale[x], qui devait se tenir à La Havane à Cuba du 3 au 13 janvier 1966. « Pour les dirigeants mondiaux capitalistes, mettre en convergence les Mouvements de libération du tiers-monde est un réel danger. Or c’est ce qu’entreprend Ben Barka. La décision est prise de l’éliminer physiquement[xi] ».    

     Si Mehdi Ben Barka à été assassiné en 1965, il convient de ne pas perdre de vue que cette époque, celle de la décolonisation et de la période qui suit est aussi celle ou le mouvement progressiste, anti-colonialiste, révolutionnaire, a payé un lourd tribu dans la lutte pour les indépendances et la liberté.  Patrice Lumumba premier ministre de la république démocratique du Congo de juin à septembre 1960, assassiné le 17 janvier 1961 au Katanga.  Ernesto Guevarra (Che) assassiné le 9 octobre 1967 en Bolivie. Martin Luther King militant non violent et pour les droits civiques des noirs assassiné aux Etats Unis le 4 avril 1968. Salvador Allende Président du Chili du 3 novembre 1970 au 11 septembre 1973 date de sa mort lors du coup d’état. Amilcar Cabral fondateur du parti africain pour l’indépendance de la Guinée Bissau et du Cap Vert, assassiné le 20 janvier 1973, Thomas Sankara assassiné le 15 octobre 1987 au Burkina Faso…

     Tous ces hommes et d’autres qui ne sont pas cités ici, ont joué un grand rôle dans l’histoire des décolonisations. Très tôt ils avaient compris et intégré les dangers du néocolonialisme, les dangers d’un rapprochement politique entre anciennes puissances coloniales et forces réactionnaires dans les pays décolonisés...

    Aujourd’hui, à la lumière des événements, de ce basculement du monde, nous ne pouvons que mesurer la richesse et la pertinence de leurs analyses.

    Les décolonisations n’ont pas été un aboutissement politique, le capitalisme a su s’adapter. Les indépendances[xii] ont été actées, mais ce n’est pas pour autant que dans leur grande majorité les pays d’Afrique, d’Asie, ou d’Amérique Latine, sont sortis de la dépendance à l’égard de l’occident, des pays  capitalistes, ce qui marque l’échec d’une véritable décolonisation.

    Aujourd’hui, les conditions ont changé, mais l’enjeu reste le même et pour éclairer notre présent chaotique, un retour sur ce passé n’est pas superflu.

    Jacques Casamarta

    [i] La tricontinentale : On y croise une multitude de délégations de pays récemment décolonisés, de mouvements de libération, de groupes révolutionnaires hostiles au néocolonialisme, d’URSS et de Chine, des intellectuels, des écrivains et des artistes comme Alberto Moravia, Mario Vargas Llosa, Régis Debray ou Joséphine Baker. Roger Faligot, Éditions la Découverte 634 pages 26 euros http://www.humanite.fr/tribunes/l-etonnante-epopee-de-la-tricontinentale-nee-cuba-557671

    [ii]La conférence de Bandung s'est tenue du 18 au 24 avril 1955 à Bandung, en Indonésie, réunissant pour la première fois les représentants de vingt-neuf pays africains et asiatiques. Cette conférence marqua l'entrée sur la scène internationale des pays du Tiers monde. Les pays du Tiers monde choisissent le non-alignement ; ils ne veulent pas coopérer avec les différents blocs. https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_de_Bandung

    [iii] Mehdi Ben Barka issu d’une famille modeste est né en  janvier 1920 à Rabat au Maroc. Il a été enlevé à Paris le 29 octobre 1965 Boulevard Saint Germain sur le trottoir devant la brasserie Lipp. Personne ne la revu vivant.

    [iv] Voir l’excellent ouvrage « Mehdi Ben Barka, receuils de textes »  introduit par Bachir son fils  et publié dans la collection d’hier et pour demain, série Afrique/Caraibes  édition  CETIM Genève 2013.

    [v] L’indépendance du Maroc sera effective à partir du 2 mars 1956

    [vi] Compromis d’Aix les Bains

    [vii] Mehdi Ben Barka, Ecrits politiques, Edition Syllepse, Paris 1999. Cité par Bachir Ben Barka dans l’ouvrage édité par le  CETIM

    [viii] Bachir Ben Barka, déjà cité

    [ix] Thomas Sankara Président du Burkina Faso du 4 aout 1983 au 15 octobre 1987 date de son assassinat à Ouagadougou capitale du Burkina Faso. http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/25-ans-deja-thomas-sankara-114441

    [x]La tricontinentale devait réunir à la Havane en janvier 1966, les représentants des mouvements de libération des peuples d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine. 

    [xi] https://rebellyon.info/Mehdi-Ben-Barka-assassine-le-29-octobre

     

    [xii] Afrique : 50 ans d’indépendance, mais pas la fin des dépendances.

     http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/afrique-50-ans-d-independances-86697

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    Qui a dit qu'il fallait supprimer le 49-3 ?

    Un homme qui montre ses muscles, admire Georges Clemenceau , donne des coups de menton.

    Un homme qui a utilisé à plusieurs reprises ce fameux 49-3, notamment pour faire passer la loi dite Elkhomri. Une loi qui participe à la casse du code du travail et remet en cause des acquis sociaux obtenus après des décennies de luttes sociales et politiques.

    Un homme qui a aujourd'hui l'outrecuidance de se présenter à la primaire du Parti socialiste, pour rassembler toute la gauche !

    Un homme qui rêve d'un grand parti à la sauce blairo-thatchérienne.

    Cet homme, c'est Manuel Valls.

    Les électeurs de gauche sauront lui apporter la réponse idoine.

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    Rencontre Corse insoumise, Manca alternativa et Parti communiste, fédération de la Corse du Sud

     

    À la suite du vote des militants communistes qui nationalement ont approuvé à 52%  le soutien à la candidature de Jean Luc MÉLENCHON, une rencontre a eu lieu mardi 13 décembre à Ajaccio entre les représentants du Parti communiste, fédération de la Corse du sud et ceux de la France Insoumise, la (Corse insoumise) et Manca Alternativa/Ensemble. 

    Par souci de clarté, nous rendons compte des principaux points discutés. 
    Pour la Corse Insoumise et Manca Alternativa/Ensemble, la délégation était composée de Christine Malfroy, Dylan Champeau, Francis Peretti et Jacques Casamarta.

    La délégation du PCF, Gilles Larnaut, Serge Gori, Jean Pierre Maginot et Maxime Nordée. 

    Le Parti Communiste a expliqué sa position et son soutien à la candidature de Jean Luc Mélenchon. 

    Comme nous le savions déjà, il a annoncé que le Parti communiste "n'adhérera pas à la France Insoumise" et qu'il "mènera une campagne autonome avec ses moyens et lson projet", car Il ne "souhaite pas être corseté dans un collectif". Un tract du Parti communiste sera prochainement distribué dans tout le département et des initiatives publiques, comme celle de la semaine dernière avec les frères Bocquet, seront organisées. 

    Sur les élections législatives, la délégation du Parti communiste a annoncé qu'elle y travaille et qu’une décision sera prise à la mi-janvier. 

    Il nous a aussi été annoncé que la Fédération de la Corse du sud n'a pas approuvé majoritairement la candidature de Jean Luc Mélenchon. "Le choix majoritaire s'est porté sur une candidature du Parti communiste". Ce qui a aussi été le cas de la fédération de la Haute Corse. 

    Pour le collectif de soutien à Jean Luc Mélenchon et Manca Alternativa/Ensemble, nous avons fait état de la campagne dynamique déjà engagée depuis plusieurs mois, sur la base d'une rupture avec le Parti socialiste actuel et son gouvernement, (le social libéralisme). Nous avons fait état de la mise en place de groupes de travail pluralistes, mais aussi de l'organisation d'une réunion avec Roger Martelli, historien,  de 2 conférences de presse, de 2 réunions publiques, affichages et distributions de tracts à Ajaccio et à Bastia. 

    Un travail d'élaboration d’un programme régional a démarré et deux réunions, l'une en Corse (Skype) et l'autre à Paris au siège de la France Insoumise, ont été organisées avec le directeur de campagne de Jean-Luc  Mélenchon et son équipe. 

    En outre, deux membres de Manca alternativa ont participé aux assises de la France Insoumise à Lille.

    Nous avons informé du travail des groupes d'appui et des perspectives de débats futurs. 

    Enfin, plus de 600 personnes en Corse ont dès à présent soutenu par internet et les réseaux sociaux la candidature de JLM2017. 

    Sur les élections législatives qui vont suivre les Présidentielles, nous avons informé être présents, sans volonté d'hégémonie aucune, ce qui va supposer que les discussions devront avoir lieu. 

    Avant de se séparer il a été décidé de se revoir fin janvier 2017.

     

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  • Où en est le transport maritime entre la Corse et le continent ?

    3 questions sur la Corsicalinea

     A quelques jours des fêtes de fin d'année nous avons rencontré Fred Alpozzo, secrétaire général du syndicat des marins Cgt de Marseille. Nous lui avons posé trois questions sur le devenir de la nouvelle compagnie et les propositions de son syndicat pour trouver enfin une solution pérenne dans l'intérêt bien compris des salariés de la compagnie qu'ils soient à Marseille ou en Corse, et des régions Corse et Paca.

    Manca alternativa. Le rouge a remplacé le bleu sur les navires de la Corsicalinea. Le « Jean Nicoli » en rouge ! Une couleur chère à l’ancien résistant communiste, lâchement torturé et assassiné par les fascistes à quelques semaines de la libération de la Corse. La comparaison s’arrête là. Donc, nous avons une nouvelle compagnie 100% privée. Nous aimerions en savoir un peu plus sur cette dernière, sur ses actionnaires, sur la flotte mise à disposition, sur ses projets de développement, sur la garantie de l’emploi des salariés. Avez-vous des éléments de réponse qui pourraient nous éclairer ?

    Fred Alpozzo. La Corsica linea est le nom commercial de la nouvelle compagnie M.C.M créée par la reprise partielle de la SNCM suite à la procédure de redressement judiciaire et au jugement du tribunal de commerce de Marseille. Il faut d’abord rappeler les faits : Ce sont les actionnaires dirigés par l’État (L’État et Transdev avec la Caisse des dépôts comme actionnaire majoritaire sous le contrôle de l’Assemblée Nationale) qui ont fait le choix de propulser la SNCM au tribunal de commerce et de licencier 600 personnes avec plusieurs centaines d’emplois perdus malgré les engagements signés du Gouvernement d’un plan de relance avec 4 navires neufs à construire aux chantiers navals de Saint NAZAIRE, et une nouvelle réglementation qui fasse enfin appliquer et respecter le droit français dans tous les domaines et notamment sur le plan social, à toutes les compagnies opérant en lignes régulières entre la Corse et le continent..

    Le choix politique final, illégal et antirépublicain, confirme ainsi la libéralisation du secteur et l’abandon de toute politique d’emploi et industrielle pour la filière maritime avec le désengagement de l’État, du Service public de continuité territoriale et d’une politique de coopération en Méditerranée avec les pays du Maghreb dont nous aurions pourtant bien besoin dans tous les domaines.

    La reprise partielle de la SNCM a donc été remportée par Patrick ROCCA sur la base d’une flotte à 6 navires et près de 900 salariés fondés sur l’exploitation des deux réseaux de lignes, du Service Public de continuité territoriale avec la Corse, et du Maghreb avec l’Algérie et la Tunisie. C’est le fruit du travail et de la lutte syndicale de la CGT avec les salariés de la SNCM, sinon c’était la liquidation et 2000 licenciements et la fin de la plupart des contrats CDD présents depuis de nombreuses années.

    Mais les ententes politiques et financières qui sont la règle dans ce dossier, ont rebattu les cartes avec une nouvelle concurrence déloyale ubuesque de Corsica Maritima avec le Cargo Stena Carrier qui a navigué sous pavillon de complaisance entre Marseille et Bastia quelques mois après une grève de 8 jours et une procédure remportée par le Comité d’Entreprise sous l’impulsion des élus CGT. Il est difficile de résumer une telle situation pour le grand public mais pour essayer de simplifier, aujourd’hui Corsica Maritima a absorbé les parts de Rocca et tente de modifier le plan d’Entreprise en lien avec les autres opérateurs maritimes et la C.T.C. On est loin de l’entrepreneur qui défend son entreprise et d’une politique sans clientélisme…. Le Comité d’Entreprise a de nouveau engagé une procédure pour s’opposer à ce changement de contrôle de la société en raison du changement du Plan d’entreprise à 6 navires et 900 emplois.

    Sur les garanties des salariés, les accords ont été signés sous les préavis de grève déposé par la CGT fin juin en concordance avec les journées d’action contre la loi dite « Travail ». On aurait préféré un autre dialogue social.

    Pour le futur, il est clair que nous ne disposons aujourd’hui que d’un sursis avec une DSP transitoire. D’un côté la nouvelle organisation et les moyens attribués au futur Service Public de continuité territoriale revus à la baisse, et de l’autre l’absence de volonté délibérée de la direction d’améliorer et de développer les lignes régulières avec le Maghreb qui contribuent pourtant aussi au service à passagers sur la Corse, laissent présager de nouveaux bouleversements avec de nouveaux plans sociaux.

    Je rappelle aussi que si nous avons défendu un projet d’entreprise devant tous les candidats repreneurs sans en choisir aucun, nous avons aussi sollicité les élus et dirigeants de la CTC avant ceux de PACA, afin que la SNCM soit reprise publiquement et durablement sur une base encore plus élevée en matière sociale et industrielle avec un  projet économique viable.

    Les élus locaux ont fait le choix pour la plupart d’accompagner la mort de la SNCM en versant des larmes de crocodiles et le précédent exécutif radical-socialiste a même aidé à la tuer. Seuls les élus communistes emmenés par Michel STEFANI, à qui je tiens à rendre hommage publiquement pour son travail dans l’intérêt des salariés et de l’emploi comme dans l’intérêt général, ont déposé concrètement une délibération à l’Assemblée de corse en 2015 pour  que la CTC se porte candidate à la reprise de la SNCM dans le cadre d’une S.E.M.  Cette motion prioritaire a été rejetée par tous les autres élus…

    Manca alternativa. Que pensez-vous du projet de compagnie régionale qui semble avoir les faveurs de la Collectivité territoriale et du STC ? Est-ce un projet fiable ?

    Fred Alpozzo. Ce n’est pas la création d’une véritable compagnie régionale comme on le connaît dans l’aérien ou le ferroviaire avec leur S.E.M.  qui ont modifié le capital des compagnies existantes et où la C.T.C est majoritaire. Tout d’abord il faut comprendre que le capital est certes important mais ne permet pas de régler les vrais problèmes qui sont la cause des pertes d’emplois et de la dégradation du Service Public en termes de tarifs comme de qualité. L’ouverture à la concurrence et dans des conditions déloyales déséquilibrent les entreprises historiques du Service Public, et les difficultés économiques alors rencontrées engendrent les plans sociaux et les privatisations qui sont la conséquence des choix libéraux des élus au plan national et local avant tout. Il n’y a aucun fondement juridique et politique à se retrancher derrière l’Europe dont les textes permettent à peu près tout, encore faudrait il avoir la volonté de faire autre chose que libéraliser, ce que peu d’élus veulent  en réalité.

    Le rail n’a pas de concurrence comme l’aérien n’en a pas sur le « bord à bord » et c’est tant mieux, il faudrait d’ailleurs, selon moi, faire la même chose dans l’aérien entre Paris et la Corse à partir du moment où il y a un Service Public, l’opérateur retenu ne devrait pas être concurrencé après l’attribution de l’appel d’offres. A contrario, sur le transport maritime qui a toujours été le moyen de transport en proie à toutes les libéralisations avant les autres, la dérèglementation française sur le cabotage maritime national a autorisé Corsica Ferries a navigué en parallèle sous pavillon international italien équivalent au R.I.F alors que ce pavillon français est interdit sur les lignes régulières françaises et intra-communautaires à passagers. La C.T.C pour sa part a supprimé en 1996 mais surtout 2001 la durée et le périmètre de la convention de Délégation de Service Public qui s’est ainsi limité à Marseille et la Corse pour en exclure Toulon et Nice. Le comble aura été de financer les compagnies en dehors de la D.S.P avec le régime d’aides sociales pour plus de 200 Millions d’euros versés à Corsica Ferries sur 10 ans, sans compter les aides de l’État italien qu’elle a touché et touche encore. Seule la CGT a déposé plainte au pénal comme auprès de l’Union Européenne sans que cela ne soit suivi d’effets. C’est dire le niveau d’influences et de corruption entre le pouvoir politique et la justice.

    Mise en concurrence déloyale pendant l’exploitation, casse artificielle des prix, emplois précaires et utilisation frauduleuse de travailleurs détaches, évasion fiscale, fraude fiscale et financements publics ! Prenez ce cocktail détonant et vous comprendrez mieux comment on détruit un Service Public et pourquoi la SNCM, comme MCM-Corsica Linea et la CMN demain, ne s’en sortiront pas mieux si les règles de droit ne sont pas appliquées et ne changent pas dans un cadre d’intérêt général, quel que soit leur capital.

    Venons en donc au futur dispositif dont on connaît les grandes lignes mais pas le contenu exact puisque les appels d’offres et les cahiers des charges ne sont toujours pas connus contrairement à ce qui était prévu... Il faut lire les délibérations et rapports officiels et écouter les débats de la C.T.C, tout comme ceux de l’Assemblée Nationale, pour bien comprendre ce qui se prépare qui n’est pas le plan fiable et la pérennité présentée.

    Nous venons de voir que les règles fixées par l’État et la C.T.C, sont bafoués en permanence et qu’elles sont insuffisantes, C’est notamment le cas en matière de tarifs pour interdire les pratiques de dumping ce qui serait pourtant une mesure des plus simple à prendre pour la C.T.C avec l’adoption de tarifs planchers fret et passagers. Les bénéfices ainsi engendrés grâce au transport de passagers qui ne seraient plus « siphonner » par la concurrence déloyale des « Low Cost » et leurs pratiques, permettraient ainsi aux  compagnies exploitantes du Service Public de proposer des tarifs garantis toute l’année et d’améliorer encore le service et ces prix pour les usagers avec une politique encore plus favorable à l’endroit des passagers à caractère sociaux et des résidents corses, ainsi que pour le transport de marchandises pour la population et les entrepreneurs.

    Ce contexte de dérèglementation fragilise les compagnies délégataires du Service Public qui opèrent au quotidien sur l’ensemble des ports corses, principaux et départementaux avec un haut niveau de services et de sécurité et d’importantes retombées économiques et sociales en Corse. Cela fragilise aussi le service public qui pourrait ainsi se réduire en cas de nouveau déficit économique des compagnies avec une augmentation des prix du transport.

    Dans ce contexte, le Président de l’Exécutif passé et le nouveau, ont obtenu de l’État avec ce gouvernement « socialiste », la déspécialisation de l’enveloppe de continuité territoriale qui pourra donc être utilisé à d’autres budgets que celui des transports maritime et aérien de continuité territoriale. Autre mesure significative, le montant attribué aux compagnies maritimes du futur Service Public organisé en  Délégation de Service Public au travers de SEMOP, est réduit de plus de 22 Millions d’euros à périmètre d’exploitation constant pour l’instant…

    Les SEMOP seront des sociétés dont le contenu exact n’est pas encore connu ce qui n’est d’ailleurs pas un hasard, le calendrier étant en réalité réglé comme une montre suisse en fonction des élections à venir.

    Ce qui est sur c’est que ce nouveau système d’apparence complexe, sépare les ports principaux des ports secondaires avec du ligne par ligne et permet de créer de nouvelles sociétés alors que deux compagnies de Service Public existent déjà, la Méridionale et la MCM-Corsica Linea.

    Pour la CGT Marins ce schéma est clair, il s’agit, avec la cession organisée des deux navires Monte d’Oro et Paglia Orba qui opèrent aujourd’hui sur les ports secondaires, de créer une compagnie régionale gérée par un autre privé que le Consortium sur ces ports, avec ces deux navires, seuls prévus d’être remplacés par la CTC dans les dix prochaines années.

    Les ports principaux gérés par le privé majoritaire au capital de la SEMOP qui ne contiendra pas les bateaux et le personnel, font l’objet d’une entente illicite entre les actionnaires de MCM Corsica Linea et CMN pour fusionner vers une nouvelle compagnie privée grâce à cette SEMOP sur les ports principaux. Toutes les activités de Corsica Linea hors DSP sur la Corse et le Maghreb seront arrêtées au profit de Corsica Ferries et d’autres armateurs, avec la vente des ferries ce qui permettrait de financer les investissements nécessaires à la flotte actuelle dont la CTC n’a pas les moyens de renouvellement avec le désengagement de l’Etat sur lequel les élus locaux sont d’accord.

    La véritable compagnie régionale serait alors limitée aux ports secondaires et à 2 petits navires, 3 tout au plus.

    Le reste serait ainsi réparti aux grands patrons et aux armateurs qui pourront boire le champagne au crépuscule du pavillon français de 1er registre et aux marins, officiers et sédentaires français qu’ils soient corses ou continentaux. La directive Bolkestein poursuivra son œuvre dans le monde réel grâce à nos élus avec son lot de dégâts humains, sociaux et économiques, écologiques et d’accidents. L’argent public pourra continuer à être détourné au profit d’intérêts particuliers, les plus puissants bien sur.

    Une fois que je vous ai exposé notre analyse de la situation, je me contenterai de vous dire que ce n’est pas parce qu’on est lucide qu’on est résigné et le combat pour la justice, l’emploi, le Service Public et l’intérêt général continue avec les salariés.

    Manca alternativa. Pour vous, quelle est la solution pour assurer enfin une véritable desserte entre la Corse et le continent et bien au-delà ? Une solution qui réponde à la fois au développement de la Corse et aux intérêts des salariés de la compagnie ?

    Fred Alpozzo. Nos solutions sont connues et ont fait l’objet de nombreux écrits pour une application globale qui régule et règlemente l’ensemble du dispositif du Service Public de continuité territoriale dans l’intérêt général. De plus nous pouvons affirmer que ces solutions sont possibles sur le plan juridique comme elles sont garantes de la viabilité économique du dispositif pour tous les acteurs concernés et une gestion saine et transparente de l’argent public.

    L’essentiel de nos propositions :

    Immatriculation des navires sous pavillon français 1er registre obligatoires sur les lignes régulières et contrats de travail de droit français obligatoires dans tous les cas, maintien de la dotation au niveau actuel, tarifs planchers sur toutes les lignes fixés sur les tarifs DSP établis par la CTC et l’OTC sur le fret comme les passagers (Tous les passagers) afin de supprimer les pratiques de dumping qui détruisent le Service Public; Entrée au capital des deux régions Corse et PACA qui n’ont jamais participé au capital des compagnies et peuvent donc agir ainsi en investisseurs avisés dans le respect du droit de l’Union Européenne ; Entrée de la CDC dans la société d’investissement pour le renouvellement des navires dont c’est le rôle industriel et territorial si les élus de la Corse le demandaient, Limitation de l’âge des navires sur toutes les lignes du Service Public de continuité territoriale pour toutes les compagnies avec respect des nouvelles normes obligatoires anti-pollution à compter de 2020, etc…

     

     

     

     

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    "Dans un entretien auprès de Public Sénat et de Sud Radio, M. Montebourg s'est élevé, sans rire, contre la privatisation de l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Pourtant il est bien un des acteurs de cette privatisation puisqu'il l'a initiée !

    Pour justifier sa politique lorsqu'il était ministre, il a utilisé les éléments de langage propres à la politique social-libérale des gouvernements Hollande : il s'agissait d'une ouverture du capital et pas d'une privatisation ! Le méchant est donc M. Macron qui a privatisé.

    En réalité, les deux ont mené la même politique qui a abouti à une privatisation sous la forme d'une vente des actions de l’État. Cette vente s'est transformée en scandale politique du fait de la disparition provisoire du nouveau PDG de casil Europe, M. POON, soupçonné en Chine de corruption.

    Et le scandale politique s'est doublé d'un pillage des biens de l'aéroport par le nouvel actionnaire.

    Au passage, M. Montebourg s'émeut de la nationalité du repreneur. Pour nous, pas de doute, français, chinois, saoudien ou britannique, une société privée aura le même objectif : faire du profit, le plus vite possible sans prendre en compte les intérêts des salarié-e-s de l'aéroport ou des riverains.

    M. Montebourg veut revenir en arrière s'il est élu. Comment va-t-il donc s'y prendre ? Pour nous, une seule solution est envisageable : la nationalisation sans indemnités.

    Myriam Martin, conseillère régionale groupe Nouveau monde En Commun

    Porte parole nationale de Ensemble ! Front de Gauche

     

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