• Avec Toubon, Hollande fait tout faux...

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    En juin 2014, Jacques Toubon vient  d’être proposé au Parlement, par le président de la République François Hollande, pour devenir Défenseur des droits, en remplacement de Dominique Baudis, décédé.

    Le nom de Jacques Toubon a été proposé pour remplacer feu Baudis au poste de Défenseur des Droits, qui entre dans la liste des fonctions partagées par une caste politique coupée de la société. Ainsi un énarque de droite âgé de 73 ans se verrait recasé par copinage et entre-soi comme défenseur des Droits en France alors qu’il s’est montré dans le passé réactionnaire en s’opposant à la loi sur l’abolition de la peine de mort et la création du délit de révisionnisme. Il s’est montré favorable aux commandos anti-IVG et opposé à l'abaissement de la majorité sexuelle pour les rapports homosexuels en 1981 ou encore au contrat d'union civile en 1995.

    En octobre 1996, alors que le procureur d'Evry Laurent Davenas est en vacances dans l'Himalaya, son adjoint lance une information judiciaire visant Xavière Tibéri et son rapport sur « les orientations du conseil général de l'Essonne en matière de coopération décentralisée ». Jacques Toubon alors ministre de la Justice et Marc Moinard (Procureur e la république de Bordeaux nommé en 1996 directeur des affaires criminelles et des grâces) affrètent un hélicoptère pour tenter de rapatrier le magistrat, mettant ainsi un sérieux doute sur l'indépendance de l'autorité judiciaire qu'ils sont censés représentés.

    Mis en examen en 2000 pour « prise illégale d'intérêts », il est écarté par Philippe Séguin de la tête de liste RPR pour les municipales de 2001 dans le 13e arrondissement, et se présente en second derrière Françoise Forette. Sa liste est battue par celle de Serge Blisko, mais il conserve son mandat de conseiller de Paris. En 2002, il ne parvient pas, malgré la large victoire de l'UMP aux élections législatives, à retrouver le siège de député qu'il avait perdu cinq ans auparavant. Il bénéficie d'un non lieu par la cour d'appel de Montpellier en février 2003.

    En 2004, comme il n’a pas réussi à retrouver un mandat de député à l’Assemblée nationale, il a été élu député européen pour l'UMP. Le 25 février 2005, Jacques Toubon est nommé président du groupement d’intérêt public de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration. En 2006, il est candidat à l'investiture UMP pour les deux circonscriptions (9e et 10e) du 13e arrondissement de Paris avant de finalement renoncer à briguer tout nouveau mandat national ou local. Lors du changement de statut du musée de l’histoire de l’immigration, le 2 février 2007, il est nommé président du conseil d'orientation de l'Établissement public du Palais de la Porte Dorée pour une durée de trois ans et est reconduit dans ces fonctions en février 2010, puis en mars 2013. Il regretta publiquement d'avoir été écarté des listes de l'UMP aux élections européennes du 7 juin 2009, considérant que les choix ne se sont pas faits les compétences des candidats. Désirant retrouver son fauteuil municipal du 13e arrondissement de Paris, il en est écarté par les instances de l'UMP, au profit de Véronique Vasseur.

    Il occupe encore actuellement la présidence du conseil d'orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

    Lorsque l’on regarde sa carrière politique depuis l’année 2000, Jacques Toubon apparaît comme un homme du siècle passé qu’il faut bien caser quelque part. Sa candidature à la défense des droits en remplacement de Dominique Baudis pourrait être le recyclage de trop proposé par un François Hollande en quête d’appuis au centre et à droite, si les parlementaires ne font qu’entériner le fait du prince. Cette proposition de nomination est critiquée par une partie de la gauche et même du centre-droit au regard des prises de positions passées de Jacques Toubon.

    Quand va-ton mettre un terme aux distributions de fauteuils entre membres de ce qui apparaît de plus en plus comme une caste dont les membres sont casés et recasés et ne prennent jamais leur retraite ? Nous sommes dans une république devenue bananière. Les énarques et les avocats s’y partagent le pouvoir.

    Jacques Toubon est un énarque de la promotion Stendhal.  Sans doute a-t-il partagé avec Alain Sorel, le héros de l’écrivain dans « Le rouge et le noir », une ambition démesurée et peut-être rêver de devenir une sorte de nouveau Napoléon Bonaparte en usant de toute l’hypocrisie nécessaire à une carrière d’énarque à 73 ans obtenir du PS un poste de consolation.

    Le 2 février 1984, il fut condamné avec François d'Aubert et Alain Madelin, pour « injures ou menaces envers le président de la République française » (article 73 du règlement de l'Assemblée nationale), à une « censure simple » (privation pendant un mois de l'indemnité parlementaire), pour avoir mis en cause le comportement de François Mitterrand durant la Seconde Guerre mondiale.

    Décidément, François Hollande pardonne tout à ses pairs, lui qui est de la promotion Voltaire alors que le philosophe des Lumières disait : « Et qui pardonne au crime en devient le complice ». La bienveillance du Président de la république avec le Centre-droit et la droite apparaît de plus en plus comme les prémisses d’une complicité. On se souvient des honneurs nationaux rendus à Dominique Baudis. Paix à son âme mais d’aucuns ont pensé que  François Hollande en faisait un peu trop pour ne pas y voir une stratégie d’approche d’un centre-droit plongé dans le doute en ce qui concerne une alliance avec l’UMP. Rama Yade, candidate à la présidence de l’UDI, a désigné récemment le même François Hollande comme le seul candidat crédible en 2017 pour sortir le France de la crise.

    François Hollande s’est enraciné à droite jusque dans le choix du défenseur des droits, ce qui en dit long sur sa vision conservatrice et réactionnaire des droits de l’homme et du citoyen. Son Premier ministre Manuel Valls joue, pendant ce temps, l’alarmiste sur la « mort de la gauche » alors qu’il en est l'un des fossoyeurs. De quelle gauche parle-t-il, lui qui ne voulait plus du terme "socialiste" jugé H.S et qui fait une politique de droite sous une étiquète qu’il a rejetée depuis longtemps ?

    La proposition de Jacques Toubon est une nouvelle injure faite à l’électorat qui a élu François Hollande en 2012 et  un nouvel acte de mépris pour la démocratie.  

    Fucone

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