• lepenpère_fille

    Revenons sur la dernière émission « Des paroles et des actes », Marine Le pen a continué à brouiller le débat politique, reprenant des pans entiers de critiques du Front de gauche vis-à-vis de la politique d’austérité et de l’Union Européenne. A tel point que Alain Lamarousse, tête de liste UMP aux Européennes, a dit, sous forme de boutade, en quittant le studio : «  Je croyais être venu débattre avec Marine Le Pen et je termine avec Jean-Luc Mélenchon ». Elle a même trouvé quelques valeurs partagées par le Front National avec Jean Jaurès et le général de Gaulle. C’est dire le niveau de confusion qu’elle entretient dans sa stratégie de communication. Toutefois lorsqu’on lui pose des questions précises, elle noie le poisson jusqu’à ce qu’on en oublie la question et sa réponse devient alors indéchiffrable en dehors de sa rengaine sur l’immigration. Lorsqu’elle a en face d’elle des adversaires radicaux, elle commence par faire des mimiques avant de mettre en cause leur intelligence ou leur intégrité. Elle ramène toutes les questions à l’immigration qui, selon elle, est le mal de tous les problèmes des Français. Pour redresser l’économie, il faut expulser les immigrés. Pour réduire le chômage, il faut expulser les immigrés. Pour plus de sécurité, il faut expulser les immigrés…

    L’inénarrable David Pujadas avait soigneusement choisi le duo des journalistes qui ont apprécié la performance de la présidente du FN. Dans le duo, Anne Fulda, une journaliste du Figaro (On s’en serait douté) a trouvé excellente Marine Le Pen dans les joutes qui l’ont opposée au président du rugby club de Toulon, Mourad Boudjellal et à Jean-Pierre Mercier un syndicaliste de la CGT Peugeot. Un avis sans nuance et partisan  contre les bêtes noires du Figaro. Marine Le pen avait fustigé Mourad Boudjelall avec des attaques personnelles sans lui répondre sur le fond et elle n’a pas dominé le syndicaliste de la CGT mais a réussi à le mettre en colère. Cette journaliste de droite a toutefois trouvé Marine Le Pen moins bonne sur les questions économiques (on s’y attendait)  avant de balbutier et de modérer son jugement devant les gros yeux de la Présidente du FN lui demandant à quel titre elle jugeait un programme économique. Cette attaque a semblé déstabiliser la journaliste qui la commente sur sa page du Figaro : « C'est qu'on a beau dire, et surtout lorsqu'on n'est pas un habitué de ce type de grand-messes, Marine Le pen est une candidate qui impressionne. Elle exécute, elle flingue, elle dynamite. Avec une prédilection pour les journalistes, l'une de ses chairs à canon favorite. Lorsque je rejoins la table, je sens mon cœur qui fait boum. Je n'arrive pas à prononcer la moitié de ce que je voulais dire. Elle me sourit avec condescendance, puis me balance «au nom de quoi, qui êtes vous pour juger les mesures que je propose?» J'hasarde «Je suis une citoyenne». Il faudra améliorer la prestation…. Fin de la séance. » Hervé Gattegno, de son côté, s’est montré inodore et sans saveur : sans parti pris contrairement à sa chronique chez Jean-Jacques Bourdin sur RMC. Il était présent au titre de l’édition française de Vanity Fair, un magazine d'origine américaine des Éditions Condé Nast, qu’il a rejoint en 2013. Ce magazine est un  mélange de glamour et d'investigations mais aussi un support d’encarts publicitaires.

    Les Saint-Cricq, Lenglet, Wintenberg et Pujadas ont été en dessous de leur nocivité habituelle contre la gauche et n’ont pas fait le poids face à la démagogie de la présidente du FN.  Quoiqu’en disent tous ces commentateurs étrangement condescendants, Marine Le pen a fait une fois encore la preuve d’un discours racoleur avec pour solutions à la crise, la xénophobie, le nationalisme et le protectionnisme. Elle abuse des vraies raisons de s’opposer à la politique libérale pour servir  la même idéologie fascisante qui lui fait rechercher des alliés auprès de tous les extrémistes de la droite européenne.

    En résumé, pour Marine Le pen, « Il devrait y avoir zéro régularisation car dès que vous régularisez quelqu’un qui est entré en violant la loi, vous lancez un signal de laxisme inouï au monde entier ». L’assimilation des étrangers « commence par l'école, le creuset républicain. Il faut supprimer les cours de langues et de cultures d'origine… Il faut lutter contre le communautarisme, tout ce qui vise à enfermer quelqu'un dans sa communauté d'origine, ce qui le coupe de ce creuset républicain. Cela n'est possible que quand il n'y a pas trop d'étrangers ». Elle est contre le droit du sol car « la nationalité française s’hérite ou se mérite ». Elle veut que « les Français soient les premiers servis chez eux ». Elle propose un référendum pour supprimer le droit du sol. En ce qui concerne l’Europe, elle reprend à son compte les critiques (chômage massif, désindustrialisation et délocalisation). Elle rend l’Euro responsable de tout (asphyxie de l’exportation, augmentation des déficits, problèmes de compétitivité). Elle s’est lancé dans une charge virulente contre la monnaie européenne et préconise le retour aux monnaies nationales et a déclaré : "On n'aura plus de monnaie unique mais une monnaie commune, on va revenir dans ce tuyau européen avec des parités fixes mais ajustables, ce qui marchait plutôt bien. Chaque pays aura sa monnaie nationale et il y aura une monnaie commune. Je pense que le choix sera fait par l’ensemble des pays européens. Il n’ya pas que la France qui remet en cause l’euro".  

    Dans toutes ses réponses, nous n’avons trouvé aucune allusion à une politique sociale et solidaire. Ce n’est pas l’invité Jean-Claude Volot, conseiller de Pierre Gattaz au Medef qui pouvait aborder le sujet.  Sur le plan national, la seule solution claire de Marine Le pen est la politique d’immigration associée à la préférence nationale. C’est la pierre angulaire d’un discours démagogue qui n’a comme ossature que l’idéologie portée depuis des lustres par l’extrême droite. Cette  idéologie ne trouve son terreau que dans les grandes crises économiques et le chômage massif. Elle donne toujours la même solution catastrophique à de vrais problèmes sociaux.

    Yann Galut a remplacé au pied levé le Président du Parlement Européen, Martin Schulz, candidat social-démocrate à la Présidence de la Commission Européenne, qui devait débattre avec Marine Le pen. Cette dernière, bien trop prudente, avait préféré décliner ce type de confrontation. Face à Yann Galut, député PS auteur de l’ouvrage « Le guide anti-FN », Marine Le pen se déchaînait, empêchant son interlocuteur de parler. Là encore, elle s’ingénie plus à démolir celui qui lui pose des questions qu’à donner des réponses intelligibles. Elle part dans tous les sens et assène des jugements invérifiables en direct.

    Sur la forme, Yann Galut a adopté un langage posé et argumenté. Des arguments et des questions principalement sur trois thèmes : Le protectionnisme intelligent prôné par Marine Le pen, la sortie de l’euro et sur la politique économique à géométrie variable du FN qui n’a aucune position vraiment arrêtée.  Alors que son père défendait une doctrine ultralibérale et se réclamer de Ronald Reagan allant jusqu’à promettre la suppression pure et simple de l’impôt sur le revenu (Relire les programmes des années 1980),  Marine Le pen propose aujourd’hui des mesures de droite dans le sud de la France et des mesures de gauche dans le nord de la France, en fonction de la sociologie de son électorat potentiel. Elle a créé le discours économique bipolaire. Yann Galut a seulement le tort de croire qu’un débat démocratique est possible avec celle qui s’est ingénié à couvrir sa voix. Il aurait dû hausser le ton comme elle l’a fait.

    Marine Le pen n’a pas été convaincante et s’est même emmêlée les arguments. Quand Yann Galut lui a demandé de préciser concrètement les propositions du FN, Elle s’est montrée incapable de répondre. Lorsqu’elle se sent coincé, elle fait son numéro habituel de  grande défenderesse du peuple français.

    «Marine Le pen n'a pas eu de traitement de faveur » peut toujours déclarer Thierry Thuillier, le directeur des programmes et de l'information de France 2. Pourquoi avoir renoncé à l’invitation de Martin Schulz à la demande de Marine Le pen ? L’explication donnée est qu’elle a le droit de refuser un débatteur mais qu’elle n’intervient pas dans le choix des journalistes. Comment expliquer le choix des deux journalistes ( l'une du Figaro et l'autre d'un journal américain) pour conclure l’émission ? Récemment encore dans "Le Grand Journal" sur Canal+, Brice Hortefeux avait refusé de débattre avec Edwy Plenel. Les deux hommes s'étaient finalement exprimés l'un après l'autre en plateau. Cela n’a pas été le cas pour monsieur Schulz dans « Des paroles et des actes ».

    La situation du FN est surévaluée par les médias et David Pujadas est allé dans ce sens pour annoncer son émission. Ramené au vote dans l’ensemble du pays, les résultats des listes FN ne représentent cependant que 4,78% des voix exprimées. On peut retenir surtout la forte abstention. Le succès frontiste aux élections municipales est très relatif malgré l’exploitation faite d’un contexte de crise économique sévère. Il a bénéficié de l’abstention, des divisions, des affaires politico-financières et de l’impopularité du vote utile. Ce n'est pas un vote d'adhésion. En nombre d’électeurs, le résultat n’est pas à la hauteur de la publicité qui est faite au FN. On relève quelques victoires prévisibles qui pourraient devenir une mauvaise affaire pour l’image de ce parti xénophobe. Ce sont des équipes inexpérimentées coupées de la société civile qui vont gérer des villes sinistrées Marine Le pen le sait. Elle s’est déjà démarquée des maires frontistes investis d’une autonomie totale et surtout d’une responsabilité non assumée par leur présidente.

    Rue 89 compare la dernière émission des paroles et des actes à un jeu vidéo :« Super Marine, des heures durant, pulvérise les bananes, dézingue les boucliers, et gagne des vies. Bing, bing, bing », lit-on dans l’article. Il faut dire qu’on lui a confié la télécommande. Il y a certainement un jeu dans cette émission bidonnée car on se joue de l’auditeur. Marine Le pen a imposé son discours en boucle sur l’immigration sans rencontrer de réels contradicteurs chez les journalistes qui avaient en charge de l’interroger. Aucun n’a relevé le mépris qu’elle a affiché pour les deux seuls véritables contradicteurs. Il faut dire qu’ils ne faisaient pas partie du gotha mèdiatico-politique réuni sur le plateau. Elle a pu, à sa guise, zapper sur tout ce qui dérange ses paroles toutes faites. Pour les actes, elle préfère sans doute ne pas révéler les alliances qu’elle passe avec le fascisme international. Ce fut une émission de propagande et non pas d’information. Nous n’avons retenu que l’intervention de Jean-Pierre Mercier qui a dû se sentir bien seul au milieu de cet aréopage de joueurs et truqueurs.  

    Le Front national n’a subi qu’une évolution de forme avec Marine Le pen. Le fond n’a pas varié. Elle mène une stratégie de dédiabolisation avec la passivité et la connivence d’une partie du pouvoir médiatique qui ne fait passer que la simple dénonciation et ne s’attache pas à en démontrer la supercherie lorsque Marine Le pen propose tout et n’importe quoi sans répondre aux vraies questions.

    Alors que les élections européennes se dérouleront en mai prochain, Marine Le pen et le Front National utilisent le mécontentement pour proposer le repli national et le centralisme politique. Derrière son argumentation populiste, l’idéologie qu’elle porte est celle de l’exclusion et de la confrontation. En excluant les autres peuples, elle exclue à rebours la France pour en faire une nation isolée. Au lieu de chercher la solidarité des autres peuples européens malmenés par cette Europe de la finance, elle participe à la division et à l’affaiblissement des forces sociales. Les seules alliances qu’elle a sollicitées en Europe sont celles politiques de mouvements fascistes et néo-nazis. Elle n’est pas plus l’ennemi de la finance que François Hollande et n’a jamais remis en cause le système capitaliste si ce n’est qu’elle le préfère en francs plutôt qu’en euros. Le Front national n’a jamais été présent dans aucune lutte sociale mais s’illustre dans des contestations sociétales avec les forces réactionnaires comme le mouvement contre le « mariage pour tous ». Le référendum et l’arme pour clore les débats qui la gênent. Ce n’est qu’un point de fuite. Le peuple lui sert de paravent. Sa rhétorique est simple mais elle satisfait les commentateurs qui lui accordent un grand professionnalisme dans le jeu des médias.

    Il est inquiétant que ce que l’on appelle la grande presse soit entrée dans un jeu politique qui consiste à faire croire que le Front national aurait évolué vers une idéologie républicaine et démocratique. Tout est fait pour appuyer les calculs politiciens du bipartisme et faire croire que le Front national a des points communs avec le Front de gauche. Pour les nantis, le Front de gauche est plus dangereux que le Front national et c’est donc la contestation sociale que l’on craint plus que l’extrême-droite réactionnaire. C’est à chacun d’ouvrir les yeux et de ne pas tomber dans ce piège qui a, dans le passé, laissé des traces dont il faut se souvenir. Partout, l’extrême-droite n’a jamais été une solution mais a toujours été un problème porteur de tragédie.

    Quand elle sera au pouvoir, Marine Le pen dit qu’elle  rendra le pouvoir au peuple. Dans le fil de son discours, on s’aperçoit qu’elle utilise l’argument du « référendum » chaque fois qu’elle n’a pas d’argument valable pour défendre une de ses idées. Par exemple, elle fera un référendum pour annuler le « mariage pour tous », pour sortir de l’Euro… Jean-Pierre Mercier a eu raison de récuser au Front national le droit de se présenter comme le parti des ouvriers. Il reste le parti de la haine.

    Marine Le pen ne joue pas le jeu du débat démocratique. Elle veut faire la loi sur les plateaux de télé en bluffant et elle y réussit. Elle exploite les frustrations et la colère légitime des Français envers une Europe qui ne les protège pas. Elle ne propose rien si ce n’est à chaque problème son bouc émissaire. Son discours est vain et sans solution concrète. Elle répète des slogans manipulateurs qui peuvent séduire alors qu’ils sont dangereux si on analyse leurs conséquences. Elle a réfuté un temps l’étiquette d’extrême-droite. Elle voudrait faire croire que le Front national n’est ni de droite ni de gauche. Jusqu’où ira-t-elle dans le cynisme et l’hypocrisie ? Elle a déjà démontré qu’elle n’a pas de limite.

    Battone

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  • interdiction_droite

    « Le courage est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel. » Lorsque Jean Jaurès a dit cela, c’était pour promouvoir une politique progressiste de gauche et non pas conservatrice d’une réalité économique au point d’abandonner toutes les valeurs de la Gauche. Comment Manuel Valls peut-il citer ce grand homme de gauche dans son discours de politique générale en l’associant à Clémenceau et à de Gaulle ? Notre nouveau Premier ministre a déclaré ensuite qu’il voulait dire la vérité aux Français et leur expliquer la réalité. Le problème est qu’il ne va pas vers l’idéal auquel se référait Jean Jaurès et toutes les mesures libérales qu’il a annoncées en ont fait la démonstration.  A la réalité, il associe le libéralisme économique comme l’unique solution à la crise du libéralisme. Le serpent se mord la queue. Jaurès ne peut lui servir de caution de gauche, pas plus que Mendés France. De Clémenceau et de Gaulle, il tire son lyrisme lorsqu’il parle de la France avec des trémolos dans la voix. Même le premier Président de la Cinquième république, qui était de droite, a eu recours aux nationalisations et défendait les agences de l’Etat que Hollande et Valls veulent mettre à la portion congrue ce qui aura pour conséquence l’abandon de  missions au secteur privé qui a déjà ses marchés dans toutes les administrations et les collectivités locales. Hollande et Valls font ce qu’aucun gouvernement de droite n’a pas encore osé faire tant que les forces de Gauche ont défendu les valeurs tournées vers cet idéal dont parlait Jaurès et aux quellles Hollande et ses Solfériniens  ont tourné le dos.

    Manuel Valls se dit républicain, homme de gauche, démocrate et patriote. Il le dit et le répète. Se prendrait-il pour une synthèse des hommes illustres qu’il a cités ? Nous ne voyons en lui qu’un personnage ambitieux qui a fait une carrière politique d’abord dans le sillage de ceux qui ont contribué à pervertir le parti socialiste en le faisant glisser vers la social-démocratie et le libéralisme économique, de ceux qui ont participé à la construction de l’Europe de la grande finance et ont pour modèles les pays de l’Europe du Nord, en commençant par l’Allemagne à qui ils ont abandonné le leadership politique pour que la Troïka et les lobbies américains œuvrent à la perte de souveraineté des nations européennes jusqu’à ce que les peuples ne soient plus consultés sur leur avenir. La mise en place par les technocrates européens du grand marché transatlantique en est l’exemple actuel. On se souvient aussi du rejet de la constitution européenne par référendum et de la suite donnée à ce rejet exprimé.

    Non ! Jean Jaurès n’aurait pas laissé ainsi les Français se faire déposséder de leur avenir et de leur modèle social. Pas plus que Léon Blum ou Maurice Thorez, deux noms que le nouveau Premier ministre n’a pas nommés, préférant ensuite cité Pierre Mendès France plus social-libéral.

    François Hollande et Manuel Valls font partie de cette lignée d’hommes politiques dont le but non avoué est le remplacement de la République et de ses valeurs (destin collectif, intérêt général…) au profit d’une démocratie marchande intégrée dans une Europe fédérale et un grand marché transatlantique. Ce sont ceux pour qui  l’État-Nation et l’Etat-providence sont une survivance archaïque à l’heure de la mondialisation. Ces Américanolâtres considèrent  le socialisme comme une idéologie moisie alors qu’elle n’a jamais été appliquée par les gouvernants précédents. Manuel Valls l’a même dit en d’autres termes puisque, pour lui, le socialisme est une idéologie d’un passé lointain. Il a même proposé de supprimer le mot « socialisme » de son parti miné de l’intérieur depuis des années par ses chefs successifs, les Solfériniens. Tous ces barons ont le plus grand mépris pour les militants et les sympathisants socialistes restés fidèles à leurs idéaux. Depuis bien longtemps, le parti socialiste n’a pas un fonctionnement démocratique. Encore hier le remplacement de Harlem Désir élu par Jean-Christophe Cambadélis nommé en est l’exemple et a suscité quelques remous chez les militants.

    Ces partisans  de la mondialisation et du libéralisme se sont affublés d’un maquillage “de gauche” grâce à une dénonciation morale et incantatoire du Front national tout en se refusant à combattre les maux sur lesquels prospérait le FN (insécurité, chômage, déliquescence du lien social…). Ils Incarnent l’abdication du politique devant l’économique. Cette pseudo-gauche a néanmoins besoin d’ennemis-repoussoirs (avant-hier le PC, hier le FN, aujourd’hui l’extrême-gauche) afin de masquer ses reniements et sa conversion au marché. Comme la droite, ils s’emploient à éliminer toute contradiction, tout débat politique et démocratique. Évidemment au nom de la liberté. L’économie libérale n’est pas la liberté puisqu’elle dépossède d’un avenir meilleur en utilisant de la violence économique.

    Les leaders du parti socialiste sont de la même trempe que ceux de la droite. Au quinquennat des avocats d’affaires a succédé celui de l’énarchie. Chacun a choisi son étiquette pour faire carrière mais tous garantissent aux oligarques un conservatisme partagé. Ils choisiront toujours la réaction contre le progrès social tout en se présentant comme des progressistes. Le « changement, c’est maintenant » ! On se souviendra maintenant et longtemps de ce slogan de campagne et de l’anaphore du candidat François Hollande devenu le chef d’une énarchie dans une république toujours monarchique.

    Le concept de « gauche plurielle » créé par Lionel Jospin est une escroquerie intellectuelle. C’est un arrangement intellectuel avec la dérive droitière des Solfériniens car, si des courants existent à gauche, ce qui la rassemble se sont les idéaux de gauche abandonnés par les dirigeants du parti socialiste. La gauche n’est pas plurielle mais divisée. Elle devra se reconstruire. Alors que les socialistes écoutent Manuel Valls lorsqu’il a proposé de supprimer le mot socialiste et qu’ils s’assument à droite.

    La gauche n’a pas de centre, tout comme la droite dont le centre n’est qu’une autre chapelle. Il n’y a pas plus de centre droit que de centre gauche. Les convictions politiques ne sont pas le reflet d’un positionnement dans un hémicycle. Entre la gauche et la droite, il y a encore la droite. Il n’y a pas de moitié de femme et de moitié d'homme à Gauche. On est de gauche ou on ne l’est pas, même à moitié et encore moins au centre. L'apolitisme n'est pas de gauche. Ce n’est pas une posture mais un ensemble de convictions réfléchies et qui se sont forgées dans une généalogie qui en a tracé la voie vers un monde plus juste, plus égalitaire, plus libre et de ce fait plus fraternel. Ceux qui veulent effacer les traces du socialisme et du communisme ne sont pas des hommes de gauche.  

    Après les élections municipales, une nouvelle échéance arrive : les élections européennes du 25 mai 2014. L’opposition de Gauche propose une alternative à cette Europe du marché dans laquelle le politique a abdiqué devant la grande finance. Ce sera l’occasion d’une révolution citoyenne contre la politique d’austérité et le dumping social. Le mouvement Ensemble, avec le Front de gauche et la Gauche unifiée, prendra sa part dans la campagne qui s’ouvre et portera l'idée de la refondation de l’Union Européenne sur des bases sociales, écologiques, démocratiques et pacifiques, dans le respect de chaque peuple, de chaque nation, de la souveraineté populaire et de la solidarité internationale.

    C’est parce que nous avons compris le réel qu’il faut aller vers l’idéal. C’est l’idéal qui est porteur d’espoir et non pas la résignation que Hollande, Valls et toute  la Droite veulent imposer au peuple. Chaque échéance électorale à venir sera une étape vers la reconstruction de la Gauche, fidèle à ses valeurs et combattive sur le terrain des revendications sociales.

    Fucone

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  • drapeau_etasunien

    Une surprenante parution au JO de l'union Européenne du 14 Décembre, s'octroie le droit de rétablir la peine capitale pour de présumés "terroristes" qui auraient de plus l'idée d'inciter à des émeutes ou à des insurrections.

    Le partenariat Transatlantique est en train de se mettre en place, personne ne sait de quoi il s'agit et tout le monde s'inquiète. De nombreux aspects de nos vies quotidiennes seront affectés par ce fameux grand marché. Qu'il s'agisse de notre alimentation avec les OGM, de nos semences ou encore de notre énergie avec les autorisations que vient de consentir la Commission Européenne, pour les explorations et exploitations de gaz de schistes, contrairement aux recommandations du Parlement Européen lui même, ou encore de justice arbitrale qui n'est rien d'autre que la privatisation de la justice , la rendant ainsi totalement dépendante des lobbies ( nous avons l’affaire Tapie pour exemple).

    Pour mettre en place ce grand marché ultralibéral, voudrait-on prévoir une répression féroce des troubles sociaux qu’il risque d’engendrer ? Avec la force contraignante de la Charte, ce sont des sources multiples, auxquelles s'est référé cet instrument nouveau, qui vont devenir, pour le juge européen, comme pour le juge national, l'objet d'applications, d'interprétations ou de sanctions. Il faut bien lire les annexes de la charte dont certaines, noyées au milieu de grands principes, sont inquiétantes.

    Dans le silence médiatique, l’Union européenne autorise à donner légalement la mort dans certains cas qui n’ont rien à voir avec l’euthanasie. Elle ne rétablit la peine de mort pour les pédophiles ou les crimes de sang, ceux là resteront exemptés de peine capitale ; elle la rétablit pour « réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.» La contestation sociale peut devenir un crime.

    On imagine l’application de cette décision en Turquie où Erdogan voit tous ses opposants comme des terroristes. La Turquie n’est pas encore dans l’union européenne mais cette autorisation à tuer n’est certainement pas un obstacle à son entrée dans l’UE. En France le Front de gauche et les gauchistes sont désignés par la droite et les Solfériniens comme des mouvements extrémistes. Peut-être que demain ils seront stigmatisés comme des terroristes révolutionnaires. Souvenons-nous que toutes les dictatures se sont installées en stigmatisant des ennemis de l’intérieur et en inventant des risques d’insurrection.

    Cette autorisation à tuer est faite en violation totale de la plupart des lois des pays européens dont la France.  Depuis 2007,  l'influence américaine s'est considérablement accrue sur les résolutions européennes  et en particulier une certaine résolution du 25 Avril 2007, antérieure donc à la parution des modifications rétablissant la peine capitale. N’oublions pas que la peine de mort existe encore aux Etats-Unis.


    La résolution du Parlement européen du 25 avril 2007 sur les relations transatlantiques commence ainsi…

    Le Parlement européen,

    — vu ses résolutions antérieures sur les relations transatlantiques, notamment ses deux résolutions du 1er juin 2006 sur l'amélioration des relations entre l'Union européenne et les États-Unis dans le cadre d'un accord de partenariat transatlantique et sur les relations économiques transatlantiques UE/États-Unis ,
    — vu la déclaration UE/États-Unis du 26 juin 2004 sur la lutte contre le terrorisme et la déclaration du 20 juin 2005 sur le renforcement de la coopération concernant la non-prolifération et la lutte contre le terrorisme…

    Ensuite cette résolution  concerne à peu près tout.
    - la politique étrangère européenne et en particulier le proche Orient et bien sûr l'Iran, la Syrie n'était pas encore à l'ordre du jour en 2007.
    - les visas
    - la gouvernance économique mondiale
    - les services financiers et les mesures de régulation de circulation des capitaux "non contraignantes".
    - le rôle très particulier de l'Allemagne dans l'économie et le commerce de ce nouvel ensemble
    - l'environnement
    - l'énergie
    - la propriété intellectuelle et la réforme des brevets

    Un article en est d’autant plus alarmant, c’est l’article 35 qui souligne que seule la participation plus large à tous les niveaux du Congrès des États-Unis, du Parlement européen permettra réellement de renforcer l'ensemble du processus et que les échanges interparlementaires existants devraient être graduellement transformés en une "assemblée transatlantique" de fait.

    Le  terme "d'échanges interparlementaires existants" concerne  nos parlements nationaux, donc nos démocraties. Déjà les parlements nationaux ne sont plus consultés. Ils ne l'ont pas été sur l'Union Bancaire Européenne et sur le rôle de la BCE (Banque Centrale Européenne) qui devient de plus en antidémocratique, vu le niveau de pouvoir qui vient de lui être concédé par des technocrates soumis aux lobbies .Les Parlements ne le seront pas plus sur le reste jusqu'au jour ou les nécessités budgétaires feront prendre conscience de leur inutilité … Ils ne sont déjà plus consultés et les budgets nationaux mis  sous tutelle de la commission européenne.

    Il ne reste plus qu’à revenir à la peine de mort. Ce sera possible en cas d’émeute ou d’insurrection mais aussi en tant de guerre.

    Dans le titre I - Dignité de la charte européenne , on relève…

    Les dispositions de l'article 2 de la Charte correspondent à celles des articles précités de la CEDH et du protocole additionnel. Elles en ont le même sens et la même portée, conformément à l'article 52, paragraphe 3, de la Charte. Ainsi, les définitions «négatives» qui figurent dans la CEDH doivent être considérées comme figurant également dans la Charte:

    a)    l'article 2, paragraphe 2, de la CEDH:

    b)   «La mort n'est pas considérée comme infligée en violation de cet article dans les cas où elle résulterait d'un recours à la force rendu absolument nécessaire:
    a) pour assurer la défense de toute personne contre la violence illégale;
    b) pour effectuer une arrestation régulière ou pour empêcher l'évasion d'une personne régulièrement détenue;

    c) pour réprimer, conformément à la loi, une émeute ou une insurrection.

    L'article 2 du protocole no 6 annexé à la CEDH: «Un État peut prévoir dans sa législation la peine de mort pour des actes commis en temps de guerre ou de danger imminent de guerre; une telle peine ne sera appliquée que dans les cas prévus par cette législation et conformément à ses dispositions ...».

    Voilà l’union européenne que l’on construit dans le secret pour garantir la politique libérale commune contre les peuples en cas de crise sociale grave. A l’Europe de la Finance, s’ajoute celle de la répression féroce pouvant aller jusqu’au rétablissement de la peine de mort et l’usage des armes en dehors de la légitime défense. Qu’adviendra-t-il de nos droits fondamentaux si la Charte permet à la CJUE ( Cour de justice de l’Unions Européenne) d'agir d'une manière similaire à la Cour Suprême américaine, en définissant un standard fédéral à l'aune duquel l'ensemble des règles nationales peuvent être contrôlées et éventuellement écartées.

    Pidone

    Adresses de documents à consulter ci-dessous :

    - EXPLICATIONS (*) RELATIVES À LA CHARTE DES DROITS FONDAMENTAUX (2007/C 303/02)

    http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=OJ:C:2007:303:FULL:FR:PDF

    - Résolution du parlement européen de 2007 :

    http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?type=TA&reference=P6-TA-2007-0155&language=FR

    - Charte européenne initiale des droits fondamentaux sans les annexes.

    http://www.europarl.europa.eu/charter/pdf/text_fr.pdf

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  • Que peut-il se cacher derrière le couac entre Arnaud Montebourg et Laurent Fabius pour l’attribution du portefeuille du commerce extérieur ? Pour quelle raison, Fabius a-t-il vu ce portefeuille entrer dans le champ de ses attributions ? Auparavant l'entourage d'Arnaud Montebourg avait assuré que ce domaine relèverait du portefeuille du nouveau ministre de l'Economie car  le commerce extérieur était habituellement de la compétence de Bercy et ce rattachement au Quai d'Orsay est une première sous la Ve République. "Les décrets d'attribution des compétences des ministres sont en cours de rédaction et c'est très délicat car des pans de Bercy vont passer sous le contrôle du Quai d'Orsay", a précisé un autre responsable du ministère.

    On peut penser que François Hollande n’a pas voulu confier la ratification du projet de grand marché transatlantique à Arnaud Montebourg car il s’est engagé avec Barak Obama à ce que les choses aillent vite. Ce n’est donc pas l’homme à la marinière qui a défendu la production française et même agité la nationalisation dans l’affaire Mittal le mieux placé.

    Un remaniement d'accord, mais pour quoi faire ? Invité mercredi de l'émission « Questions d'info », sur LCP, en partenariat avec Le Monde, FranceInfo et l'AFP, Pascal Lamy n'y va pas par quatre chemins. Il plaide pour l'audace, la transgression. « Je sais que je ne suis pas en harmonie avec une bonne partie de mes camarades socialistes, mais je pense qu'à ce niveau de chômage il faut aller vers davantage de flexibilité, et vers des boulots qui ne sont pas forcément payés au smic », a-t-il lancé. C’est un nouveau bouchon d’essai pour que l’idée fasse son chemin. Le dumping social a ses propagandistes chez les socio-démocrates. L'ancien directeur général de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), est un proche de Jacques Delors. Auteur de Quand la France s'éveillera (Odile Jacob) il presse François Hollande, qu'il connaît bien, d'engager sans tarder une pédagogie de la mondialisation. « Les Français ont besoin d'un récit de la France dans le monde » a-t-il ajouté. Encore un technocrate qui dit savoir ce dont ont besoin les Français. Ils auraient besoin qu’on leur raconte la mondialisation comme un comte de fées. Cela s’appelle du storytelling chez les américanophiles et de la propagande en politique, pour prendre un mot français plus familier.

    Nous ne doutons pas que François Hollande se soit livré à des calculs stratégiques pour instrumentaliser une défaite électorale et arriver à ses fins. On peut même se demander si ce nouveau gouvernement n’a pas déjà sa mort programmée avec, au bout, une dissolution de l’assemblée nationale et  la formation d’un autre gouvernement éventuellement de cohabitation qui poursuivra la même politique libérale. L’impopularité de cette politique et les affaires politico-financières pourraient assurer à Hollande une réélection, après qu’il se soit débarrassé par la même occasion de son concurrent Manuel Valls… A moins que ce dernier se montre plus coriace qu’il ne l’est déjà ? Ainsi le président de la république dans sa tour d’ivoire n’assumerait pas les mesures antisociales futures (bien qu’il les approuve), tout en ayant préparé le terrain au libéralisme par la signature d’un accord entre l’Union européenne et les Etats-Unis sur la mise en place du grand marché transatlantique.

    François Hollande aime le machiavélisme, l’art d'apprendre à se maintenir au pouvoir dans une situation ouverte à tous les retournements. Il a brouillé les marqueurs de la vie politique. Il est l’artisan de l’affaiblissement des forces de gauche pour asseoir une bipolarisation et une alternance des libéraux au pouvoir. Son nouveau gouvernement n’est sans doute qu’une étape car, nul ne doute, qu’il a déjà le regard tourné vers 2017. En Allemagne, on assiste déjà à une cohabitation entre la droite et les socio-démocrates. On ne peut pas parler de forces de gauche avec les Travaillistes en Grande-Bretagne et les démocrates aux Etats-Unis. On ne peut plus en parler avec François Hollande et les Solfériniens. Voilà le modèle de bipolarisation envisagé et qui dispose de relais au sein de la presse écrite et audiovisuelle, les mêmes que ceux de la droite.  

    Si François Hollande a lu tout ce qu’a écrit Machiavel, il doit savoir qu’il a écrit : « Je pense qu’il faut être prince pour bien connaître la nature et le caractère du peuple, et être du peuple pour bien connaître les princes. » Le peuple a eu le temps d’apprendre à le connaître. Ses calculs politiciens ne changeront pas sa petite histoire personnelle car il n’a pris aucune décision susceptible de le faire entrer dans l’Histoire de France. Jean Jaurès, Maurice Thorez, Léon Blum et d’autres grands hommes de gauche ont dû se retourner dans leurs tombes au lendemain des Présidentielles de 2012.

    U barbutu

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  • Le président de l'UMP, Jean-François Copé, s'est félicité d'une « vague bleue », proclamant que son parti était « le premier de France ». « Il s'agit sans doute de la première grande victoire électorale à une élection locale de l'UMP depuis sa création », en 2002, a-t-il poursuivi sur TF1. La droite engrange son premier succès à un scrutin local depuis 2002. Le voilà qui veut transformer une déroute socialiste en victoire personnelle dans l’espoir de redorer son blason et faire monter sa côte de popularité qui est toujours restée en berne.

    Ces élections municipales démontrent une fois de plus toute l’hypocrisie déployée par les uns et les autres dans l’analyse des résultats et leurs causes. Chacun ramène cette analyse à son nombril et tous se gardent de constater clairement l’ampleur de la crise politique et morale dans les votes des abstentionnistes et ceux du Front national.

    Le Front national ! Parlons-en. Il jouit d’une promotion médiatique qui lui permet d’utiliser un langage de gauche volé à la Gauche. Marine Le Pen est déjà en campagne pour les élections européennes avec des arguments toujours ajustés à l’opinion publique. Il faut dire qu’elle dispose d’un conseiller bien placé Florian Philippot,  puisqu’il œuvre au sein de l’IFOP, institut de sondage. Nous ne nous étendrons pas sur le Parti socialiste des Solfériniens qui ont tourné le dos à ce langage de gauche et au Front de gauche. Aucun journaleux du système politico-médiatique ne rend à César ce qui appartient à César, en faisant remarquer que ce langage appartient historiquement et idéologiquement à la Gauche. Au contraire, lorsqu’un leader du Front de gauche  ne fait que dire ce qui a été défendu par la gauche avant et après le Front populaire, on le traite de populiste et d’extrémiste comme ceux du Front national. Les valeurs de gauche sont abandonnées hypocritement à l’argumentaire trompeur du Front national pour stigmatiser le Front de gauche. Le libéralisme économique a fait perdre des maires qui pratiquaient des politiques sociales. D’aucuns ont sorti leur pancartes promettant des baisses d’impôts, une vieille promesse qui marche à chaque élection locale. Les hommes politiques ont mêmes à leur service des communicants pour les aider à faire le maximum de promesses avant les élections et le maximum pour les oublier après.

    Ces élections municipales ne sont pas une victoire de la Droite et de l’extrême-droite mais une défaite de François Hollande et des Solfériniens qui ont laissé le Front national occuper le terrain politique là où le Front de gauche est marginalisé. Dés le lendemain des élections présidentielles, François Hollande à tourné le dos à plus de 4 millions d’électeurs du Front de gauche et à l’aile gauche des sympathisants du parti socialiste. Il suffit d’entendre les critiques de Gérard Filoche, membre du bureau du PS, pour s’en convaincre. Ses propos ne suffisent plus à contenir les sympathisants déçus et à les faire voter.

    Ces élections sont l’aboutissement prévisible de la politique de François Hollande et de sa sortie du placard libéral à l’occasion des vœux du nouvel an 2014. Il s’est ouvertement reconnu social-démocrate et, pour le prouver, a lancé son pacte de responsabilité en comptant sur la collaboration du Medef pour redresser la courbe du chômage. L’attitude du patron du Medef l’a mis dans une impasse politique et l’a coupé de la Gauche.

    Malheureusement, un facteur n’a pas joué directement sur ces élections locales, si ce n’est encore en faveur du Front national. Ce sont les affaires politico-financières. Le « tous pourris » a grossi le nombre des abstentionnistes, des électeurs écœurés par les politicards. Cela n’a pas empêché les élus, pourtant concernés par les affaires judiciaires, d’être réélus au premier tour.   Nul besoin de les nommer, il suffit de lire la rubrique judiciaire. Marine Le Pen peut remercier ceux qui poussent les écœurés de la politique dans l’abstention.

    C’est bien le taux d’abstention qui est le marqueur des élections municipales 2014. C’est une défaite de toute la classe politique et une victoire à la Pyrrhus du Front national.  Les Frontistes ont remporté quelques petites victoires qui pourraient les perdre si l’on se souvient des gestions municipales de Toulon,Vitrolles et Marignane.  Là où ils ont gagné des mairies, la résistance va s’organiser. Même si le vote républicain ne fonctionne plus parce qu’il sert à maintenir le bipartisme, le nombre des opposants au FN ne fera qu’augmenter chez les abstentionnistes. Et puis il s’agit surtout d’une victoire médiatique car les scores du FN en 2014 sont inférieurs à ceux de 1995.

    Battone

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  • hollande_ayrault1

    Agitation et forte inquiétude dans le landernau élyséen et rue Solferino à Paris. D’aucuns s’attendaient à un recul socialiste au premier tour des élections municipales, mais certainement pas à une Bérézina. Alors, depuis dimanche soir 23 mars, on assiste à une véritable pantalonnade. Tous les caciques du Parti socialiste, et autres membres du gouvernement, la mine déconfite, montent au créneau. Ils en appellent au sursaut, à l’union de la gauche, au Front républicain pour limiter les dégâts et barrer la route à l’extrême-droite. Le pompon revenant à Jean-Marc Ayrault avec la déclaration irresponsable qu’il a faite devant les caméras de télévision. Ils se répandent dans les media pour répéter en boucle la même salade : le pouvoir « a entendu les Français. On n’attendra pas le deuxième tour, il faut tirer la leçon, celle de travailler au redressement du pays avec plus de force, plus de cohérence et de justice sociale ». Des phrases toutes faites, d’une vacuité impressionnante. Jamais un mot sur la responsabilité des gouvernants actuels. Rien sur un éventuel changement de cap. Pour faire bien, on parle d’un remaniement du gouvernement, et on suggère même, d’une manière à peine voilée, de se débarrasser  du premier ministre. Vieille technique du bouc émissaire. On grenouille par la même occasion pour remplacer les éventuels sortants. Les candidats sont légion disent les mauvaises langues. Au passage, on susurre qu’il serait envisagé de baisser les impôts des ménages. La ficelle est un peu grosse. Qui peut croire encore à un tel baratin ?

    Le pouvoir actuel paie lourdement ses revirements et ses trahisons. Indubitablement il a préféré s’acoquiner avec la Troïka et les marchés financiers que de travailler à un vrai changement de politique. Il fait du Sarkozy, sans Sarkozy. Il a tourné le dos aux besoins et aux aspirations de toutes celles et de tous ceux qui ont contribué à l’élection de François Hollande.

    Le discrédit sur les valeurs de gauche

    Il faut le répéter, les socialistes et leurs alliés ont ainsi contribué à jeter le discrédit sur la gauche dans l’esprit de millions de gens et à renforcer cette idée développée par le Front national, « gauche et droite, c’est la même chose, tous pourris ». Résultat : augmentation sensible de l’abstention, 38,60%, la plus élevée sous la cinquième République et  accroissement – mécaniquement - de l’influence de la formation de la dynastie des Le Pen.

    Dans ce contexte, le Front de gauche, malgré une certaine confusion provoquée par des alliances conclues entre le Parti socialiste et le Parti communiste – qui furent, à notre humble avis, des erreurs grossières – a toutefois résisté et maintenu ses positions. Dans certains cas, il progresse même. Comme par hasard, les media se sont bien gardés d’en parler, préférant, comme depuis des semaines, de faire de la promotion – et ce d’une manière éhontée – du Front national.

    Redonner à la gauche ses vraies valeurs

    Le Front de gauche doit désormais faire face à une tâche redoutable, celle de redorer le blason de la gauche, éclaboussé par les pratiques du pouvoir socialiste. Il faut regagner les confiances de millions de personnes, dégoûtées de la politique politicienne, a pulitichella, comme on dit en Corse. Des salariés, des chômeurs, des jeunes, des retraités qui se sont égarés dans les bras des néo-fascistes – appelons un chat un chat – ou réfugiés dans l’abstention. De même, tous ceux qui ont pu être abusés par les solfériniens.

    Le Front de gauche doit également surmonter ses difficultés internes et développer ses propositions pour une vraie alternative de gauche à la politique d’austérité menée par François Hollande et son gouvernement. Les prochaines échéances électorales, comme les européennes et les cantonales seront des moments forts pour faire entendre la voix du changement. De même la grande manifestation du 12 avril 2014, à Paris. Manca alternativa y sera.

    Maria Maddalena Lanteri

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  • hoilande_droite

    Décidément Jean-Marc Ayrault partage l’autisme de François Hollande. Il a fait encore appel au front républicain en déclarant qu’il a perçu le doute et l’inquiétude dans le vote du premier tour. Il a démontré encore une fois qu’il n’avait rien compris, ni le langage des chiffres ni le langage des hommes. Il s’agit de trahison et de colère. Diaboliser Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche, voilà l’attitude des Solfériniens qui les a conduits à la déroute électorale. Selon eux, la radicalité devrait s’effacer devant la compétence et abdiquer au bénéfice de progrès insensibles comme l’inversion de la courbe du chômage. Ils veulent ménager pour aménager en réduisant l’action politique à l’impuissance face à la machinerie libérale de la domination. Ils devraient lire plus attentivement par exemple Foucault lorsque ce dernier dit une réalité historique : « Les transformations réelles et profondes naissent des critiques radicales, des refus qui s’affirment et des voix qui ne cassent pas ». Minimiser systématiquement les manifestations populaires par des chiffres de participants ridicules n’a fait que radicaliser davantage tous ceux engagés dans des luttes sociales. Ce comportement droitier n’a pas rapporté une seule voix centriste au PS et François Bayrou a rejoint sa famille politique pour se présenter aux élections municipales de Pau et mettre un terme à ses mauvais résultats électoraux.

    Quelques caciques du PS ont perçu le danger du manque de lucidité du premier ministre et demande de façon pressante un remaniement ministériel. Certains disent qu’il faut tirer les leçons de la défaite et de la colère exprimée.  Cet aveu n’est suivi d’aucune proposition concrète mais vise simplement à limiter les dégâts au deuxième tour des élections. Quelles promesses viendront après ?

    Comment ne pas revenir sur les deux ans passés ? Deux ans pendant lesquels le pouvoir socialiste a méprisé cette colère qui grandissait. Deux ans d’une politique de droite avec des décisions que la Droite n’aurait jamais osé imposer. Deux ans de soumission à la Troïka, à Angela Merkel, à José Manuel Borroso et à Barak Obama.

    Le pouvoir socialiste a voulu faire passer des reculs sociaux comme des décisions courageuses et l’échec économique de ces mêmes décisions comme dû aux effets à long terme de la crise financière.

    Quel courage ? Celui d’enfiler les  souliers de Nicolas Sarkozy et de marcher au même pas que lui ? Le courage devrait consister à servir notre moyen collectif d’être libres, au lieu de tout faire pour nous asservir à la poursuite illusoire d’un accroissement de richesse qui ne vient plus. Le courage devrait consister à respecter la promesse d’un changement de société vers plus de justice sociale. Le courage se serait exprimé par une politique de gauche et non pas un suivisme de droite. Le courage aurait été de combattre une économie de rente, de spéculation, de parasitisme qu’est l’économie des marchés financiers.

    Que va nous dire François Hollande au lendemain du deuxième tour des élections ? Va-t-il nous répéter : « «  Le parti socialiste a un passé de conviction, ce ne sont pas les miennes alors je change le parti » et ajouter «  On veut que je change de cap alors je change de Premier ministre pour garder le même cap».

    Du courage, il fallait en avoir d’abord pour respecter les intentions de la campagne présidentielle qui apparaissent aujourd’hui comme une tromperie.

    Le changement, c’est maintenant. On se souvient du slogan accompagné de « J’ai un ennemi, c’est la Finance ». Le mot « changement » doit avoir un sens particulier chez François Hollande. Il doit être un élève d’Héraclite d’Ephèse qui a dit : « Rien n'est permanent, sauf le changement. » A moins qu’il ne soit adepte de Bouddha à qui on attribue : « Il n’existe rien de constant si ce n’est le changement ».  Lorsqu’il parle de changement, ne s’agit-il que des personnes ?

     « Je serais le président, si je dois être élu, des gens qui ont voté pour moi, mais aussi de ceux qui ont voté contre moi. » Quelle tartufferie cette phrase de campagne électorale ! Depuis son élection, il a été le président des gens qui ont voté contre lui et a perdu une grande partie des gens qui ont voté pour lui ou contre Sarkozy. Il suffit de consulter sa côte de popularité pour s’en apercevoir. Ceux qui ont voté contre lui, votent encore contre lui.  Avoir une majorité ne permet pas de jouer contre une partie des électeurs qui ont contribué au départ de Nicolas Sarkozy. Miser sur le vote utile a eu deux conséquences : la montée du Front national et de l’abstentionnisme. Il n’y avait pas besoin des élections municipales pour le prévoir.

    Nous attendons, sans nous faire d’illusion, ce « changement » qui n’est pas venu et, pour commencer, par des réformes constitutionnelles, une Sixième république plus démocratique qui mettra la France à l’abri de la dérive monarchique que nous connaissons et qui permettra à tous les électeurs d’être entendus et représentés.

    Il faudra autre chose qu’un changement de premier ministre et de gouvernement pour faire oublier deux années d’autisme politique. Il faudra des « paroles neuves » certes mais surtout des actes.

    Rappelons à nos élus ce que Philippe-Joseph Salazar dit de la rhétorique.  Selon le rhétoricien et philosophe français, cet art oratoire se fonde sur trois valeurs démocratiques : ce qui est « juste », ce qui est « utile » et ce qui est « valable ».  Sans cela, la rhétorique ne sert pas la démocratie. Elle est alors la manipulation par le verbe et le discours, souvent perçue comme un attribut du pouvoir politique. Seuls les actes et les résultats seront pris en compte à l’heure des élections malgré d’ultimes péroraisons, en sachant que la fin ne justifie pas toujours les moyens lorsque leur choix est d’abord dicté par des intérêts particuliers au détriment du plus grand nombre. C’est le bilan social qui prévaudra sinon à qui servirait le bilan économique ?

    Aux électeurs, Voici le message à faire passer : « La vérité est si obscurcie en ces temps [nous ajouterons : de campagne électorale] et le mensonge si établi, qu'à moins d'aimer la vérité, on ne saurait la reconnaître. » (Pascal). Ajoutons pour conclure une citation du poète lumineux René Char : « Ce qui suscita notre révolte, notre horreur,  se trouve à nouveau là, réparti, intact et subordonné, prêt à l’attaque, à la mort. Seule la forme de la riposte restera à découvrir ainsi que les motifs lumineux qui la vêtiront de couleurs impulsives ».

    Battone

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  • Samedi 22 février 2014.

    Près de 50.000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes pour s'opposer à la construction de l'aéroport de Notre dame des Landes. Projet coûteux, inutile, portant gravement atteinte atteinte à un environnement exceptionnel, mais fragile. La presse locale, relayée par la presse nationale, loin de décrire l'ampleur de la manifestation et d'en donner les véritables raisons, s'est attardée lourdement sur les incidents qui sont survenus en marge de la manifestation. Elle s'est faite le complice, d'une manière honteuse, d'une manipulation de l'information, pour minimiser l'importance de l'événement et de discréditer les participants et les organisateurs. Tous des voyous ! Cette presse, n'ayant pas peur des mots a parlé de saccage, de ravage, de dévastation. Rien que ça. Les Huns auraient-ils déferlé sur la ville et l'auraient-ils mis à  sac ? Apocalypse now, en quelque sorte.

    Encore un mot pour dire que cette presse n'honore pas la profession. Elle ne sort pas grandie de cette affaire. Minable.

    Nous proposons une vidéo  qui rétablit, avec humour, le déroulement des faits.


    "Apocalypse Naoned" : le "saccage" de l... par apocalypsenaoned

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  • Daniel Cohn-Bendit s’est bâti une carrière sur les souvenirs soixante-huitards. Dany le rouge est devenu Cohn-Bendit le vert. Il faut dire que la couleur rouge ne faisait référence qu’à la rousseur de ses cheveux qui ont blanchi au parlement européen de Strasbourg.  L’eurodéputé (ou heureux député si l’on veut) ne se plaît pas à Strasbourg et voudrait que le Parlement européen soit installé à Bruxelles et, en compensation installer dans les locaux une grande université européenne.

     «La majorité des députés européens plébiscite un siège unique du Parlement à Bruxelles», avait-il fait valoir, en jugeant «complètement anachronique» le maintien à Strasbourg du Parlement européen. Selon lui, ce  serait «tout bénef, même pour les hôtels strasbourgeois». Sans doute se voit-il chargé de cours dans cette grande université après son intrusion dans l’université Paris X en avril 2012.  Sur Europe 1, l’eurodéputé est revenu sur ce projet qu’il défend depuis plusieurs années: recentrer  le Parlement européen à Bruxelles et créer à Strasbourg un pôle universitaire.

    Il faut dire que la radio Europe N°1 lui a ouvert une tribune « L’humeur de Daniel Cohn-Bendit » dans laquelle il peut s’en donner à cœur-joie. Après Canteloup, voici Cohn-Bendit en moins marrant ! Aujourd’hui il a dénoncé le gouvernement vénézuélien et apporter son soutien aux manifestants. Il a désigné les gentils et les méchants. Il en a profité pour donner  sa vision négative de la gouvernance cubaine de feu Chavez et son successeur Madero. Il dénonce l’anticapitalisme et l’antiaméricanisme bête et méchant. Tout cela pour finalement étriller Jean-Luc Mélenchon comme étant le Chavez français qui rêvent de faire d’interminables discours à la radio et à la télévision publique comme Castro, Chavez et Maduro. Cohn-Bendit joue au billard à trois bandes pour atteindre sa cible : la gauche anticapitaliste et le Front de gauche. Il en arrive même à critiquer le point de vue de son journal libertaire préféré, Libération.

    Dernière intervention de Dany Cohn Bendit sur Europe 1 : À l'ombre de l'Ukraine, le Venezuela (Cliquer)

    Mai 68 est bien loin de ce personnage qui butine entre la France et l’Allemagne sur des fleurs écologiques. Daniel Cohn-Bendit dit aujourd'hui être favorable au capitalisme, à « une écologie qui prenne acte de l'économie de marché pour mieux la réguler ». Membre des Verts Allemands depuis 1984, il a déclaré dans L'Humanité à l'occasion de la campagne pour les élections européennes de 1999 qu’il prône un « réformisme écologico-social liée à une tradition libertaire qui est effectivement non étatique ». C’est sa façon de se dire libéral. Il a ensuite revendiqué à cette même occasion l'étiquette de « libéral-libertaire ». Lorsqu’il utilise aujourd’hui le mot libertaire, il faut traduire « libertin » si on en croit certains de ses écrits sur la sexualité des enfants. L’association « libéral » et « libertaire » est un oxymore qui joue sur le mot liberté. Le libertaire est un anarchiste.  

    L'anarchie n'est pas le désordre social mais au contraire l'ordre social absolu grâce notamment au collectivisme anticapitaliste qui contrairement à l'idée de possessions privées capitalisées, suggère l'idée de possessions individuelles ne garantissant quant à elles aucun droit de propriété concernant l'accumulation de biens non utilisés. Le projet libertaire n’a rien à voir avec une politique libérale qui organise le désordre social par la dérèglementation du travail et le libre-échange des produits et des hommes. Le capitalisme permet l’accumulation de bien non utilisés et la spéculation. Les libertaires ne reconnaissent certainement pas Cohn-Bendit comme un des leurs et il ne cesse de les ostraciser pour leur anticapitalisme. Il a du reste été élu sous la couleur verte et non pas la noire de l’anarchie.

    Daniel Cohn Bendit est un écologiste allemand de droite qui vient s’amuser de la politique en France où il est entré dans le jeu des socio-libéraux et de la Droite. Il s’est fait élire alternativement sur les listes des Verts des deux côtés du Rhin. Il a pu ainsi garder un siège de député européen depuis 1994. En se posant en défenseur de la liberté, il fait de la propagande libérale.

    Bien qu'ayant jadis dénoncé les « élections bourgeoises», il a donc entamé une carrière politique en Allemagne. En juin 2009, il s’est présenté aux élections européennes en France, au sein de la liste Europe Écologie, qui rassemblait les Verts et des personnalités proches des idées écologistes, notamment Eva Joly, Cécile Duflot, et José Bové. Il était en tête de la liste Europe Écologie pour la circonscription Île-de-France, l'ancienne magistrate Eva Joly y figurant en deuxième position. Le 2 avril 2012, il est nommé au conseil d'administration de l'université Paris-X en tant que personnalité extérieure. « Personnalité extérieure » ? Cela lui va bien et s’accorde avec le mot « entrisme » qui résume sa carrière politique chez les Verts.

    Le 23 septembre 2012, il déclare après le «non» d’EELV au traité européen qu'il « suspend son adhésion » au parti écologiste. Le 27 septembre 2012, il lance le groupe de réflexion « Europe et Écologie » pour promouvoir une « approche pragmatique mais ambitieuse » de l'Europe… « Pragmatisme » et « ambition » les mots trompeurs pour se servir du fond de commerce écologique. Ce sont ceux de la Droite libérale et de la social-démocratie des deux côtés du Rhin. Le 7 décembre  2012, il annonce officiellement avoir quitté EELV et déclare se consacrer maintenant uniquement à son groupe de réflexion. Il ne sera pas candidat aux prochaines élections européennes. A se demander si la vraie raison est que les écologistes allemands et français ne veulent plus de lui.

    En 1989, il a été nommé adjoint au maire SPD de Francfort-sur-le-Main, chargé des affaires multiculturelles. Il avait donc évolué officiellement vers la social-démocratie dans l’espoir sans doute d’obtenir un poste de ministre si le parti social-démocrate allemand remportait des élections nationales. Il est sans aucun doute avec Cécile Duflot l’un des artisans du rapprochement EELV et PS pour les élections présidentielles en France et l’entrée de ministres verts au gouvernement Ayrault.

    A 68 ans, Daniel Cohn-Bendit a donc entamé une carrière de responsable de Think tank, club de réflexion à la solde de lobbies. Du parlement européen, il passe au lobbying direct mais finalement n’est-ce pas sa véritable activité depuis longtemps ? Nul n’ignore l’influence des lobbies dans l’Union européenne. Pour qui roule-t-il ? Bien sûr pour lui-même en premier lieu. Il ne faut toutefois pas perdre de vue qu’il a choisi le camp des pro-capitalistes favorables au traité européen et, sans doute, au grand marché transatlantique « pragmatique et ambitieux ». Après le sommet de Lisbonne en novembre 2010, le Parlement européen, représentant un peuple européen qui n’existe pas, avait renouvelé à l’approche de ce sommet « son soutien à la création d'un marché transatlantique sans entraves d'ici à 2015 ». Le 11 novembre 2010, il a adopté un texte dans la continuité par exemple de la résolution du 26 mars 2009. Rappelons que le groupe Verts/ALE de José Bové, Eva Joly et Daniel Cohn-Bendit, avait déposé une proposition de résolution le 3 novembre 2010 dans laquelle on peut lire, par exemple, qu’il « souligne qu'un partenariat transatlantique plus étroit, pour améliorer le fonctionnement du marché transatlantique sur la base du principe d'une économie sociale de marché, est un instrument important pour canaliser la mondialisation et s'attaquer aux crises économiques et sociales d'envergure planétaire », rejoignant à quelques détails près le point 33 de la proposition de résolution du groupe S&D de Vincent Peillon datée du 29/10/10. Daniel Cohn-Bendit prône pour un atlantisme écologique. Une économie sociale de marché ? Tout un programme ! L’art de l’antinomie au service de l’hypocrisie. Comme si la loi du marché donnait des droits sociaux. A l’époque, peu de temps avant le sommet de Lisbonne, Daniel Cohn-Bendit avait commencé à injurier Jean-Marc Mélenchon qui avait répondu aux attaques outrancières sur son blog (cliquer ICI)

    Daniel Cohn-Bendit imagine un capitalisme maîtrisé et écolo pour faire la propagande du capitalisme et faire croire que la mondialisation peut être canalisée. Il veut faire d’un mal ancien la seule perspective d’avenir. Pour cela il a ces cibles privilégiées : Jean-Luc Mélenchon, le Front de gauche et tous les anticapitalistes. Il a émergé sous la bannière rouge et noir mais aujourd’hui ce mélange a donné du marron. Dany le rouge est devenu Dany le marron. Il a trouvé une formule ambigüe: « L’ennemi de mon ennemi est mon ami »  pour définir le soutien de Jean-Luc Mélenchon à Chavez contre les Etats-Unis. Le problème avec Cohn-Bendit est qu’il est l’ami de l’ennemi de la gauche et l’ennemi de l’ami de la gauche. Cet ennemi sans non que dénonçait Hollande pour se faire élire. Alors c’est sûr l’ami de l’ennemi est un ennemi et l’ennemi de l’ami est un ennemi aussi. Quoi d’extraordinaire ? Pourquoi pactiser avec l’ennemi comme le fait ce bobo voyageur? C’était le sens du combat des résistants pendant l’occupation allemande mais Daniel Cohn-Bendit est né après la guerre. Il s’est fait remarquer en mai 68 et vit sur l’image du Juif allemand interdit de séjour en France par de Gaulle.  A 19 ans, il avait choisi la nationalité allemande et n’a toujours pas voulu bénéficier de la double nationalité. A croire qu’il a un problème avec la France qui n’est pour lui qu’un terrain électoral et une source de revenus.

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    Que faire ? C’est le titre de son petit traité d'imagination politique à l'usage des Européens.  Il a choisi la bonne solution finale pour lui : ne plus se représenter aux élections européennes. Cette perspective est de bon augure pour le mouvement écologiste européen. Ce sera un défenseur du grand marché transatlantique en moins. Nous arroserons son départ entre amis devant un canon de rouge. En attendons, nous éviterons les Matinales d’Europe 1 et les diatribes d’un amuseur de plus au service de l’audimat. Il y a bien d’autres radios plus intéressantes et pour commencer celles des ondes corses.

    Battone

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  • Depuis le passage de la droite décomplexée au pouvoir sous la houlette de Nicolas Sarkozy et la trahison de la Gauche par François Hollande, la « liberté d’expression » est devenue la revendication de l’extrême-droite. Cette revendication a montré toute son hypocrisie avec ce que l’on appelle l’affaire Dieudonné et vient d’être l’objet du spectacle affligeant donnée par le « jour de colère », cette manifestation fourre-tout de divers mouvements réactionnaires et d’extrême-droite. 

    Malheureusement la presse joue un rôle dans l’outrance affichée par tous les ennemis de la démocratie lorsqu’ils réclament la liberté d’expression. Leur arrogance s’enfle et n’a plus de limite à l’image d’un Dieudonné dans ses numéros de mégalo. A cet égard l’émission « Ce soir ou jamais » animée par Frédéric Taddei est l’illustration de cette prétendue liberté d’expression dévoyée lorsque, comme l’a dit Godard, L’objectivité, c’est cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour Hitler.  Les supporters de Dieudonné et les activistes du Printemps français ont compris le profit qu’ils pouvaient tirer de la ligne Taddei qui refuse tout jugement, toute morale, toute hiérarchie de la parole. Selon cette ligne, tout se vaut et on a le droit de tout dire. C’est selon ce principe que l’émission « Ce soir ou jamais » donne des tribunes à des antisémites et des racistes notoires sans contextualité et sans qu’une réelle contradiction ne leur soit apportée par l’animateur qui se proclame neutre et explique : « Contextualiser, c'est prendre parti, c'est ce que je refuse, tout à coup je vais devenir le défenseur des uns ( ...) Ce n'est pas moi qui vais désigner les bons et les méchants (…) En quoi ce que je pense moi-même à de l'importance ?» 

    Bien sûr que cela a de l’importance lorsqu’il s’agit des valeurs de la république et de la démocratie. Ne pas défendre les uns, c’est mettre les uns et les autres dans la même assiette. Le problème est que cette ligne de conduite est une posture dangereuse qui fait de la liberté d’expression sans limite l’instrument d’une propagande haineuse. La ligne éditoriale de Frédéric Taddei apparaît bien comme celle définie par Godard : ''L'objectivité, c'est cinq minutes pour les Juifs, cinq minutes pour Hitler''. Au nom de la liberté d’expression, doit-on médiatiser un nouvel Hitler, un nouveau Mussolini ou un nouveau Franco ? Alors, on se dit qu’il est temps de traduire en loi républicaine la directive européenne sur la pénalisation de l’apologie du nazisme et du négationnisme de tous les génocides ( et non pas seulement de la Shoah) pour que l’histoire tragique de l’humanité ne se reproduise pas.

    Les dictatures, les guerres, les pogroms, les génocides… toutes les violences anciennes et actuelles provoquées par cette propagande haineuse qui distille la xénophobie, la haine religieuse, le racisme et l’antisémitisme… ne servirait-il à rien d’en tirer les leçons ? Que faut-il encore démontrer ? Quelles nouvelles preuves faut-il apporter des génocides commis, des conséquences de la xénophobie, de l’antisémitisme et du racisme ? Que doivent encore démontrer les historiens quand toutes les preuves ont déjà été apportées sur un génocide ?

    Les réseaux sociaux offrent déjà un champ d’une liberté d’expression sans limites. Faut-il que la télévision du service public, puisqu’il s’agit de cela avec Frédéric Taddei, offre l’honorabilité à des fascistes, des racistes, des antisémites, des intégristes religieux et les haineux de tous poils, alors que des hommes politique, des humanistes, des syndicalistes y sont marginalisés et peu invités ? Il suffit d’aller consulter des forums sur le Net pour constater les ravages que font tous les ennemis de la république et de la démocratie. Les forums jouent le rôle de défouloir et on y lit toute la haine d’une partie de notre société divisée sur des sujets touchant à l’humanisme. Cette haine est alimentée aussi par des individus présents dans des émissions télévisées ou radiophoniques à des heures de grande écoute.

    L’extrême-droite s’enfonce dans toutes les failles de la démocratie, souvent à visage caché en utilisant des mouvements soit disant apolitiques qui se multiplient et affichent des slogans dont nul n’ignore l’idéologie. Des sites de droite et d’extrême-droite diffusent des informations mensongères qui circulent par courriels. Chaque apparition des manipulateurs propagandistes dans des émissions comme « Ce soir ou jamais » les médiatise et conforte la xénophobie d’une partie de l’opinion publique en période de crise économique et financière. Cela a été le cas pour Dieudonné qui, avant de passer dans cette émission, n’intéressait que quelques dizaines de fans. L’audience télévisée en a fait une star de l’actualité et augmenté l’audience de son blog ainsi que le nombre des débiles qui vont payer pour le voir. Il fait même appel aux dons. La télévision offre à des marginaux d’extrême-droite la médiatisation espérée au nom d’une liberté d’expression souvent refusée à des partis politiques et à des syndicats. En intellectuel anarchisant Frédéric Taddei a ainsi donné la parole à des personnages infréquentables… Nabe, Soral, Ramadan, Dieudonné, Bouteldja, j’en passe et des pires. Cet animateur confond objectivité et complicité passive par un refus angélique ou hypocrite de tout manichéisme, pendant que ses invités détruisent le vivre-ensemble non pas des riches mais du peuple. Aujourd’hui que son émission est menacée d’arrêt ou de changement d’horaire, il suffit de voir qui prend sa défense pour savoir à qui sa pseudo-objectivité profite.

    Comment un journaliste sérieux peut-il se retrancher derrière une objectivité sans faille alors que les thèmes abordés de façon récurrente et le choix des invités orientent inévitablement les débats ? Est-ce que l’objectivité oblige à se taire lorsqu’un invité dit des contre-vérités tout en distillant la haine ? De quelle objectivité peut faire preuve un Dieudoné, un Soral, un Nabe, un Ramadan, un Bouteldja et d’autres pas plus fréquentables ? Comment se retrancher derrière une neutralité objective lorsque l’on fait partie du système à l’époque du storytelling politique et de la manipulation de masse ?

    En faisant de sa neutralité objective la condition de la liberté d’expression dans son émission, Frédéric Taddei entretient le trouble chez les téléspectateurs. Sa neutralité est une supercherie. Nous vivons dans une société où personne n’est neutre. La neutralité profite le plus souvent aux grandes gueules comme la neutralité suisse profite aux capitalistes, aux fraudeurs du fisc, aux maffieux et aux dictateurs. Sur le site Rue 89, dans sa tribune, Laurent-David Samama écrit : « Taddeï, anar zinzin et par conséquent véritable homme de convictions, a permis de faire émerger des leaders d’opinions là où il n’y avait que des esprits malades, détruisant la République. Il a tendu le micro à ceux que personne ne voulait entendre. Il a offert de la médiatisation à des microphénomènes stupides et déviants ». Son jugement est sévère mais sa prise de position a le mérite d’être claire sur l’ambigüité de Frédéric Taddei qui applique la neutralité bienveillante du psychanalyste mais, contrairement à un thérapeute, il propage l’idéologie des esprits malades qu’il invite. Il oublie sa véritable fonction d’animateur d’une émission politique programmée sur une chaîne du service public.

    Au nom de la liberté d’expression, nous ne nous joignons pas à ceux qui demandent la suppression de l’émission « Ce soir ou jamais ». C’est contraire à notre conception de la liberté d’expression qui exclut toute censure et ne préconise que le respect de la loi.  Par contre, son concept mérite un débat objectif c’est-à-dire contradictoire dans une atmosphère respirable qui n’est pas celle entretenue par  la neutralité bienveillante de son animateur.

    La tolérance recule en France et la crise pousse à la xénophobie, à la recherche de boucs émissaires. Le phénomène est cyclique et se termine toujours mal. Bien sûr qu’il faut en débattre mais cela n’inclut pas qu’on accepte, sans broncher, des arguties hypocrites ou fallacieuses pour justifier l’injustifiable. La télévision est un outil pervers entre les mains de lobbies. Ce n’est un secret pour personne. Il existe toutefois des chaînes publiques qui doivent veiller à leur utilisation républicaine dans le respect de la démocratie et des droits de l’Homme. C’est tout le sens du service public.

    On a vu récemment des journaux télévisés en partie consacrés à la libération d’un truand jusqu’à un direct de sa libération. Quel message a-t-on voulu faire passer ? Devient-on un exemple après un long séjour en prison pour braquage ?  « Détenu qui purgeait la plus longue peine », est-ce un titre honorable ? Un éditeur prépare-t-il déjà un best-seller ? Pourquoi faire autant de battage sur un événement qui n’a d’importance que pour l’intéressé, son avocat et sa famille ?  

    A force de ne pas discerner les gentils des méchants, les honnêtes gens des délinquants, les racistes des humanistes, les capitalistes des exploités, les fascistes des démocrates… on va finir par entendre faire l’apologie du crime et des génocides devant un Frédéric Taddei imperturbable, bien que la chevelure en broussaille et la cravate défaite… Là encore une posture car son apparence vestimentaire est certainement étudiée. Dans cette émission, nous avons compris qu’il ne faut pas se fier aux apparences. Les amis de la liberté d’expression ne sont pas du côté de la haine et de l’exclusion. La neutralité fasse à l’insupportable est une approbation ou une instrumentalisation. Qui a intérêt à promouvoir la xénophobie, l’antisémitisme et le racisme ? Qui a intérêt à dédiaboliser l’extrême-droite au nom de la liberté d’expression ?

    Nul n’est parfait ! Il est souvent difficile de se faire une opinion sans tomber dans un manichéisme appris et souvent caricatural. Nous en convenons. Ce n’est cependant pas une raison pour tomber dans l’angélisme ou la passivité face à des comportements induits par la haine ou la cupidité. Hitler était un monstre, le nazisme une abomination, les génocides des barbaries. Il y a un moment où il faut prendre partie. Des hommes ne sont pas restés neutres dans des périodes tragiques de l’Histoire de l’humanité et c’est leur exemple qui est à suivre.

    De la neutralité à la connivence, il n’y a qu’un petit pas qui conduit à la complicité. Cette neutralité médiatique n’est qu’une facette du cynisme ordinaire d'une partie de la presse télévisée. Des animateurs mettent en avant une déontologie hypocrite et une indépendance de façade alors que, dans les coulisses, les promotions passent par des relations mondaines élitistes.

    Spallone

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