• Hollamlet

    La dame au chômage (en fin de droits à deux ans de l’âge de la retraite) qui participait au direct de François Hollande aurait trouvé un emploi. Tant mieux pour elle et ce direct aura eu ce résultat individuel. Toutefois cela ne va pas inverser la courbe du chômage. La prestation de François Hollande a fait presque l’unanimité contre lui, à part Jean-Christophe Cambadélis, patron du PS.  A droite ce n’est pas étonnant et, maintenant, à gauche non plus. Eric Coquerel, du Parti de gauche, a tenu les propos les plus durs : « Le roi est nul, nu et de plus en plus libéral. Il a enfilé des perles et des banalités de bistrot, énoncé des mensonges, exclu avoir fait des erreurs et s'est montré satisfait de sa personne. » Le secrétaire général du PC Pierre Laurent a parlé lui, sur France 2, d'un « rendez-vous manqué », tandis que Jean-Luc Mélenchon a ironisé dans un tweet : Une seule bonne nouvelle : déjà la moitié de faite. #DirectPR...Clémentine Autain a écri aussi son tweet : « Nous n'attendions encore rien de #Hollande. Il arrive à nous décevoir. Rien ne change, le désastre continue ».

    Une phrase du Président a fait les choux gras dans la presse libérale qui fait dans la défense du contribuable. Hollande répondait à un journaliste…

    - Gilles Bouleau (simple journaliste) :« …Mais ça coûte très cher ! »
    – François Hollande (Sc Po, HEC, ENA, président de la République) : « Ça ne coûte RIEN, c’est l’État qui paie » !

    La phrase est maladroite, c’est certain. Ce faux dérapage verbal  est le résultat de ce que Jean-Luc Mélenchon appelle la « riquiquisation » de la fonction présidentielle. Hollande est devenu inaudible car ce qu'il a vraiment dit a été emputé pour être déformé dans de nombreux articles. Voici la réalité de l'échange... 
     
    Gilles Bouleau interrogeait le chef de l'Etat sur le coût des emplois d'avenir pour les collectivités locales...
    – F. Hollande : Il y a des collectivités locales qui ne veulent pas se lancer  de peur d'avoir à pérenniser ces emplois [...] Les collectivités locales ont certaines difficultés financières, aussi.
    – G. Bouleau : Et parce que ça coûte très cher.
    – F. H : Non, c'est l'Etat qui paye. Donc en l'occurrence non, ça ne coûte pas cher aux collectivités locales, puisque c'est l'Etat qui paye. [...]

    François Hollande a les yeux rivés sur un horizon incertain et, pour maintenir son cap, il est au raz des pâquerettes. La droite est prompte à lui mettre un nez rouge. Pour revenir à cette phrase impensable dans la bouche d’un énarque et plus réaliste dans une conversation de comptoir, elle a permis à la presse ultralibérale de ressortir l’une de ses égéries : feue Margaret Thatcher…

    On se souvient que la « dame de fer » avait dit une phrase qui plaît toujours à la droite : « Le socialisme ne dure que jusqu’à ce que se termine l’argent des autres ». Une formule creuse ! Quelle foutaise ! Mais, n’est-ce pas ce que veulent Hollande et Valls : la fin du socialisme. Valls n’a-t-il pas un discours proche des libéraux britanniques ? 

    La bronca contre la fiscalité et le socialisme n’a rien à voir avec les petits contribuables mais intéresse les riches. Ce sont leurs impôts qui sont remis en cause. Ce ne sont pas des appels à plus de justice fiscale. Ce sont les services publics et la solidarité qui sont continuellement montrés du doigt. Ce ne sont pas les crédits d’impôts aux entreprises, la fraude et l’évasion fiscales.

    L’Etat rase gratis pour nos élites politiques qui ont accumulés les privilèges et les gabegies… Certainement pas pour les salariés qui paient honnêtement leurs impôts et voient leurs acquis sociaux supprimés ou menacés jusqu’au dernier. La gratuité n’existe que pour les riches car les autres ont toujours un prix à payer qu’il soit social ou financier. Les mesures sociales ne sont pas gratuites mais indispensables. Les plus riches devraient être les derniers à contester leur prix. Si le capital crée du travail, c’est le travail qui crée la richesse et contribue à la solidarité. C’est le service public qui concourt au maintien de la solidarité. Une société ne peut exister en se basant sur l’individualisme et la spéculation financière.

    François Hollande a voulu faire une opération séduction. Comme il n’avait rien à dire de nouveau, il est allé le dire sur TF1. Une fois encore il a démontré que, lorsque l’on suit une voie sans issue et que l’on persiste dans l’erreur, les mots ne suffisent plus et parfois ils vous trahissent parce que vous les avez trahis. Il a été riquiqui. Comme l’a déclaré Jean-Luc Mélenchon, nous avons vu un naufrage…« une étape supplémentaire de la riquiquisation de sa fonction, de sa personne et de notre patrie ».

    Il est temps de changer de constitution pour mettre fin non pas au socialisme mais à cette monarchie républicaine et à la pipolisation de la vie politique qui a pris son essor avec Bernard Tapie, ministre de la ville, et a envahi le pouvoir politique jusqu’à l’Elysée avec Nicolas Sarkozy et François Hollande.  Riquiquisation et pipolisations, deux grands maux de notre république !

    Pidone

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  • Les  Palestiniens victimes de ségrégation jusque dans les transports routiers.

    Ya’alon exclut les Palestiniens des lignes de bus de Cisjordanie gérées par Israël, sous pression des colons.

    27 octobre | Chaim Levinson pour Haaretz |Actualités

    Des colons ont tenté à mainte reprise d’empêcher des travailleurs palestiniens de prendre ces bus et ils ont réalisé une vidéo appelant à leur exclusion. 

    apartheid israélien

    À la suite de fortes pressions de colons, le Ministre de la Défense Moshé Ya’alon a émis une directive qui interdit aux travailleurs palestiniens de voyager à bord des véhicules de transport en commun de Cisjordanie gérés par Israël.

    La décision contredit la position des forces de défense israéliennes qui ne considèrent pas la présence de Palestiniens dans les bus de Cisjordanie comme une menace pour la sécurité.

    Les nouvelles directives interdisent aux Palestiniens de prendre les bus qui vont directement de l’intérieur d’Israël vers la Cisjordanie ; cela les oblige à se rendre au passage d’Eyal près de Qalqilya, loin des zones densément peuplées de colons, et à poursuivre de là vers leur destination finale.

    Le Comité des colons de Samarie et les autorités juives locales ont mené une campagne agressive au cours des dernières années dans le but d’évincer les travailleurs palestiniens des transports publics utilisés par les Israéliens en Cisjordanie.

    Actuellement des travailleurs palestiniens qui travaillent dans l’intérieur d’Israël ne peuvent entrer que par le passage d’Eyal où ils subissent des contrôles de sécurité et ont à montrer une carte d’identité biométrique avant de continuer vers leur lieu de travail.

    Les travailleurs ne sont pas autorisés à dormir en Israël, mais ils peuvent retourner en Cisjordanie via différents passages. Des centaines de Palestiniens qui vivent au centre de la Cisjordanie préfèrent rentrer par des bus qui circulent de Tel Aviv ou Petah Tikva par la route « trans-samarienne » à travers la colonie d’Ariel vers leurs villages.

    Les colons ont essayé à mainte reprise d’empêcher les Palestiniens de voyager dans ces bus et ils ont réalisé une vidéo qui appelle à leur en interdire l’accès.

    Ya’alon s’est récemment réuni avec des dirigeants des colons et leur a annoncé sa décision de modifier la politique actuelle de manière à ce que les travailleurs palestiniens ne puissent rentrer en Cisjordanie que par le passage d’Eyal.

    La directive est prévue pour entrer en vigueur le mois prochain. Jusque là, l’Administration civile a été formée pour préparer le changement en informant les travailleurs palestiniens et en leur proposant des modes de transport alternatifs.

    Nitzan Alon, Major Général du commandement central, ne considère pas les travailleurs palestiniens entrant en Israël comme une menace pout la sécurité, étant donné qu’ils doivent avoir une autorisation préalable des services de sécurité du Shin Bet et de la police israélienne pour obtenir un permis. Ensuite ils subissent des contrôles corporels aux passages frontaliers. Alon a aussi noté que les attaques terroristes en Israël, tel le meurtre du soldat Eden Attias, ont été le fait de gens sans permis et non de travailleurs dotés d’autorisations.

    Le député Moti Yogev, du parti pro-colonies Habayit Hayehudit (la Maison juive), a critiqué la politique actuelle après avoir voyagé dans un de ces bus. « Monter dans ces bus est déraisonnable. Il sont pleins d’Arabes », a-t-il dit.

    « Nous avons entendu des témoignages inquiétants de filles harcelées par des Arabes pendant le trajet du bus » a poursuivi Yogev, ajoutant que de nombreux résidants juifs de cette zone évitent de prendre les bus de cette ligne.

    Auparavant, en réponse aux plaintes des colons, le Ministre des Transports a ajouté des bus aux lignes faisant la liaison depuis Tel Aviv et Petah Tikva vers Ariel, pour éviter la surcharge. Mais le Ministre des Transports a dit qu’en vertu de la loi, les Palestiniens ne peuvent pas être empêchés de prendre ces bus.

    L’administration civile a dit que le sujet est actuellement pris en compte. Un officier de sécurité impliqué dans ce processus a déclaré samedi à Haaretz « qu’il s’agit d’un problème sérieux de sécurité qui a un effet sur la sécurité des passagers ». « Quoi qu’il en soit » a-t-il dit, « aucun Palestinien ne sera empêché d’atteindre sa destination ».

    Traduction SF pour l’AURDIP

    http://www.aurdip.fr/ya-alon-exclut-les-palestiniens.html


    Les travailleurs palestiniens indésirables dans... par lemondefr

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  • La-boîte-de-Pandore1

    Depuis 2012, UMP et le PS connaissent une nette érosion de leurs nombres d’adhérents. Aujourd’hui , le Front national fait savoir qu’il a doublé ses effectifs en les portant à 80.000 et qu’il est bien le troisième parti politique de France derrière l’UMP avec ses 268.341 et le PS, 160.000. L’UDI serait à un peu moins de 29.000 pour élire le successeur de Jean-Louis Borloo à la tête de l'UDI. Si l’on  ajoute tous ces chiffres, on obtient grosso modo 537.000 électeurs sur un électorat de 44,1 millions d’inscrits sur les listes électorales, parmi lesquels figurent les adhérents d’autres partis politiques moins médiatisés que le trio préféré de la presse.

    On peut considérer que les 537.000 adhérents de l’UMP, du PS, du FN et de l’UDI forment un noyau dur du système politico-médiatique qui assure l’alternance d’une même politique libérale dont le poids s’aggrave sur les travailleurs salariés. On peut estimer qu’il reste, au bas mot, 40 millions d’électeurs à convaincre qu’une politique alternative est possible. Un dixième de ce chiffre (4 millions) ont voté pour le candidat du Front de gauche au premier tour des élections présidentielles. C’est un chiffre qui peut évoluer si l’on arrive à convaincre des millions d’électeurs indécis qu’il n’y a aucune fatalité politique et qu’une révolution citoyenne est toujours possible.

    Les partis politiques en place que sont l’UMP et le PS se sont discrédités. C’est aussi le constat   qu’ont fait des candidats putatifs aux prochaines élections présidentielles comme Nicolas Sarkozy et Manuel Valls. Ils veulent refonder leurs partis respectifs et le revêtir d’un nouvel habit de mascarade. Tous les deux représentent la même politique qui, selon un nouvel adage « ni droite ni gauche », est une politique réactionnaire et ultralibérale de droite. C’est cet adage qui sert au FN sous la contraction « UMPS » pour dénoncer la mascarade et s’en servir. La mascarade UMPS est instrumentalisée pour cacher la mascarade FN/Bleu Marine. Le Front national a récupéré le langage de la gauche abandonné par le PS pour attirer à lui des travailleurs salariés par la peur du chômage et la haine de l’autre, l’immigré qui vient prendre des emplois et creuse le trou de la sécurité sociale. Marine Le Pen et ses lieutenants font du populisme avec les valeurs de la gauche et profitent de l’abandon de ces valeurs par les dirigeants socialistes.

    Le PS vidé du socialisme par Hollande et Valls est un adversaire politique du Front de gauche au même titre que l’UMP et l’UDI. Le FN reste le pire des adversaires car, demain, il s’alliera à la droite pour mettre en « œuvre politique liberticide » la xénophobie et le racisme tout en adhérant, comme Jean-Marie Le Pen l’a fait dans le passé, à l’ultralibéralisme économique d’un capitalisme sauvage.

    Une bonne nouvelle toutefois : Nicolas Sarkozy ne décolle pas mais dégringolerait dans les sondages. Nous n’aurons pas le désagrément d’un « remake Sarkozy/Hollande ». Manuel Valls devrait se présenter à la succession de Jean-Louis Borloo pour clarifier son appartenance politique. Quant à Fillon et Juppé, ils leur restent à jouer le match jusqu’au bout en assumant leurs postes respectifs d’anciens premier ministre et de ministre de Nicolas Sarkozy. Il reste le plus important : l’avenir du Front de gauche. C’est le moment de se mobiliser, d’adhérer en Corse à Manca alternativa/Ensemble, de préparer les municipales d’Ajaccio qui se rejouent en changeant le scénario. C’est le moment de développer une nouvelle force politique résolument à gauche pour gravir les étapes des municipales à Ajaccio suivies des cantonales et des régionales, élections prévues avant 2017. C’est le moment de montrer la volonté de changer la donne politique en Corse et partout en France.

     

    mancalternativa1_modifié-1
    adresse mail : mancalternativa@yahoo.fr

    U barbutu 

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  • Qui a tué le seul mort français lors du conflit libyen ?

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    Robert Dulas raconte dans un livre, Mort pour la Françafrique (Stock), l’assassinat de son associé Pierre Marziali, un ancien militaire français reconverti dans le privé et l’histoire de leurs contacts avec le régime libyen. Pierre Marziali est officiellement victime d'une bavure policière. Son associé Robert Dulas affirme qu'il a été piégé pour des raisons politiques car il espionnait les groupes islamistes radicaux pour le compte d'un pays étranger. Ses missions risquées pour un service secret étranger auraient pu compromettre les intérêts économiques de la Françafrique. À la tête de la société militaire privée Secopex, les deux hommes auraient recueilli en mars 2011 les aveux du premier ministre de Kadhafi sur l’argent remis aux Français sous la présidence Sarkozy.

    Pierre Marziali, âgé de 48 ans a été abattu le 11 mai 2011. Plusieurs versions de sa mort ont été livrées à l’époque. Selon Robert Dulas il aurait été assassiné en pleine rue à Benghazi, par des hommes cagoulés.

    A l’époque Robert Dulas avait donné une interview au journal « Libération », pour plus Cliquer ICI.

    Vous trouvez les premières pages de ce livre sur Google.books en cliquant ICI et Médiapart a consacré à ce livre un article sous le titre « Guerre el Libye : les vérités qui dérangent un homme de l’ombre »,  pour y accéder  cliquer  ICI pour les abonnés.

    On ne peut pas écarter la personnalité de l’auteur du livre qui, apparemment, fait partie du monde opaque de la barbouzerie, bien qu’il n’aime pas être affublé de l’étiquette « barbouze ». Par contre, on ne peut pas ignorer qu’il a passé quarante ans dans ce milieu en Afrique et qu’il est un agent de renseignement à la retraite, âgé de 66 ans. Il dit que, contrairement aux barbouzes qui agissent pour l’argent, sans état d’âme et sans poser de question, lui il s’en pose. Il s’était déjà posé des questions sur la libération des quatre otages français d’Arlit qui aurait été retardée par les services secrets français. Ces otages ont été finalement libérés fin 2013 après trois ans de captivité.

    L’ouvrage « Mort pour la Françafrique » est paru le 20/10/2014 aux éditions Stock. Il est pas curieux que Médiapart soit le seul journal à s’intéresser à la version donnée par Robert Dulas. Et la justice? Ce dernier a-t-il été entendu dans le cadre de l’information ouverte sur le financement de la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy ?

    Nous attendons la suite médiatique et judiciaire donnée à ce livre qui apparaît comme un brûlot dans le dossier de la Françafrique et tout particulièrement en Libye.

    Pidone

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  • Si on regarde la carte d’Europe des salaires minimaux bruts par pays, trois groupes se distinguent :

    • Les plus faibles salaires minimaux variant de 157 à 372 euros (Bulgarie, Roumanie, Lituanie, Lettonie, République tchèque, Estonie, Hongrie, Slovaquie, Pologne, Croatie) ;
    • Les salaires minimaux moyens entre 566 et 784 euros (Portugal, Grèce, Malte, Espagne, Slovénie) ;
    • Les plus hauts salaires minimaux, entre 1264 et 1874 euros (Allemagne, Royaume-Uni, France, Irlande, Pays-Bas, Belgique, Luxembourg).

    En  France, le SMIC mensuel brut est de 1430 € (proche des Pays bas et de l’Irlande), plus élevé que le salaire minimum allemand évalué à 1290 €.  Le plus haut salaire minimum est celui du Luxembourg avec ses 1874 €.

    Sur les 28 pays membres de l'UE, 22 ont déjà instauré le principe d’un salaire minimum légal. Dernier en date, l’Allemagne va mettre en place un salaire horaire minimal de 8,50 euros (contre 9,53 euros en France) à compter de 2015. Mais si la grande majorité des Etats tend vers un salaire minimum, l’Union fait encore face à un problème de taille : les écarts restent gigantesques, de 159 euros mensuels en Bulgarie à 1 874 euros au Luxembourg, soit douze fois plus.

    Le niveau de salaire minimum varie fortement. La France se situe à la cinquième place des pays les plus généreux, derrière le Luxembourg, la Belgique, les Pays-Bas et l’Irlande.

    La grande disparité observée est le résultat de l’absence d’une politique salariale commune et explique que les Roumains, les Bulgares et autres pays-membres à bas salaires s’expatrient, pendant que des multinationales délocalisent chez eux pour profiter de ces bas salaires et de l’absence de protection sociale. Cela justifie ensuite le nivellement des salaires par le bas et la remise en cause du code du travail, notamment en France.

    Si l’on prend pour exemple l’Allemagne dont le salaire minimum est inférieur à celui de la France, notre voisin teuton n’a toujours pas instauré de SMIC bien que ce soit un projet à l’ordre du jour mais pouvant être remis en cause. Malgré les bons résultats économiques et une croissance donnée en exemple, les dirigeants allemands ont poursuivi la politique d’austérité et le patronat n’a rien lâché. Aujourd’hui, l’Allemagne veut imposer l’austérité à toute l’Europe et l’arrêt constaté de sa croissance ne change en rien sa politique sociale et pourrait être un frein à l’instauration d’un SMIC déjà contesté par la droite et le patronat allemand.

    Ce n’est pas demain que sera instauré un SMIC européen. Par contre le SMIC français pourrait se voir remis en cause si le cap antisocial est maintenu. Le modèle libéral européen est de faire une politique d’austérité qui devrait ramener la croissance et réduire le déficit. Toutefois, lorsque la croissance revient, on l’a vu en l’Allemagne, la politique d’austérité est installée sine die. Hollande n’a pas eu le courage de rompre avec cette politique néolibérale dont la croissance ne profite qu’au patronat. Et faute de cette croissance qui fait l’objet de toutes les imprécations, il ne reste que le déficit et la régression sociale.

    C’est là que la propagande libérale entre en action. Les reportages se succèdent sur les Français trop payés, trop protégés, trop assistés… On va chercher les exemples chez nos voisins britanniques et allemands. Chez eux, la gauche n’a jamais été au pouvoir. Peut-on appeler politiciens de gauche des anciens dirigeants comme Tony Blair ou Gerhard Schröder ?  Qu’avons-nous de commun avec une royauté où la Finance dicte sa loi ? Qu’avions-nous en commun avec la politique patronale de l’Allemagne qui n’a pas d’opposition politique.  La droite et les socio-démocrates y gouvernent la main dans la main. C’est cette connivence politico-financière, faite de compromis et de compromission, que Hollande et Valls veulent installer dans l’hexagone, en effaçant le mot socialisme dans leurs rangs.

    La doxa libérale et le lobbying financier ont construit une Europe de l’argent. Sarkozy et Hollande lui ont livré la France en acceptant les règles budgétaires européennes. Il ne s’agit plus d’améliorer la situation sociale des peuples dont le salaire minimum est en dessous de 784 €, mais d’installer une régression sociale à l’échelle européenne, en prenant comme exemple et leader  l’Allemagne, tout en allant regarder ce qu’il y a de plus ultralibéral chez les Britanniques.

    La politique d’austérité, acceptée par la droite et le PS, n’est pas une parenthèse en attendant le retour de la croissance. Elle a pour objectif l’alignement de la France sur un système social libéral qui supprime toute sécurité de l’emploi et privatise jusqu’à l’éducation et la santé. C’est une politique de démantèlement du secteur public. C’est une politique qui fait de l’Etat l’auxiliaire du monde de la Finance. Le budget 2014 de la France a été finalement accepté par la commission européenne du bout des lèvres. On pouvait toutefois s’y attendre. Il a été accepté parce que c’est un budget d’austérité et le niveau du déficit prévu (4,3%) sera l’argument pour continuer cette politique d’austérité tout en dégommant quelques acquis sociaux. Ne nous faisons pas d’illusion : Hollande et Valls ont dû donner des garanties à Angela Merkel et la commission européenne.   Et puis, en coulisse se négocie toujours le traité transatlantique de libre-échange TAFTA, but ultime de l’installation de l’ordre économique libéral.

    La première étape sera la suppression du CDI et la création d’un contrat unique n’offrant aucune véritable sécurité de l’emploi. Les idées libérales ne manquent pas : Contrat pour une mission déterminée dans le temps et un contrat déjà expérimenté par les Britanniques : le contrat 0 heure. Le salarié doit attendre chez lui qu’on l’appelle pour venir travailler et est payé pour les heures qu’il accomplit. Ainsi aucun salaire mensuel n’est assuré et le salarié doit rester joignable, faute de quoi il perd son job.

    Le parlement vient de voter le budget de la sécurité sociale. Pour combien de temps, les Français bénéficieront-ils d’un système basé sur la solidarité. Des reportages ont été consacrés aux Français qui prennent des assurances-maladie à l’étranger et critiquent notre système qui est constamment remis en cause pour son coût. Dans les coulisses, les grandes compagnies d’assurance n’attendent qu’une chose : la fin du monopole de la Sécurité sociale. Le marché de la santé représente des milliards de bénéfices pour les uns et un déficit chronique pour l’Etat. Etrange ?

    Quel rempart reste-t-il contre cette opération politico-médiatique libérale ? La gauche qui ne trahit pas la gauche  et les syndicats qui ne se sont pas germanisés. C’est au Français, conscients de cette machination libérale et de ce vers quoi elle les conduit, de rejoindre la gauche qui place l’humain d’abord et de redonner vie aux syndicats combattifs. Le FN ne serait pas la solution mais la pire des conséquences de la politique UMPS. Mobilisez-vous pour une autre alternative politique…

    Pour mettre un coup d’arrêt aux politiques en cours, imposer d’autres choix, cela ne peut se faire sans la mobilisation, sans l’intervention citoyenne.

    • Pour dire non au budget d’austérité du gouvernement VALLS et appeler à ce qu’il soit rejeté !
    • Pour dire non aux exigences du Medef !
    • Pour rassembler et construire une alternative à la politique actuelle !
    • Nous appelons à organiser des manifestations à Paris et dans les grandes villes de France

    Le collectif 3A (regroupe diverses personnalités et organisations syndicales, politiques, associatives et citoyennes)a lancé un appel en ce sens pour une mobilisation prévue le 15 novembre 2014. 

    Le collectif 3A est ouvert  à toutes celles et ceux qui ne se résignent pas et veulent construire une alternative sociale et politique. Il y a urgence ! Aller à la page d'accueil ou cliquer sur l'image ci-dessous...

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    Pidone

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  • valls_boule2

    Le chômage a encore augmenté. La commission européenne a envoyé une lettre à la France sur le budget 2015. François Hollande n’a pas voulu la publier, malgré les demandes qui lui ont été faites. Le document a fuité et Médiapart l’a publié. Le gouvernement est rappelé à l’ordre et aux règles budgétaires européennes. Il se pourrait que la commission européenne émette un avis défavorable et ouvre la procédure à des sanctions financières. L’Europe libérale est en crise larvée. Davidb Cameron ne veut pas sortir le chéquier anglais pour une rallonge budgétaire européenne. Matteo Renzi menace de demander des comptes sur le train de vie des instances européenne, alors que la commission européenne  critique le budget italien qui respecte pourtant le déficit de 3%. Apparemment l’atlantiste Jos Manuel Barroso n’était pas apprécié d’un bon nombre de pays européen et a fait un discours de départ devant un auditoire dépeuplé. Les Verts ont même clamé « bon débarras ! » et ont réalisé une vidéo humoristique…

    Bref, Barroso, bon débarras par EurodeputesEE

    Bon ! Avec son successeur luxembourgeois, le cap libéral et financier est assuré ! Malgré ses échecs successifs en France et l’autoritarisme de l’Europe de la Finance, François Hollande refuse toute échappatoire à sa politique libérale incarnée par son premier ministre qui, chaque jour, enfonce un clou rouillé dans la gauche pour la tétaniser un peu plus. Si Manuel Valls se situe encore à gauche, c’est  pour se distinguer de la droite dans les urnes. Comme Sarkozy, il apparaît de plus en plus qu’il fait partie de la doxa libérale qui, avec sa cohorte d’experts et d’éditorialistes, propage l’idée de la fin des catégories « gauche » et « droite » et le dépassement de cette dualité antinomique de la politique en France.  « Ni droite, ni gauche » est aussi le slogan de Marine le Pen et le « dépassement du clivage gauche et droite » est celui de l’extrême-centre dont la gravité se trouve à droite.

    Dans un article du Monde diplomatique, Fréderic Lordon, économiste atterré, écrit : « Etonnante ironie qui veut qu’on pense identiquement dans le marais et dans le marécage ». Manuel Valls avait prophétisé que « la gauche peut mourir » et le pathétique intellectuel Régis Debray  lui a emboîté le pas libéral en affirmant dans le Nouvel Obs du 3/7/2014 : « La gauche est déjà morte ; ce qui en survit est soit pathétique, soit parodique ; si on s’occupait d’autre chose ? ». Fréderic Lordon relève deux erreurs en une phrase : l’une qui confond la gauche, comme catégorie politique générale, avec ses misérables réalisations partidaires, l’autre qui, par paraphrase, devrait remettre en tête que si tu ne t’occupes pas de la gauche, c’est la droite qui s’occupera de toi. En fait, ils ne parlent que du Parti socialiste qu’ils veulent liquider et qui, avec eux, n’a plus rien de socialiste, hormis des militants réduits au silence.  

    François Hollande et Manuel Valls ont miné le parti socialiste comme il mine l’Etat. Dans un autre article plus ancien, Fréderic Lordon s’interrogeait: « Une fois l’Etat disparu, et l’ordre politique pareil au marché, quel motif convaincra les agents privés de s’engager dans le financement des besoins collectifs ? La réponse américaine est déjà prête : c’est la morale. A l’unicité totalitaire du circuit financier de l’Etat fiscal se substituera la prolifération des transferts caritatifs privés, chacun étant bien mieux placé que la puissance publique pour savoir à qui et à quelle cause il entend donner, comme il était mieux placé pour savoir ce qu’il voulait offrir et demander sur le marché. Ce que faisait faire de mauvais gré la coercition de l’impôt, le libre élan charitable le prendra désormais en charge ». Voilà ce qui nous a conduits à la crise financière et économique ! Voilà ce qui nous mène à la régression sociale voulue par la doxa libérale ! La morale du patronat et des riches ? La charité bien ordonnée ? Est-ce cela que vous voulez ? Faudra-t-il ajouter au triomphe arrogant de la droite, la mort de la gauche ?

    La gauche est progressiste et la droite a toujours été réactionnaire. Cela ne s’invente pas et l’histoire de France en témoigne.  Le libéralisme est une idéologie de droite qui veut la soumission du plus grand nombre à la violence économique, en renonçant à la maîtrise de nos existences. Le terme d’Etat providence que la doxa libérale emploie (et dont elle veut la fin) est une expression de droite pour désigner l’action sociale de l’Etat qui n’a rien à voir avec la providence divine mais dépend des orientations budgétaires et de la justice sociale. L’action sociale de l’Etat n’est pas le passage de la transcendance à l’immanence. L’Etat n’est pas Dieu. Le peuple n’est pas un troupeau de brebis sous la surveillance d’un berger-président qui décide de quand et où il peut pâturer. La providence est un concept de droite.  Les acquis sociaux n’ont jamais été providentiels mais arrachés de haute lutte.  Dans « Les Misérables », Victor Hugo écrit : « Si la nature est providence, la société doit s’appeler prévoyance… ». La société se construit comme se construit l’humanité. Le libéralisme la détruit en poussant au chacun pour soi et à la division.

    Le capitalisme est malade et le libéralisme ne fait qu’aggraver les symptômes. On le voit en France et l’Europe n’a pas d’avenir à se construire contre les peuples. Les remèdes libéraux ne sont que des soins palliatifs qui augmentent la souffrance du plus grand nombre. Si la gauche meurt, c’est qu’on l’aura tuée en lui inoculant le poison « ni droite ni gauche », navrance toxique relayée jusque dans les instances du parti socialiste. Manuel Valls évoque, comme Sarkozy pour l’UMP, un nouveau mouvement non socialiste. Paradoxalement, il se proclame « homme de gauche » et veut la mort de la gauche. Il chevauche le boulet de destruction de la gauche, pour se frayer un chemin vers l'Elysée.

    Il faut créer une nouvelle force et nous en sommes d’accord mais une force résolument à gauche, résolument progressiste dans laquelle les fossoyeurs du socialisme  n’ont pas leur place qui est à l’UDI, aux côtés des centristes dont le flou idéologique est résolument à droite.

    Battone

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  • valls_ordonne

    Manuel Valls ne manque pas d’air. Voilà un candidat aux primaires socialistes de l’élection présidentielle qui a fait un tout petit score et qui veut, sans légitimité,  laisser tomber l'appellation "Parti Socialiste". Il avait déjà émis cette idée et il y revient dans le nouvel Obs. Avec ses 149 103 voix  (5,63 %), son avant dernière place devant Jean-Michel Baylet, Manuel Valls veut imposer la liquidation du socialisme.  Il n’avait que la cinquième place au premier tour des primaires, derrière François Hollande  (1 038 188 voix, 39,17 % -  Martine Aubry (806 168 voix,  30,42 %) Arnaud Montebourg (455 601 voix, 17,19 %), Ségolène Royal (184 091 voix,  6,95 %). Quelle légitimité peut-il mettre en avant  au sein du Parti socialiste, en dehors de celle que lui a octroyée autoritairement François Hollande, par calcul politique ?

    Après s’être rallié à la candidature de Dominique Strauss-Kahn, empêché pour ses ennuis judiciaires aux Etats-Unis, Manuel Valls a estimé qu’aucun socialiste ne pouvait mieux que lui porter le renouvellement et le 7 juin 2011, il fut le premier à annoncer sa candidature aux primaires socialistes. Il voulait, disait-il,  représenter les socialistes et la gauche à la présidentielle. Dans son programme, il voulait  « déverrouiller les 35 heures», se disait favorable à une baisse d'au moins 20 %  du salaire du président et des ministres. Il promettait la restauration de l'âge de départ à la retraite à 60 ans et d’instaurer des quotas migratoires en fonction des capacités d’accueil de la France. Pour la retraite à 60 ans, on sait que ce n’était qu’une promesse électorale. La remise en cause des 35 heures reste une promesse à la droite et les quotas migratoires à l’extrême-droite.

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    Pour exemple, que propose-t-il aujourd’hui ? Dans le sillage du prix Nobel de l’économie, il veut s’attaquer au CDI pour proposer contrat unique et mettre fin, dit-il, aux inégalités entre les travailleurs en CDI et ceux en CDD. En la matière, on ne peut pas pousser le cynisme plus loin mais, pour Manuel Valls, le cynisme porte le joli nom de pragmatisme. "Les partenaires sociaux n'ont pas souhaité s'engager dans cette voie,  constate-t-il, ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas intéressant….Mais il faut être pragmatique".

    Celui qui voulait représenter les socialistes et la gauche, veut en finir avec ce qu’il appelle la gauche du passé et donc refonder le parti socialiste sans le socialisme. « Il faut en finir avec la gauche passéiste, celle qui s’attache à un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par le souvenir des Trente Glorieuses » répète-t-il à qui veut l’entendre. Quelle morgue !

    Manuel Valls a fait allégeance au Medef et à la City. La nomination d’Emmanuel Macron a été un signe de plus envers le monde de la Finance. Pour Manuel Valls, il suffit de dire « je suis de gauche » pour l’être sans contestation possible et il ajoute : « Le plus grand danger qui guette la gauche, c’est le sectarisme ».Il appelle à une « gauche pragmatique, réformiste et républicaine », mais pas socialiste ! Pour changer le nom du parti qui a permis son ascension politique, il invite « à un nouveau compromis entre toutes les formes progressistes du pays" et poursuit : "Nous devons créer demain une maison commune, une fédération ou une seule formation, tout est ouvert." On dirait du Sarkozy dans le texte et ça l’est sûrement dans l’esprit.

    Sarkozy a flingué l’UMP et veut créer une formation dédiée à sa candidature aux prochaines présidentielles de 2017. On a l’impression que Manuel Valls suit la même méthode différemment, car Sarkozy, lui,  reste un leader de la droite.  Manuel Valls n’est pas un leader de la gauche et prétend incarner une nouvelle gauche qui ressemble à s’y méprendre à la droite. Hollande a introduit un cheval de Troie au parti socialiste. C’est Manuel Valls qui le chevauche maintenant. Du cheval de Troie, il a changé sa monture  contre un  boulet de destruction pour anéantir la gauche.  Lui qui n’a obtenu aux primaires socialistes que la cinquième place, avec 149.103 voix,  se permet de dire que Jean-Luc Mélenchon, qui a obtenu 4 millions de voix au premier tour des Présidentielles 2012, serait l’incarnation de la gauche d’hier « qui se trompe de combat ». Par contre il émet le regret de ne pas avoir su tendre la main à François Bayrou qui avait appelé à voter François Hollande en 2012. Manuel Valls envisage d’utiliser l’appareil du parti socialiste sans les socialistes pour trouver une alliance avec un centre qui a déjà choisi son camp à droite. Il devrait participer aux primaires de l’UMP où il a toutes ses chances.

    A droite, Alain Juppé a utilisé le mot « match » pour les primaires de l’UMP. François Hollande a mis des banderilles sur le parti socialiste. Le toréador Manuel Valls veut lui donner le coup de grâce. Cela nous rappelle Courteline qui écrivit : « Il n'y a rien de commun entre la corrida et le match. Le match, mutuellement et librement consenti, met en présence deux adversaires dont chacun se fait, de gaîté de cœur, casser le nez, désorbiter l'œil ou défoncer les mandibules ». Et nous pensons comme Emile Zola que «  La corrida est ni un art, ni une culture ; mais la torture d'une victime désignée ». Il est temps que les militants socialistes se rebiffent et qu’ils ne se laissent pas diviser dans les stratégies politiciennes de la doxa libérale. Il n'y a aucune modernité dans le pragmatisme affiché de Manuel Valls.

    Ce ne sont pas Gérard Filoche, Arnaud Montebourg, Benoît Hamon, Aurélie Filipetti et tous ceux qui refusent la mainmise des libéraux sur leur parti qu’il faut exclure mais ceux qui veulent le vider de son histoire, de ses valeurs… jusqu’à effacer son nom. Dans « socialisme », il y a la racine « social ». C’est cette racine que Manuel Valls veut arracher en clamant : « Il faut en finir avec la gauche passéiste ». Pourtant, des années de libéralisme  ont mené à la crise financière et économique. C’est ce libéralisme « passéiste » qui est défendu par les réactionnaires qui veulent faire passer la régression sociale pour du progrès. Traiter le socialisme d’idéologie du passé est une outrance politique qui est démenti par l’histoire même du socialisme et du syndicalisme. C’est indigne d’un homme de gauche. C’est une hypocrisie d’homme de droite.  C’est une trahison de vouloir détruire le parti qui vous a fait grandir pour en faire une machine électorale à des fins personnelles. Force est de constater que le premier ministre ne cache pas ses ambitions présidentielles dans le ton autoritaire qu’il affriche. Sa défaite aux primaires ne lui a pas enseigne la modestie. Il continuera à suivre sa ligne car c’est la bonne, affirme-t-il. Sa ligne politique est de faire du parti socialiste un parti godillot et d’en devenir le Caudillo.

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    Manuel Valls parle aux Français et non pas aux seuls socialistes. A ces derniers qu’a-t-il à leur dire ?  Il ne veut plus du socialisme. C’est son droit ; mais les socialistes devraient ne plus vouloir de lui. Ce serait le juste retour de son acharnement à tuer la gauche tout en s’en réclamant. Manuel Valls ne mérite par de rester à Gauche.

    U Barbutu

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  • macron_autocar

    Décidément, sans doute inspiré par l’esprit de charité de la grande bourgeoisie, Emmanuel Macron a toujours le mot qu’il ne faut pas lorsqu’il s’agit des gens du peuple, entendez ceux qui sont au chômage ou vont l’être, ceux qui vivent dans la précarité ou avec des salaires qui leur permettent de survivre en se privant de tout. Voilà qu’il propose de développer les transports interrégionaux en bus pour les « pauvres » qui n’ont pas les moyens de se payer le train ou l’avion.  Il aurait pu se contenter de dire qu’il voulait favoriser la concurrence et créer de l’offre… Il a fallu qu’il nous rejoue Zola à sa manière, c’est-à-dire qu’il atteigne le degré zéro de l’argumentation politique. Il veut mettre les pauvres dans des autocars… Tout le monde pourra voyager mais pas dans les mêmes conditions. Les riches ont leur première Classe et leur Classe affaires. C’est la vision de l’égalité façon Coluche : nous sommes tous égaux mais certains sont plus égaux que les autres. Emmanuel Macron sait-il ce que c’est d’être pauvre ? La pauvreté se réduit-elle à la sédentarité forcée ?  

    Quels sont les « pauvres » qui pourront se déplacer en autocar low cost? Quel est le seuil de la pauvreté monétaire ? Ce seraient les revenus inférieurs à 1000 €, soit 14% des Français.  Trois millions six cent mille Français touchent des minimas sociaux ( RSA, allocations adultes handicapés, minimum vieillesse. En prenant en compte les familles, ce sont 6,5 millions de personnes qui vivent avec les minima sociaux, soit 10% de la population. Le plus inquiétant, ce ne sont pas les chiffres en eux-mêmes mais le fait que le nouveau pauvre est jeune, vient d’une famille monoparentale et vit en zone urbaine. Ce sont des jeunes, souvent des cités dites difficiles, qui ne trouvent pas d’emploi.

    Le taux de pauvreté de la population française est autour de 14%. Ces pauvres constitueraient une clientèle pour des entreprises de transports low cost en autocar et notamment des entreprises britanniques bien placées dans ce secteur d’activités. Il faut savoir qu’une entreprise étrangère de transports en autocar ne pouvait organiser que des transports internationaux. Pour aller de Paris à Strasbourg, il fallait prévoir un terminus en Allemagne ou un autre pays.  Il leur sera possible d’organiser des transports interrégionaux en France sans terminus à l’Etranger. Cela devrait faire exploser le transport low cost en autocar. Au-delà du discours pseudo-humaniste maladroit du Ministre de l’économie, sa proposition de développer le transport en autocar est une proposition essentiellement économique qui se fera au détriment de la SNCF et qui ne tient pas compte des facteurs écologiques, les autocars étant de gros pollueurs, contrairement aux trains électrifiés. Voilà une proposition qui semble dictée par le lobbying de sociétés de transports en autocar ! Emmanuel Macron veut mettre un vernis humaniste sur des propositions économiques libérales. Le développement des transports routiers n’est pas une orientation sociale de la politique économique, ni un choix écologique.

    La France a toujours fait face à la pauvreté en ayant recours à la solidarité et à la générosité. Le gouvernement devrait faire une politique sociale, au lieu de critiquer notamment le régime du chômage, comme l’a fait Emmanuel Macron en stigmatisant, après le Ministre du travail et le Premier ministre, les chômeurs. Par ailleurs les préoccupations écologiques sont de plus en plus urgentes et le gouvernement Valls recule sur tout ce qu’il faudrait faire pour la transition écologique. Ce projet de développement des transports routiers est un exemple de ce recul. L’écotaxe en est un autre.  

    Emmanuel Macron doit avoir un profond mépris pour l’intelligence des « illettrés », des « sans dents », des « pauvres » car il dérape chaque fois qu’il veut tenir un discours humaniste en faisant passer les vessies pour des lanternes. 

    Si la pauvreté est de plus en plus visible parce qu’elle a rajeuni et qu’elle s’est urbanisée, la France est un pays riche. Pourtant les classes moyennes restent les vaches à lait de la fiscalité. Les individus de la classe moyenne ne sont effectivement pas assez pauvres pour bénéficier des minimas sociaux, trop modestes pour vivre confortablement et pas assez riches pour bénéficier des réductions fiscales. On voudrait étouffer la solidarité des classes moyennes, on ne s’y prendrait pas mieux. C’est pour cela que les inégalités se creusent avec les plus riches et que l’on ne vient pas à bout de la pauvreté. Aucune vraie réforme fiscale n'a été faite pour réduire les inégalités.

    La politique d’austérité se transforme en guerre des pauvres et des petits fonctionnaires. D’aucuns se comportent comme les Américains pour qui les pauvres sont des paresseux et tirent profit de leur paresse en obtenant des aides financières et des indemnités de chômage trop importantes et d’une durée trop longue.  La presse en place contribue largement à la stigmatisation des chômeurs et cela porte atteinte, avec la xénophobie, à l’homogénéité de la population française qui est la condition d’une politique sociale juste. Les fractures sociales voulues poussent à la critique de l’Etat providence et la doxa néolibérale veut faire admettre que l’Etat providence est une histoire ancienne, un concept idéaliste d’arrière-garde. Pour cela, l’accent est mis sur des abus pourtant très minoritaires, sachant qu’en période de crise les Français y sont plus sensibles. Les Etats-Unis célèbrent cette année le 50ème anniversaire de la guerre contre la pauvreté du président Johnson, alors qu'on a basculé, en Amérique, de la guerre contre la pauvreté à la guerre contre les pauvres. Combien de temps encore le lien social et la solidarité demeureront-ils solides en France ?

    Quand il se tourne vers les partenaires sociaux, François Hollande parle le "français social", mais son vocabulaire s’est réduit considérablement car ne subsistent que deux expressions : "dialogue social" et "pacte de responsabilité. Au moment où le gouvernement envisage d’accentuer dans les coulisses les mesures antisociales, notamment envers les chômeurs et les assurés sociaux, la proposition pseudo-sociale d’Emmanuel Macron sur les transports routiers est une provocation de plus. Le fringuant Ministre de l’économie veut « déverrouiller l’économie française ». Pour cela, il n’a aucun tabou social.  Il fait ses armes, après avoir été adoubé par François Hollande et Manuel Valls qui lui ont donné les clés d’un néolibéralisme gestionnaire. Il est là pour assumer des décisions libérales et antisociales en première intention. Ne doutons pas qu’il sera récompensé  par la suite s’il perd son portefeuille de ministre. Il semble évoluer dans un rôle de composition qui convient à tous les arrivistes professionnels. Alors qu’il nous épargne ses couplets affligeants sur des aspects sociaux de ses propositions économiques libérales.  Personne ne lui trouvera une filiation spirituelle avec l’abbé Pierre. Au moment où l’Etat s’apprête à lâcher un des fleurons du transport maritime en Méditerranée, la SNCM , va-t-on proposer aux Marins de se reconvertir en chauffeurs d’autocar ?

    On a compris qu’Emmanuel Macron n’a jamais mangé de la vache enragée. Manuel Valls et Olivier Le Foll ont dormi une nuit sur le plancher des vaches chez un paysan qui pourra voyager en autocar. Ont-ils tâté le cul des vaches  comme le font les politiques au Salon de l’agriculture ?  Nous l’ignorons. Par contre, nous nous interrogeons : qui seront les prochaines vaches à lait. Les retraités ? On en parle. On peut s’attendre à tout en matière d’injustice sociale et même de justice sociale lorsque celle-ci sert à justifier des économies. C’est le cas des allocations familiales dont la réforme fera, paraît-il, 800 millions d’euros d’économie. On comprend bien que toutes les mesures prises n’ont pas pour but de réduire les inégalités mais seulement de réduire les déficits.   

    Battone

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  • BUDGET2014

    Personne n’est dupe et le manège entre Manuel Valls et François Hollande n’a pas échappé aux commentateurs en ce qui concerne le train des réformes. Tout le monde a compris que la préoccupation première est le passage du budget devant la Commission européenne et qu’il faut aussi ménager les frondeurs du parti socialistes. C’est le ministre du travail qui a envoyé le bouchon d’essai sur la révision du régime du chômage. Manuel Valls lui a fait écho à Londres devant la City, avant que François Hollande chante sa berceuse « prenons notre temps ». Emmanuel Macron y est revenu de façon plus appuyée et le même François Hollande a une fois encore calmer le jeu. On a l’impression que le Président fait le gentil et Manuel Valls, le méchant, comme dans les interrogatoires de police. Manuel Valls, le gentil, il l’a fait avec le Medef et, depuis lors, Pierre Gattaz se comporte comme un enfant gâté. Ce dernier a immédiatement saisi la perche sur le régime du chômage pour reprendre l’idée réactionnaire distillée stratégiquement par le duo Hollande/Valls en direction du conseil européen qui donnera son avis sur le budget de la France.

    Et dire que le candidat Hollande devait infléchir la politique de l’Union européenne en matière de déficit. Pour cela, il aurait fallu qu’il ne fasse pas du sarkozisme et qu’il revienne sur le pacte conclu par son prédécesseur avec Angela Merkel. Sarkozy est l’empereur du paraître et cela n’a pas échappé à la chancelière allemande. Elle l’a laissé se poser en « sauveur ultime de l’Europe » avec une exigence : la possibilité pour la Commission européenne de surveiller les budgets des pays membres de la zone euro et de punir si besoin ceux qui dérogent et, en définitive, de contraindre ceux-ci à se remettre dans les clous, autrement dit à modifier leurs budgets. Autant dire « un pacte d’austérité », car le terme « rigueur » est trop faible et apparaît comme un euphémisme au regard des reculs sociaux mis en place et promis. François Hollande a simplement obtenu que, d’abord nommé « mécanisme européen de stabilité »,  cette exigence allemande soit baptisée « pacte de stabilité et de croissance ».  Malheureusement la croissance n’est pas au rendez-vous et il ne reste que la stabilité initiale qui veut que la France réduise son déficit à 3% de son PIB. C’est la stabilité libérale qui ne profite qu’aux riches et au monde de la Finance. En l’absence de croissance, ce sont les peuples qui paient.

    Ce pacte est une atteinte grave à notre démocratie et le Front de gauche n’a cessé de le dénoncer. Nous ne sommes plus maîtres de nos réformes qui ont pour seul but la réduction du déficit. Nos représentants votent l’impôt et les dépenses de l’Etat sous tutelle européenne et il est établi que l’Allemagne est le gardien du temple libéral en vertu de ses résultats économiques et d’une austérité mise en place par le social-démocrate Gerhard Schröder, jamais remise en cause tant qu’elle profite au patronat d’Outre-Rhin.

    michelsapin

    Notre ministre des finances, Michel Sapin, vient d’expliquer que le vote du parlement français sera souverain et que la Commission européenne n’a absolument pas le pouvoir de « rejeter », « retoquer » ou « censurer » » un budget national. Il qualifie de « matamores » ceux qui disent le contraire. Il oublie sans doute que la Commission peut porter le budget non conforme au pacte de stabilité et de croissance devant le conseil européen. Gare à ceux qui ne se plient pas aux exigences comptables ! Ils se verront infliger une amende qui peut atteindre 0,2% du PIB.  En 2013, le PIB de la France a été de 2 054,7 milliards d’euros. Faites le calcul : l’amende peut aller jusqu’à 4 milliards d’euros. Le montant des économies budgétaires prévues est de 21 milliards  pour réduire le déficit 2015 à 4,3%  alors que Michel Sapin déclarait, avant la publication des chiffres d’une croissance atone,  que l’objectif des 3% (déjà repoussé en 2013) devait être maintenu en 2015. On sait que les réductions des dépenses de 21 milliards (prévus en 2015) passent par des coupes importantes qui vont toucher tous les ministères et les emplois de fonctionnaires, donc la bonne marche du service public déjà mise à mal par Sarkozy. Toutes pénalités financières de la part du Conseil européen ne fera qu’aggraver le budget national et le plan de 50 milliards d’économies d’ici 2017 sera insuffisant. La droite parle  de 100 à 120 milliards d’euros d’économie pour atteindre l’objectif des 3% qu’impose le pacte de stabilité, faute de croissance et d’inflation. On connaît déjà les conséquences sur le budget des armées au moment où la France est engagée dans des conflits (7500 postes supprimés, des navires désarmés et la fermeture du Val de Grâce sont au programme des économies. Pour ce qui est des ressources financières, l’Etat va vendre des actifs dont des participations dans des entreprises pour 5 à 10 Milliards d’euros.

    Des expertises rendues publiques font état de la lente dégringolade des taux de croissance depuis plus d’un demi-siècle, la crise déclenchée en 2007 dans la sphère financière venant en quelque sorte s’inscrire dans cette dynamique longue. François Hollande et Manuel Valls continuent à croire qu’ils vont obtenir un redémarrage significatif de la croissance économique avec le CICE et le pacte de responsabilité, malgré l’absence de résultat d’une politique libérale et antisociale dont le cap n’aura pas changé à temps. La « compétitivité » reste le mot-clé de leur manque de vision politique. Ils s’entêtent alors que, même en Allemagne, la polémique existe sur la politique économique orientée vers une exportation en régression au détriment du marché intérieur, c’est-à-dire du train de vie des Allemands. En France, les réductions des indemnités de chômage n’auront aucune incidence sur la croissance et jetterons dans la misère encore plus de chômeurs en fin de droit. Ce n’est pas en aggravant le régime du chômage que l’on crée de l’emploi. La compétitivité et les exportations ne doivent pas être développées au détriment du marché intérieur et du train de vie de la grande majorité des Français : les plus pauvres et les classes moyennes.

    Pas le moindre rebond de croissance aujourd’hui  mais, au contraire, une croissance en berne dans toute l’Europe, résultat des politiques d’austérité imposées aux peuples. Cette politique ne fait qu’enrichir les plus riches et augmenter le nombre de chômeurs et de familles dans la précarité. Elle ne fait que creuser les inégalités et favoriser les égoïsmes au détriment de la solidarité. Elle mine les marchés intérieurs.

    En France, maintenant que nous avons un conseiller européen, ancien ministre des finances de Jean-Marc Ayrault, tout laisse à penser que les restrictions budgétaires vont s’aggraver bien au-delà des montants prévus. N’oublions que Moscovici, recasé à la commission européenne, a déjà annoncé qu’il prenait sa tâche à cœur pour faire respecter les règles européennes. Du reste, François Hollande et Manuel Valls répètent qu’ils sont respectueux de ces règles mais vont demander l’indulgence de la commission européenne… Nous ne pourrons pas atteindre l’objectif d’un déficit à 3% du PIB mais, sous la pression de la commission européenne, tout va être fait pour s’en rapprocher davantage par de nouvelles mesures antisociales, qui font le bonheur de Pierre Gattaz et du Medef.

    François Hollande n’a pas inversé la courbe du chômage.et veut faire courber l’échine au peuple chaque fois qu’il faudrait faire preuve de convictions politiques, préférant les compromis avec le patronat. Il est incapable de redresser les courbes économiques, pas plus que son entourage. Récemment, Emmanuel Macron a choisi une courbe philosophique. Il souhaite inverser la courbe du doute : "Je ne suis là que pour ça : c'est ma mission, sous l'autorité du Premier ministre", affirme-t-il. Il se donne six mois. De quel doute peut-il s’agit ? Dans six mois, cela correspond aux élections cantonales. S’agit-il du doute des électeurs qui ne voteront plus pour le PS ? Ou bien du doute des instances européennes sur le cap libéral choisi par François Hollande et Valls ? Il doit y avoir un peu des deux. Voilà donc Emmanuel Macron, jamais élu, pur produit de la technocratie, dans le rôle de nouveau vizir sous les yeux du calife (encore un bon mot de Mélenchon), qui continue à se farder en homme de gauche. La courbe du doute ? Nous sommes dans la communication et non pas dans la réalité économique. Les idéaux de gauche ne sont qu’un vernis sur leurs discours et vite oubliés dans leurs actes.

    L’Assemblée nationale vient d’entamer la discussion du projet de loi de finances (PLF) pour 2015 ainsi que du projet de loi de programmation des finances publiques 2014-2019. Aujourd’hui est la date butoir pour la transmission  des projets nationaux de budget à la Commission européenne qui va évaluer l’effort fait par la France en« déficit excessif » et pourra envoyer un « avis négatif » d’ici la fin du mois d’octobre. Ensuite les ministres des Finances se réuniront fin Novembre pour désigner les mauvais élèves.

    Michel Sapin l’a réaffirmé dans l’Hémicycle, il n’y aura pas d’augmentation d’impôts en 2015, après une pression fiscale de 4 ans et il a confirmé  la suppression de la première tranche d’impôt à 5,5 %, malgré l’opposition du PRG qui a menacé de quitter le gouvernement. Cette suppression doit être couplée avec une revalorisation de la décote et l’abaissement parallèle de l’entrée dans la tranche à 14 %. Elle est censée bénéficier à 9 millions de foyers fiscaux, pour un coût estimé à un peu moins de 3,2 milliards d’euros.

    Grâce aux 50 milliards d’économie, au le CICE et au pacte de responsabilité, le gouvernement compte sur la reprise des investissements. Alors que les deux premiers semestres 2014 enregistrent un recul de 0,7% et 0,8%, l’espérance est placée à plus 0,9% d’investissements. Nous subissons une gestion comptable et financière, coupée des réalités sociales. Les politiques se déterminent en fonction de courbes, de pourcentages, de milliards d’euros, d’intérêts bancaires… Ils polémiquent sur le montant de l’ardoise à faire payer au peuple et non pas sur les moyens de sortir de la crise définitivement. Il est établi une fois pour toute que le libéralisme économique et le capitalisme étaient le présent et l’avenir de l’Humanité et c’est à elle de s’adapter. Il n’y a pu de débats d’idées, plus de valeurs à défendre en dehors de l’Euro.  Il n’y a plus de tabou, plus de totems sociaux pourtant édifiés de longue lutte. L’avenir serait derrière nous. Il faudrait, dans l’ordre capitalisme, revenir au passé en remettant en cause tous les acquis sociaux, en nous faisant perdre chaque jour davantage la maîtrise de nos existences. Ils veulent nous soumettre à la violence économique qu’ils nous font déjà subir, nous faire l’approuver. La droite a construit une Europe de la Finance et du patronat. La Gauche devrait travailler à en modifier les règles. Force est de constater que François Hollande n’a pas montrer la détermination à construire une Europe des peuples et ne fait que se conformer aux règles budgétaires d’une Europe des finances qui prolonge la crise au bénéfice des plus riches. Force est de constater que François Hollande, Manuel Valls et consorts ont brouillé l’image de la Gauche en menant une politique de droite qui justifie la contraction UMPS utilisée par le Front National dans sa stratégie hypocrite et cynique de récupération des combats de la Gauche pour en détourner les électeurs vers son fonds de commerce : la xénophobie.

    Le budget 2014 est un budget démagogique de crise, un budget attentiste, contracté sur un déficit qui ne peut être réduit sans imposer une politique d’austérité encore plus insupportable et contre-productive. Il est dans le droit fil de l’abandon du socialisme pour une social-démocratie libérale proche du patronat. Il abandonne le social, la culture et l’écologie.

    On a compris que la transition écologique n’est pas une urgence budgétaire. On se souvient du limogeage de la ministre de l’écologie Delphine Batho qui avait osé exprimer sa déception de voir que le budget de son ministère avait été le plus atteint par la rigueur de Jean-Marc Ayrault. Aujourd’hui Ségolène Royal ne sait pas encore par quelle ponction fiscale, l’écotaxe va être remplacée. Son idée de taxer les sociétés d’autoroutes et de les rendre gratuites le week-end  n’a pas fait long feu à Matignon.

    On sait que la politique de réduction du déficit conduit aussi à des réductions de la contribution de l’Etat aux finances locales. Nos impôts locaux ne vont pas cessé d’augmenter, malgré la réforme des régions mal perçue par bon nombre de provinciaux et leurs élus.  

    Les Solfériniens ont découvert sous la présidence de François Mitterrand l’Amérique avec le néolibéralisme. Dans une interview donnée 9 juin 2011 à Média libre, Jean-Pierre Chevènement rappelait les premières étapes qui nous ont conduites où nous en sommes :

    « L’Acte unique européen, négocié par Roland Dumas, et la libération totale des mouvements de capitaux, y compris vis-à-vis de pays tiers, ou l’abandon de la clause d’harmonisation fiscale préalable qui figurait dans le traité de Luxembourg. Ou encore le Matif [Marché à terme international de France], créé en 1984, et la loi de libéralisation financière, en 1985. Tout cela était une manière de mettre Margaret Thatcher au cœur de la construction européenne, d’accepter d’abandonner l’Europe, pieds et poings liés, au capitalisme financier. En critiquant ces choix, je n’ignore pas l’existence du monde extérieur, mais on n’était pas obligé d’appliquer toutes les règles de la doxa néolibérale. On aurait pu maintenir quelque chose ressemblant à une économie mixte. L’Etat pouvait garder la maîtrise de quelques mécanismes de régulation essentiels. L’idéologie néolibérale a fait admettre comme vérité d’évangile que, grâce à la désintermédiation bancaire, les entreprises s’alimenteraient à plus faible coût sur les marchés financiers. L’entrée dans une mécanique irréversible en souscrivant à toutes les dérégulations prévues par l’Acte unique, la libéralisation des mouvements de capitaux, l’interdiction des politiques industrielles et des aides d’Etat, l’introduction de la concurrence dans les services publics, tout cela, personne ne nous le demandait vraiment ». Aujourd’hui, si la référence à Thatcher reste occultée, Sarkozy s’est accouplé politiquement à Angela Merkel et François Hollande suit l’exemple de Gerhard Schroeder. Le modèle libéral anglo-saxon est un moule obligé.

    tirole

    Un Français a obtenu le prix Nobel de l’économie 2014. Jean Tirole est décrit par le collectif Attac comme un néolibéral dogmatique « pour lequel la fonction économique essentielle de l'État est d'étendre la logique des marchés à l'ensemble des domaines de la vie sociale". Laurent Mauduit, le cofondateur du site d'information Médiapart le décrit lui comme "l'un des principaux promoteurs en France de l'OPA du monde de la finance sur l'enseignement et la recherche économique de pointe à l'université" dans un billet intitulé "Jean Tirole, le prix Nobel des imposteurs de l'économie"… Laurent Mauduit commence son article par : « C’est sans grande surprise, un concert de louanges qui a accueilli l’attribution du « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en l’honneur d’Alfred Nobel » - improprement appelé prix Nobel d’économie - au Français Jean Tirole. Du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, jusqu’à Jacques Attali, en passant par Najat Vallaud-Belkacem ou encore Valérie Pécresse, ce sont des applaudissements venus de tous les horizons qui ont salué le président et fondateur de l’École d’économie de Toulouse, par ailleurs professeur invité au célèbre Massachusetts Institute of Technology… »  Jean Tirole aime les paradoxes comme « à force de trop protéger les salariés, on ne les protège plus du tout » et c’est sur ce postulat qu’il propose sa réforme du travail.

    Aujourd’hui, l’une des têtes pensantes du capitalisme actionnarial est Jean Tirole, pour quil’entreprise n’a d’autre vocation que de maximiser les dividendes des actionnaires, et les autres parties prenantes doivent s’en remettre à la providence de l’Etat ! D’autres économistes sont tenus à l’écart des projecteurs de l’actualité, comme notamment les économistes atterrés, parce qu’ils défendent des alternatives économiques que l’impasse capitaliste de la doxa libérale. Site « Economistes atterrés » en cliquant ICI.

    Il est évident que le prix Nobel d’économie est réservé à la pensée économique unique qui fait du libéralisme, une doxa rejetant toute idée d’égalité, de partage et de solidarité. C’est aussi à travers ce prix prestigieux de l’économie que les pensées de la classe dominante restent les pensées dominantes. La classe qui détient la puissance dominante matérielle de la société reste la puissance dominante spirituelle à travers la presse et une légion de chercheurs patentés. Elle a aussi son prix de l’économie libérale.

    La doxa politique libérale veut que le budget de la France ne soit qu’un rouage de l’économie de marché et du libre-échange. Le parlement et la commission européenne iront finalement dans le même sens, celui de la réduction du déficit. Les jeux sont faits, rien ne va plus. On va encore nous expliquer que, dans l’austérité baptisée « rigueur budgétaire », se trouve notre salut. Finalement l’économie libérale pour le peuple, ce sera encore « à qui perd gagne ». Pour les plus riches et les spéculateurs, c’est « toujours gagnant ».

    U barbutu

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  • manif_tous

    La droite réactionnaire est à nouveau descendue dans la rue à Paris avec à la tête de l’organisation de la manifestation quelques culs bénis « emparticulé(e)s » qui s’érigent en gardien(ne)s du temple. Nous pensons à Ludovine de La Rochère (Ludovine Dutheil de La Rochère, née Ludovine Mégret d'Étigny de Sérilly… ça ne s’invente pas) et autre jouvenceau  Gonzague de Chanterac, qui gère les réseaux sociaux de ce club aristocratique et réactionnaire qu’est la « manif pour tous ».  Parmi les porte-parole, on trouve, pour exemple, Tugdual Derville, délégué général de l’association Alliance VITA. Il est impliqué dans l'opposition à l'euthanasie, l'avortement. Il est contre le mariage et l'adoption par les couples de même sexe, dans l'optique de ce qu'il nomme le « respect de la dignité humaine». On se souvient de Béatrice Bourges, alias Brigitte Barjot, sortie de l’entourage de Charles Pasqua et récemment expulsée d’un logement social abusivement occupé. Voilà les têtes médiatisées de la manifestation contre tout pour quelques uns.

    Alors que d’autres veulent imposer la sharia de façon barbare, nous avons aussi en France des moralistes intégristes qui opposent à la loi républicaine la morale religieuse, aristocratique et bourgeoise. Ces moralistes patenté(e)s ont pris l’habitude de venir faire des maelstroms dans le fleuve tranquille de l’évolution des mœurs pour en ralentir le cours.

    Il est un fait que notre capitaine de pédalo et son quartier-maître actuel ont préféré pratiquer le rétropédalage sur des sujets comme la PMA (Procréation Médicalement assistée) et la GMA (Gestation Médicalement assistée). Il faut dire qu’ils avaient fait l’erreur de les associer au « mariage pour tous » qui n’a pas été emporté par la vague homophobe alors que la GMA vient d’y être engloutie. Pourquoi avoir laissé ainsi entendre que la GMA intéresse surtout les homosexuel(le)s, alors qu’elle concerne tous les couples qui ne peuvent pas avoir d’enfants ? Il aurait dû n’être question que de l’extension de la PMA aux couples homosexuels. PMA et GPA n’auraient pas dû être liés dans le projet de la loi Taubira. Cette erreur est un manque de réflexion sur des sujets séparés intéressant la politique familiale. Cette erreur involontaire ou volontaire a donné de l’eau au moulin de la droite et de l’extrême-droite pour continuer à s’attaquer au mariage pour tous et à la GPA, sans dissocier les deux sujets.

    La loi Taubira est passée aux forceps et a permis à la droite de ressouder la partie extrême de son électorat. Des politiciens de droite et d’extrême-droite annoncent que, de retour au pouvoir, ils l’abrogeront ou, au minima,  la modifieront de façon à la verrouiller en empêchant le recours à la PMA par les couples homosexuels et à la GMA pour tous les couples. Manuel Valls, favorable à la GMA pour les besoins de sa candidature aux Primaires socialistes, vient de se déclarer, au nom du gouvernement et du Chef de l’Etat, totalement opposé à sa légalisation. Nous savons que le sujet a fait débat au sein du parti socialiste et que des députés socialistes n’ont même pas voté la loi Taubira. Le débat est légitime et l’interdiction se discute. 

    C’est surtout la GMA qui prête à polémique. Le principal argument contre cette pratique légale dans d’autres pays est la marchandisation des ventres des mères porteuses. On pourrait aussi évoquer tous les orphelins ou enfants abandonnés en attente d’une adoption qui serait un acte plus généreux que le désir de procréer et de perpétuer un ADN. Toutefois, nous avons du mal à discerner le trouble de l’ordre public que provoquerait la légalisation de la GMA. Le recours à la GMA et la PMA sont des choix personnels qui ne portent pas atteinte aux familles non concernées comme le mariage pour tous n’a pas porté atteinte aux mariages des hétérosexuels. Par ailleurs, il existe déjà des trafics d’enfants à travers les procédures d’adoption. Faut-il interdire l’adoption ? Bien sûr que non ! Seul son contrôle est nécessaire pour éviter tout trafic, comme il serait nécessaire de contrôler la procédure de la GMA pour les mêmes raisons.  

    La PMA est autorisée pour les couples de même sexe dans sept pays européens : la Belgique, le Danemark (pour les femmes mariées uniquement), l'Espagne, la Finlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède. La GPA est possible dans sept pays européens. En Belgique, aux Pays-Bas, en Pologne et en Slovaquie, aucune législation ne l'interdit, ce qui l'autorise de fait. La GPA a été légalisée en Roumanie, mais aussi en Irlande (où une loi protège cependant l'embryon) et au Royaume-Uni (où il est interdit de pratiquer des GPA « à titre onéreux » ou via une exploitation forcée).

    PMA et la GMA sont des sujets qui font l’objet d’une récupération politique, alors qu’ils méritent un débat démocratique sur la base des libertés individuelles. Le seul argument social, c’est-à-dire d’intérêt général, est celui du nombre des enfants en attente d’adoption.  Ceux-là sont nés et la GMA ne doit pas réduire le nombre des adoptions, en sachant que les procédures pour adopter sont difficiles, longues et onéreuses. Le pire des arguments est celui avancé par Valérie Pecresse dans un face à face affligeant avec Olivier Le Foll. Elle est contre la GMA (comme ses mentors) et a fait valoir que les femmes allaient pouvoir se faire greffer un utérus comme cela a été réalisé à titre expérimental en Suède. Cette ancienne Ministre de Fillon et de Sarkozy (entre les deux son cœur balance aujourd’hui) devrait se faire greffer un brin de décence dans son cerveau de politicarde à l’affut d’un nouveau poste ministériel. Elle s’est affichée dans le clan Fillon et soutient Sarkozy dans sa campagne pour la présidence de l’UMP qui ressemble à une campagne à la présidence de la République. Son argument est le comble de la connerie dans un débat sérieux qui touche 2.000 enfants qui seraient concernés en France par la question de la reconnaissance de la filiation des enfants de Français nés d'une GPA effectuée à l'étranger. Le sujet est sérieux aussi lorsqu’on évoque au risque d’eugénisme engendré par les manipulations génétiques et les dons de sperme dans le cadre de la PMA. Si les risques et la marchandisation doivent être écartés, les libertés individuelles ne doivent pas être soumises aux diktats des intégristes moralisateurs. C’est le rôle des gouvernants et des élus du peuple d'accompagner l'évolution des moeurs par des lois en accord avec les libertés individuelles.

    Si le slogan du « mariage pour tous » illustrait une extension des droits, celui de la « manifestation pour tous » apparaît comme un abus de représentativité, puisqu’elle ne concerne qu’une frange réactionnaire de la population. Il suffit de les entendre s’exprimer : moi je veux… moi je ne veux pas… je défends nos enfants… C’est de leur éducation que dépendent les leurs. Qu'ils ne se préoccupent pas de l'éducation de tous les enfants. Les enfants ont besoin d'un père et d'une mère, disent-ils. Un slogan simpliste et réducteur, lorsque l'on pense à la diversité des situations des enfants dans le monde. Faut-il interdire le divorse et le veuvage? Un orphelin n'a-t-il aucun espoir d'être un adulte heureux? Combien de gens ne se reconnaissent pas dans ce « pour tous » qui rejette les homosexuels et les enfants nés grâce à la GPA ? On peut être contre la GPA et la PMA à titre personnel et ne pas exiger de les interdire. On peut être hétérosexuel(le), sans stigmatiser les homosexuel et les exclure « des droits pour tous ». On peut être catholique, juif et musulman et ne pas imposer sa morale aux autres. C’est aussi de cela dont il s’agit.

    Voilà comment un sujet touchant des êtres humains est manipulé par ambitions personnelles ou pour diviser les gens et flatter un électorat. Les organisateurs et une certaine presse s’ingénient à gonfler leurs effectifs de façon astronomique. Lors de la première manifestation, ils ont annoncé un chiffre de 1,4 millions de manifestants rassemblés à Paris le 24 mars. La police en a annoncé 300.000…  1,4 millions ? En 2009, cela représentait la moitié de la population parisienne intra-muros qui aurait été réuni sur 3% de la surface de la capitale. Dimanche dernier, Selon les organisateurs, le cortège a rassemblé 500 000 personnes à Paris, et 30 000 à Bordeaux. Pour la préfecture, en revanche, les manifestants n'étaient que 70 000 dans la capitale et 7 500 en Aquitaine. Le constat que l’on peut faire est que ces manifestations de la droite la plus réactionnaire ont la faveur d’une presse qui néglige les conflits sociaux. Pire, elles influencent un Chef de l’Etat et un gouvernement davantage que les 4 millions d’électeurs qui ont voté Front le gauche au premier tour des Présidentielles 2012.

    Valls_city

    La « manifestation contre tout » est une manipulation de plus pour tous. Elle n’a pas de sens puisque la GMA ne sera pas légalisé sous le quinquennat de François Hollande. Elle demande l’interdiction de ce qui est déjà interdit et le mariage pour tous a fait l’objet d’une loi, donc d’un vote démocratique dans le cadre de la constitution française. Les débats médiatiques sur le mariage pour tous, la GMA, l’Etat islamique, le Mali, l’arrivée en France du virus Ebola et le retour concomitant de Sarkozy ne doivent pas détourner le plus grand nombre des conséquences sociales des politiques libérales menées et promises. Au sein du gouvernement, après l’interview censurée de François Rebsamen qui avait déjà stigmatisé les chômeurs et venait de dévoiler  à un journaliste de Miroir ses convictions très libérales, Manuel Valls est allé à Londres pour réaffirmer son cap résolument libéral et ses intentions de réformer le code du travail et fait nouveau : le système d’indemnisation des chômeurs jugé trop généreux. On peut penser que les propos du Ministre du travail sur le contrôle plus strict des chômeurs ont été tenus dans le contexte de discussions gouvernementales sur le sujet. Révision des 35 heures et des seuils sociaux, durcissement du système d’indemnisation des chômeurs… voilà ce qui se trame à Matignon et à l’Elysée.

    La solution du chômage a été trouvée : puisque la politique menée n’inverse pas la courbe du chômage, il faut supprimer des chômeurs des listes des Assedic et ne plus les indemniser. La politique des boucs émissaires et des populistes, chère à Sarkozy, refait surface avec Manuel Valls : les fonctionnaires, les chômeurs, les assurés sociaux, les commandants de bord d’Air France, les marins de la SNCM, la CGT, le Front de gauche… etc.  

    Vive l’Allemagne et l’Angleterre ! Manuel Valls a évoqué l’exemple anglais du système d’indemnisation du chômage. Margaret Thatcher, Gerhard Fritz Kurt Schröder… voilà ses modèles !  La casse sociale anglaise et l’austérité allemande ! Il a trouvé des échos favorables en France parmi les Solfériniens mais aussi parmi des élus UMP comme Eric Woerth. C’est un comble. Marine Le Pen aura beau jeu de dénoncer l’UMPS.  

    On finit par se poser la question : est-ce que Manuel Valls va être un candidat aux primaires de l’UMP, si François Hollande veut récidiver au PS ?

    U Barbutu

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