• Castaner joue son avenir

     

     Le mauvais coup de Castaner

     

    Notre ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a la réputation d’être un fameux joueur de poker, depuis sa jeunesse. Il a donc pris l’habitude de bluffer, voire de mentir, au cours des parties dans lesquelles il est engagé. Lors du premier mai, journée internationale des travailleurs, il s’est livré à une pitoyable tentative de dénigrement des manifestants. Selon lui, une trentaine d’individus, issus du cortège auraient attaqué sauvagement l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris ! Pour s’y livrer à d’horribles exactions contre le personnel hospitalier, en particulier contre celui du service de réanimation. Une horde sauvage en quelque sorte, déferlant dans un sanctuaire. Monsieur Castaner a visiblement confondu vitesse et précipitation. Il a cru jouer un bon coup, en formulant un mensonge, pour unique objectif de discréditer, une fois de plus, les gilets jaunes et le mouvement social. Bien évidemment un certain de fayots de service, comme la directrice de l’hôpital en cause, le président de l’Assistance publique de Paris, les godillots de la macronie, toutes les radios, les télés, aux ordres, ont repris tous en cœur la thèse de l’attaque, sans prendre la précaution élémentaire de vérifier sur le terrain la véracité des faits. On a pu savourer toute la logorrhée développée sur toutes les télés d’information en continue, par toute une série de spécialistes, de journalistes, de politologues et autres consultants pour crier leur dégoût, leur honte et s’insurger unanimement contre les manifestants qui se sont retrouvés, contraints et forcés, dans l’espace hospitalier de la Pitié-Salpêtrière. Manifestants qui défilaient pacifiquement et qui cherchaient à rejoindre la place d’Italie. Mais devant les charges incessantes de la police, les nuages de gaz lacrymogènes, les masses d’eau déversées sur la foule, un vent de panique s’est abattu sur les manifestants qui ont cherché à sortir de la nasse dans laquelle ils étaient enfermés. Certains ont réussi à trouver refuge dans une cour de l’hôpital, toujours pourchassés par la police. Un groupe a tenté d’accéder au premier étage d’un bâtiment, celui du service de réanimation, sans en connaître l’identité. Une vidéo, tournée par un membre du personnel, montre sans ambiguïté que les manifestants ne cherchaient pas à tout casser, mais à se protéger des charges de la police. D’autres vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux vont dans le même sens et viennent infirmer les propos fallacieux de Christophe Castaner. D’ailleurs, notre ministre de l’intérieur, a depuis lors rétropédalé, sans verser toutefois dans l'autocritique. Fini donc l’attaque. Il parle désormais d’intrusion. Un petit effort et il finira par avouer qu’il a menti. C’est une autre histoire.

    Le comportement de Christophe Castaner relève de l’irresponsabilité et de l’incompétence. Une seule solution : sa démission. Mais cette dernière, même acquise, ne changerait pas le problème de fond. La politique d’austérité et de régression sociale, menée par Macron et son équipe. C’est un changement de cap qu’il faut pour le pays. On ne l’obtiendra que par l’amplification des luttes sociales.

    Jean Antoine Mariani

     

     

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