• CORSE juillet 2012 031

    Un des grands thèmes de la politique que le gouvernement doit mettre en œuvre est la transition énergétique. Le crise ukrainienne a donné une urgence.

    La France et d’autres pays d’Europe à l’instar de l’Allemagne, des Pays-Bas, de l’Italie, de l’Espagne et du Portugal sont fortement dépendants du gaz russe. La crise ukrainienne a fortement tendu les relations entre l’Europe et Vladimir Poutine, en faisant prendre conscience à toutes ces nations européennes de leur extrême vulnérabilité face à cette source d’approvisionnement menacée par une crise politique majeure du jour au lendemain.

    La diversification nécessaire des sources d’approvisionnement en hydrocarbures  pousse à entamer la réalisation du projet de gazoduc Algérie-Sardaigne-Europe, dont les travaux peinent à démarrer. Le projet Galsi retrouve donc une certaine viabilité économique et financière. Le chantier de ce gigantesque gazoduc intercontinental, dont une bonne partie en offshore, devrait être lancé rapidement. La presse a parlé de séances de travail regroupant les parties algériennes et italiennes associées au projet.

    La réalisation de ce gazoduc serait un enjeu capital, non seulement pour l’Italie, mais aussi pour la France qui serait ravitaillée à partir de la Corse et pratiquement tous les pays de la rive Nord de la Méditerranée. Selon le journal El Watan : « Cette grosse conduite de gaz naturel, d’une longueur de 900 km, dont 600 km sous la mer, acheminera le gaz naturel du gisement de Hassi R’mel (Algérie) vers l’Italie du Nord à travers la Sardaigne. Ce projet, confié à une entreprise créée en janvier 2003 par Sonatrach et quatre firmes italiennes (Edison, Enel, SFIRS et T.Hera), disposerait déjà des 4 milliards d’euros nécessaires à la réalisation de ce gazoduc supplémentaire ». L’Algérie devra mettre chaque année à disposition du Galsi environ 8 milliards de m3 de  gaz. La Commission européenne et un consortium bancaire se tiendraient déjà prêts à financer les travaux nécessaires.

    Il reste à évaluer les conséquences écologiques sur notre île et à connaître les éventuelles retombées économiques si elles existent. Un dossier à suivre...

    Pidone

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  • En Corse, contrairement à ce qui se passe habituellement dans les petites communes, les électeurs ont choisi le changement maintenant à Ajaccio et Bastia. Nous voulons parler du changement de municipalités.

    A Bastia, une coalition a contré la succession du père par le fils Jean Zucarelli. A la tête de cette coalition, c’est toutefois le fils Gilles Simeoni, nationaliste modéré, qui s’assiéra dans le siège du premier magistrat de Bastia. C’était sans doute prévisible puisque nous avions lu dans un roman « Commando FNLC », écrit par Jean-Pierre Santini, une fiction qui pourrait apparaître aujourd’hui comme la prédiction imaginaire de cette victoire :

    1. PETIT PORTAIT extrait du livre "COMMANDO FLNC" publié en janvier 2013. On ne peut pas dire que l'alliance avec la droite n'était pas annoncée.

      Ghislain Simoni se situait un cran au-dessus de tous les autres. Il avait de qui tenir pour l'éloquence et le charisme. Fils d'Albert Simoni, le héros des évènements de Bravone en 1975, il avait fait de brillantes études de droit avant de reprendre le ...cabinet de son père. Il s'était aussitôt distingué comme l'un des meilleurs avocats du barreau de Bastia et s'était engagé résolument dans la défense des patriotes emprisonnés ce qui lui valait une estime publique générale. C'est sans doute cette qualité qui lui permit d'entamer une belle carrière politique en transcendant les courants traditionnels du nationalisme, pour se rallier à la fois les couches populaires dans les quartiers sud et une fraction de la bourgeoise locale installée au centre-ville. Comme son père, Ghislain Simoni, portait beau, ce qui ne laissait pas indifférent l'électoral féminin. Il avait donc lancé un mouvement dont il était le principal animateur et qui, par sa dénomination même, prétendait faire la Corse : « Femu a Corsica » (Faisons la Corse). La première personne du pluriel constituait le leurre habituel de tous les chefs qui donnent à leur troupe l'illusion qu'elles participent à l'élaboration des projets politiques. En cela, Ghislain Simoni se situait parfaitement dans la tradition de la démocratie française dont le seul but est de permettre à une classe politique de confisquer la souveraineté populaire. Ses études en droit lui avaient permis de renforcer une conviction déjà largement acquise auprès de son père et renforcée par l'observation quotidienne des jeux politiciens. Il avait fait sienne la formule de Condorcet qui déclarait en 1792 : « Mandataire du peuple, je ferai ce que je crois le plus confirme à ses intérêts. Il m'a envoyé pour exposer mes idées et non les siennes. » Tout le mépris pour les citoyens est ainsi exprimé. Ils n'ont pas d'idées et leur choix se limite à celles exposées par les candidats aux divers scrutins. Comme tous les politiciens de Corse, de France et de Navarre, Ghislain Simoni était convaincu que le peuple n'avait ni imagination, ni intelligence, ni capacité à faire lui même acte de souveraineté. Certes, suivant l'exemple paternel et plus généralement ceux que donne la démocratie représentative, il demandait leur avis aux adhérents de son parti et aux électeurs pendant les campagnes. Il organisait des séminaires ou de grandes assemblées sous chapiteau, mais la messe était déjà écrite par lui-même et son staff. Les questions habilement orientées trouvaient des réponses toutes faites au point que l'assistance s'en émerveillait. C'est un cerveau, disaient les plus admiratifs, quand il n'était qu'une mécanique soigneusement mise au point pour donner l'illusion d'une intelligence spontanée ou d'une imagination créatrice. Bref, l'homme faisait florès, recueillant le respect silencieux des hommes et l'adulation hystérique des femmes. Il rêvait par-dessus tout de devenir maire de la bonne ville de Bastia dominée depuis un siècle par la famille Zuccarelli. Il était fort probable qu'il y réussisse un jour grâce au pacte secret passé avec la droite traditionnelle. Il n'était pas à une contradiction près, choisissant ainsi pour alliés les meilleurs défenseurs locaux d'un pouvoir qu'il qualifiait parfois, mais de plus en plus rarement, de colonial afin d'entretenir le moral d'une base encore embuée de nationalisme. Le père avait donné la leçon qui, autrefois, avait su réaliser des unités de façade à but électoraliste entre autonomistes et indépendantistes allant même jusqu'à rencontrer discrètement les représentants de l'organisation clandestine pour négocier avec eux des contrats ponctuels tout en dénonçant publiquement leur action. Cela faisait partie d'un jeu qu'acceptaient de jouer eux-mêmes les chefs du FLNC. C'est qu'on était entre soi dans ce petit monde qui avait soutenu jusqu'au dernier moment la guerre coloniale menée par la France en Algérie. Les ascendants idéologiques des nouveaux venus sur la scène politique nationaliste ne les conduisaient pas à rechercher les voies et moyens d'une société solidaire, plus juste et plus égalitaire. Presque tous étaient fascinés par le libéralisme et se comportaient en parfaits représentants d'une bourgeoisie locale qui espérait faire grossir sa boutique dans le cadre d'une autonomie de gestion.
    2. "Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou existantes serait de pure coincidence et donc fortuite".

    A Ajaccio, Simon Renucci est battu et n’a pas obtenu un troisième mandat. Sans doute, le choix du PCF de faire alliance au premier tour en divisant le Front de gauche, la dissidence de Mme Anne-Marie Luciani qui n’a pas donné de consignes de vote au 2ème tour et le maintien d’une liste nationaliste ont pesé dans les résultats puisque Simon Renucci n’a pas disposé d’une réserve de voix suffisante. Son discours de campagne ne s’est pas avéré rassembleur lorsqu’il proclamait sa foi en la social-démocratie. Il a assumé par l’échec son soutien à la politique de Francois Hollande au sein du parti social-démocrate corse.

    En Corse, c’est aussi le vieux parti radical de gauche avec ses deux courants, social libéral et républicain « dit de gauche », qui a subi cette défaite. « Républicain de gauche », c’est le clan Zucarelli. On se souvient que le père Emile avait choisi Jean-Pierre Chevènement contre Chistiane Taubira aux présidentielles de 2002. Il eut en son sein Bernard Tapie qui a soutenu Nicolas Sarkozy (Allez savoir pourquoi ?). Ce parti désuet et sous perfusion du Parti socialiste n’est en fait ni radical ni de gauche mais centriste. Il avait pris l’appellation de Parti radical socialiste pour soutenir la candidature aux Présidentielles de Lionel Jospin avant de revenir à sa vieille étiquette qui fait surtout recette en Corse et en Midi-Pyrénées. C’est un parti qui, comme la droite en Corse, s’est maintenu par le clanisme et le clientélisme.

    La Corse a, comme ailleurs, besoin d’un renouvellement de la classe politique si elle veut se sauver de ses vieux démons. C’est à la jeunesse de ne pas se laisser embarquer dans le clanisme et le clientélisme d’où qu’il vienne. Il faut se méfier de la propagande médiatico-politique. Aujourd’hui, s'informer devient une compétence, indispensable à propager pour la démocratie (Cynthia Fleury, philosophe)

    U Barbutu

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  • sncm_tempête

    Alors que la SNCM est dans la ligne droite pour savoir ce qui lui est réservée à l’arrivée en avril, puisque ce sera le mois prochain qu’on saura si un financement et un nouvel investisseur ont été trouvés pour l’acquisition de nouveaux navires, le Syndicat des Travailleurs Corses fait bande à part en ayant déposé un préavis de grève concernant la CNM pour le 24 mars prochain alors que l’Intersyndicale dont il ne fait pas partie en a déposé un autre pour le 26 mars relatif à la survie de la SNCM.

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    Cyril Venouil, délégué STC de la compagnie, n’a pas donné le détail des discussions en cours avec la direction, le blocage porterait exclusivement sur des points internes à la compagnie, à savoir« le respect des accords signés, les effectifs à bord du «Piana » (NDLR : le plus récent des trois navires de la Méridionale) et le déroulement de carrière d’une certaine catégorie de personnel ».

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    Après le préavis du STC concernant la Méridionale,  un autre préavis de la CFE-CGC, suivi par la CGT ainsi que d'autres syndicats de l'intersyndicale (à l'exception du STC) a été déposé et  concerne la SNCM pour le 26 mars. Les cinq motifs ont fait l’objet du communiqué reproduit ci-dessous :

     

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    On comprend la méfiance de l’Intersyndicale après les tergiversations de l’Etat sous la pression de la commission européenne et les reculades de l’actionnaire principal Transdev, filiale de Véolia, qui préconise maintenant la mise en procédure collective de la compagnie. Ce préavis de grève apparaît donc comme le résultat du climat de méfiance qui s’est installé entre les salariés et les actionnaires dont fait partie l’Etat à travers la Caisse des Dépôts et des Consignations. La méfiance est exacerbée par l’attitude du Président de l’assemblée corse et le projet de SEM promu par le STC proche des mouvements nationalistes. Faut-il encore rappeler le harcèlement judiciaire dont fait l’objet la SNCM de la part de la compagnie italo-suisse Corsica Ferries, harcèlement favorisé et accompagné par le lobbying des transports Low cost  auprès de la commission européenne ?

    Malheureusement, ce sont les marins de la SNCM et de la CNM qui sont les victimes d’une partie qui se joue à Bruxelles. En faisant grève, ils pénalisent encore leur compagnie et les voyageurs qui veulent leur faire confiance. Tout cela leur est préjudiciable. Ils le savent mais n’ont comme moyen d’action que la grève. Une fois encore, ils n’ont pas l’assurance que les accords signés seront tenus par toutes les parties et l’Etat donne l’impression de vouloir les rouler dans la farine tout en gagnant du temps.

    Matalone

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  • solidarité1

    Il y a des besoins élémentaires qui sont des droits : se nourrir, se déplacer, se soigner et se loger.  Des solutions peuvent être apportées pour que chacun puisse tout simplement vivre normalement. Sur l'île, parmi les 300.000 habitants, la pauvreté toucherait près de 30.000 personnes, 16 000 retraités gagnent environ 600 euros par mois et 40 % d'entre eux sont en situation de précarité énergétique. La précarité touche principalement les nouveaux arrivants en zones urbaines et les Corses en milieu rural qui n’est plus le dernier rempart contre l’exclusion sociale. Un court-métrage de 52 minutes « Aiutu » a été réalisé par Gisèle Casabianca qui est allé à la rencontre des laissés pour comptes. Des saisonniers, retraités, employés, étudiants ou chômeurs doivent faire face à ce quotidien si difficile, Aiutu !leur donne la parole. La Corse a aussi ses SDF et certains meurent dans des abris de fortune. A Ajaccio pour construire un nouvel abri de nuit, « Notre seul souci aujourd'hui, c'est le foncier car il, y a pénurie de terrain à Ajaccio », expliquait en janvier 2012 Jean-Louis Aribaud, directeur du département de la cohésion sociale. Il s’agissait de créer 30 places et finalement c’est Mezzavia qui a été choisi. A Bastia 12 nouvelles places ont dû être créées en 2012 dans l’ancien hôpital de la ville. Il s’agit là de mesures d’urgence insuffisantes et qui ne règlent pas le problème de fond.

    Une politique sociale au niveau local est possible.

    Il faut aussi réfléchir à une politique du logement pour tous. Le nombre de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté est alarmant. Celles qui sont confrontées aux difficultés du logement sont de plus en plus nombreuses. La Fondation Abbé Pierre indique que 3,5 millions de personnes sont mal logées et, plus largement, que 10 millions sont confrontées d’une façon ou d’une autre à la crise du logement.

    Le problème du logement n’épargne pas la Corse et des solutions doivent être recherchées pour lutter contre la spéculation immobilière et la cherté des loyers mensuels, conséquence de celle des locations saisonnières.

    Une révision des PLU sous contrôle et un Observatoire de l'urbanisme sont souhaitables. Les maires et les préfets ne doivent plus faire ce qu’ils veulent. Des associations doivent continuellement ester en justice pour faire respecter la loi dans certains secteurs de l’île. Il faudrait un contrôle à priori par un organisme indépendant pour limiter les procédures administratives coûteuses pour toutes les parties. Il faut lutter contre l'urbanisme anarchique qui gangrène notre île depuis trop longtemps. Toute construction devrait, au préalable, être concertée et l’Observatoire de l'Urbanisme aurait pour mission d'étudier toute nouvelle implantation et de réfléchir en amont aux aménagements routiers et à la présence d'équipements publics. Il faut éviter de sur-densifier des secteurs et repenser l'urbanisme. Il faut préserver le littoral et les sites classés.

    Il est vital de stopper la spéculation immobilière et de permettre à tous les travailleurs  insulaires d’accéder à la propriété en Corse. Cela se fera par une législation règlementant la vente immobilière et le respect de la loi littoral. Il est nécessaire aussi d’amplifier les aides à l’accession à la propriété. Il s’agit là d’affirmer une volonté politique d’en finir avec les errances passées pour préparer l’avenir. Lorsque l’on parle de communauté de destin, on ne laisse personne au bord de la route.

    Les logements sociaux existants doivent être inspectés, rénovés et d’autres doivent être construits en tenant compte de la transition énergétique. Logements sociaux, collectifs ou individuels, Ajaccio et Bastia doivent être des secteurs immobiliers exemplaires et en phase avec leur environnement. La transition énergétique est un défi, écologique et économique, à relever. Il est aussi nécessaire de créer des logements à la fois pour les jeunes et les seniors de façon à créer des liens entre les générations. La politique du logement s’inscrit dans le « vivre ensemble ». Elle doit aussi éviter les ghettos de riches et de pauvres, au lieu de mettre un pansement sur une jambe de bois avec Les CUCS (Contrats urbains de cohésion sociale). Comme Bastia, Ajaccio a le sien destiné à près de 19 000 habitants résidants dans plusieurs quartiers prioritaires : Cannes-Salines et Jardins de l’Empereur, Saint-Jean/Loretto, Pietralba/Budiccione/A Mandarina, puis Vazziu, Mezavia et le secteur Citadelle/Viletta. Que fera la nouvelle municipalité en faveur de ces 19.000 habitants?Ces contrats font partie des promesses de François Hollande: l'engagement n°27 du Président de la République. Il a dit : «  Je lancerai une nouvelle génération d'opérations de renouvellement urbain, je les complèterai par des actions de cohésion sociale en lien avec les collectivités et les associations, et je maintiendrai les services publics dans nos banlieues ». Après les promesses, Hollande se débarrasse de tous les problèmes par des contrats et des pactes, tout en menant sa politique d’austérité. Il ne résout rien à long terme. Il temporise puis se débarrasse de patates chaudes en maintenant, coûte que coûte, son cap à droite, celui du néolibéralisme.

    En Corse, la cohésion sociale passe par une politique du logement à long terme, la lutte contre la spéculation immobilière et la cherté des loyers annuels. Elle passe aussi par la défense des services publics et donc le refus des politiques d’austérité. Il faut rappeler que des communes ont été victimes de produits financiers toxiques et souvent de la mauvaise gestion des municipalités en place. Tout cela au détriment des contribuables et des  politiques concrètes du logement. Les communes sont maintenant victimes des plans d’austérité alors que leurs charges ont été accrues.

    Les statistiques le montrent. Le parc immobilier corse est constitué de trop de résidences secondaires par rapport aux résidences principales. Beaucoup plus que la moyenne nationale. Les prix de l’immobilier sont devenus prohibitifs. Les insulaires qui ont des petits revenus ont du mal à acheter ou trouver des locations décentes à des prix abordables. Dans certaines communes le parc des logements sociaux est insuffisant, malgré la loi qui les contraint à un quota rarement respecté. Certaines communes préfèrent payer des amendes que tenir leur quota imposé de logements sociaux. Si on ajoute au problème du logement social le taux endémique élevé du chômage, l’exode des jeunes Corses explique le fort vieillissement de la population insulaire. Comme il y a 60 ans, des Corses sont condamnés à l'exil? La politique du logement doit prendre en compte et agir contre les facteurs nuisibles à l’avenir de la Corse et qui sont ceux d’une politique du tourisme au détriment du développement d’une économie diversifiée associée à une politique sociale dans laquelle le logement occupe une place importante. Si l’activité touristique est un secteur important de l’économie insulaire, elle ne doit pas être privilégiée au détriment des travailleurs corses, en abandonnant tout autre développement industriel. Des communes doivent en outre se suréquiper pour accueillir des flux saisonniers et cela a un coût assumé dans les budgets communaux déjà fragilisés par la politique d’austérité.

    Ce sont les tourismes de masse et de luxe qui font de l’île la proie des spéculateurs en empêchant la mise en place d’une politique sociale répondant aux besoins des insulaires. La Corse n’est pas qu’une île touristique. Les avancées scientifiques devraient permettre de développer une  économie de la mer, dont Jean-Luc Mélenchon se fait le porte-parole. La Corse a des richesses terrestres mais aussi maritimes. Aujourd’hui on peut même fabriquer une matière plastique biodégradable à partir de certaines algues. Il existe des énergies propres. Le soleil et la mer sont des atouts de la Corse mais pas uniquement pour y construire des résidences secondaire, des clubs de vacances, des hôtels et des paillotes.  Une industrie écologique peut s’installer et se développer sur l’Île. L’agriculture et l’élevage doivent être davantage aidés, les terres agricoles et les pâturages préservés.

    Nous invitons les Corses à prendre connaissance des programmes et des projets des candidats en ce qui concerne la spéculation immobilière et la politique du logement. Quelles propositions font-ils.?Quels engagements prennent-ils par rapport aux enjeux sociétaux que pose la politique du logement? De quelle politique volontariste sont-ils porteurs? Quel développement industriel et commercial proposent-ils pour  sortir du tout touristique facteur de spéculation immobilière et de crise du logement ?

    D’autres sujets devraient être abordés. D’aucuns les regardent par le petit bout de la lorgnette et d’autres du plus loin possible pour les éviter. 

    Les transports gratuits ou avec une tarification sociale peuvent assurer à tous la liberté de se déplacer en réglant les problèmes de parking et de pollution des centres urbains. Ce n’est pas une utopie. Certaines communes l’ont déjà fait et ça marche.  

    L’eau est un élément essentiel à notre alimentation et  à notre santé. Les services des eaux ont été confiés à des multinationales dont le seul souci est le profit. La solution existe depuis longtemps, c’est celle des régies. Même Paris y est venue en 2010 et  nul ne s’en plaint. 

    Manca alternativa préconise le passage en régie pour les services des eaux en pays d’Ajaccio et la gratuité des transports. Ce sont des propositions simples qui ont déjà fait leurs preuves ailleurs.

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    Malheureusement, à Ajaccio, les premiers débats auxquels nous avons assisté semblent très éloignés des préoccupations sociales et environnementales. Les discours sont ceux  d’un néolibéralisme sans odeur et sans saveur dans une Corse que l’on parfume à l’anesthésiant. Tous les candidats se connaissent bien et se ménagent ; On se chipote, on se chamaille mais on ne repousse aucune alliance au second tour. La seule question qui domine chacun d’eux est : Qui sera le nouveau locataire de la mairie ? Les statistiques sont là pour maintenir le suspense sans qu’un candidat n’accepte de vraiment les commenter. On a l’impression d’assister à une course immobile. « Immobile », c’est cela ! A Ajaccio, tout semble immobile. Pourtant le titre d’un nouveau magazine incite à bouger. « Bouge ta Corse ! »  Un bon titre et une incitation pas inutile à l’adresse des candidats aux élections municipales.

    Fucone

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  • robinet_verre_modifié-1

    L’eau n’est pas un produit de consommation comme les autres. C’est une source vitale. Les pompes à eau doivent-elles rester des pompes à fric ? Des multinationales achètent des sources dans le monde entier et d’autres obtiennent des délégations pour les services publics des eaux. Chaque Français consomme 150 litres d’eau par jour soit 198€ par habitant et par an, ce qui représente 13 milliards d’euros par an. C’est un marché partagé entre les entreprises privées (70%) et les régies (30%) en ce qui concerne la production d’eau potable. En matière d’assainissement collectif, c’est plus équilibré : secteur privé 56% et régies 44%. Le prix de l’eau potable varie dans une échelle de 1 à 7.

    La concurrence ne joue pas entre les multinationales. L’obtention d’une délégation de service publique peut être sujette à de petits arrangements. On peut s’interroger sur le principe même de la DSP à des entreprises en situation d’oligopole restreint à l’échelle mondiale et la légitimité de l’appropriation des profits et des “sur-profits” que sont les dividendes versés aux actionnaires.  Il ne s’agit pas de s’illusionner, - ou il s’agit de ne pas s’illusionner -, sur la “mise en concurrence” au sens du Code des Marchés Publics et de ses “avantages” supposés. Les multinationales, est-il encore besoin de le démontrer, préfèrent distribuer des dividendes qu’investir. Elles installent des monopoles à travers des filiales. A l’échelle mondiale, cette activité de service des eaux est dominée par les deux multinationales françaises : VEOLIA – GENERALE DES EAUX et SUEZ-LYONNAISE DES EAUX. Leur compétition semble nettement plus active sur les marchés internationaux qu’en France. Par ailleurs, nous avons en Corse l’expérience de la politique de VEOLIA à travers sa filiale TRANSDEV dans la gestion catastrophique de la SNCM.  On se souvient de sa gestion attentiste des chemins de fer corses jusqu’à 1983, sans aucun investissement pour les moderniser. La dernière société privée ayant exploité le réseau dans le cadre d’une DSP était la Société générale de chemins de fer et de transports automobiles (CFTA), intégrée dans le groupe Veolia Transport. Que ferait une telle multinationale en position de monopole sur les transports intérieurs de la Corse et sur le commerce de l’eau ? Il ne lui reste plus qu’à acheter les eaux minérales insulaires pour faire à travers des filiales et sans vraie concurrence, des profits sur deux nécessités vitales : boire et se déplacer. Ce serait un retour à la gestion privée de la Corse par l’Office Saint Georges.

    Durant une année de mars 2011 à mars 2012, France Libertés et 60 millions de consommateurs ont mené en France une enquête auprès des citoyens destinée à améliorer l’information sur le prix du service de l’eau. Cette opération transparence est d’autant plus importante que d’ici 2015, les contrats d'un grand nombre de communes arrivent à échéance. L’ONEMA (Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques) a lancé en 2008 l’observatoire de l’eau. Objectif : réaliser une base de données des services de l’eau en France accessible à tous. En 2012, à peine 10% des collectivités l’ont renseignée malgré leur obligation légale.  Cette grande enquête citoyenne est accompagnée d’une plateforme de partage d’informations et de contenus pédagogiques visant à informer et à sensibiliser les citoyens et les élus : www.prixdeleau.fr . Le prix moyen de l'eau sur les bassins Rhône Méditerranée et de Corse était de 2,89 €/m3 en 2007. Il est en 2012 de 3,04€ en Corse et de 2,96€ en Provence-Côte d’Azur.

    Le 21 mars 2012, soit un an après le début de l'opération, France Libertés et 60 millions de consommateurs ont présenté le bilan de l'enquête sur le prix du service de l’eau lors d'une conférence de presse. 60 millions de consommateurs et Stéphanie Truquin, économiste à l'Institut National de la Consommation ont fait un constat et un article est paru en avril 2012 : Cliquer ICI  pour télécharger le dossier ci-dessous :

    En 2017, l’agglomération du pays d’Ajaccio devra renouveler le contrat signé avec la Compagnie générale des eaux (Véolia). On peut s’interroger sur le choix à faire. En 2010, Paris a choisi la régie et 100% de l’eau y est publique. Ce passage en régie a été bénéfique. C’est un succès. Pourquoi ne pas suivre l’exemple à Ajaccio et ailleurs car des milliers de contrats de DSP arrivent à terme. Voilà un choix dont doivent parler les candidats aux élections municipales car ce sont les élus qui auront à le faire. Même si la réforme de l’Etat a privé les communes de l’ingénierie des services ministériels, le regroupement des services de l’eau entre collectivités devrait faciliter la création de nouvelles régies. Par ailleurs, devant les difficultés économiques, On pourrait envisager un prix social maximum de l’eau.

    La compétence Distribution Eau Potable est a été transférée des communes environnantes d’Ajaccio à la Communauté d’Agglomération du pays d’Ajaccio. En pratique, le contrat Ville d’Ajaccio/CEO de 1992 a été étendu à l’ensemble du territoire communautaire, - ce qui est l’objet principal de l’avenant n°2 en date de mars 2004. Les co-contractants ont utilisé cet avenant pour réaliser un toilettage de ce contrat à propos de plusieurs clauses devenues sans objet et/ou obsolètes, parfois non réglementaires. Au point de départ, il y a essentiellement le contrat d’affermage passé entre la Commune d’Ajaccio et la CEO (Groupe Générale des Eaux) pour une durée de 25 ans avec échéance en décembre 2017. Cette échéance est le moment privilégié, un moment quasi-unique, pour que la Collectivité évalue la situation et s’interroge pour envisager de nouvelles mesures et dispositions.

    Le traitement de l’eau est déjà cofinancé par l’argent public. Chaque année, la CTC consacre plus de 4 M€ pour cofinancer les projets présentés par l'ensemble des maîtres d'ouvrage de l'île. Ce co-financement intervient essentiellement au titre des conventions d'application de l'accord-cadre signé en 2007 entre l'Agence de l'eau, les départements de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud et la Collectivité Territoriale de Corse, sur la durée du 9ème programme de l'Agence. La loi du 30 juillet 1982 portant statut particulier de la région de Corse a créé l'Office d'équipement hydraulique de Corse (OEHC) sous la forme d'un établissement public, industriel et commercial, placé sous la tutelle de l'Etat et ayant pour mission l'aménagement et la gestion de l'ensemble des ressources hydrauliques de l'île.  Avec la loi du 13 mai 1991, l'OEHC est devenu un établissement public industriel et commercial de la Collectivité Territoriale de Corse.  De 1982 à 2002, l'OEHC a mis en œuvre un programme d'investissements hydrauliques de l'ordre de 145 M€, financés à hauteur de 23 M€ par la Collectivité Territoriale de Corse

    Le match régie contre délégation : Aucun mode de gestion ne garantit que les services soient performants et le prix juste.

    Régies publiques

    • Le prix est plus faible, de l’ordre de 15 %. Mais les élus retardent parfois les investissements pour éviter une hausse tarifaire.

    • Les éventuels gains sont reversés dans le budget eau, au bénéfice des usagers (baisses de prix, aides sociales) et du réseau.

    • Les élus peuvent contrôler directement la chaîne. Une régie prévoit mieux les investissements si elle connaît l’état des installations et des canalisations. Certaines régies n’ont ni les compétences, ni la taille suffisante pour modérer le coût des travaux. Cela peut trouver une solution dans le regroupement des services des eaux pour les communes concernées.

    - Délégataires privés

    • Les délégataires suivent un contrat d’objectifs fixé avec la collectivité, mais certains ne jouent pas totalement le jeu (reports fréquents d’investissements pour distribuer en priorité les dividendes aux actionnaires).

    • Une de leur motivation est de dégager une marge bénéficiaire. La marge moyenne est de 7 % après impôts, selon les professionnels. Les frais de personnel sont aussi élevés. Il faut distribuer des dividendes aux actionnaires. Tous ces coûts sont répercutés sur la facture.

    • Les programmes de recherche et développement bénéficient aux collectivités (détection des fuites, information en temps réel, logiciels de facturation…).

    Les autorités concédantes devront se poser la question d’un autre mode d’organisation du Service Public de l’Eau que la délégation de service.  Le service en régie directe a fait ses preuves à Paris et ailleurs. Nous l’avons dit, il existe un établissement public industriel et commercial, l’OEHC à l’échelon de la CTC. Pourquoi ne pas songer à une régie pour le pays d’Ajaccio en 2017 ? Ne faudrait-il pas une politique nationale favorisant la création de régies grâce au regroupement des collectivités ? 60 millions de consommateurs a appelé dans un manifeste à réunir des assises nationales de l’eau et la nécessité d’une solidarité nationale (Cliquer ICI). Il y aurait même urgence à le faire.

    Nous attendons des réponses. Manca alternativa, nous le savons, réfléchit et débattra de ce problème comme de celui déjà abordé de la gratuité des transports. Des idées novatrices, porteuses de sens et qui participent d’une réflexion renouvelée du service public.

    Pidone

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  • journee_femme

    La journée internationale de la femme est l’occasion de rappeler que des épouses, des mères et des filles sont battues, violées, tuées, humiliées… mais aussi que les femmes ont droit à la parité dans tous les secteurs de la société. C’est certainement en leur donnant  sa vraie place dans la société qu’on luttera le mieux contre les violences dont elles font l’objet.

    Jusqu’à aujourd’hui 8 mars 2014, les femmes corses ne sont pas représentées en politique à hauteur d’une juste parité-mixité. Cela ne les a pas empêchées d’être présentes et puissantes dans la société insulaire. Non pas en éminences grises dans leurs cuisines mais engagées, impliquées. Elles n’hésitent pas à defendre publiquement des causes quelles qu’elles soient. Elles s’assument et elles assument.

    Elles ne sont pas des Calamity Jane telles que pourraient les décrire ceux qui craignent leur influence. Nul ne peut les intimider. Elles ont l'audace de parler là où des hommes se taisent. Elles restent des épouses, des mères ou des sœurs dans la réalité d’une société matriarcale et d’apparence machiste. Toutefois, elles affichent leur indépendance et donc leur liberté. Elles occupent une place essentielle dans le vivre ensemble et la modernisation des mœurs. Dans une société politisée, elles ne pouvaient rester en marge de l’avenir de la Corse. Si la Corse arrive à sortir du clanisme, ce sera grâce aussi aux femmes politiques corses.

    La parité est respectée à l’Assemblée corse, elle devra maintenant l’être dans toutes les collectivités territoriales jusqu’à ce que l’on trouve autant de têtes de listes féminines que masculines et ce n’est pas encore le cas. Il faut que cette parité se traduise par l’augmentation du nombre de Mairesses en Corse. On comptait seulement une trentaine de femmes à la tête de mairies en Haute-Corse et une douzaine en Corde du Sud.

    Anne-Marie Luciani, ancienne première adjointe de Simon Renucci à Ajaccio, était la sixième sur le papier. Cinq hommes étaient positionnés devant elle.  Elle avait déclaré dans un artricle de Corse-Matin le 8 mars 2013 :« On voit bien que dès l'instant où la parité n'est pas instaurée, le naturel n'est pas chassé pour très longtemps ! Ceci étant, il est évident que les femmes attendent le moment opportun, une fois que déclic personnel et conditions sont réunis, pour tenter leur chance en politique. Dans l'attente de ce créneau, elles se dirigent vers des milieux qui leur laissent une disponibilité dont elles ont besoin. Il n'empêche qu'elles sont aux premières loges. Pas forcément dans le cadre d'un engagement politique, plutôt non-électif. Elles sont ces voix qui résonnent dans une île où l'omertà est présente. Elles sont impliquées sentimentalement, politiquement, économiquement, culturellement, etc. Sont-elles condamnées à renoncer à leur féminité pour être en politique ? ».  Elle est la tête d'une liste dissidente aux prochaines élections municipales.

    Les femmes corses se sont mobilisées avec courage contre la violence. Les cosignataires du fameux Manifeste pour la vie, rédigé en 1995 durant la guerre fratricide entre nationalistes, dénonçaient « la loi des armes », l'« inertie » des élus et des autorités et demandant « l'application de la loi ». Après l’assassinat du Prefet Erignac, elles ont rassemblé 40 000 personnes qui ont défilé en Corse. Soit 15 % de la population de l'époque, 260 000 habitants. Qui a fait mieux ?

     

    En Corse, les femmes agissent et s’exposent au sein des associations de protection de l'environnement, associations pour la défense des droits des prisonniers « politiques ». Elles sont  chefs d'entreprise reconnues dans tous les secteurs de l'économie, syndicalistes de premier plan. Elles font aussi leur loi dans l’ombre. Elles sont essentielles et, en cette journée internationale des droits des femmes, nous leur dédions un poème de Louise Ackermann, Paris 1835.

    Pidone

    Aux femmes

    S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
    Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
    Si, dans le sentier rude avançant lentement,
    Cette âme s’arrêtait à quelque dévouement,
    Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
    Vers tous les malheureux la main toujours tendue,
    Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,
    Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé,
    Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule
    Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule,
    Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
    Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
    Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
    Que l’homme à son secours incessamment appelle,
    Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux,
    Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
    La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
    Vers cette arche en danger de la famille humaine,
    Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
    Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

    Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
    Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
    Enviez-la ! Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
    Que l’homme à son secours incessamment appelle,
    Sa joie et son espoir, son rayon sous les cieux,
    Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
    La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
    Vers cette arche en danger de la famille humaine,
    Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
    Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.

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  • vlcsnap-2014-03-06-11h51m22s242

    Mercredi soir, 5 mars 2014, était diffusé sur France3 Via Stella, un débat entre les différents prétendants à la Mairie d’Ajaccio, au nombre de sept dont seulement une femme, comme têtes de liste. Un grand absent à déplorer : le Front de gauche, à cause de la décision d’une de ses composantes, en l’occurrence le Parti communiste qui a préféré, au nom d’un certain réalisme politique, rejoindre dès le premier tour la liste de Simon Renucci. Donc acte. Sans entrer dans le détail du débat – qui n’en fut pas un – disons qu’il s’est caractérisé par une joyeuse empoignade entre les participants et par  une charge générale contre le maire sortant. Ce dernier, loin de parler de son programme, s’est surtout efforcé d’esquiver les coups portés par ses adversaires, en multipliant les « C’est pas vrai, c’est faux ». Que retenir de ce débat ? Rien ou presque rien.

    Que de la pulitichella

    De politique, il n’en fut pas question. Que de la pulitichella. Chacun affichait ses ambitions sans les appuyer sur du concret, sur un programme, sur des idées. Ce fut la lutte des places plus qu’une réflexion sur la situation de la ville, sur les besoins des différentes catégories sociales : emploi des jeunes, logement, gestion de l’eau, baisse substantielle des dotations de l’Etat, spéculation immobilière et foncière, environnement, transports, etc.

    Ainsi par exemple, Laurent Marchangeli a montré une fois de plus son « envie de pouvoir ». Après la conquête du siège de député, voilà qu’il caresse le rêve de s’assoir dans le fauteuil de premier magistrat de la ville. Son programme ? Un c’era micca. Il s’est livré à de vaines charges contre Simon Renucci, imperturbable. Il s’est insurgé contre le clientélisme qui sévirait à Ajaccio, en oubliant les prouesses en la matière de ses prédécesseurs de droite quand ils étaient aux affaires durant des décennies. Les autres intervenants n’ont pas brillé non plus, à part Anne-Marie Luciani qui a tenté, dans le brouhaha général, d’avancer des propositions concrètes, en particulier la gratuité des transports à Ajaccio. Cette proposition a été rejetée presque unanimement par tous les intervenants, surtout par José Filippi, de la liste d’union Femu a Corsica et de Corsica libera ! Ce dernier s’est sans doute trompé d’endroit. Il s’est borné à nous faire des cours d’économie et de finance. Entre parenthèses, on aurait cru entendre ces experts qui nous bassinent tous les jours sur les antennes de radio ou sur les plateaux de télévision sur les vertus du libéralisme.

    Donc, rien de bien exaltant dans ce pseudo débat lequel ne restera pas gravé dans la mémoire des courageux qui l’ont suivi du début à la fin. Une performance en cette soirée où se déroulait, sur une autre chaine, un match amical entre la France et les Pays-Bas.

    Angelo Leonetti


    Municipales à Ajaccio : débat avec les sept... par France3CorseViaStella

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  • Des transports publics gratuits à Ajaccio ?

    C’est possible et souhaitable

    tramway aubagne

    Manca alternativa  a ouvert un débat sur les grandes questions qui préoccupent la Corse : l’emploi, en particulier l’emploi des jeunes, l’économie solidaire, l’agriculture, le tourisme, la spéculation foncière et immobilière, l’environnement, etc. Des groupes de travail ont été constitués, notamment sur les transports urbains et leur gratuité, la gestion publique de l’eau, l’environnement, la culture et l’associatif. Ces groupes de travail sont en liaison directe avec la population, grâce un système de va et vient qui devrait permettre l’élaboration de propositions concrètes. Parmi les thèmes en discussion, il y a la question des transports urbains et interurbains et leur gratuité. Sur le continent une vingtaine de villes et d’agglomérations de villes ont résolu le problème dans un sens positif. Nous sommes allés voir comment ça fonctionne dans le pays d’Aubagne et de l’Etoile et comment divers problèmes ont été résolus, entre autres celui du financement. Reportage. 

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  • Le squale a quitté les bas-fonds de la république et refait surface dans les médias pour rapporter les voix des sirènes mais de quelles sirènes s’agit-il lorsque l’on connaît ses liens politiques et son ascension professionnelle dans l’ombre de Sarkozy ?

    sqaurcini_pellot

    L'ancien patron de la DCRI profite de son procès sur les fadettes d’un journaliste du Monde et de sa comparution  le 18 février dernier devant le tribunal correctionnel de Paris, pour faire la promotion d’un livre, coécrit avec Etienne Pellot, au titre de "Renseignement français : nouveaux enjeux ». Le tribunal a requis une amende de 5000€ et donc il faut bien faire fonctionner le tiroir caisse. Alors, pour cela, on donne à la presse du sensationnel maîtrisé. Il a balancé les noms de deux informateurs corses… décédés. En dehors de salir leurs mémoires, il ne met donc pas en jeu leurs vies mais ne ménage pas leurs familles et leurs amis. Par ailleurs, a-t-il demandé l’avis des fonctionnaires de police qui traitaient avec eux.  Il reconnaissait dans un entretien « n’avoir pas supervisé le traitement de cette source » en parlant de Jean Nivaggioni. Il semble que ce haut fonctionnaire ait violé le secret promis sans aucun doute aux informateurs. Ce n’est pas l’attitude d’un policier qui se respecte. Il faut dire que le Squale se voit reprocher d’avoir violé le secret de la correspondance d’un journaliste pour identifier ses sources. Comme les policiers, les journalistes se doivent de protéger leurs sources et de ne pas jeter en pâture ceux à qui ils ont promis l’anonymat. C’est valable lorsque l’informateur est encore vivant mais c’est aussi valable lorsqu’il est mort car la divulgation de sa collaboration nuit à leurs familles qui ne sont pas responsables de leurs agissements.

    Toutefois sur le plan politique, même si  ce genre de révélation est anecdotique, on se souvient qu’elle peut  provoquer l'affrontement mortel entre nationalistes et cela a débuté avec l'assassinat de Robert Sozzi en 1993. Selon certains d’entre eux, cet affrontement aurait favorisé le mouvement autonomiste à un moment (1998) où il n'avait plus de représentant à l'assemblée territoriale avec la mise en place de la coalition "Unione naziunale" pour les territoriales de 2004.  C’est que pensait déjà en juillet 1993, Jean-Pierre Santini lorsqu’il écrivait : " Le FLNC a été infiltré par des réformistes et VRAISEMBLABLEMENT AUSSI PAR DES HOMMES AU SERVICE DE L'ÉTAT FRANÇAIS. Ils se sont emparés du pouvoir par la ruse et la magouille. Ils ont détourné le FLNC de son objectif. Ils l'ont liquidé en tant qu'organisation. Ils se sont partagé ses dépouilles. Ils se sont dotés de groupes armés pour tenter d'asseoir leur influence politique dans la perspective régionaliste d'une Corse intégrée à la République française." On peut retrouver ce texte dans le livre "Independenza" qu’il vient de publier. Vu sous cet angle, on comprend mieux certaines alliances pour les Municipales 2014.

    L’attitude d’un ancien haut-fonctionnaire de la police nuit donc à la paix en Corse mais aussi au travail des policiers pour qui le renseignement est essentiel. Elle ne peut donc profiter qu’au banditisme. Les policiers ont un devoir de réserve dont Monsieur Squarcini s’affranchit. Bien sûr, il donne sa vision de l’avenir du renseignement en France mais, pour l’heure, la presse s’est surtout intéressée aux deux noms qui lui ont été donnés en pâture. Par ailleurs, il ne fait que jeter de l’huile sur  le feu entre autonomistes et indépendantistes.

    Le mensuel Corsica a fait sa Une sur les révélations de l’ancien patron des renseignements, en même temps qu’il attaquait à la Kalach Marseille avec son nouveau mensuel BBdeM. En ce qui concerne la presse locale, FR3 Corse Via Stella lui a consacré des articles et un entretien en décembre 2013 davantage tourné vers sa vision des renseignements qui s’adresse davantage aux spécialistes et aux décideurs. Plus récemment l’émission Contrastu du 23 février dernier lui a consacré un nouvel entretien avec Jean-Vitus Albertini. La promotion est assurée. En outre Bernard Squarcini est actuellement à la tête d’une société privé de sécurité. Son procès lui aura assuré une belle publicité contre une amende demandée de 5000€. Cet adepte du secret-défense sait parler lorsque ça l’arrange. Tout ce qu’il dit est à prendre avec des pincettes.

    squarcini

    Un ouvrage a été consacré en 2012 à celui qui chasse depuis plus de trente ans dans le milieu du renseignement, son élément. L'un après l'autre il a écarté tous ses rivaux. Il a dirigé le plus puissant service de contre-espionnage que la France n’ait jamais connu : la Direction centrale du renseignement intérieur. La DCRI est l'œuvre de Nicolas Sarkozy qui l'a créée le 28 juin 2008 et l'a confiée naturellement à celui qui nage dans son sillage depuis 2002. Bernard Squarcini était censé en finir avec la police politique qu'incarnaient les célèbres RG, soupçonnés de verser dans les secrets d'alcôve et les barbouzeries en tout genre. Officiellement, le "FBI à la française" devait se concentrer sur la seule défense de l'intérêt général. Au terme de l’enquête menée par les auteurs, ils affirment : c'est tout le contraire. Jamais un service de renseignement n'aura été autant instrumentalisé au profit d'un seul homme, Nicolas Sarkozy.

    Fucone

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  • L’Association Kallisté, regroupant les Corses et amis de  la Corse des Bouches-du-Rhône, a tenu ses traditionnelles Journées à Aubagne, du 15 au 17 février 2014. On devait y noter une forte participation. Corsicapolar y était invitée. Nos polardeux de service, toujours en cavale sur le continent, Jean-Paul Ceccaldi et Jean-Pierre Orsi, des incontournables de la manifestation, comme le disaient malicieusement certaines mauvaises langues, se prêtaient volontiers au jeu des dédicaces et palabres sur le rôle du polar dans la vie insulaire. A eux se sont joints deux autres membres de Corsicapolar. La doyenne, Jeanne Tomasini, capcorsine, 92 ans, bon pied, bon œil et Jean-Pierre Simoni, toubib à la retraite, originaire de Ponte Leccia. De nombreux événements ont ponctué les journées Kallisté. Quelques exemples. Le vendredi soir, 15 février, les participants ont pu apprécier la magie du chant traditionnel corse avec la prestation de Jean-Charles Papi. Le samedi après-midi était consacré à un débat sur un thème d’actualité : « La Corse et son service public maritime de continuité territoriale. » Inutile de dire qu’un tel thème a suscité beaucoup d’intérêt, d’interrogations et d’espérance. Le débat était animé par Jacques Lanfranchi, vice-président de kallisté, avec la participation de Fred Alpozzo, secrétaire des mains Cgt de la Sncm et de la Cnm et de Michel Stéfani, élu du Pcf à l’Assemblée territoriale de Corse et président des Chemins de fer corses. La Sncm sort d’une période extrêmement difficile. D’aucuns prédisaient, fin 2013, avec une certaine jubilation, la liquidation de la compagnie maritime. Mais c’était sans compter avec la détermination de la grande majorité de salariés qui ont fait grève pendant une semaine du 2 janvier au 8 janvier 2014. Grève en tous cas décisive dans la conclusion d’un protocole d’accord qui ouvre des perspectives de maintien de la compagnie maritime. Pour autant, comme l’ont rappelé les différents intervenants, la pérennité de l’entreprise n’est pas assurée. Les adversaires de la Sncm sont nombreux et n’ont pas renoncé à lui « faire la peau ». Citons entre autres la Corsica ferries, compagnie pour le moins opaque, battant pavillon suisse, bénéficiant de fonds publics, payant ses salariés à coup de lance-pierre, s’acquittant peu ou pas de ses impôts en France ! Cette compagnie vise bien évidemment le monopole sur les lignes en direction de la Corse. Autre adversaire de taille, la Communauté européenne qui s’acharne sur la Sncm en exigeant d’elle le remboursement de 200 millions d’euros à l’Etat français, autant pour la région Corse, pour aides publiques non conformes à la prétendue libre concurrence. Enfin, il faut ajouter à la liste des adversaires plus ou moins déclarés de la Sncm, les partisans d’une compagnie régionale de transport maritime entre la Corse et le continent. Cette proposition est soutenue par une majorité à la Collectivité territoriale, en particulier par Paul Giacobbi, président de l’exécutif et par Paul Marie Bartoli, maire de Propriano, président de l’Office des transports lequel vient de se distinguer récemment par une triste pantalonnade, via son épouse, sur les antennes de France3 Via Stella. Par rapport à cette proposition, qui entraînerait la suppression de centaines d’emplois directs, y compris en Corse, sans compter les emplois induits, les intervenants ont tenu à préciser qu’il serait quasiment impossible à la Collectivité d’en assurer financièrement le soutien, compte-tenu de son budget à hauteur de 600 millions d’euros. Une telle proposition relèverait plus de la démagogie et de l’opération électoraliste.  Le débat a montré aussi les velléités du pouvoir socialiste dans cette affaire. Ce dernier n’a pas su ou voulu prendre ses responsabilités en temps utile, ne serait-ce que pour éviter la dernière grève. Néanmoins il s’est engagé à faire débloquer la situation. Deux nouveaux bateaux sont en passe d’être commandés. Le syndicat Cgt des marins souhaiterait les voir construire en France, aux chantiers navals de Saint Nazaire.

    Le dimanche après-midi  a été consacré au théâtre. Et quel théâtre, celui de Mascone, célèbre dans l’île de beauté et bien au-delà. Les centaines de personnes présentes ont pu apprécier l’humour ou l’art de la dérision et de l’auto dérision pratiqués par le comédien Dumenicu Maraninchi. Une grande bouffée de rire.

     

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    Nos polardeux en compagnie de Jean-Claude Cesari, président de Kallisté
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