• touslarzac«Tous au Larzac »film documentaire de Christian Rouault France 2011

    Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José… sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d’une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l’Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres. Un combat déterminé et joyeux, mais parfois aussi éprouvant et périlleux.

    Un jour d'octobre 1971, Michel Debré, alors ministre de la Défense, décrète sans concertation préalable l'agrandissement du camp militaire du Larzac. A l'annonce de cette décision effarantela colère se répand comme une traînée de poudre. La réaction des paysans est radicale : « Si on veut nous prendre nos fermes et nos terres, on partira les pieds devant et on ne sera pas les seuls. » Une vague unanime de protestations et de résistance s'organise. C'est le début d'une incroyable lutte qui durera dix ans.   Dans le face à face quotidien avec l’armée et les forces de l'ordre, ils déploieront des trésors d’imagination pour faire entendre leur voix. Bientôt des centaines de comités Larzac naitront dans toute la France... Dix ans de résistance, d'intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire.

    Le bouseux dont les militaires et les politiques pensaient ne faire qu’une bouchée leur ont tenu tête et ont fini par gagner le droit de rester sur leurs terres. En 1981, Mitterand déclara l’abandon du projet d’extension de la zone militaire.

    larzac

    On ne sort pas indemne de ces formidables années de luttes commune menée par des modernes, des traditionalistes, des conservateurs, des révolutionnaires… des petits et gros exploitants, des soixante-huitards. Il en reste une conscience politique, une culture, une solidarité. C’est dans le Larzac que se retrouvent en 2003 plus de 300.000 personnes pour clamer qu’un autre monde est possible à la mondialisation libérale. Aujourd’hui ce documentaire de Christian Rouault est là pour redonner un souffle à cette idée, un souffle venu du Larzac où le petit canard né en 1975 « Gardarem lo Larzac » continue à paraître et à tisser des solidarités entre ceux qui luttent au Brésil, au Chiapas, en Ile- et Vilaine ou ailleurs…  Le monde agro-pastoral corse est concerné alors qu’il est menacé par la spéculation immobilière contre laquelle la solidarité est devenue nécessaire et vitale.

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  • U babbu di Natale, quale hè? Veni qui chi t’aghju da cuntà qualcosa! Dicenu chi...

    nicolanoel_copieLe père Noël serait un descendant de Saint Nicolas ou Saint Nicolas lui-même. Rien à voir avec Nicolas Sarkozy, plus père fouettard que Père Noël.

    La dépouille du saint des enfants a été volée au VIème siècle par des marchands italiens puis rapportée à Bari en Italie. Depuis, l’âme de Saint Nicolas prodigue ses bienfaits miraculeux jusqu’en Corse. Son nom était Nicolas de Myre et une erreur d’écriture pourrait être à l’origine de l’absence du " t " de la myrte très répandue en Corse. Saint Nicolas serait né vers 270 dans la ville de Patara au sud ouest de l’actuelle Turquie prés d’Antalya. Le scribe ayant enregistré le nom de la ville a été soigné pour dyslexie et légère surdité. Patara serait une déformation de Santa Reparata dans la région de Balagne en Corse. Antalya est la déformation de " anticaglia" signifiant bric-à-brac et décrivant le lieu de naissance qui explique la vocation de celui qui sera le Père Noël distribuant les cadeaux sortie de son « anticaglia ».

    Le père Noël, si l’on croit les historiens chargés de sa biographie, est la réapparition de Saint Nicolas aux Etats Unis qui en ont fait un produit de marketing en le déguisant en lutin nordique. Il faut le révéler aujourd’hui, Saint Nicolas aurait donc cédé au rêve américain et signé un contrat commercial sous un nom d’artiste.

    Force est de constater que San Niculau (traduisez Saint Nicolas) est un saint très populaire en Corse où l’on dénombre de nombreuses paroisses et sanctuaires dont il est le patron. On en compterait pas moins de 33… Trois est le chiffre des enfants qu’il a sauvés.

    Saint Nicolas a réalisé plusieurs miracles, comme celui d'avoir ressuscité trois enfants. Une chanson populaire raconte l'histoire de trois petits enfants partis glaner dans les champs... A la nuit tombée, perdus, ils frappent à la porte d'un boucher. A peine entrés, il les tue, les découpe et les met au saloir... Sept ans plus tard, saint Nicolas passant par là, leur redonne la vie... Saint Nicolas devient alors le protecteur des enfants. C'est le saint patron des jeunes hommes non mariés. Saint Nicolas est aux garçons ce que Saint Catherine est aux jeunes filles. C'est aussi le patron des navigateurs : il a contribué à sauver des équipages de la tempête. La Corse est une île de navigateurs. La plus grande place de Bastia est la place Saint Nicolas.

    De source sûre, Saint Nicolas voyageait sur un âne. Et si cet âne était Manfarinu ? … L’âne corse de Noël dont l’histoire est racontée dans un ouvrage d’Angèle Paoli aux Edtions Fior di Carta.

    Il s’agit d’un conte corse de l’Avent. L'Aven, cette période liturgique qui englobe les quatre dimanches qui précèdent Noël. Traditionnellement, les chrétiens allument une bougie le premier dimanche, puis une de plus chaque dimanche suivant, symboles de la lumière qui va renaître le soir de Noël. De cette période est née la tradition du calendrier de l'Avent : cela consiste, dans une grande planche en carton prédécoupée, à ouvrir des petites fenêtres, une par jour depuis le 1er décembre jusqu'à Noël (24 jours). Chaque fenêtre contient une phrase de l'Évangile (version chrétienne), ou une petite confiserie (version païenne). Extrait : " Bien des années plus tard, le soir de la veillée de Noël, au coin du fucone, la zia raconte à ses petits-fils l’histoire de Manfarinu et de sa descendance. Elle raconte à ses petits-fils l’histoire de ce pelage gris des ânes corses marqués une fois pour toutes, une nuit de Noël, par une croix noire et soyeuse tombée du ciel et des étoiles. Il était une fois, dans une île de Méditerranée, un âne gris. Un âne gris qui avait porté Saveria. Saveria et l’enfant gîtant dans son sein. L’âne de Santu et de Saveria. Manfarinu. L’âne de Noël. "

    De nombreux indices laissent donc penser que le visiteur de la première heure du 25 décembre pourrait être d’origine corse. Nous savons qu’en Italie, on cite le passage de la Befana en lieu et place du père Noël. L’hypothèse d’une procréation, malgré le grand âge de ce patriarche, n’est donc pas à exclure. La proximité de la Corse avec l’Italie et l’omniprésence de Saint Nicolas sur l’île sont des points qui soulèvent l’interrogation. Le père Noël aurait-il eu une liaison amoureuse? Tout est possible un soir de Noël. L’affaire mérite des vérifications scientifiques, une comparaison d’ADN notamment. Une analyse déjà réalisée sur le bois du traîneau a révélé qu’il s’agissait de châtaignier corse…

    Un appel est fait à tous les foyers ! Tous les cadeaux apportés par le Père Noël ne doivent pas être manipulés mais remis à la Police et à la gendarmerie pour procéder à des relevés biologiques. Il s’agit de déterminer le profil génétique du père Noël et son groupe sanguin. Tout laisse à penser qu’il ne serait pas surprenant d’y trouver le chromosome Corse et le groupe sanguin 2A ou 2B. La découverte serait alors historique car elle mettrait en évidence la supercherie de la maison Coca Cola qui en 1931 a caricaturé le père Noël dans la tenue que, depuis lors, des usurpateurs arborent devant les magasins. Lorsque l’on sait que le Coca-Cola a été créé à partir d’une boisson corse, le vin Mariani, le faisceau de présomptions se resserre. Les Ricains de Coca Cola auraient spolié la Corse en rebaptisant le vin Mariani "Coca-cola " et Saint Nicolas " Père Noël ". Ce n’est d’ailleurs pas une coïncidence si dans Coca Cola il y a le cola de Nicolas.

    Les mots disent les choses et leur rencontre n’est pas le fruit du hasard. On ne peut aussi ignorer que c’est le chanteur mythique corse Tino Rossi qui chante ad vitam aeternam l’incontournable chanson " La belle nuit de Noël ". Enfin, on prétend que le Père Noël résiderait à Rovaniemi (ou Rovanemi) en Finlande. Cette information est une déformation de Rovani sachant que le domaine de Rovani, est sur la commune de Coggia (près de Vico). Des investigations ont été menées sur place où l’omerta a été respectée par tous puisque nous n’avons obtenu aucune réponse aux questions que nous n’avons pas posées.

    On peut estimer plausible la naissance de Saint Nicolas en Corse.  Une enquête à rebondissements qui, faut-il encore le démontrer, fait de la Corse une île mystérieuse et méconnue. Cela explique que les mythes peuvent y devenir des réalités pour ceux qui n’aspirent qu’à les croire…

    Un sarà micca cosi cu Nicolas Sarkozy !  Plus sérieusement…

    Avant la guerre 1914 - 1918, les enfants corses allaient se coucher sans avoir rangé leurs chaussures en prévision de la visite nocturne du Père Noël. Ni leurs parents ni la maîtresse d’école ne leur parlait du Père Noël. Cette coutume est venue du Continent dans les années 1920, pour s’ancrer dans les années 1930 dans une Corse agro-pastorale avec ses croyances cosmiques. Vers 1930, le père Noël est apparu en Corse après les Etats-Unis, dans les pays anglo-saxons et le Continent.

    En Corse, le jour de Noël est lié à des croyances agro-pastorales plus anciennes. C’est le seul jour où l’on ne tient pas compte de la lune pour semer, planter, couper ou tailler. On peut évoquer quelques dictons  : "Prima di Natale ni freddu, nè fame " ( Avant Noël ni froid, ni faim), " Da Natale in dà, freddu ( ou fretu è fame) in quantità ( Au delà de Noël, froid (et faim) en quantité ), " Un c’è Natale senza gercale " ( Il n’y a pas de Noël sans grecale, qui est un vent froid sec et vif)… Et puis il y a une coutume qui malheureusement se perd : u piattu di u puverattu ( L’assiette du pauvre ). Le jour de Noël, on met une assiette de plus au cas où un pauvre hère frappe à la porte.

    Autrefois - et encore de nos jours dans quelques villages - dès le matin du 24 décembre, les enfants se mettaient à prépare le "Rocchiu". Jean-Claude Rogliano dans Mal'Conccilio décrit le Rocchiu : "  Selon la tradition, ce bûcher de la nuit de Noël doit être dressé avec du bois provenant uniquement des jardins ou de champs. Aussi, tous les enclos recevaient-ils la visite de bandes de gamins en quête de souches, de piquets, d'échalas ou de débris de clôtures. Ils les réunissaient en d'énormes fagots qu'ils charriaient à la traîne dans les ruelles, jusqu'à la place de l'église, avertissant les gens de leur passage en criant : "Au Rocchiu !". Et tout le villaage, en chœur, reprenait le même cri. "

    Avez-vous déjà entendu parler des signadore ou signadora ? Ces personnes pourchassent les esprits malfaisants et guérissent parfois les hommes et les bêtes en égrénant leur prière magique. "L’incantesimu" est une séance de purification de l'âme. Un rite qui doit être précédé, pour celui ou celle qui veut le pratiquer, d'une incantation apprise exclusivement la nuit de Noël. Si on transmet cette incantation en dehors de Noël, le pouvoir est perdu. Ce sont les grands-parents qui apprennent ces prières à leurs petits-enfants.

    Le repas de Noël : dans la tradition le repas de Noël, comme celui de Pâques, comprend du cabri ou de l'agneau, rôti ou en sauce (ou les deux), que l'on mange avec des lasagnes ou de la pulenta. Les lasagnes se retrouvent également au menu de l'Epiphanie et du Carnaval. Avec les œœufs de mulet, cuits au soleil, la Corse a son caviar, mais prisuttu et coppa forment également une ouverture idéale pour un repas de fête. Une brouillade d'œufs aux oursins à l'huile d'olive, puis du cabri au four ou a l'istrettu par la réduction d'une sauce au vin rouge sont un repas de Noël traditionnel.


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    Si vous voulez un peu mieux connaître les Noëls corses, il existe des ouvrages et notamment un ouvrage collectif de l’association A Mimoria, sous la direction de Lucette Poncin  :" Natali corsi, Noëls de Corse, traditions et saveurs " aux Editions Edisud.
    Rédigé à partir de témoignages sur le temps de Noël dans la première moitié du XXe siècle, et en faisant appel à des experts en musique, gastronomie, photographie, littérature corse.... cet ouvrage restitue les moments de ce cycle religieux qui revêt des tonalités différentes selon les micro-régions et selon la persistance d’usages anciens. Pour donner envie de réinventer la Fête Natale dans son essence, son raffinement. Grâce à de nombreux correspondants et à de nombreuses complicités, l’auteur a plongé dans la mémoire des Noëls au début du siècle jusqu’aux années 1960. Traditions et saveurs oubliées ou en voie de l’être, qui renvoient à des croyances millénaires, à une religion populaire, à une cuisine ingénieuse du terroir.


    Bon Natale et bon capu d’Annu !

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  • sarko_livretva

     

     

    A  Avignon, défendant son Hadopi 3 à venir, destinée à lutter contre le streaming, il avait assimilé la culture à « un bien de première nécessité», lorsqu'il vient d'augmenter la TVA sur le livre et les autres produits culturels qui bénéficiaient de la TVA réduite. Lors de l'inauguration du Googleplex, mardi dernier, il enfonce le clou dans la culture: «Je considère que dans les produits de première nécessité, il y a l'eau, la nourriture, mais aussi la culture.»La phrase a dû lui plaire, comme lui serait resté en tête un vers, justement, de Victor Hugo, mais il n'a toujours pas fait le rapprochement entre le plan de rigueur Fillon II et les divers avertissements envoyés par les professionnels du livre. Le dernier plan Fillon taxe les livres  à 7 % contre 5,5 % maintenus pour le sucre, les céréales, les biscottes, la « poudre petit déjeuner», le café, ou encore le thé, le lait de conserve et en poudre, les confitures, le miel, les biscuits sucrés, les aliments au soja, les fruits au sirop... (Challenges) Le Salon du livre de Paris n’a jamais vu Sarkozy et si la culture est comme la confiture, il n’a pas de quoi l’étaler sur une seule biscotte.

    On se souvient de cette civilisation de loisirs promise par la croissance et les avancées sociales… la culture pour tous ! Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Des plans d’austérité qui s’attaquent au pouvoir d’achat des plus démunis dont le nombre augmente et devrait encore augmenter. Quel conséquence va avoir l’augmentation de la TVA  sur les livres, les places de cinéma, les disques, les transports… ? Sur les riches, aucune ! Sur les plus pauvres, c’est la condamnation à regarder benoitement la télévision et à ne plus bouger de leur quartier.

    Par ailleurs, les impôts ne tiendront plus compte de l’inflation. De ce fait toute hausse de salaire sera rongée par l’imposition et, si aucune hausse n’intervient, c’est l’inflation qui rongera les salaires. Autant dire que le pouvoir d’achat des plus pauvres n’ira qu’en diminuant. Tout est fait pour que l’accès à la culture et aux loisirs, qui passent par l’argent, se réduisent. Seuls les riches pourront se payer ce qui deviendra le superflu pour les autres. Et puis, à court terme, sa politique met en difficulté les écrivains et les créateurs hors des grands circuits de distribution contrôlés par quelques nababs.

    Il restera la télévision numérique. Là on revient aux jeux du cirque. Les téléspectateurs joue avec leur télécommande sur des chaînes qui diffusent des la téléréalité, des feuilletons américains, du sport et des informations politiquement correctes.

    Pour le peuple, plus de culture. Du pain noir et des jeux !   La Française des jeux est là pour lui laisser de l’espoir d’accéder au pinacle des riches. Et puis, si vous n’avez aucun talent, aucun parent dans le showbiz, on vous laisse encore espérer, en allant faire la queue des candidats à la téléréalité, devenir une star. Quelle réalité affligeante ! Quelle mascarade !

    Installé à l’Elysée,  notre Président a décidé de se cultiver après 50 ans. Il faut dire que le Nouvel Obs avait fait un classement des hommes d’Etat les plus littéraires et il était mal classé juste derrière Kadhafi. Carla, sa dame de compagnie, est sa conseillère culturelle. Avec sa syntaxe audacieuse et son champ lexical de 500 mots, il n’ira pas jusqu’à lire La princesse de Clèves, trop difficile pour lui.  Sa préceptrice chérie doit lui choisir de titres, des auteurs à citer. Il paraît qu’il se promène parfois avec un livre à la main. On ignore toutefois si quelqu’un l’a vu lire autre chose que les discours écrits par ses collaborateurs, ces derniers n’hésitant pas à plagier des auteurs comme Proust. (article - cliquer ICI) . Des discours pavés de bonnes intentions comme l’enfer l'est. 

    Le livre encore plus cher dans le panier de la ménagère. La hausse de la TVA de 5,5 % à 7 % sur le livre a cueilli à froid éditeurs, auteurs et libraires. Et tous sont aussitôt montés au créneau, à coups de communiqués : le Syndicat national de l'édition (SNE), le Syndicat de la librairie française (SLF), le Syndicat des distributeurs de loisirs culturels (SDLC) ou encore la Société des gens de lettres (SGDL).  Un délai de deux serait accordé aux professionnels du livre pour se mettre en conformité.

    Le Syndicat de la Librairie Française a commenté le terme « première nécessité » et la hausse de la TVA qui met en danger ce secteur de la distribution :


    Cette déclaration revêt une importance toute particulière dans le cadre du débat actuel au Parlement sur la hausse du taux réduit de TVA qu'il est prévu, à l'heure actuelle, d'appliquer au livre, mais pas aux produits de première nécessité.

    Les libraires, comme tous ceux qui sont attachés aux valeurs du livre, défendent l'idée qu'il relève bien, dans notre société, d'une nécessité de premier ordre pour aider chacun à donner du sens à son destin individuel comme à sa place au sein de la collectivité.

    Dès l'annonce de la hausse de la TVA sur le livre, le SLF a dénoncé une remise en cause de ce statut particulier du livre. Il a par ailleurs souligné que, dans un marché tendu, cette hausse ne pouvait avoir que des conséquences néfastes à la fois sur la lecture et sur la situation économique des librairies.

    Le Syndicat de la librairie française invite les parlementaires à s'unir autour de cette cause qui, jusqu'à présent, a toujours été défendue tous bords politiques confondus, en renonçant à l'augmentation de la TVA sur le livre.

    La culture est en danger, la liberté de création menacée et la diffusion des œuvres bientôt totalement contrôlée.  Par ses lois Hadopi, Sarkozy veut en outre criminaliser la jeunesse, sans améliorer la rémunération des créateurs ni l'éducation artistique et littéraire. La culture et l’éducation nationale sont les deux bêtes noires des cancres. Sarkozy n’a pas de politique culturelle et son ministre de l’éducation nationale, aussi cultivé que lui, est un directeur des ressources humaines dont la seule vraie mission est de dégraisser le Mammouth.  

    Sarkozy aime citer Victor Hugo dans des formules à l’emporte pièce qu’il ne maîtrise pas toujours. Le grand écrivain  aurait-il prévu l’arrivée au pouvoir  en 2007  du petit président monté sur talonnettes ?…

    Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.

    Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être.

    Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.

    L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux.

    Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir.

    Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse.

    Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise.

    On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".

    Victor HUGO n’était pas visionnaire mais parlait de l’empereur dans son opus  "Napoléon, le petit" réédité chez Actes Sud

    Si vous avez eu la patience d’écouter Sarkozy,  un humoriste a relevé la pureté de son langage révélatrice de lacunes culturelles qui seront difficiles à combler…   


    Cet idiome de Sarkozy par franceinter

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  • De puttaghju en Stalbatoghji , le tragulinu Grosso Minutu

     

    Nous avons ouvert une petite rubrique « Puttachju », un mot corse qui est expliqué dans  un extrait de la revue ethnologique « Terrain » :

    […/…]" u puttachju ", le commérage ; activité prétendument féminine, mais à laquelle les hommes s'adonnent aussi abondamment. Comment l'interpréter ? Le " puttachju " est doublement inséparable du secret. D'abord parce que, comme tout commérage, toute rumeur, l'auteur du " putachju " avance masqué : on le soupçonne mais on ne peut pas le confondre. D'autre part dans une société où l'interconnaissance se combine avec le secret, ce qui est su n'est jamais su qu'en partie, le secret accompagne tous les actes, et l'opposition que nous notions en commençant entre la " casa " et la " piazza " empêche le " putachju " d'être jamais un savoir vrai ; il est condamné à rester dans le domaine de l'opinion, du soupçon, de l'interprétation, de l'affabulation. Sa particularité consiste donc dans le fait de souligner, de grossir, de construire, à partir de ce qui est entrevu, un discours plus ou moins cohérent, fait de sous-entendus ; un discours qui déforme ce qu'il évoque, invente ce qu'il ne sait pas, bricole une parole qui n'est ni vraie ni fausse. C'est un travail sur le sens construit sur un texte tronqué. Le " puttachjone ", celui qui répand les " puttachj ", cherche sans cesse à percer le secret des maisons ; il dit le faux pour savoir le vrai ; il dit même parfois le vrai pour faire admettre le faux. Il excelle à interroger les enfants sur ce qui se fait et se dit le soir, autour de la table familiale, et en particulier sur ce qu'on mange, bon indice des misères ou des bonnes fortunes que l'on voudrait cacher. C'est pourquoi on enseigne aux enfants à répondre à ses sollicitations insidieuses par une attitude qui est le pendant exact du " puttachju " : la " spaccata ", la parade, la rodomontade ; le mot vient du verbe " spaccà ", fendre : le " spaccone " est celui qui " spacca i monti ", fend les montagnes. La " spaccata " s'annonce donc comme une parole fausse, si ouvertement fausse qu'elle remet l'interlocuteur à sa place : si on te demande ce que nous avons mangé hier soir réponds : Pane e pernice, affari di casa un si ne dice (du pain et des perdrix, affaires de maison on ne les dit). Dans une société où les mets les plus courants sont la " pulenta2 ", la soupe ou, au mieux un ragoût de légumes et de lard, tout le monde sait bien que personne ne mange du pain et des perdrix ; le pain et les perdrix sont mets de riches ou exceptionnels. De même, en politique, la " spaccata " consiste à dire bien haut que l'on va vaincre, que l'ennemi est perdu, alors que rien ne permet de l'affirmer ; ceux qui savent qu'ils vont gagner, en général se taisent, non par modestie mais pour rendre plus éclatant encore leur triomphe. Ainsi " puttachju " et " spaccata " s'affirment comme des attitudes et des pratiques qui, en s'opposant, érigent, l'une par défaut, l'autre par excès, un espace, ou mieux, un mouvement de " publicisation " qui traverse l'univers social. »

    Texte intégral à l’adresse  ci-dessous:

    http://terrain.revues.org/document2981.html#tocto3

     On ne se méfie jamais assez des mots, selon Louis-Ferdinand Céline… L’importance des mots! Les mots censurés, les mots scandés, les mots chuchotés, les mots croisés, les mots qui tuent et les mots qui sauvent. L’esprit des mots et les mots d’esprit.  C’est l’occasion de rendre hommage à Pierre-Jean Ficoni, dit « Grossu Minutu ».

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    Grossu Minutu ( Gros Maigre) est le surnom d’un personnage devenu légendaire en Corse par ses jeux de mots et ses réparties humoristiques. Sa verve est entrée dans le Panthéon de la culture orale corse. Il paraît qu’il faisait rire même les ânes.

    Grossu Minutu était un blagueur, mais aussi l’ami, le confident et le conseilleur de Pascal Paoli. Prénommé Pietru Giovannu (Pierre-Jean), il était un homme qui, durant son époque, n'a suscité d'autres écrits que ceux des registres paroissiaux dépositaires alors de l'état civil. Pourtant sa parole lui a survécu dans une société corse dont la culture est restée longtemps orale. Grossu Minutu fait partie de l’histoire et de la  culture corse comme d’autres illustres mal connus Circinellu ou Pozzo di Borgo par exemple. « Notre histoire est riche de personnages héroïques… Nous pouvons puiser dans nos propres mythes pour enrichir notre propre imaginaire. Connaître son histoire et sa culture sont des préalables à l’échange avec les autres » déclarait Maga Ettori qui, avec Patrice Bernardini,  a intégré les chansons de Grossu Minutu dans son spectacle musical sur la révolution corse créé pour le bicentenaire de la mort de Pascal Paoli au Palais des sports de Levallois-Perret du 13 au 15 décembre 2007. Pour Maître Sixte Ugolini, ancien bâtonnier du Barreau de Marseille et auteur de plusieurs ouvrages dont Macagne è detti di i paesi corsi, la Corse est autant le pays de Grossu Minutu que celui de Paoli ou Napoléon. 

    Piétru Giovannu Ficoni est né en 1715, sous de mauvais hospices. C’est une année de disette due aux mauvaises récoltes. Ses parents ont des revers de fortune et se retrouvent dans la misère.  A la mort de son père, il est encore au berceau. Fils unique, il est élevé par sa mère dans les difficultés. Il est de santé fragile. Sa mère meurt lorsqu’il a commencé sa scolarité. Orphelin à douze ans et sans aide, il sombre dans une profonde mélancolie.Tout est contre lui, même son aspect physique, qui l'expose aux vexations. Chétif et souffreteux, il est d’abord surnommé Minutu. C’est son incroyable force de caractère qui l’aidera à surmonter sa condition. Il est courageux et ce sont les mots qui deviendront ses armes pour se défendre.  Ne pouvant éviter le malheur, il prend le parti d’en rire. C’est sans doute pour lui aussi une façon de conjurer le sort et de ne pas devenir un irascible.

    Adulte, ce tragulinu (marchand ambulant)  voyageait de village en village avec son âne, chargé de modestes marchandises qu'il vendait tant bien que mal. Sa causticité fit de lui l'objet d'un perpétuel défi, et partout on l'attaquait. Les rapports avec ses semblables étaient, mais en apparence seulement, une suite de traits d'esprits et d'injures. Jules Renard aurait dit que cet humoriste était un homme de «bonne mauvaise humeur ». Le même esprit corrosif se manifeste dans le chjam’é rispondi, joute oratoire improvisée sur le défi et le verbe. Les participants entrent dans une provocation par jeux de bons mots,  métaphores et insinuations subtiles en évitant le mépris, l’arrogance et toute atteinte à l’honneur de l’adversaire.

    D’abord maigre, il a pris avec l’âge de l'embonpoint, ce qui contraste avec sa légendaire maigreur. Cet embonpoint va, bien sûr, lui valoir quelques moqueries supplémentaires. Au premier sobriquet de Minutu (maigre), vient s'ajouter celui de Grossu (gros).... A l'âge de 86 ans, à la suite d'une longue maladie, il s'éteint à Perelli-di-Alesani. Jusqu’à sa mort, il n'aura jamais cessé de manifester son bel esprit, car avant de rendre son âme à Dieu, il aurait adressé un dernier bon mot à la mort.

    Avec ses stalbatoghji  (histoires et anecdotes plaisantes), sa notoriété n'a jamais dépassé les frontières de l'île, sauf racontées en français par l’humoriste Christian Mery qui les a même enregistrées sur disque vinyle.  En Corse, il n’est pas encore oublié. Le groupe Canta u Populu Corsu, chante  Al povera di Grossu Minutu, une historiette amusante adroitement mise en scène et désopilante  dans le 33tours intitulé Festa zitellina.  Quelques ouvrages lui ont été consacrés. La revue ethnologique « Terrain » s’est arrêtée  sur ce personnage corse emblématique..

    Extraits de la revue ethnologique « Terrain » :

    « Le théâtre de ses aventures, c'est  les villages et quelquefois la ville (au 18ème siècle il n'en est qu'une, c'est Bastia) où ses affaires l'amenaient à se rendre ; dormant chez l'habitant, ou dans des auberges de villages, liant amitié et commerce avec tous. D'abord partisan et client de la grande famille noble des Matra, adversaires de Paoli, il reconnut vite le rôle historique du " Père de la Patrie " et se rangea à ses côtés, sans jamais abdiquer son franc-parler et sa verve caustique. On pourrait presque dire qu'en passant de la mouvance des Matra à celle de Paoli, il opère la transformation d'un statut de client en celui de citoyen : presque, car nous savons que Pascal Paoli devait, pour tenir tête aux féodaux et grands notables contre lesquels il se battait, user des mêmes armes qu'eux et en particulier regrouper autour de lui un parti comme les autres. Mais précisément, par son indépendance, Grossu Minutu est, à cet égard, en avance sur le général de la Nation corse. Ainsi, il incarne un personnage à la fois marginal et représentatif de ce petit peuple des campagnes corses qui, de 1729 à 1769, fait et vit ce qu'il est convenu d'appeler les Révolutions de Corse. 

    […/…]Grossu Minutu démasque par ses saillies, l'hypocrisie, le ridicule, voire l'odieux des comportements de ses compatriotes. Un de ses moyens favoris consiste à traiter ses interlocuteurs comme s'ils étaient des animaux ; un jour, un groupe de personnes, pour se moquer de lui, le compare à Esope ; Minutu ne se démonte pas : " Je fais mieux que lui, dit-il ; il faisait parler les bêtes, moi, en plus, je les fais rire. " Grossu Minutu est souvent présenté, dans les saynètes dont il est le héros, comme quelqu'un que les autres forcent à parler en l'accablant de lazzi et en le provoquant, pour le simple plaisir de l'entendre. A ces incitations à parler " pour rire ", c'est-à-dire pour ne rien dire d'essentiel, Grossu Minutu répond, on l'a vu, en renvoyant à ses interlocuteurs une image d'eux-mêmes qui est celle d'animaux. Ainsi, par exemple, à quelqu'un qui pour le vexer lui faisait remarquer que, pour un homme d'esprit comme lui, il avait les oreilles plutôt longues, il réplique : " Et toi, pour un âne*( voir dans les notes), je trouve que les tiennes sont trop courtes " ; ou bien encore, dans une procession, quelqu'un qui marche derrière lui, lui dit pour l'humilier : " Il paraît, Grossu Minutu que tu es toujours avec les porcs " ; et lui de répondre : " Eh oui, tantôt devant, tantôt derrière ; en ce moment je suis devant. " Ainsi, Grossu Minutu disqualifie dans leur prétention à être paroles humaines les " putachj ", plaisanteries et vexations qui font le commerce quotidien des hommes entre eux ; ce faisant il libère, en quelque sorte, une place pour une parole vraie, pour une relation pleine entre les hommes, parole et relations qu'il ne produit jamais lui-même positivement, se contentant par la dérision et l'inversion, de laisser à penser qu'une autre voie serait possible entre les " putachj " et les " spaccate " qui, chacune à sa manière, désagrègent le corps social. De là à penser que son rôle social s'articule profondément avec celui de Pascal Paoli, il n'y a qu'un pas que la tradition populaire a franchi depuis longtemps, mais sans l'expliciter.

    Signé: Pidone

    Sites qui parlent de Grossu Minutu:

    Grossu minutu :

    http://curagiu.com/grossuminutu.htm

    Nicolas Carlotti :

    http://antoine.allegrini.free.fr/CARLOTTI.htm

    Association Grossu Minutu corso-belge :

    http://www.grossuminutu.com/

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  • 26978_1593270

    Un roman de Claire Germouty - Editions Albin Michel 

    « On peut prendre le pari qu'en s'aventurant dans les alcôves du pouvoir son livre réussira à intéresser au jargon de la crise des dettes ("triple A", "PIGS"...), même ceux à qui les pages saumon du Figaro donnent généralement de l'urticaire... «  ( lu dans Le Point )

    Il s’agit d’une fiction politique qui met notamment en scène le vrai pouvoir, celui de l’argent. On peut imaginer à travers ce roman les liens entre les politiciens et les dirigeants de pays comme l’Arabie Saoudite (on sait par exemple que Chirac y est le parrain d’un rejeton de la famille royale) le Qatar, la Chine… Des pays qui pourraient racheter la dette d’une France où les ministres, comme celui de l’économie dans le récit, ont des rôles de communicants sans aucun pouvoir… Pour la trilogie de l’argent, le sexe et le pouvoir, il fallait un lieu. Il était tout trouvé…

    La vie d’une maison close, durant l’incroyable semaine où la France a frôlé la faillite. Grande courtisane et mondaine accomplie, Alix règne sur l’un des lieux les plus secrets de Paris, la «Maison », un hôtel très particulier du quartier des Invalides, au cœur du sexe et du pouvoir. Dans ce lupanar fastueux et exclusif, dont l’Élysée n’ignore pas l’existence, elle préside aux rendez-vous clandestins des spéculateurs, banquiers et hommes politiques. Qui protège ce lieu de débauche feutré, tenu par un cercle de femmes étonnantes ? Pourquoi le conseiller du Président vient-il y retrouver le patron de la principale agence de notation mondiale ?

    Entre un chantage sexuel impliquant un ministre d’État, l’accident de voiture d’un héritier Saoudien et les menaces de dégradation de la dette française, l’auteur dévoile le fonctionnement occulte de notre élite et des marchés financiers internationaux. Elle y révèle ce que ses réseaux lui confient depuis des mois. Et même un peu plus…

    L’AUTEUR

    Claire Germouty, ex- rédactrice en chef à l'agence Capa,  a coécrit des documents sensibles, dont  « Bienvenue sur Facebook » et Confessions d’un banquier pourri qui a fait polémique en 2009, pour plus cliquer ICI

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