• Des Primaires pour rallier Macron ?

    Des Primaires pour rallier Macron ? Le premier tour de la Primaire de la « Belle alliance populaire » vient de se jouer. Les figurants peuvent retourner dans leurs chapelles. Quelle belle alliance ? Des  sept candidats, seul le centriste vert Jean-Luc Bennahmias, ex-Modem et ex-Vert qui a fondé son propre parti le « Front démocrate », ne s’est pas compromis dans le quinquennat de François Hollande et il est arrivé bon dernier avec moins de voix (1%) que les bulletins blancs.

    Si l'on en croit la page "décodeurs" du Monde, le nombre de participants aurait ete augmenté de 350.000 voix entre Dimance soir et aujourd'hui, en appliquant à chacun des candidats la même augmentation de 28% pour ne pas fausser le résultat. Voir l'analyse en cliquant ICI.

    Les commentaires des chaînes font d’Emmanuel Macron, absent de la Primaire,  le vainqueur de cette mascarade qui place en tête pour le second tour Benoît Hamon devant Manuel Valls. La manœuvre apparaît de plus en plus claire : le but est de faire barrage à Jean-Luc Mélenchon. Arnaud Montebourg se rallie à Benoît Hamon alors qu’il est opposé à la mesure-phare de ce dernier : le revenu universel. François Peillon ne donne aucune consigne de vote et se pose en chantre de la réunification sans dire autour de qui. Un proche de Macron a déjà déclaré que le parti socialiste avait imposé une primaire pour désigner un perdant des Présidentielles. Aucune élection n’a montré de pareilles manipulations de l’électorat. Cette Primaire, sabotée par François Hollande et son entourage, a perdu toute crédibilité et de nouvelles trahisons sont à prévoir.

    Si l’on en croit un sondage repris par le journal Le Monde le 18 janvier dernier, on obtient les résultats suivants :

    Des Primaires pour rallier Macron ? - Si c’est Valls le vainqueur de la primaire, il obtiendrait 10% des voix au premier tour de la Présidentielle, devancé par Emmanuel Macron 19%  et Jean-Luc Mélenchon 15%.

    Des Primaires pour rallier Macron ? - Si c’est Hamon qui l’emporte, ce dernier n’obtiendrait que 7% derrière Mélenchon 14% et le grand vainqueur serait Macron 21%.

    On voit bien la proximité entre Valls et Macron, puisque les intentions de votes pour Valls iraient en partie chez Macron et non pas chez Hamon qui récupérerait sans doute les 1% de voix que perd Mélenchon. Il ne s’agit que de fragiles sondages mais ils indiquent des tendances. Des électeurs qui voteraient pour Valls ne voteraient pas pour Hamon mais se reporteraient sur Macron. Donc le candidat le plus dangereux pou Macron, c’est bien Valls et le candidat le plus favorable c’est Hamon au détriment de Mélenchon.

    Benoît Hamon avait accepté deux postes de Ministre. Le député PS des Yvelines est ancien ministre de l'Economie sociale et solidaire, puis de l'Education nationale. Son départ du gouvernement a été tardif et certainement avec l’idée de se présenter à la Primaire. Quel est son rôle dans cette comédie préélectorale ? Il est évident que, comme Montebourg, il est celui qui doit prendre des voix à Jean-Luc Mélenchon sans créer les conditions d’une unité socialiste derrière lui. Si c’est lui qui gagne au second tour contre Manuel Valls, on lui mettra la pression pour qu’il se désiste au profit du candidat des média et des sondages : Emmanuel Macron. La stratégie est la même pour Manuel Valls mais ce dernier est trop marqué par le quinquennat de Hollande, par l’usage de l’article 49.3 et la loi Travail pour prendre des voix à Jean-Luc Mélenchon. Il n’est donc pas le candidat idéal pour « flinguer » Jean-Luc Mélenchon, bien au contraire puisqu’une partie des électeurs de Hamon et Montebourg risque d’aller vers le candidat de la « France insoumise ». Donc Valls est le candidat le plus dangereux pour Macron.

    On comprend que le seul qui est resté dans l’opposition, en dehors du quinquennat de François Hollande, en dehors de la mascarade des primaires et de l’hypothèse Emmanuel Macron, en lieu et place de François Hollande, comme sauveur, sans étiquette,  du Parti socialiste. Déjà des socialistes ont rejoint Emmanuel Macron, d’autres sont prêts à le faire et  avancent le pragmatique ralliement à celui qui est présenté comme le plus dangereux adversaire de François Fillon. Ces socio-traitres ne sont pas à un paradoxe prêt. Voilà un candidat qui concurrence Fillon sur son programme de droite et qui devrait être le héros de la gauche, une gauche qui perd le sens de l’orientation sous le vent de la droite. Le quinquennat de Hollande n’a pas suffi pour désorienter les électeurs de gauche. Macron est là pour enterrer toute union de la gauche, fracturé au profit d’un centre-droit ultralibéral. Et, après cela, on accusera hypocritement Jean-Luc Mélenchon d’avoir fait perdre la Gauche. C’est de la politicaccia, de la sale politique.

    La seule option pour que la gauche sorte vainqueur de cette élection, c’est qu’elle ne perde pas son âme. Le seul candidat qui assure la survie de la Gauche, c’est Jean-Luc Mélenchon quel que soit le résultat des Présidentielles. C’est la raison pour laquelle le candidat de la « France insoumise » doit faire le meilleur score au premier tour, en arrivant devant Emmanuel Macron, devant Benoît Hamon et devant Manuel Valls. Il se peut qu’il n’ait à combattre qu’Emmanuel Macron, François Fillon et Marine Le Pen. Tout laisse à penser  qu’Emmanuel Macron bénéficie d’une propagande inouïe pour être le candidat qui tuera définitivement la Gauche avec le concours des Solfériniens du PS et, dans l’ombre, un François Hollande qui règle ses comptes. Emmanuel Macron est la créature politique introduite à l’Elysée par Jacques Attali et utilisée par François Hollande contre Manuel Valls. Il bénéficie de l’appui du monde de la finance et du concours médiatique de grands parons de la presse comme Patrick Drahi (BFMT et L’Express). Ce n’est pas le candidat  de la Gauche mais celui de la Droite remasterisée  avec une musique ni droite ni gauche.  C’est du Valls remixé avec du Fillon mis en partition par le DJ Macron  pour jouer du pipeau. La matrice ultralibérale est la même. Elle est à l’opposé des valeurs de la Gauche.

    Ne vous laissez pas endormir par cette mauvaise musique dont une partie de la presse vous matraque. Lisez et relisez bien les programmes ! Ne vous laissez pas abuser par des phrases à double tranchant car c’est le couperet de droite qui tranchera dans le modèle social issu des luttes des syndicats et de la Gauche. Ne vous laissez pas abuser par les tenants de la dialectique éristique qui, par tous les procédés dialectiques les plus cyniques, veulent faire croire qu’ils ont raison de vous conduire vers la soumission à une régression sociale qui profite à celles et ceux qui tirent les ficelles de ces professionnels de la manipulation des opinions.

    Hollande, Valls, Hamon et Macron sont les fossoyeurs de la Gauche. Ils étaient ensemble dans le quinquennat qui a fait le lit à la Droite. Ils seront à nouveau ensemble après les élections présidentielles dans l’opposition si Fillon ou Le Pen l’emportent. Ils attendront l’alternance et abandonneront toute alternative aux politiques libérales, néolibérales et ultralibérales.  Tous se présentent  comme candidats antisystème. Rappelons que Trump a joué le même refrain eux USA. Tous font partie du système entretenu par la doxa libérale et les grands patrons de presse. Tous se présentent comme des progressistes, même Fillon et Le Pen. Qu’ont fait les progressistes du Parti Socialiste pendant cinq ans : les lois Macron et la loi Travail. Le bourgeois bigot Fillon est le plus conservateur et les plus réactionnaire des candidats. Il se dit aussi progressiste. Et Macron ? Il mène une campagne sans vision à long terme, met du vernis sur de vieilles idées ultralibérales. La seule garantie de son modernisme est une affaire d’image médiatique et d’âge. Il est coulé dans le moule de l’ENA qui forme des  politiciens conservateurs qui fabriquent des usines à gaz comme se sont révélés François Hollande, Dominique de Villepin, Ségolène Royal et d’autres. Il a spéculé chez Rothschild et s’y est enrichi. Il a sous-estimé son patrimoine et a dû régulariser sa situation qui le soumet à l’ISF qu’il promet de supprimer, tout en voulant augmenter la CSG payés par tous, y compris les retraités.

    Que propose tous ces libéraux ? La plupart se disent aujourd’hui les candidats du travail. Si vous les écoutez bien, ils continuent le même chantage au chômage de masse pour faire du travail certes une valeur, mais toujours une variable d’ajustement dans les comptes des grandes entreprises pour qu’elles génèrent plus de profits pour les patrons du CAC 40 et leurs actionnaires. La justification est toujours la même : booster l’investissement et la création d’emplois. Pourtant tous les cadeaux fiscaux faits depuis des décennies ont surtout booster les dividendes des actionnaires et les salaires des grands patrons. Pour cela, il leur faut détricoter le code du travail. Hollande, Valls et Macron s’y sont employés avant que cette politique antisociale sera amplifiée par François Fillon élu. Ce dernier compte sur les voix des électeurs du Front national et des mouvements bigots de l’extrême-droite pour gagner les élections. La candidature de Benoît Hamon est un leurre avec le « revenu universel » qui ne sera appliqué par aucun des candidats susceptibles de gagner les élections. C’est l’appât pour les électeurs de gauche tentés de voter pour Jean-Luc Mélenchon. Le but est de mettre et de maintenir Emmanuel Macron devant Jean-Luc Mélenchon dans les sondages et qu’il soit rallié par le Parti socialiste unifié. Hamon et Montebourg ne font pas le poids, malgré les résultats du la Primaire, face aux manigances des Solfériniens et de François Hollande.

    Si vous voulez sauver la Gauche minée par le PS, lui-même miné de l’intérieur par François Hollande, Manuel Valls... et à l’extérieur par Emmanuel Macron, le seul choix possible et réaliste est celui de la « France insoumise » et de son candidat « Jean-Luc Mélenchon ».

    Si vous voulez sauver notre modèle social, les acquis sociaux et une politique véritablement progressiste, lisez et relisez le projet de Jean-Luc Mélenchon et consulter son blog. Ne vous fiez pas à la campagne médiatique et politicienne menée pour le diaboliser.

    Jean-Luc Mélenchon a commenté ce premier tour de la Primaire organisée par le Parti socialiste. Il conclue ainsi..

    Cette soirée électorale fut d’ailleurs du grand art d’intox. Commencée à un million avant d’exploser a « près de deux millions » avant de devenir « deux millions », un rétropédalage fonctionna en douceur. À minuit on était revenu a « 1,3 million et sans doute davantage d’un million et demi » ! En tous cas, rien ne pourra effacer la réalité : le déclin du PS est irréversible. Et la désertion du premier cercle des électeurs est annonciatrice de celui du grand nombre le jour du vote. D’ici quelques jours, l’hémorragie vers Macron va s’amplifier. D’autres viendront vers nous. Ce n’est pas du débauchage, c’est de la clarification. Et cette clarification est le propulseur le plus puissant pour arriver au deuxième tour.

    U Barbutu

     

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