• Deux vers dans la pomme de la discorde...

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    Une Bourge barjot contre une Barjot bourge ! Courage fuyons ! Frigide Barjot a renoncé à venir manifester demain et a laissé à d’autres l’affrontement avec la partie radicale des manifestants représentée par le « Printemps français » et des groupuscules d’extrême-droite. C’est le « printemps des cons[1] » promis par Jean-François Copé qui a fait savoir qu’il manifesterait demain pour la dernière fois… Avec l’UMP, il prend une part de la responsabilité des débordements éventuels par les discours qu’il a tenus et l’appel à manifester qu’il a encore réitéré.

    Exit Frigide Barjot ! Béatrice Bourges a le champ libre avec son mouvement « le Printemps français », lancé par une conférence de presse le 27 mars dernier. De la Manif pour tous, dont elle fut la porte-parole, au Printemps français, dont elle est le porte-voix, en passant par le think tank libéral Entreprise et Progrès, dont elle assura durant neuf ans le secrétariat général, elle porte bien son nom même si elle s’en défend  hypocritement. Comme sa rivale, elle a côtoyé Charles Pasqua et elle fut neuf ans attachée parlementaire auprès ses proches. En 2002 et en 2012, elle s’est présentée aux législatives dans les Yvelines, où elle vit. « Elle se promenait en 2 CV pour faire peuple, mais elle avait le milieu catholique traditionaliste versaillais derrière elle », se souvient Jean-Luc Manceau, alors candidat écolo. Elle donne des conférences à Ichtus, institut catholique traditionaliste lié à l’extrême droite. Elle est soutenue par le parti de Christine Boutin. Son mari travaille dans l’industrie de l’armement. Elle est l’auteure du très pédagogique « L’homoparentalité en question. Et l’enfant dans tout ça ? ». « Ma foi me porte dans cette guerre de civilisation, mais ma vie privée ne peut pas me faire classer parmi les intégristes catholiques. Je suis divorcée et remariée. Je n’ai pas dix enfants, mais deux. » clame-t-elle avec malice et en contradiction avec ses prises de position et ses fréquentations. Laporte-parole du Collectif pour l'enfant s'est faite le porte-voix de Printemps français. Un mouvement dissident de la Manif pour tous que soutiennent les Jeunesses identitaires, les étudiants d'extrême droite du GUD et dans lequel le mouvement intégriste Civitas se reconnaît. Béatrice Bourges est d'une blondeur discrète, souriante.

    Béatrice Bourges, née en Algérie,  a 52 ans. Elle est mère de deux enfants. Elle se dit chef d'entreprise, sans autre précision.Lors de la conférence de presse de lancement du collectif du Printemps français le 27 mars. Pour elle, avoir le choix de son identité sexuelle ruine la civilisation. "C'est une atteinte à l'humanité" prétend-elle. Elle se dit non-violente devant les média. En ce qui concerne les atteintes aux locaux LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) aux Blancs-Manteaux, à Paris, elle explique que"C'est pas un saccage, c'est un collage". Elle s’ingénie à inverser la réalité et réfute ses positions radicales et ses accointances avec l’extrême-droite pourtant notoires. Même Frigide Barjot s’en est offusqué. Cette dernière voit dans le Printemps français une faction dissidente de skinheads qui "obstrue les médias sur une agitation de crétins" et sa porte-parole "favorise les actions malveillantes". "Elle n'a qu'un but, c'est devenirdéputée. Elle est en train de se forgerune sale réputation", assène-t-elle. Lors de la manifestation du 12 avril, Frigide Barjot a côtoyé Béatrice Bourges devant le Sénat. Galvanisée par la concurrence, elle a promis "du sang", avant de se reprendre. Du sang, Frigide Barjot en a reçu avec un mouchoir qui en été imbibé. Elle se dit menacée sans nommer ceux qui la menacent : des groupuscules d’extrême-droite.  Que l’on ne s’y trompe pas, nous avons affaire à deux manipulatrices nuisibles qui sont prêtes à tout pour entamer une carrière politique. Demain deux vers ne pouvaient rester côte à côte dans la même pomme de discorde. Le tout est de savoir pour qui elles roulent mais, en regardant leur CV, ce n’est pas difficile à comprendre.

    Quant à Jean-François Copé, il s’est empêtré dans cette galère politique et assistera à cette manifestation, la dernière dit-il. Son baroud hypocrite pourrait tourner à un autre baroud, celui des groupuscules d’extrême-droite et du Front national. Du côté du Ministère de l’Intérieur, malgré les risques de débordements, la récente déconvenue avec le sacre du PSG sur la place du Trocadéro et le ras-le-bol des Français devant ce type de manifestation, Manuel Valls a finalement autorisé la manifestation en prévoyant un gros dispositif policier (4.000 hommes)… Une manifestation à risques partagés entre l’Ump et le Ministère de l’Intérieur. En cas de casse, ce sera une ardoise supplémentaire pour les Français à ajouter au coût du dispositif policier.

    Notre république dite laïque devrait renvoyer tous les Pharisiens intégristes de quelle que religion que ce soit dans leurs lieux de culte. La religion est un facteur de division sociale et de conflits lorsqu’elle se mêle de politique et de morale républicaine. Elle est aussi un outil de manipulation politique dont se servent la droite et l’extrême-droite. On le voit tous les jours, elle est la justification de toutes les violences contrairement aux préceptes d’humanisme et d’amour entendus dans les prêches. D’aucuns parlent de défendre les civilisations occidentale et  européenne en péril, alors qu’ils sont les plus grands dangers pour la démocratie et l’espoir d’une humanité meilleure. Aucun intégrisme n’apportera la solution à des problèmes de société, bien au contraire. La suppression du  mot « race » dans la loi n’est pas une victoire mais une abdication devant le racisme et toutes les autres phobies. Comme si la suppression du mot « racisme » suffisait à l’éradiquer. Et après ? Va-t-on supprimer le mot « sexe » contre l’homophobie...etc ? Pour lutter contre le racisme et toutes les phobies, il faut plus que la suppression symbolique d’un mot: il faut du courage. Le « mariage pour tous », au-delà de la polémique et des craintes légitimes sur la procréation assistée et les mères porteuses, a été le révélateur de la violence dont peut faire preuve la Droite et l’Extrême-droite lorsqu’une loi ne fait pas l’unanimité et que la contestation peut servir leurs intérêts.

    La manifestation de demain va s’affirmer dans ce qu’elle recèle de pire en y mêlant des gens abusés par les leaders, des partis politiques, des groupuscules intégristes religieux et néo-fascistes. En outre, nous sommes en droit de nous demander si tout cela n’arrange pas François Hollande et son gouvernement qui peuvent continuer leur politique antisociale à l’abri de cette diversion d’envergure. Qu’ils ne se fassent pas d’illusion : le mariage pour tous ne les réconciliera pas avec les déçus de sa politique économique et sociale éloignée des valeurs de la Gauche, canal historique.

    Battone

     



    [1] La formule a été inventée fin avril par le patron du site Atlantico, journal en ligne de la droite conservatrice et ultralibérale..

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