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Par Manca alternativa le 9 Janvier 2013 à 20:48
«Les revenus du capital seront imposés comme ceux du travail.» C’est un des engagements pris par Hollande. Le ministre du budget l’a mis en avant à plusieurs reprises lors de son débat avec Jean-Luc Mélenchon en prétendant qu’une réforme fiscale était faite sur ce point et que l’engagement était tenu. Il s’agit de taxer davantage les revenus du capital et notamment les plus-values de cession de titre. Qu’en est-il ? Le gouvernement a, dans les faits, reculé sur plusieurs points sous la pression du patronat. Pourtant Pierre Moscovici avait déclaré qu’il était «hors de question» de renoncer à traiter «à égalité» les revenus du travail et ceux du capital. Dans le projet de budget pour 2013, cette inégalité de traitement persiste.
Avec les «prélèvements forfaitaires libératoires» (PFL) sur les revenus du capital, les ménages pouvaient choisir entre le PFL, dont le taux unique évolue, selon les revenus, entre 19% et 24%, plus cotisations, et le barème progressif de l’impôt sur le revenu, avec sa tranche marginale à 45%, plus cotisations, au-delà de 150 000 euros. Le choix du PFL avantageait donc les ménages les plus aisés.
Fin septembre, le gouvernement a présenté un premier projet de budget pour 2013 supprimant les prélèvements forfaitaires libératoires sur les revenus du capital en faisant du barème de l'Impôt sur le revenu la règle pour les dividendes et placements à taux fixes, les plus-values sur les stock-options et sur les actions distribuées gratuitement aux salariés, ainsi que les plus-values réalisées lors de la vente d’actions. Le gouvernement a reculé sur les plus-values réalisées lors de vente d’actions. Les créateurs d’entreprise et «actionnaires significatifs» pourront continuer à bénéficier du système antérieur, avec un PFL à 19% (plus cotisations).
Cette reculade prive de plusieurs centaines de millions d'euros les recettes de l'Etat. Il y en a d’autres. Les dividendes, par exemple, continueront à bénéficier d’un abattement de 40% avant imposition au barème de l’Impôt sur les revenus. Rappelons que l’abattement des salariés n’est que de 10%. Les plans d'épargne actions, logement et entreprises restent soumis au système antérieur. Le placement préféré des Français, l’assurance-vie, continuera à bénéficier d'un très avantageux PFL à 7,5% au-delà de 8 ans de détention. On nous explique qu’il s’agit de favoriser l'épargne longue, qui finance l'économie réelle. Les ménages qui reçoivent moins de 2000 euros d’intérêts par an pourront toujours bénéficier du prélèvement libératoire à 24% (plus cotisations). Le capital immobilier bénéficiera encore d’un traitement favorable. Les plus-values sur les terrains à bâtir ne seront bien soumises au barème progressif de l’impôt sur le revenu qu’à partir de 2015. La vente d’une résidence principale reste exonérée d’impôts. Les résidences secondaires bénéficieront d’abattements dans la durée, et d’une exonération totale au bout de trente ans.
Concrètement, les gains tirés des placements à revenu fixe (intérêts, coupons d'obligations…) n’excédant pas 2.000 euros brut par an ( sans opter pour le prélèvement forfaitaire libératoire - PFL de 24%), sont donc taxés à 0%, 5,5%, 14%, 30%, 41% ou 45%, selon la tranche marginale d'imposition sur le revenu dans laquelle se situe le ménage. On ajoute les prélèvements sociaux, soit 15,5%. Pour des intérêts annuels ne dépassant pas les 2.000 euros, il est toujours possible d'opter pour l’imposition forfaitaire à 24%. Ce choix permet aux contribuables situés dans les tranches à 30% et au-delà de conserver les mêmes avantages qu'avec le PFL (taux d'imposition total de 39,5%). A contrario, dans les tranches à 0%, 5,5% ou 14% les contribuables ont intérêt à intégrer leurs gains à l'impôt sur le revenu (IR).
Sur une décision du Conseil constitutionnel, les contribuables ayant opté pour le prélèvement forfaitaire libératoire l'an dernier ne seront pas à nouveau taxés selon le barème de l’Impôt sur les revenus. Cette reforme ne peut être rétroactive.
Donc, il y a loin de la coupe aux lèvres. Pour le champagne, il pourra continuer à être sabré par les riches à chaque million gagné en spéculant. Des entrepreneurs autoproclamés « Pigeons » ont fait reculer Hollande et son gouvernement sur les plus-values des cessions d’actions. Gérard Depardieu joue au pigeon voyageur contre la taxation à 75% des revenus annuels supérieurs à 1.200.000 €. Tout cela relève d’une grande hypocrisie et n’est fait que pour éviter une réelle réforme fiscale en créant de nouvelles tranches pour taxer davantage les plus favorisés en fonction de leurs revenus quels qu’ils soient. La taxation à 75% est une promesse électorale qui ne résiste par à l’analyse même si elle peut apparaître emblématique. Prenons un exemple. Celui qui déclare 1.190.000 € resterait dans la tranche à 45% alors que, s’il déclare 10€ de plus il passe à 75%. On passe avec 10€ de 45% à 75%.
La cinquième et plus haute tranche imposable (pour les revenus supérieurs à 70.830 €) était de 41%. Un nouveau seuil d'imposition à 45% a été créé en octobre dernier. Il vient s'ajouter aux 5 autres tranches (0%, 5,5%, 14%, 30% et 41%) et frappe les ménages dont les revenus annuels dépassent 150.000 euros par part. Soit, par exemple, 450.000 euros pour un couple marié avec 2 enfants (3 parts). La mesure s'applique aux revenus de l'année 2012 et devrait concerner quelques 50.000 foyers fiscaux. En pratique, un contribuable célibataire sans enfant dont le revenu net imposable est de 200.000 euros, qui aurait payé 68.642 euros d'impôts sur le revenu avant la réforme, devra régler 2.000 euros de plus au fisc. La mesure devrait rapporter 320 millions d'euros en 2013, selon les prévisions du gouvernement.
La nouvelle tranche à 45% n’est pas suffisante. Il est temps de remettre à plat notre fiscalité pour la rendre plus juste, en créant de nouvelles tranches pour les revenus élevés et non pas une taxation unique à 75% qui apparaît comme une promesse électorale dictée par le contexte sociale de l’élection présidentielle. C’est une mesure trompeuse et controversée même sur le plan législatif. Il faut que les riches participent davantage à l’effort financier demandé aux Français, tous les riches. Dans ce but, il s’agit d’obtenir une fiscalité fondamentalement juste et non pas en trompe-l’œil. Il s’agit d’obtenir une réforme capitale de notre fiscalité et non pas de gober une réformette de la taxation du capital.
Seule une révolution fiscale pourrait rendre l’impôt plus juste. Sur le site « Pour une révolution fiscale » qui dénonce l’injustice du système notamment à l'époque du bouclier fiscal, fait une proposition à consulter en cliquant ICI.
Voici, le tableau des six tranches proposées sur la base des revenus bruts individuels et non pas celle du foyer fiscal… Il s’agit d’un impôt unique prélevé à la source. Il nous paraît être une base de réflexion sur cette révolution fiscale dont la France a un besoin urgent face à des calculs d’énarques qui consistent à créer une fausse agitation autour de leur immobilisme.
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Par Manca alternativa le 20 Décembre 2012 à 18:08
Nous publions un article rédigé par Attac consacré au projet de loi bancaire que le gouvernement va déposer devant l’Assemblée nationale et le Sénat. On aurait pu croire que l’Elysée allait s’attaquer enfin à la finance, comme le déclarait, avec emphase, le candidat François Hollande dans son fameux discours du Bourget, le 22 janvier 2012. Il n’en est rien. Une fois de plus, il faut se rendre à l’évidence, le pouvoir socialiste passe sous les fourches caudines des banques et des marchés financiers.
« Le gouvernement a adopté en conseil des ministres ce 19 décembre un projet de loi bancaire supposé « remédier à certaines carences du dispositif de régulation du secteur financier », identifiées lors de la crise financière qui a débuté en 2007-2008.
Contrairement à l’objectif annoncé, cette loi n’apportera « qu’un ajustement à la marge » comme l’écrit Finance Watch*. Succombant à la pression des lobbys bancaires, les auteurs du projet de loi ont retenu des dispositions qui vont permettre aux banques de continuer à fonctionner comme avant la crise !
Dans son discours du Bourget du 22 janvier 2012, le candidat François Hollande déclarait vouloir « maitriser la finance […] par le vote d’une loi sur les banques qui les obligera à séparer leurs activités de crédit de leurs opérations spéculatives ». Or le projet de loi dans son titre premier (articles 1 et 2) propose de séparer les « activités bancaires utiles » des « activités bancaires spéculatives ». Il n’est plus question d’ « activités de crédit ». Ce changement de vocabulaire n’est pas innocent : il permet aux auteurs du projet de loi de déclarer utile l’activité de « fourniture de services d’investissement à la clientèle », ainsi que celle de « tenue de marché sur instruments financiers ». Ces activités, qui relèvent de la banque d’investissement et dont une grande partie est pourtant spéculative, pourront rester au sein de la banque de détail car elles sont jugées « utiles » …Exit la promesse du candidat François Hollande de séparer la banque de détail de la banque d’investissement !
Pour Attac, cette nouvelle loi bancaire est non seulement inefficace mais dangereuse. Inefficace parce que la notion d’ « activités bancaires utiles » pourra donner lieu à de multiples interprétations et contestations de la part des banquiers. Dangereuse parce qu’elle préserve le statu quo dans les banques et maintient des relations malsaines entre la banque de détail, tournée vers le financement d’activités réelles, et la banque d’investissement, tournée vers les profits purement financiers et la spéculation.
Même la soi-disant interdiction d’opérations spéculatives, comme le trading à haute fréquence à partir d’ordinateurs et la spéculation sur les produits dérivés de matières premières agricoles, ne dépasse pas l’effet d’annonce. Car l’essentiel de ces opérations sont aujourd’hui en pratique menées au nom de la « tenue de marché », qui est justement décrétée « utile » par le projet de loi. Selon les estimations publiées par les banques elles-mêmes, cette nouvelle loi affectera moins de 5% de leur activité. Les banquiers peuvent être soulagés…
Le projet de loi prévoit dans son titre 2 un renforcement des pouvoirs des autorités de contrôle des banques et des marchés financiers. Mais que pèseront ces autorités publiques, composées pour une large part de banquiers ou de financiers, face à des mastodontes bancaires dont le poids financier et politique est considérable ? Le bilan cumulé des 3 plus grandes banques françaises est supérieur à 2.5 fois le PIB ! Seule une séparation complète de la banque de détail et de la banque d’investissement permettrait de commencer à réduire la taille des banques.
Cette séparation a été imposée aux Etats-Unis en 1933 par le Glass-Steagall Act et en France par la loi bancaire de 1944. Ce qui a limité les crises bancaires pendant les décennies qui ont suivi. Jusqu’à ce que ces lois soient abrogées dans le cadre des politiques néolibérales dont on constate aujourd’hui les résultats dramatiques. Attac appelle le gouvernement à tenir ses engagements : une réelle séparation entre activités de détail et d’investissement représenterait un premier pas pour s’attaquer au pouvoir exorbitant des banques, qui leur permet de bloquer les réformes et menace toujours la démocratie ».
* Lettre à l’attention de M. Pierre Moscovici, ministre de l’économie et des finances, le 11 décembre 2012.
http://www.finance-watch.org/wp-content/uploads/2012/12/Finance-Watch_Le...
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Par Manca alternativa le 23 Novembre 2012 à 18:34
Nos fameux “experts” en économie défilent en permanence sur les écrans de télé et sur les antennes radios pour étaler leur science. Ils nous rebattent les oreilles avec leurs analyses péremptoires de la crise et de ses causes. Ils nous démontrent avec un aplomb remarquable qu’il n’y a pas d’autre voie pour sortir de la crise que celle de l’austérité. Comment qualifier cette pensée, sinon de totalitaire !
Pourtant d’autres visions existent, différentes. Elles mériteraient d’être connues du public. C’est ce que proposent, entre autres, des universitaires italiens, dans un appel : “Lezioni da riscrivere per imparare l’economia”, publié sur le site Sbilanciomaci. Le contenu de cet appel présente beaucoup d’intérêt et devrait nourrir un grand débat sur la crise actuelle et les moyens pour en sortir. Il montre aussi que l’économie peut et doit être à la portée de tout citoyen, et non plus l’affaire de quelques “experts”.
Lezioni da riscrivere per imparare l’economia
Perché riscrivere le lezioni di Economia?
Ormai da diversi mesi parole come Spread, Bund e Btp, rigore, crisi del debito pubblico, rigidità del mercato del lavoro, sono entrate nel vocabolario comune di tutti i cittadini e le cittadine del nostro paese.
Il Governo dei tecnici ha imposto un linguaggio il cui significato sembra essere accessibile solo ai pochi, esperti professori pronti a dare un’unica visione liberista per uscite dalla crisi: l’austerity, sostenendo con forza che T.I.N.A : non ci sono alternative.
Ma l’economia è davvero la materia “dei contabili” e “del far quadrare i conti”?
Come studenti e studentesse, che scelgono di studiare economia per comprenderne davvero le sue ripercussioni politiche e sociali, siamo convinti che non sia così.
La storia del pensiero economico nei secoli è frutto di un dibattito intenso tra scuole di pensiero differenti, che hanno influenzato le scelte politiche dei governi passati e di questi governi , nel nostro Paese e negli altri paesi. Autori come Smith, Ricardo, Keynes, Marx, Sfraffa, Minsky spesso scompaiono dai nostri libri di testo o vengono soltanto citati, per lasciare posto soltanto alla spiegazione di modelli matematici, di cui spesso viene tralasciata la contestualizzazione reale e sociale.
Non si può costruire fino in fondo una democrazia non più succube dei mercati, senza aprire un dibattito pubblico nelle nostre scuole e università su come l’insegnamento dell’economia della essere sempre più plurale e collegato con gli aspetti reali, politici e sociali della società.
Abbiamo scritto questo appello a seguito di diversi momenti di discussione tra noi studenti e studentesse e all’interno della Controcernobbio di Sbilanciamoci, per questo chiediamo a studenti e studentesse, ricercatori e ricercatrici e docenti di partecipare a questo percorso che si svolgerà attraverso assemblee e percorsi di discussione nelle prossime settimane nelle diverse facoltà e scuole d’Italia che vogliono provare ad incidere sui nostri piani di studio per sperimentare e costruire un modello differente di didattica e di economia.
La crisi ha mostrato quanto sia andata fuori strada la teoria economica dominante. Un appello per ripensare (e insegnare) l’economia come scienza sociale, pluralista e attenta ai problemi della società
Con lo scoppio della crisi alla fine del 2007, sembrava che alcune delle idee principali su cui era stato costruito l’impianto di teoria economica dominante fossero oggetto di una profonda messa in discussione. Eppure, le vicende recenti dimostrano chiaramente la persistenza di un consenso diffuso accordato alla “narrazione neoliberista” che rappresenta come naturali e universalmente valide le relazioni di mercato, ormai utilizzate come strumento per spiegare i fenomeni più disparati, dalla democrazia alle migrazioni. Le relazioni economiche sembrano oggi sovrastare con le loro leggi presentate come ineluttabili lo spazio della politica e dei bisogni sociali e hanno imposto un linguaggio univoco, incomprensibile ai più, che fornisceun’unica interpretazione delle “realtà”, dalla quale deriva un’univoca ed apparentemente indiscutibile indicazione “tecnica” per governarla. L’utilizzo di un linguaggio apparente neutrale e inaccessibile se non a selezionati addetti ai lavori è in realtà uno strumento politico che impedisce agli individui di criticare le soluzioni presentate come uniche e necessarie per uscire dalla crisi, in particolare le politiche di austerity. E’ essenziale l’ampliamento delle capacità critiche in grado di mettere in discussione i modelli economici per favorire una reale partecipazione democratica che sappia contestare le trappole “retoriche” delle spiegazioni tecniche e preconfezionate.
Come riscriverle
Partire dai problemi della società: il processo formativo va agganciato strettamente e fin dall’inizio allo studio dei “problemi” del mondo reale, attraverso la comprensione dei meccanismi storico-sociali di riproduzione della società che, nello specifico economico, riguardano la distribuzione della ricchezza, la produzione materiale e immateriale, il lavoro, il welfare, temi che non possono prescindere da considerazioni sociali e culturali. Per questo è necessario integrare lo studio dell’economia con quello delle altre scienze sociali, in modo da non considerare il mondo economico come un’entità esterna rispetto all’evoluzione storico, sociale e politica, ma come una componente di questa.
Soppesare il contenuto delle categorie analitiche: l’elaborazione dei concetti economici fondamentali ha evidenti legami con questioni di filosofia morale e politica la cui conoscenza – anche attraverso la conoscenza della storia del pensiero sociale ed economico purtroppo marginalizzata negli studi di economia – risulta rilevante per una loro più esatta cognizione. La contestualizzazione del pensiero di un autore è fondamentale per comprendere le basi dei modelli e delle teorie che ha elaborato, nell’economia esattamente come nelle altre scienze sociali. Le “parole” che danno contenuto agli oggetti del discorso economico fanno riferimento a un “modo” di guardare la società, a diverse “visioni” a cui corrispondono diversi sistemi di categorie analitiche.
Offrire una visione pluralistica dell’economia che attinga alle diverse teorie economiche: una formazione critica non può ridursi a “una sola” teoria economica (per quanto dominante storicamente ed egemonica), ma deve fare riferimento alla pluralità di visioni teoriche in quanto spiegazioni diverse delle medesime situazioni. Di fronte al medesimo problema, teorie diverse formulano politiche economiche diverse, tra loro contrastanti e caratterizzate da differenti previsioni di ricadute sociali a seconda del ruolo attribuito ai diversi soggetti. È perciò anche importante affiancare allo studio delle teorie e dei modelli l’analisi degli effetti – positivi o negativi – che sono derivati dalla loro applicazione.
Con chi riscriverle
Coinvolgere studenti e docenti. Diversi esponenti del mondo accademico hanno manifestato enormi criticità rispetto al dibattito economico e alle scelte di politica economica adottate negli ultimi anni, ne sono esempi la Lettera degli economisti contro le politiche europee di austerity e il Manifesto della libertà del pensiero economico.
Come studenti, soggetti sociali e cittadini, crediamo sia assolutamente necessario ripensare le modalità di insegnamento della disciplina economica all’interno delle Università, a partire dalle facoltà e dai dipartimenti in cui essa viene insegnata e studiata per promuovere un processo dialettico che, anche attraverso il superamento dell’asimmetria tra studenti e docenti, garantisca un reale pluralismo di idee.
Un’Università pubblica per un sapere critico e funzionale al progresso sociale. Negli ultimi anni il movimento studentesco ha posto al centro il tema dei finanziamenti per l’università pubblica. Crediamo che una riflessione sul carattere pubblico dell’università non possa prescindere da un ragionamento sul suo ruolo sociale e su ciò che viene insegnato nelle sue aule. L’univocità che contestiamo nell’insegnamento dell’economia non è un caso isolato: le università possono essere sia un luogo dove si perpetuano le dottrine funzionali al mantenimento dell’attuale modello sociale ed economico che, invece, un luogo in cui il sapere si esprime liberamente. Crediamo che la funzione dell’università pubblica sia proprio quella di garantire l’esistenza di un sapere critico e funzionale al progresso sociale.
Tutelare il pluralismo nella docenza: la giusta valutazione delle attività didattiche e di ricerca e il rigore nel reclutamento dei nuovi docenti devono svolgersi nel rispetto del pluralismo e della legittimità scientifica dei diversi filoni di pensiero economico.
Adeguare la struttura didattica: un corso introduttivo all’“economia politica” deve consentire agli studenti di analizzare i modelli che vengono loro presentati, evidenziando l’oggetto sociale e politico del loro studio, spesso nascosto da un’eccessiva formalizzazione matematica e dal ricorso a schemi che rappresentano l’individuo come essere razionale trascurando la sua natura di essere storico-politico.
Nel suo insieme questa struttura curriculare garantirebbe quel forte antidoto all’attuale polverizzazione del sapere sociale che, separato in tanti ambiti disciplinari spesso non strutturalmente comunicanti, impediscono un’adeguata analisi multidisciplinare della società nel suo complesso e rendono l’attuale formazione dell’economista parziale e inadeguata.
Siamo convinti che l’economia non possa essere considerata una “materia tecnica”, ma debba tornare ad essere una scienza sociale.
Vogliamo che questo appello rappresenti lo stimolo per avviare una discussione dentro e fuori i nostri atenei sul rapporto tra economia e democrazia a partire dalla didattica. Siamo convinti infine che sia necessario aprire oggi un dibattito sulla ripubblicizzazione dei saperi, come strumento attraverso il quale ricercare un’altra idea di sviluppo ed una via di uscita alternativa dalla crisi che sembra oggi ancora mancare.
Promuovono le studentesse e gli studenti della Rete della Conoscenza.
Primi firmatari
Nicola Acocella, Università la Sapienza, Roma
Andrea Baranes, Presidente della Fondazione Culturale Responsabilità Etica
Filippo Barbera, ricercatore Università di Torino
Sergio Cesaratto, Univeristà di Siena, Economisti contro l’austerity
Lia Fubini, Università di Torino
Andrea Fumagalli, Università di Pavia
Stefania Gabrieli, Ricercatrice CNR
Marilena Giannetti, Facoltà di Economia, La Sapienza Roma
Claudio Gnesutta, Univerisità La Sapienza, Sbilanciamoci.info
Claudio Grua, Università di Torino
Peter Kammerer, Università di Urbino
Stefano Lucarelli, Università di Milano
Ugo Mattei, Università di Torino
Alessandro Montebugnoli, Università la Sapienza Roma
Guido Ortona, Università del Piemonte Orientale
Francesco Pallante, Università di Torino
Mario Pianta, Università di Urbino e sbilanciamoci.info
Felice Roberto Pizzuti, Facoltà di Economia, La Sapienza Roma
Michele Raitano, Facoltà di Economia, La Sapienza Roma
Riccardo Realfonzo, Università del Sannio
Anna Maria Simonazzi, Facoltà di Economia, La Sapienza Roma
Riccardo Soliani, Università di Genova
Antonella Stirati, Università di Roma 3
Stefano Zamagni, Università Alma Mater, Bologna
Sergio Bruno, Facoltà di Statistica, La Sapienza Roma
Roberta Carlini, giornalista, autrice del libro “L’economia del noi”
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Par Manca alternativa le 14 Juin 2012 à 10:23
Le 12 juin dernier, Ariane Mnouchkine, directrice du théâtre de la Cartoucherie à Vincennes a mis à la disposition des économistes atterrés ce lieu de culture pour un débat sur le pacte budgétaire européen (TSCG) et le Mécanisme Européen de Stabilité (MES). Les questions posées en préliminaire étaient : Ce pacte budgétaire est-il modifiable ? Est-il amendable ? Il s’agit d’un débat animé par Benjamin Coriat, Thomas Coutrot, Dany Lang, et Henri Sterdyniak. Un opuscule sortira dans les semaines suivant cette conférence-débat.
Pour en savoir plus cliquer ICI
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Par Manca alternativa le 16 Mai 2012 à 21:39
A tous ceux qui remettent en cause les explications officielles sur la "crise" qui frappe l'Europe, je vous invite à regarder attentivement la vidéo en cliquant ICI.
Il s’agit d’une conférence donné par Mme Myret Zaki et le professeur Etienne Chouard.
Myret Zaki (née en 1973 au Caire, Égypte) est une journaliste économique suisse romande et rédactrice en chef adjoint du magazine économique Bilan. Elle est l'auteur de plusieurs ouvrages liés à l'actualité financière, principalement suisse et américaine. Le 3 décembre 2011, elle intervient lors de la conférence L'État et les banques, les dessous d'un hold-up historique avec Étienne Chouard. Étienne Chouard, né le 21 décembre 1956 Paris, est un enseignant en économie et en droit dans un lycée et un blogueur français qui a connu une certaine notoriété en 2005 à l'occasion de la campagne du référendum français sur le traité établissant une constitution pour l'Europe en argumentant pour le « non. En 2007, il apporte son soutien au mouvement altermondialiste au premier tour de l'élection présidentielle et signe la pétition de soutien à la candidature de José Bové à la présidence de la République et marque son opposition au Traité de Lisbonne. En janvier 2010 à Marseille, il animait une soirée consacrée au 11 septembre et au «verrouillage du débat sur ce sujet en France, et la diabolisation systématique de ceux qui doutent de la version du gouvernement Bush. Pour lui, « Hugo Chavez, c'est un laboratoire de démocratie intéressant »
Avec ces deux intervenants, Le journal « La cité » offre une vidéo très instructive, pour ne pas dire édifiante. Bien sûr, il faut garder toute sa lucidité et confronter ce qui est dit à toute l’information donnée sur le sujet par des économistes mais le discours a pour mérite d’être clair et de donner des explications là où les politiques ne font qu’affirmer en laissant le quidam dans l’ignorance.
Sur la dérive des marchés spéculatifs, Myret Zaki nous explique le rôle joué selon elle par Goldman et Sachs qui aurait fourni à un club de cinq gros spéculateurs des informations sur l’état de la dette grecque en 2009. Dans les faits, Goldman et Sachs avait conseillé la Grèce dans des montages financiers destinés à cacher la réalité de cette dette qui était déjà au même niveau depuis des années. A l’époque, les agences de notation avaient simplement conseillé au gouvernement grec de mieux tenir son budget. Dans les coulisses ces organismes auraient joué un drôle de jeu par la suite.
Sur son site François Farnier, formateur et consultant en commerce international, confirme : Pour bien comprendre comment les spéculateurs agissent, avec la complicité de banques d'affaires, tels Goldman Sachs, JP Morgan et Deutsche Bank, il faut revenir en arrière. New York, le 8 février quelques-uns des plus importants spéculateurs américains se retrouvent dans un luxueux restaurant de Manhattan. Autour de la table, les représentants des grands fonds spéculatifs, dont George Soros, l'homme qui a fait s'écrouler la livre sterling en 1992. « Nous n'avons parlé que de nos investissements en Bourse », affirme au « Canard » un représentant du cabinet de courtage Moness, Crespi, Hardt & Co, organisateur de cette réunion de famille. Ce n'est pas l'avis du «Wall Street Journal », qui, le 27 février, a révélé l'affaire : « Ils se sont concertés pour attaquer l'euro afin de le dévaluer et de le tirer vers le niveau du dollar », assure le quotidien, qui ajoute : « Il y a beaucoup d'argent à se faire. ». Il s'agissait d'une réunion de dirigeants de « hedge funds », ces fonds spéculatifs qui, contrairement aux banques, ne sont soumis à aucune autorité de régulation, ne publient aucun compte détaillé et ne paient pratiquement pas d'impôt. « Voilà quelques années, raconte un haut fonctionnaire français, les autorités américaines ont exigé qu'ils s enregistrent auprès de la SEC, le gendarme de la Bourse US. Du coup, ils ont filé vers les paradis fiscaux.
La conférencière explique que la Banque Goldman et Sachs avait averti les gros spéculateurs de la réalité de la dette souveraine grecque. Cela s’appelle un délit d’initié. Il s’agissait pour les spéculateurs de créer une panique sur les marchés et un effet de contamination aux pays voisins de la Grèce. L’objet de la spéculation était la dette grecque et le but était de provoquer une vente massive de la dette sur le marché internationale pour obtenir ce que les financiers appellent des gains à la baisse. La vente massive de la dette d’un pays entraîne la hausse des taux d’intérêt. La Grèce est ainsi passée de 7% à 20%. Après la Grèce ce sont le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, la Belgique, l’Italie, la France et même l’Allemagne qui ont fait l’objet d’attaques spéculatives. D’où viennent ces attaques ? Du marché spéculatif de la dette internationale qui est non réglementé, entretenu et préservé par les Etats-Unis et l’Angleterre, les deux pays déjà en faillite. Hors les Etats Unis obtiennent toujours un taux dérisoire de 1 à 2% alors que l’Italie est passée à 7% sans véritable raison économique et budgétaire. Les Etats-Unis et l’Angleterre se livreraient à une véritable guerre mondiale financière. La banque Goldman Sachs est appelée gouvernement Goldman Sachs par les Américains. L’Europe ne peut réglementer que les marchés sur son territoire et en accord avec la perfide Albion dans le cadre de l’Union européenne… Rappelons que l’Angleterre a refusé l’Euro et gardé sa livre sterling.
Voilà, en préliminaire, l’introduction de la conférence filmée et les premières explications données par Madame Myret Zaki qui dit suivre la dérive des marchés depuis quinze ans et témoigne de leur rôle dans la crise européenne et en particulier dans la crise grecque.
La vidéo est un peu longue mais mérite d’être visionnée avant qu’elle ne disparaisse de l’Internet. Les explications sont claires et à la portée de tous. Cela n’empêche pas d’y porter un regard critique et de s’informer plus avant notamment auprès des Economistes comme ceux de l’association dite des « Economistes atterrés ». Deux d’entr’eux avaient répondu aux interrogations de Manca alternativa.
Les agences de notation, le AAA et nous...
Signé: Pidone
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Par Manca alternativa le 29 Février 2012 à 09:19
L’Argentine est sortie de la crise par une politique sociale, contrairement à ce que veut imposer la Troïka ( FMI, BCE, UE) à la Grèce.
En 2001, l’Argentine sombrait dans une crise économique et financière qui la paralysait, multipliait les faillites et plongeait près de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté. Dix ans après, le pays affiche une croissance record, la consommation intérieure est florissante et le chômage est proche de son plus bas historique. La réorientation de la politique économique et la restauration de l’autorité de l’Etat ont favorisé ce formidable redressement.
Le 20 décembre 2001, Fernando De la Rúa démissionne de la présidence et s’enfuit de la Casa Rosada en hélicoptère. Il laissait un pays en ruines. Sous les fenêtres du Palais présidentiel, la police avait tiré sur les manifestants. Les 19 et 20 décembre, des dizaines de milliers d’Argentins étaient descendus dans la rue pour protester contre la crise et le « corralito », le blocage des comptes bancaires décidé quelques semaines plus tôt par un gouvernement dépassé par la crise. Etranglé par la dette, par les plans d’austérité imposés par le FMI et par la parité fixe qui lie le peso au dollar, le pays est en récession depuis 1998.
Dix ans après, tout a changé. Il est vrai que depuis 2003, la croissance est de 8% par an et, même si la pauvreté touche encore une partie de la population, le taux de chômage est restél’un des plus bas de l’histoire du pays. Les salaires ont augmenté, les profits des entreprises, aussi, et les Argentins consomment.
Comment expliquer un tel redressement ? En 2002, le président Eduardo Duhalde a décidé, avec son ministre de l’Economie Roberto Lavagna, de tourner le dos au Fonds monétaire international, qui réclamait plus d’austérité pour payer la dette. Le gouvernement a donné la priorité à la lutte contre la pauvreté, en destinant des budgets importants aux prestations sociales, et à la remise en ordre de l’économie réelle. La demande a repris et les entreprises, plus compétitives du fait de la dévaluation, ont pu y répondre. La machine a recommencé à tourner. Elu en 2003, Néstor Kirchner a poursuivi et approfondi cette politique. Il rompt avec le FMI et impose aux créanciers de la dette une décote de plus de 50% sur la dette, estimant que l’Argentine ne pouvait payer plus. Avec des finances publiques assainies et des rentrées fiscales en hausse, Néstor Kirchner multiplie les investissements publics dans les infrastructures, l’éducation et les programmes sociaux. Lorsque son épouse lui succède en 2007, l’autorité et le rôle de l’Etat sont restaurés. L’économie tourne à plein régime, la présidente améliore les retraites et généralise les allocations familiales, tandis que les conventions collectives augmentent les salaires d’année en année d’un pourcentage supérieur à celui de l’inflation. Des coopératives ouvrières ont vu le jour et créé des emplois avec l’aide des collectivités territoriales et de l’Etat argentin. Tous les problèmes ne sont pas réglés mais les Argentins ont résisté et pris en main leur destin.
signé: Pidone
Raquel Garrido, responsable du secteur International au mouvement Pour une République Sociale (PRS) revient sur les enseignements que l'on peut tirer de la crise argentine de 2001. Elle évoque Fernando e. Solanas , réalisateur argentin . Vous pouvez aller voir sur le site Dailymotion son film « Mémoire d’un saccage »en 8 parties à l’adresse ci-desous :
http://www.dailymotion.com/video/xeg9o4_memoire-d-un-saccage-1-8_news
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Par Manca alternativa le 27 Janvier 2012 à 09:49
L'Allemagne est le modèle économique vanté par Sarkozy et Fillon ! Six Français sur dix en auraient été convaincus selon un sondage du Figaro tellement cela a été répété pour en faire un cliché. Une étude de l'Organisation Internationale du Travail (Institution de l’ONU qui travaille avec l’OCED, organisation de coopération et de développement économiques) fait de ce modèle, celui à ne pas suivre et y voit la "cause structurelle" de la crise de la zone euro. L’OIT conforte les sceptiques. Son récent rapport sur les Tendances mondiales de l'emploi relie les problèmes de croissance de la zone euro à la stratégie allemande et épingle plus spécialement la politique allemande de compétitivité par les salaires. La baisse des coûts du travail en Allemagne a empêché ses partenaires de se relancer par les exportations en déprimant la consommation intérieure.
Les coûts salariaux unitaires (soit le rapport entre l'évolution des salaires et celle de la productivité du travail) y ont augmenté de 3% entre 2000 et 2008 contre près de 20% dans l'Union Européenne à 27 et près de 30% en Espagne… Du point de vue de Sirius, c'est comme si « l'Allemagne » avait opté pour une « stratégie » de petit pays à l'échelle du monde, plutôt que d'assumer son rôle de grande économie à l'échelle de l'Union Européenne.
L’Allemagne a choisi d’exporter et pour cela pratique une politique antisociale qui a jeté des milliers de travailleurs allemands dans des emplois précaires et mal rémunérés. Pour financer sa réunification et rester compétitive sur la marché mondial, elle a fait payer le prix fort à ses travailleurs et pousse les autres pays européens sur cette même voie de l’austérité, en refusant toute solution financière à la crise et notamment le recours aux emprunts des Etats directement auprès de la Banque centrale européenne. Nous l’avons vu avec la Grèce, les Allemands ont traîné les pieds pour aider d’autres européens jugés non rigoureux. Ainsi le modèle économique et social que veut imposer l’Allemagne n'est pas un modèle à suivre, car c'est justement la chute des coûts du travail en Allemagne qui a freiné la croissance européenne depuis une décennie et, par voie de conséquence entraîné la baisse des plus bas salaires en Allemagne, puis l'aggravation de la situation des finances publiques de ses voisins européens.
Les experts de l'ONU s'appuient aussi sur des chiffres européens de l'OCDE pour démontrer que l'Allemagne, loin d'être un modèle vertueux pour ses voisins, est à l’origine de la crise. L’ultralibéralisme allemand et sa politique du coût du travail ont fait de l’euro une monnaie allemande au lieu qu’elle soit une monnaie européenne. Au service des exportations allemandes, l’euro freine les exportations des autres pays d’Europe. Par ailleurs la politique de la Banque centrale européenne, défendue par l’Allemagne, soumet les pays aux agences de notation et aux banquiers, donc à la spéculation financière. Les plans d’austérité et les délocalisations veulent ramener les travailleurs au 19èmesiècle.
L’OIT préconise de privilégier les mesures visant à accroître l’investissement dans l’économie réelle et à favoriser la transition vers des modes de croissance plus écologiques. Pour eux, il est urgent de réformer les règles de la finance, et il faut réorienter les activités du secteur de manière à soutenir l’économie réelle, en particulier les petites entreprises. Il leur paraît souhaitable de mettre en place des socles de protection sociale qui tiennent compte des priorités nationales, ainsi que le préconise le rapport du Groupe consultatif mondial sur le socle de protection sociale (présidé par Mme Michelle Bachelet et intitulé «Le socle de protection sociale pour une mondialisation juste et inclusive). Outre qu’ils constituent des moyens efficaces pour réduire la pauvreté, ces socles sont considérés comme des stabilisateurs économiques soutenant la consommation et la croissance.
Des systèmes de protection sociale bien conçus devraient, au même titre que les politiques de l’emploi, servir de tremplin pour l’emploi. Certains experts considèrent également la mise en place d’un salaire minimum ou le relèvement de ce salaire comme un moyen supplémentaire de réduire les inégalités et de rééquilibrer la croissance.
Pour information, le rapport de l’OIT « Tendances mondiales de l’emploi 2012 - Prévenir une aggravation de la crise de l’emploi » est consultable en français en cliquant ICI
Nous avons relevé un extrait significatif sur ce que préconise l’OIT à l’opposé du modèle allemand :
« De plus en plus d’éléments d’information indiquent la formation d’une boucle de rétroaction négative entre le marché du travail et la macroéconomie, en particulier dans les économies développées : le chômage élevé et la faible croissance des salaires réduisent la demande de marchandises et de services, érodant encore la confiance des entreprises, qui hésitent à investir et à embaucher. Il sera capital de rompre cette boucle négative si l’on veut qu’un redressement durable puisse s’installer. Pour générer de telles hausses durables de la productivité dans bon nombre des pays en développement, il faudra procéder à une transformation structurelle accélérée – en passant à des activités à plus forte valeur ajoutée tout en réduisant l’importance de l’agriculture de subsistance comme source principale de l’emploi ainsi que la dépendance vis-à-vis des marchés des produits de base instables pour les recettes d’exportation. Il faut améliorer encore l’éducation et le développement des compétences, établir des régimes de protection sociale adéquats qui garantissent un niveau de vie de base pour les plus vulnérables et renforcer le dialogue entre les travailleurs, les employeurs et les gouvernements pour générer un large développement reposant sur une distribution juste et équitable des gains économiques. »
Selon l’OIT, dans le monde entier, 200 millions de personnes sont actuellement sans emploi, ce qui est proche du niveau record enregistré au plus fort de la Grande récession. Aujourd’hui, la crise de l’emploi frappe plus durement les catégories de population les plus vulnérables, dans un contexte marqué par la progression du chômage de longue durée, l’augmentation du chômage des jeunes et la montée en puissance de l’emploi informel, déjà élevé. Il s’agit du visage humain de la crise et les pouvoirs publics ne peuvent rester sans réagir. Au-delà de la crise, les dispositifs nationaux de protection sociale minimale ont montré à quel point ils sont utiles pour réduire la pauvreté et les inégalités, ainsi que pour encourager une croissance économique durable et solidaire.
Donc, il est injuste et contreproductif de faire payer la dette aux salariés et aux catégories les plus vulnérables. Il faudra partager les richesses plus équitablement entre le travail et le capital, entre les pauvres et les riches. C’est la seule voie pour sortir durablement de la crise et sauver l’union européenne. L’Europe doit harmoniser sa politique économique et sociale non pas sur le modèle allemand mais en sortant du modèle allemand aux résultats trompeurs véhiculés par les ultralibéraux et les lobbyistes de Goldman Sachs.
Telle est la conclusion que nous pouvons tirer du travail de l’OIT, donc des experts de l’ONU en collaboration avec l’OCDE mais aussi de l’avis de nombreux économistes indépendants. Les chantres de la propagande ultralibérale .nous vantent aussi la discipline des Allemands. Cette discipline les a menés au nazisme après la « Grande récession » du Vingtième siècle venue des Amériques. Avec les Amériques, l’Europe des ultralibéraux nous conduit à une nouvelle grande récession du Vingt et unième siècle.
L’Histoire ne serait-elle qu’un éternel recommencement ? Le travail des historiens ne servirait-il à rien? Doit-on laisser les malheurs du plus grand nombre se répéter en toute connaissance de cause pour que les historiens aient toujours du grain à moudre ? La liberté d’expression inclue-t-elle la propagande, le mensonge, l’infamie et la manipulation médiatique ? A qui profite l’ultralibéralisme ? A 20% de riches qui prennent tous les pouvoirs grâce à un seul : celui de l’argent. Jusqu’où peuvent-ils aller pour conserver tous leurs privilèges ?...
L’Allemagne n’est pas un modèle à suivre. La solidarité qu’elle propose n’est qu’un compromis égoïste au service de sa politique économique et sociale. L’égoïsme ne partage pas. Le Front national est en train de récupérer les déçus de cette Europe ultralibérale mise en faillite par les prédateurs financiers qui spéculent, délocalisent et détruisent les outils de production. C’est une réalité que révèlent les sondages. Marine le Pen fait assaut de populisme et s’est proclamée candidate des invisibles. Le chômage et les violences économiques tuent la démocratie. Adolf Hitler avait été élu en conformité avec la légalité allemande et non par un coup d’état. Il l’a été, comme Mussolini, avec la complicité des industriels et l’approbation de millions de chômeurs qui ont retrouvé des emplois dans l’industrie des armes et l’armée. Où mènent l’ultralibéralisme et la spéculation financière? A la destruction de l’économie réelle. Et après ? L’histoire de la deuxième guerre mondiale nous le rappelle: à la récession, au chômage, à la xénophobie, à l’ultranationalisme, à la dictature, au fascisme ou au nazisme.
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Par Manca alternativa le 22 Janvier 2012 à 14:02
Il n’y a pas pire dictature que celle des dirigeants qui utilisent la peur et font vivre leurs citoyens avec le risque. Leur protection de la maladie, du chômage, des accidents… et l’accès aux biens publics fondamentaux (éducation, culture…) sont les garants de la liberté. Une population qui vit sous le risque est soumise. C’est pour cela qu’il est essentiel de ne pas abandonner l’invention démocratique qu’est l’Etat providence. Il faut sans doute le réinventer et lui trouver un financement pérenne, en sortant d’une économie de rente, de spéculation, de parasitisme qu’est l’économie des marchés financiers. Les banquiers, les financiers et les spéculateurs détruisent de la valeur plus qu’ils n’en créent. La spéculation et les délocalisations tuent le développement industriel et les emplois. Pour lutter contre ces deux gangrènes, il faut faire payer la protection sociale aux pays qui n’en n’ont pas et, sur le dos de leurs peuples, pratiquent une concurrence déloyale. Il faut éviter de tomber dans le système américain qui marchandise la santé : par exemple un Américain paie en moyenne deux fois plus cher leur santé et nombreux sont ceux qui ne sont pas soignés. Contrairement à ce que l’on veut faire entrer dans nos têtes, les dépenses publiques ne sont pas que des dépenses mais aussi des investissements comme l’éducation et la recherche. La porte de sortie de la crise n’est pas celle qui ouvre sur un avenir sans autre horizon que des plans d’austérité qui mènent à la récession économique et sociale. En dégradant la note de la France, une agence de notation a montré qu’elle ne croyait plus aux plans d’austérité. En 1944 la France était endettée de 200% et elle a remboursé en 4 ans grâce à la croissance. Ce n’est pas par la baisse du pouvoir d’achat et l’accroissement du chômage que la France retrouvera une croissance suffisante pour faire face à ses dépenses et ne plus subir la loi des marchés financiers. Ce n’est pas avec une fiscalité injuste qu’on réhabilitera l’impôt qui est un des piliers de la démocratie. Il est essentiel que la dépense publique soit perçue comme justifiée et indispensable. Par exemple, la France a un système de santé qui doit rester le meilleur du Monde et, malheureusement, il se dégrade au fil du temps. La santé ne peut être remise en cause. Les médecins ne doivent pas être uniquement motivés par leurs honoraires et les économies de santé sur le dos de leurs patients. Les dirigeants ne doivent pas l’être aussi uniquement par la spéculation des riches et les plans d’austérité sur le dos de leurs concitoyens.
Malgré la pression de la crise, il ne faut pas renoncer à des services publics de qualité (éducation, santé, sécurité…). Si une plus forte pression fiscale est nécessaire, elle doit s’appliquer aux nantis, bénéficiaires de cadeaux fiscaux. Seule la croissance peut éviter que cette pression fiscale devienne insupportable. Or la croissance, c’est du travail et de la productivité. Un pays qui a 10% de chômeurs possède un énorme gisement de travail. Dans un monde qui réduit le citoyen à un consommateur à l’échelle planétaire, il faut trouver une nouvelle abondance hors d’une économie de marchés financiers pour ne pas régresser et revenir au capitalisme du 19èmesiècle… une lente récession nous menace depuis que l’économie financière a pris le pouvoir. Il faut reconstruire avec une exigence : L’humain d’abord !
Benjamin Coriat, Econimiste atterré, nous dit : « En vérité nous n’avons plus le choix. Le néo-libéralisme mène l’Europe à la catastrophe. L’Euro ne peut survivre dans une situation où chaque pays doit se battre avec ses partenaires pour être le plus compétitif possible, avoir le moins de déficit public possible, réduire au maximum ses dépenses publiques et ses impôts, cela sous la surveillance des marchés financiers. Il est plus que temps de « changer d’économie ! ». L’Europe doit s’affirmer sociale, solidaire et écologique et un chemin est possible vers ces objectifs conjoints. C’est pour aller dans cette direction que nous avons formulé de nombreuses propositions dans notre dernier ouvrage. (Changer d’Economie. Nos propositions pour 2012, éditions LLL) ».
Entretien avec Benjamen Coriat:
Les agences de notation, le AAA et nous...
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Par Manca alternativa le 21 Janvier 2012 à 20:03
Par Benjamin Coriat, Co-président des Economistes atterrés
Cela a été peu commenté, mais c’est pourtant essentiel. La décision de Standard and Poor’s ne concerne pas que la France. Ce sont 9 pays de la zone Euro qui sont dégradés. C’est cela qui est inquiétant et lourd de signification. Cette dégradation massive signifie que même les marchés financiers, pour qui toutes les mesures ont été prises, considèrent que nous allons à l’échec. Il s’agit donc d’un événement très important pour l’avenir de la zone euro. Les agences de notations porte-parole des marchés viennent de dire que L’Europe (et la France) sont incapables de définir une stratégie de sortie de crise. Les marchés ont fait le forcing pour imposer le durcissement des politiques d’austérité et de réformes structurelles. Ils admettent aujourd’hui que ces politiques, dangereuses sur le plan économique comme sur le plan social, ne font que nous enfoncer d’avantage dans la crise. L’organisation de la zone Euro montre tous les jours d’avantage son inconsistance. En interdisant à la BCE d’acquérir les titres de la dette publique comme cela se fait partout ailleurs (aux USA, au Japon, En Angleterre …) et sans aucune coordination des politiques économiques pour permettre le retour à la croissance, la Zone Euro est prise à son propre piège. C’est cela que nous payons aujourd’hui.
Quelles conséquences attendre de cette dégradation ?
Les risques sont multiples, même si toutes les conséquences ne vont pas se manifester immédiatement. D’abord, on risque de voir les taux d’intérêt que demanderont les banques pour acheter de la dette publique augmenter, ce qui va peser sur l’investissement des entreprises et des ménages, sur la consommation, sur les collectivités locales. Par ailleurs, la dégradation fragilise les banques. Les dettes publiques qu’elles détiennent étant moins bien « notées » par les agences elles seront plus limitées dans l’octroi du crédit, car elles devront d’avantage se « couvrir » elles mêmes. Elles réagiront en distribuant moins de crédit aux ménages et aux entreprises. Ce resserrement du crédit à son tour va peser sur les entreprises, les décourageant d’investir et d’embaucher. Tout cela évidemment va peser sur l’emploi et le chômage. Enfin, le gouvernement peut tenter de tirer partie de cette dégradation pour renforcer encore sa politique d’austérité au prétexte fallacieux de « rassurer les marchés ». On est en plein cercle vicieux. Puisque par ces dégradations les marchés viennent de dire que ces politiques précisément ne les « rassurent » pas du tout, mais au contraire les inquiètent !
L’aspect positif de ces dégradations est donc pour nous qu’il s’agit d’un signal clair montrant que c’est une toute autre politique qu’il faut. Délibérément construite pour permettre le retour à la croissance.
Choisir entre 2 scenari...
Nous sommes au pied du mur. Les politiques doivent choisir entre deux scénari. Le scénario 1 est celui de la poursuite dans l’orientation actuelle. C’est celui de la soumission à l’Allemagne et aux marchés financiers. Il consiste à annoncer de nouvelles mesures de rigueur (gel des dépenses publiques et sociales). Le fer de lance de cette politique est aujourd’hui l’annonce faite par le gouvernement de mettre en place une prétendue “TVA sociale”, qui allègerait de 35 milliards les cotisations patronales, pour les faire supporter par les consommateurs, avec donc une nouvelle attaque de leur pouvoir d’achat et un effet dépressif sur la consommation. Comme cette politique réduirait encore la croissance, elle ferait baisser les rentrées fiscales, ce qui obligerait à annoncer un autre plan d’austérité et ainsi de suite ... Comme le prouve la réaction des marchés aux précédents plans d’austérité, il n’y a aucune raison pour qu’ils se sentent plus « rassurés » hier qu’aujourd’hui. On continuerait de fonctionner à l’intérieur du même cercle vicieux…. Ce n’est donc pas une solution.
L’autre scénario est celui de la sortie de crise de la zone euro « par le haut ». il demande un changement de politique en Europe avec deux axes forts : briser la domination des marchés financiers et pour cela disposer d’une BCE qui joue son rôle en garantissant les dettes à des bas taux d’intérêt ; ensuite il faut rétablir une véritable base fiscale en revenant sur toutes les « niches » et toutes les exemptions de la fiscalité sur les hauts revenus et les revenus du capital ; à partir de là on pourra enfin soutenir la croissance, et en particulier la consommation, les investissements publics et privés nécessaires pour engager la transition écologique, absolument nécessaire mais qui nécessite des investissements de long terme.
En vérité nous n’avons plus le choix. Le néo-libéralisme mène l’Europe à la catastrophe. L’Euro ne peut survivre dans une situation où chaque pays doit se battre avec ses partenaires pour être le plus compétitif possible, avoir le moins de déficit public possible, réduire au maximum ses dépenses publiques et ses impôts, cela sous la surveillance des marchés financiers.
Il est plus que temps de « changer d’économie ! ». L’Europe doit s’affirmer sociale, solidaire et écologique et un chemin est possible vers ces objectifs conjoints. C’est pour aller dans cette direction que nous avons formulé de nombreuses propositions dans notre dernier ouvrage. (Changer d’Economie. Nos propositions pour 2012, éditions LLL).
lienEconomistes atterrés
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Par Manca alternativa le 18 Janvier 2012 à 12:07
David Harvey est né dans le Kenten en Angleterre. Il s’est d’abord Installé aux U.S.A pour devenir professeur associé en géographie à l’Université Johns-Hopkins de Baltimore. Harvey a multiplié ses efforts pour développer une perspective marxiste en géographie. The Limits to Capital, publié en 1982 et qu'il considère comme son ouvrage majeur, est une extension de la dimension spatiale de la théorie marxiste du capitalisme, alors que Marx s’était peu intéressé aux questions géographiques.
Aujourd’hui, il est un penseur leader sur l'économie mondiale, le théoricien marxiste le plus traduit dans le monde et un éminent professeur d'anthropologie à la Graduate Center de la City University of New York. Il est l'auteur de plusieurs livres, notamment Le Nouvel impérialisme, en 2010, et Le capitalisme contre le droit à la ville. Néolibéralisme, urbanisation, résistances, en 2011.
Il decrypte le règne du capital. Surtout, il dépoussière l’héritage marxiste en lui adjoignant une dimension spatiale, posant l’étude des espaces du Capital comme préalable indispensable à une compréhension globale du monde tel qu’il tourne (mal).
Il a donné en 2010 une conférence à l’Ecole d’architecture de Belleville. Il s’y est éloigné de la géographie pour se concentrer sur le thème des son dernier livre, encore inédit en français, L’énigme du capital. À partir d’une analyse basique des différentes étapes de la production, se focalisant sur la récente crise généralisée, il pointe les diverses failles du système et les inégalités criantes qu’il engendre. Avec cette interrogation, en toile de fond: puisque ce système est si mauvais, pourquoi ne pas en changer ?
De ses interventions sur la crise financière, en 2010, RSA-animate en a fait une animation a la fois convaincante et drôle. Il dit notamment « Les gens ont trop lu Hayek et ont cru à l’efficacité des marchés. Il est temps de revenir à Keynes et on prend Hyman Minski au sérieux sur l’instabilité inhérente aux activités financières » Il fait ainsi référence à trois grands économistes de Vingtième siècle. Il ajoute « Le capitalisme ne résout pas ses problèmes de crise, il les déplace géographiquement. Et c’est le mouvement dont nous sommes les témoins aujourd’hui. Tout le monde dit « Ok ! on commence à s’en sortir aux States » et la Grèce fait « Bang ! » et tout le monde dit : « Que fait-on des Piigs ? »… PIIGS, Ce sont les initiales de Portugal, Italie, Irlande, Grèce et Espagne (Spain en anglais). Un sigle qui signifie cochons en anglais et qui traduit le mépris des poids lourds de l'Union pour ces petits pays confrontés aujourd'hui à de graves difficultés économiques.
Annotations avant lecture de la Vidéo:
Friedrich Hayek, né Friedrich August von Hayek (8 mai1899, 23 mars1992) est un philosopheet économiste de l'École autrichienne, promoteur du libéralisme, opposé au socialismeet à l'étatisme. Sa pensée est connue à travers son livre La Route de la servitude, publié en 1944. Il a reçu le « Prix Nobel » d'économie en 1974 pour « ses travaux pionniers dans la théorie de la monnaie et des fluctuations économiques et pour son analyse de l'interdépendance des phénomènes économique, social et institutionnel ». Hayek s'est intéressé à de nombreux champs de la connaissance humaine, comme l'économie, le droit, la psychologie, la philosophie ou la science politique. Il est l'auteur d'ouvrages de philosophie politique comme La Constitution de la liberté(1960) ou Droit, législation et liberté(1973-1979), ouvrages significatifs du libéralisme contemporain.
John Maynard Keynes (5 juin1883- 21 avril1946) est un économiste britanniqued e notoriété mondiale, reconnu comme le fondateur de la macroéconomie moderne pour lequel les marchésne s'équilibrent pas automatiquement, ce qui justifie le recours à des politiques économiques conjoncturelles. Le keynésianisme, la nouvelle économie keynésienne, le néo-keynésianisme ou le post-keynésianisme plus interventionniste sont des concepts et des courants de pensée issus de l'œuvre de Keynes. La pensée de Keynes, notamment le courant keynésien dit de la synthèse néoclassique longtemps dominant aux États-Unis, a perdu une large part de son influence à partir du début des années 1980 avec la montée en puissance du monétarisme et de la nouvelle économie classique. Cependant, la crise économique de 2008-2009 a semblé marquer un regain d'intérêt.
Hyman Minsky(23 septembre1919, 24 octobre1996) est un économiste américain s'inscrivant dans le courant de pensée post-keynésienne. On appelle parfois « moment Minsky » le point où les investisseurs surendettés sont contraints de vendre en masse leurs actifs pour faire face à leur besoin de liquidité, déclenchant une spirale de baisse auto-entretenue du prix de ces actifs et un assèchement de la liquidité.L'une des idées centrales de Minsky, exprimée dans Stabilizing an Unstable Economy(1986), est que la stabilité engendre l'instabilité, le capitalisme lui-même se déséquilibrant intrinsèquement: se lassant de profits modérés, les investisseurs, en période de croissance, commencent à prendre des risques plus élevés, mettant en péril la stabilité du système. Dès lors, seule une régulation financière peut permettre de limiter la spéculation et de prolonger une croissance stable
La vidéo est sous-titrée en français...
Signé: Pidone
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