• Et si l'on arrêtait la loi El Khomri !

    Le canard enchaîné distribue des noix d’honneur aux personnalités qui se sont particulièrement distingués. Nous allons à notre tour distribuer une cacahuète d’honneur à Dany le rouge qui a viré au bleu Juppéiste et nous mettons un nez rouge à Carlos Tavares, PDG de la firme automobile PSA.

    Invité sur le plateau de « On n’est pas couchés » pour la promotion de son livre « Et si on arrêtait les conneries » coécrit avec Hervé Algalarrondo, l’amuseur politique Daniel Cohn-Bendit n’a, bien entendu, pas arrêté les conneries qu’ils débitent quotidiennement sur Europe 1. Les seuls hommes politiques qui ont grâce à ses yeux sont Nicolas… Hulot et Alain Juppé. L'ancien député européen des Verts que l’on surnommait en mai 68 Dany le rouge a mélangé les deux couleurs. On aurait pu penser que le mélange donnerait du jaune et bien non !  C’est du bleu républicain contraire à l’alchimie normale des couleurs et surtout des idées soixante-huitardes.

    Selon le singe  politique d’Europe 1, les débats français sur la déchéance de nationalité et la condamnation à perpétuité incompressible (pour exemples) ridiculisent la France.   Le blablateur a vivement critiqué le langage qui est tenu par les politiques à des Français qui aiment les débats passionnés.  Selon lui, il y a un problème culturel en France : lorsque les Français votent, ils aiment qu’on leur mente. Si on leur disait la vérité, il répondrait « On ne veut pas ! », ajoutait-il. Voilà comment ce donneur de leçons évoque certes des débats politiciens inutiles mais c’est  pour fustiger le « Français » un et indivisible. Dany le bleu aime la caricature et classe « le français » dans la catégorie des blablateurs passionnés de faux débats et de mensonges. Heureusement, il n’a pas parlé de « race française » mais d’un problème culturel qu’il n’a sans doute pas personnellement, grâce à sa double nationalité franco-allemande. Le germanique chez lui aime la vérité, bien entendu la sienne qu’il distribue à la cantonade chaque fois qu’on lui tend un micro.

    Dans la foulée, nous mettons un nez rouge aux  deux Carlos, charlots de l’industrie automobile et nous reprenons le titre de l’opus de Cohn-Bendit : « Et si on arrêtait les conneries ! ». Pendant que des milliers de salariés de PSA sont envoyés au chômage, alors que des cadeaux fiscaux sont donnés aux entreprises et que l’Etat est actionnaire de PSA,  le grand patron s’en met  plein les poches.

    La rémunération du PDG du groupe Renault, Carlos Ghosn avait bondi de plus de 170% entre 2013 et 2014, passant de 2,669 millions d'euros à 7,215 millions d'euros. Son ancien bras droit, Carlos Tavares vient de doubler son salaire chez Peugeot PSA sous prétexte que la firme automobile a opéré un redressement spectaculaire depuis son arrivée, en 2014, au siège de la Grande Armée : la marque au lion a renoué avec les profits (1,2 milliard de bénéfices en 2015), mais au prix de 16.000 licenciements dont 8 000 postes qui doivent disparaître cette année 2016. Les salariés de PSA, qui ont plus produit en étant moins nombreux , ont tout de même eu droit à une prime de 2 000 euros en moyenne au titre de l’exercice 2015, soit l’équivalent «d’un peu plus d’un mois de salaire», alors que leurs salaires sont bloqués depuis trois ans. .

    Mais on est décidément loin de celui de Tavares. Avec un «petit» salaire de 2,7 millions d’euros en 2014, le PDG de PSA Peugeot-Citroën, Carlos Tavares pouvait jalouser son homologue de chez Renault, Carlos Ghosn, qui appointe à 7,2 millions d’euros… sans compter son double salaire de patron de Nissan qui l’amène tranquillement à plus de 15 millions de revenus par an. Mais voilà qu’on apprend que Tavares a réussi à se faire augmenter l’an dernier jusqu’à doubler sa rémunération à 5,24 millions d’euros... Le nouveau dirigeant de PSA va toucher, au titre de l’exercice 2015, la coquette somme de 3,23 millions d’euros (fixe+variable), à laquelle s’ajoutent 130 000 «actions de performance» d’une valeur égale à 2,01 millions d’euros, et pendant qu’on y est une voiture de fonction, une mutuelle, etc. Bien entendu, ce patron a l’appui du Medef qui ne reconnaît que son mérite et considère que les salariés ont été suffisamment récompensés de leurs efforts avec la prime annuelle de 2.000€ qui n’aura servi qu’à faire passer le salaire de leur PDG, adulé comme étant le sauveur de PSA. De son côté, Pierre Gattaz, le président du Medef, a félicité le patron de PSA sur France Info mardi 29 mars. « Il faut féliciter Carlos Tavares du redressement de PSA qu'il a fait. Sa rémunération est celle de la réussite. » En deux ans, on veut faire croire que Carlos Tavares a redressé, avec ses bras musclés, la firme PSA. Ce sont pourtant les salariés qui ont fait tous les efforts.

    L'ancien bras droit de Carlos Ghosn chez Renault a pris début 2014 les rênes du constructeur automobile qui a bénéficié de l’aide de l’Etat auprès des banques et dans sa recapitalisation. "La reconstruction économique est achevée", a-t-il annoncé  solennellement  lors de la présentation des résultats 2015 de PSA. Carlos Tavares a réussi son plan de sauvetage intitulé "Back in the race", selon la direction. Modération salariale, flexibilité dans les horaires, départs volontaires. Après le sauvetage, place maintenant au futur plan de "croissance rentable organique, pour libérer pleinement le potentiel de PSA". La croissance touche en premier lieu le salaire du PDG. Sera-t-elle rentable pour l’entreprise ? Nous verrons ce qu’il prévoit en matière d’investissement et de création d’emplois. En ce qui concerne la cohésion sociale dans l’entreprise, ce n’est pas gagné.

    La prime est jugée largement insuffisante selon Jean-Pierre Mercier, délégué syndical de la CGT. "On est révolté. Nous, on a eu qu'une augmentation générale de 8 euros net par mois de la part de ce patron qui a osé doubler son salaire. C'est à dire qu'il gagne 14.500 euros par jours, samedi et dimanche compris", critique-t-il. Avant d'enchaîner : "On a vu nos salaires bloqués, 17.000 emplois supprimés ces dernières années cela veut dire qu'on travaille je ne sais pas combien de fois plus et pourtant on a le droit qu'à 8 euros net par mois. Il va falloir qu'on se mette en colère, il n'y a que ça qui va marcher". Surtout que la route est encore longue pour les salariés de PSA Peugeot-Citroën. Malgré les bons résultats économiques, les efforts ne sont pas terminés pour les salariés. Désormais, l'ensemble du personnel bascule dans un second plan de reconquête du marché baptisé "Push to pass".

    Licencier pour gagner plus ! C’est le slogan du Medef. La morale et l’argent ne font pas bon ménage. Ce n’est un secret pour personne. Pendant que le chômage ne cesse d’augmenter, les entreprises distribuent de plus en plus de dividendes et des salaires toujours plus  astronomiques au patronat. Tout cela se fait, grâce à des cadeaux fiscaux et au détriment des investissements. Pour générer davantage de profits, c’est le coût du travail qui est constamment remis en cause malgré les baisses de charges sociales. C’est donc au préjudice des travailleurs que les patrons et les actionnaires s’enrichissent toujours davantage. La remise en cause du code du travail est un grand pas attendu par le Medef et le monde de la Finance pour précariser les salariés : les faire travailler plus et plus longtemps, les payer moins et les licencier facilement.  Les deux Carlos de l’industrie automobile sont représentatifs du libéralisme sauvage et ne sont que deux exemples dans l’actualité.

    La loi El Khomri-Valls-Berger est une attaque frontale contre des acquis sociaux, opération politico-syndicale orchestrée par le Medef. Il faudra être nombreux demain 31 mars pour dire « NON ! » à la casse sociale.

    Pidone

     

    Pour changer du discours de Pierre Gattaz et des patrons du Medef, nous vous proposons un patron opposé au projet de loi El Khomri. Il explique pourquoi...

     

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