• Feuilleton buissonnier en Sarkozie...

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    « Le canard enchaîné » publie aujourd’hui l’enregistrement d’une réunion à l’Elysée…  réalisé en 2011…  Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy, enregistrait ce dernier à son insu au moyen d’un dictaphone. Plusieurs centaines d’heures d’écoute auraient été remises à ce journal. Après l’affaire Jean-François Copé, arrive l’affaire Patrick Buisson et qui sait ce que révéleront les enregistrements sur Nicolas Sarkozy et sa clique ?
     
    Le premier enregistrement publié remonte au 27 février 2011, lors d’une réunion de travail autour de Nicolas Sarkozy tenue avant un remaniement qu’il doit annoncer. Autour du Président de la république, figurent donc Patrick Buisson (avec son magnétophone), Henri Guaino, Franck Louvrier, le publicitaire Jean-Michel Goudard et le sondeur Pierre Giacometti.
     
    Le mensuel "Le Point" avait déjà accusé le controversé conseiller de Sarkozy d’avoir enregistré ses conversations avec Sarkozy et Buisson avait tout nié par l’intermédiaire de son avocat chargé de déposer plainte. Aujourd’hui, il parle d’enregistrements de travail alors qu’il laissait son dictaphone tourner pendant des heures sans avoir averti quiconque qu’il enregistrait les conversations.
     
    Hier soir sur la chaîne I.TV, le scandale a été abordé notamment avec Brice Hortefeux qui n’a pas voulu commenté des propos qui le concernaient au moment où il a perdu son poste de Ministre de l’Intérieur en étant évincé du gouvernement. Voici comment Sarkozy aurait lâché son vieil ami : "Je ne veux pas finir comme Daniel Vaillant avec Jospin… Brice dit que le sentiment d'insécurité a régressé. Toutes les études montrent que ce n'est pas vrai"
     
    Un débat télévisé a été organisé notamment avec un journaliste du Canard Enchaîné et l’ineffable Jean-Claude Dassier. On apprend que ce dernier avait personnellement recruté Patrick Buisson à l’époque sur la chaîne LCI. Il s’évertuait à minimiser l’importance de l’affaire, allant jusqu’à dire que les enregistrements n’auraient pas dû être publiés et discutés. A se demander ce qu’il faisait dans un débat. Voilà un chaud partisan de l'auto-censure qui veut imposer sa déontologie à géométrie variable à des lecteurs qui ne doivent pas être informés des dessous de la politique.
     
    D’après les premiers éléments enregistrés par Buisson et qui circulent dans les média, Sarkozy aurait traité les journalistes de « connards de chiens qui aboyaient ». Une insulte sans gravité selon Jean-Claude Dassier? peut-être? Hier, il n'en avait sans doute pas connaissance. Ou alors aime-t-il  les chasses à courre organisées contre les journalistes par la cour élyséenne sous le régne de Sarkozy? On se souvient de l'affaire des fadettes d'un journaliste du Monde qui valent des poursuites judiciaires au préfet sarkoziste surnommé "Le squale".
     
    Sarkozy aurait dit de Michèle Alliot-Marie : "J'ai accepté qu'elle me fasse une lettre de démission. Mais, enfin, personne n'est dupe.  [...] Elle ne se rend pas bien compte. C'est comme si elle n'avait rien fait, qu'elle pouvait continuer." Les propos rapportés à l'intéressée l'aurait attristée.
     
    Hier soir un autre exemple était cité : Patrick Buisson aurait appelé le directeur de la rédaction du Figaro, Etienne Mougeotte, à la demande du chef de l'Etat, pour lui donner en avant première le détail des propos présidentiels. Patrick Buisson, écrit Le Canard, "conseille fortement au patron du Figaro 'de faire passer dans le titre l'idée de la nécessité de s'adapter aux circonstances nouvelles. C'est ça l'idée.'". Le lendemain, lundi 28 février, le Figaro titrait sa Une: "Un gouvernement fortement remanié : la stratégie de Sarkozy face aux défis du monde arabe." Le message et le conseil appuyé sont bien passés. C'est le journalisme qui plaît à Sarkozy.
     
    Le site Atlantico a mis en ligne  un enregistrement où l'on entend notamment Patrick Buisson s’interroger auprès d’un autre conseiller sur la capacité du nouveau secrétaire général de l’Elysée Xavier Musca à savoir "se mouiller" auprès du Parquet  autant que Claude Guéant pour les "affaires" et commenter le risque pour le sondeur Pierre Giacometti de perdre "des contrats" en raison du départ du gouvernement de Brice Hortefeux.

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    Et il y aurait encore des heures d’enregistrements à décrypter… Un vrai nœud de vipères ! Peu de ministres avaient grâce aux yeux du petit comité réuni par Nicolas Sarkozy. Les extraits déjà publiés témoignent du climat délétère autour de celui qui voudrait revenir à l’Elysée. Lorsque l’on réalise que Patrick Buisson était le plus écouté par Sarkozy, on imagine la communion entre les deux hommes selon l’adage «qui s’assemble se ressemble». Le conseiller vient de l’extrême-droite avec laquelle Sarkozy a des affinités qui se sont révélées pendant sa présidence. Il faut dire que ce courtisan savait passer la brosse à un Sarkozy sensible à la flatterie. L’image que ce dernier a construite de lui-même en prend un sacré coup.
     
    Nous attendons la suite de ce feuilleton buissonnier dans la cour d’un Sarkozy, roi de la jungle UMP. Il est intéressant de s’apercevoir qu’un président élu au suffrage universel n’était que le jouet de quelques conseillers, des éminences grises comme on en trouvait au temps du royaume de France... à la dent dure et longue. 
     
    Battone
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