• Gattaz attaque!

    Excès de zèle ou besoin irrésistible de s’affirmer ? Toujours est-il que Pierre Gattaz, nouveau patron des patrons s’est encore distingué en se fendant d’une nouvelle déclaration, pour le moins savoureuse. Notre homme n’y va pas par quatre chemins. Il propose de réduire drastiquement les dépenses publiques en supprimant, entre autres, les communes et les départements ! Le successeur de Laurence Parisot enfonce un peu plus le clou en revendiquant le non remplacement de deux fonctionnaires sur trois. Rien que çà. Et pour faire bonne mesure, il nous ressort les sempiternelles exigences du patronat : nouvelles exonérations de charges sociales et baisse des impôts sur les sociétés. Monsieur Gattaz nous prend décidément pour des billes. Il est bon de lui rappeler un certain nombre de choses.

    Primo, les dépenses publiques sont indispensables au bon fonctionnement de la société. Elles servent à financer les infrastructures collectives : écoles, hôpitaux, routes, etc. Elles ne sont pas excessives comme l’affirment certains esprits chagrins. On pourrait même dire qu’elles sont insuffisantes dans certains domaines. Voir par exemple l’état des hôpitaux, leur manque d’effectifs, le niveau de la recherche française, etc.

    Secundo, Dans le discours de monsieur Gattaz, comme d’ailleurs dans celui de tous les éminents économistes et spécialistes qui déferlent quotidiennement dans les media, il y a un grand absent : les recettes. On ne parle jamais des recettes ou presque, comme c’est bizarre. Là est la clé du déficit budgétaire. Les recettes sont, elles, insuffisantes. Les causes  sont connues. Sans allonger la liste, citons quelques exemples : les  multiples niches fiscales, l’évasion fiscale, les exonérations de charges sociales, la fraude à la Tva, les réductions d’impôts pour les grandes entreprises. Manque à gagner, des dizaines de milliards d’euros. A cela, il faut ajouter à partir de janvier 2014, le crédit d’impôts de vingt milliards accordé aux entreprises, sans contrôle, ni justificatif. Il est à parier qu’une partie de ce crédit s’évanouira dans quelque paradis fiscal.

    Alors de grâce, monsieur Gattaz, un peu de pudeur. Quant à François Hollande et à son gouvernement, il est grand temps de revenir à une fiscalité réellement démocratique. Pour l’heure, ils n’en ont pas pris le chemin.

    Angelo Leonetti

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