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Gratuité des transports urbains à Ajaccio
Transports urbains gratuits à Ajaccio
c’est possible
Inseme à manca ne présentera pas de liste aux prochaines élections municipales à Ajaccio, ni ne soutiendra de liste. Nous aurons l'occasion d'y revenir très prochainement pour nous en expliquer plus longuement. Le motif est simple. Nous ne sommes pas parvenus à un accord avec nos partenaires qui se réclament de la gauche authentique. Nous le regrettons profondément. D'aucuns ont préféré reproduire les vieilles pratiques du passé qui ont conduit à discréditer la gauche, entre autres, nouer des alliances avec des forces politiques ou des individus qui ont peu ou prou cautionné toutes les politiques d'austérité que nous avons connues dans le passé et que nous subissons encore aujourd'hui. Néanmoins, Inseme à manca entend participer au débat électoral et porter à la connaissance des électeurs toute une série de propositions, en particulier dans le domaine des transports urbains. Propositions qui ont été exposées lors d'une rencontre avec la presse, jeudi 27 février 2020, au Locu teatrale, à Ajaccio. Nous en donnons ci-dessous une synthèse.
L’urbanisme ajaccien et les transports publics
Cela fera près de 10 ans que notre mouvement s’est prononcé pour la gratuité des transports publics et en régie à Ajaccio. Considérant que cette mesure serait « positive d’un point de vue social, intéressante écologiquement et porteuse de liberté ». Durant l’avant dernier mandat, nous avons interpellé à ce sujet monsieur Simon Renucci alors maire à l’époque. C’est par la suite il y a plus de 5 ans que nous interpellions le nouveau maire Laurent Marcangeli à ce sujetQue de temps perdu !
L’agglomération ajaccienne constitue un bon exemple de carence en matière de planification urbaine, carence qui produit des dysfonctionnements graves, notamment en matière de mobilité et de déplacements. On peut dire pour résumer que depuis une cinquantaine d’année, l’aménagement urbain à Ajaccio relève de ce que l’on qualifie habituellement « d’urbanisme de promoteur ». Cela signifie – et malheureusement se vérifie – que la puissance publique ne planifie pas le développement urbain de la ville et plus largement de l’agglomération, mais au contraire subit les initiatives des promoteurs en se contentant d’autoriser – et éventuellement de refuser de temps à autre – les projets que ceux-ci lui soumettent. L’absence de planification fait que les investisseurs cherchent avant tout à s’assurer la maîtrise du foncier constructible et ensuite à obtenir les autorisations du droit des sols.
Ainsi depuis une cinquantaine d’années, les extensions urbaines de la ville se résument à des collections d’immeubles – qu’il s’agisse de bureaux, de logements ou de locaux commerciaux – implantés au gré des autorisations, sans logique d’ensemble. En particulier, l’absence d’alignement des constructions fait que l’on ne sait plus ce que c’est qu’une rue.
Un cas emblématique est par exemple le quartier du Stiletto, où ont été construits en quelques années une salle polyvalente (le Palatinu), un collège et un hôpital, sans compter quelques centaines de logements, tout cela sans dessiner au préalable une trame viaire cohérente. Le résultat est que l’on se gratte la tête aujourd’hui pour savoir comment desservir ce nouveau quartier.
La ville tend ainsi de plus en plus vers un agglomérat de quartiers à la forme urbaine médiocre et qui surtout, ne communiquent pas, ou difficilement entre eux. Nous vivons ainsi aujourd’hui dans ce que l’on peut qualifier de ville-archipel. Certes, la municipalité actuelle n’est pas seule responsable de cette situation, qui est le résultat consolidé de cinquante années d’absence de planification.
Néanmoins, il est regrettable que les errements du passé se poursuivent sans évolution notable. On comprend bien que les déplacements, qu’ils se fassent en voiture, en bus, à vélo ou à pied, se révèlent laborieux et consomment du temps. Les mauvaises liaisons entre les différents quartiers font par exemple qu’en cas de souci sur un axe, il soit très difficile de recourir à un itinéraire alternatif, qui dans la plupart des cas n’existe pas.
De ce fait, on conçoit que l’amélioration des déplacements à Ajaccio et le développement de modes alternatifs à la voiture relève de solutions à moyen et long terme. Néanmoins des solutions doivent pouvoir être proposées et mises en œuvre à court terme, surtout lorsqu’elles ne nécessitent pas la construction d’infrastructures nouvelles. Parmi celles-ci, une mesure pourrait être facilement décidée, qui serait la gratuité des transports publics.
Cependant, malgré les difficultés actuelles résultat de l’action ou plutôt l’inaction des équipes municipales pendant de longues décennies, il est nécessaire d’agir au plus vite et mettre en œuvre des actions de nature à apporter des améliorations rapides.
Et ceci dans une approche « d’Ajaccio ville solidaire » »
Ainsi « L’Observatoire des villes du transport gratuit » nous rappelle que plus de 35 villes ont mis en œuvre une politique de transports urbains gratuits. Ces villes vont de quelques milliers d’habitants à plus de 100 000 habitants.
Trois exemples :
Châteauroux : ville qui a instauré la gratuité en 2002
Résultats :
En 2001 : 1,5 million de voyages /an – 1 million de Kms/an – 21 voyages / habitant.
La recette de billetterie s’élevait à 400 000 euros.
En 2017 : 5 millions de voyages /an (x3,3) – 73 voyages / habitant (x3,5).
Malgré l’absence de recette de billetterie, pas de charge supplémentaire grâce à une légère augmentation du « versement transport » que payent les entreprises.
Aubagne : ville qui a adopté la gratuité en 2009
Résultats :
Une année après la mise en œuvre de la gratuité, la hausse des voyageurs transportés en plus était de
70 %.
La réduction de la circulation automobile a été plus longue à venir mais on constate que la fréquentation des parkings en centre -ville avait déjà baissé de 20 % cinq ans après.
Dunkerque : ville où la gratuité existe seulement depuis 2018
Aujourd’hui la fréquentation du réseau a augmenté de 65% en semaine et de 125 % le week-end.
50 % des voyageurs sont de nouveaux usagers, dont 48 % ont abandonné la voiture (notamment des cadres et des retraités).
Certains parkings du centre-ville sont désormais vides pour un tiers et la ville projette de récupérer une partie des surfaces pour construire des logements ou aménager des espaces collectifs (jardins et parcs en particulier).
Gratuité dans un projet politique :
Au-delà de ces chiffres éloquents, il convient d’inscrire ce projet de gratuité dans un projet politique global plus large.
Un projet à la fois social, écologique et économique, c’est-à-dire un projet politique de développement durable.
C’est pour cette raison que « Inseme à manca-Ensemble à gauche » a fait sien l’intitulé du projet de la ville d’Aubagne : « Transports urbains : Liberté, Égalité, Gratuité ».
Projet social : qui permette des économies sur leur budget pour les plus démunis, les précaires, les travailleurs pauvres, les retraités et les jeunes.
Projet écologique : avec une diminution attendue de la pollution de l’air et du rejet de dioxyde de carbone.
Projet économique : avec l’objectif de reconquête et redynamisation du centre-ville.
Une approche systémique :
Cette proposition de transports urbains gratuits s’inscrit dans une approche systémique du problème de la mobilité sur le territoire de la commune.
L’amélioration des conditions de mobilité nécessite une action sur plusieurs entrées complémentaires et en synergie avec :
Un plan Vélo pour développer ce mode de déplacement (location de vélos électriques, pistes cyclables …).
Des parcours pédestres pour se rendre à l’école à partir de lieux de regroupement où se garer n’est pas un gène pour la circulation aux heures de pointe.
Une politique raisonnée de mise à disposition de places de parking.
Une restructuration de la flotte de bus et du schéma de fonctionnement de celle-ci (remplacement progressif des gros bus à essence ou diesel par des unités plus petites, électriques, comme la navette
Blubus gratuite actuelle-aménagement des nouvelles unités adaptées aux personnes handicapées-petites unités, type navettes actuelles pour le transport à la demande, le TAD- fréquence de rotation augmentée pour réduire le temps d’attente- circuits allant jusqu’aux abords des entreprises...).
Cet ensemble de mesures ne peut sans doute être mis en œuvre d’un coup de baguette magique.
Mais ces mesures doivent être anticipées pour pouvoir être mises en application progressivement dans un calendrier à tenir
En effet ce projet global « Liberté, Égalité, Gratuité » dans toutes ses composantes devra être réalisé d’ici la fin de cette nouvelle mandature.
Enfin, un plan d’ensemble, ne doit pas faire oublier en matière de transport public, les perspectives importantes que la voie de chemin de fer peut offrir, notamment avec la périphérie d’Ajaccio.
C’est ce que propose « Inseme à manca - Ensemble à gauche » qui s’adresse aux citoyens, mais aussi aux listes en présence aux élections de mars 2020, puis particulièrement à celle qui en sortira vainqueur.
Nous ne manquerons pas de demander un entretien à l’équipe municipale élue, en particulier du maire et du président de la CAPA, pour faire avancer ce projet.
Inseme à manca – Ensemble à gauche
Ajaccio le 27 février 2020
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