• Hamon sert-il d'aval?

    Après le pacte de compétitivité, François Hollande a lancé son pacte de responsabilité avec toujours le même mensonge que c’est le coût du travail qu’il faut réduire alors que de 2007 à 2012, c’est le coût du capital qui a augmenté deux fois plus que ce lui du travail. Les sociétés investissent deux fois moins pour distribuer deux fois plus de dividendes. De qui se moque-t-on ? Alors que les revenus des actionnaires ont augmenté de 27%, ceux du travail n’ont augmenté que de 12%.  En trente ans, la part de la richesse produite, qui est passée de la rémunération du travail à la rémunération du capital, surtout les dividendes, c'est 10 points de PIB. Les salaires des Français ont été sacrifiés au profit de la rémunération du capital. La politique libérale conduit à une économie de crise et la réduction du coût du travail se traduit par une fiscalité injuste qui dégrade le pouvoir d’achat des salariés et des retraités et surtout à des taux de chômage élevés. Cette politique est fondamentalement antisociale puisqu’elle fait payer au peuple la crise pour enrichir les spéculateurs, les banques d’affaires  et les grands patrons.

     

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    Tout cela Benoit Hamon, ministre délégué chargé de l'Economie sociale et solidaire et de la consommation, représentant de l'aile gauche du PS, le sait. Sur la chaîne FR2, hier soir, il l’a même expliqué mais, dans l’émission « On n’est pas couché », il se refusait à critiquer le virage social-démocrate, pris par François Hollande, au début de l'année, avec le pacte de responsabilité  Evoquant le cas de Teleperfomance qui fait du forcing pour imposer un PSE à ses 500 salariés alors que l'entreprise gagne de l'argent, le porte parole du Parti socialiste a proposé que dans ce cas il faudrait que le comité d'entreprise, les représentants du personnel ou les élus sur le bassins d'emploi, ou l'administration du travail puissent saisir le Tribunal de Grande Instance afin d'obtenir la mise sous tutelle de l'entreprise. Il préfère toutefois parler de la jeunesse et de l’éducation nationale avec des créations de postes. Veut-il la place de Peillon ? Qui sait ? Il ne veut pas "quitter le navire avant qu'il coule" comme le lui suggère l’animateur de l’émission et se justifie :"Ça s'appelle trahir celles et ceux qui vous ont élu, rétorque le ministre." Lorsque l’animateur lui a demandé si "on peut dire : vous êtes un ministre heureux ?", Benoît Hamon a répondu qu’il n’a pas dit cela, qu’il fait son boulot et a choisi d’être dans l’action. Quelle est son action ? Quelle est sa marge de manœuvre ? En dehors de représenter une aile gauche du PS trahie pour la garder solidaire, nous ne voyons pas quelle est son action. Lorsque Natacha Polony lui a demandé quelle est l’influence de la gauche de la gauche et de l’aile gauche du PS sur le gouvernement, le ministre s’est trouvé bien embarrassé. On comprend Benoît Hamon. L’économie sociale et solidaire n’est pas en amont de la politique gouvernementale mais l’aval de cette politique libérale. On peut dire qu’Hamon sert d'aval.
     

    Battone

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