• Hashtag # Pas ravi par Marine (Le Pen)

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    « Ravis par Marine (Le Pen) » est le documentaire de Frédéric Biamonti, diffusé sur France 3. Grâce à la chaîne publique, Marine Le Pen a été un hashtag de l’actualité politique pour l’aider à « ravir » des électeurs dans tous les sens du verbe. Le hashtag (ou encore mot-dièse, mot-clic) est un marqueur de métadonnées couramment utilisé sur internet où il permet de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé. Composé du signe typographique croisillon «#» (appelé hash en anglais), suivi d’un ou plusieurs mots accolés (le tag, ou étiquette), il est particulièrement utilisé sur les IRC et réseaux sociaux, notamment tweeter.

    Quelle idée de faire de Marine Le Pen un mot-clé alors qu’elle veut enfermer la France dans ses frontières !  Quelle fausse note de lui donner un dièse alors qu’elle est un bémol du discours politique vrai ! Certains ont vu dans l’émission de FR3 une promotion qui lui a été offerte. D’autres, dans son camp, crient à la nouvelle diabolisation. On peut simplement se demander si ce reportage était opportun à un moment où des psychopathes jihadistes ont assassiné lâchement de façon barbare Hervé Gourdel. Peut-on donner une tribune aux idées du FN en pleine nouvelle montée de l’islamophobie qui fait partie de son fonds de commerce ? Lorsque Marine Le Pen dit qu’elle fait la distinction entre l’Islam qu’elle accepte et le fondamentalisme qu’elle rejette, elle veut faire oublier l’idéologie de l’extrême-droite et sa politique contre les immigrés arabes et musulmans. Lorsqu’elle vente les nationalisations en disant que les idées de son parti ont évolué, elle veut faire oublier l’ultralibéralisme capitaliste prôné par son père. Elle veut faire croire à une rupture idéologique avec le lepénisme d’hier comme elle veut faire croire à une rupture familiale. Elle ne changera pas le nom du parti car cela lui ferait perdre plus que ce qu’elle y gagnerait (C’est elle qui l’a dit). Il faudrait pour changer son image, changer aussi de marque de fabrication, mais si elle prend le nom de son compagnon Louis Aliot, elle reste ancrée au Front national.

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    Vous voyez Marine Le Pen avec une pancarte « # Not in my name » pour renier les propos de son père ? L’appartenance au FN est une question de consanguinité idéologique. On peut lire dans la biographie de Louis Aliot : Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 1988, sa mère, qui deviendra dans les années 2000 secrétaire départemental du Front national de l'Ariège, l'emmène à un meeting de Jean-Marie Le Pen. Louis Aliot expliquera ce qui l’a décidé à s’engager un soir de 1988 : « À Lavelanet, dans mon département, lors d’un meeting de Jean-Marie Le Pen, j’ai croisé la haine : celle de la gauche "humaniste", "tolérante" et "progressiste" qui braillait dans la rue, le poing levé en chantant L'Internationale ». Sous un vernis bleu Marine, elle est faite dans le moule FN. Les nouveaux dirigeants ont beau tenir des discours édulcorés et usé cyniquement d’une sémantique volée à la gauche, il faut être naïf pour croire à cette rédemption politique.

    De cette diffusion, nous tirons une satisfaction : elle n’a pas fait un bon audimat. Mais les chaînes de télévision ne se sont pas arrêtes là avec les résultats des Sénatoriales. L’élection de deux sénateurs frontistes a été commentée comme une grande victoire des lepénistes, alors qu’il ne s’agit que d’un épiphénomène faisant suite aux élections municipales et à la grogne de quelques maires mécontents de la réformes des collectivités locales en cours. Quelle percée ! 2 sénateurs sur 348 ! Et voilà que les deux maires élus jouent les imbuffati, les prétentieux sur-gonflés devant les caméras.

    Décidément, tout est fait pour donner un effet de loupe à l’image du Front national et de Marine Le Pen. Des rédacteurs en chef de journaux papiers ou télévisés aiment jouer les apprentis sorciers avec l’opinion publique et le plus insupportable est lorsqu’ils le font sur des chaînes publiques. Ils franchissent souvent le pas entre l’information et la propagande.

    Personnellement je n’aime pas le terme hashtag qui résonne comme un claquement de bottes. Mais là n’est pas le sujet… Quoique ? A y réfléchir  sa sonorité va bien à Marine Le Pen.    

    U barbutu

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