• Hitler pas mort ?

    Je dormais tranquillement dans un hamac, sous un olivier, à quelques encablures de la mer. L’endroit était d’une exceptionnelle beauté, quelque part en Corse. Il faisait chaud, ma non troppu. Un de mes proches eut l’idée saugrenue d’allumer un poste de radio. Allez savoir pourquoi ? Le son nasillard de la radio m’a réveillée. Inutile de dire que j’ai copieusement remercié l’individu qui avait osé compromettre ma douce somnolence. Et que crachait cette maudite TSF comme on disait autrefois ? La journaliste de service commentait deux événements survenus dans la journée. Le premier portait sur la naissance du fils de Kate et de Williams. La foule se massait devant la maison d’un probable héritier de la couronne britannique. Elle était en extase. Certains pleuraient de joie. D’autres exultaient. Je me suis interrogé sur tout le tam-tam fait autour de cet événement. Pourtant dans le monde d’autres naissances ont eu lieu, au même moment, dans la discrétion la plus totale. Cette naissance royale serait-elle supérieure aux autres ? Je pose la question. Peut-être qu’un internaute pourra m’apporter une réponse ?

    Le deuxième sujet traité par la journaliste me parut beaucoup plus grave. Un certain Gilles Bourdoulex, député-maire de Cholet, éminent membre de l’Udi, parti du sieur Borloo, s’est livré à une déclaration des plus aimables à l’endroit des gens du voyage qui venaient de s’installer aux abords de la ville.  Que disait notre élu ? « Hitler n'en avait peut-être pas tué assez » ! Admirable phrase, pleine d’aménité que ne renierait pas Jean-Marie Lepen et sa douce fille Marine. S’agit-il d’un simple dérapage ? Ou d’une pensée mûrement réfléchie ? Je pencherais pour cette dernière interrogation. Nous vivons actuellement dans un climat de crise généralisée, y compris morale. Pour certains, la haine de l’autre devient un argument de propagande. A ce propos, il me vient en mémoire la célèbre histoire du douanier de Fernand Raynaud. Histoire de l’étranger qui mange le pain des Français. On a fini par expulser l’étranger du village où il se trouvait. Manque de pot l’étranger c’était le boulanger et le village fut privé de pain. Aujourd’hui, s’il y a crise, vous diront les gens bien intentionnés du genre Bourdoulex et Lepen, c’est la faute aux gens du voyage, aux arabes, aux fonctionnaires, aux voisins et j’en passe et des meilleurs. Ce climat de haine largement entretenu par le Front national et relayé par une partie de la droite permet d’occulter les vraies responsabilités dans la crise actuelle, celles du système capitaliste, des marchés financiers. C’est tellement plus facile de taper sur les petits que de s’en prendre aux puissants. Et dire que beaucoup de petits croient encore qu’ils pourront s’en sortir en rêvant de devenir puissants. On peut toujours rêver. En tous cas, la bête immonde est toujours vivante ou du moins les idées qu’elle a semées.

    Maria Maddalena Lanteri

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