• Honni soit qui Mali pense!

    francafrique

    "Il y va de l'existence même de cet Etat ami, le Mali, de la sécurité de sa population et de celle également de nos ressortissants. Ils sont 6.000 là-bas", a dit le chef de l'Etat en annonçant que l'intervention militaire française allait débuter.

    "Les terroristes doivent savoir que la France sera toujours là lorsqu'il s'agit non pas de ses intérêts fondamentaux mais des droits d'une population, celle du Mali, qui veut vivre libre et dans la démocratie". C’est par cette phrase que François Hollande a annoncé l’implication militaire de la France dans le conflit malien. Laurent Fabius, en charge des affaires étrangères, a refusé l’expression de « gendarme » et une ingérence de la France dans une ancienne colonie  pour soutenir un régime africain contesté, ajoutant "Si nous intervenons en soutien des forces maliennes, c'est parce que la communauté internationale le demande." La première demande est celle du chef d’état malien dont les troupes essuie des revers et viennent de perdre la ville stratégique de Konna qui ouvre la voie au insurgés islamistes vers l’invasion du Sud du Mali après avoir conquis le Nord où ils auraient institué la charia. Le Chef de l’état et son ministre des affaires étrangères ont affirmé que la France interviendrait en application de résolutions de l’ONU,  sur les appels de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de l’Union africaine.

    La décision d'intervenir est approuvée par le Parti socialiste et l'opposition de droite jusqu’au Front National. Jean-Luc Mélenchon s’est démarqué de cette union sacrée et juge l’intervention française "discutable". Si François Hollande compte remonter dans les sondages comme l’avait fait Nicolas Sarkozy en intervenant  en Lybie, il risque de déchanter si les otages français sont exécutés par les groupes islamistes de cette région d’Afrique.

    Par ailleurs, le passé colonial de la France et les intérêts français dans ce pays feront planer un doute sur l’aspect déclaré humanitaire d’une intervention armée. Nos soldats sont en train de se retirer de l’Afghanistan et leur présence n’a pas ramené la paix civile à Kaboul. Par ailleurs, les rebelles syriens peuvent réclamer une aide identique et tout le paradoxe est là. Nous avons, avec nos alliés, participé au printemps arabe et quel est le résultat : les Islamistes sont au pouvoir en Lybie, en Egypte et en Tunisie. Nous installons des Islamistes dans des pays et nous allons en combattre d’autres en Afghanistan et au Mali. Où est la cohérence ? N’est-elle pas économique ? Au Mali il y aurait 6000 Français. Qu’y font-ils ? Quels sont leurs liens avec le pouvoir en place ? S’agit-il réellement d’une démocratie ? Comment les Islamistes peuvent-ils recruter si le pouvoir en place est apprécié de la majorité des Maliens ? Que savons-nous sur la société Malienne et sur l’histoire du Mali ? Suffit-il de nous désigner les méchants pour jouer les moutons de panurge et suivre le mouvement des va-t-en-guerre ? Comment peut-on accepter qu’on ne se soucie de l’Afrique que lorsqu’il faut jouer justement les gendarmes ? A quoi sert le gouvernement et le parlement, si le président Hollande décide tout seul et demande ensuite aux députés d’entériner sa décision alors que les intérêts fondamentaux de la France ne sont pas menacés. Il suffirait d’évacuer nos ressortissants et d’essayer de sauver les otages.

    Personne n’approuve les méthodes des Islamistes maliens. Personne ne reste insensible aux dégâts que fait l’instauration de la Charia, cette loi religieuse d’un autre âge. Cela donne-t-il le droit d’intervenir dans une guerre civile ?

    Le président malien par intérim Dioncounda Traoré a été soigné à Paris à la suite de blessures occasionnées dans son bureau envahi par de jeunes manifestants qui réclamaient son départ du pouvoir. Ses voisins ouest-africain exigent la formation d'un gouvernement d'union nationale sous peine de sanctions économiques et politiques. Le nord du pays est totalement occupé depuis quatre mois par les islamistes liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique. Son Premier ministre de transition, Cheick nommé le 17 avril, est de plus en plus contesté. Même le  parti du président  réclame la démission de Cheick Modibo Diarra, accusé "d'incompétence et d'amateurisme". Les putschistes du 22 mars contre l’ancien président Amadou Toumami Touré avec à leur tête le capitaine Amadou haya Sanogo, entretiennent un climat de  terreur à Bamako. Ils tuent et  torturent dans  la caserne de Kati, près de Bamako, quartier général du capitaine Sanogo.

    La situation est donc très confuse et le pouvoir en place contesté. Une pétaudière de plus comme l’Irak, l’Afghanistan, la Tunisie, l’Egypte, la Lybie… Au fait, où ça en est le Darfour, la Côte d’Ivoire… etc.

    Nous entendons certains chanter avec Sardou le bon vieux temps des colonies. Ce sont sans doute les mêmes qui applaudissent des deux mains chaque fois que les soldats français sont engagés dans des guerres lointaines pendant que les sociétés qui y font des profits colossaux attendent de nouveaux marchés.

    nucleuroNous sommes informés de la création d’un état islamiste au Mali mais on nous parle moins de la présence envahissante d’Areva dans cette région d'Afrique. La plupart des otages français étaient employés par le groupe nucléaire français. Ils ont été enlevés à Arlit, une ville-champignon autour d’une des plus importantes mines d’uranium.

    Que reste-t-il de ce que l’on appelle la Françafrique ? L’opération militaire française est-elle un secours humanitaire apporté au peuple malien ? Circulez ! Il n’y a rien à voir ! C’est l’union sacré des patriotes français.  Honni soit qui Mali pense !

    Battone

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  • Commentaires

    1
    Manca alternativa Profil de Manca alternativa
    Samedi 12 Janvier 2013 à 11:27

    Le Français Denis Allex, qui était retenu en otage par des islamistes en Somalie depuis juillet 2009, a été tué, « abattu par ses geôliers », lors d’une opération menée par la DGSE pour tenter de le libérer dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé le ministère de la Défense.

    « Le commando de la DGSE a fait face d’emblée à une forte résistance », souligne le ministère dans un communiqué, et « au cours de l’assaut, des combats violents ont eu lieu ». Deux soldats français « ont perdu la vie » et « 17 terroristes ont été tués » au cours de ces combats, est-il précisé.

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    2
    Manca alternativa Profil de Manca alternativa
    Dimanche 13 Janvier 2013 à 07:50

    Le Mali dans la tourmente.

    S’il faut condamner avec la plus extrême fermeté les agissements criminels des groupes islamiques armés au Nord-Mali qui représentent un grave danger pour les libertés publiques, la laïcité, la dignité des gens, la stabilité de toute la région et la Paix, il faut aussi se dire que l’intervention Française au Mali telle qu’elle s’est opérée, n’est certainement pas la meilleure des solutions.

    Il aurait été préférable que cette intervention militaire se réalise sous l’égide et surtout sous commandement de l’ONU, comme il aurait aussi été préférable, que plusieurs pays s’impliquent sur le terrain dans cette mobilisation. Il n’est pas sain que la France compte tenu de son histoire avec l’Afrique Subsaharienne  apparaisse de la sorte.

    La guerre doit toujours être le dernier recours… A la force des armes, il faut substituer la force de la raison, du dialogue et c’est à l’ONU et non un pays quel qu’il soit de jouer ce rôle.

    Aujourd’hui au regard de la situation dans le monde, des conflits armés qui se multiplient, mais aussi de l’histoire récente (Irak, Afghanistan…), un vaste chantier civique et citoyen pour la Paix est à construire. Il convient de revaloriser le rôle de cette instance internationale que représente l’Organisation des Nations Unies (ONU). Il convient aussi de la démocratiser et permettre une représentation plus équitable des pays membres.

    Il est important qu’une structure internationale représentative puisse aujourd’hui jouer le rôle positif et nécessaire en faveur de la Paix et du droit en Afrique et ailleurs.

    Il y a urgence à construire cette instance pluraliste, politiquement au-dessus des nations et des pouvoirs politiques.


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