• L'émule de Gerhard Shröder

    Hollshröder

    Nicolas Sarkozy continue à se prendre pour un chef d'Etat à l’Etranger. Il était hier en Israël où il s'est entretenu avec le président Shimon Peres et le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il en a profité pour narguer François en Hollande en disant, sur un ton badin et avec un rire niais qu’il ne faisait plus de politique en ajoutant « Sauf en Israël ». Plus sérieusement, il a critiqué la politique étrangère de son successeur à l’Elysée notamment au sujet de la Syrie. Pendant ce temps, François Hollande était au 165ème anniversaire du SPD à Leipzig (Allemagne) où il a prononcé un discours dans lequel il a rendu hommage à Gerhard Schröder et félicité les Allemands pour les politiques menées et les efforts consentis. Après s’être défini à sa dernière conférence de presse comme un socialiste qui veut faire réussir la France, il a ajouté hier, un « socialiste qui sait ce qu'il doit à la social-démocratie» et poursuivit : « Je garde de la social-démocratie le sens du dialogue, la recherche du compromis et la synthèse permanente entre la performance économique et la justice sociale», en invitant la France à accepter les réformes, comme l'Allemagne l'a fait.

    Le SPD, c’est la gauche allemande. Sans aucun doute le modèle social-démocrate libéral de François Hollande. Nicolas Sarkozy et ses amis politiques vantaient le modèle économique et social allemand. Hollande fait l’éloge de Gerhard Shröder qui est à l’origine de la politique économique et sociale allemande actuelle avant de perdre les élections et de rejoindre le monde des affaires. L’ex-Chancelier avait fait une alliance avec les Verts allemands. Il a organisé l'assainissement des finances publiques, réformé la fiscalité (le taux marginal de l'impôt sur le revenu passe de 53 % en 1999 à 42 % en 2004), les retraites et pris diverses mesures en faveur de l'enseignement public. Il a fait ce que fait François Hollande.  Il a échoué toutefois à faire baisser le taux de chômage, dont il avait dit qu'il s'agissait de son objectif personnel. Comme échouera son émule en France où L'UNEDIC a annoncé s'attendre à une poursuite de la hausse du nombre de chômeurs en 2013 et en 2014, et une aggravation du déficit de l'assurance chômage. Au bout du compte, Shröder est devenu impopulaire et il a cédé son fauteuil à Angéla Merkel qui veut appliquer l’austérité à toute l’Europe pour sauver le système allemand des retraites capitalisées qui dépendent d’un euro fort au prix de l’austérité.

    Il suffit de regarder la côte de popularité de François Hollande pour comprendre qu’il est déjà impopulaire. Il aura mis un an là où Shröder a mis plusieurs années et deux mandats. En tant que chancelier, Gerhard Schröder et son homologue russe Vladimir Poutine ont  apporté un soutien sans faille au projet de gazoduc Nord Stream en mer Baltique. Celui-ci vise à assurer à l'Allemagne un approvisionnement direct en gaz russe et ainsi échapper aux récurrents conflits gaziers russo-ukrainiens. Le projet final de construction a été signé deux semaines avant l'élection parlementaire allemande de septembre 2005, qui entraînera la démission de Gerhard Schröder. Peu de temps après son retrait de la vie politique, l'ex-chancelier est nommé à la tête du consortium chargé de la construction, dont le premier partenaire est la société russe Gazprom. Bravo Monsieur Shröder ! Rappelons qu’Il a été un conseiller de Goldman Sachs, puis de la banque Rothschild, et a également rejoint le groupe de presse suisse Ringier comme consultant. L’ex-chancelier allemand ­social-démocrate a été reçu presque comme le Messie lors de l’université d’été du MEDEF en 2012. Il a été applaudi à tout rompre. Laurence Parisot, la patronne du Medef, a concocté à son invité un déjeuner très privé avec le gratin du Cac 40. Voir l’article en cliquant sur la photo de Paris-Match qui raconte l’événement :

     

    Lorsque l’on regarde l’histoire de la politique allemande, on ne peut s’empêcher de remarquer quelques similitudes avec la nôtre…

    En septembre 1998, après seize ans de gouvernement chrétien-démocrate, le SPD remporte les élections législatives et Gerhard Schröder succède à Helmut Kohl à la chancellerie. Au mois d'octobre suivant, Wolfgang Schäuble remplace Helmut Kohl à la présidence de la CDU. Mais, à partir de la fin 1999, la formation politique est atteinte par un vaste scandale politico-financier qui met en cause la gestion des années Kohl. La révélation de l'existence de comptes occultes qui alimentaient les caisses noires de la CDU le conduit à démissionner de la présidence d'honneur du parti en janvier 2000. Il fait alors l'objet d’une enquête judiciaire pour « malversations », close en 2001 après le paiement d'une amende de 300 000 marks. Au sein du CDU, sa protégée est Angela Merkel. Gerhard Shröder lui succédera avant d’être supplanté par cette dernière. Le chancelier SPD connaîtra lui aussi des scandales dans ses rangs. Plusieurs affaires ou démissions ont également marqué ces quatre premières années de pouvoir : en mars 1999, le président du SPD et ministre fédéral des Finances, Oskar Lafontaine, démissionne de l'ensemble de ses fonctions pour protester contre la politique du cabinet, qu'il juge trop libérale. En 2000, il doit se séparer de Reinhard Klimmt, ministre fédéral des Transports, condamné dans une affaire de malversations. L'année suivante, la crise de la vache folle emporte Karl-Heinz Funke, ministre fédéral de l'Agriculture, et Andrea Fischer, ministre fédérale de la Santé. À cette occasion, Renate Künast devient la première femme ministre de l'Agriculture. Enfin en juillet 2002, pour la première fois depuis 1949, il demande au président fédéral de mettre fin aux fonctions d'un ministre, en l'occurrence Rudolf Scharping, ministre fédéral de la Défense.

    Voilà un bel exemple d’homme de gauche à suivre, selon Hollande qui a repris l’Agenda 2010 de l’ex-chancelier comme bréviaire!

    On se souvient donc que ses mandats ont connu quelques scandales comme le quinquennat de Sarkozy et la première année de celui de Hollande qui veut  moraliser les mœurs politiques après avoir promis une république irréprochable vite écornée par l’affaire Jérôme Cahuzac.

    Le journal Marianne sort un sondage sur le thème « A qui les Français peuvent-ils faire confiance ? »  Ce sont les pompiers sui restent en tête tandis que les hommes politiques nationaux sont avant-derniers devant les agents immobiliers. Hier, Christine Lagarde est revenu en France. Elle était entendue par la Haute Cour de justice sur l’affaire de Tapie.Le président Hollande lui aurait assuré son soutien lors d'une "discrète rencontre" à l'Elysée en mars, affirme Le Monde. Selon Le Canard enchaîné, François Hollande ne demandera pas son retrait du FMI, même si elle est mise en examen. "Il en va du prestige de la France", a estimé le chef de l'Etat. Décidément Hollande qui se dit le Président des compromis serait bien aussi celui des compromissions. Il sait que Christine Lagarde ne sera pas obligé de démissionner de son poste au FMI car l’institution ne l’a pas prévu. Le journal Challenge parle déjà d’un fusible en la personne de l’ancien directeur de cabinet de l’ancienne ministre des finances à l’époque des faits, Stéphane Richard actuel PDG de France Télécom. La procédure judiciaire devrait s’éterniser avec une issue incertaine. La directrice du FMI s’évertue à montrer qu’elle n’a aucune inquiétude avec sa morgue habituelle. Elle a un argument de poids pour sa défense qu’elle avait sorti lorsque l’affaire a été révélée : « Est-ce que j’ai une tête à être l’amie de Tapie. »

    Pendant que notre Président, élu par la Gauche, s’inquiète du prestige de la France sur la scène internationale à travers la personne de la directrice du FMI  tout en perdant en France son électorat sans grignoter la moindre voix à Droite et au centre-droit, Nicolas Sarkozy fait des déplacement de Vice Président et affiche son intention de se représenter en 2017, espérant sans doute  l’appui du Front national qui verra là l’occasion d’être dans un gouvernement de droite mais au train où va Hollande, Sarkozy pourrait même se retrouver au deuxième tour face à Marine Le Pen et ça doit lui donner des ailes. (Avec une phrase pareille, nous aurions pu avoir le prix Goncourt)

    Quatre millions de voix Front de gauche ne se méprisent pas, Monsieur Hollande ! Votre politique antisociale  ne fait que renforcer l’opposition de gauche et le Front de gauche se peuple d’électeurs qui ne voteront plus pour vous. Vous aurez réussi à diviser la gauche et à gâcher une alternance parce qu’elle ne l’a pas été. Le changement sera pour 2017 sans vous. Depuis mai 2012, rien de nouveau ! Le cap est le même depuis le début de la crise économique et financière et l’horizon s’assombrit pour la démocratie.

    Fucone

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