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L'impopularité lui colle aux basques...
Aditu nahi ez duenak, ez du esan behar . . ''Pour ne pas entendre de choses désagréables n'en dis pas''
Gezurrak hankak motzak ditu :.''Le mensonge a les jambes courtes''
Voilà ce que le sage basque aurait pu dire à Sarkozy qui exploite de façon éhontée sa réception houleuse à Bayonne pour diaboliser François Hollande et le parti socialiste. A Bayonne, on aurait voulu le bâillonner ! Il va jusqu’à accuser le Parti socialiste de lui avoir tendu un traquenard avec les indépendantistes basques. Dans l’escalade des mots il désigne les "voyous qui sont la honte de la République" et considère que François Hollande est le responsable moral des débordements en annonçant « l’épuration » après son élection. ."Forcément, ça échauffe les esprits des gens de la base", a-t-il dit. "Si c'est ça leur conception de la démocratie, si c'est ça la République qu'ils préparent, et bien ça ne donne pas envie qu'ils arrivent " Sa garde prétorienne UMP renchérit et parle d’agression antidémocratique en exigeant des excuses de la part du candidat socialiste pour avoir eu une part de responsabilité directe dans ces événements qualifiés de « lamentables ». Hollande est accusé de créer « un climat de haine toujours plus vif à l’endroit de Nicolas Sarkozy. » Le mot de « complot » a même été prononcé. Le parti socialiste reçoit un déluge de leçons de morale. Face à cela, François Hollande a soigneusement évité vendredi d'entrer dans cette bataille des mots déclenchée par l’UMP et Sarkozy qui, au passage, a baissé d’un point dans les sondages, point gagné par Hollande qui creuse l’écart au second tour. Cela explique la nervosité de Sarkozy qui nous joue la victimisation pour faire oublier l’agressivité de ses discours depuis qu’il est entré en campagne. Il voudrait faire passer François Hollande pour un comploteur, voire un terroriste. La ficelle est grosse et aucun commentateur ou politologue n’est dupe. Personne ne peut croire à une alliance entre les PS et les indépendantistes basques. Par contre, les indépendantistes basques se souviennent des discours de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était ministre de l’intérieur et de sa collaboration étroite avec la police espagnole. A Bayonne, l’impopularité lui colle aux basques depuis longtemps. Pour son action contre l’ETA, Sarkozy a été décoré de l'ordre de la Toison d'Or par le roi Juan Carlos Ier d'Espagne, le 16 janvier 2011, à Madrid.
Pour le directeur de Viavoice, François Miquet-Marty, "l'épisode de Bayonne est révélateur de la difficulté de Nicolas Sarkozy à installer une dynamique de campagne… Son pari consistait essentiellement à faire une campagne intense et ramassée. Or, depuis sa déclaration de candidature le 15 février, il a du mal. Il a des difficultés d'opinion et des difficultés de stratégie… Tout son pari reposait sur l'installation d'une dynamique et là, la dynamique est loin d'être installée… On voit mal les ressorts qui lui permettrait de rattraper les écarts d'intentions de vote du second tour."
Les journalistes savent que, lorsque Sarkozy prend des bains de foule et sert des mains, ce sont des mascarades organisées par l’UMP. Il ne peut plus se déplacer sans un service d’ordre important tellement son impopularité est grande. Les chefs locaux de la police nationale se souviennent des sanctions infligées à un Préfet et à un commissaire, à la suite de manifestations hostiles à Saint Lo, lors d’un déplacement de Sarkozy. A Bayonne, d’aucuns disent qu’il s’agissait au départ d’un chahut mais que l’intervention musclée du service d’ordre trop nerveux a été disproportionnée. L’incident a été grossi alors qu’il était mineur. Ce n’est pas le premier du genre. Sarkozy a déjà subi de multiples invectives déjà filmées. On tentait de les dissimuler. Aujourd’hui elles sont jugées exploitables. On se demande maintenant : jusqu’où iront Sarkozy et son équipe de campagne? Il leur reste à exploiter des incidents dans les banlieues. Une flambée de violences urbaines leur rendrait certainement service.
Claude Guéant est là pour chauffer les esprits et c’est ce qu’il fait : « Accepter le vote des étrangers, c’est la porte ouverte au communautarisme. Nous ne voulons pas que des conseillers municipaux étrangers rendent obligatoire la nourriture hallal dans les repas des cantines, ou réglementent les piscines à l’encontre des principes de mixité», a dit le ministre lors d’une réunion électorale à Velaine-en-Haye, près de Nancy. Et il ajoutait : «Il y a 5,8% d’étrangers en France alors que 13% des condamnations concernent les étrangers: il y a du bon sens à remettre dans la gestion des affaires publiques». Il ne manque que l’argument chiraquien de la mauvaise odeur. Heureusement, il n’y avait que quelques dizaines de personnes déjà convaincues et donc plus personne à vaincre… Toutefois, le ministre de l’Intérieur peut accentuer la pression policière dans les banlieues en demandant toujours plus d’IRAS, ces Infractions révélées par l'action des services et qui faussent les résultats de la lutte contre la délinquance. Les contrôles de police plus fréquents agitent alors les cités sensibles dès qu’un incident se produit…
Wait and see !
Signé: Pidone
Tags : Sarkozy, Bayonne, Présidentielle, Guéant, Hollande, UMP, PS
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