• L'ultime provocation libérale!

    Ultime provocation : la finance à l’industrie !

    François Hollande est bien le nouveau shroëder français. Aujourd'hui Manuel Valls va aller recevoir les félicitations du Medef qui tient son université. 

    La liste de ministres a été dévoilée et nous ne retiendrons que quelques noms correspondant aux nouveautés :

    Hollshröder

    - Ministre de l'Industrie, de l'Économie et du Numérique : Emmanuel Macron remplace Arnaud Montebourg. Le signal est fort car le nouveau ministre vient du monde de la Finance. Emmanuel Macron, né le 21 décembre 1977 à Amiens, est un banquier, haut fonctionnaire et homme politique français. Banquier d'affaires chez Rothschild depuis 2008, il a occupé de mai 2012 à juin 2014 les fonctions de secrétaire général adjoint de la présidence de la République. Le nouveau ministre est un proche du candidat Hollande. « Mon ennemi, c’est la Finance ! »  On s’en souvient encore… « Moi président je… »  Il s’est bien foutu de nous le candidat Hollande. La nomination d’un financier à Bercy est une provocation de plus pour affirmer la soumission à l’idéologie libérale de tout le gouvernement.  

    - Ministre de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche : Najat Vallaud-Belkacem qui est récompensée pour sa loyauté. C’est la bonne élève du gouvernement qui s’occupera de l’éducation nationale. Elle représente la diversité puisqu’elle a des origines marocaine et algérienne. Bien sûr, nous sommes pour la diversité si elle s’accompagne des compétences nécessaires dans un ministère dont l’importance n’est plus à démontrer et qui a déjà souffert de l’incompétence de plusieurs ministres de gauche et de droite. Pour l’heure, la seule vraie satisfaction est que sa nomination est une provocation légitime au conservatisme de la Droite et au racisme de l’extrême-droite. Toutefois, elle entraîne aussi le risque de favoriser un peu plus la montée du Front national, si on considère la carrière rapide de la nouvelle ministre de l’éducation nationale dans un secteur où l’expérience est nécessaire. Il ne faudrait pas que sa nomination entre dans ce que Sarkozy appelait la « discrimination positive » ou bien ne soit qu’un alibi de diversité, comme les ministres sortants étaient des alibis de gauche.

    - Ministre de la Culture et de la Communication : Fleur Pellerin. Voilà une libérale qui pratique la langue de bois et sait être discrète. Elle ne défendra pas les intermittents du spectacle et ne fera que son job. Cette haute fonctionnaire et femme politique française a été conseillère référendaire à la Cour des comptes et présidente du Club XXIe siècle de 2010 à 2012, ministre déléguée chargée des PME, de l'Innovation et de l'Économie numérique dans le gouvernement Jean-Marc Ayrault I puis II du 16 mai 2012 au 2 avril 2014. Elle a été nommée secrétaire d'État chargée du Commerce extérieur, du Développement du tourisme et des Français de l'étranger dans le premier gouvernement Valls, le 9 avril 2014. C’est une gestionnaire souriante. Elle est toujours là, obéissante et partisane de l’austérité. Pas très enthousiasmante cette nomination, lorsque l’on connaît le peu d’intérêt que porte François Hollande à la culture. La Culture ne se réduit pas au numérique et à la télévision.

    Les trois nouveaux ministres sont jeunes. C’est le seul point positif. Quant à en faire de « beaux symboles », comme l’a dit Valls hier au journal de David Pujadas, nous n’irons certainement pas jusque là.   

    Un départ discret n’a pas fait l’objet de commentaires : celui du Ministre délégué au transport, Frédéric Cuvellier. « Courage, fuyons ! », semble être sa devise. Souvenons-nous qu’il a géré le dossier SNCM jusqu’à faire croire à un plan de relance avec acquisition de nouveaux navires. Il n’assumera pas le sort final réservé aux employés de la compagnie maritime. Son successeur pourra ainsi annuler toutes les promesses faites et accepter la mise en redressement judiciaire avec un plan de licenciement drastique.

    Le sénateur Placé n’a pas convaincu les Verts à sa participation au gouvernement. Comme aucun ministère régalien n’a été offert au président du PRG, ce parti qui porte mal la « radicalité de gauche » a maintenu son effectif au gouvernement.

    Dans ce deuxième gouvernement Valls, tous les promus ont dû faire allégeance à la politique économique du gouvernement. Pourtant François Hollande n’a pas été choisi par le PS et élu pour cette politique. Manuel Valls est arrivé loin derrière Aubry et Montebourg aux Primaires socialistes. C’est donc un courant socialiste minoritaire qui s’impose, grâce à un état-major peu soucieux des aspirations de leurs militants. Ils ont pour habitude de dire qu’ils favorisent les débats mais, dès que des voix s’élèvent, ils les renvoient à un devoir de réserve comme dans l’armée.

    En ce qui concerne la majorité présidentielle, elle sera mise au pied du mur par un vote de confiance. C’est un peu « Marche ou crève ! » De nombreux députés socialistes, y compris les « frondeurs » savent qu’une dissolution de l’assemblée ne serait pas suivie de leur réélection et ferait entrer de nouveaux députés FN dans l’hémicycle. Hollande et Valls manipulent ainsi les socialistes en restant sourds à tout changement de cap.   

    Cette marche forcée du libéralisme économique aura des conséquences désastreuses pour toute la gauche et favorisera encore la montée du Front national. Hollande et Valls sont en train de porter des coups à la démocratie en usant des jeux politiques que permet la Constitution de la Cinquième république. La démocratie est en danger et seule une réforme constitutionnelle pourrait la sauver en faisant que…

    - les électeurs votent pour des idées et des programmes, non pas pour élire un menteur professionnel.

    - les élus ne s’installent pas dans des rentes de situation en formant des majorités soumises à l’Exécutif.

    - les électeurs soient équitablement représentés à l’Assemblée nationale au lieu de maintenir des scrutins majoritaires sous prétexte de ne pas y faire entrer des extrémistes.

    - le Sénat ne soit plus, comme le Conseil économique et social, un cimetière des éléphants ou une sinécure pour des recalés des autres élections.

    -  le Président ne soit plus un ludi magister, un maître des jeux électoraux…

    La liste n’est pas exhaustive des idées pour une nouvelle constitution et une nouvelle république mise à l’abri des dérives bananières et des lobbies, une république dans laquelle le peuple ne remet pas tous les pouvoirs dans les mains d’un seul homme. Les expériences successives vécues depuis plusieurs présidences devraient servir de leçons. Contrairement à ce que pense Manuel Valls, ce n’est pas la  mort de la gauche qui se profile mais celle de la Cinquième république.

    Battone

     

     

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