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La candidate virtuelle et putative du FN...
Marine Le Pen n’arrête pas de parler, non pas pour répondre aux questions qui lui sont posées mais pour combler le temps et l’espace. En dehors de sa politique contre les immigrés, elle n’a pas grand chose à dire, surtout lorsqu’on lui pose des questions économiques précises sur quelques unes de ses idées saugrenues en la matière. Elle est restée sans voix sur sa sortie de l’Euro et sur les massacres en Syrie.
Cette dernière n’a pu dialoguer sereinement qu’avec Henri Guaino sur un terrain plus philosophique que politique. A droite, on se ménage mais qui en aurait douté ?Le ton était courtois. La controverse a porté sur l'immigration. «Passer de 180.000 visas par an à 10.000 n'est pas possible, sauf à tout fermer», a argumenté Guaino, qui a évoqué le risque de «mesure de rétorsion». Marine Le Pen, a cité de vieux écrits d’un Guaino souverainiste qui, selon elle, aurait renoncé à ses idéaux d'alors. Guaino a rétorqué n'avoir renoncé à rien mais d'avoir à composer. « Dans une démocratie, il faut composer.»estime-t-il. «Merci M. Guaino, ce débat était très agréable, a conclu Marine Le Pen. Je vous aurais bien échangé avec le prochain», a-t-elle ironisé en faisant allusion à Mélenchon.
Seul temps fort de l’émission lorsque Marine Le Pen a refusé de débattre avec Jean-Luc Mélenchon, exigeant les excuses de ce dernier qui l’aurait malmenée verbalement dans des meetings, mais ne quittant pas le plateau de "Des paroles et des actes" sur France 2.
« Vous êtes pour supprimer le remboursement de l'IVG par la Sécurité sociale… » Mélenchon a choisi d’attaquer sur les droits de la femme. Marine Le Pen se tourne vers David Pujadas et l’apostrophe : «Vous êtes un peu le Paul Amar des temps modernes. Il ne manque plus que les gants de boxe. Vous êtes tombés dans la politique spectacle, c'est profondément déshonorant pour le service public.» Le journaliste lui répond alors qu'il «n'y a aucun traitement différent entre les candidats» sur France 2.
Le dialogue a donc tourné à la succession de monologues. Jean-Luc Mélenchon ne s'est pas laissé démonter en attaquant la patronne du FN sur sa "peur" de débattre, sur ses positions antiféministes… Il utilisait son temps de parole à dénoncer des éléments de programme du FN, comme l'abrogation de l'aide médicale d'Etat (AME) qui permet de soigner les étrangers en situation irrégulière. "Mme Le Pen semble ignorer que les microbes ignorent sur les humains sur lesquels ils sont ont des papiers ou pas de papiers", a critiqué M. Mélenchon. Il s’enflammait en fustigeant la citation par Jean-Marie Le Pen d'un poème de l'écrivain collaborationniste Robert Brasillach, samedi 18 février lors d'un discours à Lille. "Vous auriez dû vous lever et sortir quand l'infâme président de votre parti a cité Robert Brasillach, car un collabo reste un collabo quoi qu'il ait écrit"', a dénoncé Jean-Luc Mélenchon face à une Marine Le Pen qui lisait ostensiblement le journal La voix du Nord.
Marine Le Pen refusait obstinément de répondre aux questions de Mélenchon. «Ce débat n'a pas de sens parce que nous ne sommes pas au même niveau électoral…», commenta-t-elle en ajoutant : «Votre attitude est profondément antirépublicaine, rétorque Marine Le Pen. C'est une succession quasi quotidienne d'injures... En m'insultant, vous insultez 40% des ouvriers qui s'apprêtent à voter pour moi.» C’est le monde à l’envers. Jean-Luc Mélenchon a les signatures pour être candidat et c’est celle qui ne les a pas qui s’estime la seule vraie candidate sur le plateau d’Antenne 2. Pour les désistements à gauche, Il n'y aura jamais une faille entre nous [les partis de gauche] pour vous mettre la pilée que vous méritez", a annoncé Mélenchon à la candidate virtuelle et putative du Front National.
La candidate du FN reprochait au candidat du Front de gauche de l'avoir qualifiée de «semi-démente», «barbare», «fasciste» et «bête». Elle mettait en avant une "logique de niveau" en expliquant que Jean-Luc Mélenchon n’était qu’un leurre, la voiture-balai de François Hollande, alors qu’elle se situe dans le trio de tête des intentions de vote et ne compte débattre qu’avec Sarkozy et Hollande. Elle a renouvelé sa demande d’excuses pour les invectives prononcées par Mélenchon lors de meetings.
Finalement, Jean-Luc Mélenchon n’a obtenu aucune réponse d’une Marine Le Pen méprisante et arrogante mais aussi visiblement usée par les questions économiques.
Poujadas, comme à son habitude, a été incapable de modérer les débats et de permettre à tous de s’exprimer. Il s’est laissé submerger par les logorrhées verbales d’une Marine Le Pen agressive dès qu’elle se sentait en difficulté. Comme son père, elle sait se lancer dans de longues tirades dont on ne retient pas grand-chose si ce n’est « Les Français d’abord ! »
Pour Mélenchon, cette soirée est apparue comme un piège raté. La direction de l’émission "Des paroles et des actes" savait que Marine Le Pen resterait intransigeante et qu’un clash était donc possible. Tout le monde sait que, en général, aucun candidat ne sort vainqueur de ce genre de débat explosif. Hier soir, Jean-Luc Mélenchon devait se rendre à Ajaccio. Il y a annulé un meeting en Corse pour assurer finalement l’audimat d’une Marine Le Pen qui a tout d’un Jean-Marie. Finalement le Front national se combat tous les jours et il n’est pas besoin d’avoir en face une Marine le Pen qui s’évertue à paraître respectable avec l’aide de certains journalistes comme FOG hier soir. Le FN, il faut le laisser mariner dans son jus pour en sentir les relents…
Signé: Pidone
Intervention de Jean-Luc Mélenchon...
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Tags : Le Pen, Marine, Présidentielle, Mélenchon, Pujadas, Guaino, Paroles, actes
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