• La confusion et les arrangements ne paient pas

    La liste Simon Renucci sévèrement battue

     

    Les électeurs ajacciens ont tranché. Ils ont élu la liste conduite par l’Ump Laurent Marcangeli, avec 59,20% des suffrages. Celle de Simon Renucci ne recueillant que 40,80%. Près de 4000 voix séparent les deux listes ! La défaite est sévère, d’autant plus sévère qu’en mars 2014 l’écart n’était que de 200 voix. Quelles en sont les causes, à chaud ? Tout d’abord, ces élections se sont placées sous le signe de la confusion, de l’insulte, de l’affrontement entre individus, plus soucieux de leur ambition personnelle que de l’intérêt collectif et sur fond de fraude électorale et de coups bas. En aucun moment, durant la campagne électorale, les différents candidats n’ont vraiment abordés les problèmes que rencontrent la ville et la grande majorité de ses habitants. A cela on peut ajouter le silence sur l’impact de la politique d’austérité du pouvoir socialiste et de réduction drastique des dotations de l’Etat aux communes. Ensuite, la droite a su s’unir, malgré ses divisions internes et les casseroles qu’elle traîne derrière elle. Simon Renucci a monté une liste attrape-tout, après de multiples tractations. Disons que cette liste, accouchée dans la douleur, n’avait rien de gauche, liste allant de personnalités classées à droite jusqu’aux communistes, en passant par les nationalistes de Corsica libera. Une auberge espagnole en quelque sorte. Cela a créé une grande confusion et une vive inquiétude dans l’électorat traditionnel de gauche, ne sachant plus à quel saint se vouer. Ce qui expliquerait une abstention relativement élevée pour Ajaccio (32%) et un nombre significatif de bulletins blancs.

    Autre cause, la présence d’une liste  dissidente à « gauche », celle de François Casasoprana, au premier tour des élections et le refus de fusionner avec celle de Renucci au second tour. On peut dire que cette liste ressemblait plus à un règlement de compte et à un futur positionnement pour des ambitions personnelles.

    Il y a aussi un autre élément qui expliquerait la défaite de Simon Renucci : l’usure. L’ère de Tonton Simon est révolue. Ce dernier a voulu s’accrocher à tout prix à son siège. Il n’a pas fait le poids face à un jeune et bouillant candidat, Laurent Marcangeli qui prétend incarner le renouveau et la modernité de la cité ! L’espoir fait vivre.

    Dans cette cuisante défaite, il y a un autre grand perdant : le Parti communiste local. Il a préféré s’allier dès le premier tour, c’est-à-dire choisir la pulitichella et la casta, plutôt que proposer avec les différentes composantes du Front de gauche une liste sur la base d’un programme clair, avec des propositions concrètes pour la population ajaccienne. Il paie chèrement cette erreur d’appréciation et de choix. Dans cette histoire, c’est toute la vraie gauche qui en pâtit. Disons-le clairement, le Front de gauche, à Ajaccio, est en train de souffrir du syndrome italien, c’est-à-dire de la liquidation pure et simple de la vraie gauche. Attention aux lendemains qui déchantent. Il est grand temps de se ressaisir.

    Pour ce qui concerne Manca alternativa, le combat continue. Syriza et la Marcha del cambio à Madrid samedi dernier, à l’initiative de Podemos, ouvrent de nouvelles persectives.

     

    Jean-Antoine Mariani

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