• La nouvelle boîte à Pandore électorale...

    La-boîte-de-Pandore1

    Les primaires sont des pré-élections faites pour désigner les candidats des partis dominants et entretenir le bipartisme comme aux Etats-Unis. C’est le PS qui a lancé ce nouveau système qui consiste à laisser voter tous les électeurs inscrits  sur les listes électorales, tout en recueillant une participation financière de 1 euro minimum pour chaque vote. Le procédé apparaît à première vue démocratique (bien qu’il soit payant) mais c’est une boîte à Pandore que les socialistes ont ouvert à l’occasion de Présidentielles. Les Primaires des Municipales organisées à Marseille par le PS en sont l’illustration. Les résultats et les conditions dans lesquelles le scrutin s’est déroulé s’avèrent catastrophiques pour les Socialistes qui n’avaient pas besoin de cela.  Marie-Arlette Carlotti, ministre au gouvernement Ayrault, est éliminée dès le premier tour. Sans doute la politique nationale à laquelle elle participe ne facilitait pas son élection. Elle crie au scandale mais les jeux sont faits et nul n’a envie de remuer sur  la place publique le couteau dans la plaie du clientélisme.

    La gagnante est Samia Ghali qui voulait faire appel à l’armée pour régler le problème de la violence dans la cité phocéenne. La sénatrice socialiste aurait pu créer la bonne surprise en éliminant les éléphants du PS marseillais. Elle n’a même pas créé la surprise puisque sa victoire était annoncée dans les arcanes marseillais.  Malheureusement, elle a eu recours au « clientélisme » avec des procédés critiquables malgré les justifications qu’elle essaie d’apporter. Elle est en tête mais à quel prix ? Les chaînes de télévision ont largement diffusé les minibus loués par la candidate et remplis ses électeurs appartenant à sa communauté d’origine. A partir de là, les commentateurs peuvent tout imaginer car à 1 euro le vote n’est pas cher et un candidat peut financer le ramassage en minibus el la contribution de 1 euro demandée avant le vote. Faisons confiance sur ce point au Front National pour stigmatiser et exploiter l’opération « ramassage communautaire ». En apparence, c’est la diversité et la tolérance qui l’emportent mais la réalité est moins utopique avec la montée du FN  et la vérité du vote se trouve troublée par l’incivisme des procédés utilisés par certains candidats.

    Les Primaires n’ont qu’un vernis démocratique et apparaissent comme un camouflet envers des adhérents qui paient leurs cotisations et voient des résultats souvent contraires à leurs aspirations. Elles sont la porte ouverte à des opérations clientélistes, à des achats de voix et à tous les tripatouillages. Elles peuvent aussi faire l’objet de manipulations des partis adverses. On peut imaginer que la Droite et l’extrême-droite peuvent avoir l’idée de mobiliser des électeurs pour fausser les résultats et choisir le meilleur candidat pour eux, c’est-à-dire le plus facile à battre.

    La démocratie signifie des élections. C’est par ce biais que les citoyens se sentent effectivement citoyens et qu’ils participent à la vie de leur nation. Dans l’esprit des gens, les élections sont le principal trait de la démocratie.

    Certes les Primaires à l’américaine ont remplacé les caucuses[1]à la française. Ce ne sont plus les dirigeants du parti qui se réunissent entre eux et décident des candidatures mais ce ne sont pas les seuls adhérents des partis concernés.

    Comme le vote utile, le système des primaires repose en grande partie sur l’aspect bipolaire des débats. On trouve le PS et l’UMP qui font l’essentiel de l’élection par des précampagnes électorales que leur fournissent les Primaires et avec lesquelles ils occupent l’actualité politique dans le paysage audiovisuel français et la presse.

    Trop souvent, les politiciens montrent des intentions prétendument démocratiques qui ne sont que des stratégies électorales. Ils  vont  finir par nous faire croire que trop de démocratie tue la démocratie.

    La démocratie s’inscrit d’abord dans la constitution et les élections ne le deviennent qu’à cette condition. De ce point de vue la Cinquième république n’est pas un modèle aujourd’hui. Elle a fait son temps et ne sert plus qu’à perpétuer le pouvoir des autocrates et des partis en place.

    Pidone



    [1] Comités électoraux américains

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