• La rouste finale

    Après la Bérézina de dimanche 23 mars, c’est Waterloo. Le Parti socialiste a reçu l’estocade. Il perd plus de 110 villes de plus de dix mille habitants. La sauvegarde de Paris, de Strasbourg ou de quelques autres villes d’importance ne peut masquer une impressionnante défaite électorale. La droite rafle en grande partie la mise et se targue de reprendre la main. Mais sa victoire relative est acquise par défaut. Elle ne saurait lui redonner une virginité. N’ayons pas la mémoire courte. Elle était au pouvoir il y a seulement deux ans, avec les résultats que l’on connaît. Alors pas de leçon à recevoir de ce côté-là et surtout pas de triomphalisme. Le Front national exulte une fois de plus. Il crie au triomphe. Il gagne une douzaine de villes, pour la plupart naguère classées à droite. Sa montée en puissance est moins importante qu’on veut bien le dire. Elle est due mécaniquement, pour l’essentiel, au fort taux d’abstention qui a caractérisé ce deuxième tour des Municipales, amplifiant le premier, soit 38,50%. Mais il ne s’agit pas de minimiser le poids réel du parti de la haine et du racisme, dont la promotion par les media a été assurée sans limite et sans vergogne, au cours des dernières semaines. Bien au contraire, il faudra continuer le combat pour montrer sa vraie nature et dénoncer  son exploitation éhontée de la désespérance, du désarroi et de la peur de l’autre qui règnent dans notre pays. Quant au Front de gauche, il a subi les contre coups du rejet de la politique gouvernementale, parce que associé, aux yeux de millions de Français, surtout appartenant aux couches les plus défavorisées, au pouvoir socialiste. Toutefois, il résiste sur l’ensemble du territoire et réussit à sauvegarder la plupart des villes qu’il gérait, à l’exception d’Aubagne, Villejuif, Bagnolet, Saint Ouen.

    Malgré le caractère local des élections municipales, c’est bien la politique gouvernementale qui a été jugée sévèrement par la grande majorité de la population. Nos gouvernants auront-ils le courage d’en convenir, d’analyser les causes du rejet et d’opérer un changement de politique ? Qu’il nous soit permis d’en douter après les déclarations post électorales des caciques du Parti socialiste -  à l’exception de son aile gauche - en particulier, la déclaration de Jean-Marc Ayrault. Que dit ce dernier ? Le gouvernement n’aurait pas assez explicité sa politique. Nous prendrait-il pour des bourrins ! Cette politique est bonne. Il ne peut y en avoir d’autre. Notre homme est convaincu que tôt ou tard elle portera ses fruits. Par exemple, pas question de renoncer au pacte d’irresponsabilité et au cinquante milliards d’économies sur les dépenses publiques. Donc, on continue la même politique. Un remaniement gouvernemental suffira-t-il au Parti socialiste pour redorer son blason ? Peu probable.

    Pour la vraie gauche, l’heure est à la mobilisation. Il n’est pas question de s’éterniser et se lamenter sur les résultats des élections. D’autres échéances approchent. Dans un premier temps, la marche du 12 avril à Paris, contre l’austérité et pour une vraie politique de gauche, débarrassée du social-libéralisme. Puis les élections européennes, moment fort pour exprimer la nécessité d’une autre Europe, une Europe des peuples, démocratique, anti Troïka, humaine et solidaire.

    Angelo Leonetti

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