• La SNCM est-elle menée en bateau?

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    Dans le dossier SNCM, l’Etat n’a cessé de jouer la montre et pratiquer la douche écossaise. Le conseil de surveillance de la compagnie nationale n’a pas donné mandat au directoire pour  passer commande de deux nouveaux navires promis pour assurer le développement de la compagnie maritime qui a perdu son plus beau fleuron le Napoléon Bonaparte. L’actionnaire majoritaire Transdev (donc Véolia et la caisse des dépôts) a voté contre et l’Etat s’est abstenu prétextant que le financement n’est pas bouclé au lieu de signer une lettre d’intention sous réserve de bouclage du financement. Cette abstention peut être lourde de conséquence si la situation se reproduit au prochain conseil de surveillance prévu le 7 mars sous la pression des élus salariés. Si de nouvelles tergiversations se reproduisent, la SNCM ne disposera pas d’un nouveau navire en mai 2016 qui est l’échéance fixée pour un premier nouveau navire par la délégation de service public. <o:p></o:p>

    On constate que, en dehors de déclarations de soutien, le premier ministre et le Chef de l’Etat ne s’engagent pas dès qu’il s’agit de financement. L’urgent semble toujours d’attendre comme le fait un joueur lorsqu’il remplit sa grille de loto. Le problème est de savoir qui seront les gagnants et qui seront les perdants Est-ce que le résultat du tirage arrivera après les Municipales ?<o:p></o:p>

    Si les salariés de la SNCM et leurs syndicats ne sont pas contents de la lenteur de la mise en œuvre des promesses faites et des accords signés, la CGT du chantier naval STX de Saint-Nazaire ne décolère pas depuis ce conseil de surveillance qui jette à nouveau le froid. . « C’est scandaleux, cela démontre qu’il n’y a aucune volonté politique pour faire renouveler la flotte de la SNCM, et donc d’assurer son avenir » a commenté Joël Cadoret, représentant de ce syndicat.  Se pourrait-il que, si commende il y a, elle échappe au chantier nazairien ? D’autres chantiers sont-ils postulants à l’appel d’offre comme celui en Finlande ? On voit que la bataille navale est engagée sur plusieurs fronts.<o:p></o:p>

    Les salariés de la SNCM ne se laisseront pas mener en bateau par l’Etat et Véolia. Alors que les syndicats appellent  une décision claire de l’État pour aboutir le 7 mars à une commande en bonne et due forme promise aux chantiers navals de Saint-Nazaire, Antoine Frérot, le PDG de Véolia, lance une nouvelle pierre dans la marre. Même lorsque la coupe est pleine à déborder, il est coutumier de ce type de proposition en espérant faire des ricochés médiatiques. Il propose tout benoîtement le placement en redressement judiciaire de la SNCM pour son bien et son avenir.  Cette procédure collective est en général prononcée par le Tribunal de commerce lorsque la cessation de paiement est constatée par des inscriptions de créances non apurées, soit sur dépôt de bilan soit sur assignation d’un créancier.  C’est alors un administrateur judiciaire qui prend en main la destinée de l’entreprise et cela se termine le plus souvent par une liquidation judiciaire avec vente de tous les actifs pour régler le passif. Hors si la SNCM se retrouve en état de cessation de paiement, ce sera de la responsabilité des actionnaires et de l’Etat. Ce serait aussi, pour eux, la façon la moins courageuse, de se défaire de la compagnie maritime et de la céder au plus offrant. On se souvient que le même Antoine Frérot avait déjà fait de la provocation en proposant la SNCM à l’euro symbolique. Il la qualifie de boulet pour Véolia. Il est depuis longtemps favorable à un dépôt de bilan qu’il cherche à obtenir. Il est l’un des artisans du naufrage de la SNCM en demandant constamment l’intervention du Tribunal de commerce pour, in fine, procéder à sa liquidation.<o:p></o:p>

    Antoine Frérot, faux-frère d’Henri Proglio qu’il désapprouve,  vient d’être reconduit à la tête de Véolia. Il a ajouté au dépôt de bilan souhaité la réduction de l’activité de la SNCM aux trajets entre Marseille et la Corse, en laissant ainsi les ports de Toulon et de Nice à la Corsica ferries. <o:p></o:p>

    L’histoire de la SNCM n’aura été qu’un grand gâchis depuis sa privatisation débutée avec un fonds d’investissement amené par de Villepin, avant l’entrée forcée de Véolia dirigé par son ancien PDG, Henri Proglio, proche de la droite et enfin le désengagement voulu de Véolia sous l’impulsion d’un nouveau PDG Antoine Frérot qui  refuse toujours de payer pour une société que son prédécesseur aurait reprise sous la pression de l’Etat, c’est-à-dire de Chirac et de Villepin. Enrico Porsia avait écrit à ce sujet dans un article sur son site Bakshish : « La tentative de liquider purement et simplement la compagnie nationale arriva, ensuite, avec le gouvernement De Villepin. Ce dernier avait imaginé  de privatiser la SNCM en la confiant à Butler Capital Partners un fond d'investissement très proche de l'ancien premier ministre, qui envisageait purement et simplement de revendre par étages l'entreprise en récupérant une confortable plus-value en passant. Face à la mobilisation des salariés et face au risque de voir Marseille et la Corse s'embraser, le gouvernement avait changé son programme : Veolia devint l'actionnaire principal de la compagnie, désormais privatisée dans des conditions plus qu'opaques. Face aux pressions amicales exercées par de Villepin et même par le président Chirac, Henri Proglio, à l'époque patron de Veolia, avait accepté », mais «  ni Transdev ni Veolia ne sont solidaires des engagements de Proglio » reste le leitmotiv d’Alain Frérot. Il reste à savoir si François Hollande va être solidaire de ses prédécesseurs ou tenir la parole donnée aux salariés.<o:p></o:p>

    La CGT dénonce depuis des années les manigances commerciales et politiques pour liquider leur compagnie. La responsabilité de l’Etat est grande dans la situation actuelle. Si la droite a une part trouble de cette responsabilité, l’attitude de François Hollande et de son premier ministre apparaît de plus en plus fuyante et questionne les syndicats sur leurs réelles intentions. L’actualité a fourni ses légions de salariés trompés dans le secteur industriel, il ne faudrait pas que cela devienne une habitude au sein de l’Etat dont les représentants ont tendance à appliquer l’adage « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ».<o:p></o:p>

    Le journaliste indépendant AlainVerdi a consacré de nombreux articles à l’affaire SNCM sur son site « Pericoloso sporgersi » et les éléments rassemblés montrent l’ampleur des manigances qui ont conduit la SNCM dans la situation actuelle.

    Rendez-vous donc au 7 mars prochain ! Quelle décision sortira du Conseil de surveillance ? L’Etat et Véolia doivent tenir leurs engagements. C’est la seule issue acceptable. <o:p></o:p>

    Matelone<o:p></o:p>

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