• La stangata*

    massue_italie

     

     

    Mario Monti a remplacé il signore Bunga Bunga à la grande satisfaction de la majorité des Italiens. L’homme est - paraît-il - sérieux, austère. On ne lui connaît pas d’aventures coquines. C’est un éminent professeur de la célèbre Université Bocconi de Milan. De surcroît, c’est un ex banquier qui a sévi chez Goldman Sachs, banque à la sulfureuse réputation.

    Donc, Mario Monti est devenu le Président du Conseil italien, tout auréolé de son style et de ses titres. Le messie est arrivé pour sauver l’Italie du naufrage attendu. Dès son investiture devant le Parlement, l’homme a promis des « sacrifices, mais sous le signe de l’équité. »

    Il a proposé une « manovra » d’un montant de 30 milliards d’euros, à laquelle il faut ajouter les 67 milliards déjà engagés par le précédent gouvernement. Ce qui fait une sacrée facture pour le peuple italien. A l’analyse des mesures prises, on constate qu’il va y avoir beaucoup de sacrifices à consentir. Sur ce point Mario Monti a tenu parole. Par contre pour ce qui est de l’équité, comme dirait l’autre un c’hè nulla, rien. En regardant de près les différents points de la « manovra », on remarque que ce sont les mêmes qui vont se serrer la cinghia, la ceinture. Quelques exemples. L’impôt sur l’habitation principale va frapper durement des millions de petits propriétaires et épargner les grands patrimoines. Un vrai miracle. Les pensions, déjà faibles pour la majorité des retraités, seront gelées au-dessus de 930 euros. La durée des années de cotisations passe de 40 à 42 ans pour les femmes et de 40 à 43 ans pour les hommes. En outre, rien n’est prévu pour garantir un minimum de retraite pour les jeunes qui sont en Italie en grande partie des précaires et des chômeurs. La Tva augmente de 2 points, avec les conséquences prévisibles sur la consommation des couches sociales à bas revenus.

    Mario Monti parlait de sacrifices, d’équité, mais aussi de croissance. La « manovra », là encore, n’apporte aucune solution. Ni pour le Mezzogiorno, les énergies renouvelables, ni pour l’innovation et le développement.

    Donc on peut le constater, tout change mais rien ne change. Le gouvernement Monti s’inscrit parfaitement dans la continuité de celui de Berlusconi. Les Italiens risquent de déchanter rapidement. Il est  bien naïf de croire qu’un homme issu du monde la finance et de la spéculation puisse travailler pour le bien du pays.

    D’ailleurs, des voix s’élèvent contre le plan d’austérité mis en place. Une grève générale est prévue lundi 12 décembre 2012, à l’appel des trois principales confédérations de travailleurs, la Cgil, la Cisl et l’Uil. A gauche, excepté le Parti démocrate, pâle héritier du grand Parti communiste italien – Berlinguer, Togliatti et Gramsci doivent se retourner dans leur tombe – compromis jusqu’au cou dans son soutien à Mario Monti, on s’active pour préparer la riposte et montrer qu’une autre voie est possible, que celle de l’austérité.

     

    * Coup de massue

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