• Le concert d'offensives contre la SNCM...

    Bolkeinstein

    La DSP a finalement été confiée à la SNCM et la CNM mais les attaques se succèdent depuis lors. La compagnie helvético - panaméenne Corsica Ferries vient de déposer un recours devant le Tribunal administratif de Bastia. Un de plus et il vient après  la missive du président du conseil exécutif de Corse disant son intention de réclamer à la SNCM le 220 millions d’euros de subventions dénoncées comme illégales par la commission européenne qui vient de faire encore pression en demandant des comptes à notre gouvernement sur le remboursement. On imagine l’impact de cet acharnement dans les rangs des actionnaires, au moment où l’horizon semblait se dégager pour la SNCM dont le PDG Antoine Frérot n’a jamais caché sa volonté de se débarrasser.

    L’avenir de la SNCM  reste aussi indécis  que le sort de son navire amiral Napoléon Bonaparte, toujours en rade au poste 40, ses moteurs en kit sous hangar. La DSP est attribuée avec des restrictions financières importantes et la négociation d’un plan de départs volontaires. En ce qui concerne l’investissement dans 4 nouveaux navires, les chantiers STX de Saint-Nazaire n’ont toujours pas vu l’ombre d’une promesse de commande et se sont fendus à ce propos d’une lettre interrogative à Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif. Les incertitudes persistent alors que l’on sait Paul Giacobbi favorable à une compagnie régionale. Le président de la collectivité territoriale de Corse a invité Véolia, « dirigeant de fait » à prévoir les fonds pour recouvrer le remboursement des 220 millions et l’actionnaire principal de la SNCM estime curieusement n’avoir aucun engagement avec la SNCM dans ce cadre.

    Le préfet pourrait contraindre la CTC à exiger ce remboursement mais ne s’engage pas tant que le  gouvernement ne lui en donnera l’instruction. Dans un premier recours, la France n’a pas obtenu un sursis à exécution. Un deuxième recours est en instance auprès de la juridiction européenne sur le fondement de l’illégalité des subventions. De son coté, le syndicat CGT des marins demande à l’État, à Transdev (filiale de Veolia) et à la CDC d’assumer leurs responsabilités.  

    Pour revenir sur les offensives menées de concert contre la SNCM, la compagnie Low cost, évincée de la DSP, dénonce un favoritisme sur les lignes de Nice et Toulon. Cette compagnie ne recule devant aucune occasion de saisir la justice pour demander des comptes. Jeudi dernier, le Tribunal administratif a renvoyé sa décision sous quinzaine. On se demande pourquoi personne, en dehors du syndicat CGT des marins, ne demande des comptes à la Corsica-ferries qui n’a jamais été contrôlée et casse les prix l’été pour se positionner en surcapacité. Ces tarifs sont obtenus grâce aux subventions obtenues au titre de l’aide sociale. «  C’est la bagatelle de 180 millions d’euros qu’a perçus Corsica-ferries entre 202 et 2014 ! Ne me dites pas qu’il y a en été autant de passagers sociaux que ça sur les bateaux jaunes », dénonce Frédéric Alpozzo, secrétaire général du syndicat CGT des marins.  « Corsica Ferry a touché 180 millions de subventions en période de pointe et personne ne demande de compte », souligne-t-il en promettant : « En l’absence de plainte contre Corsica Ferries qui touche des subventions, la CGT va agir sur le terrain juridique. ». La bataille navale continue après la nouvelle attaque du Bolkestein[1] des mers qui, coiffé par une holding suisse, est à la manœuvre depuis plus de 40 ans dans les eaux turquoises de la Méditerranée… 40 ans d’investissements, de pertes, de lobbying et de procédures judiciaires  avec un seul but : conquérir l’île de Beauté.

    Fucone

     

     

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    [1] Frederik Bolkestein (qui rime avec Frankenstein) est l’identité d’un homme politique néerlandais et ancien commissaire européen. Il est l’initiateur de la « directive de services » portant sur l'ouverture réciproque des marchés de services, sans harmonisation préalable, a suscité de vives critiques au sein de l'Union, particulièrement en France, au printemps 2005. Il avait déclaré à l’époque : « les Français ne se sentent plus chez eux en Europe. » Le 5 et 6 avril 2005, en visite en France pour défendre l'idée de sa proposition de directive, il déclara avec ironie aux journalistes qu'« il n'y aura pas de tsunami de plombiers polonais en France ». Aux Pays-Bas,  il a dirigé le parti populaire libéral et démocrate. Il est aussi connu dans son pays pour des déclarations musclées sur l'immigration ou les « valeurs néerlandaises».

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