• Le coup fourré de Fillon : l'assurance maladie.

    Le coup fourré de Fillon : l'assurance maladie.François Fillon a évoqué sa réforme de l’assurance maladie lors du débat contre Alain Juppé à l’occasion du second tour des Primaires de la Droite. C’est presque passé inaperçu dans la mesure où les journalistes n’ont jamais posé leurs questions jusqu’au bout. Pour empêcher les questions qui le fâchent, François Fillon a une technique : il les accuse de caricaturer ses propos et il l’a fait à plusieurs reprises. Il propose pourtant ni plus ni moins que de casser notre système d’assurance maladie sous prétexte qu’il date de 1945, oubliant tous les plans de réforme qu’il a subis depuis cette date historique qui marque la reconnaissance du droit à la santé pour tous.

    Le coup fourré de Fillon : l'assurance maladie.Que veut-il ? Privatiser la plus grande partie de l’assurance-maladie. C’est un projet qui ne date pas d’aujourd’hui et qui était déjà dans sa tête et celle de Sarkozy en 2007. Alors on peut s’interroger sur ce projet qui devrait profiter aux assurances privées. A l’époque, on savait que Guillaume Sarkozy de Nagy-Bocsa, frère de Nicolas Sarkozy, est un chef d'entreprise dans le textile, vice-président du MEDEF, mais aussi délégué général de Malakoff-Médéric, groupe avec une branche Assurance maladie. On peut imaginer que cette proximité ait quelque influence. Sous la présidence de Sarkozy, la réforme des retraites était d’actualité. On pouvait lire dans Le Point : « Ce dossier, il y travaille depuis bientôt deux ans avec Guillaume Sarkozy, le délégué général de Malakoff Médéric. Il va permettre à CNP Assurances et au groupe dirigé par le frère du président de la République (ancien numéro deux du Medef) de prendre une position dominante sur un fabuleux marché, estimé à plusieurs dizaines de milliards d'euros dans les années qui viennent : la retraite complémentaire par capitalisation. Un projet qui, il y a encore quelques années, faisait rêver Henri de Castries et le groupe Axa (pour cause de crise financière, il a préféré se retirer sur la pointe des pieds). Aujourd'hui, il suscite l'enthousiasme de ses deux promoteurs, qui décrivent dans les moindres détails les petits secrets de leur futur joint-venture longtemps appelé en interne " projet M " et qui porte désormais un nom, Sevriena... » Et qui était attelé à la réforme des retraites sous Chirac et sous Sarkozy ? François Fillon.

    Mais qui pourrait influencer François Fillon ? Par la presse, on apprend qu’il a trouvé son « Macron » en la personne d’Henri de Castries qui a quitté son poste de PDG du groupe AXA en 2016 et qui est pressenti pour un portefeuille de ministre.

    Fillon, AXA, de Castries and Co ! Ce serait la participation de la société civile au gouvernement si Fillon est élu : un grand patron, mais aussi celui quittant en 2016 (Ô surprise dans le Landerneau patronal !) les assurances AXA avec son activité « mutuelle d’assurance maladie » à développer dans un plan « Ambition 2020 » dont nous pouvons penser qu’il contient le développement de cette branche d’activité. Monsieur Henri de Castries est aussi le président du Think tank « Institut Voltaire » qui a se idées sur l’assurance maladie et un projet conforme à celui de François Fillon. Henri de Castries fait partie de la promotion Voltaire de l’Ena, celle de François Hollande, Ségolène Royal et Dominique de Villepin. Serait-ce la faute à Voltaire si la France hérite de ces énarques ? Doit-on chanter avec Gavroche…

    « Si tant de prélats mitrés

    Successeurs du bon saint Pierre,

    Au paradis sont entrés

    Par Sodome et par Cythère,

    Des clefs s'ils ont un trousseau,

    C'est la faute à Rousseau ;

    S'ils entrent par derrière,

    C'est la faute à Voltaire. »

    Les boucs-émissaires de ces énarques sont parmi NOUS ! Voltaire et Rousseau n’ont rien  à voir avec l’Ena et ses énarques qui se croient suffisamment fins et oints pour entrer par derrière.

     « Think tank » est le nom anglais donné à un comité de penseurs qui sont en fait au service de lobbies souvent ultralibéraux. Ces comités diffusent la pensée ultralibérale et influencent les pouvoirs en place.

    Est-ce  avec la collaboration de Monsieur Henri de Castries que François Fillon va amputer l’assurance maladie et  appauvrir les assurés, devenus des clients de l’assurance privée ? On sait déjà que la privatisation va entraîner une envolée des prix des mutuelles privées et la multiplication du nombre d’actes et de médicaments non remboursés, sans compter la promesse d’une franchise comme pour les accidents de la route. L’assurance privée, il faut que cela génère des profits et valorise les titres boursiers.

    "Alors oui, je propose que la sécurité sociale se concentre sur les risques principaux, alors tout de suite, la caricature !" a déclaré l'ex-Premier ministre de Nicolas Sarkozy lorsqu’on lui a posé la question des conséquences sociales de son projet de réforme. La sécurité sociale se concentrerait sur "les affections graves et de longue durée", tandis que les assurances privées prendraient en charge les autres dépenses. Lorsque on lui demande si une angine sera prise en charge, il ne répond pas et ne donne aucune précision sur la nature des « affections graves et de longue durée ». Comme à son habitude, il esquive les vraies questions et se cantonne dans des généralités ultralibérales sans vouloir explorer les conséquences désastreuses. Même dans son programme écrit, le flou artistique est la règle. Impossible, donc de savoir ce qui relèvera de l'assurance maladie et de l'assurance privée, la composition des fameux  "paniers de soins" envisagés pouvant évoluer chaque année, cela implique que le montant de l'assurance privée pourrait lui aussi faire du yo-yo. Quelle aubaine pour des groupes comme AXA ou Mallakof Méderic ? On voit bien que ce n’est pas la santé des assurés qui est prise en compte mais de nouveaux profits et la bonne santé financière des sociétés d’assurances et de leurs actionnaires. Rappelons que les Groupes d’Assurances sont les « zinzins » de la bourse, les plus gros financiers, et que Fillon ne manque pas de cynisme lorsqu’il cite le général de Gaulle qui avait dit « la politique ne se fait pas à la corbeille ».

    François Fillon n’a jamais eu d’autres activités que des mandats électoraux depuis ses 27 ans. Il est ancré à Chartres où nous avons trouvé un Dominique Fillon, agent général AXA. Est-ce un de ses familiers ? Nous l’ignorons. Ce professionnel de la politique est devenu un danger pour la paix sociale et pour la santé publique mais sa radicalité ultralibérale est le résultat d’une politique dite sociale-démocrate qui lui laisse la possibilité de tracer son sillon destructeur dans celui du libéralisme d’une pseudo-gauche qui n’a pas défendu notre modèle social attaqué par la Droite ultralibérale. Fillon est aussi dangereux que le Front national mais ne vous faites pas d’illusion sur un Alain Juppé qui, plus démagogue, avance plus prudemment dans le même sillon. Ce sillon est déjà creusé par d’autres et depuis cinq ans par Hollande, Valls, Macron et compagnie.

    Jean-Luc Mélenchon a refusé de creuser avec les autres. Il refuse de renoncer à toutes les valeurs de la gauche et surtout pas à l’égalité devant la maladie. Il refuse que les pauvres s’appauvrissent et que la classe moyenne enrichisse les plus riches en se paupérisant. Avec Fillon élu, vous paierez plus pour tout et vous serez moins soignés ; vous travaillerez plus et vous gagnerez moins ; Vous paierez plus de TVA et vous consommerez moins ; Vous paierez autant d’impôts et même plus de TVA et vous aurez moins de services publics.

    Le choix des élections présidentielles, c’est celui de l’intérêt général bien compris contre l’intérêt des castes politico-financières. C’est le choix du « vivre ensemble », non du « chaos social ».  C'est le choix de l’espoir contre les peurs entretenues par les uns et les autres. C'est la juste modernité sociale, non la régression.  Ne vous trompez pas de combat !

    Battone

     

     

     

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