• Le premier grand prêche de Macron

    Le premier grand prêche de MacronEmmanuel Macron a choisi la mise en scène des prêcheurs américains pour réunir quelques centaines de nouveaux fidèles recrutés par des rabatteurs à la façon des Mormons. Il s’est longuement livré à la prédication libérale qui a dû réjouir Pierre Gattaz, prêcheur du Medef. Son problème, c’est sa voix de fossé plus habitué aux messes basses qu’aux envolées lyriques et qui, chez lui, se terminent dans des couacs aigus. Lorsque la claque était activée, son regard en disait long sur sa mégalomanie d’enfant gâté. On ne harangue pas une foule avec la bouche en cul de poulet et le gosier étroit. Il est un orateur d’alcôve, un chuchoteur de l’économie libérale. Il n’a aucun charisme mais de grandes ambitions pour lui-même. Il se prend pour un gourou d’une secte à laquelle il a donné ses initiales « EM ». Ses ouailles ont reçu un badge avec l’inscription « Je marche ».  Est-ce qu’ils marcheront sur l’eau derrière ce « Jésus » et l’artiste Christo dans le nord de l'Italie: sur le lac d'Iséo ? Ils peuvent toujours courir s’ils pensent que ce parvenu sera élu président de la république en 2017 en promettant de « fonder l’identité nationale ». Rien que ça ! Ce n’est pas le Système qui l’en empêchera car il en fait partie. Il est le candidat de l’oligarchie qui, depuis qu’il est ministre de l’économie, fournit toutes les idées libérales les plus antisociales à Hollande et Valls, tout en s’en démarquant par la suite. Il vient de rédiger des ordonnances dans la loi SAPIN 2 en faveur des magnats du BTP, sous prétexte d’ouvrir les marchés publics aux moyennes et petites entreprises. Cette ordonnance enlève aussi aux artisans le bénéfice de leurs savoir-faire en déclassant leur travail au profit du bricolage inexpérimenté (voir un article de Médiapart).

    Le premier grand prêche de MacronEmmanuel Macron n’a pas créé un mouvement politique. C’est d’une secte qu’il s’agit. Il a choisi la mutualité pour son premier grand prêche et se dit de gauche, dans une démarche  « ni droite ni gauche ». Le centre de son intérêt est son nombril. On pourrait même parler de secte apocalyptique puisque toutes les mesures attachées à sa personne préparent l’apocalypse d’une France sociale engloutie par un monde économique mondialisé.

    Hollande et Valls dans tout cela ? Hollande a vu dans Macron le tueur de Valls. Il n’a pas décelé l’Œdipe. Valls a accepté la nomination de Macron parce qu’il est Premier ministre par la volonté seule de Hollande. Le Chef de l’Etat et le Premier ministre sont les promoteurs d’une taupe de la Finance et du grand capital. Nous l’avons vu avec la gestion de la communauté européenne : les politiques ont perdu leur pourvoir au profit des technocrates. Macron est un technocrate qui n’a jamais reçu le moindre mandat électif et il s’en glorifie. Le seul qui l’intéresse est celui de Président de la république dans un contexte auquel il n’est pas étranger. Il a participé à la trahison de la gauche d’abord à l’Elysée aux côtés de Hollande et ensuite au sein du gouvernement. Il se présente maintenant comme un candidat du changement attentif à ce que souhaitent les Français.

    L’oisillon tombé du nid se prend pour un aigle. Il bat des ailes avant de se les brûler. On ne va pas ressortir toutes ses petites phrases qui ont montré son mépris pour les gens du peuple et les chômeurs. Ce petit marquis du palais de l’Elysée est un bonimenteur en costard qui se prend pour un grand stratège et ne trame que des manigances affligeantes. Il s’invente un destin d’homme providentiel avec un passé court mais déjà désolant.

    Le « chevalier venu d’une autre planète » de son épouse, que l’on nous présente à loisir comme un surdoué, n’est qu’une marionnette avec des ficelles financières dans le dos. A la commission européenne, on nous a imposé des Barroso et des Junker. Il est de la même trempe et a les mêmes marionnettistes. D’inspecteur des finances, il a basculé dans la finance chez les Rothschild pour être ensuite introduit à l’Elysée grâce à ses relations avec Rocard et Attali. Il fut un temps chevènementiste. Aujourd’hui, il s’affiche comme mégalo-macroniste car ce qu’il préfère chez les autres, c’est lui-même.  Macron se présente comme un autre de la politique et de la Gauche. Il a refusé de se présenter aux élections municipales dans sa ville natale Amiens. Il se voit en 2017 calife à la place de son Calife Hollande. Il présente une deuxième gauche libérale, celle que l’on nomme la Gauche caviar, celle des oppresseurs qui comptent sur la naïveté des opprimés qu’ils veulent envoûter avec l’appui d’une presse complaisante et instrumentalisée.

    Alors, je le reconnais : je ne le plains pas lorsqu’il reçoit des œufs et il m’arrive d’en être heureux ou œufreux, si vous le voulez. L’œuf devra rester le symbole de la secte « En marche ». Macron marche déjà sur des œufs  et la chute n’est pas loin maintenant qu’il se met à courir comme un lièvre qui, selon la fable de La Fontaine, n’arrive pas premier même en concourant avec une tortue. Les électeurs vont lui poser un lapin en 2017. Il pourra retourner dans le monde de la Finance qu’il n’a jamais vraiment quitté.

    Jean d'Aïtone

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