• Le Sarkophage des enseignants...

    sarkoprofNicolas Sarkozy annonce qu’il fera des propositions fortes pour une "revalorisation d'urgence" des enseignants et sur une redéfinition de leur métier qui passerait par une augmentation des heures de présence sans augmenter leurs effectifs. Interrogé par RTL, il s'est cependant quelque peu embrouillé avec les chiffres cités à l'appui de ses propositions, tout en critiquant les 60.000 postes promis par François Hollande dans l'Education nationale. Il y voit de "la démagogie dans ce qu'elle a de plus extravagant".

    Pour contrer le candidat socialiste, Nicolas Sarkozy veut faire de l'éducation un thème central de son prochain meeting, aujourd’hui à Montpellier. Il estime qu'il faut "repenser" le rôle des enseignants et rediscuter, sur une base volontaire, de leur mission telle qu'elle est fixée dans un décret de 1958, qui encadre notamment leurs heures de présence. "Il faut plus d'adultes dans l'école, il faut mieux rémunérer les adultes auprès de nos enfants, il faut que les enfants aient des adultes avec qui discuter", a-t-il dit. Il faisait alors valoir qu'en dix ans, le nombre d'élèves avait diminué d'un peu plus 400.000 quand celui des enseignants augmentait de 45.000, pour justifier son refus d'envisager une augmentation des effectifs de l'Education nationale. Ces chiffres sont faux. Si l'on considère le nombre d'élèves dans l'ensemble du secteur éducatif, du premier degré au supérieur, les effectifs, hors lycées agricoles, sont passés de 14.935.400 en 2000-2001 à 14.998.200 en 2010-2011, soit une augmentation de 62.800 sur cette période de 10 ans. Si l'on ne considère que les premier et second degrés, les effectifs passent de 12.166.400 en 2000-2001 à 12.017.500 en 2010-2011, soit une diminution de 148.900 (et non 400.000). En ce qui concerne les enseignants, les effectifs totaux sont passés dans le premier cas de 989.890 en 2001 à 928.458 en 2011, soit une baisse de 61.432 et non une hausse de 45.000.  Si l'on ne retient que les enseignants du second degré du secteur public, ces effectifs sont passés de 389.249 en 2000-2001 à 349.119 en 2010-2011, soit une baisse de 40.130.

    Il suffit de revoir le bilan du quinquennat en ce qui concerne l’éducation nationale pour comprendre le mépris de Sarkozy pour les enseignants à qui il a attribué un ministre qui a pour seule compétence la direction des ressources humaines chez Loréal, c’es-à-dire un spécialiste des licenciements économiques. C’est Sarkozy qui a supprimé la formation des enseignants et jeter de jeunes diplômés désemparés dans des lycées difficiles. Comme le dit un parent d’élève, un enseignant sans formation pédagogique est un bon élève qui a trouvé un travail... mais dans quelles conditions. Il ne faut pas s’étonner si l’éducation nationale ne suscite plus les vocations. Le nombre de candidats au professorat a chuté de 35.000 en 2009 à 18.000 en 2010. Peut-être le Chanoine de la république proposera-t-il de remplacer un jour les enseignants par des prêtres.  Souvenons-nous qu’il avait déclaré  au Vatican : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé ou le pasteur, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance.» Quel mépris à rebours pour la laïcité, le service public et le métier d’enseignant !

    Pour justifier son bilan calamiteux sur l'éducation nationale, Sarkozy ment aux Français et, comme il en a l’habitude, renvoie les responsabilités à ses prédécesseurs. Il n’hésite pas à manipuler les chiffres. Ensuite ses hommes liges assurent le service après vente et trouvent des explications. Pour les chiffres annoncés par Sarkozy, il se serait trompé de période. Il faudrait remonter sur vingt ans et non sur dix ans. Ce sont des querelles de chiffres qui ne tiennent pas compte de la réalité. Sarkozy s’évertue à  brouiller le débat démocratique pour faire oublier son passif en justifiant une politique de régression sociale et culturelle. Toutefois son bilan est éloquent dans l’éducation nationale où son action est uniquement  concentrée sur les suppressions de postes. Les enseignants sont de plus en plus rares et, aux yeux de Sarkozy, c’est sans doute  cette rareté qui fait leur valeur. Allegre, dégraisseur du Mammouth, lui a apporté son soutien.

    Signé: Pidone

    Google Bookmarks

    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :